titre | Festzug |
sous_titre | 600 Jahrfeier Philippsburg |
video | LFS_01407_1_Festzug |
dateDebut | 1938 |
dateFin | 1938 |
annee | 1,938 |
duree | 321 |
genre | Film amateur |
format_original | 16 mm |
coloration | Noir_et_blanc |
son | Muet |
langue | |
realisateurs | |
droits | Landesfilmsammlung BW |
lieuTournage | 49.23744, 8.45664 |
fonds | Landesfilmsammlung BW |
pieces_jointes | |
evenements_filmes_ou_en_lien | |
personnages_identifies | |
lieux_ou_monuments | Philippsburg |
etat | Non-Non |
institution_dorigine | Haus des Dokumentarfilms |
thematique | Identity • Traditions • Local festivals |
idSupport | LFS01407 1 |
timecode | 0 |
apercu | |
resumefr | |
resumede | Festumzug anlässlich der 600-Jahrfeier in Philippsburg. |
resumeen | Festive parade at the occasion of the 600th anniversary of Philippsburg. |
descriptionfr | |
descriptionde | ZT: Im August 1938 herrschte Feststimmung in der Stadt. /
Die 600-Jahrfeier wurde zu einem großen Erlebnis. /
ZT: Der Festzug zeigte prächtige Bilder und Gruppen.
Umzug mit Pferdekutschen, Menschen mit Leiterwagen, Kinder ziehen ein Schiff auf einer Kutsche, Musikkapelle, Blick auf die mit Hakenkreuz-Fahnen geschmückte Straße, verschieden dekorierte Pferdekutschen, Reiter, Frauen tragen ein Fischernetz, mit Netzen dekorierte Kutsche, Männer mit Hakenkreuz-Fahnen, Kinder ziehen eine Kanone.
TC: 10:22:49 Reiter steigen von den Pferden (dunkel).
ZT: Die Urne als Sinnbild der frühesten Geschichte.
Pferdekutsche, im Hintergrund ein mit Hakenkreuz-Fahnen geschmücktes Haus. Zeichnung des Trommlers von Philippsburg. |
descriptionen | ZT: In August 1938 there was a festive mood in the city. / The 600th anniversary was a great experience. /
ZT: The pageant showed magnificent pictures and groups.
Parade with horse-drawn carriages, people with cart, children pulling a ship on a carriage, band, view on the street decorated with swastika flags, various decorated horse-drawn carriages, riders, women wearing a fishing net, decorated with nets coach, men with swastika flags, Children draw a cannon.
TC: 10:22:49 Riders get off the horses (dark).
ZT: The urn as a symbol of the earliest history.
Horse-drawn carriage, in the background a house decorated with swastika flags. Drawing of the drummer of Philippsburg. |
contextefr | C’est sous les nuages et la pluie que les habitants de Philippsburg célèbrent le 600e anniversaire de la ville avec un défilé en août 1938. Auparavant, la place du marché a accueilli la représentation d’une pièce sur le « tambour de Philippsburg ». Le défilé comme la pièce ont pour cadre le XVIIe siècle, tel que présenté par Hans Jakob Christoffel von Grimmelshausen dans son roman Les Aventures de Simplicius Simplicissimus. Dans son discours, Oswald Kirchgeßner, qui est alors maire, souligne que « cette fête est délibérément célébrée avec simplicité, au diapason de l’époque et de la difficile histoire de la ville ». Il faut dire que cet anniversaire se produit sous le nazisme. Le film qui l’immortalise n’omet pas les drapeaux et les fanions portant la croix gammée — et encore moins les groupes de nazis qui défilent. Ils détonnent dans l’atmosphère historique qui se dégage du défilé.
Une telle parade est aussi un « médium » qui permet à une société de se représenter – celle d’une petite ville, dans ce cas précis, qui essaie d’affirmer son identité dans le présent en se référant à son histoire. Le cortège devient le vecteur par lequel se manifeste la mémoire sociale, le lieu où la mémoire collective non seulement s’actualise, mais se donne à voir de façon vivante dans la « performance » d’un défilé avec lequel l’image de la communauté urbaine se perpétue et évolue en même temps. Comment réagit une société urbaine civile lorsqu’un fantasme de communauté populaire nationale-socialiste s’immisce au présent dans cette culture de la mémoire, qui finit par perdre son ancrage citoyen ?
Le premier plan du film est déconcertant. Le plan de demi-ensemble garde un œil constant sur les spectateurs sur le trottoir d’en face, mais les chariots et les groupes qui traversent le cadre paraissent souvent grands, voire trop grands, en proportion. On voit passer la charrette portant la maquette de la forteresse de la ville, la Porte Rouge. Des jeunes filles en robes blanches portent un filet de pêche. Le « Père Rhin » est allongé à moitié nu au milieu de roseaux sur sa voiture. De jeunes garçons tirent un bateau transportant deux pêcheurs. Des costumes et accessoires historiques façonnent ces « tableaux vivants », rappelant la détresse des jours passés. L’orchestre nazi apparaît ensuite en uniforme, annoncé par un espacement plus grand par rapport à la dernière voiture. Les spectateurs sont en quelque sorte eux aussi « sur scène » lors d’un défilé, et dans ce plan du film, on les voit constamment en arrière-plan. Le cortège passe devant eux, traverse le cadre, rassemblant dans ce mouvement qui va de l’avant tout ce qu’il rencontre de discordant et de contradictoire. Le « médium » de la parade réunit ce qui est séparé et opposé dans son apparence visuelle : une petite ville entre la mémoire et le présent nazi, entre le droit des individus et l’idée d’une communauté nationale dans laquelle ce droit menace de disparaître.
Les spectateurs s’imposent dans le champ de la caméra, ils font partie de la mise en scène du défilé. Après un changement de plan, on les retrouve au premier plan, tandis que le cortège se dirige vers la caméra dans une rue lumineuse. Les comédiens de la pièce apparaissent à présent dans plusieurs plans : le commandant Kaspar Bamberger et son capitaine à cheval, des soldats portant des casques de fer, puis le chariot bâché des petites gens. Le spectacle consacré au tambour de Philippsburg devient une sorte de « scénario » pour le défilé, dans lequel fermiers et pêcheurs trouvent aussi leur place, avec leurs outils traditionnels. L’histoire fictive, qui s’inspire du roman picaresque de Grimmelshausen, façonne l’apparence du défilé, qui entremêle fiction et réalité.
Les groupes nazis qui défilent en rangs serrés et dont un plan semi-rapproché nous montre surtout les visages stoïques ne se réfèrent qu’à eux-mêmes et à la réalité sociale du présent dans leur attitude démonstrative. Avec son mouvement de marche en avant, le défilé saisit aussi les nazis dans la réalité contradictoire qu’il rend lui-même possible. Le chef du groupe lève la main pour faire le salut hitlérien et au premier plan, l’espace d’une seconde, apparaît la main d’un spectateur qui retourne le salut. Cette main tendue qui surgit furtivement évoque le spectacle des mises en scène de masse nazies, qui, avec la fascination qu’il suscite, impose également le règne de l’unité, à laquelle le défilé s’oppose.
Philippsburg en 1938 : ce petit film amateur révèle la mémoire culturelle de cette communauté comme un espace hétérogène suspendu entre le présent et le passé, entre la fiction et la réalité. La main effectuant le salut hitlérien, qui traverse le champ de façon assez fortuite, se lève dans un espace de domination que les nazis occupent déjà. Un espace qui se fond périodiquement dans d’autres espaces et d’autres époques – à la façon d’une planche d’images, qui se termine en montrant à nouveau les protagonistes et les objets issus de l’espace fictionnel du festival : un canon, des soldats, puis à nouveau le chariot bâché que la caméra suit avant de le laisser disparaître au coin d’une maison.
Reiner Bader |
contextede | Der Himmel war wolkenverhangen und es regnete, als die Philippsburger im August 1938 das 600-jährige Stadtjubiläum mit einem Festzug begingen. Unmittelbar vor dem Festzug war auf dem Marktplatz das Festspiel über den „Trommler von Philippsburg“ aufgeführt worden. Die Zeit des Festspiels, die historische Welt des 17. Jahrhunderts, wie sie Hans Jakob Christoffel von Grimmelshausen in seinem Roman über den „abenteuerlichen Simplizissimus“ dargestellt hatte, sollte auch der zeitliche Rahmen für den Festzug sein. Der damalige Bürgermeister Oswald Kirchgeßner betonte in seiner Ansprache, „daß dieses Fest bewusst schlicht und einfach, der Zeit und der schweren Geschichte der Stadt entsprechend, gefeiert werde“. Die Gegenwart, in die das Jubiläum fiel, war der Nationalsozialismus. Der kurze Film über das Ereignis lässt die Fahnen und Fähnchen mit den Hakenkreuzen nicht übersehen – und weniger noch die nationalsozialistischen Gruppen, die im Festzug mitmarschieren. Sie fallen heraus aus der historischen Vergangenheit, der das äußere Bild des Festzuges entsprechen sollte.
Auch ein Festzug ist ein „Medium“, mit dem sich eine Gesellschaft darstellt – eine Stadtgesellschaft in diesem Fall, die im Verweis auf ihre Geschichte sich ihrer Identität in der Gegenwart zu versichern sucht. Der Festzug wird zur medialen Form, in dem sich das soziale Gedächtnis manifestiert, zum Ort, an dem die kollektive Erinnerung sich nicht nur aktualisiert, sondern anschaulich wird in der „Aufführung“ eines Festzuges, mit der sich das Bild der Stadtgemeinschaft zugleich wiederholt und verändert. Wie verarbeitet es eine bürgerliche Stadtgesellschaft, wenn in diese Erinnerungskultur die Gegenwart einer projektierten nationalsozialistischen Volksgemeinschaft einbricht, die letztlich nicht mehr bürgerlich verfasst ist?
Die erste Einstellung des Films irritiert. Die Halbtotale hält die Zuschauer auf dem Gehweg gegenüber konsequent im Blick, die Wagen und Gruppen jedoch, die vorne vorbei defilieren, sind wiederholt groß oder zu groß im Bild. Da ist der Wagen mit dem Modell der Stadtfestung, dem Roten Tor. Mädchen in weißen Kleidern tragen ein Fischernetz. Der „Vater Rhein“ liegt halbnackt in seinem Wagen mit den Schilfgräsern. Jungen ziehen ein Boot mit zwei Fischern. Historische Trachten und Geräte prägen die „lebenden Bilder“ – die Not vergangener Tage soll in Erinnerung gerufen werden. Dann tritt die Nazi-Kapelle in Uniform auf – der Abstand zum vorigen Wagen scheint sie geradezu anzukündigen. Die Zuschauer sind gewissermaßen mit auf der Bühne bei einem Festzug, und auch in dieser Einstellung des Films bleiben sie im Hintergrund beständig im Blick: Der Festzug zieht an ihnen vorüber, zieht durch das Bild hindurch – und versammelt das Disparate und Widersprüchliche in der Bewegung, mit der der Zug voranschreitet. Das „Medium“ des Festzuges hält das Getrennte und Gegensätzliche zusammen in seiner visuellen Erscheinung: eine Stadtgesellschaft zwischen Erinnerung und nationalsozialistischer Gegenwart, zwischen dem Recht des Einzelnen und der Idee einer Volksgemeinschaft, in der dieses Recht verloren zu gehen droht.
Die Zuschauer sind beharrlich im Blick, sie gehören zur Inszenierung des Festzuges, und nach einem Schnitt sieht man sie auch im Vordergrund im Bild, während sich der Zug auf gleißender Straße der Kamera entgegen bewegt. Jetzt tauchen die Darsteller aus dem Festspiel in mehreren Schnitten auf: Der Kommandant Kaspar Bamberger und sein Kapitän auf dem Pferd, Soldaten mit eisernen Helmen, ein Planwagen mit niederem Volk. Das Schauspiel über den „Trommler von Philippsburg“ wird zu einer Art „Script“ für den Festzug, in das sich auch die Bauern und Fischer mit ihren alten Gerätschaften einfügen. Die fiktionale Geschichte, die von Grimmelshausens Schelmenroman angeregt ist, prägt das Erscheinungsbild des Festzuges, das sich offen hält im Ineinander von Fiktion und Realität.
Die Nazi-Gruppen, die dann in Reih und Glied vorbei marschieren und in der Halbnahen meist mit stoischen Gesichtern ins Bild rücken, verweisen in ihrem demonstrativen Auftreten nur noch auf sich selbst, auf die gesellschaftliche Realität der Gegenwart. In der Bewegung des Voranschreitens nimmt der Festzug auch die Nationalsozialisten auf in die widersprüchliche Realität, die er selbst erst möglich macht. Der Anführer der Gruppe erhebt die Hand zum Hitlergruß – und im Vordergrund ist für eine kurze Sekunde die Hand eines Zuschauers zu sehen, der den Gruß erwidert. Im flüchtigen visuellen Ereignis einer hochgeschnellten Hand deutet sich das Schauspiel von NS-Masseninszenierungen an, die mit ihrer Faszination auch die Herrschaft der Einheit durchsetzt, der sich der Festzug widersetzt.
Philippsburg anno 1938: Der kleine Amateurfilm lässt das kulturelle Gedächtnis der Stadtgemeinschaft als heterogenen Raum sichtbar werden, der sich zwischen Gegenwart und Vergangenheit, zwischen Fiktion und Realität in der Schwebe hält. Die zum Hitlergruß erhobene Hand, die eher zufällig ins Bild kommt, erhebt sich in einem Herrschaftsraum, den die Nationalsozialisten bereits besetzt haben. Ein Raum, der jedoch immer wieder übergeht in andere Räume und Zeiträume – in einem Bilderbogen, bei dem am Schluss noch einmal Menschen und Dinge aus dem Fiktionsraum des Festspiels in den Blick geraten: eine Kanone, Soldaten und wieder der Planwagen, der mit einem Schwenk hinter einer Hausecke verschwindet.
Reiner Bader |
contexteen | The sky was cloudy and it was raining when the citizen of Philippsburg celebrated the 600th anniversary of their city in August 1938 with a parade. Immediately before the pageant, the festival on the "drummer of Philippsburg" was performed on the market square. The time of the festival, the historical world of the 17th century, as presented by Hans Jakob Christoffel von Grimmelshausen in his novel on the "Adventurous Simplizissimus", should also be the time frame for the parade. The then mayor Oswald Kirchgeßner emphasized in his speech, "That this festival is deliberately simply, according to the time and the heavy history of the city celebrated." The present, in which the anniversary fell, was the National Socialism. The short film about the event does not overlook the flags and flags with the swastikas - and less so are the NS groups marching in the parade. They fall out of the historical past, which should correspond to the outer picture of the pageant.
Even a parade is a "medium" with which a society presents itself - a city society in this case, which seeks to assure its identity in the present in reference to its history. The pageant becomes a medial form in which social memory manifests itself as a place where the collective memory not only refreshes, but becomes vivid in the 'performance' of a parade, at the same time repeating and changing the image of the urban community. How does a bourgeois urban society process it, if the memory culture breaks down into the presence of a projected National Socialist national community that is ultimately no longer bourgeois?
The first shot of the film irritated. The shot-total keeps the viewers on the sidewalk consistently in view, but the wagons and groups, which defile past front, are repeatedly large or too large in the picture. There's the car with the model of the city fortress, the Red Gate. Girl in white clothes carry a fishing net. The 'Father Rhine' lies half naked in his carriage with the reed grasses. Boys pull a boat with two fishermen. Historic costumes and equipment characterize the 'living pictures' - the need of bygone days should be recalled. Then the Nazi band appears in uniform - the distance to the previous car seems to announce it. The spectators are to some extent on stage at a parade, and even in this setting of the film, they constantly remain in the background: The pageant passes them, passing through the picture - and gathers the disparate and contradictory in the movement, with which the train progresses. The 'medium' of the pageant holds together the separated and opposing in its visual appearance: a city society between memory and the Nazi present, between the rights of the individual and the idea of a national community in which this right threatens to be lost.
The spectators are perseveringly in view, they belong to the staging of the parade, and after a cut you can see them in the foreground in the picture, while the train on the glistening road moves towards the camera. Now the performers from the festival appear in several cuts: the commander Kaspar Bamberger and his captain on horseback, soldiers with iron helmets, a covered wagon with lowly people. The drama about the 'drummer of Philippsburg' becomes a kind of 'script' for the pageant, in which also the farmers and fishermen with their old equipment fit. The fictional story, which is inspired by Grimmelshausen's picaresque novel, shapes the appearance of the procession, which remains open in the interplay of fiction and reality.
The NS groups, who then march past in rank and file and in the half-close, usually with stoic faces in the picture, refer in their demonstrative appearance only on themselves, on the social reality of the present. In the movement of progress, the parade also includes the National Socialists in the contradictory reality that he himself makes possible. The leader of the group raises his hand to the Hitler salute - and in the foreground for a brief second the hand of a spectator can be seen, who returns the greeting. In the fleeting visual event of a flickering hand, the spectacle of Nazi mass productions is hinting at their fascination with the rule of the unity to which the pageant defies.
Philippsburg anno 1938: The private film makes the cultural memory of the urban community visible as a heterogeneous space that holds its balance between the present and the past, between fiction and reality. The hand that rises to the Hitler salute and accidentally gets into the picture, rises in a realm of power that the National Socialists have already occupied. A space that, however, repeatedly merges into other spaces and periods of time - in a picture arc in which people and things from the fictive space of the festival play once more in the eye: a cannon, soldiers and again the covered wagon, with a swing disappears behind a corner of the house.
Reiner Bader |
titre | Festzug |
sous_titre | 600 Jahrfeier Philippsburg |
video | LFS_01407_1_Festzug |
dateDebut | 1938 |
dateFin | 1938 |
annee | 1,938 |
duree | 321 |
genre | Film amateur |
format_original | 16 mm |
coloration | Noir_et_blanc |
son | Muet |
langue | |
realisateurs | |
droits | Landesfilmsammlung BW |
lieuTournage | 49.23744, 8.45664 |
fonds | Landesfilmsammlung BW |
pieces_jointes | |
evenements_filmes_ou_en_lien | |
personnages_identifies | |
lieux_ou_monuments | Philippsburg |
etat | Non-Non |
institution_dorigine | Haus des Dokumentarfilms |
thematique | Identity • Traditions • Local festivals |
idSupport | LFS01407 1 |
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apercu | |
resumefr | |
resumede | Festumzug anlässlich der 600-Jahrfeier in Philippsburg. |
resumeen | Festive parade at the occasion of the 600th anniversary of Philippsburg. |
descriptionfr | |
descriptionde | ZT: Im August 1938 herrschte Feststimmung in der Stadt. /
Die 600-Jahrfeier wurde zu einem großen Erlebnis. /
ZT: Der Festzug zeigte prächtige Bilder und Gruppen.
Umzug mit Pferdekutschen, Menschen mit Leiterwagen, Kinder ziehen ein Schiff auf einer Kutsche, Musikkapelle, Blick auf die mit Hakenkreuz-Fahnen geschmückte Straße, verschieden dekorierte Pferdekutschen, Reiter, Frauen tragen ein Fischernetz, mit Netzen dekorierte Kutsche, Männer mit Hakenkreuz-Fahnen, Kinder ziehen eine Kanone.
TC: 10:22:49 Reiter steigen von den Pferden (dunkel).
ZT: Die Urne als Sinnbild der frühesten Geschichte.
Pferdekutsche, im Hintergrund ein mit Hakenkreuz-Fahnen geschmücktes Haus. Zeichnung des Trommlers von Philippsburg. |
descriptionen | ZT: In August 1938 there was a festive mood in the city. / The 600th anniversary was a great experience. /
ZT: The pageant showed magnificent pictures and groups.
Parade with horse-drawn carriages, people with cart, children pulling a ship on a carriage, band, view on the street decorated with swastika flags, various decorated horse-drawn carriages, riders, women wearing a fishing net, decorated with nets coach, men with swastika flags, Children draw a cannon.
TC: 10:22:49 Riders get off the horses (dark).
ZT: The urn as a symbol of the earliest history.
Horse-drawn carriage, in the background a house decorated with swastika flags. Drawing of the drummer of Philippsburg. |
contextefr | C’est sous les nuages et la pluie que les habitants de Philippsburg célèbrent le 600e anniversaire de la ville avec un défilé en août 1938. Auparavant, la place du marché a accueilli la représentation d’une pièce sur le « tambour de Philippsburg ». Le défilé comme la pièce ont pour cadre le XVIIe siècle, tel que présenté par Hans Jakob Christoffel von Grimmelshausen dans son roman Les Aventures de Simplicius Simplicissimus. Dans son discours, Oswald Kirchgeßner, qui est alors maire, souligne que « cette fête est délibérément célébrée avec simplicité, au diapason de l’époque et de la difficile histoire de la ville ». Il faut dire que cet anniversaire se produit sous le nazisme. Le film qui l’immortalise n’omet pas les drapeaux et les fanions portant la croix gammée — et encore moins les groupes de nazis qui défilent. Ils détonnent dans l’atmosphère historique qui se dégage du défilé.
Une telle parade est aussi un « médium » qui permet à une société de se représenter – celle d’une petite ville, dans ce cas précis, qui essaie d’affirmer son identité dans le présent en se référant à son histoire. Le cortège devient le vecteur par lequel se manifeste la mémoire sociale, le lieu où la mémoire collective non seulement s’actualise, mais se donne à voir de façon vivante dans la « performance » d’un défilé avec lequel l’image de la communauté urbaine se perpétue et évolue en même temps. Comment réagit une société urbaine civile lorsqu’un fantasme de communauté populaire nationale-socialiste s’immisce au présent dans cette culture de la mémoire, qui finit par perdre son ancrage citoyen ?
Le premier plan du film est déconcertant. Le plan de demi-ensemble garde un œil constant sur les spectateurs sur le trottoir d’en face, mais les chariots et les groupes qui traversent le cadre paraissent souvent grands, voire trop grands, en proportion. On voit passer la charrette portant la maquette de la forteresse de la ville, la Porte Rouge. Des jeunes filles en robes blanches portent un filet de pêche. Le « Père Rhin » est allongé à moitié nu au milieu de roseaux sur sa voiture. De jeunes garçons tirent un bateau transportant deux pêcheurs. Des costumes et accessoires historiques façonnent ces « tableaux vivants », rappelant la détresse des jours passés. L’orchestre nazi apparaît ensuite en uniforme, annoncé par un espacement plus grand par rapport à la dernière voiture. Les spectateurs sont en quelque sorte eux aussi « sur scène » lors d’un défilé, et dans ce plan du film, on les voit constamment en arrière-plan. Le cortège passe devant eux, traverse le cadre, rassemblant dans ce mouvement qui va de l’avant tout ce qu’il rencontre de discordant et de contradictoire. Le « médium » de la parade réunit ce qui est séparé et opposé dans son apparence visuelle : une petite ville entre la mémoire et le présent nazi, entre le droit des individus et l’idée d’une communauté nationale dans laquelle ce droit menace de disparaître.
Les spectateurs s’imposent dans le champ de la caméra, ils font partie de la mise en scène du défilé. Après un changement de plan, on les retrouve au premier plan, tandis que le cortège se dirige vers la caméra dans une rue lumineuse. Les comédiens de la pièce apparaissent à présent dans plusieurs plans : le commandant Kaspar Bamberger et son capitaine à cheval, des soldats portant des casques de fer, puis le chariot bâché des petites gens. Le spectacle consacré au tambour de Philippsburg devient une sorte de « scénario » pour le défilé, dans lequel fermiers et pêcheurs trouvent aussi leur place, avec leurs outils traditionnels. L’histoire fictive, qui s’inspire du roman picaresque de Grimmelshausen, façonne l’apparence du défilé, qui entremêle fiction et réalité.
Les groupes nazis qui défilent en rangs serrés et dont un plan semi-rapproché nous montre surtout les visages stoïques ne se réfèrent qu’à eux-mêmes et à la réalité sociale du présent dans leur attitude démonstrative. Avec son mouvement de marche en avant, le défilé saisit aussi les nazis dans la réalité contradictoire qu’il rend lui-même possible. Le chef du groupe lève la main pour faire le salut hitlérien et au premier plan, l’espace d’une seconde, apparaît la main d’un spectateur qui retourne le salut. Cette main tendue qui surgit furtivement évoque le spectacle des mises en scène de masse nazies, qui, avec la fascination qu’il suscite, impose également le règne de l’unité, à laquelle le défilé s’oppose.
Philippsburg en 1938 : ce petit film amateur révèle la mémoire culturelle de cette communauté comme un espace hétérogène suspendu entre le présent et le passé, entre la fiction et la réalité. La main effectuant le salut hitlérien, qui traverse le champ de façon assez fortuite, se lève dans un espace de domination que les nazis occupent déjà. Un espace qui se fond périodiquement dans d’autres espaces et d’autres époques – à la façon d’une planche d’images, qui se termine en montrant à nouveau les protagonistes et les objets issus de l’espace fictionnel du festival : un canon, des soldats, puis à nouveau le chariot bâché que la caméra suit avant de le laisser disparaître au coin d’une maison.
Reiner Bader |
contextede | Der Himmel war wolkenverhangen und es regnete, als die Philippsburger im August 1938 das 600-jährige Stadtjubiläum mit einem Festzug begingen. Unmittelbar vor dem Festzug war auf dem Marktplatz das Festspiel über den „Trommler von Philippsburg“ aufgeführt worden. Die Zeit des Festspiels, die historische Welt des 17. Jahrhunderts, wie sie Hans Jakob Christoffel von Grimmelshausen in seinem Roman über den „abenteuerlichen Simplizissimus“ dargestellt hatte, sollte auch der zeitliche Rahmen für den Festzug sein. Der damalige Bürgermeister Oswald Kirchgeßner betonte in seiner Ansprache, „daß dieses Fest bewusst schlicht und einfach, der Zeit und der schweren Geschichte der Stadt entsprechend, gefeiert werde“. Die Gegenwart, in die das Jubiläum fiel, war der Nationalsozialismus. Der kurze Film über das Ereignis lässt die Fahnen und Fähnchen mit den Hakenkreuzen nicht übersehen – und weniger noch die nationalsozialistischen Gruppen, die im Festzug mitmarschieren. Sie fallen heraus aus der historischen Vergangenheit, der das äußere Bild des Festzuges entsprechen sollte.
Auch ein Festzug ist ein „Medium“, mit dem sich eine Gesellschaft darstellt – eine Stadtgesellschaft in diesem Fall, die im Verweis auf ihre Geschichte sich ihrer Identität in der Gegenwart zu versichern sucht. Der Festzug wird zur medialen Form, in dem sich das soziale Gedächtnis manifestiert, zum Ort, an dem die kollektive Erinnerung sich nicht nur aktualisiert, sondern anschaulich wird in der „Aufführung“ eines Festzuges, mit der sich das Bild der Stadtgemeinschaft zugleich wiederholt und verändert. Wie verarbeitet es eine bürgerliche Stadtgesellschaft, wenn in diese Erinnerungskultur die Gegenwart einer projektierten nationalsozialistischen Volksgemeinschaft einbricht, die letztlich nicht mehr bürgerlich verfasst ist?
Die erste Einstellung des Films irritiert. Die Halbtotale hält die Zuschauer auf dem Gehweg gegenüber konsequent im Blick, die Wagen und Gruppen jedoch, die vorne vorbei defilieren, sind wiederholt groß oder zu groß im Bild. Da ist der Wagen mit dem Modell der Stadtfestung, dem Roten Tor. Mädchen in weißen Kleidern tragen ein Fischernetz. Der „Vater Rhein“ liegt halbnackt in seinem Wagen mit den Schilfgräsern. Jungen ziehen ein Boot mit zwei Fischern. Historische Trachten und Geräte prägen die „lebenden Bilder“ – die Not vergangener Tage soll in Erinnerung gerufen werden. Dann tritt die Nazi-Kapelle in Uniform auf – der Abstand zum vorigen Wagen scheint sie geradezu anzukündigen. Die Zuschauer sind gewissermaßen mit auf der Bühne bei einem Festzug, und auch in dieser Einstellung des Films bleiben sie im Hintergrund beständig im Blick: Der Festzug zieht an ihnen vorüber, zieht durch das Bild hindurch – und versammelt das Disparate und Widersprüchliche in der Bewegung, mit der der Zug voranschreitet. Das „Medium“ des Festzuges hält das Getrennte und Gegensätzliche zusammen in seiner visuellen Erscheinung: eine Stadtgesellschaft zwischen Erinnerung und nationalsozialistischer Gegenwart, zwischen dem Recht des Einzelnen und der Idee einer Volksgemeinschaft, in der dieses Recht verloren zu gehen droht.
Die Zuschauer sind beharrlich im Blick, sie gehören zur Inszenierung des Festzuges, und nach einem Schnitt sieht man sie auch im Vordergrund im Bild, während sich der Zug auf gleißender Straße der Kamera entgegen bewegt. Jetzt tauchen die Darsteller aus dem Festspiel in mehreren Schnitten auf: Der Kommandant Kaspar Bamberger und sein Kapitän auf dem Pferd, Soldaten mit eisernen Helmen, ein Planwagen mit niederem Volk. Das Schauspiel über den „Trommler von Philippsburg“ wird zu einer Art „Script“ für den Festzug, in das sich auch die Bauern und Fischer mit ihren alten Gerätschaften einfügen. Die fiktionale Geschichte, die von Grimmelshausens Schelmenroman angeregt ist, prägt das Erscheinungsbild des Festzuges, das sich offen hält im Ineinander von Fiktion und Realität.
Die Nazi-Gruppen, die dann in Reih und Glied vorbei marschieren und in der Halbnahen meist mit stoischen Gesichtern ins Bild rücken, verweisen in ihrem demonstrativen Auftreten nur noch auf sich selbst, auf die gesellschaftliche Realität der Gegenwart. In der Bewegung des Voranschreitens nimmt der Festzug auch die Nationalsozialisten auf in die widersprüchliche Realität, die er selbst erst möglich macht. Der Anführer der Gruppe erhebt die Hand zum Hitlergruß – und im Vordergrund ist für eine kurze Sekunde die Hand eines Zuschauers zu sehen, der den Gruß erwidert. Im flüchtigen visuellen Ereignis einer hochgeschnellten Hand deutet sich das Schauspiel von NS-Masseninszenierungen an, die mit ihrer Faszination auch die Herrschaft der Einheit durchsetzt, der sich der Festzug widersetzt.
Philippsburg anno 1938: Der kleine Amateurfilm lässt das kulturelle Gedächtnis der Stadtgemeinschaft als heterogenen Raum sichtbar werden, der sich zwischen Gegenwart und Vergangenheit, zwischen Fiktion und Realität in der Schwebe hält. Die zum Hitlergruß erhobene Hand, die eher zufällig ins Bild kommt, erhebt sich in einem Herrschaftsraum, den die Nationalsozialisten bereits besetzt haben. Ein Raum, der jedoch immer wieder übergeht in andere Räume und Zeiträume – in einem Bilderbogen, bei dem am Schluss noch einmal Menschen und Dinge aus dem Fiktionsraum des Festspiels in den Blick geraten: eine Kanone, Soldaten und wieder der Planwagen, der mit einem Schwenk hinter einer Hausecke verschwindet.
Reiner Bader |
contexteen | The sky was cloudy and it was raining when the citizen of Philippsburg celebrated the 600th anniversary of their city in August 1938 with a parade. Immediately before the pageant, the festival on the "drummer of Philippsburg" was performed on the market square. The time of the festival, the historical world of the 17th century, as presented by Hans Jakob Christoffel von Grimmelshausen in his novel on the "Adventurous Simplizissimus", should also be the time frame for the parade. The then mayor Oswald Kirchgeßner emphasized in his speech, "That this festival is deliberately simply, according to the time and the heavy history of the city celebrated." The present, in which the anniversary fell, was the National Socialism. The short film about the event does not overlook the flags and flags with the swastikas - and less so are the NS groups marching in the parade. They fall out of the historical past, which should correspond to the outer picture of the pageant.
Even a parade is a "medium" with which a society presents itself - a city society in this case, which seeks to assure its identity in the present in reference to its history. The pageant becomes a medial form in which social memory manifests itself as a place where the collective memory not only refreshes, but becomes vivid in the 'performance' of a parade, at the same time repeating and changing the image of the urban community. How does a bourgeois urban society process it, if the memory culture breaks down into the presence of a projected National Socialist national community that is ultimately no longer bourgeois?
The first shot of the film irritated. The shot-total keeps the viewers on the sidewalk consistently in view, but the wagons and groups, which defile past front, are repeatedly large or too large in the picture. There's the car with the model of the city fortress, the Red Gate. Girl in white clothes carry a fishing net. The 'Father Rhine' lies half naked in his carriage with the reed grasses. Boys pull a boat with two fishermen. Historic costumes and equipment characterize the 'living pictures' - the need of bygone days should be recalled. Then the Nazi band appears in uniform - the distance to the previous car seems to announce it. The spectators are to some extent on stage at a parade, and even in this setting of the film, they constantly remain in the background: The pageant passes them, passing through the picture - and gathers the disparate and contradictory in the movement, with which the train progresses. The 'medium' of the pageant holds together the separated and opposing in its visual appearance: a city society between memory and the Nazi present, between the rights of the individual and the idea of a national community in which this right threatens to be lost.
The spectators are perseveringly in view, they belong to the staging of the parade, and after a cut you can see them in the foreground in the picture, while the train on the glistening road moves towards the camera. Now the performers from the festival appear in several cuts: the commander Kaspar Bamberger and his captain on horseback, soldiers with iron helmets, a covered wagon with lowly people. The drama about the 'drummer of Philippsburg' becomes a kind of 'script' for the pageant, in which also the farmers and fishermen with their old equipment fit. The fictional story, which is inspired by Grimmelshausen's picaresque novel, shapes the appearance of the procession, which remains open in the interplay of fiction and reality.
The NS groups, who then march past in rank and file and in the half-close, usually with stoic faces in the picture, refer in their demonstrative appearance only on themselves, on the social reality of the present. In the movement of progress, the parade also includes the National Socialists in the contradictory reality that he himself makes possible. The leader of the group raises his hand to the Hitler salute - and in the foreground for a brief second the hand of a spectator can be seen, who returns the greeting. In the fleeting visual event of a flickering hand, the spectacle of Nazi mass productions is hinting at their fascination with the rule of the unity to which the pageant defies.
Philippsburg anno 1938: The private film makes the cultural memory of the urban community visible as a heterogeneous space that holds its balance between the present and the past, between fiction and reality. The hand that rises to the Hitler salute and accidentally gets into the picture, rises in a realm of power that the National Socialists have already occupied. A space that, however, repeatedly merges into other spaces and periods of time - in a picture arc in which people and things from the fictive space of the festival play once more in the eye: a cannon, soldiers and again the covered wagon, with a swing disappears behind a corner of the house.
Reiner Bader |
titre | Festzug |
sous_titre | 600 Jahrfeier Philippsburg |
video | LFS_01407_1_Festzug |
dateDebut | 1938 |
dateFin | 1938 |
annee | 1,938 |
duree | 321 |
genre | Film amateur |
format_original | 16 mm |
coloration | Noir_et_blanc |
son | Muet |
langue | |
realisateurs | |
droits | Landesfilmsammlung BW |
lieuTournage | 49.23744, 8.45664 |
fonds | Landesfilmsammlung BW |
pieces_jointes | |
evenements_filmes_ou_en_lien | |
personnages_identifies | |
lieux_ou_monuments | Philippsburg |
etat | Non-Non |
institution_dorigine | Haus des Dokumentarfilms |
thematique | Identity • Traditions • Local festivals |
idSupport | LFS01407 1 |
timecode | 0 |
apercu | |
resumefr | |
resumede | Festumzug anlässlich der 600-Jahrfeier in Philippsburg. |
resumeen | Festive parade at the occasion of the 600th anniversary of Philippsburg. |
descriptionfr | |
descriptionde | ZT: Im August 1938 herrschte Feststimmung in der Stadt. /
Die 600-Jahrfeier wurde zu einem großen Erlebnis. /
ZT: Der Festzug zeigte prächtige Bilder und Gruppen.
Umzug mit Pferdekutschen, Menschen mit Leiterwagen, Kinder ziehen ein Schiff auf einer Kutsche, Musikkapelle, Blick auf die mit Hakenkreuz-Fahnen geschmückte Straße, verschieden dekorierte Pferdekutschen, Reiter, Frauen tragen ein Fischernetz, mit Netzen dekorierte Kutsche, Männer mit Hakenkreuz-Fahnen, Kinder ziehen eine Kanone.
TC: 10:22:49 Reiter steigen von den Pferden (dunkel).
ZT: Die Urne als Sinnbild der frühesten Geschichte.
Pferdekutsche, im Hintergrund ein mit Hakenkreuz-Fahnen geschmücktes Haus. Zeichnung des Trommlers von Philippsburg. |
descriptionen | ZT: In August 1938 there was a festive mood in the city. / The 600th anniversary was a great experience. /
ZT: The pageant showed magnificent pictures and groups.
Parade with horse-drawn carriages, people with cart, children pulling a ship on a carriage, band, view on the street decorated with swastika flags, various decorated horse-drawn carriages, riders, women wearing a fishing net, decorated with nets coach, men with swastika flags, Children draw a cannon.
TC: 10:22:49 Riders get off the horses (dark).
ZT: The urn as a symbol of the earliest history.
Horse-drawn carriage, in the background a house decorated with swastika flags. Drawing of the drummer of Philippsburg. |
contextefr | C’est sous les nuages et la pluie que les habitants de Philippsburg célèbrent le 600e anniversaire de la ville avec un défilé en août 1938. Auparavant, la place du marché a accueilli la représentation d’une pièce sur le « tambour de Philippsburg ». Le défilé comme la pièce ont pour cadre le XVIIe siècle, tel que présenté par Hans Jakob Christoffel von Grimmelshausen dans son roman Les Aventures de Simplicius Simplicissimus. Dans son discours, Oswald Kirchgeßner, qui est alors maire, souligne que « cette fête est délibérément célébrée avec simplicité, au diapason de l’époque et de la difficile histoire de la ville ». Il faut dire que cet anniversaire se produit sous le nazisme. Le film qui l’immortalise n’omet pas les drapeaux et les fanions portant la croix gammée — et encore moins les groupes de nazis qui défilent. Ils détonnent dans l’atmosphère historique qui se dégage du défilé.
Une telle parade est aussi un « médium » qui permet à une société de se représenter – celle d’une petite ville, dans ce cas précis, qui essaie d’affirmer son identité dans le présent en se référant à son histoire. Le cortège devient le vecteur par lequel se manifeste la mémoire sociale, le lieu où la mémoire collective non seulement s’actualise, mais se donne à voir de façon vivante dans la « performance » d’un défilé avec lequel l’image de la communauté urbaine se perpétue et évolue en même temps. Comment réagit une société urbaine civile lorsqu’un fantasme de communauté populaire nationale-socialiste s’immisce au présent dans cette culture de la mémoire, qui finit par perdre son ancrage citoyen ?
Le premier plan du film est déconcertant. Le plan de demi-ensemble garde un œil constant sur les spectateurs sur le trottoir d’en face, mais les chariots et les groupes qui traversent le cadre paraissent souvent grands, voire trop grands, en proportion. On voit passer la charrette portant la maquette de la forteresse de la ville, la Porte Rouge. Des jeunes filles en robes blanches portent un filet de pêche. Le « Père Rhin » est allongé à moitié nu au milieu de roseaux sur sa voiture. De jeunes garçons tirent un bateau transportant deux pêcheurs. Des costumes et accessoires historiques façonnent ces « tableaux vivants », rappelant la détresse des jours passés. L’orchestre nazi apparaît ensuite en uniforme, annoncé par un espacement plus grand par rapport à la dernière voiture. Les spectateurs sont en quelque sorte eux aussi « sur scène » lors d’un défilé, et dans ce plan du film, on les voit constamment en arrière-plan. Le cortège passe devant eux, traverse le cadre, rassemblant dans ce mouvement qui va de l’avant tout ce qu’il rencontre de discordant et de contradictoire. Le « médium » de la parade réunit ce qui est séparé et opposé dans son apparence visuelle : une petite ville entre la mémoire et le présent nazi, entre le droit des individus et l’idée d’une communauté nationale dans laquelle ce droit menace de disparaître.
Les spectateurs s’imposent dans le champ de la caméra, ils font partie de la mise en scène du défilé. Après un changement de plan, on les retrouve au premier plan, tandis que le cortège se dirige vers la caméra dans une rue lumineuse. Les comédiens de la pièce apparaissent à présent dans plusieurs plans : le commandant Kaspar Bamberger et son capitaine à cheval, des soldats portant des casques de fer, puis le chariot bâché des petites gens. Le spectacle consacré au tambour de Philippsburg devient une sorte de « scénario » pour le défilé, dans lequel fermiers et pêcheurs trouvent aussi leur place, avec leurs outils traditionnels. L’histoire fictive, qui s’inspire du roman picaresque de Grimmelshausen, façonne l’apparence du défilé, qui entremêle fiction et réalité.
Les groupes nazis qui défilent en rangs serrés et dont un plan semi-rapproché nous montre surtout les visages stoïques ne se réfèrent qu’à eux-mêmes et à la réalité sociale du présent dans leur attitude démonstrative. Avec son mouvement de marche en avant, le défilé saisit aussi les nazis dans la réalité contradictoire qu’il rend lui-même possible. Le chef du groupe lève la main pour faire le salut hitlérien et au premier plan, l’espace d’une seconde, apparaît la main d’un spectateur qui retourne le salut. Cette main tendue qui surgit furtivement évoque le spectacle des mises en scène de masse nazies, qui, avec la fascination qu’il suscite, impose également le règne de l’unité, à laquelle le défilé s’oppose.
Philippsburg en 1938 : ce petit film amateur révèle la mémoire culturelle de cette communauté comme un espace hétérogène suspendu entre le présent et le passé, entre la fiction et la réalité. La main effectuant le salut hitlérien, qui traverse le champ de façon assez fortuite, se lève dans un espace de domination que les nazis occupent déjà. Un espace qui se fond périodiquement dans d’autres espaces et d’autres époques – à la façon d’une planche d’images, qui se termine en montrant à nouveau les protagonistes et les objets issus de l’espace fictionnel du festival : un canon, des soldats, puis à nouveau le chariot bâché que la caméra suit avant de le laisser disparaître au coin d’une maison.
Reiner Bader |
contextede | Der Himmel war wolkenverhangen und es regnete, als die Philippsburger im August 1938 das 600-jährige Stadtjubiläum mit einem Festzug begingen. Unmittelbar vor dem Festzug war auf dem Marktplatz das Festspiel über den „Trommler von Philippsburg“ aufgeführt worden. Die Zeit des Festspiels, die historische Welt des 17. Jahrhunderts, wie sie Hans Jakob Christoffel von Grimmelshausen in seinem Roman über den „abenteuerlichen Simplizissimus“ dargestellt hatte, sollte auch der zeitliche Rahmen für den Festzug sein. Der damalige Bürgermeister Oswald Kirchgeßner betonte in seiner Ansprache, „daß dieses Fest bewusst schlicht und einfach, der Zeit und der schweren Geschichte der Stadt entsprechend, gefeiert werde“. Die Gegenwart, in die das Jubiläum fiel, war der Nationalsozialismus. Der kurze Film über das Ereignis lässt die Fahnen und Fähnchen mit den Hakenkreuzen nicht übersehen – und weniger noch die nationalsozialistischen Gruppen, die im Festzug mitmarschieren. Sie fallen heraus aus der historischen Vergangenheit, der das äußere Bild des Festzuges entsprechen sollte.
Auch ein Festzug ist ein „Medium“, mit dem sich eine Gesellschaft darstellt – eine Stadtgesellschaft in diesem Fall, die im Verweis auf ihre Geschichte sich ihrer Identität in der Gegenwart zu versichern sucht. Der Festzug wird zur medialen Form, in dem sich das soziale Gedächtnis manifestiert, zum Ort, an dem die kollektive Erinnerung sich nicht nur aktualisiert, sondern anschaulich wird in der „Aufführung“ eines Festzuges, mit der sich das Bild der Stadtgemeinschaft zugleich wiederholt und verändert. Wie verarbeitet es eine bürgerliche Stadtgesellschaft, wenn in diese Erinnerungskultur die Gegenwart einer projektierten nationalsozialistischen Volksgemeinschaft einbricht, die letztlich nicht mehr bürgerlich verfasst ist?
Die erste Einstellung des Films irritiert. Die Halbtotale hält die Zuschauer auf dem Gehweg gegenüber konsequent im Blick, die Wagen und Gruppen jedoch, die vorne vorbei defilieren, sind wiederholt groß oder zu groß im Bild. Da ist der Wagen mit dem Modell der Stadtfestung, dem Roten Tor. Mädchen in weißen Kleidern tragen ein Fischernetz. Der „Vater Rhein“ liegt halbnackt in seinem Wagen mit den Schilfgräsern. Jungen ziehen ein Boot mit zwei Fischern. Historische Trachten und Geräte prägen die „lebenden Bilder“ – die Not vergangener Tage soll in Erinnerung gerufen werden. Dann tritt die Nazi-Kapelle in Uniform auf – der Abstand zum vorigen Wagen scheint sie geradezu anzukündigen. Die Zuschauer sind gewissermaßen mit auf der Bühne bei einem Festzug, und auch in dieser Einstellung des Films bleiben sie im Hintergrund beständig im Blick: Der Festzug zieht an ihnen vorüber, zieht durch das Bild hindurch – und versammelt das Disparate und Widersprüchliche in der Bewegung, mit der der Zug voranschreitet. Das „Medium“ des Festzuges hält das Getrennte und Gegensätzliche zusammen in seiner visuellen Erscheinung: eine Stadtgesellschaft zwischen Erinnerung und nationalsozialistischer Gegenwart, zwischen dem Recht des Einzelnen und der Idee einer Volksgemeinschaft, in der dieses Recht verloren zu gehen droht.
Die Zuschauer sind beharrlich im Blick, sie gehören zur Inszenierung des Festzuges, und nach einem Schnitt sieht man sie auch im Vordergrund im Bild, während sich der Zug auf gleißender Straße der Kamera entgegen bewegt. Jetzt tauchen die Darsteller aus dem Festspiel in mehreren Schnitten auf: Der Kommandant Kaspar Bamberger und sein Kapitän auf dem Pferd, Soldaten mit eisernen Helmen, ein Planwagen mit niederem Volk. Das Schauspiel über den „Trommler von Philippsburg“ wird zu einer Art „Script“ für den Festzug, in das sich auch die Bauern und Fischer mit ihren alten Gerätschaften einfügen. Die fiktionale Geschichte, die von Grimmelshausens Schelmenroman angeregt ist, prägt das Erscheinungsbild des Festzuges, das sich offen hält im Ineinander von Fiktion und Realität.
Die Nazi-Gruppen, die dann in Reih und Glied vorbei marschieren und in der Halbnahen meist mit stoischen Gesichtern ins Bild rücken, verweisen in ihrem demonstrativen Auftreten nur noch auf sich selbst, auf die gesellschaftliche Realität der Gegenwart. In der Bewegung des Voranschreitens nimmt der Festzug auch die Nationalsozialisten auf in die widersprüchliche Realität, die er selbst erst möglich macht. Der Anführer der Gruppe erhebt die Hand zum Hitlergruß – und im Vordergrund ist für eine kurze Sekunde die Hand eines Zuschauers zu sehen, der den Gruß erwidert. Im flüchtigen visuellen Ereignis einer hochgeschnellten Hand deutet sich das Schauspiel von NS-Masseninszenierungen an, die mit ihrer Faszination auch die Herrschaft der Einheit durchsetzt, der sich der Festzug widersetzt.
Philippsburg anno 1938: Der kleine Amateurfilm lässt das kulturelle Gedächtnis der Stadtgemeinschaft als heterogenen Raum sichtbar werden, der sich zwischen Gegenwart und Vergangenheit, zwischen Fiktion und Realität in der Schwebe hält. Die zum Hitlergruß erhobene Hand, die eher zufällig ins Bild kommt, erhebt sich in einem Herrschaftsraum, den die Nationalsozialisten bereits besetzt haben. Ein Raum, der jedoch immer wieder übergeht in andere Räume und Zeiträume – in einem Bilderbogen, bei dem am Schluss noch einmal Menschen und Dinge aus dem Fiktionsraum des Festspiels in den Blick geraten: eine Kanone, Soldaten und wieder der Planwagen, der mit einem Schwenk hinter einer Hausecke verschwindet.
Reiner Bader |
contexteen | The sky was cloudy and it was raining when the citizen of Philippsburg celebrated the 600th anniversary of their city in August 1938 with a parade. Immediately before the pageant, the festival on the "drummer of Philippsburg" was performed on the market square. The time of the festival, the historical world of the 17th century, as presented by Hans Jakob Christoffel von Grimmelshausen in his novel on the "Adventurous Simplizissimus", should also be the time frame for the parade. The then mayor Oswald Kirchgeßner emphasized in his speech, "That this festival is deliberately simply, according to the time and the heavy history of the city celebrated." The present, in which the anniversary fell, was the National Socialism. The short film about the event does not overlook the flags and flags with the swastikas - and less so are the NS groups marching in the parade. They fall out of the historical past, which should correspond to the outer picture of the pageant.
Even a parade is a "medium" with which a society presents itself - a city society in this case, which seeks to assure its identity in the present in reference to its history. The pageant becomes a medial form in which social memory manifests itself as a place where the collective memory not only refreshes, but becomes vivid in the 'performance' of a parade, at the same time repeating and changing the image of the urban community. How does a bourgeois urban society process it, if the memory culture breaks down into the presence of a projected National Socialist national community that is ultimately no longer bourgeois?
The first shot of the film irritated. The shot-total keeps the viewers on the sidewalk consistently in view, but the wagons and groups, which defile past front, are repeatedly large or too large in the picture. There's the car with the model of the city fortress, the Red Gate. Girl in white clothes carry a fishing net. The 'Father Rhine' lies half naked in his carriage with the reed grasses. Boys pull a boat with two fishermen. Historic costumes and equipment characterize the 'living pictures' - the need of bygone days should be recalled. Then the Nazi band appears in uniform - the distance to the previous car seems to announce it. The spectators are to some extent on stage at a parade, and even in this setting of the film, they constantly remain in the background: The pageant passes them, passing through the picture - and gathers the disparate and contradictory in the movement, with which the train progresses. The 'medium' of the pageant holds together the separated and opposing in its visual appearance: a city society between memory and the Nazi present, between the rights of the individual and the idea of a national community in which this right threatens to be lost.
The spectators are perseveringly in view, they belong to the staging of the parade, and after a cut you can see them in the foreground in the picture, while the train on the glistening road moves towards the camera. Now the performers from the festival appear in several cuts: the commander Kaspar Bamberger and his captain on horseback, soldiers with iron helmets, a covered wagon with lowly people. The drama about the 'drummer of Philippsburg' becomes a kind of 'script' for the pageant, in which also the farmers and fishermen with their old equipment fit. The fictional story, which is inspired by Grimmelshausen's picaresque novel, shapes the appearance of the procession, which remains open in the interplay of fiction and reality.
The NS groups, who then march past in rank and file and in the half-close, usually with stoic faces in the picture, refer in their demonstrative appearance only on themselves, on the social reality of the present. In the movement of progress, the parade also includes the National Socialists in the contradictory reality that he himself makes possible. The leader of the group raises his hand to the Hitler salute - and in the foreground for a brief second the hand of a spectator can be seen, who returns the greeting. In the fleeting visual event of a flickering hand, the spectacle of Nazi mass productions is hinting at their fascination with the rule of the unity to which the pageant defies.
Philippsburg anno 1938: The private film makes the cultural memory of the urban community visible as a heterogeneous space that holds its balance between the present and the past, between fiction and reality. The hand that rises to the Hitler salute and accidentally gets into the picture, rises in a realm of power that the National Socialists have already occupied. A space that, however, repeatedly merges into other spaces and periods of time - in a picture arc in which people and things from the fictive space of the festival play once more in the eye: a cannon, soldiers and again the covered wagon, with a swing disappears behind a corner of the house.
Reiner Bader |