Mariage (0016FH0001) : Différence entre versions

 
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|Contexte_et_analyse_fr=Le film présente les rituels judaïques au cours d’une cérémonie de mariage. La tradition appliquée pendant la célébration religieuse même s’oriente suivant les pratiques de la communauté juive en question (hassidique, ashkénaze et orthodoxe).
 
|Contexte_et_analyse_fr=Le film présente les rituels judaïques au cours d’une cérémonie de mariage. La tradition appliquée pendant la célébration religieuse même s’oriente suivant les pratiques de la communauté juive en question (hassidique, ashkénaze et orthodoxe).
 
En Alsace, le rite juif dit ashkénaze ou allemand est fortement répandu. Il s’étend généralement sur tous les pays de l’Europe Septentrionale. La vallée du Rhin a formé depuis le Moyen Âge une entité distincte de ses régions limitrophes, aux coutumes et rituels particuliers, notamment pour ce qui concerne la célébration du mariage.<br>
 
En Alsace, le rite juif dit ashkénaze ou allemand est fortement répandu. Il s’étend généralement sur tous les pays de l’Europe Septentrionale. La vallée du Rhin a formé depuis le Moyen Âge une entité distincte de ses régions limitrophes, aux coutumes et rituels particuliers, notamment pour ce qui concerne la célébration du mariage.<br>
 
 
Depuis les années 1880 jusqu'après la Deuxième Guerre mondiale, les pogroms et la montée du nationalisme notamment en Europe centrale menacent fortement les communautés juives. Au début du XXe siècle, la région de l'Alsace devient un des principaux refuges pour les juifs persécutés. Ainsi, en 1939, environ 30 000 juifs sont établis en Alsace dont 10 000 à Strasbourg. En septembre 1939, au moment de la mobilisation générale, plus de deux tiers sont évacués vers le sud-ouest de la France et une année plus tard, les nazis ont fait de l’Alsace une région ''judenrein''. Après la guerre, sur les 10 000 juifs strasbourgeois, environ 8 000 revenaient, les autres ont péri en déportation ou se sont installés ailleurs.<ref>Max WARSCHAWSKI, "Histoire des juifs de Strasbourg", ASIJA http://judaisme.sdv.fr/histoire/villes/strasbrg/hist/index.htm</ref><br>
 
Depuis les années 1880 jusqu'après la Deuxième Guerre mondiale, les pogroms et la montée du nationalisme notamment en Europe centrale menacent fortement les communautés juives. Au début du XXe siècle, la région de l'Alsace devient un des principaux refuges pour les juifs persécutés. Ainsi, en 1939, environ 30 000 juifs sont établis en Alsace dont 10 000 à Strasbourg. En septembre 1939, au moment de la mobilisation générale, plus de deux tiers sont évacués vers le sud-ouest de la France et une année plus tard, les nazis ont fait de l’Alsace une région ''judenrein''. Après la guerre, sur les 10 000 juifs strasbourgeois, environ 8 000 revenaient, les autres ont péri en déportation ou se sont installés ailleurs.<ref>Max WARSCHAWSKI, "Histoire des juifs de Strasbourg", ASIJA http://judaisme.sdv.fr/histoire/villes/strasbrg/hist/index.htm</ref><br>
 
 
[[Fichier:Chapelle militaire de Strasbourg .jpg|vignette|Chapelle militaire de Strasbourg convertie en synagogue en 1948 © http://eauvive7.wixsite.com/eauvivegroupevocal/single-post/2015/06/21/La-chapelle-militaire-de-Strasbourg]]<br>
 
[[Fichier:Chapelle militaire de Strasbourg .jpg|vignette|Chapelle militaire de Strasbourg convertie en synagogue en 1948 © http://eauvive7.wixsite.com/eauvivegroupevocal/single-post/2015/06/21/La-chapelle-militaire-de-Strasbourg]]<br>
 
Le mariage juif enregistré sur film, a probablement lieu à Strasbourg, ville natale d’Étienne et lieu de travail de sa financée. Si la cérémonie se déroule à Strasbourg, elle se passe dans la chapelle militaire de Strasbourg qui a été convertie en synagogue en 1948, alors que l’ancienne synagogue consistoriale du quai Kléber à Strasbourg avait été pillée et incendiée par la jeunesse hitlérienne en 1940. La ruine fut dynamitée l'année suivante.
 
Le mariage juif enregistré sur film, a probablement lieu à Strasbourg, ville natale d’Étienne et lieu de travail de sa financée. Si la cérémonie se déroule à Strasbourg, elle se passe dans la chapelle militaire de Strasbourg qui a été convertie en synagogue en 1948, alors que l’ancienne synagogue consistoriale du quai Kléber à Strasbourg avait été pillée et incendiée par la jeunesse hitlérienne en 1940. La ruine fut dynamitée l'année suivante.
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La cérémonie de mariage juif se divise en deux parties, séparées par la lecture de l’acte de mariage ''(la Ketouba)''. <br>
 
La cérémonie de mariage juif se divise en deux parties, séparées par la lecture de l’acte de mariage ''(la Ketouba)''. <br>
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'''Les fiançailles'''<br>
 
'''Les fiançailles'''<br>
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Après la bénédiction finale, la coutume juive veut que le mari brise un verre, geste qui évoque à la fois le deuil de la destruction du temple de Jérusalem et l’alliance du couple. Malheureusement, le cinéaste ne saisit pas ce moment important. En revanche, on aperçoit des images confuses, troublées très probablement par la consécration du rite, les félicitations et les cris de joie des hôtes.
 
Après la bénédiction finale, la coutume juive veut que le mari brise un verre, geste qui évoque à la fois le deuil de la destruction du temple de Jérusalem et l’alliance du couple. Malheureusement, le cinéaste ne saisit pas ce moment important. En revanche, on aperçoit des images confuses, troublées très probablement par la consécration du rite, les félicitations et les cris de joie des hôtes.
 
La cérémonie nuptiale est terminée, mais le cinéaste filme encore les enfants d’honneur assis par terre, ayant assisté au mariage. Ces derniers vont ensuite former le cortège nuptial et précéder le couple sortant du temple.
 
La cérémonie nuptiale est terminée, mais le cinéaste filme encore les enfants d’honneur assis par terre, ayant assisté au mariage. Ces derniers vont ensuite former le cortège nuptial et précéder le couple sortant du temple.
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|Contexte_et_analyse_de='''<big>Jüdische Hochzeit von Etienne Klein und Rolande Singer</big>'''
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Der Film zeigt die jüdischen Hochzeitsbräuche. Die eigentliche religiöse Feier richtet sich nach den Riten der betreffenden jüdischen Gemeinschaft (chassidische, aschkenasische oder orthodoxe Juden). Im Elsass ist der aschkenasische Ritus sehr verbreitet. Er wird in allen Ländern Nordeuropas praktiziert. Seit dem Mittelalter bildete das Rheintal eine eigenständige Einheit, die sich von ihren Nachbarregionen unterschied, mit besonderen Bräuchen und Riten, insbesondere bei der Trauung.
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Von den 1880er Jahren bis nach dem Zweiten Weltkrieg stellten die Pogrome und das Erstarken des Nationalismus, insbesondere in Mitteleuropa, eine schwere Bedrohung für die jüdischen Gemeinden dar. Zu Beginn des 20. Jahrhunderts wurde die Region Elsass zu einem der wichtigsten Zufluchtsorte für verfolgte Juden. So haben sich 1939 etwa 30.000 Juden im Elsass niedergelassen, davon 10.000 in Straßburg. Im September 1939, zum Zeitpunkt der allgemeinen Mobilmachung, wurden mehr als zwei Drittel in den Südwesten Frankreichs evakuiert, und ein Jahr später machten die Nazis das Elsass zu einer "judenreinen" Region. Nach dem Krieg kehrten von den 10.000 Straßburger Juden etwa 8.000 zurück, die anderen waren in der Deportation umgekommen oder hatten sich an einem anderen Ort niedergelassen.
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Die jüdische Hochzeit, die im Film festgehalten wurde, fand wahrscheinlich in Straßburg, dem Geburtsort von Étienne und dem Arbeitsort seiner Verlobten statt. Die Trauung wird in Straßburg vollzogen, in der Militärkapelle, die 1948 zur Synagoge umgebaut worden war, nachdem die ehemalige Synagoge des Konsistoriums am Quai Kléber in Straßburg 1940 von der Hitlerjugend geplündert und niedergebrannt worden war. Die Ruine war im folgenden Jahr gesprengt worden.
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Der Bau der neuen Straßburger Synagoge  begann erst 1954 und wurde 1958 abgeschlossen. Die Synagogue de la Paix ist heute die zweitgrößte Synagoge Europas, nach Budapest. Dieser Bau spiegelt auch die Erneuerung des Judentums im Elsass wider. So wandelte sich das elsässische Judentum nach dem Zweiten Weltkrieg. Während es vorher hauptsächlich ländlich war, hat es sich nun verstädtert.
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Die jüdische Trauung gliedert sich in zwei Teile, getrennt durch die Verlesung des Ehevertrags (Ketuba).
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'''Die Anheiligung oder Verlobung'''
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Der Vater und zwei Brautjungfern begleiten die ''Kala'' (die Braut) zur ''Chuppa'', dem Baldachin, der das zukünftige Zuhause des Paares symbolisiert. Das Gesicht der Braut ist von einem Schleier bedeckt, der nach jüdischem Brauch die Keuschheit der jungen Frau und ihr Schutzbedürfnis symbolisiert. Gemäß der jüdischen Tradition nimmt die ''Kala'' rechts von ihrem zukünftigen Ehemann Platz. Über das Paar wird dann mit ein ''Tallit'', ein Seidentuch mit Fransen, gelegt. Die Heiratszeremonie oder ''Kidduschin''  beginnt damit, dass das ''Tallit'' auf die Köpfe der Brautleute gelegt wird. Anschließend spricht der Rabbiner zwei Segenssprüche, während er einen mit Wein gefüllten Kelch hält. Der Brauch will, dass die Gäste antworten „Gelobet sei der Herr“, wenn sie den Namen Gottes hören und nach jedem Segensspruch „Amen“ sagen. Auf diese Weise nehmen die Hochzeitsgäste aktiv an der Segnung der Brautleute teil. Der Filmer versucht, diesen besonderen gemeinsamen Moment festzuhalten, indem er die Kamera über die versammelten Gäste schwenkt. Nach den ersten Segenssprüchen fordert der Rabbiner das Brautpaar auf, einen Schluck Wein zu trinken. Der Filmer erfasst nur den Moment, in dem die Braut den Wein trinkt. Nach den Segenssprüchen findet traditionell der Austausch der Ringe statt. Dieser Moment ist jedoch nicht gefilmt, obwohl er stattgefunden haben muss. Man sieht den Ring des ''Chatan'' (Bräutigam) aufblitzen, als er am Ende der Zeremonie (02:17) berührt. Der Rabbiner liest dann laut die ''Ketuba'', den Ehevertrag vor. Dieser Vertrag ist sowohl eine religiöse Urkunde, mit der die Ehe des Paares vor der Religionsgemeinschaft offiziell gemacht wird, als auch eine zivilrechtliche notarielle Urkunde, die die Ehefrau im Falle einer Scheidung oder des Todes des Ehemannes materiell absichert.
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'''Die Eheschließung'''
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Die Zeremonie endet mit der ''Nissu’in'' mit den sieben Hochzeits-Segenssprüchen, die als ''Scheva Brachot'' bezeichnet werden und für die sich das Ehepaar erheben muss. Diese Gebete werden in der Regel vom Rabbiner gesungen, können aber auch von den Assistenten gesungen werden. Das würde die Überschneidungen des Filmers zu diesem Zeitpunkt der Zeremonie erklären. Vor dem Ende der Zeremonie ist es Tradition, dass das junge Paar einen Vers aus den Psalmen singt. Zu diesem Zweck macht der Filmer eine Nahaufnahme des Gesichts der Braut während des Singens. Abschließend berührt der Rabbiner die bedeckten Köpfe der Eheleute, um sie zu segnen. Nach dem Schluss-Segen will der jüdische Brauch, dass der Ehemann ein Glas zerbricht und mit dieser Geste sowohl an die Trauer über die Zerstörung des Tempels von Jerusalem als auch an die Bindung des Paares erinnert. Leider hat der Filmer diesen wichtigen Moment nicht festgehalten. Dagegen sieht man unscharfe Bilder, die wahrscheinlich wegen des abschließenden Ritus, der Glückwünsche und der Freudenschreie der Gäste verwackelt wurden. Die Hochzeitszeremonie ist vorbei, aber der Filmer zeigt noch die auf dem Boden sitzenden Kinder, die bei der Hochzeit dabei waren. Diese bilden anschließend den Hochzeitszug und gehen vor dem Hochzeitspaar aus dem Tempel.
 
|Bibliographie=''Le Judaïsme alsacien. Histoire. Patrimoine. Traditions.'', dir. RAPHAËL Freddy, Strasbourg, La Nuée Blue, 1999.<br><br>
 
|Bibliographie=''Le Judaïsme alsacien. Histoire. Patrimoine. Traditions.'', dir. RAPHAËL Freddy, Strasbourg, La Nuée Blue, 1999.<br><br>
  
 
RAPHAËL Freddy, WEYL Robert, ''Juifs en Alsace. Culture, société, histoire'', Toulouse, Privat Éditeur, 1997.
 
RAPHAËL Freddy, WEYL Robert, ''Juifs en Alsace. Culture, société, histoire'', Toulouse, Privat Éditeur, 1997.
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|descripteurs=Mariage juif; Cérémonie religieuse; Rabbin
 
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Version actuelle datée du 22 mars 2019 à 10:43


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Événements filmés ou en lien


Mariage juif 1949

Résumé


Tournage en noir et blanc de la cérémonie religieuse juive du mariage du photographe Étienne Klein (1923-1999)avec Rolande Singer (1930-2009) en l’année 1949, mettant en exergue les rites judaïques accomplis par le couple, le rabbin et les invités. Tandis que la plus grande partie de la célébration est tournée à l’intérieur du temple, la dernière scène montre le cortège nuptial sortant.

Description


L’emplacement du tournage a été mal choisi par le cinéaste, alors qu’il est installé derrière le rabbin. Le scénario de la célébration religieuse est répétitivement caché par des invités ou le rabbin lui-même, circulant devant la caméra. Le film fut probablement commandé par le cinéaste-amateur Étienne Klein, mais tourné par un collègue inconnu.

La scène commence avec l’entrée de la fiancée, accompagnée de son père et de deux petites filles d’honneur. La mise en place des époux prend du temps parce que la fiancée semble avoir du mal à s’asseoir à cause de sa robe à traîne. Le cinéaste fait ensuite un tour de caméra en montrant les invités assis à côté du couple, dont notamment les parents des futurs époux et les témoins au mariage. Pendant toute la cérémonie, les personnes présentes, y compris le mari et son épouse, ont l’air d’être attentives, sérieuses et dignes, bien que légèrement tendues. En raison de sa position directe à l’arrière du rabbin, le cinéaste arrive à montrer le livre des prières et le contrat de mariage au début de la cérémonie. Au commencement de la cérémonie, la future épouse est d’abord enrobée du tallith. Le cinéaste en profite pour filmer entièrement la kala. Conformément à la tradition du XXe siècle, la fiancée est revêtue d’une longue robe blanche. Le tallith est ensuite mis sur les têtes des deux mariés et le rabbin commence à réciter des prières. Il passe un verre orné aux époux avant de continuer avec le rite. Le cinéaste saisit l’apparence de la jeune fiancée avant de montrer en grand plan les visages du couple en train de psalmodier. Après la bénédiction finale du couple par le rabbin, le spectateur n’arrive plus à reconnaître ce qui se passe à l’avant-plan puisque le scénario est intégralement caché par les invités qui se sont levés. La cérémonie est terminée avec la sortie du rabbin. Le cinéaste filme encore les enfants assis par terre. La dernière scène se déroule devant le temple. Le cortège nuptial sort de l’édifice, suivi des jeunes mariés qui plaisantent et blaguent avec la caméra. Vers la fin du film, les mariés tendent les mains des petits garçons qui les félicitent. Le couple quitte le scénario en plaisantant.

Métadonnées

N° support :  0016FH0001
Date :  1949
Coloration :  Noir et blanc
Son :  Muet
Durée :  00:04:05
Format original :  8 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Traditions, Fêtes et évènements religieux, Mariage
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


Le film présente les rituels judaïques au cours d’une cérémonie de mariage. La tradition appliquée pendant la célébration religieuse même s’oriente suivant les pratiques de la communauté juive en question (hassidique, ashkénaze et orthodoxe). En Alsace, le rite juif dit ashkénaze ou allemand est fortement répandu. Il s’étend généralement sur tous les pays de l’Europe Septentrionale. La vallée du Rhin a formé depuis le Moyen Âge une entité distincte de ses régions limitrophes, aux coutumes et rituels particuliers, notamment pour ce qui concerne la célébration du mariage.
Depuis les années 1880 jusqu'après la Deuxième Guerre mondiale, les pogroms et la montée du nationalisme notamment en Europe centrale menacent fortement les communautés juives. Au début du XXe siècle, la région de l'Alsace devient un des principaux refuges pour les juifs persécutés. Ainsi, en 1939, environ 30 000 juifs sont établis en Alsace dont 10 000 à Strasbourg. En septembre 1939, au moment de la mobilisation générale, plus de deux tiers sont évacués vers le sud-ouest de la France et une année plus tard, les nazis ont fait de l’Alsace une région judenrein. Après la guerre, sur les 10 000 juifs strasbourgeois, environ 8 000 revenaient, les autres ont péri en déportation ou se sont installés ailleurs.[2]


Le mariage juif enregistré sur film, a probablement lieu à Strasbourg, ville natale d’Étienne et lieu de travail de sa financée. Si la cérémonie se déroule à Strasbourg, elle se passe dans la chapelle militaire de Strasbourg qui a été convertie en synagogue en 1948, alors que l’ancienne synagogue consistoriale du quai Kléber à Strasbourg avait été pillée et incendiée par la jeunesse hitlérienne en 1940. La ruine fut dynamitée l'année suivante.

La synagogue de Strasbourg située au quai Kléber après l'incendie en septembre 1940, décembre 1940, © ASIJA

La construction de la nouvelle synagogue de Strasbourg ne commence qu’en 1954 et s’achève en 1958. Désormais, la synagogue de la Paix est la deuxième plus grande synagogue d’Europe après celle de Budapest. Cette construction traduit aussi le renouveau du judaïsme en Alsace. Effectivement, le judaïsme alsacien se transforme après la Deuxième Guerre mondiale d’une réalité essentiellement rurale en un phénomène dorénavant citadin.

La cérémonie de mariage juif se divise en deux parties, séparées par la lecture de l’acte de mariage (la Ketouba).

Les fiançailles

La kala, la jeune financée, est accompagnée par son père et par deux petites filles d’honneur vers la houppa, le dais nuptial, symbolisant le futur domicile du couple. Le visage de la future épouse est couvert par un voile qui, dans la coutume juive, symbolise la pudeur de la jeune femme et son besoin de protection. Conformément à la tradition judaïque, la kala prend place à droite de son futur mari. Le couple est ensuite recouvert du tallith, une écharpe en soie frangée. La consécration des fiançailles, les Kiddouchin commencent par la pose du tallith sur les têtes des futurs mariés. Le rabbin commence à réciter deux bénédictions, tenant en main un calice rempli de vin. La coutume veut que les invités répondent «Que Dieu et Son nom soient bénis» en entendant le nom de Dieu, puis « Amèn » à la suite de chaque bénédiction. Le groupe nuptial participe de cette façon activement à la bénédiction des futurs mariés. Le cinéaste essaie de bien saisir ce moment collectif particulier en laissant promener la caméra sur le groupe des invités. À l’issue des premières bénédictions, les deux fiancés sont invités à goûter le vin qui leur est offert par le rabbin. Le cinéaste ne capture que le moment où la fiancée goûte le vin. Après les bénédictions a traditionnellement lieu l’échange de bagues. Or, ce moment particulier n’est pas filmé, alors qu’il doit y avoir eu lieu. On voit flamboyer l’anneau du hatan (fiancé) à un moment où il touche le bras de sa future épouse à la fin de la cérémonie (2min17s). Le rabbin lit alors l’acte de mariage religieux, la Ketouba. Cet acte constitue à la fois un acte religieux officialisant l’union du couple devant la communauté religieuse et un acte civil notarié, garantissant la survie matérielle de l’épouse en cas de divorce ou de décès du mari.

Le mariage

La cérémonie s’achève par les Nissouin avec les Cheva Bera’hot, les sept bénédictions nuptiales, pour lesquelles les époux doivent se lever. Ces prières sont généralement chantées par l’officiant, mais peuvent également être effectuées par les assistants, ce qui expliquerait notamment les chevauchements du cinéaste à ce moment de la cérémonie. Avant de terminer la cérémonie, la tradition veut que le jeune couple récite un verset tiré des Psaumes. À cette fin, le cinéaste effectue un gros plan du visage de la mariée en train de psalmodier. Une bénédiction finale est présentée par le rabbin en touchant à cette fin les têtes couvertes des époux. Après la bénédiction finale, la coutume juive veut que le mari brise un verre, geste qui évoque à la fois le deuil de la destruction du temple de Jérusalem et l’alliance du couple. Malheureusement, le cinéaste ne saisit pas ce moment important. En revanche, on aperçoit des images confuses, troublées très probablement par la consécration du rite, les félicitations et les cris de joie des hôtes.

La cérémonie nuptiale est terminée, mais le cinéaste filme encore les enfants d’honneur assis par terre, ayant assisté au mariage. Ces derniers vont ensuite former le cortège nuptial et précéder le couple sortant du temple.

Personnages identifiés


Etienne, Klein; Rolande, Singer

Lieux ou monuments


Chapelle militaire de Strasbourg

Bibliographie


Le Judaïsme alsacien. Histoire. Patrimoine. Traditions., dir. RAPHAËL Freddy, Strasbourg, La Nuée Blue, 1999.

RAPHAËL Freddy, WEYL Robert, Juifs en Alsace. Culture, société, histoire, Toulouse, Privat Éditeur, 1997.


Article rédigé par

Lena Gratias, 02 janvier 2019


  1. En tant que partie d'une production amateur, cette séquence n'a pas reçu de titre de son réalisateur. Le titre affiché sur cette fiche a été librement forgé par son auteur dans le but de refléter au mieux son contenu.
  2. Max WARSCHAWSKI, "Histoire des juifs de Strasbourg", ASIJA http://judaisme.sdv.fr/histoire/villes/strasbrg/hist/index.htm