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Cinematheque du Rhin superieur - Kinemathek Oberrhein - Contributions de l’utilisateur [fr]
2024-03-28T12:42:24Z
Contributions de l’utilisateur
MediaWiki 1.32.0
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Communion à Cronenbourg (0021FN0006)
2020-01-12T19:17:39Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Non<br />
|titre=Communion à Cronenbourg<br />
|fonds=Breesé<br />
|idSupport=0021FN0006<br />
|dateDebut=1942<br />
|dateFin=1943<br />
|video=0021FN0006_1<br />
|institution_dorigine=MIRA<br />
|coloration=Noir_et_blanc<br />
|son=Muet<br />
|timecode=00:00:00<br />
|duree=00:01:19<br />
|genre=Film_amateur<br />
|format_original=9,5 mm<br />
|droits=MIRA<br />
|Etat_redaction=Non<br />
|Etat_publication=Non<br />
|realisateurs=Breesé, Emile<br />
|apercu=CommunionCro.jpg<br />
|lieux_ou_monuments=Cronenbourg<br />
|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-11-04<br />
|lieuTournage=48.59592, 7.72204<br />
|thematique=Religious feasts and events<br />
|Resume_fr=Le film nous montre une cérémonie de communion catholique dans le quartier de Cronenbourg, à Strasbourg en 1942. Le réalisateur filme les évènements mais également sa famille qui est présente avec lui.<br />
|Description_fr=Le film commence par un plan d’ensemble sur un attroupement de personnes. D’abords de jeunes garçons (adolescents) habillés cérémoniellement pour la communion. La caméra se déplace doucement vers la gauche pour nous montrer le nombre de participants. On peut ainsi observer les tenues des communiants qui se composent d’un costume noir, d’une chemise blanche, d’une fleur blanche accrochée à la poitrine, et un brassard blanc accroché au bras droit ; ils tiennent également un cierge. Derrière les rangs masculins, nous pouvons apercevoir les rangs féminins. Les jeunes femmes sont habillées également pour la circonstance avec des robes blanches avec un voile, signe de la vocation religieuse de l’évènement. On notera que les femmes sont moins nombreuses que les hommes ; à noter aussi que certaines semblent tout juste arriver dans la file ce qui laisse supposer que le rassemblement n’est pas encore fini. Le point de vue subjectif du plan ne permet pas de distinguer les visages, d’autant que le contraste lumineux au centre avec les bords du cadre plus sombres ne permet pas d’établir une description précise. <br />
Ensuite un autre plan d’ensemble sur la rue où se place les participants de la cérémonie. On aperçoit des hommes en costume noir, mais aussi des enfants plus jeunes en habits de servants de messe, et un garde suisse qui tient dans sa main droite un bâton servant à donner le rythme de marche et dans sa main gauche une hallebarde. Dans le même plan on remarque une femme tenant une ombrelle et observant la scène sur le côté gauche du cadre. A la toute fin du plan, les personnes commencent à se mettre en ordre de marche. <br />
Après une coupe, on a un plan d’ensemble presque identique au précédent qui suit la file de personnes en train d’avancer sous la direction du garde suisse. Le rythme de la marche est, bien évidemment, lent car il s’agit d’une cérémonie religieuse. La marche est calme, silencieuse, les enfants et adultes suivent doucement le rythme. On remarque que les adultes ont tous une bible entre les mains. Les adultes forment huit rangs de profondeur, et derrière on aperçoit sans doute le prêtre en habit de cérémonie, et on distingue derrière d’autres enfants pareillement habillés, avec peut-être les adolescents en costume noir derrière. <br />
Une nouvelle coupe introduit un plan moyen sur le début du cortège, avec le garde suisse, suivit de près par deux enfants tenants chacun un objet : le garçon situé à droite de l’image tient un crucifix et celui situé à gauche un cierge. Le plan suivant est également un plan moyen, qui se concentre sur le groupe des garçons en train d’avancer ; le plan qui suit reste dans le même ordre mais se concentre plus sur le début de cette partie du cortège. <br />
Dans le plan qui va suivre la caméra est toujours au même endroit, en témoigne l’arrière-plan où l’on peut distinguer une maison et un arbre qui sont visibles dans les deux plans précédemment évoqués. La seule différence réside dans le cortège qui introduit maintenant les jeunes filles dans leurs robes blanches. Le cortège des femmes passe, on remarque qu’elles sont moins nombreuses que les garçons. A la fin du plan, on peut apercevoir deux enfants servants de messe et les prêtres catholiques qui semblent fermés le cortège. <br />
On a ensuite un changement de cadre, ce qui montre que le cinéaste s’est déplacé. Il s’agit d’un angle en contre plongée (vue d’en dessous) sur deux enfants, probablement deux frères et sans doute les fils du cinéaste, le plus grand en costume noir avec une fleur blanche au col et un brassard blanc au bras gauche et le plus jeune est habillé simplement ; il est possible que l’un d’eux effectue sa communion. On peut apercevoir de façon très brève une femme (peut-être leur mère ou un membre de la famille) sur le côté gauche de l’image. Le plan se termine sur un gros plan du plus petit garçon. Le plan d’ensemble qui suit est en angle de vue plongé (vue de dessus) ; l’objectif se déplace de droite à gauche puis de gauche à droite ; de cette manière on distingue la rue, une femme qui n’est pas la même que celle aperçue précédemment, et de nouveaux les deux enfants avec le petit qui sautille, signe de sa joie. On a ensuite un plan moyen sur deux femmes, dont une en robe blanche de cérémonie, accompagné d’une femme qui semble plus âgée. L’objectif le suit jusqu’à qu’elles atteignent le bord du cadre. Le dernier plan est centré sur la plus jeune femme qui semble attendre que le cinéaste lui donne le signal pour avancer et qui donc s’avance jusqu’au bord du cadre.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=En 1940 l’Alsace est rattaché au Reich nazi à la suite de la signature de l’armistice du 22 Juin à Rethondes. Le quotidien des habitants est immédiatement affecté : purge des ennemis du régime (communistes, pro-français, juifs…), contrôle totale sur l’éducation, mesures administratives anti-religion et à partir de 1942 l’enrôlement des jeunes alsaciens au sein de la Wehrmacht et de la SS. Malgré cette situation de terreur et d’incertitude, la vie alsacienne suit son cours normalement, ou du moins en apparence. <br />
Le film de Breesé Emile nous offre la possibilité d’imaginer une partie de la vie religieuse de l’époque à travers une suite de séquences montrant une cérémonie de communion. <br />
<br />
'''Une vie religieuse affectée mais vivante :'''<br />
[[Fichier:Communion 1.jpg|vignette|La manière de filmer du cinéaste nous permet d'apprécier un peu plus l'aspect cérémoniel de l'évènement.]]<br />
En tant que nouveau territoire de l’Allemagne hitlérienne, l’Alsace doit faire face à une violente politique anti-religieuse. Le national-socialisme se situe, en raison de son idéologie à l’opposé complet de la doctrine chrétienne, notamment en prônant le culte de la force et de la personnalité. Le régime concordataire est aboli de même que le statut scolaire de l’enseignement religieux. De plus l’administration diocésaine manque de membres pour exercer les fonctions ecclésiastiques. L’évêque Ruch n’est pas autorisé à revenir en Alsace, et en 1942 un total de 135 prêtres se trouvent hors du diocèse sur les 1250 qu’il compte avant la guerre<ref>EPP, René ; « ''L’église d’Alsace sous l’occupation nazie, (1940-1945)'' » ; Editions du Signe ; 2000 ; page 39.</ref> ; à cela s’ajoute les quelques 120 prêtres internés par les nazis dans des prisons ou des camps. La vie religieuse des habitants est donc très affectée mais pas éteinte. <br />
Le film présenté nous donne la preuve que cette vie se poursuit pendant l’annexion. Les costumes traditionnels que l’on distingue dans le film, à savoir un costume noir pour les communiants avec cierges, fleurs blanches à la poitrine et brassards blancs, et une longue robe blanche avec un voile et un bouquet de fleurs blanches pour les communiantes, montrent la continuité des cérémonies de communion. On distingue également sur les visages du film l’intérêt des participants et surtout des plus jeunes. Comme le film se déroule en 1942, on peut supposer que les jeunes effectuant leur communion ont de bons souvenirs de la période de l’entre-deux guerres et du passé français de leur terre ; au passage, on remarque que sans la date du film il est quasi impossible de savoir que cela se déroule pendant la guerre car aucun symbole de l’annexion n’est présent. Le cinéaste semble avoir soigneusement choisi ses plans de cadrage pour immortaliser l’essentiel du film : la communion, la culture chrétienne de l’Alsace et le moment en famille. En effet, des éléments du films laissent supposer que cet évènement a une importance particulière pour le réalisateur. <br />
Dans le dernier quart du film, les deux garçons qui apparaissent devant la caméra sont sans nul doute les fils du cinéaste. Le plus grand des deux doit sans doute être Gilbert Breesé, né en 1927 et ayant donc 15 ans lors de l'évènement. On peut supposer qu'il effectue sa communion<ref>La seconde communion, aussi appelée communion solennelle, conscerne les jeunes entre 12 et 14 ans. Il est donc possible que Gilbert effectue plutôt sa confirmation.</ref> au moment où les images sont tournées. Un point qui illustre la nature même des films amateurs, qui sont très souvent réalisés dans le cadre familial<ref>GOZILLON-FRONSACQ, Odile ; « ''Les petits écrans d’Alsace'' » ; Les Saisons d’Alsace, n°68 ; Strasbourg ; Editions DNA ; Mai 2016 ; page 105.</ref>. Il s’agit également d’un témoignage de la vie religieuse alsacienne sous la botte nazie, qui affiche un semblant de normalité dans un contexte difficile et inquiétant.<br />
<br />
'''Un socle pour la jeunesse :'''<br />
[[Fichier:Les enfants de Emile.jpg|vignette|gauche|L'apparition des deux probables fils du cinéaste, avec à droite de l'image Gilbert Breesé le fils ainé et lui aussi futur cinéaste amateur, illustre la dimension familiale de l'évènement.]]<br />
Pour beaucoup de jeunes gens de cette époque, la vie religieuse est un moyen de ne pas perdre pied. Un moyen d’échapper à la politisation brutale du régime, qui s’illustre à la fois dans la vie de tous les jours et à l’école. Il faut rappeler que dès le 16 Juin 1940, le Reich prononce la dissolution de tous les mouvements de jeunesse en Alsace, puis de toutes les associations sportives (religieuses et laïques). A leur place, le régime hitlérien instaure la Hitlerjugend (la jeunesse hitlérienne) pour inculquer le culte de la force chez les jeunes garçons, et la Bund Deutscher Mädel (la ligue des jeunes femmes allemandes) pour faire des jeunes filles de futures bonnes épouses, et ce dès l’âge de 10 ans. Le but étant bien évidemment de soustraire la jeunesse alsacienne au dogme catholique pour les élever dans l’idéologie national-socialiste<ref>DREYFUS, François-Georges ; EPP René ; LIENHARD Marc ; RAPHAEL Freddy ; « ''Catholiques, protestants et juifs en Alsace'' » ; Strasbourg ; Alsatia ; 1992 ; page 93.</ref>. <br />
Dans ce contexte oppressant, l’exercice de la religion et sa pratique par les jeunes générations est d’autant plus symbolique. Le fait que les jeunes, garçons et filles, présent dans ce film effectuent leur communion montrent un attachement de leur part, et de leurs familles à la continuité de la vie religieuse ; la dernière partie du film, centrée sur la jeune communiante en robe blanche avec le voile, illustre la volonté du cinéaste de mettre en évidence l’aspect traditionnelle, familiale et aussi émotionnel de l’évènement. Cette continuité semble d’autant plus importante pour les familles, à mesure que la guerre avance et que les effets se font ressentir à l’arrière ; par exemple le manque de matières premières et de nourriture, les arrestations, déportations, et enrôlements de force. <br />
Le fait de voir cette tradition, cette vie religieuse, perdurer offre aux jeunes générations et aussi aux adultes une aide spirituelle non négligeable pour supporter un quotidien difficile ; l’aide spirituelle de la religion occupe une place importante dans le redressement psychologique des alsaciens après le conflit.<br />
|Bibliographie=DREYFUS, François-Georges ; EPP René ; LIENHARD Marc ; RAPHAEL Freddy ; « ''Catholiques, protestants et juifs en Alsace'' » ; Strasbourg ; Alsatia ; 1992.<br />
<br />
EPP, René ; « ''L’église d’alsace sous l’oppression nazie'' » ; Pomezia ; Editions du Digne ; 2000.<br />
<br />
GOZILLON-FRONSACQ, Odile ; « ''Les petits écrans d’Alsace'' » ; Les Saisons d’Alsace, n°68 ; Strasbourg ; Editions DNA ; Mai 2016.<br />
<br />
REUMAUX, Bernard ; WAHL, Alfred ;« ''Alsace la grande encyclopédie des années de guerre (1939-1945).'' » ; Strasbourg ; « Saisons d’Alsace », éditions La Nuée bleue ; 2009.<br />
}}</div>
F.Weber
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Cronenbourg:procession pour communion (0021FN0002)
2020-01-12T19:02:18Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Non<br />
|titre=Cronenbourg : procession pour communion<br />
|fonds=Breesé<br />
|idSupport=0021FN0002<br />
|dateDebut=1942<br />
|video=0021FN0002_13<br />
|institution_dorigine=MIRA<br />
|coloration=Noir_et_blanc<br />
|son=Muet<br />
|timecode=00:00:00<br />
|duree=00:00:32<br />
|genre=Film_amateur<br />
|format_original=9,5 mm<br />
|droits=MIRA<br />
|Etat_redaction=Non<br />
|Etat_publication=Non<br />
|realisateurs=Breesé, Emile<br />
|apercu=Cronenbourg_communion.jpg<br />
|evenements_filmes_ou_en_lien=Procession pour communion<br />
|lieux_ou_monuments=Cronenbourg<br />
|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-11-04<br />
|lieuTournage=48.59596, 7.72191<br />
|thematique=Religious feasts and events<br />
|Resume_fr=Le film nous montre une procession pour une communion catholique à Cronenbourg, à Strasbourg en 1942, à laquelle assiste le cinéaste Breesé Emile et sa famille.<br />
|Description_fr=Le film commence par un plan moyen avec un garde suisse qui mène un groupe d’enfants en tenues de cérémonies (costumes noirs et fleur à la poitrine), qui tiennent des cierges et qui avancent sans doute vers l’église. Derrière eux, des adolescents qui sont vêtus de la même façon et qui portent eux aussi, cierges et brassard blanc, symboles de l’acte religieux. Ensuite un plan rapproché, concentré sur le groupe des garçons. On peut donc supposer que les, ou un des, fils du cinéaste se trouve dans le groupe ce qui expliquerais ce choix de cadrage. On peut remarquer que si tous regardent la caméra en passant devant, peu réagisse à sa présence ; ce qui le font se contentent juste de sourire. <br />
Ensuite un autre plan moyen qui montre l’arrière-file des garçons, ce qui nous permet de constater l’arrivé du groupe des filles, elles-aussi en tenue de cérémonie (robe blanche et voile blanc). Intervient ensuite un plan rapproché sur les dernières filles du groupe, elles-aussi ne sachant pas trop comment réagir avec la caméra. <br />
Le dernier plan est un plan moyen qui nous montre le fils du cinéaste apparaît devant un autre garçon, il ouvre un portail (sans doute celui de l’église), se retourne pour sourire à son camarade et se précipite en haut des marches, suivi de près par le deuxième garçon et d’autres personnes qui sont sans doute des membres de la famille ou des proches (voir les deux). La présence de parapluies indique que le temps est nuageux lorsque les images sont tournées. La cérémonie catholique et la forme de l’église laisse supposer que les images ont été filmés autour de l’église Saint-Florent dans le quartier de Cronenbourg Est.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=Malgré la guerre et l’annexion de l’Alsace à l’Allemagne, la vie quotidienne des habitants se poursuit tant bien que mal. L’une des preuves de cette continuité se trouve dans la vie religieuse qui poursuit ses activités tant qu’elle le peut. Les traces de ce quotidien sont réparties à travers les témoignages écrits, oraux et les images. Le court film amateur de Breesée Emile en fait partie et nous démontre la spécificité des films amateurs par rapport aux autres sources historiques. <br />
<br />
'''Le film amateur comme source historique :'''<br />
<br />
[[Fichier:Communiants.jpg|vignette|gauche|Le costume noir des communiants offre un contraste visuel avec celui des communiantes.]]<br />
[[Fichier:Communiantes.png|vignette|gauche|A l'inverse des tenues masculines sombres, le blanc éclatant des robes de cérémonie des communiantes attire immédiatement l'oeil du spectateur. ]]<br />
Le premier élément qui parle au spectateur d’une cérémonie catholique est l’aspect visuel de l’évènement. Les costumes, et objets ostentatoires sont les premiers éléments à être repérés. Dans le film de Breesé Emile on peut constater que les costumes traditionnels sont présents, tels les costumes noirs pour les communiants accompagnés de brassards blancs et de fleurs blanches, et d’une longue robe longue blanche avec un voile pour les communiantes. Les deux groupes tenants des cierges et étant accompagnés de prêtres et des enfants de chœurs. Les servants de messes portent eux aussi l’habit traditionnel, à savoir une chasuble blanche et toute la colonne de la procession est menée par un garde suisse<ref>D’après un contemporain de cette époque consulté à propos du film, les gardes suisses étaient les surveillants des cérémonies catholique. Leur mission était de s’assurer que l’ordre était respecté à l’intérieur de l’église mais aussi à l’extérieur comme on peut le constater dans le film où il mène la marche.</ref>, qui fait office de surveillant pour la cérémonie ; la couleur de son uniforme, sans doute bleu, signifie que la communion qui nous est montré n’est pas un évènement religieux de premier ordre, auquel cas son habit aurait été rouge. Cette tradition vestimentaire est importante car elle donne une force visuelle à la cérémonie. Cela permet au spectateur de se rendre compte que malgré le contexte de guerre, de terreur et d’occupation, la vie religieuse continue et est entretenue. La nature amateure du film nous faire revivre également les émotions des personnes, qui oscillent entre joie et concentration. Ces derniers nous semblent étonnements familiers, sans doute à cause du fait qu’ils rappellent des scènes similaires de notre propre vie familiale. Le film amateur, par la simplicité de ses plans, et l’anonymat des personnes présentes offre un nouveau regard sur le passé et de ce fait ajoute un peu plus de chair à l’histoire des gens.<br />
<br />
'''La religion à travers le film amateur :'''<br />
<br />
[[Fichier:Garde suisse.jpg|vignette|droite|Véritable figure d'autorité lors des cérémonies religieuse au cours du siècle dernier, les gardes suisses se sont raréfier au fil des décennies pour au final quasiment disparaître du paysage religieux.]]<br />
Les films amateurs ont pour principal atout de montrer le quotidien réel des habitants<ref>GOZILLON-FRONSACQ, Odile ; « ''Les petits écrans d’Alsace'' » ; Les Saisons d’Alsace, n°68 ; Strasbourg ; Editions DNA ; Mai 2016 ; page 104.</ref>. Les cinéastes amateurs, à l’image de Breesée Emile, capturent des moments anonymes, mais importants pour eux et leur famille : leur vie. La vie religieuse occupant une partie importante dans la vie quotidienne des Alsaciens de cette époque, le fait de filmer les cérémonies telles les communions, avec ici sans doute la communion solennelle<ref>La seconde communion chez les catholiques, que les communiants effectuent entre l’âge de 12 et 14 ans.</ref>, est révélateur de l’importance de l’évènement pour le cinéaste et ceux qui l’entoure ; on peut rajouter d’ailleurs que les images de film amateur de cérémonies religieuses sont parmi les plus répandues en Alsace<ref>DERAIN, Reynald ; « ''Charles Seewald : exemple d’un cinéaste amateur sélestadien'' »; in Annuaire 2019, n°69; Société des Ams de la Bibliothèque humaniste de Sélestat ; Obernai ; 2019 ; page 6. </ref>, preuve de la place de la religion dans la vie au quotidien. On remarque que la façon de filmer est très cérémonielle, et que le caméraman prend soin de ne pas filmer l’intérieur de l’église, sans aucun doute pour respecter la sacralité du lieu. A travers ce film amateur, la religion apparaît comme un élément incontournable de la vie quotidienne alsacienne en 1942. Les images de la cérémonie créent chez le spectateur un rapport avec le passé, plus important encore qu’à travers des écrits ou des témoignages oraux.<br />
|Bibliographie=DERAIN, Reynald ; « ''Charles Seewald : exemple d’un cineaste amateur sélestadien'' »; in Annuaire 2019, n°69; Société des Ams de la Bibliothèque humaniste de Sélestat ; Obernai ; 2019.<br />
<br />
GOZILLON-FRONSACQ, Odile ; « ''Les petits écrans d’Alsace'' » ; Les Saisons d’Alsace, n°68 ; Strasbourg ; Editions DNA ; Mai 2016.<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Communion_%C3%A0_Cronenbourg_(0021FN0006)&diff=12734
Communion à Cronenbourg (0021FN0006)
2020-01-05T15:20:44Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Non<br />
|titre=Communion à Cronenbourg<br />
|fonds=Breesé<br />
|idSupport=0021FN0006<br />
|dateDebut=1942<br />
|dateFin=1943<br />
|video=0021FN0006_1<br />
|institution_dorigine=MIRA<br />
|coloration=Noir_et_blanc<br />
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|droits=MIRA<br />
|Etat_redaction=Non<br />
|Etat_publication=Non<br />
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|thematique=Religious feasts and events<br />
|Resume_fr=Le film nous montre une cérémonie de communion catholique dans le quartier de Cronenbourg, à Strasbourg en 1942. Le réalisateur filme les évènements mais également sa famille qui est présente avec lui.<br />
|Description_fr=Le film commence par un plan d’ensemble sur un attroupement de personnes. D’abords de jeunes garçons (adolescents) habillés cérémoniellement pour la communion. La caméra se déplace doucement vers la gauche pour nous montrer le nombre de participants. On peut ainsi observer les tenues des communiants qui se composent d’un costume noir, d’une chemise blanche, d’une fleur blanche accrochée à la poitrine, et un brassard blanc accroché au bras droit ; ils tiennent également un cierge. Derrière les rangs masculins, nous pouvons apercevoir les rangs féminins. Les jeunes femmes sont habillées également pour la circonstance avec des robes blanches avec un voile, signe de la vocation religieuse de l’évènement. On notera que les femmes sont moins nombreuses que les hommes ; à noter aussi que certaines semblent tout juste arriver dans la file ce qui laisse supposer que le rassemblement n’est pas encore fini. Le point de vue subjectif du plan ne permet pas de distinguer les visages, d’autant que le contraste lumineux au centre avec les bords du cadre plus sombres ne permet pas d’établir une description précise. <br />
Ensuite un autre plan d’ensemble sur la rue où se place les participants de la cérémonie. On aperçoit des hommes en costume noir, mais aussi des enfants plus jeunes en habits de servants de messe, et un garde suisse qui tient dans sa main droite un bâton servant à donner le rythme de marche et dans sa main gauche une hallebarde. Dans le même plan on remarque une femme tenant une ombrelle et observant la scène sur le côté gauche du cadre. A la toute fin du plan, les personnes commencent à se mettre en ordre de marche. <br />
Après une coupe, on a un plan d’ensemble presque identique au précédent qui suit la file de personnes en train d’avancer sous la direction du garde suisse. Le rythme de la marche est, bien évidemment, lent car il s’agit d’une cérémonie religieuse. La marche est calme, silencieuse, les enfants et adultes suivent doucement le rythme. On remarque que les adultes ont tous une bible entre les mains. Les adultes forment huit rangs de profondeur, et derrière on aperçoit sans doute le prêtre en habit de cérémonie, et on distingue derrière d’autres enfants pareillement habillés, avec peut-être les adolescents en costume noir derrière. <br />
Une nouvelle coupe introduit un plan moyen sur le début du cortège, avec le garde suisse, suivit de près par deux enfants tenants chacun un objet : le garçon situé à droite de l’image tient un crucifix et celui situé à gauche un cierge. Le plan suivant est également un plan moyen, qui se concentre sur le groupe des garçons en train d’avancer ; le plan qui suit reste dans le même ordre mais se concentre plus sur le début de cette partie du cortège. <br />
Dans le plan qui va suivre la caméra est toujours au même endroit, en témoigne l’arrière-plan où l’on peut distinguer une maison et un arbre qui sont visibles dans les deux plans précédemment évoqués. La seule différence réside dans le cortège qui introduit maintenant les jeunes filles dans leurs robes blanches. Le cortège des femmes passe, on remarque qu’elles sont moins nombreuses que les garçons. A la fin du plan, on peut apercevoir deux enfants servants de messe et les prêtres catholiques qui semblent fermés le cortège. <br />
On a ensuite un changement de cadre, ce qui montre que le cinéaste s’est déplacé. Il s’agit d’un angle en contre plongée (vue d’en dessous) sur deux enfants, probablement deux frères et sans doute les fils du cinéaste, le plus grand en costume noir avec une fleur blanche au col et un brassard blanc au bras gauche et le plus jeune est habillé simplement ; il est possible que l’un d’eux effectue sa communion. On peut apercevoir de façon très brève une femme (peut-être leur mère ou un membre de la famille) sur le côté gauche de l’image. Le plan se termine sur un gros plan du plus petit garçon. Le plan d’ensemble qui suit est en angle de vue plongé (vue de dessus) ; l’objectif se déplace de droite à gauche puis de gauche à droite ; de cette manière on distingue la rue, une femme qui n’est pas la même que celle aperçue précédemment, et de nouveaux les deux enfants avec le petit qui sautille, signe de sa joie. On a ensuite un plan moyen sur deux femmes, dont une en robe blanche de cérémonie, accompagné d’une femme qui semble plus âgée. L’objectif le suit jusqu’à qu’elles atteignent le bord du cadre. Le dernier plan est centré sur la plus jeune femme qui semble attendre que le cinéaste lui donne le signal pour avancer et qui donc s’avance jusqu’au bord du cadre.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=En 1940 l’Alsace est rattaché au Reich nazi à la suite de la signature de l’armistice du 22 Juin à Rethondes. Le quotidien des habitants est immédiatement affecté : purge des ennemis du régime (communistes, pro-français, juifs…), contrôle totale sur l’éducation, mesures administratives anti-religion et à partir de 1942 l’enrôlement des jeunes alsaciens au sein de la Wehrmacht et de la SS. Malgré cette situation de terreur et d’incertitude, la vie alsacienne suit son cours normalement, ou du moins en apparence. <br />
Le film de Breesé Emile nous offre la possibilité d’imaginer une partie de la vie religieuse de l’époque à travers une suite de séquences montrant une cérémonie de communion. <br />
<br />
'''Une vie religieuse affectée mais vivante :'''<br />
[[Fichier:Communion 1.jpg|vignette|La manière de filmer du cinéaste nous permet d'apprécier un peu plus l'aspect cérémoniel de l'évènement.]]<br />
En tant que nouveau territoire de l’Allemagne hitlérienne, l’Alsace doit faire face à une violente politique anti-religieuse. Le national-socialisme se situe, en raison de son idéologie à l’opposé complet de la doctrine chrétienne, notamment en prônant le culte de la force et de la personnalité. Le régime concordataire est aboli de même que le statut scolaire de l’enseignement religieux. De plus l’administration diocésaine manque de membres pour exercer les fonctions ecclésiastiques. L’évêque Ruch n’est pas autorisé à revenir en Alsace, et en 1942 un total de 135 prêtres se trouvent hors du diocèse sur les 1250 qu’il compte avant la guerre<ref>EPP, René ; « ''L’église d’Alsace sous l’occupation nazie, (1940-1945)'' » ; Editions du Signe ; 2000 ; page 39.</ref> ; à cela s’ajoute les quelques 120 prêtres internés par les nazis dans des prisons ou des camps. La vie religieuse des habitants est donc très affectée mais pas éteinte. <br />
Le film présenté nous donne la preuve que cette vie se poursuit pendant l’annexion. Les costumes traditionnels que l’on distingue dans le film, à savoir un costume noir pour les communiants avec cierges, fleurs blanches à la poitrine et brassards blancs, et une longue robe blanche avec un voile et un bouquet de fleurs blanches pour les communiantes, montrent la continuité des cérémonies de communion. On distingue également sur les visages du film l’intérêt des participants et surtout des plus jeunes. Comme le film se déroule en 1942, on peut supposer que les jeunes effectuant leur communion ont de bons souvenirs de la période de l’entre-deux guerres et du passé français de leur terre ; au passage, on remarque que sans la date du film il est quasi impossible de savoir que cela se déroule pendant la guerre car aucun symbole de l’annexion n’est présent. Le cinéaste semble avoir soigneusement choisi ses plans de cadrage pour immortaliser l’essentiel du film : la communion, la culture chrétienne de l’Alsace et le moment en famille. En effet, des éléments du films laissent supposer que cet évènement a une importance particulière pour le réalisateur. <br />
Dans le dernier quart du film, les deux garçons qui apparaissent devant la caméra sont sans nul doute les fils du cinéaste. On peut supposer que l’un (ou les deux) effectuent leur communion au moment où les images sont tournées. Un point qui illustre la nature même des films amateurs, qui sont très souvent réalisés dans le cadre familial<ref>GOZILLON-FRONSACQ, Odile ; « ''Les petits écrans d’Alsace'' » ; Les Saisons d’Alsace, n°68 ; Strasbourg ; Editions DNA ; Mai 2016 ; page 105.</ref>. Il s’agit également d’un témoignage de la vie religieuse alsacienne sous la botte nazie, qui affiche un semblant de normalité dans un contexte difficile et inquiétant.<br />
<br />
'''Un socle pour la jeunesse :'''<br />
[[Fichier:Les enfants de Emile.jpg|vignette|gauche|L'apparition des deux probables fils du cinéaste illustre la dimension familiale de l'évènement et du film.]]<br />
Pour beaucoup de jeunes gens de cette époque, la vie religieuse est un moyen de ne pas perdre pied. Un moyen d’échapper à la politisation brutale du régime, qui s’illustre à la fois dans la vie de tous les jours et à l’école. Il faut rappeler que dès le 16 Juin 1940, le Reich prononce la dissolution de tous les mouvements de jeunesse en Alsace, puis de toutes les associations sportives (religieuses et laïques). A leur place, le régime hitlérien instaure la Hitlerjugend (la jeunesse hitlérienne) pour inculquer le culte de la force chez les jeunes garçons, et la Bund Deutscher Mädel (la ligue des jeunes femmes allemandes) pour faire des jeunes filles de futures bonnes épouses, et ce dès l’âge de 10 ans. Le but étant bien évidemment de soustraire la jeunesse alsacienne au dogme catholique pour les élever dans l’idéologie national-socialiste<ref>DREYFUS, François-Georges ; EPP René ; LIENHARD Marc ; RAPHAEL Freddy ; « ''Catholiques, protestants et juifs en Alsace'' » ; Strasbourg ; Alsatia ; 1992 ; page 93.</ref>. <br />
Dans ce contexte oppressant, l’exercice de la religion et sa pratique par les jeunes générations est d’autant plus symbolique. Le fait que les jeunes, garçons et filles, présent dans ce film effectuent leur communion montrent un attachement de leur part, et de leurs familles à la continuité de la vie religieuse ; la dernière partie du film, centrée sur la jeune communiante en robe blanche avec le voile, illustre la volonté du cinéaste de mettre en évidence l’aspect traditionnelle, familiale et aussi émotionnel de l’évènement. Cette continuité semble d’autant plus importante pour les familles, à mesure que la guerre avance et que les effets se font ressentir à l’arrière ; par exemple le manque de matières premières et de nourriture, les arrestations, déportations, et enrôlements de force. <br />
Le fait de voir cette tradition, cette vie religieuse, perdurer offre aux jeunes générations et aussi aux adultes une aide spirituelle non négligeable pour supporter un quotidien difficile ; l’aide spirituelle de la religion occupe une place importante dans le redressement psychologique des alsaciens après le conflit.<br />
|Bibliographie=DREYFUS, François-Georges ; EPP René ; LIENHARD Marc ; RAPHAEL Freddy ; « ''Catholiques, protestants et juifs en Alsace'' » ; Strasbourg ; Alsatia ; 1992.<br />
<br />
EPP, René ; « ''L’église d’alsace sous l’oppression nazie'' » ; Pomezia ; Editions du Digne ; 2000.<br />
<br />
GOZILLON-FRONSACQ, Odile ; « ''Les petits écrans d’Alsace'' » ; Les Saisons d’Alsace, n°68 ; Strasbourg ; Editions DNA ; Mai 2016.<br />
<br />
REUMAUX, Bernard ; WAHL, Alfred ;« ''Alsace la grande encyclopédie des années de guerre (1939-1945).'' » ; Strasbourg ; « Saisons d’Alsace », éditions La Nuée bleue ; 2009.<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Communion_%C3%A0_Cronenbourg_(0021FN0006)&diff=12733
Communion à Cronenbourg (0021FN0006)
2020-01-05T15:20:14Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Non<br />
|titre=Communion à Cronenbourg<br />
|fonds=Breesé<br />
|idSupport=0021FN0006<br />
|dateDebut=1942<br />
|dateFin=1943<br />
|video=0021FN0006_1<br />
|institution_dorigine=MIRA<br />
|coloration=Noir_et_blanc<br />
|son=Muet<br />
|timecode=00:00:00<br />
|duree=00:00:00<br />
|genre=Film_amateur<br />
|format_original=9,5 mm<br />
|droits=MIRA<br />
|Etat_redaction=Non<br />
|Etat_publication=Non<br />
|realisateurs=Breesé, Emile<br />
|evenements_filmes_ou_en_lien=Communion solennelle<br />
|lieux_ou_monuments=Cronenbourg<br />
|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-11-04<br />
|lieuTournage=48.59592, 7.72204<br />
|thematique=Religious feasts and events<br />
|Resume_fr=Le film nous montre une cérémonie de communion catholique dans le quartier de Cronenbourg, à Strasbourg en 1942. Le réalisateur filme les évènements mais également sa famille qui est présente avec lui.<br />
|Description_fr=Le film commence par un plan d’ensemble sur un attroupement de personnes. D’abords de jeunes garçons (adolescents) habillés cérémoniellement pour la communion. La caméra se déplace doucement vers la gauche pour nous montrer le nombre de participants. On peut ainsi observer les tenues des communiants qui se composent d’un costume noir, d’une chemise blanche, d’une fleur blanche accrochée à la poitrine, et un brassard blanc accroché au bras droit ; ils tiennent également un cierge. Derrière les rangs masculins, nous pouvons apercevoir les rangs féminins. Les jeunes femmes sont habillées également pour la circonstance avec des robes blanches avec un voile, signe de la vocation religieuse de l’évènement. On notera que les femmes sont moins nombreuses que les hommes ; à noter aussi que certaines semblent tout juste arriver dans la file ce qui laisse supposer que le rassemblement n’est pas encore fini. Le point de vue subjectif du plan ne permet pas de distinguer les visages, d’autant que le contraste lumineux au centre avec les bords du cadre plus sombres ne permet pas d’établir une description précise. <br />
Ensuite un autre plan d’ensemble sur la rue où se place les participants de la cérémonie. On aperçoit des hommes en costume noir, mais aussi des enfants plus jeunes en habits de servants de messe, et un garde suisse qui tient dans sa main droite un bâton servant à donner le rythme de marche et dans sa main gauche une hallebarde. Dans le même plan on remarque une femme tenant une ombrelle et observant la scène sur le côté gauche du cadre. A la toute fin du plan, les personnes commencent à se mettre en ordre de marche. <br />
Après une coupe, on a un plan d’ensemble presque identique au précédent qui suit la file de personnes en train d’avancer sous la direction du garde suisse. Le rythme de la marche est, bien évidemment, lent car il s’agit d’une cérémonie religieuse. La marche est calme, silencieuse, les enfants et adultes suivent doucement le rythme. On remarque que les adultes ont tous une bible entre les mains. Les adultes forment huit rangs de profondeur, et derrière on aperçoit sans doute le prêtre en habit de cérémonie, et on distingue derrière d’autres enfants pareillement habillés, avec peut-être les adolescents en costume noir derrière. <br />
Une nouvelle coupe introduit un plan moyen sur le début du cortège, avec le garde suisse, suivit de près par deux enfants tenants chacun un objet : le garçon situé à droite de l’image tient un crucifix et celui situé à gauche un cierge. Le plan suivant est également un plan moyen, qui se concentre sur le groupe des garçons en train d’avancer ; le plan qui suit reste dans le même ordre mais se concentre plus sur le début de cette partie du cortège. <br />
Dans le plan qui va suivre la caméra est toujours au même endroit, en témoigne l’arrière-plan où l’on peut distinguer une maison et un arbre qui sont visibles dans les deux plans précédemment évoqués. La seule différence réside dans le cortège qui introduit maintenant les jeunes filles dans leurs robes blanches. Le cortège des femmes passe, on remarque qu’elles sont moins nombreuses que les garçons. A la fin du plan, on peut apercevoir deux enfants servants de messe et les prêtres catholiques qui semblent fermés le cortège. <br />
On a ensuite un changement de cadre, ce qui montre que le cinéaste s’est déplacé. Il s’agit d’un angle en contre plongée (vue d’en dessous) sur deux enfants, probablement deux frères et sans doute les fils du cinéaste, le plus grand en costume noir avec une fleur blanche au col et un brassard blanc au bras gauche et le plus jeune est habillé simplement ; il est possible que l’un d’eux effectue sa communion. On peut apercevoir de façon très brève une femme (peut-être leur mère ou un membre de la famille) sur le côté gauche de l’image. Le plan se termine sur un gros plan du plus petit garçon. Le plan d’ensemble qui suit est en angle de vue plongé (vue de dessus) ; l’objectif se déplace de droite à gauche puis de gauche à droite ; de cette manière on distingue la rue, une femme qui n’est pas la même que celle aperçue précédemment, et de nouveaux les deux enfants avec le petit qui sautille, signe de sa joie. On a ensuite un plan moyen sur deux femmes, dont une en robe blanche de cérémonie, accompagné d’une femme qui semble plus âgée. L’objectif le suit jusqu’à qu’elles atteignent le bord du cadre. Le dernier plan est centré sur la plus jeune femme qui semble attendre que le cinéaste lui donne le signal pour avancer et qui donc s’avance jusqu’au bord du cadre.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=En 1940 l’Alsace est rattaché au Reich nazi à la suite de la signature de l’armistice du 22 Juin à Rethondes. Le quotidien des habitants est immédiatement affecté : purge des ennemis du régime (communistes, pro-français, juifs…), contrôle totale sur l’éducation, mesures administratives anti-religion et à partir de 1942 l’enrôlement des jeunes alsaciens au sein de la Wehrmacht et de la SS. Malgré cette situation de terreur et d’incertitude, la vie alsacienne suit son cours normalement, ou du moins en apparence. <br />
Le film de Breesé Emile nous offre la possibilité d’imaginer une partie de la vie religieuse de l’époque à travers une suite de séquences montrant une cérémonie de communion. <br />
<br />
'''Une vie religieuse affectée mais vivante :'''<br />
[[Fichier:Communion 1.jpg|vignette|La manière de filmer du cinéaste nous permet d'apprécier un peu plus l'aspect cérémoniel de l'évènement.]]<br />
En tant que nouveau territoire de l’Allemagne hitlérienne, l’Alsace doit faire face à une violente politique anti-religieuse. Le national-socialisme se situe, en raison de son idéologie à l’opposé complet de la doctrine chrétienne, notamment en prônant le culte de la force et de la personnalité. Le régime concordataire est aboli de même que le statut scolaire de l’enseignement religieux. De plus l’administration diocésaine manque de membres pour exercer les fonctions ecclésiastiques. L’évêque Ruch n’est pas autorisé à revenir en Alsace, et en 1942 un total de 135 prêtres se trouvent hors du diocèse sur les 1250 qu’il compte avant la guerre<ref>EPP, René ; « ''L’église d’Alsace sous l’occupation nazie, (1940-1945)'' » ; Editions du Signe ; 2000 ; page 39.</ref> ; à cela s’ajoute les quelques 120 prêtres internés par les nazis dans des prisons ou des camps. La vie religieuse des habitants est donc très affectée mais pas éteinte. <br />
Le film présenté nous donne la preuve que cette vie se poursuit pendant l’annexion. Les costumes traditionnels que l’on distingue dans le film, à savoir un costume noir pour les communiants avec cierges, fleurs blanches à la poitrine et brassards blancs, et une longue robe blanche avec un voile et un bouquet de fleurs blanches pour les communiantes, montrent la continuité des cérémonies de communion. On distingue également sur les visages du film l’intérêt des participants et surtout des plus jeunes. Comme le film se déroule en 1942, on peut supposer que les jeunes effectuant leur communion ont de bons souvenirs de la période de l’entre-deux guerres et du passé français de leur terre ; au passage, on remarque que sans la date du film il est quasi impossible de savoir que cela se déroule pendant la guerre car aucun symbole de l’annexion n’est présent. Le cinéaste semble avoir soigneusement choisi ses plans de cadrage pour immortaliser l’essentiel du film : la communion, la culture chrétienne de l’Alsace et le moment en famille. En effet, des éléments du films laissent supposer que cet évènement a une importance particulière pour le réalisateur. <br />
Dans le dernier quart du film, les deux garçons qui apparaissent devant la caméra sont sans nul doute les fils du cinéaste. On peut supposer que l’un (ou les deux) effectuent leur communion au moment où les images sont tournées. Un point qui illustre la nature même des films amateurs, qui sont très souvent réalisés dans le cadre familial<ref>GOZILLON-FRONSACQ, Odile ; « ''Les petits écrans d’Alsace'' » ; Les Saisons d’Alsace, n°68 ; Strasbourg ; Editions DNA ; Mai 2016 ; page 105.</ref>. Il s’agit également d’un témoignage de la vie religieuse alsacienne sous la botte nazie, qui affiche un semblant de normalité dans un contexte difficile et inquiétant.<br />
<br />
'''Un socle pour la jeunesse :'''<br />
[[Fichier:Les enfants de Emile.jpg|vignette|gauche|L'apparition des deux probables fils du cinéaste illustre la dimension familiale de l'évènement et du film.]]<br />
Pour beaucoup de jeunes gens de cette époque, la vie religieuse est un moyen de ne pas perdre pied. Un moyen d’échapper à la politisation brutale du régime, qui s’illustre à la fois dans la vie de tous les jours et à l’école. Il faut rappeler que dès le 16 Juin 1940, le Reich prononce la dissolution de tous les mouvements de jeunesse en Alsace, puis de toutes les associations sportives (religieuses et laïques). A leur place, le régime hitlérien instaure la Hitlerjugend (la jeunesse hitlérienne) pour inculquer le culte de la force chez les jeunes garçons, et la Bund Deutscher Mädel (la ligue des jeunes femmes allemandes) pour faire des jeunes filles de futures bonnes épouses, et ce dès l’âge de 10 ans. Le but étant bien évidemment de soustraire la jeunesse alsacienne au dogme catholique pour les élever dans l’idéologie national-socialiste<ref>DREYFUS, François-Georges ; EPP René ; LIENHARD Marc ; RAPHAEL Freddy ; « ''Catholiques, protestants et juifs en Alsace'' » ; Strasbourg ; Alsatia ; 1992 ; page 93.</ref>. <br />
Dans ce contexte oppressant, l’exercice de la religion et sa pratique par les jeunes générations est d’autant plus symbolique. Le fait que les jeunes, garçons et filles, présent dans ce film effectuent leur communion montrent un attachement de leur part, et de leurs familles à la continuité de la vie religieuse ; la dernière partie du film, centrée sur la jeune communiante en robe blanche avec le voile, illustre la volonté du cinéaste de mettre en évidence l’aspect traditionnelle, familiale et aussi émotionnel de l’évènement. Cette continuité semble d’autant plus importante pour les familles, à mesure que la guerre avance et que les effets se font ressentir à l’arrière ; par exemple le manque de matières premières et de nourriture, les arrestations, déportations, et enrôlements de force. <br />
Le fait de voir cette tradition, cette vie religieuse, perdurer offre aux jeunes générations et aussi aux adultes une aide spirituelle non négligeable pour supporter un quotidien difficile ; l’aide spirituelle de la religion occupe une place importante dans le redressement psychologique des alsaciens après le conflit.<br />
|Bibliographie=DREYFUS, François-Georges ; EPP René ; LIENHARD Marc ; RAPHAEL Freddy ; « ''Catholiques, protestants et juifs en Alsace'' » ; Strasbourg ; Alsatia ; 1992.<br />
<br />
EPP, René ; « ''L’église d’alsace sous l’oppression nazie'' » ; Pomezia ; Editions du Digne ; 2000.<br />
<br />
GOZILLON-FRONSACQ, Odile ; « ''Les petits écrans d’Alsace'' » ; Les Saisons d’Alsace, n°68 ; Strasbourg ; Editions DNA ; Mai 2016.<br />
<br />
REUMAUX, Bernard ; WAHL, Alfred ;« ''Alsace la grande encyclopédie des années de guerre (1939-1945).'' » ; Strasbourg ; « Saisons d’Alsace », éditions La Nuée bleue ; 2009.<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Cronenbourg:procession_pour_communion_(0021FN0002)&diff=12732
Cronenbourg:procession pour communion (0021FN0002)
2020-01-05T15:18:54Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Non<br />
|titre=Cronenbourg:procession pour communion<br />
|fonds=Breesé<br />
|idSupport=0021FN0002<br />
|dateDebut=1942<br />
|video=0021FN0002_13<br />
|institution_dorigine=MIRA<br />
|coloration=Noir_et_blanc<br />
|son=Muet<br />
|timecode=00:00:32<br />
|duree=00:00:00<br />
|genre=Film_amateur<br />
|format_original=9,5 mm<br />
|droits=MIRA<br />
|Etat_redaction=Non<br />
|Etat_publication=Non<br />
|realisateurs=Breesé, Emile<br />
|evenements_filmes_ou_en_lien=Procession pour communion<br />
|lieux_ou_monuments=Cronenbourg<br />
|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-11-04<br />
|lieuTournage=48.59596, 7.72191<br />
|thematique=Religious feasts and events<br />
|Resume_fr=Le film nous montre une procession pour une communion catholique à Cronenbourg, à Strasbourg en 1942, à laquelle assiste le cinéaste Breesé Emile et sa famille.<br />
|Description_fr=Le film commence par un plan moyen avec un garde suisse qui mène un groupe d’enfants en tenues de cérémonies (costumes noirs et fleur à la poitrine), qui tiennent des cierges et qui avancent sans doute vers l’église. Derrière eux, des adolescents qui sont vêtus de la même façon et qui portent eux aussi, cierges et brassard blanc, symboles de l’acte religieux. Ensuite un plan rapproché, concentré sur le groupe des garçons. On peut donc supposer que les, ou un des, fils du cinéaste se trouve dans le groupe ce qui expliquerais ce choix de cadrage. On peut remarquer que si tous regardent la caméra en passant devant, peu réagisse à sa présence ; ce qui le font se contentent juste de sourire. <br />
Ensuite un autre plan moyen qui montre l’arrière-file des garçons, ce qui nous permet de constater l’arrivé du groupe des filles, elles-aussi en tenue de cérémonie (robe blanche et voile blanc). Intervient ensuite un plan rapproché sur les dernières filles du groupe, elles-aussi ne sachant pas trop comment réagir avec la caméra. <br />
Le dernier plan est un plan moyen qui nous montre le fils du cinéaste apparaît devant un autre garçon, il ouvre un portail (sans doute celui de l’église), se retourne pour sourire à son camarade et se précipite en haut des marches, suivi de près par le deuxième garçon et d’autres personnes qui sont sans doute des membres de la famille ou des proches (voir les deux). La présence de parapluies indique que le temps est nuageux lorsque les images sont tournées. La cérémonie catholique et la forme de l’église laisse supposer que les images ont été filmés autour de l’église Saint-Florent dans le quartier de Cronenbourg Est.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=Malgré la guerre et l’annexion de l’Alsace à l’Allemagne, la vie quotidienne des habitants se poursuit tant bien que mal. L’une des preuves de cette continuité se trouve dans la vie religieuse qui poursuit ses activités tant qu’elle le peut. Les traces de ce quotidien sont réparties à travers les témoignages écrits, oraux et les images. Le court film amateur de Breesée Emile en fait partie et nous démontre la spécificité des films amateurs par rapport aux autres sources historiques. <br />
<br />
'''Le film amateur comme source historique :'''<br />
<br />
[[Fichier:Communiants.jpg|vignette|gauche|Le costume noir des communiants offre un contraste visuel avec celui des communiantes.]]<br />
[[Fichier:Communiantes.png|vignette|gauche|A l'inverse des tenues masculines sombres, le blanc éclatant des robes de cérémonie des communiantes attire immédiatement l'oeil du spectateur. ]]<br />
Le premier élément qui parle au spectateur d’une cérémonie catholique est l’aspect visuel de l’évènement. Les costumes, et objets ostentatoires sont les premiers éléments à être repérés. Dans le film de Breesé Emile on peut constater que les costumes traditionnels sont présents, tels les costumes noirs pour les communiants accompagnés de brassards blancs et de fleurs blanches, et d’une longue robe longue blanche avec un voile pour les communiantes. Les deux groupes tenants des cierges et étant accompagnés de prêtres et des enfants de chœurs. Les servants de messes portent eux aussi l’habit traditionnel, à savoir une chasuble blanche et toute la colonne de la procession est menée par un garde suisse<ref>D’après un contemporain de cette époque consulté à propos du film, les gardes suisses étaient les surveillants des cérémonies catholique. Leur mission était de s’assurer que l’ordre était respecté à l’intérieur de l’église mais aussi à l’extérieur comme on peut le constater dans le film où il mène la marche.</ref>, qui fait office de surveillant pour la cérémonie ; la couleur de son uniforme, sans doute bleu, signifie que la communion qui nous est montré n’est pas un évènement religieux de premier ordre, auquel cas son habit aurait été rouge. Cette tradition vestimentaire est importante car elle donne une force visuelle à la cérémonie. Cela permet au spectateur de se rendre compte que malgré le contexte de guerre, de terreur et d’occupation, la vie religieuse continue et est entretenue. La nature amateure du film nous faire revivre également les émotions des personnes, qui oscillent entre joie et concentration. Ces derniers nous semblent étonnements familiers, sans doute à cause du fait qu’ils rappellent des scènes similaires de notre propre vie familiale. Le film amateur, par la simplicité de ses plans, et l’anonymat des personnes présentes offre un nouveau regard sur le passé et de ce fait ajoute un peu plus de chair à l’histoire des gens.<br />
<br />
'''La religion à travers le film amateur :'''<br />
<br />
[[Fichier:Garde suisse.jpg|vignette|droite|Véritable figure d'autorité lors des cérémonies religieuse au cours du siècle dernier, les gardes suisses se sont raréfier au fil des décennies pour au final quasiment disparaître du paysage religieux.]]<br />
Les films amateurs ont pour principal atout de montrer le quotidien réel des habitants<ref>GOZILLON-FRONSACQ, Odile ; « ''Les petits écrans d’Alsace'' » ; Les Saisons d’Alsace, n°68 ; Strasbourg ; Editions DNA ; Mai 2016 ; page 104.</ref>. Les cinéastes amateurs, à l’image de Breesée Emile, capturent des moments anonymes, mais importants pour eux et leur famille : leur vie. La vie religieuse occupant une partie importante dans la vie quotidienne des Alsaciens de cette époque, le fait de filmer les cérémonies telles les communions, avec ici sans doute la communion solennelle<ref>La seconde communion chez les catholiques, que les communiants effectuent entre l’âge de 12 et 14 ans.</ref>, est révélateur de l’importance de l’évènement pour le cinéaste et ceux qui l’entoure ; on peut rajouter d’ailleurs que les images de film amateur de cérémonies religieuses sont parmi les répandues en Alsace<ref>DERAIN, Reynald ; « ''Charles Seewald : exemple d’un cineaste amateur sélestadien'' »; in Annuaire 2019, n°69; Société des Ams de la Bibliothèque humaniste de Sélestat ; Obernai ; 2019 ; page 6. </ref>, preuve de la place de la religion dans la vie au quotidien. On remarque que la façon de filmer est très cérémonielle, et que le caméraman prend soin de ne pas filmer l’intérieur de l’église, sans aucun doute pour respecter la sacralité du lieu. A travers ce film amateur, la religion apparaît comme un élément incontournable de la vie quotidienne alsacienne en 1942. Les images de la cérémonie créent chez le spectateur un rapport avec le passé, plus important encore qu’à travers des écrits ou des témoignages oraux.<br />
|Bibliographie=DERAIN, Reynald ; « ''Charles Seewald : exemple d’un cineaste amateur sélestadien'' »; in Annuaire 2019, n°69; Société des Ams de la Bibliothèque humaniste de Sélestat ; Obernai ; 2019.<br />
<br />
GOZILLON-FRONSACQ, Odile ; « ''Les petits écrans d’Alsace'' » ; Les Saisons d’Alsace, n°68 ; Strasbourg ; Editions DNA ; Mai 2016.<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Cronenbourg:procession_pour_communion_(0021FN0002)&diff=12731
Cronenbourg:procession pour communion (0021FN0002)
2020-01-05T15:17:41Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Non<br />
|titre=Cronenbourg:procession pour communion<br />
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|coloration=Noir_et_blanc<br />
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|lieux_ou_monuments=Cronenbourg<br />
|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
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|lieuTournage=48.59596, 7.72191<br />
|thematique=Religious feasts and events<br />
|Resume_fr=Le film nous montre une procession pour une communion catholique à Cronenbourg, à Strasbourg en 1942, à laquelle assiste le cinéaste Breesé Emile et sa famille.<br />
|Description_fr=Le film commence par un plan moyen avec un garde suisse qui mène un groupe d’enfants en tenues de cérémonies (costumes noirs et fleur à la poitrine), qui tiennent des cierges et qui avancent sans doute vers l’église. Derrière eux, des adolescents qui sont vêtus de la même façon et qui portent eux aussi, cierges et brassard blanc, symboles de l’acte religieux. Ensuite un plan rapproché, concentré sur le groupe des garçons. On peut donc supposer que les, ou un des, fils du cinéaste se trouve dans le groupe ce qui expliquerais ce choix de cadrage. On peut remarquer que si tous regardent la caméra en passant devant, peu réagisse à sa présence ; ce qui le font se contentent juste de sourire. <br />
Ensuite un autre plan moyen qui montre l’arrière-file des garçons, ce qui nous permet de constater l’arrivé du groupe des filles, elles-aussi en tenue de cérémonie (robe blanche et voile blanc). Intervient ensuite un plan rapproché sur les dernières filles du groupe, elles-aussi ne sachant pas trop comment réagir avec la caméra. <br />
Le dernier plan est un plan moyen qui nous montre le fils du cinéaste apparaît devant un autre garçon, il ouvre un portail (sans doute celui de l’église), se retourne pour sourire à son camarade et se précipite en haut des marches, suivi de près par le deuxième garçon et d’autres personnes qui sont sans doute des membres de la famille ou des proches (voir les deux). La présence de parapluies indique que le temps est nuageux lorsque les images sont tournées. La cérémonie catholique et la forme de l’église laisse supposer que les images ont été filmés autour de l’église Saint-Florent dans le quartier de Cronenbourg Est.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=Malgré la guerre et l’annexion de l’Alsace à l’Allemagne, la vie quotidienne des habitants se poursuit tant bien que mal. L’une des preuves de cette continuité se trouve dans la vie religieuse qui poursuit ses activités tant qu’elle le peut. Les traces de ce quotidien sont réparties à travers les témoignages écrits, oraux et les images. Le court film amateur de Breesée Emile en fait partie et nous démontre la spécificité des films amateurs par rapport aux autres sources historiques. <br />
<br />
'''Le film amateur comme source historique :'''<br />
<br />
[[Fichier:Communiants.jpg|vignette|gauche|Le costume noir des communiants offre un contraste visuel avec celui des communiantes.]]<br />
[[Fichier:Communiantes.png|vignette|gauche|A l'inverse des tenues masculines sombres, le blanc éclatant des robes de cérémonie des communiantes attire immédiatement l'oeil du spectateur. ]]<br />
Le premier élément qui parle au spectateur d’une cérémonie catholique est l’aspect visuel de l’évènement. Les costumes, et objets ostentatoires sont les premiers éléments à être repérés. Dans le film de Breesé Emile on peut constater que les costumes traditionnels sont présents, tels les costumes noirs pour les communiants accompagnés de brassards blancs et de fleurs blanches, et d’une longue robe longue blanche avec un voile pour les communiantes. Les deux groupes tenants des cierges et étant accompagnés de prêtres et des enfants de chœurs. Les servants de messes portent eux aussi l’habit traditionnel, à savoir une chasuble blanche et toute la colonne de la procession est menée par un garde suisse<ref>D’après un contemporain de cette époque consulté à propos du film, les gardes suisses étaient les surveillants des cérémonies catholique. Leur mission était de s’assurer que l’ordre était respecté à l’intérieur de l’église mais aussi à l’extérieur comme on peut le constater dans le film où il mène la marche.</ref>, qui fait office de surveillant pour la cérémonie ; la couleur de son uniforme, sans doute bleu, signifie que la communion qui nous est montré n’est pas un évènement religieux de premier ordre, auquel cas son habit aurait été rouge. Cette tradition vestimentaire est importante car elle donne une force visuelle à la cérémonie. Cela permet au spectateur de se rendre compte que malgré le contexte de guerre, de terreur et d’occupation, la vie religieuse continue et est entretenue. La nature amateure du film nous faire revivre également les émotions des personnes, qui oscillent entre joie et concentration. Ces derniers nous semblent étonnements familiers, sans doute à cause du fait qu’ils rappellent des scènes similaires de notre propre vie familiale. Le film amateur, par la simplicité de ses plans, et l’anonymat des personnes présentes offre un nouveau regard sur le passé et de ce fait ajoute un peu plus de chair à l’histoire des gens.<br />
<br />
'''La religion à travers le film amateur :'''<br />
<br />
[[Fichier:Garde suisse.jpg|vignette|droite|Véritable figure d'autorité lors des cérémonies religieuse au cours du siècle dernier, les gardes suisses se sont raréfier au fil des décennies pour au final quasiment disparaître du paysage religieux.]]<br />
Les films amateurs ont pour principal atout de montrer le quotidien réel des habitants<ref>GOZILLON-FRONSACQ, Odile ; « ''Les petits écrans d’Alsace'' » ; Les Saisons d’Alsace, n°68 ; Strasbourg ; Editions DNA ; Mai 2016 ; page 104.</ref>. Les cinéastes amateurs, à l’image de Breesée Emile, capturent des moments anonymes, mais importants pour eux et leur famille : leur vie. La vie religieuse occupant une partie importante dans la vie quotidienne des Alsaciens de cette époque, le fait de filmer les cérémonies telles les communions, avec ici sans doute la communion solennelle<ref>La seconde communion chez les catholiques, que les communiants effectuent entre l’âge de 12 et 14 ans.</ref>, est révélateur de l’importance de l’évènement pour le cinéaste et ceux qui l’entoure ; on peut rajouter d’ailleurs que les images de film amateur de cérémonies religieuses sont parmi les répandues en Alsace<ref>DERAIN, Reynald ; « ''Charles Seewald : exemple d’un cineaste amateur sélestadien'' »; in Annuaire 2019, n°69; Société des Ams de la Bibliothèque humaniste de Sélestat ; Obernai ; 2019 ; page 6. </ref>, preuve de la place de la religion dans la vie au quotidien. On remarque que la façon de filmer est très cérémonielle, et que le caméraman prend soin de ne pas filmer l’intérieur de l’église, sans aucun doute pour respecter la sacralité du lieu. A travers ce film amateur, la religion apparaît comme un élément incontournable de la vie quotidienne alsacienne en 1942. Les images de la cérémonie créent chez le spectateur un rapport avec le passé, plus important encore qu’à travers des écrits ou des témoignages oraux.<br />
|Bibliographie='''Bibliographie :'''<br />
<br />
DERAIN, Reynald ; « ''Charles Seewald : exemple d’un cineaste amateur sélestadien'' »; in Annuaire 2019, n°69; Société des Ams de la Bibliothèque humaniste de Sélestat ; Obernai ; 2019.<br />
<br />
GOZILLON-FRONSACQ, Odile ; « ''Les petits écrans d’Alsace'' » ; Les Saisons d’Alsace, n°68 ; Strasbourg ; Editions DNA ; Mai 2016.<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Fichier:Garde_suisse.jpg&diff=12730
Fichier:Garde suisse.jpg
2020-01-05T15:16:26Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>Un garde suisse menant le cortège.</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Fichier:Communiantes.png&diff=12727
Fichier:Communiantes.png
2020-01-05T15:08:21Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>Communiantes en robes de cérémonie.</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Fichier:Communiants.jpg&diff=12726
Fichier:Communiants.jpg
2020-01-05T15:05:43Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>Communiants en tenue de cérémonie</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Communion_%C3%A0_Cronenbourg_(0021FN0006)&diff=12621
Communion à Cronenbourg (0021FN0006)
2020-01-04T23:07:09Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Non<br />
|titre=Communion à Cronenbourg<br />
|fonds=Breesé<br />
|idSupport=0021FN0006<br />
|dateDebut=1942<br />
|dateFin=1943<br />
|video=0021FN0006_1<br />
|institution_dorigine=MIRA<br />
|coloration=Noir_et_blanc<br />
|son=Muet<br />
|timecode=00:00:00<br />
|duree=00:00:00<br />
|genre=Film_amateur<br />
|format_original=9,5 mm<br />
|droits=MIRA<br />
|Etat_redaction=Non<br />
|Etat_publication=Non<br />
|realisateurs=Breesé, Emile<br />
|evenements_filmes_ou_en_lien=Communion solennelle<br />
|lieux_ou_monuments=Cronenbourg<br />
|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-11-04<br />
|lieuTournage=48.59592, 7.72204<br />
|thematique=Religious feasts and events<br />
|Resume_fr=Le film nous montre une cérémonie de communion catholique dans le quartier de Cronenbourg, à Strasbourg en 1942. Le réalisateur filme les évènements mais également sa famille qui est présente avec lui.<br />
|Description_fr=Le film commence par un plan d’ensemble sur un attroupement de personnes. D’abords de jeunes garçons (adolescents) habillés cérémoniellement pour la communion. La caméra se déplace doucement vers la gauche pour nous montrer le nombre de participants. On peut ainsi observer les tenues des communiants qui se composent d’un costume noir, d’une chemise blanche, d’une fleur blanche accrochée à la poitrine, et un brassard blanc accroché au bras droit ; ils tiennent également un cierge. Derrière les rangs masculins, nous pouvons apercevoir les rangs féminins. Les jeunes femmes sont habillées également pour la circonstance avec des robes blanches avec un voile, signe de la vocation religieuse de l’évènement. On notera que les femmes sont moins nombreuses que les hommes ; à noter aussi que certaines semblent tout juste arriver dans la file ce qui laisse supposer que le rassemblement n’est pas encore fini. Le point de vue subjectif du plan ne permet pas de distinguer les visages, d’autant que le contraste lumineux au centre avec les bords du cadre plus sombres ne permet pas d’établir une description précise. <br />
Ensuite un autre plan d’ensemble sur la rue où se place les participants de la cérémonie. On aperçoit des hommes en costume noir, mais aussi des enfants plus jeunes en habits de servants de messe, et un garde suisse qui tient dans sa main droite un bâton servant à donner le rythme de marche et dans sa main gauche une hallebarde. Dans le même plan on remarque une femme tenant une ombrelle et observant la scène sur le côté gauche du cadre. A la toute fin du plan, les personnes commencent à se mettre en ordre de marche. <br />
Après une coupe, on a un plan d’ensemble presque identique au précédent qui suit la file de personnes en train d’avancer sous la direction du garde suisse. Le rythme de la marche est, bien évidemment, lent car il s’agit d’une cérémonie religieuse. La marche est calme, silencieuse, les enfants et adultes suivent doucement le rythme. On remarque que les adultes ont tous une bible entre les mains. Les adultes forment huit rangs de profondeur, et derrière on aperçoit sans doute le prêtre en habit de cérémonie, et on distingue derrière d’autres enfants pareillement habillés, avec peut-être les adolescents en costume noir derrière. <br />
Une nouvelle coupe introduit un plan moyen sur le début du cortège, avec le garde suisse, suivit de près par deux enfants tenants chacun un objet : le garçon situé à droite de l’image tient un crucifix et celui situé à gauche un cierge. Le plan suivant est également un plan moyen, qui se concentre sur le groupe des garçons en train d’avancer ; le plan qui suit reste dans le même ordre mais se concentre plus sur le début de cette partie du cortège. <br />
Dans le plan qui va suivre la caméra est toujours au même endroit, en témoigne l’arrière-plan où l’on peut distinguer une maison et un arbre qui sont visibles dans les deux plans précédemment évoqués. La seule différence réside dans le cortège qui introduit maintenant les jeunes filles dans leurs robes blanches. Le cortège des femmes passe, on remarque qu’elles sont moins nombreuses que les garçons. A la fin du plan, on peut apercevoir deux enfants servants de messe et les prêtres catholiques qui semblent fermés le cortège. <br />
On a ensuite un changement de cadre, ce qui montre que le cinéaste s’est déplacé. Il s’agit d’un angle en contre plongée (vue d’en dessous) sur deux enfants, probablement deux frères et sans doute les fils du cinéaste, le plus grand en costume noir avec une fleur blanche au col et un brassard blanc au bras gauche et le plus jeune est habillé simplement ; il est possible que l’un d’eux effectue sa communion. On peut apercevoir de façon très brève une femme (peut-être leur mère ou un membre de la famille) sur le côté gauche de l’image. Le plan se termine sur un gros plan du plus petit garçon. Le plan d’ensemble qui suit est en angle de vue plongé (vue de dessus) ; l’objectif se déplace de droite à gauche puis de gauche à droite ; de cette manière on distingue la rue, une femme qui n’est pas la même que celle aperçue précédemment, et de nouveaux les deux enfants avec le petit qui sautille, signe de sa joie. On a ensuite un plan moyen sur deux femmes, dont une en robe blanche de cérémonie, accompagné d’une femme qui semble plus âgée. L’objectif le suit jusqu’à qu’elles atteignent le bord du cadre. Le dernier plan est centré sur la plus jeune femme qui semble attendre que le cinéaste lui donne le signal pour avancer et qui donc s’avance jusqu’au bord du cadre.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=En 1940 l’Alsace est rattaché au Reich nazi à la suite de la signature de l’armistice du 22 Juin à Rethondes. Le quotidien des habitants est immédiatement affecté : purge des ennemis du régime (communistes, pro-français, juifs…), contrôle totale sur l’éducation, mesures administratives anti-religion et à partir de 1942 l’enrôlement des jeunes alsaciens au sein de la Wehrmacht et de la SS. Malgré cette situation de terreur et d’incertitude, la vie alsacienne suit son cours normalement, ou du moins en apparence. <br />
Le film de Breesé Emile nous offre la possibilité d’imaginer une partie de la vie religieuse de l’époque à travers une suite de séquences montrant une cérémonie de communion. <br />
<br />
'''Une vie religieuse affectée mais vivante :'''<br />
[[Fichier:Communion 1.jpg|vignette|La manière de filmer du cinéaste nous permet d'apprécier un peu plus l'aspect cérémoniel de l'évènement.]]<br />
En tant que nouveau territoire de l’Allemagne hitlérienne, l’Alsace doit faire face à une violente politique anti-religieuse. Le national-socialisme se situe, en raison de son idéologie à l’opposé complet de la doctrine chrétienne, notamment en prônant le culte de la force et de la personnalité. Le régime concordataire est aboli de même que le statut scolaire de l’enseignement religieux. De plus l’administration diocésaine manque de membres pour exercer les fonctions ecclésiastiques. L’évêque Ruch n’est pas autorisé à revenir en Alsace, et en 1942 un total de 135 prêtres se trouvent hors du diocèse sur les 1250 qu’il compte avant la guerre<ref>EPP, René ; « ''L’église d’Alsace sous l’occupation nazie, (1940-1945)'' » ; Editions du Signe ; 2000 ; page 39.</ref> ; à cela s’ajoute les quelques 120 prêtres internés par les nazis dans des prisons ou des camps. La vie religieuse des habitants est donc très affectée mais pas éteinte. <br />
Le film présenté nous donne la preuve que cette vie se poursuit pendant l’annexion. Les costumes traditionnels que l’on distingue dans le film, à savoir un costume noir pour les communiants avec cierges, fleurs blanches à la poitrine et brassards blancs, et une longue robe blanche avec un voile et un bouquet de fleurs blanches pour les communiantes, montrent la continuité des cérémonies de communion. On distingue également sur les visages du film l’intérêt des participants et surtout des plus jeunes. Comme le film se déroule en 1942, on peut supposer que les jeunes effectuant leur communion ont de bons souvenirs de la période de l’entre-deux guerres et du passé français de leur terre ; au passage, on remarque que sans la date du film il est quasi impossible de savoir que cela se déroule pendant la guerre car aucun symbole de l’annexion n’est présent. Le cinéaste semble avoir soigneusement choisi ses plans de cadrage pour immortaliser l’essentiel du film : la communion, la culture chrétienne de l’Alsace et le moment en famille. En effet, des éléments du films laissent supposer que cet évènement a une importance particulière pour le réalisateur. <br />
Dans le dernier quart du film, les deux garçons qui apparaissent devant la caméra sont sans nul doute les fils du cinéaste. On peut supposer que l’un (ou les deux) effectuent leur communion au moment où les images sont tournées. Un point qui illustre la nature même des films amateurs, qui sont très souvent réalisés dans le cadre familial<ref>GOZILLON-FRONSACQ, Odile ; « ''Les petits écrans d’Alsace'' » ; Les Saisons d’Alsace, n°68 ; Strasbourg ; Editions DNA ; Mai 2016 ; page 105.</ref>. Il s’agit également d’un témoignage de la vie religieuse alsacienne sous la botte nazie, qui affiche un semblant de normalité dans un contexte difficile et inquiétant.<br />
<br />
'''Un socle pour la jeunesse :'''<br />
[[Fichier:Les enfants de Emile.jpg|vignette|gauche|L'apparition des deux probables fils du cinéaste illustre la dimension familiale de l'évènement et du film.]]<br />
Pour beaucoup de jeunes gens de cette époque, la vie religieuse est un moyen de ne pas perdre pied. Un moyen d’échapper à la politisation brutale du régime, qui s’illustre à la fois dans la vie de tous les jours et à l’école. Il faut rappeler que dès le 16 Juin 1940, le Reich prononce la dissolution de tous les mouvements de jeunesse en Alsace, puis de toutes les associations sportives (religieuses et laïques). A leur place, le régime hitlérien instaure la Hitlerjugend (la jeunesse hitlérienne) pour inculquer le culte de la force chez les jeunes garçons, et la Bund Deutscher Mädel (la ligue des jeunes femmes allemandes) pour faire des jeunes filles de futures bonnes épouses, et ce dès l’âge de 10 ans. Le but étant bien évidemment de soustraire la jeunesse alsacienne au dogme catholique pour les élever dans l’idéologie national-socialiste<ref>DREYFUS, François-Georges ; EPP René ; LIENHARD Marc ; RAPHAEL Freddy ; « ''Catholiques, protestants et juifs en Alsace'' » ; Strasbourg ; Alsatia ; 1992 ; page 93.</ref>. <br />
Dans ce contexte oppressant, l’exercice de la religion et sa pratique par les jeunes générations est d’autant plus symbolique. Le fait que les jeunes, garçons et filles, présent dans ce film effectuent leur communion montrent un attachement de leur part, et de leurs familles à la continuité de la vie religieuse ; la dernière partie du film, centrée sur la jeune communiante en robe blanche avec le voile, illustre la volonté du cinéaste de mettre en évidence l’aspect traditionnelle, familiale et aussi émotionnel de l’évènement. Cette continuité semble d’autant plus importante pour les familles, à mesure que la guerre avance et que les effets se font ressentir à l’arrière ; par exemple le manque de matières premières et de nourriture, les arrestations, déportations, et enrôlements de force. <br />
Le fait de voir cette tradition, cette vie religieuse, perdurer offre aux jeunes générations et aussi aux adultes une aide spirituelle non négligeable pour supporter un quotidien difficile ; l’aide spirituelle de la religion occupe une place importante dans le redressement psychologique des alsaciens après le conflit.<br />
|Bibliographie='''Bibliographie :'''<br />
<br />
DREYFUS, François-Georges ; EPP René ; LIENHARD Marc ; RAPHAEL Freddy ; « ''Catholiques, protestants et juifs en Alsace'' » ; Strasbourg ; Alsatia ; 1992.<br />
<br />
EPP, René ; « ''L’église d’alsace sous l’oppression nazie'' » ; Pomezia ; Editions du Digne ; 2000.<br />
<br />
GOZILLON-FRONSACQ, Odile ; « ''Les petits écrans d’Alsace'' » ; Les Saisons d’Alsace, n°68 ; Strasbourg ; Editions DNA ; Mai 2016.<br />
<br />
REUMAUX, Bernard ; WAHL, Alfred ;« ''Alsace la grande encyclopédie des années de guerre (1939-1945).'' » ; Strasbourg ; « Saisons d’Alsace », éditions La Nuée bleue ; 2009.<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Communion_%C3%A0_Cronenbourg_(0021FN0006)&diff=12620
Communion à Cronenbourg (0021FN0006)
2020-01-04T23:03:31Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Non<br />
|titre=Communion à Cronenbourg<br />
|fonds=Breesé<br />
|idSupport=0021FN0006<br />
|dateDebut=1942<br />
|dateFin=1943<br />
|video=0021FN0006_1<br />
|institution_dorigine=MIRA<br />
|coloration=Noir_et_blanc<br />
|son=Muet<br />
|timecode=00:00:00<br />
|duree=00:00:00<br />
|genre=Film_amateur<br />
|format_original=9,5 mm<br />
|droits=MIRA<br />
|Etat_redaction=Non<br />
|Etat_publication=Non<br />
|realisateurs=Breesé, Emile<br />
|evenements_filmes_ou_en_lien=Communion solennelle<br />
|lieux_ou_monuments=Cronenbourg<br />
|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-11-04<br />
|lieuTournage=48.58189, 7.75103<br />
|thematique=Religious feasts and events<br />
|Resume_fr=Le film nous montre une cérémonie de communion catholique dans le quartier de Cronenbourg, à Strasbourg en 1942. Le réalisateur filme les évènements mais également sa famille qui est présente avec lui.<br />
|Description_fr=Le film commence par un plan d’ensemble sur un attroupement de personnes. D’abords de jeunes garçons (adolescents) habillés cérémoniellement pour la communion. La caméra se déplace doucement vers la gauche pour nous montrer le nombre de participants. On peut ainsi observer les tenues des communiants qui se composent d’un costume noir, d’une chemise blanche, d’une fleur blanche accrochée à la poitrine, et un brassard blanc accroché au bras droit ; ils tiennent également un cierge. Derrière les rangs masculins, nous pouvons apercevoir les rangs féminins. Les jeunes femmes sont habillées également pour la circonstance avec des robes blanches avec un voile, signe de la vocation religieuse de l’évènement. On notera que les femmes sont moins nombreuses que les hommes ; à noter aussi que certaines semblent tout juste arriver dans la file ce qui laisse supposer que le rassemblement n’est pas encore fini. Le point de vue subjectif du plan ne permet pas de distinguer les visages, d’autant que le contraste lumineux au centre avec les bords du cadre plus sombres ne permet pas d’établir une description précise. <br />
Ensuite un autre plan d’ensemble sur la rue où se place les participants de la cérémonie. On aperçoit des hommes en costume noir, mais aussi des enfants plus jeunes en habits de servants de messe, et un garde suisse qui tient dans sa main droite un bâton servant à donner le rythme de marche et dans sa main gauche une hallebarde. Dans le même plan on remarque une femme tenant une ombrelle et observant la scène sur le côté gauche du cadre. A la toute fin du plan, les personnes commencent à se mettre en ordre de marche. <br />
Après une coupe, on a un plan d’ensemble presque identique au précédent qui suit la file de personnes en train d’avancer sous la direction du garde suisse. Le rythme de la marche est, bien évidemment, lent car il s’agit d’une cérémonie religieuse. La marche est calme, silencieuse, les enfants et adultes suivent doucement le rythme. On remarque que les adultes ont tous une bible entre les mains. Les adultes forment huit rangs de profondeur, et derrière on aperçoit sans doute le prêtre en habit de cérémonie, et on distingue derrière d’autres enfants pareillement habillés, avec peut-être les adolescents en costume noir derrière. <br />
Une nouvelle coupe introduit un plan moyen sur le début du cortège, avec le garde suisse, suivit de près par deux enfants tenants chacun un objet : le garçon situé à droite de l’image tient un crucifix et celui situé à gauche un cierge. Le plan suivant est également un plan moyen, qui se concentre sur le groupe des garçons en train d’avancer ; le plan qui suit reste dans le même ordre mais se concentre plus sur le début de cette partie du cortège. <br />
Dans le plan qui va suivre la caméra est toujours au même endroit, en témoigne l’arrière-plan où l’on peut distinguer une maison et un arbre qui sont visibles dans les deux plans précédemment évoqués. La seule différence réside dans le cortège qui introduit maintenant les jeunes filles dans leurs robes blanches. Le cortège des femmes passe, on remarque qu’elles sont moins nombreuses que les garçons. A la fin du plan, on peut apercevoir deux enfants servants de messe et les prêtres catholiques qui semblent fermés le cortège. <br />
On a ensuite un changement de cadre, ce qui montre que le cinéaste s’est déplacé. Il s’agit d’un angle en contre plongée (vue d’en dessous) sur deux enfants, probablement deux frères et sans doute les fils du cinéaste, le plus grand en costume noir avec une fleur blanche au col et un brassard blanc au bras gauche et le plus jeune est habillé simplement ; il est possible que l’un d’eux effectue sa communion. On peut apercevoir de façon très brève une femme (peut-être leur mère ou un membre de la famille) sur le côté gauche de l’image. Le plan se termine sur un gros plan du plus petit garçon. Le plan d’ensemble qui suit est en angle de vue plongé (vue de dessus) ; l’objectif se déplace de droite à gauche puis de gauche à droite ; de cette manière on distingue la rue, une femme qui n’est pas la même que celle aperçue précédemment, et de nouveaux les deux enfants avec le petit qui sautille, signe de sa joie. On a ensuite un plan moyen sur deux femmes, dont une en robe blanche de cérémonie, accompagné d’une femme qui semble plus âgée. L’objectif le suit jusqu’à qu’elles atteignent le bord du cadre. Le dernier plan est centré sur la plus jeune femme qui semble attendre que le cinéaste lui donne le signal pour avancer et qui donc s’avance jusqu’au bord du cadre.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=En 1940 l’Alsace est rattaché au Reich nazi à la suite de la signature de l’armistice du 22 Juin à Rethondes. Le quotidien des habitants est immédiatement affecté : purge des ennemis du régime (communistes, pro-français, juifs…), contrôle totale sur l’éducation, mesures administratives anti-religion et à partir de 1942 l’enrôlement des jeunes alsaciens au sein de la Wehrmacht et de la SS. Malgré cette situation de terreur et d’incertitude, la vie alsacienne suit son cours normalement, ou du moins en apparence. <br />
Le film de Breesé Emile nous offre la possibilité d’imaginer une partie de la vie religieuse de l’époque à travers une suite de séquences montrant une cérémonie de communion. <br />
<br />
'''Une vie religieuse affectée mais vivante :'''<br />
[[Fichier:Communion 1.jpg|vignette|La manière de filmer du cinéaste nous permet d'apprécier un peu plus l'aspect cérémoniel de l'évènement.]]<br />
En tant que nouveau territoire de l’Allemagne hitlérienne, l’Alsace doit faire face à une violente politique anti-religieuse. Le national-socialisme se situe, en raison de son idéologie à l’opposé complet de la doctrine chrétienne, notamment en prônant le culte de la force et de la personnalité. Le régime concordataire est aboli de même que le statut scolaire de l’enseignement religieux. De plus l’administration diocésaine manque de membres pour exercer les fonctions ecclésiastiques. L’évêque Ruch n’est pas autorisé à revenir en Alsace, et en 1942 un total de 135 prêtres se trouvent hors du diocèse sur les 1250 qu’il compte avant la guerre<ref>EPP, René ; « ''L’église d’Alsace sous l’occupation nazie, (1940-1945)'' » ; Editions du Signe ; 2000 ; page 39.</ref> ; à cela s’ajoute les quelques 120 prêtres internés par les nazis dans des prisons ou des camps. La vie religieuse des habitants est donc très affectée mais pas éteinte. <br />
Le film présenté nous donne la preuve que cette vie se poursuit pendant l’annexion. Les costumes traditionnels que l’on distingue dans le film, à savoir un costume noir pour les communiants avec cierges, fleurs blanches à la poitrine et brassards blancs, et une longue robe blanche avec un voile et un bouquet de fleurs blanches pour les communiantes, montrent la continuité des cérémonies de communion. On distingue également sur les visages du film l’intérêt des participants et surtout des plus jeunes. Comme le film se déroule en 1942, on peut supposer que les jeunes effectuant leur communion ont de bons souvenirs de la période de l’entre-deux guerres et du passé français de leur terre ; au passage, on remarque que sans la date du film il est quasi impossible de savoir que cela se déroule pendant la guerre car aucun symbole de l’annexion n’est présent. Le cinéaste semble avoir soigneusement choisi ses plans de cadrage pour immortaliser l’essentiel du film : la communion, la culture chrétienne de l’Alsace et le moment en famille. En effet, des éléments du films laissent supposer que cet évènement a une importance particulière pour le réalisateur. <br />
Dans le dernier quart du film, les deux garçons qui apparaissent devant la caméra sont sans nul doute les fils du cinéaste. On peut supposer que l’un (ou les deux) effectuent leur communion au moment où les images sont tournées. Un point qui illustre la nature même des films amateurs, qui sont très souvent réalisés dans le cadre familial<ref>GOZILLON-FRONSACQ, Odile ; « ''Les petits écrans d’Alsace'' » ; Les Saisons d’Alsace, n°68 ; Strasbourg ; Editions DNA ; Mai 2016 ; page 105.</ref>. Il s’agit également d’un témoignage de la vie religieuse alsacienne sous la botte nazie, qui affiche un semblant de normalité dans un contexte difficile et inquiétant.<br />
<br />
'''Un socle pour la jeunesse :'''<br />
[[Fichier:Les enfants de Emile.jpg|vignette|gauche|L'apparition des deux probables fils du cinéaste illustre la dimension familiale de l'évènement et du film.]]<br />
Pour beaucoup de jeunes gens de cette époque, la vie religieuse est un moyen de ne pas perdre pied. Un moyen d’échapper à la politisation brutale du régime, qui s’illustre à la fois dans la vie de tous les jours et à l’école. Il faut rappeler que dès le 16 Juin 1940, le Reich prononce la dissolution de tous les mouvements de jeunesse en Alsace, puis de toutes les associations sportives (religieuses et laïques). A leur place, le régime hitlérien instaure la Hitlerjugend (la jeunesse hitlérienne) pour inculquer le culte de la force chez les jeunes garçons, et la Bund Deutscher Mädel (la ligue des jeunes femmes allemandes) pour faire des jeunes filles de futures bonnes épouses, et ce dès l’âge de 10 ans. Le but étant bien évidemment de soustraire la jeunesse alsacienne au dogme catholique pour les élever dans l’idéologie national-socialiste<ref>DREYFUS, François-Georges ; EPP René ; LIENHARD Marc ; RAPHAEL Freddy ; « ''Catholiques, protestants et juifs en Alsace'' » ; Strasbourg ; Alsatia ; 1992 ; page 93.</ref>. <br />
Dans ce contexte oppressant, l’exercice de la religion et sa pratique par les jeunes générations est d’autant plus symbolique. Le fait que les jeunes, garçons et filles, présent dans ce film effectuent leur communion montrent un attachement de leur part, et de leurs familles à la continuité de la vie religieuse ; la dernière partie du film, centrée sur la jeune communiante en robe blanche avec le voile, illustre la volonté du cinéaste de mettre en évidence l’aspect traditionnelle, familiale et aussi émotionnel de l’évènement. Cette continuité semble d’autant plus importante pour les familles, à mesure que la guerre avance et que les effets se font ressentir à l’arrière ; par exemple le manque de matières premières et de nourriture, les arrestations, déportations, et enrôlements de force. <br />
Le fait de voir cette tradition, cette vie religieuse, perdurer offre aux jeunes générations et aussi aux adultes une aide spirituelle non négligeable pour supporter un quotidien difficile ; l’aide spirituelle de la religion occupe une place importante dans le redressement psychologique des alsaciens après le conflit.<br />
|Bibliographie='''Bibliographie :'''<br />
<br />
DREYFUS, François-Georges ; EPP René ; LIENHARD Marc ; RAPHAEL Freddy ; « ''Catholiques, protestants et juifs en Alsace'' » ; Strasbourg ; Alsatia ; 1992.<br />
<br />
EPP, René ; « ''L’église d’alsace sous l’oppression nazie'' » ; Pomezia ; Editions du Digne ; 2000.<br />
<br />
GOZILLON-FRONSACQ, Odile ; « ''Les petits écrans d’Alsace'' » ; Les Saisons d’Alsace, n°68 ; Strasbourg ; Editions DNA ; Mai 2016.<br />
<br />
REUMAUX, Bernard ; WAHL, Alfred ;« ''Alsace la grande encyclopédie des années de guerre (1939-1945).'' » ; Strasbourg ; « Saisons d’Alsace », éditions La Nuée bleue ; 2009.<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Fichier:Les_enfants_de_Emile.jpg&diff=12619
Fichier:Les enfants de Emile.jpg
2020-01-04T23:00:31Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>Les deux enfants probables du cinéaste.</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Fichier:Communion_1.jpg&diff=12618
Fichier:Communion 1.jpg
2020-01-04T22:48:56Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>La procession est menée par le garde suisse et se déplace dans le silence.</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Fun%C3%A9railles_de_monseigneur_Ruch_(0021FN0003)&diff=12533
Funérailles de monseigneur Ruch (0021FN0003)
2020-01-04T10:52:24Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Non<br />
|titre=Funérailles de monseigneur Ruch<br />
|fonds=Breesé<br />
|idSupport=0021FN0003<br />
|dateDebut=091945<br />
|video=0021FN0003_2<br />
|institution_dorigine=MIRA<br />
|coloration=Noir_et_blanc<br />
|son=Muet<br />
|timecode=00:00:00<br />
|duree=00:01:06<br />
|genre=Film_amateur<br />
|format_original=9,5 mm<br />
|droits=MIRA<br />
|Etat_redaction=Non<br />
|Etat_publication=Non<br />
|realisateurs=Breesé, Emile<br />
|evenements_filmes_ou_en_lien=Funérailles de monseigneur Ruch<br />
|personnages_identifies=Jean de Lattre de Tassigny<br />
|lieux_ou_monuments=Place Gutenberg<br />
|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-11-04<br />
|lieuTournage=48.58113, 7.74888<br />
|thematique=Religious feasts and events<br />
|Resume_fr=Le film nous montre le début de la cérémonie de funérailles de l’évêque Charles Joseph Eugène Ruch, décédé le 29 Août 1945, et inhumé à la cathédrale de Strasbourg. Les images se concentrent sur le cortège funéraire composé des différentes personnalités ecclésiastiques, civiles et militaires.<br />
|Description_fr=Le film s’ouvre sur un plan général où l’on peut voir une forte concentration de personnes avec au centre du cadre des enfants qui tiennent des drapeaux et qui sont habillés en grande tenues. A côtés d’eux se tiennent des adultes, sans doute les parents et familles de ces derniers. Juste avant que le film ne commence on peut voir d’autres enfants qui sortent du champ de caméra vers la droite, et qui sont suivis par des religieuses. Ensuite un plan d’ensemble avec une longue file d’hommes qui avancent en portant des drapeaux dont certains sont des drapeaux français ; il est possible que soit présent aussi le blason ecclésiastique de Charles Ruch. On remarque en arrière-plan ce qui semble être la façade principale de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, ce qui indique que le cameraman filme le cortège au moment où celui-ci traverse la place Gutenberg. Beaucoup d’uniformes sont présents sur l’image amis aussi des civils, et on peut voir après un homme portant une écharpe de député ; peut-être le maire de Strasbourg ou le député de la région. Ensuite un nouveau plan d’ensemble, axé sur la procession religieuse avec les servants de messes et deux gardes suisses en costumes pour mener le cortège. Sur la droite les servants de messe sont menés par un adulte tenant un cierge ; sur la gauche la situation est identique. Au centre, le prêtre mène la marche en tenant un objet liturgique. Une coupe permet de passer à une autre partie du cortège, composé de prêtres et de moines. Une succession de plans nous montre toujours la pratique religieuse du cortège, jusqu’à un nouveau plan centré sur des représentants des organisations de scoutisme catholique qui tiennent des décorations du défunt. Après une coupe on remarque que les scouts sont suivis de militaires français de la libération que l’on reconnait à l’uniforme type américain qu’ils portent, ainsi que le casque Adrian. Ils portent des couronnes de fleurs en guise d’hommage, ce qui souligne le passé d’Aumonier militaire de l’évêque Ruch. Une autre coupe fait apparaître dans un autre plan d’ensemble d’autres religieux. On remarque qu’ils ne portent pas les mêmes habits liturgiques, ce qui indique une différence de rang par rapport religieux précédents. Il s’agit sans doute des chanoines, prêtres, vicaires du diocèse. On a ainsi une nouvelle succession de plans qui nous permet de nous faire une idée du nombre de religieux présents aux funérailles. A la cinquante-troisième seconde on remarque un individu différent des autres par sa tenue beaucoup plus fournie, notamment avec sa coiffe et sa suite signe d’un personnage important. Il ne s’agit pas du nouvel évêque de Strasbourg, l’évêque Jean-Julien Weber. Dans le plan suivant on distingue d’autres religieux qui par leur tenue sont certainement des cardinaux. Ensuite nouveau plan d’ensemble sur un détachement militaire, les soldats accompagnent ce qui doit être probablement le chariot funéraire, tracté par des chevaux. Enfin, un plan moyen vient conclure le film, avec une délégation d’officiers, dont le général de Lattre au centre, derrière lui se tient un officier de marine, peut-être un amiral, et à côté un autre officier, dont l’uniforme laisse penser qu’il appartient à l’armée de terre.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=Le 29 Août 1945, l’évêque Charles-Joseph-Eugène Ruch de Strasbourg décède à l’âge de 72 ans. Issu d’un père protestant et d’une mère catholique, il fut professeur de théologie dogmatique au grand séminaire de Nancy de 1898 à 1907, vicaire général du diocèse à partir de 1907, aumônier militaire durant la Grande Guerre et évêque de Strasbourg de 1919 à 1945. Figure emblématique du clergé alsacien de la première moitié du XXe siècle, il se montre comme un individu profondément patriotique envers la France et animé d’une foi chrétienne inébranlable. Le film de Breesé Emile permet de nous faire une idée de l’importance de cet évêque, non seulement au sein de la vie religieuse de Strasbourg et de ses paroisses mais également auprès de la population civile et militaire.<br />
<br />
<br />
== '''Charles Ruch : monument du catholicisme régional.''' ==<br />
<br />
[[Fichier:Charles Ruch.jpg|vignette|gauche|Charles Ruch en 1913 ©wikipedia]]<br />
Jean-Julien Weber, évêque de Strasbourg de 1945 à 1966, relève à propos de Charles Ruch « ''son esprit de foi et de prière, sa charité scrupuleuse, son dévouement pastoral'' »<ref>EPP, René ; « Figures du catholicisme en Alsace, 1789-1965 » ; Editions Coprur ; 2007 ; page 299.</ref> . Un commentaire qui confirme la personnalité respectée de Mgr Ruch, au sein du catholicisme alsacien. Le diocèse de Strasbourg se souvient de lui comme d’un ecclésiastique actif sur la question politique, notamment sur la question du concordat en Alsace durant l’entre-deux guerre. Charles Ruch, au cours de cette période, défend avec beaucoup de vigueur le maintien du Concordat de 1801 et de la loi Falloux de 1850. Sa détermination, associé à l’appui du clergé alsacien et de la population catholique permettent de peser dans la balance lors des « batailles scolaires »<ref>Ibid ; le terme fait référence aux batailles politiques que membres du gouvernement français de Herriot en 1924, puis de Blum en 1936, ont livré face au clergé alsacien et à la population, désireux de conserver le régime d’exception de la région au sein de la République. Aucun des deux gouvernements n’a remporté le duel, et les changements majeurs de l’éducation en Alsace n’apparaissent que dans l’après 1945.</ref> de 1924 et 1936 ; ce qui a pour effet de bloquer l’introduction des lois laïques françaises en Alsace sous les gouvernements Herriot et Blum. Le fait qu’il soit enterré à Strasbourg peut sembler logique en raison de sa fonction, mais en fait cette cérémonie a une résonnance particulière. En effet, Charles Ruch vient à peine de rentrer d’un pénible exil de quatre ans à Clermont-Ferrand à la suite de l’annexion de l’Alsace au Reich en 1940. Un éloignement que l’évêque a semble-t-il très mal vécu, ce qui pour certains a provoqué un vieillissement accéléré chez lui. En connaissance de cela on comprend mieux pourquoi le cinéaste consacre autant de plans aux différents invités de la cérémonie. Il est possible que Breesé Emile souhaite montrer à travers ses images que malgré les quatre années d’absence de l’évêque, celui-ci a gardé son statut de personnalité ecclésiastique de premier plan pour les alsaciens et pour le clergé ; la présence d’une foule importante en arrière-plan confirme que les habitants de Strasbourg n’ont pas oublié leur évêque. Les nombreuses personnes ecclésiastiques que l’on peut distinguer sur les images, qu’il s’agit de prêtres, vicaires, diacres, évêque et cardinaux<ref>Charles Ruch a été assistant au trône pontifical en 1938.</ref>, ainsi que les organisations de scoutisme, très probablement les catholiques, sont révélateurs de l’importance de l’évêque au sein du catholicisme local et international ; dans cette foule se trouvent sans doute plusieurs dizaines de prêtres parmi ceux que l’évêque a ordonné durant son épiscopat. <br />
<br />
== '''Un évêque patriote:''' ==<br />
<br />
[[Fichier:Général de lattre.jpg|vignette|gauche|Le général de Lattre en 1946. Il est présent lors des funérailles de Charles Ruch©wikipédia]]<br />
[[Fichier:Charles ruch commandeur de la légion d'honneur.jpg|vignette|droite|Monseigneur Charles Ruch, portant sa croix de commandeur de la légion d'honneur©dioceseauxarmees]]<br />
Charles Ruch n’est pas seulement un ecclésiastique influent mais aussi un patriote français engagé. Il a vécu la première guerre mondiale en tant qu’aumônier militaire. En 1914, alors coadjuteur du diocèse de Nancy, il est mobilisé et affecté au 20e corps de brancardiers<ref>Informations trouvées sur le site diocèse aux armées, consulté le 5 Novembre 2019.</ref>. En 1916 il est nommé, avec l’évêque d’Avignon Mgr de Llobet, à la tête de la juridiction de tous les prêtres-soldats de l’armée française ; en parallèle il prend la direction du diocèse de Nancy en raison de la santé fragile de Mgr Thurinaz. Ce passé militaire lui vaut les grades de chevalier (1915), officier (1921) et enfin commandeur (1933) de la légion d’honneur. Il reçoit également la croix de guerre avec palme ; ces deux distinctions sont présentes dans le film, posées sur un coussin et portées par des scouts. Il est fort probable que ce passé au service de la France ait facilité son retour discret en Alsace depuis le Sud en Juin 1944, peu après le Débarquement. Dans ses notes sur l’évêque, le curé de Soultz (Haut-Rhin) Charles Léon Bourgeois, mentionne que des sympathisants de la résistance ont aidé à faire passer discrètement Charles Ruch par-delà la frontière<ref>BOURGEOIS, Léon ; « A la mémoire de mon seigneur Ruch » ; Extrait de « La voix de l’Eglise en Agenais » ; 1970 ; page 267.</ref>. Un fait qui confirme que le dévouement de l’évêque à la France n’a pas été oublié. Une dévotion qui est récompensée lors de ses funérailles par une présence militaire importante. Breesé Emile nous montre avec ses images l’importance des soldats dans le déroulement de la cérémonie qui portent la couronne de fleur et qui escortent le chariot funéraire ; des éléments qui soulignent l’aspect patriotique de la cérémonie et l’hommage militaire et national rendu à Charles Ruch. Le point le plus important au niveau de la symbolique patriotique de cet évènement, se situe à la fin du film, quand apparaît sur l’écran plusieurs haut gradés militaires, dont Jean de Lattre de Tassigny, général émérite des FFL<ref>Forces Françaises Libres</ref> ; la présence de cette personnalité militaire de la France Libre peut être considéré comme un hommage à caractère particulier de la part du nouveau gouvernement, issu de la Libération, à la personnalité de Charles Ruch.<br />
|Bibliographie='''Bibliographie''' :<br />
<br />
BOURGEOIS, Léon ; « ''A la mémoire de mon seigneur Ruch'' » ; Extrait de « La voix de l’Eglise en Agenais » ; 1970. <br />
<br />
EPP, René ; « ''Figures du catholicisme en Alsace'' » ; Strasbourg ; Coprur ; 2007. <br />
<br />
REUMAUX, Bernard ; WAHL, Alfred ;« ''Alsace la grande encyclopédie des années de guerre (1939-1945).'' » ; Strasbourg ; « Saisons d’Alsace », éditions La Nuée bleue ; 2009.<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Fun%C3%A9railles_de_monseigneur_Ruch_(0021FN0003)&diff=12532
Funérailles de monseigneur Ruch (0021FN0003)
2020-01-04T10:26:38Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Non<br />
|titre=Funérailles de monseigneur Ruch<br />
|fonds=Breesé<br />
|idSupport=0021FN0003<br />
|dateDebut=091945<br />
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|institution_dorigine=MIRA<br />
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|genre=Film_amateur<br />
|format_original=9,5 mm<br />
|droits=MIRA<br />
|Etat_redaction=Non<br />
|Etat_publication=Non<br />
|realisateurs=Breesé, Emile<br />
|evenements_filmes_ou_en_lien=Funérailles de monseigneur Ruch<br />
|personnages_identifies=Jean de Lattre de Tassigny<br />
|lieux_ou_monuments=Place Gutenberg<br />
|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-11-04<br />
|lieuTournage=48.58113, 7.74888<br />
|thematique=Religious feasts and events<br />
|Resume_fr=Le film nous montre le début de la cérémonie de funérailles de l’évêque Charles Joseph Eugène Ruch, décédé le 29 Août 1945, et inhumé à la cathédrale de Strasbourg. Les images se concentrent sur le cortège funéraire composé des différentes personnalités ecclésiastiques, civiles et militaires.<br />
|Description_fr=Le film s’ouvre sur un plan général où l’on peut voir une forte concentration de personnes avec au centre du cadre des enfants qui tiennent des drapeaux et qui sont habillés en grande tenues. A côtés d’eux se tiennent des adultes, sans doute les parents et familles de ces derniers. Juste avant que le film ne commence on peut voir d’autres enfants qui sortent du champ de caméra vers la droite, et qui sont suivis par des religieuses. Ensuite un plan d’ensemble avec une longue file d’hommes qui avancent en portant des drapeaux dont certains sont des drapeaux français ; il est possible que soit présent aussi le blason ecclésiastique de Charles Ruch. On remarque en arrière-plan ce qui semble être la façade principale de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, ce qui indique que le cameraman filme le cortège au moment où celui-ci traverse la place Gutenberg. Beaucoup d’uniformes sont présents sur l’image amis aussi des civils, et on peut voir après un homme portant une écharpe de député ; peut-être le maire de Strasbourg ou le député de la région. Ensuite un nouveau plan d’ensemble, axé sur la procession religieuse avec les servants de messes et deux gardes suisses en costumes pour mener le cortège. Sur la droite les servants de messe sont menés par un adulte tenant un cierge ; sur la gauche la situation est identique. Au centre, le prêtre mène la marche en tenant un objet liturgique. Une coupe permet de passer à une autre partie du cortège, composé de prêtres et de moines. Une succession de plans nous montre toujours la pratique religieuse du cortège, jusqu’à un nouveau plan centré sur des représentants des organisations de scoutisme catholique qui tiennent des décorations du défunt. Après une coupe on remarque que les scouts sont suivis de militaires français de la libération que l’on reconnait à l’uniforme type américain qu’ils portent, ainsi que le casque Adrian. Ils portent des couronnes de fleurs en guise d’hommage, ce qui souligne le passé d’Aumonier militaire de l’évêque Ruch. Une autre coupe fait apparaître dans un autre plan d’ensemble d’autres religieux. On remarque qu’ils ne portent pas les mêmes habits liturgiques, ce qui indique une différence de rang par rapport religieux précédents. Il s’agit sans doute des chanoines, prêtres, vicaires du diocèse. On a ainsi une nouvelle succession de plans qui nous permet de nous faire une idée du nombre de religieux présents aux funérailles. A la cinquante-troisième seconde on remarque un individu différent des autres par sa tenue beaucoup plus fournie, notamment avec sa coiffe et sa suite signe d’un personnage important. Il ne s’agit pas du nouvel évêque de Strasbourg, l’évêque Jean-Julien Weber. Dans le plan suivant on distingue d’autres religieux qui par leur tenue sont certainement des cardinaux. Ensuite nouveau plan d’ensemble sur un détachement militaire, les soldats accompagnent ce qui doit être probablement le chariot funéraire, tracté par des chevaux. Enfin, un plan moyen vient conclure le film, avec une délégation d’officiers, dont le général de Lattre au centre, derrière lui se tient un officier de marine, peut-être un amiral, et à côté un autre officier, dont l’uniforme laisse penser qu’il appartient à l’armée de terre.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=Le 29 Août 1945, l’évêque Charles-Joseph-Eugène Ruch de Strasbourg décède à l’âge de 72 ans. Issu d’un père protestant et d’une mère catholique, il fut professeur de théologie dogmatique au grand séminaire de Nancy de 1898 à 1907, vicaire général du diocèse à partir de 1907, aumônier militaire durant la Grande Guerre et évêque de Strasbourg de 1919 à 1945. Figure emblématique du clergé alsacien de la première moitié du XXe siècle, il se montre comme un individu profondément patriotique envers la France et animé d’une foi chrétienne inébranlable. Le film de Breesé Emile permet de nous faire une idée de l’importance de cet évêque, non seulement au sein de la vie religieuse de Strasbourg et de ses paroisses mais également auprès de la population civile et militaire.<br />
<br />
<br />
== '''Charles Ruch : monument du catholicisme régional.''' ==<br />
<br />
[[Fichier:Charles Ruch.jpg|vignette|gauche|©wikipedia]]<br />
Jean-Julien Weber, évêque de Strasbourg de 1945 à 1966, relève à propos de Charles Ruch « ''son esprit de foi et de prière, sa charité scrupuleuse, son dévouement pastoral'' »<ref>EPP, René ; « Figures du catholicisme en Alsace, 1789-1965 » ; Editions Coprur ; 2007 ; page 299.</ref> . Un commentaire qui confirme la personnalité respectée de Mgr Ruch, au sein du catholicisme alsacien. Le diocèse de Strasbourg se souvient de lui comme d’un ecclésiastique actif sur la question politique, notamment sur la question du concordat en Alsace durant l’entre-deux guerre. Charles Ruch, au cours de cette période, défend avec beaucoup de vigueur le maintien du Concordat de 1801 et de la loi Falloux de 1850. Sa détermination, associé à l’appui du clergé alsacien et de la population catholique permettent de peser dans la balance lors des « batailles scolaires »<ref>Ibid ; le terme fait référence aux batailles politiques que membres du gouvernement français de Herriot en 1924, puis de Blum en 1936, ont livré face au clergé alsacien et à la population, désireux de conserver le régime d’exception de la région au sein de la République. Aucun des deux gouvernements n’a remporté le duel, et les changements majeurs de l’éducation en Alsace n’apparaissent que dans l’après 1945.</ref> de 1924 et 1936 ; ce qui a pour effet de bloquer l’introduction des lois laïques françaises en Alsace sous les gouvernements Herriot et Blum. Le fait qu’il soit enterré à Strasbourg peut sembler logique en raison de sa fonction, mais en fait cette cérémonie a une résonnance particulière. En effet, Charles Ruch vient à peine de rentrer d’un pénible exil de quatre ans à Clermont-Ferrand à la suite de l’annexion de l’Alsace au Reich en 1940. Un éloignement que l’évêque a semble-t-il très mal vécu, ce qui pour certains a provoqué un vieillissement accéléré chez lui. En connaissance de cela on comprend mieux pourquoi le cinéaste consacre autant de plans aux différents invités de la cérémonie. Il est possible que Breesé Emile souhaite montrer à travers ses images que malgré les quatre années d’absence de l’évêque, celui-ci a gardé son statut de personnalité ecclésiastique de premier plan pour les alsaciens et pour le clergé ; la présence d’une foule importante en arrière-plan confirme que les habitants de Strasbourg n’ont pas oublié leur évêque. Les nombreuses personnes ecclésiastiques que l’on peut distinguer sur les images, qu’il s’agit de prêtres, vicaires, diacres, évêque et cardinaux<ref>Charles Ruch a été assistant au trône pontifical en 1938.</ref>, ainsi que les organisations de scoutisme, très probablement les catholiques, sont révélateurs de l’importance de l’évêque au sein du catholicisme local et international ; dans cette foule se trouvent sans doute plusieurs dizaines de prêtres parmi ceux que l’évêque a ordonné durant son épiscopat. <br />
<br />
== '''Un évêque patriote:''' ==<br />
<br />
[[Fichier:Général de lattre.jpg|vignette|gauche|©wikipédia]]<br />
[[Fichier:Charles ruch commandeur de la légion d'honneur.jpg|vignette|droite|©dioceseauxarmees]]<br />
Charles Ruch n’est pas seulement un ecclésiastique influent mais aussi un patriote français engagé. Il a vécu la première guerre mondiale en tant qu’aumônier militaire. En 1914, alors coadjuteur du diocèse de Nancy, il est mobilisé et affecté au 20e corps de brancardiers<ref>Informations trouvées sur le site diocèse aux armées, consulté le 5 Novembre 2019.</ref>. En 1916 il est nommé, avec l’évêque d’Avignon Mgr de Llobet, à la tête de la juridiction de tous les prêtres-soldats de l’armée française ; en parallèle il prend la direction du diocèse de Nancy en raison de la santé fragile de Mgr Thurinaz. Ce passé militaire lui vaut les grades de chevalier (1915), officier (1921) et enfin commandeur (1933) de la légion d’honneur. Il reçoit également la croix de guerre avec palme ; ces deux distinctions sont présentes dans le film, posées sur un coussin et portées par des scouts. Il est fort probable que ce passé au service de la France ait facilité son retour discret en Alsace depuis le Sud en Juin 1944, peu après le Débarquement. Dans ses notes sur l’évêque, le curé de Soultz (Haut-Rhin) Charles Léon Bourgeois, mentionne que des sympathisants de la résistance ont aidé à faire passer discrètement Charles Ruch par-delà la frontière<ref>BOURGEOIS, Léon ; « A la mémoire de mon seigneur Ruch » ; Extrait de « La voix de l’Eglise en Agenais » ; 1970 ; page 267.</ref>. Un fait qui confirme que le dévouement de l’évêque à la France n’a pas été oublié. Une dévotion qui est récompensée lors de ses funérailles par une présence militaire importante. Breesé Emile nous montre avec ses images l’importance des soldats dans le déroulement de la cérémonie qui portent la couronne de fleur et qui escortent le chariot funéraire ; des éléments qui soulignent l’aspect patriotique de la cérémonie et l’hommage militaire et national rendu à Charles Ruch. Le point le plus important au niveau de la symbolique patriotique de cet évènement, se situe à la fin du film, quand apparaît sur l’écran plusieurs haut gradés militaires, dont Jean de Lattre de Tassigny, général émérite des FFL<ref>Forces Françaises Libres</ref> ; la présence de cette personnalité militaire de la France Libre peut être considéré comme un hommage à caractère particulier de la part du nouveau gouvernement, issu de la Libération, à la personnalité de Charles Ruch.<br />
|Bibliographie='''Bibliographie''' :<br />
<br />
BOURGEOIS, Léon ; « ''A la mémoire de mon seigneur Ruch'' » ; Extrait de « La voix de l’Eglise en Agenais » ; 1970. <br />
<br />
EPP, René ; « ''Figures du catholicisme en Alsace'' » ; Strasbourg ; Coprur ; 2007. <br />
<br />
REUMAUX, Bernard ; WAHL, Alfred ;« ''Alsace la grande encyclopédie des années de guerre (1939-1945).'' » ; Strasbourg ; « Saisons d’Alsace », éditions La Nuée bleue ; 2009.<br />
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F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Fun%C3%A9railles_de_monseigneur_Ruch_(0021FN0003)&diff=12529
Funérailles de monseigneur Ruch (0021FN0003)
2020-01-04T10:18:59Z
<p>F.Weber : </p>
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<div>{{FicheSequence<br />
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|Resume_fr=Le film nous montre le début de la cérémonie de funérailles de l’évêque Charles Joseph Eugène Ruch, décédé le 29 Août 1945, et inhumé à la cathédrale de Strasbourg. Les images se concentrent sur le cortège funéraire composé des différentes personnalités ecclésiastiques, civiles et militaires.<br />
|Description_fr=Le film s’ouvre sur un plan général où l’on peut voir une forte concentration de personnes avec au centre du cadre des enfants qui tiennent des drapeaux et qui sont habillés en grande tenues. A côtés d’eux se tiennent des adultes, sans doute les parents et familles de ces derniers. Juste avant que le film ne commence on peut voir d’autres enfants qui sortent du champ de caméra vers la droite, et qui sont suivis par des religieuses. Ensuite un plan d’ensemble avec une longue file d’hommes qui avancent en portant des drapeaux dont certains sont des drapeaux français ; il est possible que soit présent aussi le blason ecclésiastique de Charles Ruch. On remarque en arrière-plan ce qui semble être la façade principale de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, ce qui indique que le cameraman filme le cortège au moment où celui-ci traverse la place Gutenberg. Beaucoup d’uniformes sont présents sur l’image amis aussi des civils, et on peut voir après un homme portant une écharpe de député ; peut-être le maire de Strasbourg ou le député de la région. Ensuite un nouveau plan d’ensemble, axé sur la procession religieuse avec les servants de messes et deux gardes suisses en costumes pour mener le cortège. Sur la droite les servants de messe sont menés par un adulte tenant un cierge ; sur la gauche la situation est identique. Au centre, le prêtre mène la marche en tenant un objet liturgique. Une coupe permet de passer à une autre partie du cortège, composé de prêtres et de moines. Une succession de plans nous montre toujours la pratique religieuse du cortège, jusqu’à un nouveau plan centré sur des représentants des organisations de scoutisme catholique qui tiennent des décorations du défunt. Après une coupe on remarque que les scouts sont suivis de militaires français de la libération que l’on reconnait à l’uniforme type américain qu’ils portent, ainsi que le casque Adrian. Ils portent des couronnes de fleurs en guise d’hommage, ce qui souligne le passé d’Aumonier militaire de l’évêque Ruch. Une autre coupe fait apparaître dans un autre plan d’ensemble d’autres religieux. On remarque qu’ils ne portent pas les mêmes habits liturgiques, ce qui indique une différence de rang par rapport religieux précédents. Il s’agit sans doute des chanoines, prêtres, vicaires du diocèse. On a ainsi une nouvelle succession de plans qui nous permet de nous faire une idée du nombre de religieux présents aux funérailles. A la cinquante-troisième seconde on remarque un individu différent des autres par sa tenue beaucoup plus fournie, notamment avec sa coiffe et sa suite signe d’un personnage important. Il ne s’agit pas du nouvel évêque de Strasbourg, l’évêque Jean-Julien Weber. Dans le plan suivant on distingue d’autres religieux qui par leur tenue sont certainement des cardinaux. Ensuite nouveau plan d’ensemble sur un détachement militaire, les soldats accompagnent ce qui doit être probablement le chariot funéraire, tracté par des chevaux. Enfin, un plan moyen vient conclure le film, avec une délégation d’officiers, dont le général de Lattre au centre, derrière lui se tient un officier de marine, peut-être un amiral, et à côté un autre officier, dont l’uniforme laisse penser qu’il appartient à l’armée de terre.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=Le 29 Août 1945, l’évêque Charles-Joseph-Eugène Ruch de Strasbourg décède à l’âge de 72 ans. Issu d’un père protestant et d’une mère catholique, il fut professeur de théologie dogmatique au grand séminaire de Nancy de 1898 à 1907, vicaire général du diocèse à partir de 1907, aumônier militaire durant la Grande Guerre et évêque de Strasbourg de 1919 à 1945. Figure emblématique du clergé alsacien de la première moitié du XXe siècle, il se montre comme un individu profondément patriotique envers la France et animé d’une foi chrétienne inébranlable. Le film de Breesé Emile permet de nous faire une idée de l’importance de cet évêque, non seulement au sein de la vie religieuse de Strasbourg et de ses paroisses mais également auprès de la population civile et militaire.<br />
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<br />
== '''Charles Ruch : monument du catholicisme régional.''' ==<br />
<br />
[[Fichier:Charles Ruch.jpg|vignette|gauche|©wikipedia]]<br />
Jean-Julien Weber, évêque de Strasbourg de 1945 à 1966, relève à propos de Charles Ruch « ''son esprit de foi et de prière, sa charité scrupuleuse, son dévouement pastoral'' »<ref>EPP, René ; « Figures du catholicisme en Alsace, 1789-1965 » ; Editions Coprur ; 2007 ; page 299.</ref> . Un commentaire qui confirme la personnalité respectée de Mgr Ruch, au sein du catholicisme alsacien. Le diocèse de Strasbourg se souvient de lui comme d’un ecclésiastique actif sur la question politique, notamment sur la question du concordat en Alsace durant l’entre-deux guerre. Charles Ruch, au cours de cette période, défend avec beaucoup de vigueur le maintien du Concordat de 1801 et de la loi Falloux de 1850. Sa détermination, associé à l’appui du clergé alsacien et de la population catholique permettent de peser dans la balance lors des « batailles scolaires »<ref>Ibid ; le terme fait référence aux batailles politiques que membres du gouvernement français de Herriot en 1924, puis de Blum en 1936, ont livré face au clergé alsacien et à la population, désireux de conserver le régime d’exception de la région au sein de la République. Aucun des deux gouvernements n’a remporté le duel, et les changements majeurs de l’éducation en Alsace n’apparaissent que dans l’après 1945.</ref> de 1924 et 1936 ; ce qui a pour effet de bloquer l’introduction des lois laïques françaises en Alsace sous les gouvernements Herriot et Blum. Le fait qu’il soit enterré à Strasbourg peut sembler logique en raison de sa fonction, mais en fait cette cérémonie a une résonnance particulière. En effet, Charles Ruch vient à peine de rentrer d’un pénible exil de quatre ans à Clermont-Ferrand à la suite de l’annexion de l’Alsace au Reich en 1940. Un éloignement que l’évêque a semble-t-il très mal vécu, ce qui pour certains a provoqué un vieillissement accéléré chez lui. En connaissance de cela on comprend mieux pourquoi le cinéaste consacre autant de plans aux différents invités de la cérémonie. Il est possible que Breesé Emile souhaite montrer à travers ses images que malgré les quatre années d’absence de l’évêque, celui-ci a gardé son statut de personnalité ecclésiastique de premier plan pour les alsaciens et pour le clergé ; la présence d’une foule importante en arrière-plan confirme que les habitants de Strasbourg n’ont pas oublié leur évêque. Les nombreuses personnes ecclésiastiques que l’on peut distinguer sur les images, qu’il s’agit de prêtres, vicaires, diacres, évêque et cardinaux<ref>Charles Ruch a été assistant au trône pontifical en 1938.</ref>, ainsi que les organisations de scoutisme, très probablement les catholiques, sont révélateurs de l’importance de l’évêque au sein du catholicisme local et international ; dans cette foule se trouvent sans doute plusieurs dizaines de prêtres parmi ceux que l’évêque a ordonné durant son épiscopat. <br />
<br />
== '''Un évêque patriote:''' ==<br />
<br />
[[Fichier:Général de lattre.jpg|vignette|gauche|©wikipédia]]<br />
[[Fichier:Charles ruch commandeur de la légion d'honneur.jpg|vignette|droite|©dioceseauxarmees]]<br />
Charles Ruch n’est pas seulement un ecclésiastique influent mais aussi un patriote français engagé. Il a vécu la première guerre mondiale en tant qu’aumônier militaire. En 1914, alors coadjuteur du diocèse de Nancy, il est mobilisé et affecté au 20e corps de brancardiers<ref>Informations trouvées sur le site diocèse aux armées, consulté le 5 Novembre 2019.</ref>. En 1916 il est nommé, avec l’évêque d’Avignon Mgr de Llobet, à la tête de la juridiction de tous les prêtres-soldats de l’armée française ; en parallèle il prend la direction du diocèse de Nancy en raison de la santé fragile de Mgr Thurinaz. Ce passé militaire lui vaut les grades de chevalier (1915), officier (1921) et enfin commandeur (1933) de la légion d’honneur. Il reçoit également la croix de guerre avec palme ; ces deux distinctions sont présentes dans le film, posées sur un coussin et portées par des scouts. Il est fort probable que ce passé au service de la France ait facilité son retour discret en Alsace depuis le Sud en Juin 1944, peu après le Débarquement. Dans ses notes sur l’évêque, le curé de Soultz (Haut-Rhin) Charles Léon Bourgeois, mentionne que des sympathisants de la résistance ont aidé à faire passer discrètement Charles Ruch par-delà la frontière<ref>BOURGEOIS, Léon ; « A la mémoire de mon seigneur Ruch » ; Extrait de « La voix de l’Eglise en Agenais » ; 1970 ; page 267.</ref>. Un fait qui confirme que le dévouement de l’évêque à la France n’a pas été oublié. Une dévotion qui est récompensée lors de ses funérailles par une présence militaire importante. Breesé Emile nous montre avec ses images l’importance des soldats dans le déroulement de la cérémonie qui portent la couronne de fleur et qui escortent le chariot funéraire ; des éléments qui soulignent l’aspect patriotique de la cérémonie et l’hommage militaire et national rendu à Charles Ruch. Le point le plus important au niveau de la symbolique patriotique de cet évènement, se situe à la fin du film, quand apparaît sur l’écran plusieurs haut gradés militaires, dont Jean de Lattre de Tassigny, général émérite des FFL<ref>Forces Françaises Libres</ref> ; la présence de cette personnalité militaire de la France Libre peut être considéré comme un hommage à caractère particulier de la part du nouveau gouvernement, issu de la Libération, à la personnalité de Charles Ruch.<br />
|Bibliographie='''Bibliographie''' :<br />
<br />
BOURGEOIS, Léon ; « ''A la mémoire de mon seigneur Ruch'' » ; Extrait de « La voix de l’Eglise en Agenais » ; 1970. <br />
<br />
EPP, René ; « ''Figures du catholicisme en Alsace'' » ; Strasbourg ; Coprur ; 2007. <br />
<br />
REUMAUX, Bernard ; WAHL, Alfred ;« ''Alsace la grande encyclopédie des années de guerre (1939-1945).'' » ; Strasbourg ; « Saisons d’Alsace », éditions La Nuée bleue ; 2009.<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Fichier:Charles_ruch_commandeur_de_la_l%C3%A9gion_d%27honneur.jpg&diff=12528
Fichier:Charles ruch commandeur de la légion d'honneur.jpg
2020-01-04T10:18:43Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>Monseigneur Ruch portant sa croix de commandeur de la légion d'honneur.</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Fichier:G%C3%A9n%C3%A9ral_de_lattre.jpg&diff=12527
Fichier:Général de lattre.jpg
2020-01-04T10:15:26Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>Le général de Lattre en 1946. Il est présent lors des funérailles de Charles Ruch.</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Fichier:Charles_Ruch.jpg&diff=12524
Fichier:Charles Ruch.jpg
2020-01-04T09:56:17Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>Charles Ruch en 1913</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Fun%C3%A9railles_de_monseigneur_Ruch_(0021FN0003)&diff=12522
Funérailles de monseigneur Ruch (0021FN0003)
2020-01-04T09:50:30Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Non<br />
|titre=Funérailles de monseigneur Ruch<br />
|fonds=Breesé<br />
|idSupport=0021FN0003<br />
|dateDebut=091945<br />
|video=0021FN0003_2<br />
|institution_dorigine=MIRA<br />
|coloration=Noir_et_blanc<br />
|son=Muet<br />
|timecode=00:00:00<br />
|duree=00:01:06<br />
|genre=Film_amateur<br />
|format_original=9,5 mm<br />
|droits=MIRA<br />
|Etat_redaction=Non<br />
|Etat_publication=Non<br />
|realisateurs=Breesé, Emile<br />
|evenements_filmes_ou_en_lien=Funérailles de monseigneur Ruch<br />
|personnages_identifies=Jean de Lattre de Tassigny<br />
|lieux_ou_monuments=Place Gutenberg<br />
|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-11-04<br />
|lieuTournage=48.58189, 7.75103<br />
|thematique=Religious feasts and events<br />
|Resume_fr=Le film nous montre le début de la cérémonie de funérailles de l’évêque Charles Joseph Eugène Ruch, décédé le 29 Août 1945, et inhumé à la cathédrale de Strasbourg. Les images se concentrent sur le cortège funéraire composé des différentes personnalités ecclésiastiques, civiles et militaires.<br />
|Description_fr=Le film s’ouvre sur un plan général où l’on peut voir une forte concentration de personnes avec au centre du cadre des enfants qui tiennent des drapeaux et qui sont habillés en grande tenues. A côtés d’eux se tiennent des adultes, sans doute les parents et familles de ces derniers. Juste avant que le film ne commence on peut voir d’autres enfants qui sortent du champ de caméra vers la droite, et qui sont suivis par des religieuses. Ensuite un plan d’ensemble avec une longue file d’hommes qui avancent en portant des drapeaux dont certains sont des drapeaux français ; il est possible que soit présent aussi le blason ecclésiastique de Charles Ruch. On remarque en arrière-plan ce qui semble être la façade principale de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, ce qui indique que le cameraman filme le cortège au moment où celui-ci traverse la place Gutenberg. Beaucoup d’uniformes sont présents sur l’image amis aussi des civils, et on peut voir après un homme portant une écharpe de député ; peut-être le maire de Strasbourg ou le député de la région. Ensuite un nouveau plan d’ensemble, axé sur la procession religieuse avec les servants de messes et deux gardes suisses en costumes pour mener le cortège. Sur la droite les servants de messe sont menés par un adulte tenant un cierge ; sur la gauche la situation est identique. Au centre, le prêtre mène la marche en tenant un objet liturgique. Une coupe permet de passer à une autre partie du cortège, composé de prêtres et de moines. Une succession de plans nous montre toujours la pratique religieuse du cortège, jusqu’à un nouveau plan centré sur des représentants des organisations de scoutisme catholique qui tiennent des décorations du défunt. Après une coupe on remarque que les scouts sont suivis de militaires français de la libération que l’on reconnait à l’uniforme type américain qu’ils portent, ainsi que le casque Adrian. Ils portent des couronnes de fleurs en guise d’hommage, ce qui souligne le passé d’Aumonier militaire de l’évêque Ruch. Une autre coupe fait apparaître dans un autre plan d’ensemble d’autres religieux. On remarque qu’ils ne portent pas les mêmes habits liturgiques, ce qui indique une différence de rang par rapport religieux précédents. Il s’agit sans doute des chanoines, prêtres, vicaires du diocèse. On a ainsi une nouvelle succession de plans qui nous permet de nous faire une idée du nombre de religieux présents aux funérailles. A la cinquante-troisième seconde on remarque un individu différent des autres par sa tenue beaucoup plus fournie, notamment avec sa coiffe et sa suite signe d’un personnage important. Il ne s’agit pas du nouvel évêque de Strasbourg, l’évêque Jean-Julien Weber. Dans le plan suivant on distingue d’autres religieux qui par leur tenue sont certainement des cardinaux. Ensuite nouveau plan d’ensemble sur un détachement militaire, les soldats accompagnent ce qui doit être probablement le chariot funéraire, tracté par des chevaux. Enfin, un plan moyen vient conclure le film, avec une délégation d’officiers, dont le général de Lattre au centre, derrière lui se tient un officier de marine, peut-être un amiral, et à côté un autre officier, dont l’uniforme laisse penser qu’il appartient à l’armée de terre.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=Le 29 Août 1945, l’évêque Charles-Joseph-Eugène Ruch de Strasbourg décède à l’âge de 72 ans. Issu d’un père protestant et d’une mère catholique, il fut professeur de théologie dogmatique au grand séminaire de Nancy de 1898 à 1907, vicaire général du diocèse à partir de 1907, aumônier militaire durant la Grande Guerre et évêque de Strasbourg de 1919 à 1945. Figure emblématique du clergé alsacien de la première moitié du XXe siècle, il se montre comme un individu profondément patriotique envers la France et animé d’une foi chrétienne inébranlable. Le film de Breesé Emile permet de nous faire une idée de l’importance de cet évêque, non seulement au sein de la vie religieuse de Strasbourg et de ses paroisses mais également auprès de la population civile et militaire.<br />
<br />
<br />
== '''Charles Ruch : monument du catholicisme régional.''' ==<br />
<br />
<br />
Jean-Julien Weber, évêque de Strasbourg de 1945 à 1966, relève à propos de Charles Ruch « ''son esprit de foi et de prière, sa charité scrupuleuse, son dévouement pastoral'' »<ref>EPP, René ; « Figures du catholicisme en Alsace, 1789-1965 » ; Editions Coprur ; 2007 ; page 299.</ref> . Un commentaire qui confirme la personnalité respectée de Mgr Ruch, au sein du catholicisme alsacien. Le diocèse de Strasbourg se souvient de lui comme d’un ecclésiastique actif sur la question politique, notamment sur la question du concordat en Alsace durant l’entre-deux guerre. Charles Ruch, au cours de cette période, défend avec beaucoup de vigueur le maintien du Concordat de 1801 et de la loi Falloux de 1850. Sa détermination, associé à l’appui du clergé alsacien et de la population catholique permettent de peser dans la balance lors des « batailles scolaires »<ref>Ibid ; le terme fait référence aux batailles politiques que membres du gouvernement français de Herriot en 1924, puis de Blum en 1936, ont livré face au clergé alsacien et à la population, désireux de conserver le régime d’exception de la région au sein de la République. Aucun des deux gouvernements n’a remporté le duel, et les changements majeurs de l’éducation en Alsace n’apparaissent que dans l’après 1945.</ref> de 1924 et 1936 ; ce qui a pour effet de bloquer l’introduction des lois laïques françaises en Alsace sous les gouvernements Herriot et Blum. Le fait qu’il soit enterré à Strasbourg peut sembler logique en raison de sa fonction, mais en fait cette cérémonie a une résonnance particulière. En effet, Charles Ruch vient à peine de rentrer d’un pénible exil de quatre ans à Clermont-Ferrand à la suite de l’annexion de l’Alsace au Reich en 1940. Un éloignement que l’évêque a semble-t-il très mal vécu, ce qui pour certains a provoqué un vieillissement accéléré chez lui. En connaissance de cela on comprend mieux pourquoi le cinéaste consacre autant de plans aux différents invités de la cérémonie. Il est possible que Breesé Emile souhaite montrer à travers ses images que malgré les quatre années d’absence de l’évêque, celui-ci a gardé son statut de personnalité ecclésiastique de premier plan pour les alsaciens et pour le clergé ; la présence d’une foule importante en arrière-plan confirme que les habitants de Strasbourg n’ont pas oublié leur évêque. Les nombreuses personnes ecclésiastiques que l’on peut distinguer sur les images, qu’il s’agit de prêtres, vicaires, diacres, évêque et cardinaux<ref>Charles Ruch a été assistant au trône pontifical en 1938.</ref>, ainsi que les organisations de scoutisme, très probablement les catholiques, sont révélateurs de l’importance de l’évêque au sein du catholicisme local et international ; dans cette foule se trouvent sans doute plusieurs dizaines de prêtres parmi ceux que l’évêque a ordonné durant son épiscopat. <br />
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== '''Un évêque patriote:''' ==<br />
<br />
Charles Ruch n’est pas seulement un ecclésiastique influent mais aussi un patriote français engagé. Il a vécu la première guerre mondiale en tant qu’aumônier militaire. En 1914, alors coadjuteur du diocèse de Nancy, il est mobilisé et affecté au 20e corps de brancardiers<ref>Informations trouvées sur le site diocèse aux armées, consulté le 5 Novembre 2019.</ref>. En 1916 il est nommé, avec l’évêque d’Avignon Mgr de Llobet, à la tête de la juridiction de tous les prêtres-soldats de l’armée française ; en parallèle il prend la direction du diocèse de Nancy en raison de la santé fragile de Mgr Thurinaz. Ce passé militaire lui vaut les grades de chevalier (1915), officier (1921) et enfin commandeur (1933) de la légion d’honneur. Il reçoit également la croix de guerre avec palme ; ces deux distinctions sont présentes dans le film, posées sur un coussin et portées par des scouts. Il est fort probable que ce passé au service de la France ait facilité son retour discret en Alsace depuis le Sud en Juin 1944, peu après le Débarquement. Dans ses notes sur l’évêque, le curé de Soultz (Haut-Rhin) Charles Léon Bourgeois, mentionne que des sympathisants de la résistance ont aidé à faire passer discrètement Charles Ruch par-delà la frontière<ref>BOURGEOIS, Léon ; « A la mémoire de mon seigneur Ruch » ; Extrait de « La voix de l’Eglise en Agenais » ; 1970 ; page 267.</ref>. Un fait qui confirme que le dévouement de l’évêque à la France n’a pas été oublié. Une dévotion qui est récompensée lors de ses funérailles par une présence militaire importante. Breesé Emile nous montre avec ses images l’importance des soldats dans le déroulement de la cérémonie qui portent la couronne de fleur et qui escortent le chariot funéraire ; des éléments qui soulignent l’aspect patriotique de la cérémonie et l’hommage militaire et national rendu à Charles Ruch. Le point le plus important au niveau de la symbolique patriotique de cet évènement, se situe à la fin du film, quand apparaît sur l’écran plusieurs haut gradés militaires, dont Jean de Lattre de Tassigny, général émérite des FFL<ref>Forces Françaises Libres</ref> ; la présence de cette personnalité militaire de la France Libre peut être considéré comme un hommage à caractère particulier de la part du nouveau gouvernement, issu de la Libération, à la personnalité de Charles Ruch.<br />
|Bibliographie='''Bibliographie''' :<br />
<br />
BOURGEOIS, Léon ; « ''A la mémoire de mon seigneur Ruch'' » ; Extrait de « La voix de l’Eglise en Agenais » ; 1970. <br />
<br />
EPP, René ; « ''Figures du catholicisme en Alsace'' » ; Strasbourg ; Coprur ; 2007. <br />
<br />
REUMAUX, Bernard ; WAHL, Alfred ;« ''Alsace la grande encyclopédie des années de guerre (1939-1945).'' » ; Strasbourg ; « Saisons d’Alsace », éditions La Nuée bleue ; 2009.<br />
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F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Fun%C3%A9railles_de_monseigneur_Ruch_(0021FN0003)&diff=12518
Funérailles de monseigneur Ruch (0021FN0003)
2020-01-04T01:07:23Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Non<br />
|titre=Funérailles de monseigneur Ruch<br />
|fonds=Breesé<br />
|idSupport=0021FN0003<br />
|dateDebut=091945<br />
|video=0021FN0003_2<br />
|institution_dorigine=MIRA<br />
|coloration=Noir_et_blanc<br />
|son=Muet<br />
|timecode=00:00:00<br />
|duree=00:01:06<br />
|genre=Film_amateur<br />
|format_original=9,5 mm<br />
|droits=MIRA<br />
|Etat_redaction=Non<br />
|Etat_publication=Non<br />
|realisateurs=Breesé, Emile<br />
|evenements_filmes_ou_en_lien=Funérailles de monseigneur Ruch<br />
|personnages_identifies=Jean de Lattre de Tassigny<br />
|lieux_ou_monuments=Place Gutenberg<br />
|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-11-04<br />
|lieuTournage=48.58189, 7.75103<br />
|thematique=Religious feasts and events<br />
|Resume_fr=Le film nous montre le début de la cérémonie de funérailles de l’évêque Charles Joseph Eugène Ruch, décédé le 29 Août 1945, et inhumé à la cathédrale de Strasbourg. Les images se concentrent sur le cortège funéraire composé des différentes personnalités ecclésiastiques, civiles et militaires.<br />
|Description_fr=Le film s’ouvre sur un plan général où l’on peut voir une forte concentration de personnes avec au centre du cadre des enfants qui tiennent des drapeaux et qui sont habillés en grande tenues. A côtés d’eux se tiennent des adultes, sans doute les parents et familles de ces derniers. Juste avant que le film ne commence on peut voir d’autres enfants qui sortent du champ de caméra vers la droite, et qui sont suivis par des religieuses. Ensuite un plan d’ensemble avec une longue file d’hommes qui avancent en portant des drapeaux dont certains sont des drapeaux français ; il est possible que soit présent aussi le blason ecclésiastique de Charles Ruch. On remarque en arrière-plan ce qui semble être la façade principale de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, ce qui indique que le cameraman filme le cortège au moment où celui-ci traverse la place Gutenberg. Beaucoup d’uniformes sont présents sur l’image amis aussi des civils, et on peut voir après un homme portant une écharpe de député ; peut-être le maire de Strasbourg ou le député de la région. Ensuite un nouveau plan d’ensemble, axé sur la procession religieuse avec les servants de messes et deux gardes suisses en costumes pour mener le cortège. Sur la droite les servants de messe sont menés par un adulte tenant un cierge ; sur la gauche la situation est identique. Au centre, le prêtre mène la marche en tenant un objet liturgique. Une coupe permet de passer à une autre partie du cortège, composé de prêtres et de moines. Une succession de plans nous montre toujours la pratique religieuse du cortège, jusqu’à un nouveau plan centré sur des représentants des organisations de scoutisme catholique qui tiennent des décorations du défunt. Après une coupe on remarque que les scouts sont suivis de militaires français de la libération que l’on reconnait à l’uniforme type américain qu’ils portent, ainsi que le casque Adrian. Ils portent des couronnes de fleurs en guise d’hommage, ce qui souligne le passé d’Aumonier militaire de l’évêque Ruch. Une autre coupe fait apparaître dans un autre plan d’ensemble d’autres religieux. On remarque qu’ils ne portent pas les mêmes habits liturgiques, ce qui indique une différence de rang par rapport religieux précédents. Il s’agit sans doute des chanoines, prêtres, vicaires du diocèse. On a ainsi une nouvelle succession de plans qui nous permet de nous faire une idée du nombre de religieux présents aux funérailles. A la cinquante-troisième seconde on remarque un individu différent des autres par sa tenue beaucoup plus fournie, notamment avec sa coiffe et sa suite signe d’un personnage important. Il ne s’agit pas du nouvel évêque de Strasbourg, l’évêque Jean-Julien Weber. Dans le plan suivant on distingue d’autres religieux qui par leur tenue sont certainement des cardinaux. Ensuite nouveau plan d’ensemble sur un détachement militaire, les soldats accompagnent ce qui doit être probablement le chariot funéraire, tracté par des chevaux. Enfin, un plan moyen vient conclure le film, avec une délégation d’officiers, dont le général de Lattre au centre, derrière lui se tient un officier de marine, peut-être un amiral, et à côté un autre officier, dont l’uniforme laisse penser qu’il appartient à l’armée de terre.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=Le 29 Août 1945, l’évêque Charles-Joseph-Eugène Ruch de Strasbourg décède à l’âge de 72 ans. Issu d’un père protestant et d’une mère catholique, il fut professeur de théologie dogmatique au grand séminaire de Nancy de 1898 à 1907, vicaire général du diocèse à partir de 1907, aumônier militaire durant la Grande Guerre et évêque de Strasbourg de 1919 à 1945. Figure emblématique du clergé alsacien de la première moitié du XXe siècle, il se montre comme un individu profondément patriotique envers la France et animé d’une foi chrétienne inébranlable. Le film de Breesé Emile permet de nous faire une idée de l’importance de cet évêque, non seulement au sein de la vie religieuse de Strasbourg et de ses paroisses mais également auprès de la population civile et militaire.<br />
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== '''Charles Ruch : monument du catholicisme régional.''' ==<br />
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[[Fichier:Monseigneur Charles Ruch en 1913|vignette|gauche|https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Ruch#/media/Fichier:Charles_Ruch_%C3%A9v%C3%AAque_de_Strasbourg_1913.jpg]]<br />
Jean-Julien Weber, évêque de Strasbourg de 1945 à 1966, relève à propos de Charles Ruch « ''son esprit de foi et de prière, sa charité scrupuleuse, son dévouement pastoral'' »<ref>EPP, René ; « Figures du catholicisme en Alsace, 1789-1965 » ; Editions Coprur ; 2007 ; page 299.</ref> . Un commentaire qui confirme la personnalité respectée de Mgr Ruch, au sein du catholicisme alsacien. Le diocèse de Strasbourg se souvient de lui comme d’un ecclésiastique actif sur la question politique, notamment sur la question du concordat en Alsace durant l’entre-deux guerre. Charles Ruch, au cours de cette période, défend avec beaucoup de vigueur le maintien du Concordat de 1801 et de la loi Falloux de 1850. Sa détermination, associé à l’appui du clergé alsacien et de la population catholique permettent de peser dans la balance lors des « batailles scolaires »<ref>Ibid ; le terme fait référence aux batailles politiques que membres du gouvernement français de Herriot en 1924, puis de Blum en 1936, ont livré face au clergé alsacien et à la population, désireux de conserver le régime d’exception de la région au sein de la République. Aucun des deux gouvernements n’a remporté le duel, et les changements majeurs de l’éducation en Alsace n’apparaissent que dans l’après 1945.</ref> de 1924 et 1936 ; ce qui a pour effet de bloquer l’introduction des lois laïques françaises en Alsace sous les gouvernements Herriot et Blum. Le fait qu’il soit enterré à Strasbourg peut sembler logique en raison de sa fonction, mais en fait cette cérémonie a une résonnance particulière. En effet, Charles Ruch vient à peine de rentrer d’un pénible exil de quatre ans à Clermont-Ferrand à la suite de l’annexion de l’Alsace au Reich en 1940. Un éloignement que l’évêque a semble-t-il très mal vécu, ce qui pour certains a provoqué un vieillissement accéléré chez lui. En connaissance de cela on comprend mieux pourquoi le cinéaste consacre autant de plans aux différents invités de la cérémonie. Il est possible que Breesé Emile souhaite montrer à travers ses images que malgré les quatre années d’absence de l’évêque, celui-ci a gardé son statut de personnalité ecclésiastique de premier plan pour les alsaciens et pour le clergé ; la présence d’une foule importante en arrière-plan confirme que les habitants de Strasbourg n’ont pas oublié leur évêque. Les nombreuses personnes ecclésiastiques que l’on peut distinguer sur les images, qu’il s’agit de prêtres, vicaires, diacres, évêque et cardinaux<ref>Charles Ruch a été assistant au trône pontifical en 1938.</ref>, ainsi que les organisations de scoutisme, très probablement les catholiques, sont révélateurs de l’importance de l’évêque au sein du catholicisme local et international ; dans cette foule se trouvent sans doute plusieurs dizaines de prêtres parmi ceux que l’évêque a ordonné durant son épiscopat. <br />
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== '''Un évêque patriote:''' ==<br />
[[Fichier:Le général de Lattre en 1946.|vignette|gauche|https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Lattre_de_Tassigny#/media/Fichier:Jean_de_Lattre_de_Tassigny_(1946).jpg]]<br />
[[Fichier:Charles Ruch portant la croix de commandeur de la légion d'honneur en plus de sa croix d'évêque.|vignette|https://dioceseauxarmees.fr/52-commemoration-14-18/1242-charles-ruch-eveque-et-aumonier-militaire.html]]<br />
Charles Ruch n’est pas seulement un ecclésiastique influent mais aussi un patriote français engagé. Il a vécu la première guerre mondiale en tant qu’aumônier militaire. En 1914, alors coadjuteur du diocèse de Nancy, il est mobilisé et affecté au 20e corps de brancardiers<ref>Informations trouvées sur le site diocèse aux armées, consulté le 5 Novembre 2019.</ref>. En 1916 il est nommé, avec l’évêque d’Avignon Mgr de Llobet, à la tête de la juridiction de tous les prêtres-soldats de l’armée française ; en parallèle il prend la direction du diocèse de Nancy en raison de la santé fragile de Mgr Thurinaz. Ce passé militaire lui vaut les grades de chevalier (1915), officier (1921) et enfin commandeur (1933) de la légion d’honneur. Il reçoit également la croix de guerre avec palme ; ces deux distinctions sont présentes dans le film, posées sur un coussin et portées par des scouts. Il est fort probable que ce passé au service de la France ait facilité son retour discret en Alsace depuis le Sud en Juin 1944, peu après le Débarquement. Dans ses notes sur l’évêque, le curé de Soultz (Haut-Rhin) Charles Léon Bourgeois, mentionne que des sympathisants de la résistance ont aidé à faire passer discrètement Charles Ruch par-delà la frontière<ref>BOURGEOIS, Léon ; « A la mémoire de mon seigneur Ruch » ; Extrait de « La voix de l’Eglise en Agenais » ; 1970 ; page 267.</ref>. Un fait qui confirme que le dévouement de l’évêque à la France n’a pas été oublié. Une dévotion qui est récompensée lors de ses funérailles par une présence militaire importante. Breesé Emile nous montre avec ses images l’importance des soldats dans le déroulement de la cérémonie qui portent la couronne de fleur et qui escortent le chariot funéraire ; des éléments qui soulignent l’aspect patriotique de la cérémonie et l’hommage militaire et national rendu à Charles Ruch. Le point le plus important au niveau de la symbolique patriotique de cet évènement, se situe à la fin du film, quand apparaît sur l’écran plusieurs haut gradés militaires, dont Jean de Lattre de Tassigny, général émérite des FFL<ref>Forces Françaises Libres</ref> ; la présence de cette personnalité militaire de la France Libre peut être considéré comme un hommage à caractère particulier de la part du nouveau gouvernement, issu de la Libération, à la personnalité de Charles Ruch.<br />
|Bibliographie='''Bibliographie''' :<br />
<br />
BOURGEOIS, Léon ; « ''A la mémoire de mon seigneur Ruch'' » ; Extrait de « La voix de l’Eglise en Agenais » ; 1970. <br />
<br />
EPP, René ; « ''Figures du catholicisme en Alsace'' » ; Strasbourg ; Coprur ; 2007. <br />
<br />
REUMAUX, Bernard ; WAHL, Alfred ;« ''Alsace la grande encyclopédie des années de guerre (1939-1945).'' » ; Strasbourg ; « Saisons d’Alsace », éditions La Nuée bleue ; 2009.<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Fun%C3%A9railles_de_monseigneur_Ruch_(0021FN0003)&diff=12517
Funérailles de monseigneur Ruch (0021FN0003)
2020-01-04T01:04:48Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Non<br />
|titre=Funérailles de monseigneur Ruch<br />
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|realisateurs=Breesé, Emile<br />
|evenements_filmes_ou_en_lien=Funérailles de monseigneur Ruch<br />
|personnages_identifies=Jean de Lattre de Tassigny<br />
|lieux_ou_monuments=Place Gutenberg<br />
|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-11-04<br />
|lieuTournage=48.58189, 7.75103<br />
|thematique=Religious feasts and events<br />
|Resume_fr=Le film nous montre le début de la cérémonie de funérailles de l’évêque Charles Joseph Eugène Ruch, décédé le 29 Août 1945, et inhumé à la cathédrale de Strasbourg. Les images se concentrent sur le cortège funéraire composé des différentes personnalités ecclésiastiques, civiles et militaires.<br />
|Description_fr=Le film s’ouvre sur un plan général où l’on peut voir une forte concentration de personnes avec au centre du cadre des enfants qui tiennent des drapeaux et qui sont habillés en grande tenues. A côtés d’eux se tiennent des adultes, sans doute les parents et familles de ces derniers. Juste avant que le film ne commence on peut voir d’autres enfants qui sortent du champ de caméra vers la droite, et qui sont suivis par des religieuses. Ensuite un plan d’ensemble avec une longue file d’hommes qui avancent en portant des drapeaux dont certains sont des drapeaux français ; il est possible que soit présent aussi le blason ecclésiastique de Charles Ruch. On remarque en arrière-plan ce qui semble être la façade principale de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, ce qui indique que le cameraman filme le cortège au moment où celui-ci traverse la place Gutenberg. Beaucoup d’uniformes sont présents sur l’image amis aussi des civils, et on peut voir après un homme portant une écharpe de député ; peut-être le maire de Strasbourg ou le député de la région. Ensuite un nouveau plan d’ensemble, axé sur la procession religieuse avec les servants de messes et deux gardes suisses en costumes pour mener le cortège. Sur la droite les servants de messe sont menés par un adulte tenant un cierge ; sur la gauche la situation est identique. Au centre, le prêtre mène la marche en tenant un objet liturgique. Une coupe permet de passer à une autre partie du cortège, composé de prêtres et de moines. Une succession de plans nous montre toujours la pratique religieuse du cortège, jusqu’à un nouveau plan centré sur des représentants des organisations de scoutisme catholique qui tiennent des décorations du défunt. Après une coupe on remarque que les scouts sont suivis de militaires français de la libération que l’on reconnait à l’uniforme type américain qu’ils portent, ainsi que le casque Adrian. Ils portent des couronnes de fleurs en guise d’hommage, ce qui souligne le passé d’Aumonier militaire de l’évêque Ruch. Une autre coupe fait apparaître dans un autre plan d’ensemble d’autres religieux. On remarque qu’ils ne portent pas les mêmes habits liturgiques, ce qui indique une différence de rang par rapport religieux précédents. Il s’agit sans doute des chanoines, prêtres, vicaires du diocèse. On a ainsi une nouvelle succession de plans qui nous permet de nous faire une idée du nombre de religieux présents aux funérailles. A la cinquante-troisième seconde on remarque un individu différent des autres par sa tenue beaucoup plus fournie, notamment avec sa coiffe et sa suite signe d’un personnage important. Il ne s’agit pas du nouvel évêque de Strasbourg, l’évêque Jean-Julien Weber. Dans le plan suivant on distingue d’autres religieux qui par leur tenue sont certainement des cardinaux. Ensuite nouveau plan d’ensemble sur un détachement militaire, les soldats accompagnent ce qui doit être probablement le chariot funéraire, tracté par des chevaux. Enfin, un plan moyen vient conclure le film, avec une délégation d’officiers, dont le général de Lattre au centre, derrière lui se tient un officier de marine, peut-être un amiral, et à côté un autre officier, dont l’uniforme laisse penser qu’il appartient à l’armée de terre.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=Le 29 Août 1945, l’évêque Charles-Joseph-Eugène Ruch de Strasbourg décède à l’âge de 72 ans. Issu d’un père protestant et d’une mère catholique, il fut professeur de théologie dogmatique au grand séminaire de Nancy de 1898 à 1907, vicaire général du diocèse à partir de 1907, aumônier militaire durant la Grande Guerre et évêque de Strasbourg de 1919 à 1945. Figure emblématique du clergé alsacien de la première moitié du XXe siècle, il se montre comme un individu profondément patriotique envers la France et animé d’une foi chrétienne inébranlable. Le film de Breesé Emile permet de nous faire une idée de l’importance de cet évêque, non seulement au sein de la vie religieuse de Strasbourg et de ses paroisses mais également auprès de la population civile et militaire.<br />
== <br />
'''Charles Ruch : monument du catholicisme régional.''' ==<br />
<br />
[[Fichier:Monseigneur Charles Ruch en 1913|vignette|gauche|https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Ruch#/media/Fichier:Charles_Ruch_%C3%A9v%C3%AAque_de_Strasbourg_1913.jpg]]<br />
Jean-Julien Weber, évêque de Strasbourg de 1945 à 1966, relève à propos de Charles Ruch « ''son esprit de foi et de prière, sa charité scrupuleuse, son dévouement pastoral'' »<ref>EPP, René ; « Figures du catholicisme en Alsace, 1789-1965 » ; Editions Coprur ; 2007 ; page 299.</ref> . Un commentaire qui confirme la personnalité respectée de Mgr Ruch, au sein du catholicisme alsacien. Le diocèse de Strasbourg se souvient de lui comme d’un ecclésiastique actif sur la question politique, notamment sur la question du concordat en Alsace durant l’entre-deux guerre. Charles Ruch, au cours de cette période, défend avec beaucoup de vigueur le maintien du Concordat de 1801 et de la loi Falloux de 1850. Sa détermination, associé à l’appui du clergé alsacien et de la population catholique permettent de peser dans la balance lors des « batailles scolaires »<ref>Ibid ; le terme fait référence aux batailles politiques que membres du gouvernement français de Herriot en 1924, puis de Blum en 1936, ont livré face au clergé alsacien et à la population, désireux de conserver le régime d’exception de la région au sein de la République. Aucun des deux gouvernements n’a remporté le duel, et les changements majeurs de l’éducation en Alsace n’apparaissent que dans l’après 1945.</ref> de 1924 et 1936 ; ce qui a pour effet de bloquer l’introduction des lois laïques françaises en Alsace sous les gouvernements Herriot et Blum. Le fait qu’il soit enterré à Strasbourg peut sembler logique en raison de sa fonction, mais en fait cette cérémonie a une résonnance particulière. En effet, Charles Ruch vient à peine de rentrer d’un pénible exil de quatre ans à Clermont-Ferrand à la suite de l’annexion de l’Alsace au Reich en 1940. Un éloignement que l’évêque a semble-t-il très mal vécu, ce qui pour certains a provoqué un vieillissement accéléré chez lui. En connaissance de cela on comprend mieux pourquoi le cinéaste consacre autant de plans aux différents invités de la cérémonie. Il est possible que Breesé Emile souhaite montrer à travers ses images que malgré les quatre années d’absence de l’évêque, celui-ci a gardé son statut de personnalité ecclésiastique de premier plan pour les alsaciens et pour le clergé ; la présence d’une foule importante en arrière-plan confirme que les habitants de Strasbourg n’ont pas oublié leur évêque. Les nombreuses personnes ecclésiastiques que l’on peut distinguer sur les images, qu’il s’agit de prêtres, vicaires, diacres, évêque et cardinaux<ref>Charles Ruch a été assistant au trône pontifical en 1938.</ref>, ainsi que les organisations de scoutisme, très probablement les catholiques, sont révélateurs de l’importance de l’évêque au sein du catholicisme local et international ; dans cette foule se trouvent sans doute plusieurs dizaines de prêtres parmi ceux que l’évêque a ordonné durant son épiscopat. <br />
<br />
== '''Un évêque patriote:''' ==<br />
[[Fichier:Le général de Lattre en 1946.|vignette|gauche|https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Lattre_de_Tassigny#/media/Fichier:Jean_de_Lattre_de_Tassigny_(1946).jpg]]<br />
[[Fichier:Charles Ruch portant la croix de commandeur de la légion d'honneur en plus de sa croix d'évêque.|vignette|https://dioceseauxarmees.fr/52-commemoration-14-18/1242-charles-ruch-eveque-et-aumonier-militaire.html]]<br />
Charles Ruch n’est pas seulement un ecclésiastique influent mais aussi un patriote français engagé. Il a vécu la première guerre mondiale en tant qu’aumônier militaire. En 1914, alors coadjuteur du diocèse de Nancy, il est mobilisé et affecté au 20e corps de brancardiers<ref>Informations trouvées sur le site diocèse aux armées, consulté le 5 Novembre 2019.</ref>. En 1916 il est nommé, avec l’évêque d’Avignon Mgr de Llobet, à la tête de la juridiction de tous les prêtres-soldats de l’armée française ; en parallèle il prend la direction du diocèse de Nancy en raison de la santé fragile de Mgr Thurinaz. Ce passé militaire lui vaut les grades de chevalier (1915), officier (1921) et enfin commandeur (1933) de la légion d’honneur. Il reçoit également la croix de guerre avec palme ; ces deux distinctions sont présentes dans le film, posées sur un coussin et portées par des scouts. Il est fort probable que ce passé au service de la France ait facilité son retour discret en Alsace depuis le Sud en Juin 1944, peu après le Débarquement. Dans ses notes sur l’évêque, le curé de Soultz (Haut-Rhin) Charles Léon Bourgeois, mentionne que des sympathisants de la résistance ont aidé à faire passer discrètement Charles Ruch par-delà la frontière<ref>BOURGEOIS, Léon ; « A la mémoire de mon seigneur Ruch » ; Extrait de « La voix de l’Eglise en Agenais » ; 1970 ; page 267.</ref>. Un fait qui confirme que le dévouement de l’évêque à la France n’a pas été oublié. Une dévotion qui est récompensée lors de ses funérailles par une présence militaire importante. Breesé Emile nous montre avec ses images l’importance des soldats dans le déroulement de la cérémonie qui portent la couronne de fleur et qui escortent le chariot funéraire ; des éléments qui soulignent l’aspect patriotique de la cérémonie et l’hommage militaire et national rendu à Charles Ruch. Le point le plus important au niveau de la symbolique patriotique de cet évènement, se situe à la fin du film, quand apparaît sur l’écran plusieurs haut gradés militaires, dont Jean de Lattre de Tassigny, général émérite des FFL<ref>Forces Françaises Libres</ref> ; la présence de cette personnalité militaire de la France Libre peut être considéré comme un hommage à caractère particulier de la part du nouveau gouvernement, issu de la Libération, à la personnalité de Charles Ruch.<br />
|Bibliographie='''Bibliographie''' :<br />
<br />
BOURGEOIS, Léon ; « ''A la mémoire de mon seigneur Ruch'' » ; Extrait de « La voix de l’Eglise en Agenais » ; 1970. <br />
<br />
EPP, René ; « ''Figures du catholicisme en Alsace'' » ; Strasbourg ; Coprur ; 2007. <br />
<br />
REUMAUX, Bernard ; WAHL, Alfred ;« ''Alsace la grande encyclopédie des années de guerre (1939-1945).'' » ; Strasbourg ; « Saisons d’Alsace », éditions La Nuée bleue ; 2009.<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Fun%C3%A9railles_de_monseigneur_Ruch_(0021FN0003)&diff=12516
Funérailles de monseigneur Ruch (0021FN0003)
2020-01-04T00:17:00Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
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F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Communion_%C3%A0_Cronenbourg_(0021FN0006)&diff=11985
Communion à Cronenbourg (0021FN0006)
2019-11-04T13:32:37Z
<p>F.Weber : Modifié automatiquement depuis la page Bas:Communion à Cronenbourg (0021FN0006).</p>
<hr />
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F.Weber
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Funérailles de monseigneur Ruch (0021FN0003)
2019-11-04T13:32:21Z
<p>F.Weber : Modifié automatiquement depuis la page Bas:Funérailles de monseigneur Ruch (0021FN0003).</p>
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F.Weber
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Cronenbourg:procession pour communion (0021FN0002)
2019-11-04T13:30:57Z
<p>F.Weber : Modifié automatiquement depuis la page Bas:Cronenbourg:procession pour communion (0021FN0002).</p>
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F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Alsaciens_%C3%A9vacu%C3%A9s_(0005FH0011)&diff=7875
Alsaciens évacués (0005FH0011)
2019-01-16T00:36:06Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Oui<br />
|titre=Alsaciens évacués<br />
|fonds=Weiss<br />
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|realisateurs=Weiss, Robert-Charles<br />
|evenements_filmes_ou_en_lien=Rapatriement des Alsaciens évacués<br />
|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-01-06<br />
|thematique=War@ Second World War : prewar<br />
|Resume_fr=Le film nous montre dans une première partie des articles et des photos lié à l'évacuation alsacienne, puis les préparatifs du rapatriement de la population après la défaite française de 1940.<br />
|Description_fr=Le film commence sur une femme en train de taper à la machine, puis une séquence où on distingue un gros plan sur des articles qui semblent issues de journaux et de revues. On distingue vaguement un enfant en bas âge sur une image, et un couple d’un homme et une femme sur une autre. La disposition des photographies laisse penser qu’il s’agit de photos familiales. Sur la dernière image montrée, on distingue le couple évoqué précédemment ainsi qu’une pièce, avec une table, des chaises, et un fauteuil. Une salle de séjour sans doute. Il s’agit sûrement d’affaires personnelles, un témoignage d’une vie de famille (peut être celle du réalisateur). On a ensuite un plan fixe avec une séquence où on aperçoit plusieurs civils et quelques militaires qui évitent la caméra en avançant. On distingue clairement des soldats français dans leurs uniformes de 1940 (un vert kaki et le casque Adrian) ce qui nous confirme que nous sommes au début de la guerre. A mesure que le soldat s’avance, on peut voir en arrière-plan des hommes et des femmes transportant de lourds paquetages. Une fois le soldat sortit complètement du champ de la caméra on peut voir clairement un vieil homme tirant péniblement un chariot rempli à ras bord de biens, et il semble aidé par un jeune homme à sa droite. Premiers signes d’une évacuation civile encadrée par l’armée. Ensuite un plan sur un train à l'arrêt avec sur le côté des familles qui attendent avec leurs bagages pour embarquer. Le dernier plan nous montre trois femmes, dont une plus jeune que les autres.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le premier Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. Après un voyage long et fastidieux, les réfugiés doivent s’adapter tant bien que mal à leur nouvel environnement, dont les conditions d’accueil sont souvent en dessous des normes. De plus la population locale n’est pas toujours favorable à cette migration forcée.<br />
Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée afin de retirer des zones, désormais sensibles, les derniers civils. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque, laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940, actant la défaite de la France face à l'Allemagne nazie. L’Alsace étant rattachée au Reich à l’issue de la campagne de France, les Allemands exigent le rapatriement de tous les réfugiés Alsaciens.<br />
<br />
<br />
1- Une évacuation programmée : <br />
<br />
L’ordre d’évacuation générale est donné le premier Septembre 1939, soit deux jours avant la déclaration de guerre. Les civils sont priés de quitter leurs foyer, entreprises, commerces ou fermes et se diriger vers les centres de recueil préalablement établi par les communes. Au total, on peut estimer qu’environ 600 000 alsaciens ont été évacués vers l’intérieur du pays, dont 80 000 en Dordogne (60 000 strasbourgeois) issues de 17 communes du Bas-Rhin. Le nombre de ces réfugiés et les conditions de l’évacuation, peuvent expliquer les 18 premières secondes du film où on peut distinguer ce qui semble être un article, ou une revue intitulée « sauvons les des horreurs de la guerre » et en dessous « aidez-nous ». Le réalisateur de ce film, Charles-Robert Weiss, faisait partie de la Défense Passive (un organisme constitué de volontaires civils, chargé d’aider les autorités dans l’évacuation de la population vers la Dordogne), ce qui explique comment il a pu capturer les instants qui nous sont montrés dans le film. Sur place il a créé plusieurs centres d’accueil, aidant énormément l’installation de nombreuses familles Alsaciennes. Des familles dont nous pouvons voir un aperçu dans la seconde partie du film avec notamment la présence d’enfants. Il est indéniable que l’évacuation aura marqué le réalisateur, tout comme le rapatriement des réfugiés, ordonné par les Allemands après la reddition française du 22 Juin 1940.<br />
<br />
<br />
2- Un retour nécessaire mais plein d’incertitudes :<br />
<br />
Dans la nuit du 25 Juin 1940, le maréchal Pétain, désormais aux commandes de l’Etat, déclare à la radio « Les conditions des vainqueurs sont dures, tous vous allez à nouveau rentrer chez vous ». L’Alsace étant désormais intégrés au Bade Wurtemberg, les Allemands s’empressent de faire rapatrier tous les réfugiés chez eux ; non sans s’occuper d’identifier tous les indésirables (juifs, tziganes, Alsaciens francophiles). En Dordogne, le préfet déclare que chacun des réfugiés est libre de partir ou non. Dans cette situation beaucoup choisissent de rentrer, le plus souvent par crainte pour les biens laisser là-bas ; l’inquiétude liés aux pillages des deux armées est toujours présente, et peut se lire clairement sur de nombreux visages dans le film. On peut noter quand même, un nombre significatif de strasbourgeois qui restent en Dordogne, par peur de l’occupant et du spectre de l’enrôlement obligatoire dans l’armée allemande. Plusieurs d’entre eux s’engageront dans le maquis et formeront de 1944 à 1945, sous André Malraux (1901-1975), la brigade indépendante Alsace-lorraine. En dépit de cela, le rapatriement des alsaciens par les autorités est synonyme d’angoisse chez les évacués, désormais appelés « réfugiés » par les allemands. Une angoisse partagée par le réalisateur, puisqu'il retourne à Strasbourg après l’armistice pour sauver l’affaire familiale de corderie. Concernant l’occupant, s’il accueille les réfugiés avec chants, rafraîchissements, le tout accompagner de l’aide massive de la croix rouge allemande, il ne se prive pas de menacer les réticents au voyage de retour de représailles sur les biens, ou sur les membres de la famille restés en Alsace.<br />
|Bibliographie="Alsace la grande encyclopédie des années de guerre"; sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl; 2009; Saisons d'Alsace; La Nuée Bleue.<br />
<br />
"D'Alsace en Périgord, histoire de l'évacuation en 1939 et 1940"; Catherine et François Schunck ; 2006; Saint-Cyr-sur -Loire; A. Sutton.<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Alsaciens_%C3%A9vacu%C3%A9s_(0005FH0011)&diff=7874
Alsaciens évacués (0005FH0011)
2019-01-16T00:34:38Z
<p>F.Weber : Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire</p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Oui<br />
|titre=Alsaciens évacués<br />
|fonds=Weiss<br />
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|realisateurs=Weiss, Robert-Charles<br />
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|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-01-06<br />
|thematique=War@ Second World War : prewar<br />
|Resume_fr=Le film nous montre dans une première partie des articles et des photos lié à l'évacuation alsacienne, puis les préparatifs du rapatriement de la population après la défaite française de 1940.<br />
|Description_fr=Le film commence sur une femme en train de taper à la machine, puis une séquence où on distingue un gros plan sur des articles qui semblent issues de journaux et de revues. On distingue vaguement un enfant en bas âge sur une image, et un couple d’un homme et une femme sur une autre. La disposition des photographies laisse penser qu’il s’agit de photos familiales. Sur la dernière image montrée, on distingue le couple évoqué précédemment ainsi qu’une pièce, avec une table, des chaises, et un fauteuil. Une salle de séjour sans doute. Il s’agit sûrement d’affaires personnelles, un témoignage d’une vie de famille (peut être celle du réalisateur). On a ensuite un plan fixe avec une séquence où on aperçoit plusieurs civils et quelques militaires qui évitent la caméra en avançant. On distingue clairement des soldats français dans leurs uniformes de 1940 (un vert kaki et le casque Adrian) ce qui nous confirme que nous sommes au début de la guerre. A mesure que le soldat s’avance, on peut voir en arrière-plan des hommes et des femmes transportant de lourds paquetages. Une fois le soldat sortit complètement du champ de la caméra on peut voir clairement un vieil homme tirant péniblement un chariot rempli à ras bord de biens, et il semble aidé par un jeune homme à sa droite. Premiers signes d’une évacuation civile encadrée par l’armée. Ensuite un plan sur un train à l'arrêt avec sur le côté des familles qui attendent avec leurs bagages pour embarquer. Le dernier plan nous montre trois femmes, dont une plus jeune que les autres.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le premier Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. Après un voyage long et fastidieux, les réfugiés doivent s’adapter tant bien que mal à leur nouvel environnement, dont les conditions d’accueil sont souvent en dessous des normes. De plus la population locale n’est pas toujours favorable à cette migration forcée.<br />
Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée afin de retirer des zones, désormais sensibles, les derniers civils. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque, laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940, actant la défaite de la France face à l'Allemagne nazie. L’Alsace étant rattachée au Reich à l’issue de la campagne de France, les Allemands exigent le rapatriement de tous les réfugiés Alsaciens.<br />
<br />
Une évacuation programmée : <br />
<br />
L’ordre d’évacuation générale est donné le premier Septembre 1939, soit deux jours avant la déclaration de guerre. Les civils sont priés de quitter leurs foyer, entreprises, commerces ou fermes et se diriger vers les centres de recueil préalablement établi par les communes. Au total, on peut estimer qu’environ 600 000 alsaciens ont été évacués vers l’intérieur du pays, dont 80 000 en Dordogne (60 000 strasbourgeois) issues de 17 communes du Bas-Rhin. Le nombre de ces réfugiés et les conditions de l’évacuation, peuvent expliquer les 18 premières secondes du film où on peut distinguer ce qui semble être un article, ou une revue intitulée « sauvons les des horreurs de la guerre » et en dessous « aidez-nous ». Le réalisateur de ce film, Charles-Robert Weiss, faisait partie de la Défense Passive (un organisme constitué de volontaires civils, chargé d’aider les autorités dans l’évacuation de la population vers la Dordogne), ce qui explique comment il a pu capturer les instants qui nous sont montrés dans le film. Sur place il a créé plusieurs centres d’accueil, aidant énormément l’installation de nombreuses familles Alsaciennes. Des familles dont nous pouvons voir un aperçu dans la seconde partie du film avec notamment la présence d’enfants. Il est indéniable que l’évacuation aura marqué le réalisateur, tout comme le rapatriement des réfugiés, ordonné par les Allemands après la reddition française du 22 Juin 1940.<br />
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2- Un retour nécessaire mais plein d’incertitudes :<br />
<br />
Dans la nuit du 25 Juin 1940, le maréchal Pétain, désormais aux commandes de l’Etat, déclare à la radio « Les conditions des vainqueurs sont dures, tous vous allez à nouveau rentrer chez vous ». L’Alsace étant désormais intégrés au Bade Wurtemberg, les Allemands s’empressent de faire rapatrier tous les réfugiés chez eux ; non sans s’occuper d’identifier tous les indésirables (juifs, tziganes, Alsaciens francophiles). En Dordogne, le préfet déclare que chacun des réfugiés est libre de partir ou non. Dans cette situation beaucoup choisissent de rentrer, le plus souvent par crainte pour les biens laisser là-bas ; l’inquiétude liés aux pillages des deux armées est toujours présente, et peut se lire clairement sur de nombreux visages dans le film. On peut noter quand même, un nombre significatif de strasbourgeois qui restent en Dordogne, par peur de l’occupant et du spectre de l’enrôlement obligatoire dans l’armée allemande. Plusieurs d’entre eux s’engageront dans le maquis et formeront de 1944 à 1945, sous André Malraux (1901-1975), la brigade indépendante Alsace-lorraine. En dépit de cela, le rapatriement des alsaciens par les autorités est synonyme d’angoisse chez les évacués, désormais appelés « réfugiés » par les allemands. Une angoisse partagée par le réalisateur, puisqu'il retourne à Strasbourg après l’armistice pour sauver l’affaire familiale de corderie. Concernant l’occupant, s’il accueille les réfugiés avec chants, rafraîchissements, le tout accompagner de l’aide massive de la croix rouge allemande, il ne se prive pas de menacer les réticents au voyage de retour de représailles sur les biens, ou sur les membres de la famille restés en Alsace.<br />
|Bibliographie="Alsace la grande encyclopédie des années de guerre"; sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl; 2009; Saisons d'Alsace; La Nuée Bleue.<br />
<br />
"D'Alsace en Périgord, histoire de l'évacuation en 1939 et 1940"; Catherine et François Schunck ; 2006; Saint-Cyr-sur -Loire; A. Sutton.<br />
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F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Alsaciens_%C3%A9vacu%C3%A9s_(0005FH0011)&diff=7873
Alsaciens évacués (0005FH0011)
2019-01-16T00:33:56Z
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|titre=Alsaciens évacués<br />
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|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-01-06<br />
|thematique=War@ Second World War : prewar<br />
|Resume_fr=Le film nous montre dans une première partie des articles et des photos lié à l'évacuation alsacienne, puis les préparatifs du rapatriement de la population après la défaite française de 1940.<br />
|Description_fr=Le film commence sur une femme en train de taper à la machine, puis une séquence où on distingue un gros plan sur des articles qui semblent issues de journaux et de revues. On distingue vaguement un enfant en bas âge sur une image, et un couple d’un homme et une femme sur une autre. La disposition des photographies laisse penser qu’il s’agit de photos familiales. Sur la dernière image montrée, on distingue le couple évoqué précédemment ainsi qu’une pièce, avec une table, des chaises, et un fauteuil. Une salle de séjour sans doute. Il s’agit sûrement d’affaires personnelles, un témoignage d’une vie de famille (peut être celle du réalisateur). On a ensuite un plan fixe avec une séquence où on aperçoit plusieurs civils et quelques militaires qui évitent la caméra en avançant. On distingue clairement des soldats français dans leurs uniformes de 1940 (un vert kaki et le casque Adrian) ce qui nous confirme que nous sommes au début de la guerre. A mesure que le soldat s’avance, on peut voir en arrière-plan des hommes et des femmes transportant de lourds paquetages. Une fois le soldat sortit complètement du champ de la caméra on peut voir clairement un vieil homme tirant péniblement un chariot rempli à ras bord de biens, et il semble aidé par un jeune homme à sa droite. Premiers signes d’une évacuation civile encadrée par l’armée. Ensuite un plan sur un train à l'arrêt avec sur le côté des familles qui attendent avec leurs bagages pour embarquer. Le dernier plan nous montre trois femmes, dont une plus jeune que les autres.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=L’L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le 1er Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le premier Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. Après un voyage long et fastidieux, les réfugiés doivent s’adapter tant bien que mal à leur nouvel environnement, dont les conditions d’accueil sont souvent en dessous des normes. De plus la population locale n’est pas toujours favorable à cette migration forcée.<br />
Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée afin de retirer des zones, désormais sensibles, les derniers civils. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque, laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940, actant la défaite de la France face à l'Allemagne nazie. L’Alsace étant rattachée au Reich à l’issue de la campagne de France, les Allemands exigent le rapatriement de tous les réfugiés Alsaciens.<br />
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Une évacuation programmée : <br />
<br />
L’ordre d’évacuation générale est donné le premier Septembre 1939, soit deux jours avant la déclaration de guerre. Les civils sont priés de quitter leurs foyer, entreprises, commerces ou fermes et se diriger vers les centres de recueil préalablement établi par les communes. Au total, on peut estimer qu’environ 600 000 alsaciens ont été évacués vers l’intérieur du pays, dont 80 000 en Dordogne (60 000 strasbourgeois) issues de 17 communes du Bas-Rhin. Le nombre de ces réfugiés et les conditions de l’évacuation, peuvent expliquer les 18 premières secondes du film où on peut distinguer ce qui semble être un article, ou une revue intitulée « sauvons les des horreurs de la guerre » et en dessous « aidez-nous ». Le réalisateur de ce film, Charles-Robert Weiss, faisait partie de la Défense Passive (un organisme constitué de volontaires civils, chargé d’aider les autorités dans l’évacuation de la population vers la Dordogne), ce qui explique comment il a pu capturer les instants qui nous sont montrés dans le film. Sur place il a créé plusieurs centres d’accueil, aidant énormément l’installation de nombreuses familles Alsaciennes. Des familles dont nous pouvons voir un aperçu dans la seconde partie du film avec notamment la présence d’enfants. Il est indéniable que l’évacuation aura marqué le réalisateur, tout comme le rapatriement des réfugiés, ordonné par les Allemands après la reddition française du 22 Juin 1940.<br />
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2- Un retour nécessaire mais plein d’incertitudes :<br />
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Dans la nuit du 25 Juin 1940, le maréchal Pétain, désormais aux commandes de l’Etat, déclare à la radio « Les conditions des vainqueurs sont dures, tous vous allez à nouveau rentrer chez vous ». L’Alsace étant désormais intégrés au Bade Wurtemberg, les Allemands s’empressent de faire rapatrier tous les réfugiés chez eux ; non sans s’occuper d’identifier tous les indésirables (juifs, tziganes, Alsaciens francophiles). En Dordogne, le préfet déclare que chacun des réfugiés est libre de partir ou non. Dans cette situation beaucoup choisissent de rentrer, le plus souvent par crainte pour les biens laisser là-bas ; l’inquiétude liés aux pillages des deux armées est toujours présente, et peut se lire clairement sur de nombreux visages dans le film. On peut noter quand même, un nombre significatif de strasbourgeois qui restent en Dordogne, par peur de l’occupant et du spectre de l’enrôlement obligatoire dans l’armée allemande. Plusieurs d’entre eux s’engageront dans le maquis et formeront de 1944 à 1945, sous André Malraux (1901-1975), la brigade indépendante Alsace-lorraine. En dépit de cela, le rapatriement des alsaciens par les autorités est synonyme d’angoisse chez les évacués, désormais appelés « réfugiés » par les allemands. Une angoisse partagée par le réalisateur, puisqu'il retourne à Strasbourg après l’armistice pour sauver l’affaire familiale de corderie. Concernant l’occupant, s’il accueille les réfugiés avec chants, rafraîchissements, le tout accompagner de l’aide massive de la croix rouge allemande, il ne se prive pas de menacer les réticents au voyage de retour de représailles sur les biens, ou sur les membres de la famille restés en Alsace.<br />
|Bibliographie="Alsace la grande encyclopédie des années de guerre"; sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl; 2009; Saisons d'Alsace; La Nuée Bleue.<br />
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"D'Alsace en Périgord, histoire de l'évacuation en 1939 et 1940"; Catherine et François Schunck ; 2006; Saint-Cyr-sur -Loire; A. Sutton.<br />
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F.Weber
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Alsaciens évacués (0005FH0011)
2019-01-16T00:31:39Z
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|titreCree=Oui<br />
|titre=Alsaciens évacués<br />
|fonds=Weiss<br />
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|dateDebut=061940<br />
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|institution_dorigine=MIRA<br />
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|son=Muet<br />
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|duree=00:00:32<br />
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|droits=MIRA<br />
|realisateurs=Weiss, Robert-Charles<br />
|evenements_filmes_ou_en_lien=Evacuation des alsaciens en Dordogne<br />
|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-01-06<br />
|thematique=War@ Second World War : prewar<br />
|Resume_fr=Le film nous montre dans une première partie des articles et des photos lié à l'évacuation alsacienne, puis les préparatifs du rapatriement de la population après la défaite française de 1940.<br />
|Description_fr=Le film commence sur une femme en train de taper à la machine, puis une séquence où on distingue un gros plan sur des articles qui semblent issues de journaux et de revues. On distingue vaguement un enfant en bas âge sur une image, et un couple d’un homme et une femme sur une autre. La disposition des photographies laisse penser qu’il s’agit de photos familiales. Sur la dernière image montrée, on distingue le couple évoqué précédemment ainsi qu’une pièce, avec une table, des chaises, et un fauteuil. Une salle de séjour sans doute. Il s’agit sûrement d’affaires personnelles, un témoignage d’une vie de famille (peut être celle du réalisateur). On a ensuite un plan fixe avec une séquence où on aperçoit plusieurs civils et quelques militaires qui évitent la caméra en avançant. On distingue clairement des soldats français dans leurs uniformes de 1940 (un vert kaki et le casque Adrian) ce qui nous confirme que nous sommes au début de la guerre. A mesure que le soldat s’avance, on peut voir en arrière-plan des hommes et des femmes transportant de lourds paquetages. Une fois le soldat sortit complètement du champ de la caméra on peut voir clairement un vieil homme tirant péniblement un chariot rempli à ras bord de biens, et il semble aidé par un jeune homme à sa droite. Premiers signes d’une évacuation civile encadrée par l’armée. Ensuite un plan sur un train à l'arrêt avec sur le côté des familles qui attendent avec leurs bagages pour embarquer. Le dernier plan nous montre trois femmes, dont une plus jeune que les autres.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=L’L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le 1er Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le premier Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. Après un voyage long et fastidieux, les réfugiés doivent s’adapter tant bien que mal à leur nouvel environnement, dont les conditions d’accueil sont souvent en dessous des normes. De plus la population locale n’est pas toujours favorable à cette migration forcée.<br />
Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée afin de retirer des zones, désormais sensibles, les derniers civils. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque, laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940, actant la défaite de la France face à l'Allemagne nazie. L’Alsace étant rattachée au Reich à l’issue de la campagne de France, les Allemands exigent le rapatriement de tous les réfugiés Alsaciens.<br />
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Une évacuation programmée : <br />
<br />
L’ordre d’évacuation générale est donné le premier Septembre 1939, soit deux jours avant la déclaration de guerre. Les civils sont priés de quitter leurs foyer, entreprises, commerces ou fermes et se diriger vers les centres de recueil préalablement établi par les communes. Au total, on peut estimer qu’environ 600 000 alsaciens ont été évacués vers l’intérieur du pays, dont 80 000 en Dordogne (60 000 strasbourgeois) issues de 17 communes du Bas-Rhin. Le nombre de ces réfugiés et les conditions de l’évacuation, peuvent expliquer les 18 premières secondes du film où on peut distinguer ce qui semble être un article, ou une revue intitulée « sauvons les des horreurs de la guerre » et en dessous « aidez-nous ». Le réalisateur de ce film, Charles-Robert Weiss, faisait partie de la Défense Passive (un organisme constitué de volontaires civils, chargé d’aider les autorités dans l’évacuation de la population vers la Dordogne), ce qui explique comment il a pu capturer les instants qui nous sont montrés dans le film. Sur place il a créé plusieurs centres d’accueil, aidant énormément l’installation de nombreuses familles Alsaciennes. Des familles dont nous pouvons voir un aperçu dans la seconde partie du film avec notamment la présence d’enfants. Il est indéniable que l’évacuation aura marqué le réalisateur, tout comme le rapatriement des réfugiés, ordonné par les Allemands après la reddition française du 22 Juin 1940.<br />
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2- Un retour nécessaire mais plein d’incertitudes :<br />
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Dans la nuit du 25 Juin 1940, le maréchal Pétain, désormais aux commandes de l’Etat, déclare à la radio « Les conditions des vainqueurs sont dures, tous vous allez à nouveau rentrer chez vous ». L’Alsace étant désormais intégrés au Bade Wurtemberg, les Allemands s’empressent de faire rapatrier tous les réfugiés chez eux ; non sans s’occuper d’identifier tous les indésirables (juifs, tziganes, Alsaciens francophiles). En Dordogne, le préfet déclare que chacun des réfugiés est libre de partir ou non. Dans cette situation beaucoup choisissent de rentrer, le plus souvent par crainte pour les biens laisser là-bas ; l’inquiétude liés aux pillages des deux armées est toujours présente, et peut se lire clairement sur de nombreux visages dans le film. On peut noter quand même, un nombre significatif de strasbourgeois qui restent en Dordogne, par peur de l’occupant et du spectre de l’enrôlement obligatoire dans l’armée allemande. Plusieurs d’entre eux s’engageront dans le maquis et formeront de 1944 à 1945, sous André Malraux (1901-1975), la brigade indépendante Alsace-lorraine. En dépit de cela, le rapatriement des alsaciens par les autorités est synonyme d’angoisse chez les évacués, désormais appelés « réfugiés » par les allemands. Une angoisse partagée par le réalisateur, puisqu'il retourne à Strasbourg après l’armistice pour sauver l’affaire familiale de corderie. Concernant l’occupant, s’il accueille les réfugiés avec chants, rafraîchissements, le tout accompagner de l’aide massive de la croix rouge allemande, il ne se prive pas de menacer les réticents au voyage de retour de représailles sur les biens, ou sur les membres de la famille restés en Alsace.<br />
|Bibliographie="Alsace la grande encyclopédie des années de guerre"; sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl; 2009; Saisons d'Alsace; La Nuée Bleue.<br />
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"D'Alsace en Périgord, histoire de l'évacuation en 1939 et 1940"; Catherine et François Schunck ; 2006; Saint-Cyr-sur -Loire; A. Sutton.<br />
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F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Alsaciens_%C3%A9vacu%C3%A9s_(0005FH0011)&diff=7871
Alsaciens évacués (0005FH0011)
2019-01-16T00:30:30Z
<p>F.Weber : Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire</p>
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<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Oui<br />
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|institution_dorigine=MIRA<br />
|coloration=Couleur<br />
|son=Muet<br />
|timecode=00:00:00<br />
|duree=00:00:32<br />
|genre=Film_amateur<br />
|format_original=8 mm<br />
|droits=MIRA<br />
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|evenements_filmes_ou_en_lien=Evacuation des alsaciens en Dordogne<br />
|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-01-06<br />
|thematique=War@ Second World War : prewar<br />
|Resume_fr=Le film nous montre dans une première partie des articles et des photos lié à l'évacuation alsacienne, puis les préparatifs du rapatriement de la population après la défaite française de 1940.<br />
|Description_fr=Le film commence sur une femme en train de taper à la machine, puis une séquence où on distingue un gros plan sur des articles qui semblent issues de journaux et de revues. On distingue vaguement un enfant en bas âge sur une image, et un couple d’un homme et une femme sur une autre. La disposition des photographies laisse penser qu’il s’agit de photos familiales. Sur la dernière image montrée, on distingue le couple évoqué précédemment ainsi qu’une pièce, avec une table, des chaises, et un fauteuil. Une salle de séjour sans doute. Il s’agit sûrement d’affaires personnelles, un témoignage d’une vie de famille (peut être celle du réalisateur). On a ensuite un plan fixe avec une séquence où on aperçoit plusieurs civils et quelques militaires qui évitent la caméra en avançant. On distingue clairement des soldats français dans leurs uniformes de 1940 (un vert kaki et le casque Adrian) ce qui nous confirme que nous sommes au début de la guerre. A mesure que le soldat s’avance, on peut voir en arrière-plan des hommes et des femmes transportant de lourds paquetages. Une fois le soldat sortit complètement du champ de la caméra on peut voir clairement un vieil homme tirant péniblement un chariot rempli à ras bord de biens, et il semble aidé par un jeune homme à sa droite. Premiers signes d’une évacuation civile encadrée par l’armée. Ensuite un plan sur un train à l'arrêt avec sur le côté des familles qui attendent avec leurs bagages pour embarquer. Le dernier plan nous montre trois femmes, dont une plus jeune que les autres.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=L’L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le 1er Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le premier Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. Après un voyage long et fastidieux, les réfugiés doivent s’adapter tant bien que mal à leur nouvel environnement, dont les conditions d’accueil sont souvent en dessous des normes. De plus la population locale n’est pas toujours favorable à cette migration forcée.<br />
Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée afin de retirer des zones, désormais sensibles, les derniers civils. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque, laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940, actant la défaite de la France face à l'Allemagne nazie. L’Alsace étant rattachée au Reich à l’issue de la campagne de France, les Allemands exigent le rapatriement de tous les réfugiés Alsaciens.<br />
<br />
Une évacuation programmée : <br />
<br />
L’ordre d’évacuation générale est donné le 1er Septembre 1939, soit deux jours avant la déclaration de guerre. Les civils sont priés de quitter leurs foyer, entreprises, commerces ou fermes et se diriger vers les centres de recueil préalablement établi par les communes. Au total, on peut estimer qu’environ 600 000 alsaciens ont été évacués vers l’intérieur du pays, dont 80 000 en Dordogne (60 000 strasbourgeois) issues de 17 communes du Bas-Rhin. Le nombre de ces réfugiés et les conditions de l’évacuation, peuvent expliquer les 18 premières secondes du film où on peut distinguer ce qui semble être un article, ou une revue intitulée « sauvons les des horreurs de la guerre » et en dessous « aidez-nous ». Le réalisateur de ce film, Charles-Robert Weiss, faisait partie de la Défense Passive (un organisme constitué de volontaires civils, chargé d’aider les autorités dans l’évacuation de la population vers la Dordogne), ce qui explique comment il a pu capturer les instants qui nous sont montrés dans le film. Sur place il a créé plusieurs centres d’accueil, aidant énormément l’installation de nombreuses familles Alsaciennes. Des familles dont nous pouvons voir un aperçu dans la seconde partie du film avec notamment la présence d’enfants. Il est indéniable que l’évacuation aura marqué le réalisateur, tout comme le rapatriement des réfugiés, ordonné par les Allemands après la reddition française du 22 Juin 1940.<br />
<br />
<br />
<br />
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2- Un retour nécessaire mais plein d’incertitudes :<br />
<br />
Dans la nuit du 25 Juin 1940, le maréchal Pétain, désormais aux commandes de l’Etat, déclare à la radio « Les conditions des vainqueurs sont dures, tous vous allez à nouveau rentrer chez vous ». L’Alsace étant désormais intégrés au Bade Wurtemberg, les Allemands s’empressent de faire rapatrier tous les réfugiés chez eux ; non sans s’occuper d’identifier tous les indésirables (juifs, tziganes, Alsaciens francophiles). En Dordogne, le préfet déclare que chacun des réfugiés est libre de partir ou non. Dans cette situation beaucoup choisissent de rentrer, le plus souvent par crainte pour les biens laisser là-bas ; l’inquiétude liés aux pillages des deux armées est toujours présente, et peut se lire clairement sur de nombreux visages dans le film. On peut noter quand même, un nombre significatif de strasbourgeois qui restent en Dordogne, par peur de l’occupant et du spectre de l’enrôlement obligatoire dans l’armée allemande. Plusieurs d’entre eux s’engageront dans le maquis et formeront de 1944 à 1945, sous André Malraux (1901-1975), la brigade indépendante Alsace-lorraine. En dépit de cela, le rapatriement des alsaciens par les autorités est synonyme d’angoisse chez les évacués, désormais appelés « réfugiés » par les allemands. Une angoisse partagée par le réalisateur puisqu’il retourne à Strasbourg après l’armistice pour sauver l’affaire familiale de corderie. Concernant l’occupant, s’il accueille les réfugiés avec chants, rafraîchissements, le tout accompagner de l’aide massive de la croix rouge allemande, il ne se prive pas de menacer les réticents au voyage de retour de représailles sur les biens ou sur les membres de la famille restés en Alsace.<br />
|Bibliographie="Alsace la grande encyclopédie des années de guerre"; sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl; 2009; Saisons d'Alsace; La Nuée Bleue.<br />
<br />
"D'Alsace en Périgord, histoire de l'évacuation en 1939 et 1940"; Catherine et François Schunck ; 2006; Saint-Cyr-sur -Loire; A. Sutton.<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Alsaciens_%C3%A9vacu%C3%A9s_(0005FH0011)&diff=7870
Alsaciens évacués (0005FH0011)
2019-01-16T00:29:38Z
<p>F.Weber : Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire</p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Oui<br />
|titre=Alsaciens évacués<br />
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|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-01-06<br />
|thematique=War@ Second World War : prewar<br />
|Resume_fr=Le film nous montre dans une première partie des articles et des photos lié à l'évacuation alsacienne, puis les préparatifs du rapatriement de la population après la défaite française de 1940.<br />
|Description_fr=Le film commence sur une femme en train de taper à la machine, puis une séquence où on distingue un gros plan sur des articles qui semblent issues de journaux et de revues. On distingue vaguement un enfant en bas âge sur une image, et un couple d’un homme et une femme sur une autre. La disposition des photographies laisse penser qu’il s’agit de photos familiales. Sur la dernière image montrée, on distingue le couple évoqué précédemment ainsi qu’une pièce, avec une table, des chaises, et un fauteuil. Une salle de séjour sans doute. Il s’agit sûrement d’affaires personnelles, un témoignage d’une vie de famille (peut être celle du réalisateur). On a ensuite un plan fixe avec une séquence où on aperçoit plusieurs civils et quelques militaires qui évitent la caméra en avançant. On distingue clairement des soldats français dans leurs uniformes de 1940 (un vert kaki et le casque Adrian) ce qui nous confirme que nous sommes au début de la guerre. A mesure que le soldat s’avance, on peut voir en arrière-plan des hommes et des femmes transportant de lourds paquetages. Une fois le soldat sortit complètement du champ de la caméra on peut voir clairement un vieil homme tirant péniblement un chariot rempli à ras bord de biens, et il semble aidé par un jeune homme à sa droite. Premiers signes d’une évacuation civile encadrée par l’armée. Ensuite un plan sur un train à l'arrêt avec sur le côté des familles qui attendent avec leurs bagages pour embarquer. Le dernier plan nous montre trois femmes, dont une plus jeune que les autres.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=L’L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le 1er Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le premier Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. Après un voyage long et fastidieux, les réfugiés doivent s’adapter tant bien que mal à leur nouvel environnement, dont les conditions d’accueil sont souvent en dessous des normes. De plus la population locale n’est pas toujours favorable à cette migration forcée.<br />
Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée afin de retirer des zones, désormais sensibles, les derniers civils. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque, laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940. L’Alsace étant rattachée au Reich à l’issue de la campagne de France, les Allemands exigent le rapatriement de tous les réfugiés Alsaciens.<br />
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Une évacuation programmée : <br />
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L’ordre d’évacuation générale est donné le 1er Septembre 1939, soit deux jours avant la déclaration de guerre. Les civils sont priés de quitter leurs foyer, entreprises, commerces ou fermes et se diriger vers les centres de recueil préalablement établi par les communes. Au total, on peut estimer qu’environ 600 000 alsaciens ont été évacués vers l’intérieur du pays, dont 80 000 en Dordogne (60 000 strasbourgeois) issues de 17 communes du Bas-Rhin. Le nombre de ces réfugiés et les conditions de l’évacuation, peuvent expliquer les 18 premières secondes du film où on peut distinguer ce qui semble être un article, ou une revue intitulée « sauvons les des horreurs de la guerre » et en dessous « aidez-nous ». Le réalisateur de ce film, Charles-Robert Weiss, faisait partie de la Défense Passive (un organisme constitué de volontaires civils, chargé d’aider les autorités dans l’évacuation de la population vers la Dordogne), ce qui explique comment il a pu capturer les instants qui nous sont montrés dans le film. Sur place il a créé plusieurs centres d’accueil, aidant énormément l’installation de nombreuses familles Alsaciennes. Des familles dont nous pouvons voir un aperçu dans la seconde partie du film avec notamment la présence d’enfants. Il est indéniable que l’évacuation aura marqué le réalisateur, tout comme le rapatriement des réfugiés, ordonné par les Allemands après la reddition française du 22 Juin 1940.<br />
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2- Un retour nécessaire mais plein d’incertitudes :<br />
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Dans la nuit du 25 Juin 1940, le maréchal Pétain, désormais aux commandes de l’Etat, déclare à la radio « Les conditions des vainqueurs sont dures, tous vous allez à nouveau rentrer chez vous ». L’Alsace étant désormais intégrés au Bade Wurtemberg, les Allemands s’empressent de faire rapatrier tous les réfugiés chez eux ; non sans s’occuper d’identifier tous les indésirables (juifs, tziganes, Alsaciens francophiles). En Dordogne, le préfet déclare que chacun des réfugiés est libre de partir ou non. Dans cette situation beaucoup choisissent de rentrer, le plus souvent par crainte pour les biens laisser là-bas ; l’inquiétude liés aux pillages des deux armées est toujours présente, et peut se lire clairement sur de nombreux visages dans le film. On peut noter quand même, un nombre significatif de strasbourgeois qui restent en Dordogne, par peur de l’occupant et du spectre de l’enrôlement obligatoire dans l’armée allemande. Plusieurs d’entre eux s’engageront dans le maquis et formeront de 1944 à 1945, sous André Malraux (1901-1975), la brigade indépendante Alsace-lorraine. En dépit de cela, le rapatriement des alsaciens par les autorités est synonyme d’angoisse chez les évacués, désormais appelés « réfugiés » par les allemands. Une angoisse partagée par le réalisateur puisqu’il retourne à Strasbourg après l’armistice pour sauver l’affaire familiale de corderie. Concernant l’occupant, s’il accueille les réfugiés avec chants, rafraîchissements, le tout accompagner de l’aide massive de la croix rouge allemande, il ne se prive pas de menacer les réticents au voyage de retour de représailles sur les biens ou sur les membres de la famille restés en Alsace.<br />
|Bibliographie="Alsace la grande encyclopédie des années de guerre"; sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl; 2009; Saisons d'Alsace; La Nuée Bleue.<br />
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"D'Alsace en Périgord, histoire de l'évacuation en 1939 et 1940"; Catherine et François Schunck ; 2006; Saint-Cyr-sur -Loire; A. Sutton.<br />
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F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Alsaciens_%C3%A9vacu%C3%A9s_(0005FH0011)&diff=7869
Alsaciens évacués (0005FH0011)
2019-01-16T00:27:52Z
<p>F.Weber : Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire</p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Oui<br />
|titre=Alsaciens évacués<br />
|fonds=Weiss<br />
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|genre=Film_amateur<br />
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|realisateurs=Weiss, Robert-Charles<br />
|evenements_filmes_ou_en_lien=Evacuation des alsaciens en Dordogne<br />
|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-01-06<br />
|thematique=War@ Second World War : prewar<br />
|Resume_fr=Le film nous montre dans une première partie des articles et des photos lié à l'évacuation alsacienne, puis les préparatifs du rapatriement de la population après la défaite française de 1940.<br />
|Description_fr=Le film commence sur une femme en train de taper à la machine, puis une séquence où on distingue un gros plan sur des articles qui semblent issues de journaux et de revues. On distingue vaguement un enfant en bas âge sur une image, et un couple d’un homme et une femme sur une autre. La disposition des photographies laisse penser qu’il s’agit de photos familiales. Sur la dernière image montrée, on distingue le couple évoqué précédemment ainsi qu’une pièce, avec une table, des chaises, et un fauteuil. Une salle de séjour sans doute. Il s’agit sûrement d’affaires personnelles, un témoignage d’une vie de famille (peut être celle du réalisateur). On a ensuite un plan fixe avec une séquence où on aperçoit plusieurs civils et quelques militaires qui évitent la caméra en avançant. On distingue clairement des soldats français dans leurs uniformes de 1940 (un vert kaki et le casque Adrian) ce qui nous confirme que nous sommes au début de la guerre. A mesure que le soldat s’avance, on peut voir en arrière-plan des hommes et des femmes transportant de lourds paquetages. Une fois le soldat sortit complètement du champ de la caméra on peut voir clairement un vieil homme tirant péniblement un chariot rempli à ras bord de biens, et il semble aidé par un jeune homme à sa droite. Premiers signes d’une évacuation civile encadrée par l’armée. Ensuite un plan sur un train à l'arrêt avec sur le côté des familles qui attendent avec leurs bagages pour embarquer. Le dernier plan nous montre trois femmes, dont une plus jeune que les autres.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=L’L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le 1er Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le 1er Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. Après un voyage long et fastidieux, les réfugiés doivent s’adapter tant bien que mal à leur nouvel environnement, dont les conditions d’accueil sont souvent en dessous des normes. D’autant que la population locale n’est pas toujours favorable à cette migration forcée.<br />
Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée afin de retirer des zones, désormais sensibles, les derniers civils. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque, laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940 à Rethondes. L’Alsace étant rattachée au Reich à l’issue de la campagne de France, les Allemands exigent le rapatriement de tous les réfugiés Alsaciens.<br />
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Une évacuation programmée : <br />
L’ordre d’évacuation générale est donné le 1er Septembre 1939, soit deux jours avant la déclaration de guerre. Les civils sont priés de quitter leurs foyer, entreprises, commerces ou fermes et se diriger vers les centres de recueil préalablement établi par les communes. Au total, on peut estimer qu’environ 600 000 alsaciens ont été évacués vers l’intérieur du pays, dont 80 000 en Dordogne (60 000 strasbourgeois) issues de 17 communes du Bas-Rhin. Le nombre de ces réfugiés et les conditions de l’évacuation, peuvent expliquer les 18 premières secondes du film où on peut distinguer ce qui semble être un article, ou une revue intitulée « sauvons les des horreurs de la guerre » et en dessous « aidez-nous ». Le réalisateur de ce film, Charles-Robert Weiss, faisait partie de la Défense Passive (un organisme constitué de volontaires civils, chargé d’aider les autorités dans l’évacuation de la population vers la Dordogne), ce qui explique comment il a pu capturer les instants qui nous sont montrés dans le film. Sur place il a créé plusieurs centres d’accueil, aidant énormément l’installation de nombreuses familles Alsaciennes. Des familles dont nous pouvons voir un aperçu dans la seconde partie du film avec notamment la présence d’enfants. Il est indéniable que l’évacuation aura marqué le réalisateur, tout comme le rapatriement des réfugiés, ordonné par les Allemands après la reddition française du 22 Juin 1940.<br />
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2- Un retour nécessaire mais plein d’incertitudes :<br />
Dans la nuit du 25 Juin 1940, le maréchal Pétain, désormais aux commandes de l’Etat, déclare à la radio « Les conditions des vainqueurs sont dures, tous vous allez à nouveau rentrer chez vous ». L’Alsace étant désormais intégrés au Bade Wurtemberg, les Allemands s’empressent de faire rapatrier tous les réfugiés chez eux ; non sans s’occuper d’identifier tous les indésirables (juifs, tziganes, Alsaciens francophiles). En Dordogne, le préfet déclare que chacun des réfugiés est libre de partir ou non. Dans cette situation beaucoup choisissent de rentrer, le plus souvent par crainte pour les biens laisser là-bas ; l’inquiétude liés aux pillages des deux armées est toujours présente, et peut se lire clairement sur de nombreux visages dans le film. On peut noter quand même, un nombre significatif de strasbourgeois qui restent en Dordogne, par peur de l’occupant et du spectre de l’enrôlement obligatoire dans l’armée allemande. Plusieurs d’entre eux s’engageront dans le maquis et formeront de 1944 à 1945, sous André Malraux (1901-1975), la brigade indépendante Alsace-lorraine. En dépit de cela, le rapatriement des alsaciens par les autorités est synonyme d’angoisse chez les évacués, désormais appelés « réfugiés » par les allemands. Une angoisse partagée par le réalisateur puisqu’il retourne à Strasbourg après l’armistice pour sauver l’affaire familiale de corderie. Concernant l’occupant, s’il accueille les réfugiés avec chants, rafraîchissements, le tout accompagner de l’aide massive de la croix rouge allemande, il ne se prive pas de menacer les réticents au voyage de retour de représailles sur les biens ou sur les membres de la famille restés en Alsace.<br />
évacuation de l’Alsace est initiée dès le 1er Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des<br />
|Bibliographie="Alsace la grande encyclopédie des années de guerre"; sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl; 2009; Saisons d'Alsace; La Nuée Bleue.<br />
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"D'Alsace en Périgord, histoire de l'évacuation en 1939 et 1940"; Catherine et François Schunck ; 2006; Saint-Cyr-sur -Loire; A. Sutton.<br />
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F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Alsaciens_%C3%A9vacu%C3%A9s_(0005FH0011)&diff=7868
Alsaciens évacués (0005FH0011)
2019-01-16T00:26:46Z
<p>F.Weber : Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire</p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Oui<br />
|titre=Alsaciens évacués<br />
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|realisateurs=Weiss, Robert-Charles<br />
|evenements_filmes_ou_en_lien=Evacuation des alsaciens en Dordogne<br />
|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-01-06<br />
|thematique=War@ Second World War : prewar<br />
|Resume_fr=Le film nous montre dans une première partie des articles et des photos lié à l'évacuation alsacienne, puis les préparatifs du rapatriement de la population après la défaite française de 1940.<br />
|Description_fr=Le film commence sur une femme en train de taper à la machine, puis une séquence où on distingue un gros plan sur des articles qui semblent issues de journaux et de revues. On distingue vaguement un enfant en bas âge sur une image, et un couple d’un homme et une femme sur une autre. La disposition des photographies laisse penser qu’il s’agit de photos familiales. Sur la dernière image montrée, on distingue le couple évoqué précédemment ainsi qu’une pièce, avec une table, des chaises, et un fauteuil. Une salle de séjour sans doute. Il s’agit sûrement d’affaires personnelles, un témoignage d’une vie de famille (peut être celle du réalisateur). On a ensuite un plan fixe avec une séquence où on aperçoit plusieurs civils et quelques militaires qui évitent la caméra en avançant. On distingue clairement des soldats français dans leurs uniformes de 1940 (un vert kaki et le casque Adrian) ce qui nous confirme que nous sommes au début de la guerre. A mesure que le soldat s’avance, on peut voir en arrière-plan des hommes et des femmes transportant de lourds paquetages. Une fois le soldat sortit complètement du champ de la caméra on peut voir clairement un vieil homme tirant péniblement un chariot rempli à ras bord de biens, et il semble aidé par un jeune homme à sa droite. Premiers signes d’une évacuation civile encadrée par l’armée. Ensuite un plan sur un train à l'arrêt avec sur le côté des familles qui attendent avec leurs bagages pour embarquer. Le dernier plan nous montre trois femmes, dont une plus jeune que les autres.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le 1er Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. L'objectif de l'état major est d'éloigner les populations résidant dans l'avant du front entre l’ordre de mobilisation général le 1er Septembre à 11 heures et celui de la déclaration de guerre le 3 Septembre à 17 heures. Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée; 33 000 alsaciens supplémentaires sont déplacés. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940 à Rethondes. Dans les termes de cette reddition figure la clause stipulant que l’Alsace devient un territoire allemand ; de ce fait les alsaciens évacués et déplacés dans différents endroits de France, doivent rentrer dans leur région, désormais annexée et ce dès la fin du mois de Juin 1940. <br />
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1- Une évacuation programmée :<br />
<br />
L’idée d’une évacuation des population alsaciennes et mosellanes pour faire face à une attaque germanique est dans les craintes françaises depuis la reconquête de la région en 1919. La montée du parti nazi à partir de 1930 et l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933 renforce le sentiment d’insécurité à la frontière ; le 18 Juin 1935 le premier document relatant d’un plan d’évacuation des civils est écrit. Dans cette optique, le projet de la ligne Maginot revêt non seulement un objectif défensif mais également un moyen de sécuriser convenablement, pour l’état-major, les populations qui vivent sur de potentielles futures zones d’affrontements. L’ordre d’évacuation générale est donné le 1er Septembre 1939, soit deux jours avant la déclaration de guerre. Les civils sont priés de quitter leurs foyer, entreprises, commerces ou fermes et se diriger vers les centres de recueil préalablement établi par les communes. Commence alors pour ces gens un long voyage loin de chez eux, de leurs coutumes, de leurs habitudes, de leurs repères sociaux. Un mal du pays s’installe, et s’accentue avec les rumeurs de pillages et de dégradations dans les villages abandonnés d’Alsace ; ce qui poussera une partie des réfugiés à tenter de revenir malgré l’interdiction des autorités françaises. Au total, on peut estimer qu’environ 600 000 alsaciens ont été évacués vers l’intérieur du pays, dont 80 000 en Dordogne (60 000 strasbourgeois) issues de 17 communes du Bas-Rhin. Le nombre de ces réfugiés et les conditions de l’évacuation, peuvent expliquer les 18 premières secondes du film où on peut distinguer ce qui semble être un article, ou une revue intitulée « sauvons les des horreurs de la guerre » et en dessous « aidez-nous ». Une écriture en écho à l’intention du réalisateur qui film cette séquence par un mouvement dirigé vers le bas, avec une vitesse réduite, de façon que le spectateur puisse lire et distinguer les autres images. On distingue vaguement un enfant en bas âge sur une image, et un couple d’un homme et une femme sur une autre. La disposition des photographies laisse penser qu’il s’agit de photos familiales. Sur la dernière image montrée, on distingue le couple évoqué précédemment ainsi qu’une pièce, avec une table, des chaises, et un fauteuil. Une salle de séjour sans doute. Il s’agit sûrement d’affaires personnelles, un témoignage d’une vie de famille (peut être celle du réalisateur). Il est indéniable que l’évacuation aura marqué le réalisateur, tout comme le rapatriement des réfugiés, ordonné par les Allemands après la reddition française du 22 Juin 1940.<br />
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2- Un retour nécessaire mais plein d’incertitudes :<br />
<br />
Dans la nuit du 25 Juin 1940, le maréchal Pétain, désormais aux commandes de l’Etat, déclare à la radio « Les conditions des vainqueurs sont dures, tous vous allez à nouveau rentrer chez vous ». L’Alsace étant désormais intégrés aux frontières du Reich, les Allemands s’empressent de faire rapatrier tous les réfugiés chez eux ; non sans s’occuper d’identifier tous les indésirables (juifs, tziganes, Alsaciens francophiles). En Dordogne, le préfet déclare que chacun des réfugiés est libre de partir ou non. Dans cette situation beaucoup choisissent de rentrer, le plus souvent par crainte pour les biens laisser là-bas ; l’inquiétude liés aux pillages des deux armées est toujours présente. On peut noter quand même, un nombre significatif de strasbourgeois qui restent en Dordogne, par peur de l’occupant et du spectre de l’enrôlement obligatoire dans l’armée allemande. Plusieurs d’entre eux s’engageront dans le maquis et formeront de 1944 à 1945, sous André Malraux (1901-1975), la brigade indépendante Alsace-lorraine. En dépit de cela, le rapatriement des alsaciens par les autorités est synonyme d’angoisse chez les évacués, désormais appelés « réfugiés » par les allemands. Concernant l’occupant, s’il accueille les réfugiés avec chants, rafraîchissements, aide massive de la croix rouge allemande, il ne se prive pas de menacer les réticents au voyage de retour de représailles sur les biens ou sur les membres de la famille restés en Alsace.<br />
|Bibliographie="Alsace la grande encyclopédie des années de guerre"; sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl; 2009; Saisons d'Alsace; La Nuée Bleue.<br />
<br />
"D'Alsace en Périgord, histoire de l'évacuation en 1939 et 1940"; Catherine et François Schunck ; 2006; Saint-Cyr-sur -Loire; A. Sutton.<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Alsaciens_%C3%A9vacu%C3%A9s_(0005FH0011)&diff=7867
Alsaciens évacués (0005FH0011)
2019-01-16T00:26:25Z
<p>F.Weber : Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire</p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Oui<br />
|titre=Alsaciens évacués<br />
|fonds=Weiss<br />
|idSupport=0005FH0011<br />
|dateDebut=061940<br />
|video=0005FH0011_3<br />
|institution_dorigine=MIRA<br />
|coloration=Couleur<br />
|son=Muet<br />
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|duree=00:00:32<br />
|genre=Film_amateur<br />
|format_original=8 mm<br />
|droits=MIRA<br />
|realisateurs=Weiss, Robert-Charles<br />
|evenements_filmes_ou_en_lien=Evacuation des alsaciens en Dordogne<br />
|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-01-06<br />
|thematique=War@ Second World War : prewar<br />
|Resume_fr=Le film nous montre dans une première partie des articles et des photos lié à l'évacuation alsacienne, puis les préparatifs du rapatriement de la population après la défaite française de 1940.<br />
|Description_fr=Le film commence sur une femme en train de taper à la machine, puis une séquence de gros plans sur des articles issues de journaux et de revues. On a ensuite un plan fixe avec une séquence où on aperçoit beaucoup de civils et quelques militaires qui évitent la caméra en avançant. Ensuite un plan sur un train à l'arrêt avec sur le côté des familles qui attendent avec leurs bagages pour embarquer. Le plan suivant nous montre trois femmes, dont une plus jeune que les autres.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le 1er Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. L'objectif de l'état major est d'éloigner les populations résidant dans l'avant du front entre l’ordre de mobilisation général le 1er Septembre à 11 heures et celui de la déclaration de guerre le 3 Septembre à 17 heures. Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée; 33 000 alsaciens supplémentaires sont déplacés. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940 à Rethondes. Dans les termes de cette reddition figure la clause stipulant que l’Alsace devient un territoire allemand ; de ce fait les alsaciens évacués et déplacés dans différents endroits de France, doivent rentrer dans leur région, désormais annexée et ce dès la fin du mois de Juin 1940. <br />
<br />
1- Une évacuation programmée :<br />
<br />
L’idée d’une évacuation des population alsaciennes et mosellanes pour faire face à une attaque germanique est dans les craintes françaises depuis la reconquête de la région en 1919. La montée du parti nazi à partir de 1930 et l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933 renforce le sentiment d’insécurité à la frontière ; le 18 Juin 1935 le premier document relatant d’un plan d’évacuation des civils est écrit. Dans cette optique, le projet de la ligne Maginot revêt non seulement un objectif défensif mais également un moyen de sécuriser convenablement, pour l’état-major, les populations qui vivent sur de potentielles futures zones d’affrontements. L’ordre d’évacuation générale est donné le 1er Septembre 1939, soit deux jours avant la déclaration de guerre. Les civils sont priés de quitter leurs foyer, entreprises, commerces ou fermes et se diriger vers les centres de recueil préalablement établi par les communes. Commence alors pour ces gens un long voyage loin de chez eux, de leurs coutumes, de leurs habitudes, de leurs repères sociaux. Un mal du pays s’installe, et s’accentue avec les rumeurs de pillages et de dégradations dans les villages abandonnés d’Alsace ; ce qui poussera une partie des réfugiés à tenter de revenir malgré l’interdiction des autorités françaises. Au total, on peut estimer qu’environ 600 000 alsaciens ont été évacués vers l’intérieur du pays, dont 80 000 en Dordogne (60 000 strasbourgeois) issues de 17 communes du Bas-Rhin. Le nombre de ces réfugiés et les conditions de l’évacuation, peuvent expliquer les 18 premières secondes du film où on peut distinguer ce qui semble être un article, ou une revue intitulée « sauvons les des horreurs de la guerre » et en dessous « aidez-nous ». Une écriture en écho à l’intention du réalisateur qui film cette séquence par un mouvement dirigé vers le bas, avec une vitesse réduite, de façon que le spectateur puisse lire et distinguer les autres images. On distingue vaguement un enfant en bas âge sur une image, et un couple d’un homme et une femme sur une autre. La disposition des photographies laisse penser qu’il s’agit de photos familiales. Sur la dernière image montrée, on distingue le couple évoqué précédemment ainsi qu’une pièce, avec une table, des chaises, et un fauteuil. Une salle de séjour sans doute. Il s’agit sûrement d’affaires personnelles, un témoignage d’une vie de famille (peut être celle du réalisateur). Il est indéniable que l’évacuation aura marqué le réalisateur, tout comme le rapatriement des réfugiés, ordonné par les Allemands après la reddition française du 22 Juin 1940.<br />
<br />
2- Un retour nécessaire mais plein d’incertitudes :<br />
<br />
Dans la nuit du 25 Juin 1940, le maréchal Pétain, désormais aux commandes de l’Etat, déclare à la radio « Les conditions des vainqueurs sont dures, tous vous allez à nouveau rentrer chez vous ». L’Alsace étant désormais intégrés aux frontières du Reich, les Allemands s’empressent de faire rapatrier tous les réfugiés chez eux ; non sans s’occuper d’identifier tous les indésirables (juifs, tziganes, Alsaciens francophiles). En Dordogne, le préfet déclare que chacun des réfugiés est libre de partir ou non. Dans cette situation beaucoup choisissent de rentrer, le plus souvent par crainte pour les biens laisser là-bas ; l’inquiétude liés aux pillages des deux armées est toujours présente. On peut noter quand même, un nombre significatif de strasbourgeois qui restent en Dordogne, par peur de l’occupant et du spectre de l’enrôlement obligatoire dans l’armée allemande. Plusieurs d’entre eux s’engageront dans le maquis et formeront de 1944 à 1945, sous André Malraux (1901-1975), la brigade indépendante Alsace-lorraine. En dépit de cela, le rapatriement des alsaciens par les autorités est synonyme d’angoisse chez les évacués, désormais appelés « réfugiés » par les allemands. Concernant l’occupant, s’il accueille les réfugiés avec chants, rafraîchissements, aide massive de la croix rouge allemande, il ne se prive pas de menacer les réticents au voyage de retour de représailles sur les biens ou sur les membres de la famille restés en Alsace.<br />
|Bibliographie="Alsace la grande encyclopédie des années de guerre"; sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl; 2009; Saisons d'Alsace; La Nuée Bleue.<br />
<br />
"D'Alsace en Périgord, histoire de l'évacuation en 1939 et 1940"; Catherine et François Schunck ; 2006; Saint-Cyr-sur -Loire; A. Sutton.<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Alsaciens_%C3%A9vacu%C3%A9s_(0005FH0011)&diff=7866
Alsaciens évacués (0005FH0011)
2019-01-15T21:28:57Z
<p>F.Weber : Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire</p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Oui<br />
|titre=Alsaciens évacués<br />
|fonds=Weiss<br />
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|realisateurs=Weiss, Robert-Charles<br />
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|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-01-06<br />
|thematique=War@ Second World War : prewar<br />
|Resume_fr=Le film nous montre des articles relatant de l'exode alsacien et les préparatifs du rapatriements des Alsaciens de la Dordogne à l'Alsace suite à la victoire allemande de Juin 1940.<br />
|Description_fr=Le film commence sur une femme en train de taper à la machine, puis une séquence de gros plans sur des articles issues de journaux et de revues. On a ensuite un plan fixe avec une séquence où on aperçoit beaucoup de civils et quelques militaires qui évitent la caméra en avançant. Ensuite un plan sur un train à l'arrêt avec sur le côté des familles qui attendent avec leurs bagages pour embarquer. Le plan suivant nous montre trois femmes, dont une plus jeune que les autres.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le 1er Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. L'objectif de l'état major est d'éloigner les populations résidant dans l'avant du front entre l’ordre de mobilisation général le 1er Septembre à 11 heures et celui de la déclaration de guerre le 3 Septembre à 17 heures. Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée; 33 000 alsaciens supplémentaires sont déplacés. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940 à Rethondes. Dans les termes de cette reddition figure la clause stipulant que l’Alsace devient un territoire allemand ; de ce fait les alsaciens évacués et déplacés dans différents endroits de France, doivent rentrer dans leur région, désormais annexée et ce dès la fin du mois de Juin 1940. <br />
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1- Une évacuation programmée :<br />
<br />
L’idée d’une évacuation des population alsaciennes et mosellanes pour faire face à une attaque germanique est dans les craintes françaises depuis la reconquête de la région en 1919. La montée du parti nazi à partir de 1930 et l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933 renforce le sentiment d’insécurité à la frontière ; le 18 Juin 1935 le premier document relatant d’un plan d’évacuation des civils est écrit. Dans cette optique, le projet de la ligne Maginot revêt non seulement un objectif défensif mais également un moyen de sécuriser convenablement, pour l’état-major, les populations qui vivent sur de potentielles futures zones d’affrontements. L’ordre d’évacuation générale est donné le 1er Septembre 1939, soit deux jours avant la déclaration de guerre. Les civils sont priés de quitter leurs foyer, entreprises, commerces ou fermes et se diriger vers les centres de recueil préalablement établi par les communes. Commence alors pour ces gens un long voyage loin de chez eux, de leurs coutumes, de leurs habitudes, de leurs repères sociaux. Un mal du pays s’installe, et s’accentue avec les rumeurs de pillages et de dégradations dans les villages abandonnés d’Alsace ; ce qui poussera une partie des réfugiés à tenter de revenir malgré l’interdiction des autorités françaises. Au total, on peut estimer qu’environ 600 000 alsaciens ont été évacués vers l’intérieur du pays, dont 80 000 en Dordogne (60 000 strasbourgeois) issues de 17 communes du Bas-Rhin. Le nombre de ces réfugiés et les conditions de l’évacuation, peuvent expliquer les 18 premières secondes du film où on peut distinguer ce qui semble être un article, ou une revue intitulée « sauvons les des horreurs de la guerre » et en dessous « aidez-nous ». Une écriture en écho à l’intention du réalisateur qui film cette séquence par un mouvement dirigé vers le bas, avec une vitesse réduite, de façon que le spectateur puisse lire et distinguer les autres images. On distingue vaguement un enfant en bas âge sur une image, et un couple d’un homme et une femme sur une autre. La disposition des photographies laisse penser qu’il s’agit de photos familiales. Sur la dernière image montrée, on distingue le couple évoqué précédemment ainsi qu’une pièce, avec une table, des chaises, et un fauteuil. Une salle de séjour sans doute. Il s’agit sûrement d’affaires personnelles, un témoignage d’une vie de famille (peut être celle du réalisateur). Il est indéniable que l’évacuation aura marqué le réalisateur, tout comme le rapatriement des réfugiés, ordonné par les Allemands après la reddition française du 22 Juin 1940.<br />
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2- Un retour nécessaire mais plein d’incertitudes :<br />
<br />
Dans la nuit du 25 Juin 1940, le maréchal Pétain, désormais aux commandes de l’Etat, déclare à la radio « Les conditions des vainqueurs sont dures, tous vous allez à nouveau rentrer chez vous ». L’Alsace étant désormais intégrés aux frontières du Reich, les Allemands s’empressent de faire rapatrier tous les réfugiés chez eux ; non sans s’occuper d’identifier tous les indésirables (juifs, tziganes, Alsaciens francophiles). En Dordogne, le préfet déclare que chacun des réfugiés est libre de partir ou non. Dans cette situation beaucoup choisissent de rentrer, le plus souvent par crainte pour les biens laisser là-bas ; l’inquiétude liés aux pillages des deux armées est toujours présente. On peut noter quand même, un nombre significatif de strasbourgeois qui restent en Dordogne, par peur de l’occupant et du spectre de l’enrôlement obligatoire dans l’armée allemande. Plusieurs d’entre eux s’engageront dans le maquis et formeront de 1944 à 1945, sous André Malraux (1901-1975), la brigade indépendante Alsace-lorraine. En dépit de cela, le rapatriement des alsaciens par les autorités est synonyme d’angoisse chez les évacués, désormais appelés « réfugiés » par les allemands. Concernant l’occupant, s’il accueille les réfugiés avec chants, rafraîchissements, aide massive de la croix rouge allemande, il ne se prive pas de menacer les réticents au voyage de retour de représailles sur les biens ou sur les membres de la famille restés en Alsace.<br />
|Bibliographie="Alsace la grande encyclopédie des années de guerre"; sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl; 2009; Saisons d'Alsace; La Nuée Bleue.<br />
<br />
"D'Alsace en Périgord, histoire de l'évacuation en 1939 et 1940"; Catherine et François Schunck ; 2006; Saint-Cyr-sur -Loire; A. Sutton.<br />
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F.Weber
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Alsaciens évacués (0005FH0011)
2019-01-15T21:25:50Z
<p>F.Weber : Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire</p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Oui<br />
|titre=Alsaciens évacués<br />
|fonds=Weiss<br />
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|evenements_filmes_ou_en_lien=Evacuation des alsaciens en Dordogne<br />
|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-01-06<br />
|thematique=War@ Second World War : prewar<br />
|Resume_fr=Le film nous montre des articles relatant de l'exode alsacien et les préparatifs du rapatriements des Alsaciens de la Dordogne à l'Alsace suite à la victoire allemande de Juin 1940.<br />
|Description_fr=Début sur une femme en train de taper à la machine, puis une séquence de gros plans sur des articles issues de journaux et de revues. Plan fixe sur la séquence suivante où on aperçoit beaucoup de civils et quelques militaires qui évitent la caméra en avançant. Plan sur un train à l'arrêt avec sur le côté des familles qui attendent avec leurs bagages pour embarquer. Plan sur trois femmes, dont une plus jeune que les autres.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le 1er Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. L'objectif de l'état major est d'éloigner les populations résidant dans l'avant du front entre l’ordre de mobilisation général le 1er Septembre à 11 heures et celui de la déclaration de guerre le 3 Septembre à 17 heures. Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée; 33 000 alsaciens supplémentaires sont déplacés. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940 à Rethondes. Dans les termes de cette reddition figure la clause stipulant que l’Alsace devient un territoire allemand ; de ce fait les alsaciens évacués et déplacés dans différents endroits de France, doivent rentrer dans leur région, désormais annexée et ce dès la fin du mois de Juin 1940. <br />
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1- Une évacuation programmée :<br />
<br />
L’idée d’une évacuation des population alsaciennes et mosellanes pour faire face à une attaque germanique est dans les craintes françaises depuis la reconquête de la région en 1919. La montée du parti nazi à partir de 1930 et l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933 renforce le sentiment d’insécurité à la frontière ; le 18 Juin 1935 le premier document relatant d’un plan d’évacuation des civils est écrit. Dans cette optique, le projet de la ligne Maginot revêt non seulement un objectif défensif mais également un moyen de sécuriser convenablement, pour l’état-major, les populations qui vivent sur de potentielles futures zones d’affrontements. L’ordre d’évacuation générale est donné le 1er Septembre 1939, soit deux jours avant la déclaration de guerre. Les civils sont priés de quitter leurs foyer, entreprises, commerces ou fermes et se diriger vers les centres de recueil préalablement établi par les communes. Commence alors pour ces gens un long voyage loin de chez eux, de leurs coutumes, de leurs habitudes, de leurs repères sociaux. Un mal du pays s’installe, et s’accentue avec les rumeurs de pillages et de dégradations dans les villages abandonnés d’Alsace ; ce qui poussera une partie des réfugiés à tenter de revenir malgré l’interdiction des autorités françaises. Au total, on peut estimer qu’environ 600 000 alsaciens ont été évacués vers l’intérieur du pays, dont 80 000 en Dordogne (60 000 strasbourgeois) issues de 17 communes du Bas-Rhin. Le nombre de ces réfugiés et les conditions de l’évacuation, peuvent expliquer les 18 premières secondes du film où on peut distinguer ce qui semble être un article, ou une revue intitulée « sauvons les des horreurs de la guerre » et en dessous « aidez-nous ». Une écriture en écho à l’intention du réalisateur qui film cette séquence par un mouvement dirigé vers le bas, avec une vitesse réduite, de façon que le spectateur puisse lire et distinguer les autres images. On distingue vaguement un enfant en bas âge sur une image, et un couple d’un homme et une femme sur une autre. La disposition des photographies laisse penser qu’il s’agit de photos familiales. Sur la dernière image montrée, on distingue le couple évoqué précédemment ainsi qu’une pièce, avec une table, des chaises, et un fauteuil. Une salle de séjour sans doute. Il s’agit sûrement d’affaires personnelles, un témoignage d’une vie de famille (peut être celle du réalisateur). Il est indéniable que l’évacuation aura marqué le réalisateur, tout comme le rapatriement des réfugiés, ordonné par les Allemands après la reddition française du 22 Juin 1940.<br />
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2- Un retour nécessaire mais plein d’incertitudes :<br />
<br />
Dans la nuit du 25 Juin 1940, le maréchal Pétain, désormais aux commandes de l’Etat, déclare à la radio « Les conditions des vainqueurs sont dures, tous vous allez à nouveau rentrer chez vous ». L’Alsace étant désormais intégrés aux frontières du Reich, les Allemands s’empressent de faire rapatrier tous les réfugiés chez eux ; non sans s’occuper d’identifier tous les indésirables (juifs, tziganes, Alsaciens francophiles). En Dordogne, le préfet déclare que chacun des réfugiés est libre de partir ou non. Dans cette situation beaucoup choisissent de rentrer, le plus souvent par crainte pour les biens laisser là-bas ; l’inquiétude liés aux pillages des deux armées est toujours présente. On peut noter quand même, un nombre significatif de strasbourgeois qui restent en Dordogne, par peur de l’occupant et du spectre de l’enrôlement obligatoire dans l’armée allemande. Plusieurs d’entre eux s’engageront dans le maquis et formeront de 1944 à 1945, sous André Malraux (1901-1975), la brigade indépendante Alsace-lorraine. En dépit de cela, le rapatriement des alsaciens par les autorités est synonyme d’angoisse chez les évacués, désormais appelés « réfugiés » par les allemands. Concernant l’occupant, s’il accueille les réfugiés avec chants, rafraîchissements, aide massive de la croix rouge allemande, il ne se prive pas de menacer les réticents au voyage de retour de représailles sur les biens ou sur les membres de la famille restés en Alsace.<br />
|Bibliographie="Alsace la grande encyclopédie des années de guerre"; sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl; 2009; Saisons d'Alsace; La Nuée Bleue.<br />
<br />
"D'Alsace en Périgord, histoire de l'évacuation en 1939 et 1940"; Catherine et François Schunck ; 2006; Saint-Cyr-sur -Loire; A. Sutton.<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Strasbourg_%C3%A9vacu%C3%A9e_(0005FH0011)&diff=7786
Strasbourg évacuée (0005FH0011)
2019-01-11T00:01:09Z
<p>F.Weber : Modifié automatiquement depuis la page Bas:Strasbourg évacuée -2(0005FH0011).</p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Oui<br />
|titre=Strasbourg évacuée -2<br />
|fonds=Weiss<br />
|idSupport=0005FH0011<br />
|dateDebut=1940<br />
|dateFin=1945<br />
|video=0005FH0011_4<br />
|institution_dorigine=MIRA<br />
|coloration=NB_et_couleur<br />
|son=Muet<br />
|timecode=00:00:00<br />
|duree=00:10:21<br />
|genre=Film_amateur<br />
|format_original=8 mm<br />
|droits=MIRA<br />
|realisateurs=Weiss, Robert-Charles<br />
|evenements_filmes_ou_en_lien=Evacuation de Starsbourg; Occupation de Starsbourg, Juillet 1940<br />
|lieux_ou_monuments=Place Kléber; Place Homme de Fer; Avenue des Vosges; Boulevard Clémenceau; Rue du 22 Novembre; Pont du Rhin; Place de l'Université<br />
|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-01-11<br />
|lieuTournage=48.58189, 7.75103<br />
|thematique=Second World War : German occupation - Annexation of Alsace<br />
|Resume_fr=Le film nous présente la ville de Strasbourg évacuée en 1940. On peut distinguer deux parties. La première partie se concentre la ville en elle-même pour montrer son aspect de ville fantôme et les précautions prises pour faire face à la guerre avec la protection des monuments, comme la cathédrale. La seconde partie nous montre les dégâts dû à la guerre et les allemands qui s'affairent à reconstruire les infrastructures et qui dans le même temps modifie déjà le paysage alsacien par le retrait des symboles français.<br />
|Description_fr=Le film commence par un plan de l’Avenue des Vosges, puis du Boulevard Clémenceau et après au niveau de la rue du 22 Novembre dont on peut constater qu’ils sont complètement vides. Ensuite un plan sur l’entrée de la cathédrale où l’on peut distinguer les protections mises en place pour protéger le monument des destructions à venir. Ensuite on a une succession de plans sur la place Homme de Fer et au niveau de l’avenue de la Paix où le cameraman se déplace, il en profite d’ailleurs pour filmer un des magasins Weiss ; on peut supposer qu’il utilise une voiture ou un tramway. Le plan suivant nous amène place Kléber, sur le monument. On une succession de plans sur la même place avec à chaque fois un plan de plus en plus large. On peut remarquer qu’il y a plus de monde, dont deux soldats qui passe en marchant au premier plan.<br />
Dans les plans suivants on constate le changement de saison, car on distingue de la verdure, ce qui nous fait penser que nous sommes peut-être après l’armistice du 22 Juin. Le plan suivant nous montre des travaux en cours sur un monument place de l’université. Ensuite un plan sur le fleuve où on peut distinguer un pont de fortune, surement construit par le génie militaire allemand. On a une succession de plans sur les ponts de Strasbourg endommagés dont le Pont du Rhin qui est détruit ; les dégâts rendent de ce fait la circulation fluviale impraticable. Plan sur une deuxième corderie Weiss. La dernière séquence nous montre le système que les allemands ont installé place Kléber pour enlever la statue de la renommée Karl-Roos Platz.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=Le 3 Septembre 1939, à la suite de l’entrée des troupes allemandes en Pologne, la France déclare la guerre à l’Allemagne nazie. L’Alsace est déclarée « zone de guerre » <br />
Le 3 Septembre 1939, à la suite de l’entrée des troupes allemandes en Pologne, la France déclare la guerre à l’Allemagne nazie. L’Alsace est déclarée « zone de guerre » et sa population doit être évacuée vers l’arrière-pays (en Dordogne notamment). Une première évacuation survient en 1939 puis une autre au cours de l’année 1940. Au total, ce sont 700 000 alsaciens qui sont déplacés, dont 60 000 Strasbourgeois. La ville devient une ville fantôme, presque déserte, ne comptant encore que les militaires et les civils qui ont une utilité à l’effort de guerre (par exemple dans la protection des monuments). En Mai 1940, les Allemands lancent leur offensive à l’Ouest et l’emportent sur la France en 1 mois. L’Alsace est rattachée au Reich, et les habitants sont priés de revenir sous peine de représailles sur les familles et les biens laissés sur place. Dans le même temps les Allemands, aidés par des civils s'emploient à remettre en état les infrastructures détruites par les combats. Le film présenté nous offre un regard sur cette situation à travers des images couleurs.<br />
<br />
Évacuation et protection :<br />
<br />
Comme il est possible de le constater dans le film, Strasbourg en cette année 1940 est une ville fantôme. Les rues sont vides ou, en tout cas, très peu fréquentées. La population Strasbourgeoise ayant été évacuée d’abord lors de l’évacuation de Septembre 1939 puis au cours de celle du moi de Mai 1940, les seuls habitants de la ville sont donc soit des militaires ou des civils utiles à l’effort de guerre français ; le cameraman se déplace dans un véhicule lors de plusieurs séquences ce qui prouve le maintient de certains services dont les transports publics. L’évacuation de la ville s’accompagne également de mesures de protection des bâtiments, comme nous pouvons le voir dans le film avec la cathédrale de Strasbourg. Mais nous pouvons également remarquer que les protections ne sont pas installées sur tous les bâtiments. Périodiquement le film pourrait avoir été réaliser en Juillet 1940 (donc après la capitulation de la France) ; à 55 secondes on peut distinguer deux soldats allemands qui marchent tranquillement, ce qui confirme que nous sommes après l’armistice. Le cameraman, Charles-Robert Weiss, était membre de la Défense passive lors de l’évacuation des alsaciens vers la Dordogne et quinze autres départements. Sa présence à Strasbourg à ce moment est liée à son inquiétude de voir l’affaire familiale Weiss (qui consiste en plusieurs échoppes de corderie que l’on distingue dans le film) réquisitionnée par les Allemands. <br />
<br />
Nouvelle annexion :<br />
<br />
Bien que l’adhésion de l’Alsace-Moselle ne figure pas sur l’armistice imposée à la France le 22 Juin 1940 à Rethondes, cette dernière redevient allemande et est rattachée au Bade-Wurtemberg. La première décision du Reich est d’ordonner le rapatriement des réfugiés Alsaciens et de reconstruire les infrastructures endommagées par la guerre. C’est ce que nous pouvons distinguer dans le film où le génie militaire allemand aide les civils à la reconstruction. On peut remarquer à 1 minute 58 du film, un camion portant les initiales « O.T » pour « Organisation Todt », une composante de l’armée allemande, habilitée à la construction d’infrastructures civils et militaires (on leur attribue notamment la construction des imposants hangars à sous-marins allemands de Saint-Nazaire) ; le nom vient de son fondateur, Fritz Todt, figure importante du Troisième Reich dans l’industrie du bâtiment. Dans cette partie du film, les dégâts dû à la guerre sont clairement visibles : ponts détruits ou impraticable, bâtiments éventrés, chemins de fer inutilisables. Les traces de la guerre sont visibles et démontrent que la région de Strasbourg a subi des combats. Le cameraman choisi de mettre l’accent à travers ses séquences sur les reconstructions comme pour souligné l’empressement de l’Allemagne à rendre l’Alsace de nouveau opérationnelle pour le Reich. La dernière séquence du film illustre très bien les évènements à venir : l’installation du système pour enlever la statue du général Kléber démontre la volonté allemande d’imposer aussi vite que possible une politique de germanisation très dure pour les Alsaciens.<br />
|Bibliographie="Alsace, 1939-1945 : la grande encyclopédie des années de guerre / sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl ; préface d'André Bord ; "Saisons d'Alsace" ; Strasbourg ; la Nuée bleue; 2009<br />
<br />
"L’Alsace dans la guerre 1939-1945"; LE MAREC Bernard et LE MAREC Gérard; Guebwiller; Alsatia; 2000<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Strasbourg_%C3%A9vacu%C3%A9e_(0005FH0011)&diff=7785
Strasbourg évacuée (0005FH0011)
2019-01-11T00:00:49Z
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<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Oui<br />
|titre=Strasbourg évacuée -2<br />
|fonds=Weiss<br />
|idSupport=0005FH0011<br />
|dateDebut=1940<br />
|dateFin=1945<br />
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|institution_dorigine=MIRA<br />
|coloration=NB_et_couleur<br />
|son=Muet<br />
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|duree=00:10:21<br />
|genre=Film_amateur<br />
|format_original=8 mm<br />
|droits=MIRA<br />
|realisateurs=Weiss, Robert-Charles<br />
|evenements_filmes_ou_en_lien=Evacuation de Starsbourg; Occupation de Starsbourg, Juillet 1940<br />
|lieux_ou_monuments=Place Kléber; Place Homme de Fer; Avenue des Vosges; Boulevard Clémenceau; Rue du 22 Novembre; Pont du Rhin; Place de l'Université<br />
|lieuTournage=48.58189, 7.75103<br />
|thematique=Second World War : German occupation - Annexation of Alsace<br />
|Resume_fr=Le film nous présente la ville de Strasbourg évacuée en 1940. On peut distinguer deux parties. La première partie se concentre la ville en elle-même pour montrer son aspect de ville fantôme et les précautions prises pour faire face à la guerre avec la protection des monuments, comme la cathédrale. La seconde partie nous montre les dégâts dû à la guerre et les allemands qui s'affairent à reconstruire les infrastructures et qui dans le même temps modifie déjà le paysage alsacien par le retrait des symboles français.<br />
|Description_fr=Le film commence par un plan de l’Avenue des Vosges, puis du Boulevard Clémenceau et après au niveau de la rue du 22 Novembre dont on peut constater qu’ils sont complètement vides. Ensuite un plan sur l’entrée de la cathédrale où l’on peut distinguer les protections mises en place pour protéger le monument des destructions à venir. Ensuite on a une succession de plans sur la place Homme de Fer et au niveau de l’avenue de la Paix où le cameraman se déplace, il en profite d’ailleurs pour filmer un des magasins Weiss ; on peut supposer qu’il utilise une voiture ou un tramway. Le plan suivant nous amène place Kléber, sur le monument. On une succession de plans sur la même place avec à chaque fois un plan de plus en plus large. On peut remarquer qu’il y a plus de monde, dont deux soldats qui passe en marchant au premier plan.<br />
Dans les plans suivants on constate le changement de saison, car on distingue de la verdure, ce qui nous fait penser que nous sommes peut-être après l’armistice du 22 Juin. Le plan suivant nous montre des travaux en cours sur un monument place de l’université. Ensuite un plan sur le fleuve où on peut distinguer un pont de fortune, surement construit par le génie militaire allemand. On a une succession de plans sur les ponts de Strasbourg endommagés dont le Pont du Rhin qui est détruit ; les dégâts rendent de ce fait la circulation fluviale impraticable. Plan sur une deuxième corderie Weiss. La dernière séquence nous montre le système que les allemands ont installé place Kléber pour enlever la statue de la renommée Karl-Roos Platz.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=Le 3 Septembre 1939, à la suite de l’entrée des troupes allemandes en Pologne, la France déclare la guerre à l’Allemagne nazie. L’Alsace est déclarée « zone de guerre » <br />
Le 3 Septembre 1939, à la suite de l’entrée des troupes allemandes en Pologne, la France déclare la guerre à l’Allemagne nazie. L’Alsace est déclarée « zone de guerre » et sa population doit être évacuée vers l’arrière-pays (en Dordogne notamment). Une première évacuation survient en 1939 puis une autre au cours de l’année 1940. Au total, ce sont 700 000 alsaciens qui sont déplacés, dont 60 000 Strasbourgeois. La ville devient une ville fantôme, presque déserte, ne comptant encore que les militaires et les civils qui ont une utilité à l’effort de guerre (par exemple dans la protection des monuments). En Mai 1940, les Allemands lancent leur offensive à l’Ouest et l’emportent sur la France en 1 mois. L’Alsace est rattachée au Reich, et les habitants sont priés de revenir sous peine de représailles sur les familles et les biens laissés sur place. Dans le même temps les Allemands, aidés par des civils s'emploient à remettre en état les infrastructures détruites par les combats. Le film présenté nous offre un regard sur cette situation à travers des images couleurs.<br />
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Évacuation et protection :<br />
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Comme il est possible de le constater dans le film, Strasbourg en cette année 1940 est une ville fantôme. Les rues sont vides ou, en tout cas, très peu fréquentées. La population Strasbourgeoise ayant été évacuée d’abord lors de l’évacuation de Septembre 1939 puis au cours de celle du moi de Mai 1940, les seuls habitants de la ville sont donc soit des militaires ou des civils utiles à l’effort de guerre français ; le cameraman se déplace dans un véhicule lors de plusieurs séquences ce qui prouve le maintient de certains services dont les transports publics. L’évacuation de la ville s’accompagne également de mesures de protection des bâtiments, comme nous pouvons le voir dans le film avec la cathédrale de Strasbourg. Mais nous pouvons également remarquer que les protections ne sont pas installées sur tous les bâtiments. Périodiquement le film pourrait avoir été réaliser en Juillet 1940 (donc après la capitulation de la France) ; à 55 secondes on peut distinguer deux soldats allemands qui marchent tranquillement, ce qui confirme que nous sommes après l’armistice. Le cameraman, Charles-Robert Weiss, était membre de la Défense passive lors de l’évacuation des alsaciens vers la Dordogne et quinze autres départements. Sa présence à Strasbourg à ce moment est liée à son inquiétude de voir l’affaire familiale Weiss (qui consiste en plusieurs échoppes de corderie que l’on distingue dans le film) réquisitionnée par les Allemands. <br />
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Nouvelle annexion :<br />
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Bien que l’adhésion de l’Alsace-Moselle ne figure pas sur l’armistice imposée à la France le 22 Juin 1940 à Rethondes, cette dernière redevient allemande et est rattachée au Bade-Wurtemberg. La première décision du Reich est d’ordonner le rapatriement des réfugiés Alsaciens et de reconstruire les infrastructures endommagées par la guerre. C’est ce que nous pouvons distinguer dans le film où le génie militaire allemand aide les civils à la reconstruction. On peut remarquer à 1 minute 58 du film, un camion portant les initiales « O.T » pour « Organisation Todt », une composante de l’armée allemande, habilitée à la construction d’infrastructures civils et militaires (on leur attribue notamment la construction des imposants hangars à sous-marins allemands de Saint-Nazaire) ; le nom vient de son fondateur, Fritz Todt, figure importante du Troisième Reich dans l’industrie du bâtiment. Dans cette partie du film, les dégâts dû à la guerre sont clairement visibles : ponts détruits ou impraticable, bâtiments éventrés, chemins de fer inutilisables. Les traces de la guerre sont visibles et démontrent que la région de Strasbourg a subi des combats. Le cameraman choisi de mettre l’accent à travers ses séquences sur les reconstructions comme pour souligné l’empressement de l’Allemagne à rendre l’Alsace de nouveau opérationnelle pour le Reich. La dernière séquence du film illustre très bien les évènements à venir : l’installation du système pour enlever la statue du général Kléber démontre la volonté allemande d’imposer aussi vite que possible une politique de germanisation très dure pour les Alsaciens.<br />
|Bibliographie="Alsace, 1939-1945 : la grande encyclopédie des années de guerre / sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl ; préface d'André Bord ; "Saisons d'Alsace" ; Strasbourg ; la Nuée bleue; 2009<br />
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"L’Alsace dans la guerre 1939-1945"; LE MAREC Bernard et LE MAREC Gérard; Guebwiller; Alsatia; 2000<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Strasbourg_%C3%A9vacu%C3%A9e_(0005FH0011)&diff=7784
Strasbourg évacuée (0005FH0011)
2019-01-10T23:48:35Z
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<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Oui<br />
|titre=Strasbourg évacuée -2<br />
|fonds=Weiss<br />
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|dateDebut=1940<br />
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|genre=Film_amateur<br />
|format_original=8 mm<br />
|droits=MIRA<br />
|realisateurs=Weiss, Robert-Charles<br />
|evenements_filmes_ou_en_lien=Evacuation de Starsbourg; Occupation de Starsbourg, Juillet 1940<br />
|lieux_ou_monuments=Place Kléber; Place Homme de Fer; Avenue des Vosges; Boulevard Clémenceau; Rue du 22 Novembre; Pont du Rhin; Place de l'Université<br />
|lieuTournage=48.58189, 7.75103<br />
|thematique=Second World War : German occupation - Annexation of Alsace<br />
|Resume_fr=Le film nous présente la ville de Strasbourg évacuée en 1940. On peut distinguer deux parties. La première partie se concentre la ville en elle-même pour montrer son aspect de ville fantôme et les précautions prises pour faire face à la guerre avec la protection des monuments, comme la cathédrale. La seconde partie nous montre les dégâts dû à la guerre et les allemands qui s'affairent à reconstruire les infrastructures et qui dans le même temps modifie déjà le paysage alsacien par le retrait des symboles français.<br />
|Description_fr=Le film commence par un plan de l’Avenue des Vosges, puis du Boulevard Clémenceau et après au niveau de la rue du 22 Novembre dont on peut constater qu’ils sont complètement vides. Ensuite un plan sur l’entrée de la cathédrale où l’on peut distinguer les protections mises en place pour protéger le monument des destructions à venir. Ensuite on a une succession de plans sur la place Homme de Fer et au niveau de l’avenue de la Paix où le cameraman se déplace, il en profite d’ailleurs pour filmer un des magasins Weiss ; on peut supposer qu’il utilise une voiture ou un tramway. Le plan suivant nous amène place Kléber, sur le monument. On une succession de plans sur la même place avec à chaque fois un plan de plus en plus large. On peut remarquer qu’il y a plus de monde, dont deux soldats qui passe en marchant au premier plan.<br />
Dans les plans suivants on constate le changement de saison, car on distingue de la verdure, ce qui nous fait penser que nous sommes peut-être après l’armistice du 22 Juin. Le plan suivant nous montre des travaux en cours sur un monument place de l’université. Ensuite un plan sur le fleuve où on peut distinguer un pont de fortune, surement construit par le génie militaire allemand. On a une succession de plans sur les ponts de Strasbourg endommagés dont le Pont du Rhin qui est détruit ; les dégâts rendent de ce fait la circulation fluviale impraticable. Plan sur une deuxième corderie Weiss. La dernière séquence nous montre le système que les allemands ont installé place Kléber pour enlever la statue de la renommée Karl-Roos Platz.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=Le 3 Septembre 1939, à la suite de l’entrée des troupes allemandes en Pologne, la France déclare la guerre à l’Allemagne nazie. L’Alsace est déclarée « zone de guerre » <br />
Le 3 Septembre 1939, à la suite de l’entrée des troupes allemandes en Pologne, la France déclare la guerre à l’Allemagne nazie. L’Alsace est déclarée « zone de guerre » et sa population doit être évacuée vers l’arrière-pays (en Dordogne notamment). Une première évacuation survient en 1939 puis une autre au cours de l’année 1940. Au total, ce sont 700 000 alsaciens qui sont déplacés, dont 60 000 Strasbourgeois. La ville devient une ville fantôme, presque déserte, ne comptant encore que les militaires et les civils qui ont une utilité à l’effort de guerre (par exemple dans la protection des monuments). En Mai 1940, les Allemands lancent leur offensive à l’Ouest et l’emportent sur la France en 1 mois. L’Alsace est rattachée au Reich, et les habitants sont priés de revenir sous peine de représailles sur les familles et les biens laissés sur place. Dans le même temps les Allemands, aidés par des civils s'emploient à remettre en état les infrastructures détruites par les combats. Le film présenté nous offre un regard sur cette situation à travers des images couleurs.<br />
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Évacuation et protection :<br />
<br />
Comme il est possible de le constater dans le film, Strasbourg en cette année 1940 est une ville fantôme. Les rues sont vides ou, en tout cas, très peu fréquentées. La population Strasbourgeoise ayant été évacuée d’abord lors de l’évacuation de Septembre 1939 puis au cours de celle du moi de Mai 1940, les seuls habitants de la ville sont donc soit des militaires ou des civils utiles à l’effort de guerre français ; le cameraman se déplace dans un véhicule lors de plusieurs séquences ce qui prouve le maintient de certains services dont les transports publics. L’évacuation de la ville s’accompagne également de mesures de protection des bâtiments, comme nous pouvons le voir dans le film avec la cathédrale de Strasbourg. Mais nous pouvons également remarquer que les protections ne sont pas installées sur tous les bâtiments. Périodiquement le film pourrait avoir été réaliser en Juillet 1940 (donc après la capitulation de la France) ; à 55 secondes on peut distinguer deux soldats allemands qui marchent tranquillement, ce qui confirme que nous sommes après l’armistice. Le cameraman, Charles-Robert Weiss, était membre de la Défense passive lors de l’évacuation des alsaciens vers la Dordogne et quinze autres départements. Sa présence à Strasbourg à ce moment est liée à son inquiétude de voir l’affaire familiale Weiss (qui consiste en plusieurs échoppes de corderie que l’on distingue dans le film) réquisitionnée par les Allemands. <br />
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Nouvelle annexion :<br />
<br />
Bien que l’adhésion de l’Alsace-Moselle ne figure pas sur l’armistice imposée à la France le 22 Juin 1940 à Rethondes, cette dernière redevient allemande et est rattachée au Bade-Wurtemberg. La première décision du Reich est d’ordonner le rapatriement des réfugiés Alsaciens et de reconstruire les infrastructures endommagées par la guerre. C’est ce que nous pouvons distinguer dans le film où le génie militaire allemand aide les civils à la reconstruction. On peut remarquer à 1 minute 58 du film, un camion portant les initiales « O.T » pour « Organisation Todt », une composante de l’armée allemande, habilitée à la construction d’infrastructures civils et militaires (on leur attribue notamment la construction des imposants hangars à sous-marins allemands de Saint-Nazaire) ; le nom vient de son fondateur, Fritz Todt, figure importante du Troisième Reich dans l’industrie du bâtiment. Dans cette partie du film, les dégâts dû à la guerre sont clairement visibles : ponts détruits ou impraticable, bâtiments éventrés, chemins de fer inutilisables. Les traces de la guerre sont visibles et démontrent que la région de Strasbourg a subi des combats. Le cameraman choisi de mettre l’accent à travers ses séquences sur les reconstructions comme pour souligné l’empressement de l’Allemagne à rendre l’Alsace de nouveau opérationnelle pour le Reich. La dernière séquence du film illustre très bien les évènements à venir : l’installation du système pour enlever la statue du général Kléber démontre la volonté allemande d’imposer aussi vite que possible une politique de germanisation très dure pour les Alsaciens.<br />
|Bibliographie="Alsace, 1939-1945 : la grande encyclopédie des années de guerre / sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl ; préface d'André Bord ; "Saisons d'Alsace" ; Strasbourg ; la Nuée bleue; 2009<br />
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F.Weber
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Strasbourg évacuée (0005FH0011)
2019-01-10T23:46:18Z
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<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Oui<br />
|titre=Strasbourg évacuée -2<br />
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|dateDebut=1940<br />
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|son=Muet<br />
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|genre=Film_amateur<br />
|format_original=8 mm<br />
|droits=MIRA<br />
|realisateurs=Weiss, Robert-Charles<br />
|evenements_filmes_ou_en_lien=Evacuation de Starsbourg; Occupation de Starsbourg, Juillet 1940<br />
|lieux_ou_monuments=Place Kléber; Place Homme de Fer; Avenue des Vosges; Boulevard Clémenceau; Rue du 22 Novembre; Pont du Rhin; Place de l'Université<br />
|lieuTournage=48.58189, 7.75103<br />
|thematique=Second World War : German occupation - Annexation of Alsace<br />
|Resume_fr=Le film nous présente la ville de Strasbourg évacuée en 1940. On peut distinguer deux parties. La première partie se concentre la ville en elle-même pour montrer son aspect de ville fantôme et les précautions prises pour faire face à la guerre avec la protection des monuments, comme la cathédrale. La seconde partie nous montre les dégâts dû à la guerre et les allemands qui s'affairent à reconstruire les infrastructures et qui dans le même temps modifie déjà le paysage alsacien par le retrait des symboles français.<br />
|Description_fr=Le film commence par un plan de l’Avenue des Vosges, puis du Boulevard Clémenceau et après au niveau de la rue du 22 Novembre dont on peut constater qu’ils sont complètement vides. Ensuite un plan sur l’entrée de la cathédrale où l’on peut distinguer les protections mises en place pour protéger le monument des destructions à venir. Ensuite on a une succession de plans sur la place Homme de Fer et au niveau de l’avenue de la Paix où le cameraman se déplace, il en profite d’ailleurs pour filmer un des magasins Weiss ; on peut supposer qu’il utilise une voiture ou un tramway. Le plan suivant nous amène place Kléber, sur le monument. On une succession de plans sur la même place avec à chaque fois un plan de plus en plus large. On peut remarquer qu’il y a plus de monde, dont deux soldats qui passe en marchant au premier plan.<br />
Dans les plans suivants on constate le changement de saison, car on distingue de la verdure, ce qui nous fait penser que nous sommes peut-être après l’armistice du 22 Juin. Le plan suivant nous montre des travaux en cours sur un monument place de l’université. Ensuite un plan sur le fleuve où on peut distinguer un pont de fortune, surement construit par le génie militaire allemand. On a une succession de plans sur les ponts de Strasbourg endommagés dont le Pont du Rhin qui est détruit ; les dégâts rendent de ce fait la circulation fluviale impraticable. Plan sur une deuxième corderie Weiss. La dernière séquence nous montre le système que les allemands ont installé place Kléber pour enlever la statue de la renommée Karl-Roos Platz.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=Le 3 Septembre 1939, à la suite de l’entrée des troupes allemandes en Pologne, la France déclare la guerre à l’Allemagne nazie. L’Alsace est déclarée « zone de guerre » <br />
Le 3 Septembre 1939, à la suite de l’entrée des troupes allemandes en Pologne, la France déclare la guerre à l’Allemagne nazie. L’Alsace est déclarée « zone de guerre » et sa population doit être évacuée vers l’arrière-pays (en Dordogne notamment). Une première évacuation survient en 1939 puis une autre au cours de l’année 1940. Au total, ce sont 700 000 alsaciens qui sont déplacés, dont 60 000 Strasbourgeois. La ville devient une ville fantôme, presque déserte, ne comptant encore que les militaires et les civils qui ont une utilité à l’effort de guerre (par exemple dans la protection des monuments). En Mai 1940, les Allemands lancent leur offensive à l’Ouest et l’emportent sur la France en 1 mois. L’Alsace est rattachée au Reich, et les habitants sont priés de revenir sous peine de représailles sur les familles et les biens laissés sur place. Dans le même temps les Allemands, aidés par des civils s'emploient à remettre en état les infrastructures détruites par les combats. Le film présenté nous offre un regard sur cette situation à travers des images couleurs.<br />
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Évacuation et protection :<br />
<br />
Comme il est possible de le constater dans le film, Strasbourg en cette année 1940 est une ville fantôme. Les rues sont vides ou, en tout cas, très peu fréquentées. La population Strasbourgeoise ayant été évacuée d’abord lors de l’évacuation de Septembre 1939 puis au cours de celle du moi de Mai 1940, les seuls habitants de la ville sont donc soit des militaires ou des civils utiles à l’effort de guerre français ; le cameraman se déplace dans un véhicule lors de plusieurs séquences ce qui prouve le maintient de certains services dont les transports publics. L’évacuation de la ville s’accompagne également de mesures de protection des bâtiments, comme nous pouvons le voir dans le film avec la cathédrale de Strasbourg. Mais nous pouvons également remarquer que les protections ne sont pas installées sur tous les bâtiments. Périodiquement le film pourrait avoir été réaliser en Juillet 1940 (donc après la capitulation de la France) ; à 55 secondes on peut distinguer deux soldats allemands qui marchent tranquillement, ce qui confirme que nous sommes après l’armistice. Le cameraman, Charles-Robert Weiss, était membre de la Défense passive lors de l’évacuation des alsaciens vers la Dordogne et quinze autres départements. Sa présence à Strasbourg à ce moment est liée à son inquiétude de voir l’affaire familiale Weiss (qui consiste en plusieurs échoppes de corderie que l’on distingue dans le film) réquisitionnée par les Allemands. <br />
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Nouvelle annexion :<br />
<br />
Bien que l’adhésion de l’Alsace-Moselle ne figure pas sur l’armistice imposée à la France le 22 Juin 1940 à Rethondes, cette dernière redevient allemande et est rattachée au Bade-Wurtemberg. La première décision du Reich est d’ordonner le rapatriement des réfugiés Alsaciens et de reconstruire les infrastructures endommagées par la guerre. C’est ce que nous pouvons distinguer dans le film où le génie militaire allemand aide les civils à la reconstruction. On peut remarquer à 1 minute 58 du film, un camion portant les initiales « O.T » pour « Organisation Todt », une composante de l’armée allemande, habilitée à la construction d’infrastructures civils et militaires (on leur attribue notamment la construction des imposants hangars à sous-marins allemands de Saint-Nazaire) ; le nom vient de son fondateur, Fritz Todt, figure importante du Troisième Reich dans l’industrie du bâtiment. Dans cette partie du film, les dégâts dû à la guerre sont clairement visibles : ponts détruits ou impraticable, bâtiments éventrés, chemins de fer inutilisables. Les traces de la guerre sont visibles et démontrent que la région de Strasbourg a subi des combats. Le cameraman choisi de mettre l’accent à travers ses séquences sur les reconstructions comme pour souligné l’empressement de l’Allemagne à rendre l’Alsace de nouveau opérationnelle pour le Reich. La dernière séquence du film illustre très bien les évènements à venir : l’installation du système pour enlever la statue du général Kléber démontre la volonté allemande d’imposer aussi vite que possible une politique de germanisation très dure pour les Alsaciens.<br />
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F.Weber
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Alsaciens évacués (0005FH0011)
2019-01-06T19:03:02Z
<p>F.Weber : Modifié automatiquement depuis la page Bas:Alsaciens évacués (0005FH0011).</p>
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|droits=MIRA<br />
|realisateurs=Weiss, Robert-Charles<br />
|evenements_filmes_ou_en_lien=Evacuation des alsaciens en Dordogne<br />
|username=F.Weber<br />
|userrealname=Florian Weber<br />
|datesignature=2019-01-06<br />
|thematique=War<br />
|Resume_fr=Souvenirs de guerre et rapatriement des alsaciens réfugiés en Dordogne en Juin 1940.<br />
|Description_fr=Début sur une femme en train de taper à la machine, puis une séquence de gros plans sur des articles issues de journaux et de revues. Plan fixe sur la séquence suivante où on aperçoit beaucoup de civils et quelques militaires qui évitent la caméra en avançant. Plan sur un train à l'arrêt avec sur le côté des familles qui attendent avec leurs bagages pour embarquer. Plan sur trois femmes, dont une plus jeune que les autres.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le 1er Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. L'objectif de l'état major est d'éloigner les populations résidant dans l'avant du front entre l’ordre de mobilisation général le 1er Septembre à 11 heures et celui de la déclaration de guerre le 3 Septembre à 17 heures. Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée; 33 000 alsaciens supplémentaires sont déplacés. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940 à Rethondes. Dans les termes de cette reddition figure la clause stipulant que l’Alsace devient un territoire allemand ; de ce fait les alsaciens évacués et déplacés dans différents endroits de France, doivent rentrer dans leur région, désormais annexée et ce dès la fin du mois de Juin 1940. <br />
<br />
1- Une évacuation programmée :<br />
<br />
L’idée d’une évacuation des population alsaciennes et mosellanes pour faire face à une attaque germanique est dans les craintes françaises depuis la reconquête de la région en 1919. La montée du parti nazi à partir de 1930 et l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933 renforce le sentiment d’insécurité à la frontière ; le 18 Juin 1935 le premier document relatant d’un plan d’évacuation des civils est écrit. Dans cette optique, le projet de la ligne Maginot revêt non seulement un objectif défensif mais également un moyen de sécuriser convenablement, pour l’état-major, les populations qui vivent sur de potentielles futures zones d’affrontements. L’ordre d’évacuation générale est donné le 1er Septembre 1939, soit deux jours avant la déclaration de guerre. Les civils sont priés de quitter leurs foyer, entreprises, commerces ou fermes et se diriger vers les centres de recueil préalablement établi par les communes. Commence alors pour ces gens un long voyage loin de chez eux, de leurs coutumes, de leurs habitudes, de leurs repères sociaux. Un mal du pays s’installe, et s’accentue avec les rumeurs de pillages et de dégradations dans les villages abandonnés d’Alsace ; ce qui poussera une partie des réfugiés à tenter de revenir malgré l’interdiction des autorités françaises. Au total, on peut estimer qu’environ 600 000 alsaciens ont été évacués vers l’intérieur du pays, dont 80 000 en Dordogne (60 000 strasbourgeois) issues de 17 communes du Bas-Rhin. Le nombre de ces réfugiés et les conditions de l’évacuation, peuvent expliquer les 18 premières secondes du film où on peut distinguer ce qui semble être un article, ou une revue intitulée « sauvons les des horreurs de la guerre » et en dessous « aidez-nous ». Une écriture en écho à l’intention du réalisateur qui film cette séquence par un mouvement dirigé vers le bas, avec une vitesse réduite, de façon que le spectateur puisse lire et distinguer les autres images. On distingue vaguement un enfant en bas âge sur une image, et un couple d’un homme et une femme sur une autre. La disposition des photographies laisse penser qu’il s’agit de photos familiales. Sur la dernière image montrée, on distingue le couple évoqué précédemment ainsi qu’une pièce, avec une table, des chaises, et un fauteuil. Une salle de séjour sans doute. Il s’agit sûrement d’affaires personnelles, un témoignage d’une vie de famille (peut être celle du réalisateur). Il est indéniable que l’évacuation aura marqué le réalisateur, tout comme le rapatriement des réfugiés, ordonné par les allemands après la reddition française du 22 Juin 1940.<br />
<br />
2- Un retour nécessaire mais plein d’incertitudes :<br />
<br />
Dans la nuit du 25 Juin 1940, le maréchal Pétain, désormais aux commandes de l’Etat, déclare à la radio « Les conditions des vainqueurs sont dures, tous vous allez à nouveau rentrés chez vous ». L’Alsace étant désormais intégrés aux frontières du Reich, les allemands s’empresse de faire rapatrier tous les réfugiés chez eux ; non sans s’occuper d’identifier tous les indésirables (juifs, tziganes, Alsaciens francophiles). En Dordogne, le préfet déclare que chacun des réfugiés est libre de partir ou non. Dans cette situation beaucoup choisissent de rentrer, le plus souvent par crainte pour les biens laisser là-bas ; l’inquiétude liés aux pillages des deux armées est toujours présente. On peut noter quand même, un nombre significatif de strasbourgeois qui restent en Dordogne, par peur de l’occupant et du spectre de l’enrôlement obligatoire dans l’armée allemande. Plusieurs d’entre eux s’engageront dans le maquis et formeront de 1944 à 1945, sous André Malraux (1901-1975), la brigade indépendante Alsace-lorraine. En dépit de cela, le rapatriement des alsaciens par les autorités est synonyme d’angoisse chez les évacués, désormais appelés « réfugiés » par les allemands. Concernant l’occupant, s’il accueille les réfugiés avec chants, rafraîchissements, aide massive de la croix rouge allemande, il ne se prive pas de menacer les réticents au voyage de retour de représailles sur les biens ou sur les membres de la famille restés en Alsace.<br />
|Bibliographie="Alsace la grande encyclopédie des années de guerre"; sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl; 2009; Saisons d'Alsace; La Nuée Bleue.<br />
<br />
"D'Alsace en Périgord, histoire de l'évacuation en 1939 et 1940"; Catherine et François Schunck ; 2006; Saint-Cyr-sur -Loire; A. Sutton.<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Alsaciens_%C3%A9vacu%C3%A9s_(0005FH0011)&diff=7508
Alsaciens évacués (0005FH0011)
2019-01-06T19:02:33Z
<p>F.Weber : Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire</p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Oui<br />
|titre=Alsaciens évacués<br />
|fonds=Weiss<br />
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<br />
1- Une évacuation programmée :<br />
<br />
L’idée d’une évacuation des population alsaciennes et mosellanes pour faire face à une attaque germanique est dans les craintes françaises depuis la reconquête de la région en 1919. La montée du parti nazi à partir de 1930 et l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933 renforce le sentiment d’insécurité à la frontière ; le 18 Juin 1935 le premier document relatant d’un plan d’évacuation des civils est écrit. Dans cette optique, le projet de la ligne Maginot revêt non seulement un objectif défensif mais également un moyen de sécuriser convenablement, pour l’état-major, les populations qui vivent sur de potentielles futures zones d’affrontements. L’ordre d’évacuation générale est donné le 1er Septembre 1939, soit deux jours avant la déclaration de guerre. Les civils sont priés de quitter leurs foyer, entreprises, commerces ou fermes et se diriger vers les centres de recueil préalablement établi par les communes. Commence alors pour ces gens un long voyage loin de chez eux, de leurs coutumes, de leurs habitudes, de leurs repères sociaux. Un mal du pays s’installe, et s’accentue avec les rumeurs de pillages et de dégradations dans les villages abandonnés d’Alsace ; ce qui poussera une partie des réfugiés à tenter de revenir malgré l’interdiction des autorités françaises. Au total, on peut estimer qu’environ 600 000 alsaciens ont été évacués vers l’intérieur du pays, dont 80 000 en Dordogne (60 000 strasbourgeois) issues de 17 communes du Bas-Rhin. Le nombre de ces réfugiés et les conditions de l’évacuation, peuvent expliquer les 18 premières secondes du film où on peut distinguer ce qui semble être un article, ou une revue intitulée « sauvons les des horreurs de la guerre » et en dessous « aidez-nous ». Une écriture en écho à l’intention du réalisateur qui film cette séquence par un mouvement dirigé vers le bas, avec une vitesse réduite, de façon que le spectateur puisse lire et distinguer les autres images. On distingue vaguement un enfant en bas âge sur une image, et un couple d’un homme et une femme sur une autre. La disposition des photographies laisse penser qu’il s’agit de photos familiales. Sur la dernière image montrée, on distingue le couple évoqué précédemment ainsi qu’une pièce, avec une table, des chaises, et un fauteuil. Une salle de séjour sans doute. Il s’agit sûrement d’affaires personnelles, un témoignage d’une vie de famille (peut être celle du réalisateur). Il est indéniable que l’évacuation aura marqué le réalisateur, tout comme le rapatriement des réfugiés, ordonné par les allemands après la reddition française du 22 Juin 1940.<br />
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2- Un retour nécessaire mais plein d’incertitudes :<br />
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Dans la nuit du 25 Juin 1940, le maréchal Pétain, désormais aux commandes de l’Etat, déclare à la radio « Les conditions des vainqueurs sont dures, tous vous allez à nouveau rentrés chez vous ». L’Alsace étant désormais intégrés aux frontières du Reich, les allemands s’empresse de faire rapatrier tous les réfugiés chez eux ; non sans s’occuper d’identifier tous les indésirables (juifs, tziganes, Alsaciens francophiles). En Dordogne, le préfet déclare que chacun des réfugiés est libre de partir ou non. Dans cette situation beaucoup choisissent de rentrer, le plus souvent par crainte pour les biens laisser là-bas ; l’inquiétude liés aux pillages des deux armées est toujours présente. On peut noter quand même, un nombre significatif de strasbourgeois qui restent en Dordogne, par peur de l’occupant et du spectre de l’enrôlement obligatoire dans l’armée allemande. Plusieurs d’entre eux s’engageront dans le maquis et formeront de 1944 à 1945, sous André Malraux (1901-1975), la brigade indépendante Alsace-lorraine. En dépit de cela, le rapatriement des alsaciens par les autorités est synonyme d’angoisse chez les évacués, désormais appelés « réfugiés » par les allemands. Concernant l’occupant, s’il accueille les réfugiés avec chants, rafraîchissements, aide massive de la croix rouge allemande, il ne se prive pas de menacer les réticents au voyage de retour de représailles sur les biens ou sur les membres de la famille restés en Alsace.<br />
|Bibliographie="Alsace la grande encyclopédie des années de guerre"; sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl; 2009; Saisons d'Alsace; La Nuée Bleue.<br />
<br />
"D'Alsace en Périgord, histoire de l'évacuation en 1939 et 1940"; Catherine et François Schunck ; 2006; Saint-Cyr-sur -Loire; A. Sutton.<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Alsaciens_%C3%A9vacu%C3%A9s_(0005FH0011)&diff=7507
Alsaciens évacués (0005FH0011)
2019-01-06T19:01:42Z
<p>F.Weber : </p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Oui<br />
|titre=Alsaciens évacués<br />
|fonds=Weiss<br />
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|Contexte_et_analyse_fr=L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le 1er Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. L'objectif de l'état major est d'éloigner les populations résidant dans l'avant du front entre l’ordre de mobilisation général le 1er Septembre à 11 heures et celui de la déclaration de guerre le 3 Septembre à 17 heures. Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée; 33 000 alsaciens supplémentaires sont déplacés. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940 à Rethondes. Dans les termes de cette reddition figure la clause stipulant que l’Alsace devient un territoire allemand ; de ce fait les alsaciens évacués et déplacés dans différents endroits de France, doivent rentrer dans leur région, désormais annexée et ce dès la fin du mois de Juin 1940. <br />
<br />
Une évacuation programmée :<br />
L’idée d’une évacuation des population alsaciennes et mosellanes pour faire face à une attaque germanique est dans les craintes françaises depuis la reconquête de la région en 1919. La montée du parti nazi à partir de 1930 et l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933 renforce le sentiment d’insécurité à la frontière ; le 18 Juin 1935 le premier document relatant d’un plan d’évacuation des civils est écrit. Dans cette optique, le projet de la ligne Maginot revêt non seulement un objectif défensif mais également un moyen de sécuriser convenablement, pour l’état-major, les populations qui vivent sur de potentielles futures zones d’affrontements. L’ordre d’évacuation générale est donné le 1er Septembre 1939, soit deux jours avant la déclaration de guerre. Les civils sont priés de quitter leurs foyer, entreprises, commerces ou fermes et se diriger vers les centres de recueil préalablement établi par les communes. Commence alors pour ces gens un long voyage loin de chez eux, de leurs coutumes, de leurs habitudes, de leurs repères sociaux. Un mal du pays s’installe, et s’accentue avec les rumeurs de pillages et de dégradations dans les villages abandonnés d’Alsace ; ce qui poussera une partie des réfugiés à tenter de revenir malgré l’interdiction des autorités françaises. Au total, on peut estimer qu’environ 600 000 alsaciens ont été évacués vers l’intérieur du pays, dont 80 000 en Dordogne (60 000 strasbourgeois) issues de 17 communes du Bas-Rhin. Le nombre de ces réfugiés et les conditions de l’évacuation, peuvent expliquer les 18 premières secondes du film où on peut distinguer ce qui semble être un article, ou une revue intitulée « sauvons les des horreurs de la guerre » et en dessous « aidez-nous ». Une écriture en écho à l’intention du réalisateur qui film cette séquence par un mouvement dirigé vers le bas, avec une vitesse réduite, de façon que le spectateur puisse lire et distinguer les autres images. On distingue vaguement un enfant en bas âge sur une image, et un couple d’un homme et une femme sur une autre. La disposition des photographies laisse penser qu’il s’agit de photos familiales. Sur la dernière image montrée, on distingue le couple évoqué précédemment ainsi qu’une pièce, avec une table, des chaises, et un fauteuil. Une salle de séjour sans doute. Il s’agit sûrement d’affaires personnelles, un témoignage d’une vie de famille (peut être celle du réalisateur). Il est indéniable que l’évacuation aura marqué le réalisateur, tout comme le rapatriement des réfugiés, ordonné par les allemands après la reddition française du 22 Juin 1940.<br />
<br />
Un retour nécessaire mais plein d’incertitudes :<br />
Dans la nuit du 25 Juin 1940, le maréchal Pétain, désormais aux commandes de l’Etat, déclare à la radio « Les conditions des vainqueurs sont dures, tous vous allez à nouveau rentrés chez vous ». L’Alsace étant désormais intégrés aux frontières du Reich, les allemands s’empresse de faire rapatrier tous les réfugiés chez eux ; non sans s’occuper d’identifier tous les indésirables (juifs, tziganes, Alsaciens francophiles). En Dordogne, le préfet déclare que chacun des réfugiés est libre de partir ou non. Dans cette situation beaucoup choisissent de rentrer, le plus souvent par crainte pour les biens laisser là-bas ; l’inquiétude liés aux pillages des deux armées est toujours présente. On peut noter quand même, un nombre significatif de strasbourgeois qui restent en Dordogne, par peur de l’occupant et du spectre de l’enrôlement obligatoire dans l’armée allemande. Plusieurs d’entre eux s’engageront dans le maquis et formeront de 1944 à 1945, sous André Malraux (1901-1975), la brigade indépendante Alsace-lorraine. En dépit de cela, le rapatriement des alsaciens par les autorités est synonyme d’angoisse chez les évacués, désormais appelés « réfugiés » par les allemands. Concernant l’occupant, s’il accueille les réfugiés avec chants, rafraîchissements, aide massive de la croix rouge allemande, il ne se prive pas de menacer les réticents au voyage de retour de représailles sur les biens ou sur les membres de la famille restés en Alsace.<br />
|Bibliographie="Alsace la grande encyclopédie des années de guerre"; sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl; 2009; Saisons d'Alsace; La Nuée Bleue.<br />
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"D'Alsace en Périgord, histoire de l'évacuation en 1939 et 1940"; Catherine et François Schunck ; 2006; Saint-Cyr-sur -Loire; A. Sutton.<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Alsaciens_%C3%A9vacu%C3%A9s_(0005FH0011)&diff=7480
Alsaciens évacués (0005FH0011)
2019-01-06T16:38:43Z
<p>F.Weber : Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire</p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
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|titre=Alsaciens évacués<br />
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|Contexte_et_analyse_fr=L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le 1er Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. L'objectif de l'état major est d'éloigner les populations résidant dans l'avant du front entre l’ordre de mobilisation général le 1er Septembre à 11 heures et celui de la déclaration de guerre le 3 Septembre à 17 heures. Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée; 33 000 alsaciens supplémentaires sont déplacés. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940 à Rethondes. Dans les termes de cette reddition figure la clause stipulant que l’Alsace devient un territoire allemand ; de ce fait les alsaciens évacués et déplacés dans différents endroits de France, doivent rentrer dans leur région, désormais annexée et ce dès la fin du mois de Juin 1940. <br />
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Une évacuation programmée :<br />
L’idée d’une évacuation des population alsaciennes et mosellanes pour faire face à une attaque germanique est dans les craintes françaises depuis la reconquête de la région en 1919. La montée du parti nazi à partir de 1930 et l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933 renforce le sentiment d’insécurité à la frontière ; le 18 Juin 1935 le premier document relatant d’un plan d’évacuation des civils est écrit. Dans cette optique, le projet de la ligne Maginot revêt non seulement un objectif défensif mais également un moyen de sécuriser convenablement, pour l’état-major, les populations qui vivent sur de potentielles futures zones d’affrontements. L’ordre d’évacuation générale est donné le 1er Septembre 1939, soit deux jours avant la déclaration de guerre. Les civils sont priés de quitter leurs foyer, entreprises, commerces ou fermes et se diriger vers les centres de recueil préalablement établi par les communes. Commence alors pour ces gens un long voyage loin de chez eux, de leurs coutumes, de leurs habitudes, de leurs repères sociaux. Un mal du pays s’installe, et s’accentue avec les rumeurs de pillages et de dégradations dans les villages abandonnés d’Alsace ; ce qui poussera une partie des réfugiés à tenter de revenir malgré l’interdiction des autorités françaises. Au total, on peut estimer qu’environ 600 000 alsaciens ont été évacués vers l’intérieur du pays, dont 80 000 en Dordogne (60 000 strasbourgeois) issues de 17 communes du Bas-Rhin. Le nombre de ces réfugiés et les conditions de l’évacuation, peuvent expliquer les 18 premières secondes du film où on peut distinguer ce qui semble être un article, ou une revue intitulée « sauvons les des horreurs de la guerre » et en dessous « aidez-nous ». Une écriture en écho à l’intention du réalisateur qui film cette séquence par un mouvement dirigé vers le bas, avec une vitesse réduite, de façon que le spectateur puisse lire et distinguer les autres images. On distingue vaguement un enfant en bas âge sur une image, et un couple d’un homme et une femme sur une autre. La disposition des photographies laisse penser qu’il s’agit de photos familiales. Sur la dernière image montrée, on distingue le couple évoqué précédemment ainsi qu’une pièce, avec une table, des chaises, et un fauteuil. Une salle de séjour sans doute. Il s’agit sûrement d’affaires personnelles, un témoignage d’une vie de famille (peut être celle du réalisateur). Il est indéniable que l’évacuation aura marqué le réalisateur, tout comme le rapatriement des réfugiés, ordonné par les allemands après la reddition française du 22 Juin 1940.<br />
<br />
Un retour nécessaire mais plein d’incertitudes :<br />
Dans la nuit du 25 Juin 1940, le maréchal Pétain, désormais aux commandes de l’Etat, déclare à la radio « Les conditions des vainqueurs sont dures, tous vous allez à nouveau rentrés chez vous ». L’Alsace étant désormais intégrés aux frontières du Reich, les allemands s’empresse de faire rapatrier tous les réfugiés chez eux ; non sans s’occuper d’identifier tous les indésirables (juifs, tziganes, Alsaciens francophiles). En Dordogne, le préfet déclare que chacun des réfugiés est libre de partir ou non. Dans cette situation beaucoup choisissent de rentrer, le plus souvent par crainte pour les biens laisser là-bas ; l’inquiétude liés aux pillages des deux armées est toujours présente. On peut noter quand même, un nombre significatif de strasbourgeois qui restent en Dordogne, par peur de l’occupant et du spectre de l’enrôlement obligatoire dans l’armée allemande. Plusieurs d’entre eux s’engageront dans le maquis et formeront de 1944 à 1945, sous André Malraux (1901-1975), la brigade indépendante alsace-lorraine. En dépit de cela, le rapatriement des alsaciens par les autorités est synonyme d’angoisse chez les évacués, désormais appelés « réfugiés » par les allemands. D’autant que l’occupant, s’il accueille les réfugiés avec chants, rafraichissements, aide massive de la croix rouge allemande, ne se prive pas de menacer les réticents de représailles sur les biens ou sur les membres de la famille resté en Alsace.<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Alsaciens_%C3%A9vacu%C3%A9s_(0005FH0011)&diff=6995
Alsaciens évacués (0005FH0011)
2018-12-22T01:00:13Z
<p>F.Weber : Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire</p>
<hr />
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|evenements_filmes_ou_en_lien=Evacuation des alsaciens en Dordogne<br />
|thematique=War<br />
|Resume_fr=Souvenirs de guerre et rapatriement des alsaciens réfugiés en Dordogne en Juin 1940.<br />
|Description_fr=Début sur une femme en train de taper à la machine, puis une séquence de gros plans sur des articles issues de journaux et de revues. Plan fixe sur la séquence suivante où on aperçoit beaucoup de civils et quelques militaires qui évitent la caméra en avançant. Plan sur un train à l'arrêt avec sur le côté des familles qui attendent avec leurs bagages pour embarquer. Plan sur trois femmes, dont une plus jeune que les autres.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le 1er Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. L'objectif de l'état major est d'éloigner les populations résidant dans l'avant du front entre l’ordre de mobilisation général le 1er Septembre à 11 heures et celui de la déclaration de guerre le 3 Septembre à 17 heures. Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée; 33 000 alsaciens supplémentaires sont déplacés. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940 à Rethondes. Dans les termes de cette reddition figure la clause stipulant que l’Alsace devient un territoire allemand ; de ce fait les alsaciens évacués et déplacés dans différents endroits de France, doivent rentrer dans leur région, désormais annexée et ce dès la fin du mois de Juin 1940. <br />
<br />
Une évacuation programmée mais chaotique :<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Alsaciens_%C3%A9vacu%C3%A9s_(0005FH0011)&diff=6968
Alsaciens évacués (0005FH0011)
2018-12-20T23:50:36Z
<p>F.Weber : Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire</p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Oui<br />
|titre=Alsaciens évacués<br />
|fonds=Weiss<br />
|idSupport=0005FH0011<br />
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|Resume_fr=Souvenirs de guerre et évacuation des alsaciens en Dordogne<br />
|Description_fr=Début sur une femme en train de taper à la machine, puis une séquence de gros plans sur des articles issues de journaux et de revues. Plan fixe sur la séquence suivante où on aperçoit beaucoup de civils et quelques militaires qui évitent la caméra en avançant. Plan sur un train à l'arrêt avec sur le côté des familles qui attendent avec leurs bagages pour embarquer. Plan sur trois femmes, dont une plus jeune que les autres.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le 1er Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. L'objectif de l'état major est d'éloigner les populations résidant dans l'avant du front entre l’ordre de mobilisation général le 1er Septembre à 11 heures et celui de la déclaration de guerre le 3 Septembre à 17 heures. Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée; 33 000 alsaciens supplémentaires sont déplacés. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940 à Rethondes. Dans les termes de cette reddition figure la clause stipulant que l’Alsace devient un territoire allemand ; de ce fait les alsaciens évacués et déplacés dans différents endroits de France, doivent rentrer dans leur région, désormais annexée et ce dès la fin du mois de Juin 1940. <br />
<br />
Situation chaotique:<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Alsaciens_%C3%A9vacu%C3%A9s_(0005FH0011)&diff=6967
Alsaciens évacués (0005FH0011)
2018-12-20T23:45:29Z
<p>F.Weber : Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire</p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Oui<br />
|titre=Alsaciens évacués<br />
|fonds=Weiss<br />
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|evenements_filmes_ou_en_lien=Evacuation des alsaciens en Dordogne<br />
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|Resume_fr=Souvenirs de guerre et évacuation des alsaciens en Dordogne<br />
|Description_fr=Début sur une femme en train de taper à la machine, puis une séquence de gros plans sur des articles issues de journaux et de revues. Plan fixe sur la séquence suivante où on aperçoit beaucoup de civils et quelques militaires qui évitent la caméra en avançant. Plan sur un train à l'arrêt avec sur le côté des familles qui attendent avec leurs bagages pour embarquer. Plan sur trois femmes, dont une plus jeune que les autres.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le 1er Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. L'objectif de l'état major est d'éloigner les populations résidant dans l'avant du front entre l’ordre de mobilisation général le 1er Septembre à 11 heures et celui de la déclaration de guerre le 3 Septembre à 17 heures.<br />
Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940 à Rethondes. Dans les termes de cette reddition figure la clause stipulant que l’Alsace devient un territoire allemand ; de ce fait les alsaciens évacués et déplacés dans différents endroits de France, doivent rentrer dans leur région, désormais annexée et ce dès la fin du mois de Juin 1940. <br />
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Situation chaotique:<br />
}}</div>
F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Alsaciens_%C3%A9vacu%C3%A9s_(0005FH0011)&diff=6966
Alsaciens évacués (0005FH0011)
2018-12-20T23:38:50Z
<p>F.Weber : Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire</p>
<hr />
<div>{{FicheSequence<br />
|titreCree=Oui<br />
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|Resume_fr=Souvenirs de guerre et évacuation des alsaciens en Dordogne<br />
|Description_fr=Début sur une femme en train de taper à la machine, puis une séquence de gros plans sur des articles issues de journaux et de revues. Plan fixe sur la séquence suivante où on aperçoit beaucoup de civils et quelques militaires qui évitent la caméra en avançant. Plan sur un train à l'arrêt avec sur le côté des familles qui attendent avec leurs bagages pour embarquer. Plan sur trois femmes, dont une plus jeune que les autres.<br />
|Contexte_et_analyse_fr=L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le 1er Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. Après un voyage long et fastidieux, les réfugiés doivent s’adapter tant bien que mal à leur nouvel environnement, dont les conditions d’accueil sont souvent en dessous des normes. D’autant que la population locale n’est pas toujours favorable à cette migration forcée.<br />
Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée afin de retirer des zones, désormais sensibles, les derniers civils. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940 à Rethondes. Dans les termes de cette reddition figure la clause stipulant que l’Alsace devient un territoire allemand ; de ce fait les alsaciens évacués et déplacés dans différents endroits de France, doivent rentrer dans leur région, désormais annexée. <br />
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Situation chaotique:<br />
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F.Weber
https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php?title=Alsaciens_%C3%A9vacu%C3%A9s_(0005FH0011)&diff=6965
Alsaciens évacués (0005FH0011)
2018-12-20T23:19:47Z
<p>F.Weber : Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire</p>
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|titreCree=Oui<br />
|titre=Alsaciens évacués<br />
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|dateDebut=061940<br />
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|institution_dorigine=MIRA<br />
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|son=Muet<br />
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|realisateurs=Weiss, Robert-Charles<br />
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|Resume_fr=Souvenirs de guerre et évacuation des alsaciens en Dordogne<br />
|Description_fr=Début sur une femme en train de taper à la machine, puis une séquence de gros plans sur des articles issues de journaux et de revues. Plan fixe sur la séquence suivante où on aperçoit beaucoup de civils et quelques militaires qui évitent la caméra en avançant. Plan sur un train à l'arrêt avec sur le côté des familles qui attendent avec leurs bagages pour embarquer. Plan sur trois femmes, dont une plus jeune que les autres.<br />
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F.Weber