Rothau -2 (0059FS0001) : Différence entre versions
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| − | Au début de la séquence les joueuses sont présentées au public composé de familles, d'enfants mais aussi d'employés de l'usine. La rencontre est filmée depuis le bord du terrain, le caméraman est placé au niveau de la ligne médiane. Cela permet de suivre le ballon et de voir chaque partie du terrain. Ce terrain est en extérieur, les lignes sont clairement délimités et les paniers assez récents. Les différentes images nous montent une rencontre amateur avec des joueuses qui | + | Au début de la séquence les joueuses sont présentées au public composé de familles, d'enfants mais aussi d'employés de l'usine. La rencontre est filmée depuis le bord du terrain, le caméraman est placé au niveau de la ligne médiane. Cela permet de suivre le ballon et de voir chaque partie du terrain. Ce terrain est en extérieur, les lignes sont clairement délimités et les paniers assez récents. Les différentes images nous montent une rencontre amateur avec des joueuses qui lancent le ballon à la manière des joueurs de rugby. Pour l'époque, leurs façons de jeu n'est pas académique, il n'y a aucun geste technique, aucun contact ou presque, ni de tactiques, les attitudes ne correspondent pas à celles de joueuses de basket entraînées : elles lancent le ballon en espérant qu'il atteigne une coéquipière. Pour avoir un point de comparaison, nous pouvons regarder une autre séquence filmée datant de la même époque disponible dans les fonds MIRA : "Manifestation sportive à Hoerdt : basket" . Ainsi pouvons voir des joueuses confirmées pratiquant le basket-ball d'une manière académique et organisée. La rencontre est dirigée par un arbitre qui, révèle sa tenue, est probablement un joueur de basket qui participe également à ce tournoi organisé par Steinheil (voir la séquence "Rothau" dans les fonds MIRA). Durant les 49 secondes, aucun panier n'est marqué, on aperçoit quelques dribbles et quelques passes mal ajustées. Cette séquence montre l'amateurisme du sport dans les usines car le but de ce tournoi interne n'est pas la compétition mais plutôt d'occuper les employés et de les divertir. |
| + | '''La présence des femmes dans l'usine Steinheil''' | ||
| − | '''La présence des femmes dans | + | Les femmes sont présentes dans l'usine textile Steinheil de Rothau (description de l'histoire de l'usine dans la fiche lié à la vidéo "Rothau"). Au début du XXème siècle, la main d'œuvre féminine existe dans les usines françaises. En travaillant à l'usine, elle découvre "une indépendance, une solidarité, l'appartenance à une communauté d'où découle un véritable attachement à leur travail et une fierté qui leur fournit à la fois une promotion et une identification sociale au-delà d'une simple source de revenus" explique Jeanne-Marie Wailly. Les changements dans le travail féminin avec la Première Guerre mondiale (les femmes remplacent les hommes dans les usines) ne perdurent pas à la fin de celle-ci. À l’armistice, la plupart des ouvrières sont incitées à rentrer dans leurs foyers pour à la fois redonner la place aux homes mais pour faire des enfants dont la France a besoin après cette guerre meurtrière. L'ouvrière est donc renvoyée à son rôle de mère. La Seconde Guerre mondiale permet un retour de la main d'œuvre féminine. Après la guerre, la présence des femmes dans le monde du travail est renforcée notamment grâce à la Constitution de 1946 qui leur accorde les mêmes droits civiques que les hommes. Dans cette usine textile, les femmes effectuent des tâches répétitives en assurant la manutention, la filature et le pelotonnage. L'activité physique un brin paternaliste permet donc aux femmes de s'échapper de ces taches difficiles. |
| − | + | '''Le basket-ball : un sport féminin majeur au milieu du 20ème siècle''' | |
| − | + | Le basket est présent en Alsace depuis 1919 (description de l'histoire des débuts du basket alsacien dans la fiche sur la vidéo "Manifestation sportive à Hoerdt : basket"). Le basket est considéré comme un sport féminin majeur comparé au football ou au rugby, sport collectif masculin important en France. En effet, la balle orange devient importante après la Première Guerre mondiale dans le cadre de la Fédération Féminine Sportive de France. | |
| − | + | En 1917, sont organisés les premiers jeux athlétiques féminins avec la présence du basket. Un premier championnat de France féminin est organisé en 1920. En 1923, le basket apparaît dans les 3ème Jeux athlétiques féminins européens et la France remporte le tournoi. Elles sont donc officieusement championnes d'Europe. En 1934, la France remporte le tournoi de basket aux Jeux mondiaux féminins à Londres. La France est donc une nation majeure du basket dans les années 1930 et 1940 ce qui permet de rendre ce sport populaire auprès des femmes. Il est alors normal qu'une entreprise alsacienne (terre où le basket est déjà bien implanté grâce aux "curés-basketteurs") comme Steinheil permettent à ses employées de pratiquer ce sport (description de l'histoire du sport en entreprise dans la fiche sur la vidéo "Rothau"). Néanmoins le niveau de jeu visible sur les images, nous montre que l'objectif de Steinheil n'est pas d'avoir une équipe féminine compétitive mais bel et bien de proposer une pratique récréative à ses employés. La pratique du sport ouvrier est surtout masculine mais dans une entreprise composée de 1300 employés dont un pourcentage important de femme, il semble logique que certaines pratiques le basket-ball comme loisir. | |
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| − | Le basket est présent en Alsace depuis 1919 (description de l'histoire des débuts du basket alsacien dans la fiche sur la vidéo "Manifestation sportive à Hoerdt : basket"). Le basket | ||
|Bibliographie=X. BREUIL, " Sports, loisirs et représentations corporelles au sein des clubs d'entreprise : étude comparée de la Société générale et des Usines Renault ", ''Staps'', 1/2010, p. 69-78 | |Bibliographie=X. BREUIL, " Sports, loisirs et représentations corporelles au sein des clubs d'entreprise : étude comparée de la Société générale et des Usines Renault ", ''Staps'', 1/2010, p. 69-78 | ||
Version actuelle datée du 8 mars 2020 à 19:46
Résumé
Contexte et analyse
Le match
Au début de la séquence les joueuses sont présentées au public composé de familles, d'enfants mais aussi d'employés de l'usine. La rencontre est filmée depuis le bord du terrain, le caméraman est placé au niveau de la ligne médiane. Cela permet de suivre le ballon et de voir chaque partie du terrain. Ce terrain est en extérieur, les lignes sont clairement délimités et les paniers assez récents. Les différentes images nous montent une rencontre amateur avec des joueuses qui lancent le ballon à la manière des joueurs de rugby. Pour l'époque, leurs façons de jeu n'est pas académique, il n'y a aucun geste technique, aucun contact ou presque, ni de tactiques, les attitudes ne correspondent pas à celles de joueuses de basket entraînées : elles lancent le ballon en espérant qu'il atteigne une coéquipière. Pour avoir un point de comparaison, nous pouvons regarder une autre séquence filmée datant de la même époque disponible dans les fonds MIRA : "Manifestation sportive à Hoerdt : basket" . Ainsi pouvons voir des joueuses confirmées pratiquant le basket-ball d'une manière académique et organisée. La rencontre est dirigée par un arbitre qui, révèle sa tenue, est probablement un joueur de basket qui participe également à ce tournoi organisé par Steinheil (voir la séquence "Rothau" dans les fonds MIRA). Durant les 49 secondes, aucun panier n'est marqué, on aperçoit quelques dribbles et quelques passes mal ajustées. Cette séquence montre l'amateurisme du sport dans les usines car le but de ce tournoi interne n'est pas la compétition mais plutôt d'occuper les employés et de les divertir.
La présence des femmes dans l'usine Steinheil
Les femmes sont présentes dans l'usine textile Steinheil de Rothau (description de l'histoire de l'usine dans la fiche lié à la vidéo "Rothau"). Au début du XXème siècle, la main d'œuvre féminine existe dans les usines françaises. En travaillant à l'usine, elle découvre "une indépendance, une solidarité, l'appartenance à une communauté d'où découle un véritable attachement à leur travail et une fierté qui leur fournit à la fois une promotion et une identification sociale au-delà d'une simple source de revenus" explique Jeanne-Marie Wailly. Les changements dans le travail féminin avec la Première Guerre mondiale (les femmes remplacent les hommes dans les usines) ne perdurent pas à la fin de celle-ci. À l’armistice, la plupart des ouvrières sont incitées à rentrer dans leurs foyers pour à la fois redonner la place aux homes mais pour faire des enfants dont la France a besoin après cette guerre meurtrière. L'ouvrière est donc renvoyée à son rôle de mère. La Seconde Guerre mondiale permet un retour de la main d'œuvre féminine. Après la guerre, la présence des femmes dans le monde du travail est renforcée notamment grâce à la Constitution de 1946 qui leur accorde les mêmes droits civiques que les hommes. Dans cette usine textile, les femmes effectuent des tâches répétitives en assurant la manutention, la filature et le pelotonnage. L'activité physique un brin paternaliste permet donc aux femmes de s'échapper de ces taches difficiles.
Le basket-ball : un sport féminin majeur au milieu du 20ème siècle
Le basket est présent en Alsace depuis 1919 (description de l'histoire des débuts du basket alsacien dans la fiche sur la vidéo "Manifestation sportive à Hoerdt : basket"). Le basket est considéré comme un sport féminin majeur comparé au football ou au rugby, sport collectif masculin important en France. En effet, la balle orange devient importante après la Première Guerre mondiale dans le cadre de la Fédération Féminine Sportive de France.
En 1917, sont organisés les premiers jeux athlétiques féminins avec la présence du basket. Un premier championnat de France féminin est organisé en 1920. En 1923, le basket apparaît dans les 3ème Jeux athlétiques féminins européens et la France remporte le tournoi. Elles sont donc officieusement championnes d'Europe. En 1934, la France remporte le tournoi de basket aux Jeux mondiaux féminins à Londres. La France est donc une nation majeure du basket dans les années 1930 et 1940 ce qui permet de rendre ce sport populaire auprès des femmes. Il est alors normal qu'une entreprise alsacienne (terre où le basket est déjà bien implanté grâce aux "curés-basketteurs") comme Steinheil permettent à ses employées de pratiquer ce sport (description de l'histoire du sport en entreprise dans la fiche sur la vidéo "Rothau"). Néanmoins le niveau de jeu visible sur les images, nous montre que l'objectif de Steinheil n'est pas d'avoir une équipe féminine compétitive mais bel et bien de proposer une pratique récréative à ses employés. La pratique du sport ouvrier est surtout masculine mais dans une entreprise composée de 1300 employés dont un pourcentage important de femme, il semble logique que certaines pratiques le basket-ball comme loisir.Lieux ou monuments
Bibliographie
X. BREUIL, " Sports, loisirs et représentations corporelles au sein des clubs d'entreprise : étude comparée de la Société générale et des Usines Renault ", Staps, 1/2010, p. 69-78
B.RIST, " Françoise Battagliola, Histoire du travail des femmes ", Temporalités, 3/2005
A.WAHL, "Aux origines du sport", dans 100 ans de sport en Alsace, Hors-série DNA, 2010
J-M. WAILLY, "Les différentes phases du travail des femmes dans l'industrie", Innovations, 2/2004, p.131 - 146
Article rédigé par
Clément Mommenssin, 03 janvier 2020
