Mariage Oberseebach (0005FI0013) : Différence entre versions
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Version du 21 mars 2019 à 14:19
Événements filmés ou en lien
Résumé
Description
[Oberseebach[1], scènes de jours filmées en été. Le cameraman fait partie de la foule de spectateur (peut-être étaient-ils à deux? Il semblerait parfois que certaines scènes aient été prises simultanément mais sous deux angles de vue différents).]
Plan d'ensemble d'un terre plein paysagé, arboré et fleuri, donnant vue sur des habitations. On aperçoit le clocher de l'église au loin.
Plan d'ensemble mettant en scène des personnes assises sur le muret d'une maison alsacienne fleurie. D'autres sont debout sur le trottoir. Elles semblent attendre quelque chose.
Séquence de plusieurs plans d'ensemble consécutifs, représentant la mise en place des différents participants de la cérémonie. Des hommes à cheval se mêlent à la foule. Ils sont vêtus d'une tenue traditionnelle composée d'un haut et d'un bas blanc, d'un gilet noir ainsi que d'un couvre-chef en peau d'animal. Un homme vêtu d'une chemise ample bleue, d'un pantalon et d'un chapeau noir tient les liens d'une vache. La foule de passants est toujours présente à l'arrière. Regroupement de cavaliers en costume blanc et noir au couvre-chef en peau d'animal devant les habitations du village. Deux femmes, dont l'une tient une petite fille par la main, tiennent ensemble une grande corbeille en osier. Les femmes sont vêtues d'une chemise et de bas blancs et d'un robe noire brodée, sur laquelle est nouée un tablier blanc. Elles portent des couronnes de fleurs dans les cheveux. La fillette porte également une chemise et des bas blancs, une robe noire et un fichu noir sur sa tête.
Longue séquence de plans d'ensemble et travelling du cortège de fête. Fanfare composée de musiciens vêtus d'un costume local composé d'un pantalon et d'une chemise blanche, d'un gilet noir et d'un chapeau noir. Parade de jeunes hommes à cheval. Ils portent le même costume local que les musiciens, on retrouve le couvre-chef en pelage d'animal. On retrouve l'homme vêtu d'une tunique bleue et sa vache. Elle tire une sorte de chariot sur lequel est posé un objet imposant qui semble être une caisse? Un couple de personnes relativement âgées pousse un objet imposant (peut-être un meuble?). L'homme est vêtu de bleu (certainement un habit de travail) et la femme porte une chemise et des collants blancs et une robe noire. Ses cheveux sont tressés. Voiture poussée par des chevaux de trait. Le "cocher" ne porte pas de costume local. L'arrière de la voiture a été décoré à la manière d'une cuisine traditionnelle (buffet, table, banc, casseroles et poêles sont pendues à la structure du chariot) . Une femme en costume traditionnel est assise sur un banc, une autre semble faire la quête auprès des spectateurs du cortège. La séquence suivante est assez similaire: une voiture tirée par deux chevaux de trait, l'arrière est décoré à la manière d'une cuisine (table, chaise, four à bois à l'arrière?). Un kougelhopf est posé sur la table. Une femme vêtue d'un costume traditionnel fait la quête auprès des spectateurs.
Une fanfare , devancée d'un petit garçon qui tient un panneau de bois avance en rythme. Hommes et femmes portent le même costume: un bas noir (pantalon pour les hommes, jupe pour les femmes), une chemise blanche et un gilet rouge. Tous portent des chapeaux noirs. Des danseurs folkloriques en tenue traditionnelle les suivent.
S'en suit une autre séquence où défilent des chars aménagés: deux femmes en tenue traditionnelle jouent une scène de vie quotidienne: l'une est en train de coudre avec une vieille machine à coudre, l'autre est en train de repasser avec un fer en fonte. La prochaine charrette met en scène des hommes vêtus de blouses de travail. Sur la charrette, il y a plusieurs fûts de vin. Dans le rush suivant on aperçoit un homme en tenue de travail qui porte une hotte sur le dos, servant notamment à la récolte de raisin mais plus largement de fruits, qui précède une fanfare similaire à celle décrite ci-dessus. Un char décoré de sapin et rempli de femmes et d'enfants introduit une séquence représentant un cortège d'enfants et de jeunes vêtus de la tenue traditionnelle. Le prochain rush met en scène des couples de Seebachois catholique, reconnaissable grâce à la coiffe en dentelle blanche de la femme. Un autre char défile, avec à son bord, des femmes vêtues du même costume que les membres de la fanfare précédentes et des hommes (dont un jouant de la guitare) en blouse bleue. La prochaine séquence montre un défilé de plusieurs calèches de mariage fleuries avec à leur bord des jeunes gens, mariés ou célibataires en fonction de leur costume, mais aussi des enfants.
Une fanfare composée de musiciens en tenue traditionnelle seebachoise précède un groupe de jeunes personnes protestantes en tenue traditionnelle ainsi que des demoiselles d'honneur.
Dans la séquence suivante, on assiste à l'arrivée de plusieurs chars et charrettes, tirés soit par des bœufs ou des chevaux et qui véhiculent du mobilier de maison: une table, une armoire, un lit.
Les images suivantes montrent un groupe en tenue traditionnelle catholique. Un plan moyen sur un couple seebachois permet de discerner les détails de leur costume.
Une roue de charrette est tirée par des chevaux de trait, menés par un homme en tenue de travail. Trois hommes s'amusent en s'accrochant à la roue et en tentant d'y rester. Ils sont suivis par le groupe de conscrits du village. Un de leur membre agite un drapeau tricolore, tandis qu'il est suivi par le char décoré à leur image de sapins et de drapeaux.
Gros plan sur quelques spectateurs souriants. Gros plan également sur une maison à colombage joliment fleurie, devant laquelle un panneau y annonce la tonte de moutons.
Gros plan sur la calèche fleurie des mariés seebachois, accompagné d'un homme et d'une demoiselle d'honneur.
Plan d'ensemble de deux demoiselles d'honneur qui prennent un panier d'osier rempli de linge en main. Une passante interpelle l'une d'entre elle.
Plan d'ensemble sur un groupe d'enfants puis de jeunes gens en tenue traditionnelle.
Contexte et analyse
S'il y a bien une fête qui caractérise le village de Seebach depuis plus de 30 ans, c'est la Streisselhochzeit, la fête du mariage au bouquet. Située à environ 10km au sud de Wissembourg, la commune attire chaque été depuis 1982 l'attention de nombreux curieux venant d'Alsace mais aussi d'Outre-Rhin. Cette fête permet notamment, le temps d'un weekend au mois de juillet, de redécouvrir et faire revivre par le biais de manifestations folkloriques, de cortèges, de démonstrations musicales, les anciennes traditions locales relatives à la vie quotidienne et plus spécifiquement au mariage paysan.
La Streisselhochzeit, vitrine de la vie paysanne traditionnelle
Les costumes traditionnels
Les habits traditionnels faisaient partie intégrante de la vie rurale alsacienne jusqu'au début du siècle dernier, où, poussés par le progrès et l'industrialisation, les villageois privilégièrent un habillement plus pratique et à la mode citadine. Ainsi, le port de cet habit ancestral disparut progressivement du paysage quotidien, pour ne sortir des placards que lors d'occasions spéciales. Avant toute chose, il n'est pas négligeable de rappeler que le costume traditionnel alsacien ne se limite pas uniquement à celui de l'Alsacienne en jupe rouge et au gros noeud noir dans les cheveux. C'est une vision totalement erronée de l'habit traditionnel, manipulé par l'art populaire national. Il existe autant d'habits différents que de communes alsaciennes, voire plus. Le costume traditionnel relève d'une codification bien particulière. Véritable marqueur social, il change en fonction du sexe, du statut social et marital de la personne, de son âge mais aussi de sa confession et se décline alors en plusieurs variantes. Ces codes se retrouvent dans la plupart des contrées alsaciennes. A Seebach, ces codes vestimentaires sont d'autant plus importants car deux communautés religieuses se côtoient au sein du village: d'une part les protestants, d'autre part les catholiques. Ils permettent alors de définir à vue d’œil, l'identité de la personne. Leurs différents habillements sont tous visibles dans l'extrait ci-dessus, nous tenterons d'en établir les caractéristiques générales. L'habit se porte dès le plus jeune âge, en témoignent les images du film. De manière générique, les enfants catholiques et protestants s'habillent de la même manière, mais des distinctions peuvent avoir été faite autrefois, notamment chez les filles au niveau de la coiffure.
Les filles portent une sorte de bonnet noir qui recouvre les oreilles, le béguin. Leur habit est composé d'une chemise blanche retroussée aux manches et brodée de leurs initiales respectifs, au dessus de laquelle elles portent un corselet noir généralement en velours, brodé de fleurs. Un plastron, pièce triangulaire en carton recouverte de tissus est ajouté au niveau du décolleté. Ce dernier est orné d'un gros noeud. Le tout est glissé sous la jupe noire qui est doublée et rembourrée à l'aide d'un "bourrelet" pour y apporter plus de volume. Cette dernière leur arrive à hauteur de mi-mollet, ce qui oblige le port de bas blancs. Il ne faut pas oublier le tablier en soie, de couleur sombre, pièce maîtresse du costume, bien souvent minutieusement brodé de fleurs colorées. Un foulard noir à fleurs vient également parfaire la tenue. Les chaussures se veulent noires et sobres. En grandissant, ce sont essentiellement les coiffes qui différent, notamment en fonction de la religion. La protestante portera une petite coiffe en brocard rouge (ou noir, pour les occasions spéciales) qu'elle noue au dessus de la tête, alors que la catholique arborera une petit bonnet blanc en tulle, souvent brodé de fleurs et noué en dessous du menton. Une autre étape décisive est celle du mariage. Du côté protestant, les épouses portent un petit bonnet noir noué à l'arrière de la tête et dont deux lanières noires cachent les oreilles. Du côté catholique, la coiffe ne change pas, seule une collerette blanche placée sous son foulard indique que la femme est mariée. En vieillissant, les femmes protestantes et catholiques portent la Nawelskapp, un bonnet noir de veuve.
Quant au costume masculin, son évolution est plus simple à suivre. Le petit garçon est généralement vêtu d'une chemise blanche, d'un gilet et d'un pantalon noir. Il porte une Morischelskapp, un bonnet de laine noire tricoté à la bordure tressée, dont la forme rappelle celle d'une morille, d'où son appellation de "bonnet morille". En grandissant, dès 14-15 ans, le garçon protestant porte un pantalon blanc et change de couvre-chef. Il opte pour la toque en fourrure de putois, typique pour les jeunes hommes célibataires et protestants de Seebach. Son acolyte catholique préfèrent alors porter un chapeau noir plus classique. Lorsqu'ils se marient, les hommes protestants et catholiques portent un pantalon noir, parfois une redingote ou une veste plus courte à boutons et une chapeau de feutre noir à bord large ou encore un tricorne.
Les scènes de la vie quotidienne
D'après la description faite par le chanoine Knittel en 1937[2], La population de Seebach était essentiellement paysanne. Elle travaillait la terre et élevait du bétail. Le travail était alors physique, dans les champs comme à la ferme. Les costumes décrits ci-dessus ne sont alors pas d'usage en semaine, car bien trop précieux. On les revêtait le dimanche ou lors de festivités. Pendant la semaine, les agriculteurs s'habillaient plus simplement, avec des pièces en tissus moins nobles et moins travaillés. C'est ce que l'on peut voir dans l'extrait ci-dessus. Les hommes étaient notamment vêtus d'une blouse de travail bleu clair, assez ample et à la finition grossière: le Liggerhemd. Pas de chaussures noires vernies, ce sont de solides sabots que le paysan chaussait dans les champs.Un des buts du cortège de la Streisselhochzeit est bel et bien de redonner vie aux coutumes paysannes. C'est ainsi que l'on peut apercevoir des bœufs et des chevaux de trait, symbole du travail agricole effectué dans le village. Effectivement, jusque dans la période de l'après Seconde Guerre Mondiale, Seebach pratiquait une agriculture de subsistance. C'est à partir des années 1960 que le territoire s'est tourné vers l'industrie. Sur environ 190 exploitations agricoles familiales au XIXe siècle, il en subsistait une trentaine dans les années 1980[3]. Ces exploitations familiales étaient majoritairement spécialisées dans l'élevage de bovins, de cochons et de moutons, mais aussi de volailles. Un animal faisait la fierté des Seebachois: les chevaux. Ils étaient d'excellents cavaliers, caractéristique que l'on retrouve également dans le cortège de la Streisselhochzeit avec les jeunes hommes protestants à cheval. En ce qui concerne les cultures, elles sont essentiellement céréalières et arboricoles. On repère dans les extraits une charrette chargée de fûts. La région n'étant pas particulièrement viticole, on peut en déduire que les organisateurs ont peut-être voulu représenter la production de vin, de cidre ou encore de schnaps réalisée à partir des fruits de leurs nombreux arbres fruitiers. Les femmes quant à elles, avaient non seulement un rôle primordial à jouer dans l’éducation des enfants mais également dans le bon maintien du ménage, symbolisé dans la séquence par la mise en scène de travail à la machine à coudre ou de repassage. En outre, elles étaient d'une grande aide pour leurs maris, qu'elles aidaient aux champs et à la ferme. Les Seebachoises excellaient dans l'élevage d'oies, dont le foie gras était vendu jusqu'à Strasbourg. A l'instar de leur époux, elle disposaient aussi d'un habit de tous les jours. Elles ne portaient pas de corset mais une espèce de sur-veste plus foncée, un tablier, un fichu blanc et, bien évidemment, des sabots. La représentation de ces coutumes et métiers d'autrefois ne fait plus partie du paysage actuel. Les gens ne s'habillent plus en costume traditionnel, en témoigne le public, habillé à la mode standardisée, presque mondialisée de l'époque. Le métier d'agriculteur, ou d'exploitant s'est fait de plus en plus rare au fil des années, tel que nous l'avons exposé plus haut. C'est ainsi que les scènes représentées dans le cortège ne sont que des imitation d'une époque passée. Cet événement rappelle en quelques sortes les traditions du carnaval, autre fête encore très respectée du côté de l'Outre-forêt. De plus, la présence d'un public assez imposant affirme l'intérêt et la curiosité pour ces pratiques ancestrales.
Les conscrits
Une autre catégorie de personnes représente très bien les coutumes alsaciennes qui colorent aujourd'hui encore partiellement le paysage alsacien: les conscrits. Même si les origines de leur existence ne sont pas à proprement dit régionales, les rituels les concernant sont restés bien ancrés dans notre société alsacienne. Leur histoire prends ses origines en l'an 1818, où le recrutement des jeunes gens pour l'armée française s'est nouvellement fait par tirage au sort. Les élans de patriotisme dû à un sentiment croissant d'appartenance nationale à la France au courant du XIXe siècle, donnait envie aux jeunes alsaciens d'être tirés au sort pour s'engager dans l'armée et défendre avec fierté ce pays auquel ils appartenaient. C'était aussi un rite de passage à l'âge adulte pour toute une partie de la jeune population. Le tirage au sort était un moment crucial, si l'on tirait le bon numéro on pouvait partir en campagne, s'il se produisait l'inverse il fallait d'abord passer devant une commission d'inspection qui déterminait si l'on était apte ou non pour le service militaire. Etre admis à l'armée, c'était comme disposer des ressources nécessaires pour rentrer dans le monde des hommes et permettait ainsi parallèlement d'affirmer sa virilité. Ne pas être appelé, était synonyme de déficience physique, qui handicaperait le jeune homme pour sa vie amoureuse et professionnelle, car il ne serait pas apte à endosser son rôle dans la société rurale et familiale.Les conscrits se retrouvent entre jeunes gens de la même classe ayant le même âge (généralement 20 ans). Pendant l'année de conscription, les hommes de la même classe se regroupent très souvent afin de préparer et d'organiser des événements qui se déroulent au village pendant l'année et de récolter de l'argent à l'aide de tombola pour financer leurs moments de commensalités orgiaques. Leur missions débute généralement le jour de la Saint-Sylvestre, qu'on appelle aussi le Conscritstag, le jour des conscrits. Ils commencent tout d'abord par nommer un comité responsable, un président, un vice-président et un trésorier. C'est ce jour-ci qu'ils exposent pour la première fois à la vue de tous leurs emblèmes et leur accoutrement bien spécifique. Ils sont généralement vêtus de blanc et portent un chapeau décoré de fleurs, de fruits, de rubans ou encore de plumes aux couleur du drapeau tricolore. Ils portent un tablier blanc brodé avec leurs initiales et les dates de leur classe. Le plus âgé s'occupe de porter le drapeau lors de leurs déambulations. Un autre doit toujours porter la canne du tambour-major, primordiale pour donner le rythme lors de leurs déambulations. Ils sont ainsi reconnaissables au sein du village, et animent très souvent les rues en dansant, chantant, quêtant et en s'adonnant à toutes sortes de coquineries. Les conscrits ont le sens de la fête: ils sont de bons vivants, abusent de toutes les bonnes choses et aiment l'animation. C'est un moyen pour eux de couper les ponts avec le monde de l'enfance et de s'inscrire dans le monde des adultes, en montrant qu'ils peuvent assurer l'organisation d’événements, comme leurs parents auparavant. Malgré l'annexion en 1870 et toute l'histoire tumultueuse que la région a pu connaître au cours du XXe siècle, la tradition n'a pas périclité. Elle n'a plus la même signification militaire, puisque le service militaire était obligatoire pour tous les hommes majeurs jusque dans les années 1990, pour être abandonné après cela. Elle devient néanmoins un symbole de cohésion au sein des villages alsaciens. Il s'adapte à la modernité et devient même au cours du dernier tiers du XXe siècle un événement mixte, puisque des filles peuvent également participer à l'aventure.
Le rituel nuptial de Seebach
La partie la plus emblématique de cette fête reste bel et bien celle du mariage au bouquet. Pourquoi l'appelle-t-on ainsi? Certainement à cause des magnifiques couronnes de fleurs qui surplombent la tête de la mariée et des demoiselles d'honneur lors de cette célébration.Les fêtes du villages étaient l'occasion pour les jeunes gens de se rencontrer, de passer du temps ensemble et d'apprendre à se connaître. Les codes vestimentaires cités plus hauts permettaient de visualiser plus rapidement à quel personne on avait affaire, ce qui facilitait grandement les rencontres amoureuses.
Lorsqu'une idylle naissait, on attendait patiemment qu'une union civile se décide. La demande en mariage est assez procédurière et relève d'une discussion d'affaire entre les familles des deux époux. Une fois le contrat de mariage finalisé, il fallait proclamer les bans et préparer la cérémonie. La jeune fille se prépare dès l'adolescence à sa future vie d'épouse. Elle constitue ainsi un trousseau de mariage composé de linge de maison brodé de ses initiales, qui constitue une part importante de la dot. Les cadeaux de mariage des invités, souvent du mobilier et des éléments décoratifs pour la maison, constituaient une part importante du patrimoine mobilier du couple. Ainsi, c'est le père de la mariée qui commande le mobilier du futur ménage chez le menuisier du village: lit, armoires, tables et chaises et même un lit d'enfant. Ces biens sont ensuite exposés lors du transport du trousseau de la femme. Ils permettent de montrer la richesse du nouveau couple formé. Cette scène est notamment reprise lors du cortège de la Streisselhochzeit: le mobilier est chargé sur des charrettes et est déménagé de manière assez cérémonielle vers le nouveau domicile conjugal. Après le passage au préalable chez le curé ou le pasteur, les festivités commencent. Le mariage à Seebach est synonyme de joie, d'abondance alimentaire et de fête. Le matin du mariage, les femmes aident la mariée à revêtir son plus bel habit traditionnel. Tout est soigneusement fixé, plié, arrangé. Une majestueuse couronne de fleurs colorée vient orner le dessus de sa tête. Les demoiselles d'honneur, elles aussi, portent une couronne de fleur. Le marié quant à lui, porte une chemise blanche, un pantalon noir, une redingote ou une courte veste noire et un chapeau noir à bords larges. La cérémonie officielle peut commencer. Une fois les vœux de fidélité validés par le prêtre, les mariés sont accueillis dans un cortège de villageois en fête. Les enfants avaient également leur place dans ce cortège, ils accompagnaient les mariés Dans ces extraits, les mariés sont notamment transportés à l'aide d'une calèche décorée de fleurs qui est au centre de l'attention. Ils sont attendus et observés de tous. Ils sont représentés en toute pudeur, pas d'effusions de sentiments ou de gestes tendres. Les époux alsaciens sont discrets. Souvent des coups de pistolet sont tirés pour signifier de l'acceptation du mariage au sein de la communauté villageoise. Ils se dirigent ensuite vers le lieu des festivités pour déguster, en autre, un pot au feu et du kougelkopf.Bibliographie
DELROEUX Marie-Clotilde, Seebach et son costume, dans: Revue des Sciences Sociales de la France de l'Est, n° 12, 1983.
DOERFLINGER Marguerite, MATZEN Raymond, SCHNEIDER Richard, STINTZI Paul, Folklore et tradition en Alsace, tome 2, Colmar-Ingersheim, Editions SAEP, 1973.
LEGIN Philippe, Toute l'Alsace, coutumes et costumes alsaciens, Ingersheim-Colmar, Editions S.A.E.P, 1993.
Le mariage traditionnel en Alsace, Editions Elzévir, 1996.
TOURSCHER Alexandre , « Bons pour la fête : les rituels de la conscription en Alsace », Revue d’Alsace, n°141, 2015, 363-377.
Site officiel de la commune de Seebach: https://www.seebach.alsace
Article rédigé par
Madeline Hammer, 06 janvier 2019
- ↑ plutôt Seebach. La commune s'est appelée Oberseebach jusqu'en novembre 1974, où elle a été fusionnée avec le village de Niederseebach.
- ↑ George KNITTEL (chanoine): "Oberseebach", Odilien-Kalender für das Jahr 1937. Cité dans: Seebach, Strasbourg, Editions COPRUR, 1985.
- ↑ Caisse Mutuelle de Dépôts et de Prêts de Seebach, Seebach, Strasbourg, Editions CORPRUR, 1985, p. 188.