Cronenbourg:procession pour communion (0021FN0002) : Différence entre versions
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+ | |Resume_fr=Le film nous montre une procession pour une communion catholique à Cronenbourg, à Strasbourg en 1942, à laquelle assiste le cinéaste Breesé Emile et sa famille. | ||
+ | |Description_fr=Le film commence par un plan moyen avec un garde suisse qui mène un groupe d’enfants en tenues de cérémonies (costumes noirs et fleur à la poitrine), qui tiennent des cierges et qui avancent sans doute vers l’église. Derrière eux, des adolescents qui sont vêtus de la même façon et qui portent eux aussi, cierges et brassard blanc, symboles de l’acte religieux. Ensuite un plan rapproché, concentré sur le groupe des garçons. On peut donc supposer que les, ou un des, fils du cinéaste se trouve dans le groupe ce qui expliquerais ce choix de cadrage. On peut remarquer que si tous regardent la caméra en passant devant, peu réagisse à sa présence ; ce qui le font se contentent juste de sourire. | ||
+ | Ensuite un autre plan moyen qui montre l’arrière-file des garçons, ce qui nous permet de constater l’arrivé du groupe des filles, elles-aussi en tenue de cérémonie (robe blanche et voile blanc). Intervient ensuite un plan rapproché sur les dernières filles du groupe, elles-aussi ne sachant pas trop comment réagir avec la caméra. | ||
+ | Le dernier plan est un plan moyen qui nous montre le fils du cinéaste apparaît devant un autre garçon, il ouvre un portail (sans doute celui de l’église), se retourne pour sourire à son camarade et se précipite en haut des marches, suivi de près par le deuxième garçon et d’autres personnes qui sont sans doute des membres de la famille ou des proches (voir les deux). La présence de parapluies indique que le temps est nuageux lorsque les images sont tournées. La cérémonie catholique et la forme de l’église laisse supposer que les images ont été filmés autour de l’église Saint-Florent dans le quartier de Cronenbourg Est. | ||
+ | |Contexte_et_analyse_fr=Malgré la guerre et l’annexion de l’Alsace à l’Allemagne, la vie quotidienne des habitants se poursuit tant bien que mal. L’une des preuves de cette continuité se trouve dans la vie religieuse qui poursuit ses activités tant qu’elle le peut. Les traces de ce quotidien sont réparties à travers les témoignages écrits, oraux et les images. Le court film amateur de Breesée Emile en fait partie et nous démontre la spécificité des films amateurs par rapport aux autres sources historiques. | ||
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+ | Le premier élément qui parle au spectateur d’une cérémonie catholique est l’aspect visuel de l’évènement. Les costumes, et objets ostentatoires sont les premiers éléments à être repérés. Dans le film de Breesé Emile on peut constater que les costumes traditionnels sont présents, tels les costumes noirs pour les communiants accompagnés de brassards blancs et de fleurs blanches, et d’une longue robe longue blanche avec un voile pour les communiantes. Les deux groupes tenants des cierges et étant accompagnés de prêtres et des enfants de chœurs. Les servants de messes portent eux aussi l’habit traditionnel, à savoir une chasuble blanche et toute la colonne de la procession est menée par un garde suisse<ref>D’après un contemporain de cette époque consulté à propos du film, les gardes suisses étaient les surveillants des cérémonies catholique. Leur mission était de s’assurer que l’ordre était respecté à l’intérieur de l’église mais aussi à l’extérieur comme on peut le constater dans le film où il mène la marche.</ref>, qui fait office de surveillant pour la cérémonie ; la couleur de son uniforme, sans doute bleu, signifie que la communion qui nous est montré n’est pas un évènement religieux de premier ordre, auquel cas son habit aurait été rouge. Cette tradition vestimentaire est importante car elle donne une force visuelle à la cérémonie. Cela permet au spectateur de se rendre compte que malgré le contexte de guerre, de terreur et d’occupation, la vie religieuse continue et est entretenue. La nature amateure du film nous faire revivre également les émotions des personnes, qui oscillent entre joie et concentration. Ces derniers nous semblent étonnements familiers, sans doute à cause du fait qu’ils rappellent des scènes similaires de notre propre vie familiale. Le film amateur, par la simplicité de ses plans, et l’anonymat des personnes présentes offre un nouveau regard sur le passé et de ce fait ajoute un peu plus de chair à l’histoire des gens. | ||
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+ | Les films amateurs ont pour principal atout de montrer le quotidien réel des habitants<ref>GOZILLON-FRONSACQ, Odile ; « ''Les petits écrans d’Alsace'' » ; Les Saisons d’Alsace, n°68 ; Strasbourg ; Editions DNA ; Mai 2016 ; page 104.</ref>. Les cinéastes amateurs, à l’image de Breesée Emile, capturent des moments anonymes, mais importants pour eux et leur famille : leur vie. La vie religieuse occupant une partie importante dans la vie quotidienne des Alsaciens de cette époque, le fait de filmer les cérémonies telles les communions, avec ici sans doute la communion solennelle<ref>La seconde communion chez les catholiques, que les communiants effectuent entre l’âge de 12 et 14 ans.</ref>, est révélateur de l’importance de l’évènement pour le cinéaste et ceux qui l’entoure ; on peut rajouter d’ailleurs que les images de film amateur de cérémonies religieuses sont parmi les plus répandues en Alsace<ref>DERAIN, Reynald ; « ''Charles Seewald : exemple d’un cinéaste amateur sélestadien'' »; in Annuaire 2019, n°69; Société des Ams de la Bibliothèque humaniste de Sélestat ; Obernai ; 2019 ; page 6. </ref>, preuve de la place de la religion dans la vie au quotidien. On remarque que la façon de filmer est très cérémonielle, et que le caméraman prend soin de ne pas filmer l’intérieur de l’église, sans aucun doute pour respecter la sacralité du lieu. A travers ce film amateur, la religion apparaît comme un élément incontournable de la vie quotidienne alsacienne en 1942. Les images de la cérémonie créent chez le spectateur un rapport avec le passé, plus important encore qu’à travers des écrits ou des témoignages oraux. | ||
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+ | GOZILLON-FRONSACQ, Odile ; « ''Les petits écrans d’Alsace'' » ; Les Saisons d’Alsace, n°68 ; Strasbourg ; Editions DNA ; Mai 2016. | ||
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Version actuelle datée du 6 mars 2020 à 17:41
Événements filmés ou en lien
Résumé
Description
Le film commence par un plan moyen avec un garde suisse qui mène un groupe d’enfants en tenues de cérémonies (costumes noirs et fleur à la poitrine), qui tiennent des cierges et qui avancent sans doute vers l’église. Derrière eux, des adolescents qui sont vêtus de la même façon et qui portent eux aussi, cierges et brassard blanc, symboles de l’acte religieux. Ensuite un plan rapproché, concentré sur le groupe des garçons. On peut donc supposer que les, ou un des, fils du cinéaste se trouve dans le groupe ce qui expliquerais ce choix de cadrage. On peut remarquer que si tous regardent la caméra en passant devant, peu réagisse à sa présence ; ce qui le font se contentent juste de sourire.
Ensuite un autre plan moyen qui montre l’arrière-file des garçons, ce qui nous permet de constater l’arrivé du groupe des filles, elles-aussi en tenue de cérémonie (robe blanche et voile blanc). Intervient ensuite un plan rapproché sur les dernières filles du groupe, elles-aussi ne sachant pas trop comment réagir avec la caméra.
Le dernier plan est un plan moyen qui nous montre le fils du cinéaste apparaît devant un autre garçon, il ouvre un portail (sans doute celui de l’église), se retourne pour sourire à son camarade et se précipite en haut des marches, suivi de près par le deuxième garçon et d’autres personnes qui sont sans doute des membres de la famille ou des proches (voir les deux). La présence de parapluies indique que le temps est nuageux lorsque les images sont tournées. La cérémonie catholique et la forme de l’église laisse supposer que les images ont été filmés autour de l’église Saint-Florent dans le quartier de Cronenbourg Est.
Contexte et analyse
Malgré la guerre et l’annexion de l’Alsace à l’Allemagne, la vie quotidienne des habitants se poursuit tant bien que mal. L’une des preuves de cette continuité se trouve dans la vie religieuse qui poursuit ses activités tant qu’elle le peut. Les traces de ce quotidien sont réparties à travers les témoignages écrits, oraux et les images. Le court film amateur de Breesée Emile en fait partie et nous démontre la spécificité des films amateurs par rapport aux autres sources historiques.
Le film amateur comme source historique :
Le premier élément qui parle au spectateur d’une cérémonie catholique est l’aspect visuel de l’évènement. Les costumes, et objets ostentatoires sont les premiers éléments à être repérés. Dans le film de Breesé Emile on peut constater que les costumes traditionnels sont présents, tels les costumes noirs pour les communiants accompagnés de brassards blancs et de fleurs blanches, et d’une longue robe longue blanche avec un voile pour les communiantes. Les deux groupes tenants des cierges et étant accompagnés de prêtres et des enfants de chœurs. Les servants de messes portent eux aussi l’habit traditionnel, à savoir une chasuble blanche et toute la colonne de la procession est menée par un garde suisse[1], qui fait office de surveillant pour la cérémonie ; la couleur de son uniforme, sans doute bleu, signifie que la communion qui nous est montré n’est pas un évènement religieux de premier ordre, auquel cas son habit aurait été rouge. Cette tradition vestimentaire est importante car elle donne une force visuelle à la cérémonie. Cela permet au spectateur de se rendre compte que malgré le contexte de guerre, de terreur et d’occupation, la vie religieuse continue et est entretenue. La nature amateure du film nous faire revivre également les émotions des personnes, qui oscillent entre joie et concentration. Ces derniers nous semblent étonnements familiers, sans doute à cause du fait qu’ils rappellent des scènes similaires de notre propre vie familiale. Le film amateur, par la simplicité de ses plans, et l’anonymat des personnes présentes offre un nouveau regard sur le passé et de ce fait ajoute un peu plus de chair à l’histoire des gens.
La religion à travers le film amateur :
Les films amateurs ont pour principal atout de montrer le quotidien réel des habitants[2]. Les cinéastes amateurs, à l’image de Breesée Emile, capturent des moments anonymes, mais importants pour eux et leur famille : leur vie. La vie religieuse occupant une partie importante dans la vie quotidienne des Alsaciens de cette époque, le fait de filmer les cérémonies telles les communions, avec ici sans doute la communion solennelle[3], est révélateur de l’importance de l’évènement pour le cinéaste et ceux qui l’entoure ; on peut rajouter d’ailleurs que les images de film amateur de cérémonies religieuses sont parmi les plus répandues en Alsace[4], preuve de la place de la religion dans la vie au quotidien. On remarque que la façon de filmer est très cérémonielle, et que le caméraman prend soin de ne pas filmer l’intérieur de l’église, sans aucun doute pour respecter la sacralité du lieu. A travers ce film amateur, la religion apparaît comme un élément incontournable de la vie quotidienne alsacienne en 1942. Les images de la cérémonie créent chez le spectateur un rapport avec le passé, plus important encore qu’à travers des écrits ou des témoignages oraux.Lieux ou monuments
Bibliographie
DERAIN, Reynald ; « Charles Seewald : exemple d’un cineaste amateur sélestadien »; in Annuaire 2019, n°69; Société des Ams de la Bibliothèque humaniste de Sélestat ; Obernai ; 2019.
Article rédigé par
Florian Weber, 04 novembre 2019
- ↑ D’après un contemporain de cette époque consulté à propos du film, les gardes suisses étaient les surveillants des cérémonies catholique. Leur mission était de s’assurer que l’ordre était respecté à l’intérieur de l’église mais aussi à l’extérieur comme on peut le constater dans le film où il mène la marche.
- ↑ GOZILLON-FRONSACQ, Odile ; « Les petits écrans d’Alsace » ; Les Saisons d’Alsace, n°68 ; Strasbourg ; Editions DNA ; Mai 2016 ; page 104.
- ↑ La seconde communion chez les catholiques, que les communiants effectuent entre l’âge de 12 et 14 ans.
- ↑ DERAIN, Reynald ; « Charles Seewald : exemple d’un cinéaste amateur sélestadien »; in Annuaire 2019, n°69; Société des Ams de la Bibliothèque humaniste de Sélestat ; Obernai ; 2019 ; page 6.