Mariage Oberseebach (0005FI0013) : Différence entre versions

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|titre=Fête du Mariage au bouquet
 
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|thematique=Traditions@ Conscripts@ Local festivals@ Traditionnal dress@ Wedding@ Rural life
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|Resume_fr=Mise en place et déroulement du cortège du dimanche matin de la célèbre fête de Seebach: la Streisselhochzeit, le mariage au bouquet de fleur, qui attire l'attention d'un large public.
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|Description_fr=[Oberseebach<ref>plutôt Seebach. La commune s'est appelée Oberseebach jusqu'en novembre 1974, où elle a été fusionnée avec le village de Niederseebach.</ref>, scènes de jours filmées en été. Le cameraman fait partie de la foule de spectateur (peut-être étaient-ils à deux? Il semblerait parfois que certaines scènes aient été prises simultanément mais sous deux angles de vue différents).]
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Plan d'ensemble d'un terre plein paysagé, arboré et fleuri, donnant vue sur des habitations. On aperçoit le clocher de l'église au loin.
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Plan d'ensemble mettant en scène des personnes assises sur le muret d'une maison alsacienne fleurie. D'autres sont debout sur le trottoir. Elles semblent attendre quelque chose.
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Séquence de plusieurs plans d'ensemble consécutifs, représentant la mise en place des différents participants de la cérémonie. 
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Des hommes à cheval se mêlent à la foule. Ils sont vêtus d'une tenue traditionnelle composée d'un haut et d'un bas blanc, d'un gilet noir ainsi que d'un couvre-chef en peau d'animal. Un homme vêtu d'une chemise ample bleue, d'un pantalon et d'un chapeau noir tient les liens d'une vache. La foule de passants est toujours présente à l'arrière. Regroupement de cavaliers en costume blanc et noir au couvre-chef en peau d'animal devant les habitations du village.
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Deux femmes, dont l'une tient une petite fille par la main, tiennent ensemble une grande corbeille en osier. Les femmes sont vêtues d'une chemise et de bas blancs et d'un robe noire brodée, sur laquelle est nouée un tablier blanc. Elles portent des couronnes de fleurs dans les cheveux. La fillette porte également une chemise et des bas blancs, une robe noire et un fichu noir sur sa tête.
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Longue séquence de plans d'ensemble et travelling du cortège de fête.
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Fanfare composée de musiciens vêtus d'un costume local composé d'un pantalon et d'une chemise blanche, d'un gilet noir et d'un chapeau noir.
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Parade de jeunes hommes à cheval. Ils portent le même costume local que les musiciens, on retrouve le couvre-chef en pelage d'animal.
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On retrouve l'homme vêtu d'une tunique bleue et sa vache. Elle tire une sorte de chariot sur lequel est posé un objet imposant qui semble être une caisse?
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Un couple de personnes relativement âgées pousse un objet imposant (peut-être un meuble?). L'homme est vêtu de bleu (certainement un habit de travail) et la femme porte une chemise et des collants blancs et une robe noire. Ses cheveux sont tressés.
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Voiture poussée par des chevaux de trait. Le "cocher" ne porte pas de costume local. L'arrière de la voiture a été décoré à la manière d'une cuisine traditionnelle (buffet, table, banc, casseroles et poêles sont pendues à la structure du chariot) . Une femme en costume traditionnel est assise sur un banc, une autre semble faire la quête auprès des spectateurs du cortège. La séquence suivante est assez similaire: une voiture tirée par deux chevaux de trait, l'arrière est décoré à la manière d'une cuisine (table, chaise, four à bois à l'arrière?). Un kougelhopf est posé sur la table. Une femme vêtue d'un costume traditionnel fait la quête auprès des spectateurs.
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Une fanfare , devancée d'un petit garçon qui tient un panneau de bois avance en rythme. Hommes et femmes portent le même costume: un bas noir (pantalon pour les hommes, jupe pour les femmes), une chemise blanche et un gilet rouge. Tous portent des chapeaux noirs. Des danseurs folkloriques en tenue traditionnelle les suivent.
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S'en suit une autre séquence où défilent des chars aménagés: deux femmes en tenue traditionnelle jouent une scène de vie quotidienne: l'une est en train de coudre avec une vieille machine à coudre, l'autre est en train de repasser avec un fer en fonte. La prochaine charrette met en scène des hommes vêtus de blouses de travail. Sur la charrette, il y a plusieurs fûts de vin. Dans le rush suivant on aperçoit un homme en tenue de travail qui porte une hotte sur le dos, servant notamment à la récolte de raisin mais plus largement de fruits, qui précède une fanfare similaire à celle décrite ci-dessus.
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Un char décoré de sapin et rempli de femmes et d'enfants introduit une séquence représentant un cortège d'enfants et de jeunes vêtus de la tenue traditionnelle. Le prochain rush met en scène des couples de Seebachois catholique, reconnaissable grâce à la coiffe en dentelle blanche de la femme. Un autre char défile, avec à son bord, des femmes vêtues du même costume que les membres de la fanfare précédentes et des hommes (dont un jouant de la guitare) en blouse bleue.
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La prochaine séquence montre un défilé de plusieurs calèches de mariage fleuries avec à leur bord des jeunes gens, mariés ou célibataires en fonction de leur costume, mais aussi des enfants.
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Une fanfare composée de musiciens en tenue traditionnelle seebachoise précède un groupe de jeunes personnes protestantes en tenue traditionnelle ainsi que des demoiselles d'honneur.
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Dans la séquence suivante, on assiste à l'arrivée de plusieurs chars et charrettes, tirés soit par des bœufs ou des chevaux et qui véhiculent du mobilier de maison: une table, une armoire, un lit.
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Les images suivantes montrent un groupe en tenue traditionnelle catholique. Un plan moyen sur un couple seebachois permet de discerner les détails de leur costume.
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Une roue de charrette est tirée par des chevaux de trait, menés par un homme en tenue de travail. Trois hommes s'amusent en s'accrochant à la roue et en tentant d'y rester. Ils sont suivis par le groupe de conscrits du village. Un de leur membre agite un drapeau tricolore, tandis qu'il est suivi par le char décoré à leur image de sapins et de drapeaux.
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Gros plan sur quelques spectateurs souriants. Gros plan également sur une maison à colombage joliment fleurie, devant laquelle un panneau y annonce la tonte de moutons.
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Gros plan sur la calèche fleurie des mariés seebachois, accompagné d'un homme et d'une demoiselle d'honneur.
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Plan d'ensemble de deux demoiselles d'honneur qui prennent un panier d'osier rempli de linge en main. Une passante interpelle l'une d'entre elle.
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Plan d'ensemble sur un groupe d'enfants puis de jeunes gens en tenue traditionnelle.
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|Contexte_et_analyse_fr=S'il y a bien une fête qui caractérise le village de Seebach depuis plus de 30 ans, c'est la Streisselhochzeit, la fête du mariage au bouquet. Située à environ 10km au sud de Wissembourg, la commune attire chaque été depuis 1982 l'attention de nombreux curieux venant d'Alsace mais aussi d'Outre-Rhin. Cette fête permet notamment, le temps d'un weekend au mois de juillet, de redécouvrir et faire revivre par le biais de manifestations folkloriques, de cortèges, de démonstrations musicales, les anciennes traditions locales relatives à la vie quotidienne et plus spécifiquement au mariage paysan.
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=== La Streisselhochzeit, vitrine de la vie paysanne traditionnelle ===
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====Les costumes traditionnels====
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Les habits traditionnels faisaient partie intégrante de la vie rurale alsacienne jusqu'au début du siècle dernier, où, poussés par le progrès et l'industrialisation, les villageois privilégièrent un habillement plus pratique et à la mode citadine. Ainsi, le port de cet habit ancestral disparut progressivement du paysage quotidien, pour ne sortir des placards que lors  d'occasions spéciales. Avant toute chose, il n'est pas négligeable de rappeler que le costume traditionnel alsacien ne se limite pas uniquement à celui de l'Alsacienne en jupe rouge et au gros noeud noir dans les cheveux. C'est une vision totalement erronée de l'habit traditionnel, manipulé par l'art populaire national. Il existe autant d'habits différents que de communes alsaciennes, voire plus.
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Le costume traditionnel relève d'une codification bien particulière. Véritable marqueur social, il change en fonction du sexe, du statut social et marital de la personne, de son âge mais aussi de sa confession et se décline alors en plusieurs variantes. Ces codes se retrouvent dans la plupart des contrées alsaciennes. A Seebach, ces codes vestimentaires sont d'autant plus importants car deux communautés religieuses se côtoient au sein du village: d'une part les protestants, d'autre part les catholiques. Ils permettent alors de définir à vue d’œil, l'identité de la personne. Leurs différents habillements sont tous visibles dans l'extrait ci-dessus, nous tenterons d'en établir les caractéristiques générales.
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L'habit se porte dès le plus jeune âge, en témoignent les images du film. De manière générique, les enfants catholiques et protestants s'habillent de la même manière, mais des distinctions peuvent avoir été faite autrefois, notamment chez les filles au niveau de la coiffure.
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[[Fichier:Michel Jaeger Oberseebach Ducourtioux G btv1b10213573p.jpg|vignette|gauche|Couple de jeunes protestants d'Oberseebach en tenue traditionnel. L'homme porte la toque en peau de putois, tandis que la femme porte la coiffe en brocard ornée d'un noeud rouge, la Rotkapp. BNUS, 1900 ]]
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Les filles portent une sorte de bonnet noir qui recouvre les oreilles, le béguin. Leur habit est composé d'une chemise blanche retroussée aux manches et brodée de leurs initiales respectifs, au dessus de laquelle elles portent un corselet noir généralement en velours, brodé de fleurs. Un plastron, pièce triangulaire en carton recouverte de tissus est ajouté au niveau du décolleté. Ce dernier est orné d'un gros noeud. Le tout est glissé sous la jupe noire qui est doublée et rembourrée à l'aide d'un "bourrelet" pour y apporter plus de volume. Cette dernière leur arrive à hauteur de mi-mollet, ce qui oblige le port de bas blancs. Il ne faut pas oublier le tablier en soie, de couleur sombre, pièce maîtresse du costume, bien souvent minutieusement brodé de fleurs colorées. Un foulard noir à fleurs vient également parfaire la tenue. Les chaussures se veulent noires et sobres. En grandissant, ce sont essentiellement les coiffes qui différent, notamment en fonction de la religion. La protestante portera une petite coiffe en brocard rouge (ou noir, pour les occasions spéciales) qu'elle noue au dessus de la tête, alors que la catholique arborera une petit bonnet blanc en tulle, souvent brodé de fleurs et noué en dessous du menton. Une autre étape décisive est celle du mariage. Du côté protestant, les épouses portent un petit bonnet noir noué à l'arrière de la tête et dont deux lanières noires cachent les oreilles. Du côté catholique, la coiffe ne change pas, seule une collerette blanche placée sous son foulard indique que la femme est mariée. En vieillissant, les femmes protestantes et catholiques portent la ''Nawelskapp'', un bonnet noir de veuve.
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Quant au costume masculin, son évolution est plus simple à suivre. Le petit garçon est généralement vêtu d'une chemise blanche, d'un gilet et d'un pantalon noir. Il porte une ''Morischelskapp'', un bonnet de laine noire tricoté à la bordure tressée, dont la forme rappelle celle d'une morille, d'où son appellation de "bonnet morille". En grandissant, dès 14-15 ans, le garçon protestant porte un pantalon blanc et change de couvre-chef. Il opte pour la toque en fourrure de putois, typique pour les jeunes hommes célibataires et protestants de Seebach. Son acolyte catholique préfèrent alors porter un chapeau noir plus classique. Lorsqu'ils se marient, les hommes protestants et catholiques portent un pantalon noir, parfois une redingote ou une veste plus courte à boutons et une chapeau de feutre noir à bord large ou encore un tricorne.
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====Les scènes de la vie quotidienne====
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[[Fichier:Costume paysan Seebach.jpg|vignette|gauche|Deux couples de paysans en costumes de travail rentrent du travail aux champs. Reconstitution. Seebach, Editions Corpur, 1985. ]]D'après la description faite par le chanoine Knittel en 1937<ref>George KNITTEL (chanoine): "Oberseebach", Odilien-Kalender für das Jahr 1937. Cité dans: Seebach, Strasbourg, Editions COPRUR, 1985. </ref>, La population de Seebach était essentiellement paysanne. Elle travaillait la terre et élevait du bétail.  Le travail était alors physique, dans les champs comme à la ferme. Les costumes décrits ci-dessus ne sont alors pas d'usage en semaine, car bien trop précieux. On les revêtait le dimanche ou lors de festivités. Pendant la semaine, les agriculteurs s'habillaient plus simplement, avec des pièces en tissus moins nobles et moins travaillés. C'est ce que l'on peut voir dans l'extrait ci-dessus. Les hommes étaient notamment vêtus d'une blouse de travail bleu clair, assez ample et à la finition grossière: le ''Liggerhemd.'' Pas de chaussures noires vernies, ce sont de solides sabots que le paysan chaussait dans les champs.
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Un des buts du cortège de la ''Streisselhochzeit'' est bel et bien de redonner vie aux coutumes paysannes. C'est ainsi que l'on peut apercevoir des bœufs et des chevaux de trait, symbole du travail agricole effectué dans le village. Effectivement, jusque dans la période de l'après Seconde Guerre Mondiale, Seebach pratiquait une agriculture de subsistance. C'est à partir des années 1960 que le territoire s'est tourné vers l'industrie. Sur environ 190 exploitations agricoles familiales au XIXe siècle, il en subsistait une trentaine dans les années 1980<ref>Caisse Mutuelle de Dépôts et de Prêts de Seebach, Seebach, Strasbourg, Editions CORPRUR, 1985, p. 188. </ref>.
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Ces exploitations familiales étaient majoritairement spécialisées dans l'élevage de bovins, de cochons et de moutons, mais aussi de volailles. Un animal faisait la fierté des Seebachois: les chevaux. Ils étaient d'excellents cavaliers, caractéristique que l'on retrouve également dans le cortège de la ''Streisselhochzeit'' avec les jeunes hommes protestants à cheval. En ce qui concerne les cultures, elles sont essentiellement céréalières et arboricoles. On repère dans les extraits une charrette chargée de fûts. La région n'étant pas particulièrement viticole, on peut en déduire que les organisateurs ont peut-être voulu représenter la production de vin, de cidre ou encore de schnaps réalisée à partir des fruits de leurs nombreux arbres fruitiers.
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Les femmes quant à elles, avaient non seulement un rôle primordial à jouer dans l’éducation des enfants mais également dans le bon maintien du ménage, symbolisé dans la séquence par la mise en scène de travail à la machine à coudre ou de repassage. En outre, elles étaient d'une grande aide pour leurs maris, qu'elles aidaient aux champs et à la ferme. Les Seebachoises excellaient dans l'élevage d'oies, dont le foie gras était vendu jusqu'à Strasbourg. A l'instar de leur époux, elle disposaient aussi d'un habit de tous les jours. Elles ne portaient pas de corset mais une espèce de sur-veste plus foncée, un tablier, un fichu blanc et, bien évidemment, des sabots.
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La représentation de ces coutumes et métiers d'autrefois ne fait plus partie du paysage actuel. Les gens ne s'habillent plus en costume traditionnel, en témoigne le public, habillé à la mode standardisée, presque mondialisée de l'époque.
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Le métier d'agriculteur, ou d'exploitant s'est fait de plus en plus rare au fil des années, tel que nous l'avons exposé plus haut. C'est ainsi que les scènes représentées dans le cortège ne sont que des imitation d'une époque passée. Cet événement rappelle en quelques sortes les traditions du carnaval, autre fête encore très respectée du côté de l'Outre-forêt. De plus, la présence d'un public assez imposant affirme l'intérêt et la curiosité pour ces pratiques ancestrales.
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====Les conscrits====
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[[Fichier:Conscrits.jpg|vignette|droite|Conscrits vêtus de leur accoutrement et de leurs symboles traditionnels. Planche de Michel Charvet. ]] Une autre catégorie de personnes représente très bien les coutumes alsaciennes qui colorent aujourd'hui encore partiellement le paysage alsacien: les conscrits. Même si les origines de leur existence ne sont pas à proprement dit régionales, les rituels les concernant sont restés bien ancrés dans notre société alsacienne. Leur histoire prends ses origines en l'an 1818, où le recrutement des jeunes gens pour l'armée française s'est nouvellement fait par tirage au sort. Les élans de patriotisme dû à un sentiment croissant d'appartenance nationale à la France au courant du XIXe siècle, donnait envie aux jeunes alsaciens d'être tirés au sort pour s'engager dans l'armée et défendre avec fierté ce pays auquel ils appartenaient. C'était aussi un rite de passage à l'âge adulte pour toute une partie de la jeune population. Le tirage au sort était un moment crucial, si l'on tirait le bon numéro on pouvait partir en campagne, s'il se produisait l'inverse il fallait d'abord passer devant une commission d'inspection qui déterminait si l'on était apte ou non pour le service militaire. Etre admis à l'armée, c'était comme disposer des ressources nécessaires pour rentrer dans le monde des hommes et permettait ainsi parallèlement d'affirmer sa virilité. Ne pas être appelé, était synonyme de déficience physique, qui handicaperait le jeune homme pour sa vie amoureuse et professionnelle, car il ne serait pas apte à endosser son rôle dans la société rurale et familiale.
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Les conscrits se retrouvent entre jeunes gens de la même classe ayant le même âge (généralement 20 ans).  Pendant l'année de conscription, les hommes de la même classe se regroupent très souvent afin de préparer et d'organiser des événements qui se déroulent au village pendant l'année et de récolter de l'argent à l'aide de tombola pour financer leurs moments de commensalités orgiaques. Leur missions débute généralement le jour de la Saint-Sylvestre, qu'on appelle aussi le ''Conscritstag'', le jour des conscrits. Ils commencent tout d'abord par nommer un comité responsable, un président, un vice-président et un trésorier. C'est ce jour-ci qu'ils exposent pour la première fois à la vue de tous leurs emblèmes et leur accoutrement bien spécifique. Ils sont généralement vêtus de blanc et portent un chapeau décoré de fleurs, de fruits, de rubans ou encore de plumes aux couleur du drapeau tricolore. Ils portent un tablier blanc brodé avec leurs initiales et les dates de leur classe. Le plus âgé s'occupe de porter le drapeau lors de leurs déambulations. Un autre doit toujours porter la canne du tambour-major, primordiale pour donner le rythme lors de leurs déambulations. Ils sont ainsi reconnaissables au sein du village, et animent très souvent les rues en dansant, chantant, quêtant et en s'adonnant à toutes sortes de coquineries.
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Les conscrits ont le sens de la fête: ils sont de bons vivants, abusent de toutes les bonnes choses et aiment l'animation. C'est un moyen pour eux de couper les ponts avec le monde de l'enfance et de s'inscrire dans le monde des adultes, en montrant qu'ils peuvent assurer l'organisation d’événements, comme leurs parents auparavant.
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Malgré l'annexion en 1870 et toute l'histoire tumultueuse que la région a pu connaître au cours du XXe siècle, la tradition n'a pas périclité. Elle n'a plus la même signification militaire, puisque le service militaire était obligatoire pour tous les hommes majeurs jusque dans les années 1990, pour être abandonné après cela.  Elle devient néanmoins un symbole de cohésion au sein des villages alsaciens. Il s'adapte à la modernité et devient même au cours du dernier tiers du XXe siècle un événement mixte, puisque des filles peuvent également participer à l'aventure.
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=== Le rituel nuptial de Seebach ===
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[[Fichier:Kamm mariee oberseebach ms.jpg|vignette|La mariée d'Oberseebach. Louis Philippe Kamm, huile sur toile, 1937. Musée alsacien de Strasbourg. ]]La partie la plus emblématique de cette fête reste bel et bien celle du mariage au bouquet. Pourquoi l'appelle-t-on ainsi? Certainement à cause des magnifiques couronnes de fleurs qui surplombent la tête de la mariée et des demoiselles d'honneur lors de cette célébration.
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Les fêtes du villages étaient l'occasion pour les jeunes gens de se rencontrer, de passer du temps ensemble et d'apprendre à se connaître. Les codes vestimentaires cités plus hauts permettaient de visualiser plus rapidement à quel personne on avait affaire, ce qui facilitait grandement les rencontres amoureuses.
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Lorsqu'une idylle naissait, on attendait patiemment qu'une union civile se décide. La demande en mariage est assez procédurière et relève d'une discussion d'affaire entre les familles des deux époux. Une fois le contrat de mariage finalisé, il fallait proclamer les bans et préparer la cérémonie. La jeune fille se prépare dès l'adolescence à sa future vie d'épouse. Elle constitue ainsi un trousseau de mariage composé de linge de maison brodé de ses initiales, qui constitue une part importante de la dot. Les cadeaux de mariage des invités, souvent du mobilier et des éléments décoratifs pour la maison, constituaient une part importante du patrimoine mobilier du couple. Ainsi, c'est le père de la mariée qui commande le mobilier du futur ménage chez le menuisier du village: lit, armoires, tables et chaises et même un lit d'enfant. Ces biens sont ensuite exposés lors du transport du trousseau de la femme. Ils permettent de montrer la richesse du nouveau couple formé. Cette scène est notamment reprise lors du cortège de la Streisselhochzeit: le mobilier est chargé sur des charrettes et est déménagé de manière assez cérémonielle vers le nouveau domicile conjugal. Après le passage au préalable chez le curé ou le pasteur, les festivités commencent. Le mariage à Seebach est synonyme de joie, d'abondance alimentaire et de fête. Le matin du mariage, les femmes aident la mariée à revêtir son plus bel habit traditionnel. Tout est soigneusement fixé, plié, arrangé. Une majestueuse couronne de fleurs colorée vient orner le dessus de sa tête. Les demoiselles d'honneur, elles aussi, portent une couronne de fleur. Le marié quant à lui, porte une chemise blanche, un pantalon noir, une redingote ou une courte veste noire et un chapeau noir à bords larges. La cérémonie officielle peut commencer. Une fois les vœux de fidélité validés par le prêtre, les mariés sont accueillis dans un cortège de villageois en fête. Les enfants avaient également leur place dans ce cortège, ils accompagnaient les mariés Dans ces extraits, les mariés sont notamment transportés à l'aide d'une calèche décorée de fleurs qui est au centre de l'attention. Ils sont attendus et observés de tous. Ils sont représentés en toute pudeur, pas d'effusions de sentiments ou de gestes tendres. Les époux alsaciens sont discrets. Souvent des coups de pistolet sont tirés pour signifier de l'acceptation du mariage au sein de la communauté villageoise. Ils se dirigent ensuite vers le lieu des festivités pour déguster, en autre, un pot au feu et du kougelkopf.
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|Contexte_et_analyse_de=<big>'''Streisselhochzeit'''</big>
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Wenn es ein Fest gibt, das das Dorf Seebach seit mehr als 30 Jahren prägt, ist es die Streisselhochzeit, die Blumenstrauß-Hochzeit. Die etwa 10 km südlich von Wissembourg gelegene Gemeinde zieht jeden Sommer seit 1982 zahlreiche Neugierige aus dem Elsass und auch aus Deutschland an. Bei diesem Trachtenfest, das an einem Wochenende im Juli stattfindet, entdecken und erleben die Besucher anhand von  Folklore-Veranstaltungen, Umzügen und Musikaufführungen die alten Bräuche des täglichen Lebens und insbesondere die Bauernhochzeit.
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'''Die Streisselhochzeit, ein Schaufenster des traditionellen bäuerlichen Lebens'''
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'Die Trachten''
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Die Trachten waren ein fester Bestandteil des ländlichen Lebens im Elsass bis Anfang des letzten Jahrhunderts, als die Dorfbewohner im Zuge des Fortschritts und der Industrialisierung eine praktischere Kleidung nach städtischer Mode wählten. So verschwand das Tragen dieser angestammten Kleidung allmählich aus dem Alltagsbild und wurde nur zu besonderen Anlässen aus dem Schrank genommen. Zunächst einmal muss darauf hingewiesen werden, dass sich die elsässische Tracht nicht auf das Gewand der Elsässerin im roten Rock und mit der großen schwarzen Schleife im Haar beschränkt. Das ist eine völlig falsche Vorstellung von der Tracht, die von der französischen Volkskunst vermittelt wurde. Es gibt ebenso viele verschiedene Kleidungen wie elsässische Gemeinden, oder sogar noch mehr. Die traditionelle Tracht gehorcht sehr spezifischen Codes. Sie ist ein wahrer sozialer Indikator, der Aufschluss über das Geschlecht, den gesellschaftlichen Status oder den Ehestand der Person, ihr Alter, aber auch über ihre Konfession gibt und wird dementsprechend unterschiedlich abgewandelt Diese Codes sind in den meisten elsässischen Gegenden zu finden. In Seebach sind diese Codes umso wichtiger, als im Dorf zwei Religionsgemeinschaften nebeneinander leben: auf der einen Seite die Protestanten und auf der anderen Seite die Katholiken. Mit der Tracht ist es möglich, auf einen Blick zu wissen, wen man vor sich hat. Die verschiedenen Gewänder sind alle im obigen Ausschnitt sichtbar. Wir werden versuchen, ihre allgemeinen Merkmale festzustellen. Die Tracht wird von klein auf getragen, wie die Bilder im Film zeigen. Im Allgemeinen kleiden sich katholische und protestantische Kinder gleich, aber in der Vergangenheit gab es vielleicht Unterschiede, vor allem bei den Frisuren der Mädchen.
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Paar junger Oberseebacher Protestanten in traditioneller Tracht. Der Mann trägt eine Kappe aus Iltisfell, während die Frau den Kopfschmuck aus Brokat mit einer roten Schleife, die Rotkapp, trägt. BNUS, 1900
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Die Mädchen tragen eine schwarze Haube, die ihre Ohren bedeckt. Ihre Kleidung besteht aus einem weißen Hemd, das an den Ärmeln hochgekrempelt und mit ihren jeweiligen Initialen bestickt ist. Darüber tragen sie ein schwarzes Mieder, das meistens aus Samt und mit Blumen bestickt ist. Eine Hemdbrust, ein dreieckiges Stück Pappe mit Stoffbezug, wird auf Höhe des Ausschnitts hinzugefügt. Dieser ist mit einer großen Schleife verziert. Das Ganze wird unter den schwarzen Rock geschoben, der gefüttert und mit einer „Wulst“ ausgestopft ist, um ihm mehr Volumen zu verleihen. Der Rock reicht bis zur Mitte der Waden, weshalb das Tragen von weißen Strümpfen erforderlich ist. Nicht zu vergessen ist die dunkle Seidenschürze, das wichtigste Stück der Tracht, die oft mit bunten Blumen bestickt ist. Ein schwarzer Schal mit Blumen rundet das Trachtengewand ab. Die Schuhe sind schwarz und schlicht. Mit zunehmendem Alter ändern sich vor allem die Hauben, insbesondere je nach Religion. Die Protestantin trägt eine kleine Haube aus rotem Brokat (oder besonderen Anlässen aus schwarzem Brokat), die sich über dem Kopf zu einer Schleife bindet, während die Katholikin eine kleine weiße Haube aus Tüll trägt, die oft mit Blumen bestickt ist und unter dem Kinn zusammengebunden wird. Ein weiterer entscheidender Schritt ist die Ehe. Bei den Protestanten tragen die Ehefrauen eine kleine schwarze Haube, die hinter dem Kopf zusammengebunden ist und deren beiden schwarzen Bänder die Ohren verdecken. Auf katholischer Seite ändert sich die Kopfbedeckung nicht, nur ein weißer Kragen unter dem Schal weist darauf hin, dass die Frau verheiratet ist. Im Alter tragen protestantische und katholische Frauen die ''Nawelskapp'', eine schwarze Witwenhaube.
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Bei der Tracht der Männer sind die Veränderungen im Laufe des Alters einfacher. Der kleine Junge trägt normalerweise ein weißes Hemd, eine Weste und eine schwarze Hose. Er trägt eine ''Morischelskapp'', eine schwarze gestrickte Wollhaube mit geflochtenem Rand, deren Form an eine Morchel erinnert. Mit zunehmendem Alter, gegen 14 bis 15 Jahre, trägt der protestantische Junge eine weiße Hose und wechselt seine Kopfbedeckung. Er setzt einen Hut aus Iltisfell auf. Das ist der typische Trachtenhut der jungen ledigen protestantischen Männer aus Seebach. Sein katholischer Freund bevorzugt einen klassischeren schwarzen Hut. Wenn sie heiraten, tragen protestantische und katholische Männer schwarze Hosen, manchmal einen Gehrock oder eine kürzere Jacke mit Knöpfen und einen schwarzen, breitkrempigen Filzhut oder einen Dreispitz.
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'''Szenen aus dem täglichen Leben'''
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Zwei Bauernpaare in Arbeitstracht kehren von der Arbeit auf den Feldern zurück. Nachstellung.
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Nach der Beschreibung des Domherrn Knittel im Jahr 1937[2]Die Bevölkerung von Seebach war im Wesentlichen bäuerlich. Sie betrieb Ackerbau und Viehzucht. Ihre Arbeit war somit körperlich, sowohl auf den Feldern als auch auf dem Bauernhof. Die oben beschriebenen Trachten wurden unter der Woche nicht verwendet, da sie viel zu kostbar waren. Sie wurden sonntags oder zu Festlichkeiten getragen. Unter der Woche kleideten sich die Bauern einfacher, mit Kleidungsstücken aus weniger edlen und weniger aufwändig verarbeiteten Stoffen. Das ist im obigen Ausschnitt zu sehen. Die Männer trugen ein ziemlich weites und grob verarbeitetes hellblaues Arbeitshemd: das ''Liggerhemd''. Auf den Feldern trug der Bauer keine schwarzen Lackschuhe, sondern feste Holzschuhe.
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Eines der Ziele des Umzugs der Streisselhochzeit ist es, die bäuerlichen Bräuche wiederzubeleben. So kann man Ochsen und Zugpferde sehen, ein Symbol für die landwirtschaftliche Arbeit im Dorf. Bis nach dem Zweiten Weltkrieg war die Landwirtschaft in Seebach eine Subsistenzwirtschaft. Erst ab den 1960er Jahren wandte sich das Gebiet der Industrie zu. Von den etwa 190 landwirtschaftlichen Familienbetrieben, die es im 19. Jahrhundert gab, waren in den 1980er Jahren etwa 30 übrig geblieben[3]. Diese Familienbetriebe waren hauptsächlich auf die Zucht von Rindern, Schweinen und Schafen, aber auch von Geflügel spezialisiert. Ganz besonders stolz waren die Seebacher auf ihre Pferde. Sie waren ausgezeichnete Reiter, weshalb im Umzug der Streisselhochzeit auch junge protestantische Männer zu Pferde dabei sind. Bei den Kulturen handelt es sich hauptsächlich um Getreide- und Obstbau. In den Ausschnitten ist ein mit Fässern beladener Wagen zu sehen. Da in der Region der Weinbau nicht sonderlich verbreitet ist, lässt sich daraus ableiten, dass die Veranstalter vielleicht die Produktion von Wein, Cidre oder Schnaps aus den Früchten ihrer zahlreichen Obstbäume darstellen wollten. Die Frauen ihrerseits spielten nicht nur bei der Erziehung der Kinder, sondern auch im Haushalt eine wichtige Rolle. Das wird in der Sequenz durch die Inszenierung der Arbeit an der Nähmaschine oder des Bügelns symbolisiert. Darüber hinaus waren sie ihren Männern eine große Hilfe, indem sie ihnen auf den Feldern und auf dem Bauernhof halfen. Die Seebacherinnen waren hervorragende Gänsezüchterinnen, deren Stopfleber Gras bis nach Straßburg verkauft wurde. Wie ihre Ehemänner hatten auch sie eine Alltagskleidung. Sie trugen kein Mieder, sondern eine Art dunklere Überjacke, eine Schürze, ein weißes Tuch und natürlich Holzschuhe. Diese Bräuche und Berufe der Vergangenheit sind  nicht mehr Teil der heutigen Landschaft. Die Leute kleiden sich nicht mehr in Tracht, wie an den Zuschauern zu sehen ist, die nach der standardisierten, wenn nicht sogar globalen Mode der aktuellen Zeit gekleidet sind. Der Beruf des Landwirts oder Bauern ist im Laufe der Jahre immer seltener geworden, wie wir oben beschrieben haben. So sind die im Umzug dargestellten Szenen nur Nachahmungen einer vergangenen Epoche. Diese Veranstaltung erinnert in gewisser Weise an die Traditionen des Karnevals, ein weiteres Fest, das in der Gegend des Outre-Forêt immer noch sehr beliebt ist. Darüber hinaus bestätigt die Anwesenheit der zahlreichen Zuschauer das Interesse und die Neugierde für diese alten Bräuche.
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'''Die „Conscrits“ oder Wehrpflichtigen'''
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Conscrits in typischer Kleidung und mit ihren traditionellen Symbolen. Zeichnung von Michel Charvet. Auch eine andere Kategorie von Menschen repräsentiert sehr gut die elsässischen Bräuche, die noch heute teilweise die elsässische Landschaft prägen: die Conscrits oder Männer im wehrpflichtigen Alter eines Jahrgangs. Auch wenn sie keinen streng regionalen Ursprung haben, sind ihre Rituale in unserer elsässischen Gesellschaft fest verwurzelt geblieben. Ihre Geschichte begann 1818, als die jungen Männer erstmals durch Losentscheid in die französische Armee eingezogen wurden. Der Patriotismus aufgrund eines im 19. Jahrhundert gewachsenen Zugehörigkeitsgefühls zu Frankreich weckte bei den jungen Elsässern das Verlangen, ausgelost zu werden, um in der Armee zu dienen und stolz ihr Land zu verteidigen. Es war auch ein Übergangsritus vom Jugend- zum Erwachsenenalter für einen großen Teil der jungen Bevölkerung. Die Auslosung war ein entscheidender Moment, denn wenn man die richtige Zahl zog, durfte man ins Feld ziehen. Andernfalls musste man sich zunächst vor einer Prüfungskommission präsentieren, die darüber entschied, ob man wehrdiensttauglich war oder nicht. Mit der Aufnahme in die Armee war es, als würden sie gewappnet für die Welt der Männer, sie gab ihnen die Möglichkeit, ihre Männlichkeit unter Beweis zu stellen. Nicht einberufen zu werden, war gleichbedeutend mit körperlicher Schwäche, die den jungen Mann bei seinem Liebes- und Berufsleben behindern würde, weil er nicht geeignet wäre für eine Rolle in der ländlichen und familiären Gesellschaft.
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Die Conscrits finden sich unter gleichaltrigen jungen Männern des gleichen Jahrgangs zusammen (in der Regel 20 Jahre alt). Während des Wehrdienstjahres treffen sich die Männer des gleichen Jahrgangs sehr oft, um Veranstaltungen vorzubereiten und zu organisieren, die während des Jahres im Dorf stattfinden, und um durch Tombolas Geld zu sammeln, mit dem sie ihre ausschweifenden Feste finanzieren. Ihre Aufgaben beginnen in der Regel an Silvester, auch bekannt als der ''Conscritstag'', dem Tag der Conscrits. Zunächst ernennen sie einen Vorstand, einen Präsidenten, einen Vizepräsidenten und einen Schatzmeister. An diesem Tag stellen sie zum ersten Mal alle ihre Embleme und ihre ganz besondere Kleidung öffentlich vor. Sie sind meist weiß gekleidet und tragen Hüte mit Blumen, Früchten, Bändern oder Federn in den französischen Nationalfarben. Sie tragen eine weiße Schürze, die mit ihren Initialen und ihrem Jahrgang bestickt ist. Der Älteste trägt die Fahne bei ihren Umzügen. Ein anderer muss immer den Stab des Tambourmajors tragen, mit dem er bei ihren Umzügen den Takt angibt. So sind sie im Dorf leicht erkennbar, und ziehen oft tanzend und singend durch die Straßen, sammeln Geld und machen allerlei Späße.  Die Wehrpflichtigen haben einen Sinn fürs Feiern: Sie sind lebenslustig, maßlose Genießer und lieben es, wenn etwas los ist. Indem sie zeigen, dass sie Veranstaltungen organisieren können wie ihre Eltern vor ihnen, brechen sie die Brücken zur Welt der Kindheit ab und treten in die Welt der Erwachsenen ein. Trotz der Annexion im Jahre 1870 und der ereignisreichen Geschichte, die die Region im Laufe des 20. Jahrhunderts erlebt hat, hat sich diese Tradition nicht verändert. Sie hat nicht mehr die gleiche militärische Bedeutung, da der Wehrdienst nur bis in die 90er Jahre für alle volljährigen Männer obligatorisch war. Danach wurde sie jedoch zu einem Symbol des Zusammenhalts in den elsässischen Dörfern. Sie passte sich der Moderne an und wurde im letzten Drittel des 20. Jahrhunderts sogar zu einem gemischten Ereignis, da auch Mädchen an dem Abenteuer teilnehmen können.
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'''Der Seebacher Hochzeitsbrauch'''
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Die Braut aus Oberseebach. Louis Philippe Kamm, Öl auf Leinwand, 1937. Elsässisches Museum in Straßburg. Das Hauptereignis dieses Festes ist natürlich die Blumenstrauß-Hochzeit. Warum heißt sie so? Sicherlich wegen der prächtigen Blumenkränze, die bei diesem Fest den Kopf der Braut und der Brautjungfern schmücken.
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Die Dorffeste waren eine Gelegenheit für die jungen Leute, sich zu treffen, Zeit miteinander zu verbringen und sich gegenseitig kennenzulernen. Dank der oben genannten Kleiderordnungen erkannte man schnell, mit man es zu tun hatte, was neue Bekanntschaften erheblich erleichterte. Wenn eine neue Liebesbeziehung entstand, wartete man geduldig, bis die Ehe beschlossen wurde. Der Heiratsantrag war ein relativ langwieriges Prozedere, mit einer geschäftlichen Verhandlung zwischen den Familien der beiden Eheleute. Nachdem der Ehevertrag stand, mussten das Aufgebot bestellt und das Hochzeitsfest vorbereitet werden. Das junge Mädchen bereitete sich schon als Jugendliche auf ihr zukünftiges Eheleben vor. Sie stellte ihre Aussteuer zusammen. Diese bestand aus Bett- und Haushaltswäsche, die sie mit ihren Initialen bestickte, und die einen wichtigen Teil der Mitgift ausmachte. Die Hochzeitsgeschenke der Gäste, oft Möbel und Dekorationsgegenstände für das Zuhause, waren ein wichtiger Teil des Vermögens des Paares. So bestellte der Vater der Braut beim Dorschreiner die Möbel des zukünftigen Haushalts: Bett, Schränke, Tische und Stühle und sogar ein Kinderbett. Diese Gegenstände wurden dann während des Transports der Aussteuer der Frau ausgestellt. Sie ermöglichten es, den Reichtum des frisch vermählten Paares zu zeigen. Diese Szene wird beim Umzug der Streisselhochzeit nachgespielt: Die Möbel werden auf Wagen geladen und mit einem gewissen Zeremoniell an den neuen Wohnort des Brautpaares transportiert. Nach der kirchlichen katholischen oder protestantischen Trauung begannen die Feierlichkeiten. Ein Hochzeitsfest in Seebach ist ein fröhliches Fest, bei dem es viel zu essen gibt. Am Morgen der Hochzeit helfen die Frauen der Braut, ihr schönstes Trachtenkleid anzuziehen. Alles wird sorgfältig fixiert, in Falten gelegt, arrangiert. Ein majestätische Kranz aus bunten Blumen schmückt den Kopf der Braut. Die Brautjungfern tragen auch ebenfalls einen Blumenkranz. Der Bräutigam trägt ein weißes Hemd, eine schwarze Hose, einen Gehrock oder eine kurze schwarze Jacke und einen schwarzen breitkrempigen Hut. Die offizielle Trauung kann beginnen. Sobald der Priester die Treuegelübde bestätigt hat, werden Braut und Bräutigam mit einer Prozession der feiernden Dorfbewohner abgeholt Auch die Kinder hatten ihren Platz in dieser  Prozession, sie begleiteten das Brautpaar. In diesen Ausschnitten wird das Brautpaar in einer blumengeschmückten Kutsche gefahren, die im Mittelpunkt des Interesses steht. Sie werden von allen erwartet und beobachtet. Sie zeigen sich sehr zurückhaltend gezeigt, ohne überschwängliche Gefühle oder zärtliche Gesten. Die elsässischen Eheleute sind diskret. Oft werden Schüsse abgegeben, die bedeuten, dass die Dorfgemeinschaft die Ehe akzeptiert.  Danach begeben sie sich zum Ort, an dem das Fest stattfindet, wo sie unter anderem ein Pot au feu und einen Gugelhupf genießen.
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|Bibliographie=DELROEUX Marie-Clotilde, Seebach et son costume, dans: ''Revue des Sciences Sociales de la France de l'Est'', n° 12, 1983.
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DOERFLINGER Marguerite, MATZEN Raymond, SCHNEIDER Richard, STINTZI Paul, ''Folklore et tradition en Alsace'', tome 2, Colmar-Ingersheim, Editions SAEP, 1973.
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LEGIN Philippe, ''Toute l'Alsace, coutumes et costumes alsaciens,'' Ingersheim-Colmar, Editions S.A.E.P, 1993.
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''Le mariage traditionnel en Alsace'', Editions Elzévir, 1996.
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TOURSCHER Alexandre , « Bons pour la fête : les rituels de la conscription en Alsace », ''Revue d’Alsace'', n°141, 2015, 363-377.
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Site officiel de la commune de Seebach: https://www.seebach.alsace
 
|descripteurs=Seebach; Villageois; Chevaux; Fanfare; vaches; mobilier de maison; costume traditionnel alsacien; chars; enfants; fleurs; calèche; alcool; Conscrits; tricolore; maisons alsaciennes
 
|descripteurs=Seebach; Villageois; Chevaux; Fanfare; vaches; mobilier de maison; costume traditionnel alsacien; chars; enfants; fleurs; calèche; alcool; Conscrits; tricolore; maisons alsaciennes
 
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Version actuelle datée du 29 juin 2020 à 08:31

Événements filmés ou en lien


Streisselhochzeit

Résumé


Mise en place et déroulement du cortège du dimanche matin de la célèbre fête de Seebach: la Streisselhochzeit, le mariage au bouquet de fleur, qui attire l'attention d'un large public.

Description


[Oberseebach[1], scènes de jours filmées en été. Le cameraman fait partie de la foule de spectateur (peut-être étaient-ils à deux? Il semblerait parfois que certaines scènes aient été prises simultanément mais sous deux angles de vue différents).]


Plan d'ensemble d'un terre plein paysagé, arboré et fleuri, donnant vue sur des habitations. On aperçoit le clocher de l'église au loin.

Plan d'ensemble mettant en scène des personnes assises sur le muret d'une maison alsacienne fleurie. D'autres sont debout sur le trottoir. Elles semblent attendre quelque chose.

Séquence de plusieurs plans d'ensemble consécutifs, représentant la mise en place des différents participants de la cérémonie. Des hommes à cheval se mêlent à la foule. Ils sont vêtus d'une tenue traditionnelle composée d'un haut et d'un bas blanc, d'un gilet noir ainsi que d'un couvre-chef en peau d'animal. Un homme vêtu d'une chemise ample bleue, d'un pantalon et d'un chapeau noir tient les liens d'une vache. La foule de passants est toujours présente à l'arrière. Regroupement de cavaliers en costume blanc et noir au couvre-chef en peau d'animal devant les habitations du village. Deux femmes, dont l'une tient une petite fille par la main, tiennent ensemble une grande corbeille en osier. Les femmes sont vêtues d'une chemise et de bas blancs et d'un robe noire brodée, sur laquelle est nouée un tablier blanc. Elles portent des couronnes de fleurs dans les cheveux. La fillette porte également une chemise et des bas blancs, une robe noire et un fichu noir sur sa tête.

Longue séquence de plans d'ensemble et travelling du cortège de fête. Fanfare composée de musiciens vêtus d'un costume local composé d'un pantalon et d'une chemise blanche, d'un gilet noir et d'un chapeau noir. Parade de jeunes hommes à cheval. Ils portent le même costume local que les musiciens, on retrouve le couvre-chef en pelage d'animal. On retrouve l'homme vêtu d'une tunique bleue et sa vache. Elle tire une sorte de chariot sur lequel est posé un objet imposant qui semble être une caisse? Un couple de personnes relativement âgées pousse un objet imposant (peut-être un meuble?). L'homme est vêtu de bleu (certainement un habit de travail) et la femme porte une chemise et des collants blancs et une robe noire. Ses cheveux sont tressés. Voiture poussée par des chevaux de trait. Le "cocher" ne porte pas de costume local. L'arrière de la voiture a été décoré à la manière d'une cuisine traditionnelle (buffet, table, banc, casseroles et poêles sont pendues à la structure du chariot) . Une femme en costume traditionnel est assise sur un banc, une autre semble faire la quête auprès des spectateurs du cortège. La séquence suivante est assez similaire: une voiture tirée par deux chevaux de trait, l'arrière est décoré à la manière d'une cuisine (table, chaise, four à bois à l'arrière?). Un kougelhopf est posé sur la table. Une femme vêtue d'un costume traditionnel fait la quête auprès des spectateurs.

Une fanfare , devancée d'un petit garçon qui tient un panneau de bois avance en rythme. Hommes et femmes portent le même costume: un bas noir (pantalon pour les hommes, jupe pour les femmes), une chemise blanche et un gilet rouge. Tous portent des chapeaux noirs. Des danseurs folkloriques en tenue traditionnelle les suivent.

S'en suit une autre séquence où défilent des chars aménagés: deux femmes en tenue traditionnelle jouent une scène de vie quotidienne: l'une est en train de coudre avec une vieille machine à coudre, l'autre est en train de repasser avec un fer en fonte. La prochaine charrette met en scène des hommes vêtus de blouses de travail. Sur la charrette, il y a plusieurs fûts de vin. Dans le rush suivant on aperçoit un homme en tenue de travail qui porte une hotte sur le dos, servant notamment à la récolte de raisin mais plus largement de fruits, qui précède une fanfare similaire à celle décrite ci-dessus. Un char décoré de sapin et rempli de femmes et d'enfants introduit une séquence représentant un cortège d'enfants et de jeunes vêtus de la tenue traditionnelle. Le prochain rush met en scène des couples de Seebachois catholique, reconnaissable grâce à la coiffe en dentelle blanche de la femme. Un autre char défile, avec à son bord, des femmes vêtues du même costume que les membres de la fanfare précédentes et des hommes (dont un jouant de la guitare) en blouse bleue. La prochaine séquence montre un défilé de plusieurs calèches de mariage fleuries avec à leur bord des jeunes gens, mariés ou célibataires en fonction de leur costume, mais aussi des enfants.

Une fanfare composée de musiciens en tenue traditionnelle seebachoise précède un groupe de jeunes personnes protestantes en tenue traditionnelle ainsi que des demoiselles d'honneur.

Dans la séquence suivante, on assiste à l'arrivée de plusieurs chars et charrettes, tirés soit par des bœufs ou des chevaux et qui véhiculent du mobilier de maison: une table, une armoire, un lit.

Les images suivantes montrent un groupe en tenue traditionnelle catholique. Un plan moyen sur un couple seebachois permet de discerner les détails de leur costume.

Une roue de charrette est tirée par des chevaux de trait, menés par un homme en tenue de travail. Trois hommes s'amusent en s'accrochant à la roue et en tentant d'y rester. Ils sont suivis par le groupe de conscrits du village. Un de leur membre agite un drapeau tricolore, tandis qu'il est suivi par le char décoré à leur image de sapins et de drapeaux.

Gros plan sur quelques spectateurs souriants. Gros plan également sur une maison à colombage joliment fleurie, devant laquelle un panneau y annonce la tonte de moutons.

Gros plan sur la calèche fleurie des mariés seebachois, accompagné d'un homme et d'une demoiselle d'honneur. Plan d'ensemble de deux demoiselles d'honneur qui prennent un panier d'osier rempli de linge en main. Une passante interpelle l'une d'entre elle. Plan d'ensemble sur un groupe d'enfants puis de jeunes gens en tenue traditionnelle.

Métadonnées

N° support :  0005FI0013
Date :  1989
Coloration :  Couleur
Son :  Muet
Durée :  00:04:32
Cinéastes :  Weiss, Robert C.
Format original :  Super 8 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Traditions, Conscrits, Fêtes locales, Habit traditionnel, Mariage, Vie rurale
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


S'il y a bien une fête qui caractérise le village de Seebach depuis plus de 30 ans, c'est la Streisselhochzeit, la fête du mariage au bouquet. Située à environ 10km au sud de Wissembourg, la commune attire chaque été depuis 1982 l'attention de nombreux curieux venant d'Alsace mais aussi d'Outre-Rhin. Cette fête permet notamment, le temps d'un weekend au mois de juillet, de redécouvrir et faire revivre par le biais de manifestations folkloriques, de cortèges, de démonstrations musicales, les anciennes traditions locales relatives à la vie quotidienne et plus spécifiquement au mariage paysan.

La Streisselhochzeit, vitrine de la vie paysanne traditionnelle

Les costumes traditionnels

Les habits traditionnels faisaient partie intégrante de la vie rurale alsacienne jusqu'au début du siècle dernier, où, poussés par le progrès et l'industrialisation, les villageois privilégièrent un habillement plus pratique et à la mode citadine. Ainsi, le port de cet habit ancestral disparut progressivement du paysage quotidien, pour ne sortir des placards que lors d'occasions spéciales. Avant toute chose, il n'est pas négligeable de rappeler que le costume traditionnel alsacien ne se limite pas uniquement à celui de l'Alsacienne en jupe rouge et au gros noeud noir dans les cheveux. C'est une vision totalement erronée de l'habit traditionnel, manipulé par l'art populaire national. Il existe autant d'habits différents que de communes alsaciennes, voire plus. Le costume traditionnel relève d'une codification bien particulière. Véritable marqueur social, il change en fonction du sexe, du statut social et marital de la personne, de son âge mais aussi de sa confession et se décline alors en plusieurs variantes. Ces codes se retrouvent dans la plupart des contrées alsaciennes. A Seebach, ces codes vestimentaires sont d'autant plus importants car deux communautés religieuses se côtoient au sein du village: d'une part les protestants, d'autre part les catholiques. Ils permettent alors de définir à vue d’œil, l'identité de la personne. Leurs différents habillements sont tous visibles dans l'extrait ci-dessus, nous tenterons d'en établir les caractéristiques générales. L'habit se porte dès le plus jeune âge, en témoignent les images du film. De manière générique, les enfants catholiques et protestants s'habillent de la même manière, mais des distinctions peuvent avoir été faite autrefois, notamment chez les filles au niveau de la coiffure.

Couple de jeunes protestants d'Oberseebach en tenue traditionnel. L'homme porte la toque en peau de putois, tandis que la femme porte la coiffe en brocard ornée d'un noeud rouge, la Rotkapp. BNUS, 1900

Les filles portent une sorte de bonnet noir qui recouvre les oreilles, le béguin. Leur habit est composé d'une chemise blanche retroussée aux manches et brodée de leurs initiales respectifs, au dessus de laquelle elles portent un corselet noir généralement en velours, brodé de fleurs. Un plastron, pièce triangulaire en carton recouverte de tissus est ajouté au niveau du décolleté. Ce dernier est orné d'un gros noeud. Le tout est glissé sous la jupe noire qui est doublée et rembourrée à l'aide d'un "bourrelet" pour y apporter plus de volume. Cette dernière leur arrive à hauteur de mi-mollet, ce qui oblige le port de bas blancs. Il ne faut pas oublier le tablier en soie, de couleur sombre, pièce maîtresse du costume, bien souvent minutieusement brodé de fleurs colorées. Un foulard noir à fleurs vient également parfaire la tenue. Les chaussures se veulent noires et sobres. En grandissant, ce sont essentiellement les coiffes qui différent, notamment en fonction de la religion. La protestante portera une petite coiffe en brocard rouge (ou noir, pour les occasions spéciales) qu'elle noue au dessus de la tête, alors que la catholique arborera une petit bonnet blanc en tulle, souvent brodé de fleurs et noué en dessous du menton. Une autre étape décisive est celle du mariage. Du côté protestant, les épouses portent un petit bonnet noir noué à l'arrière de la tête et dont deux lanières noires cachent les oreilles. Du côté catholique, la coiffe ne change pas, seule une collerette blanche placée sous son foulard indique que la femme est mariée. En vieillissant, les femmes protestantes et catholiques portent la Nawelskapp, un bonnet noir de veuve.


Quant au costume masculin, son évolution est plus simple à suivre. Le petit garçon est généralement vêtu d'une chemise blanche, d'un gilet et d'un pantalon noir. Il porte une Morischelskapp, un bonnet de laine noire tricoté à la bordure tressée, dont la forme rappelle celle d'une morille, d'où son appellation de "bonnet morille". En grandissant, dès 14-15 ans, le garçon protestant porte un pantalon blanc et change de couvre-chef. Il opte pour la toque en fourrure de putois, typique pour les jeunes hommes célibataires et protestants de Seebach. Son acolyte catholique préfèrent alors porter un chapeau noir plus classique. Lorsqu'ils se marient, les hommes protestants et catholiques portent un pantalon noir, parfois une redingote ou une veste plus courte à boutons et une chapeau de feutre noir à bord large ou encore un tricorne.

Les scènes de la vie quotidienne

Deux couples de paysans en costumes de travail rentrent du travail aux champs. Reconstitution. Seebach, Editions Corpur, 1985.
D'après la description faite par le chanoine Knittel en 1937[2], La population de Seebach était essentiellement paysanne. Elle travaillait la terre et élevait du bétail. Le travail était alors physique, dans les champs comme à la ferme. Les costumes décrits ci-dessus ne sont alors pas d'usage en semaine, car bien trop précieux. On les revêtait le dimanche ou lors de festivités. Pendant la semaine, les agriculteurs s'habillaient plus simplement, avec des pièces en tissus moins nobles et moins travaillés. C'est ce que l'on peut voir dans l'extrait ci-dessus. Les hommes étaient notamment vêtus d'une blouse de travail bleu clair, assez ample et à la finition grossière: le Liggerhemd. Pas de chaussures noires vernies, ce sont de solides sabots que le paysan chaussait dans les champs.

Un des buts du cortège de la Streisselhochzeit est bel et bien de redonner vie aux coutumes paysannes. C'est ainsi que l'on peut apercevoir des bœufs et des chevaux de trait, symbole du travail agricole effectué dans le village. Effectivement, jusque dans la période de l'après Seconde Guerre Mondiale, Seebach pratiquait une agriculture de subsistance. C'est à partir des années 1960 que le territoire s'est tourné vers l'industrie. Sur environ 190 exploitations agricoles familiales au XIXe siècle, il en subsistait une trentaine dans les années 1980[3]. Ces exploitations familiales étaient majoritairement spécialisées dans l'élevage de bovins, de cochons et de moutons, mais aussi de volailles. Un animal faisait la fierté des Seebachois: les chevaux. Ils étaient d'excellents cavaliers, caractéristique que l'on retrouve également dans le cortège de la Streisselhochzeit avec les jeunes hommes protestants à cheval. En ce qui concerne les cultures, elles sont essentiellement céréalières et arboricoles. On repère dans les extraits une charrette chargée de fûts. La région n'étant pas particulièrement viticole, on peut en déduire que les organisateurs ont peut-être voulu représenter la production de vin, de cidre ou encore de schnaps réalisée à partir des fruits de leurs nombreux arbres fruitiers. Les femmes quant à elles, avaient non seulement un rôle primordial à jouer dans l’éducation des enfants mais également dans le bon maintien du ménage, symbolisé dans la séquence par la mise en scène de travail à la machine à coudre ou de repassage. En outre, elles étaient d'une grande aide pour leurs maris, qu'elles aidaient aux champs et à la ferme. Les Seebachoises excellaient dans l'élevage d'oies, dont le foie gras était vendu jusqu'à Strasbourg. A l'instar de leur époux, elle disposaient aussi d'un habit de tous les jours. Elles ne portaient pas de corset mais une espèce de sur-veste plus foncée, un tablier, un fichu blanc et, bien évidemment, des sabots. La représentation de ces coutumes et métiers d'autrefois ne fait plus partie du paysage actuel. Les gens ne s'habillent plus en costume traditionnel, en témoigne le public, habillé à la mode standardisée, presque mondialisée de l'époque. Le métier d'agriculteur, ou d'exploitant s'est fait de plus en plus rare au fil des années, tel que nous l'avons exposé plus haut. C'est ainsi que les scènes représentées dans le cortège ne sont que des imitation d'une époque passée. Cet événement rappelle en quelques sortes les traditions du carnaval, autre fête encore très respectée du côté de l'Outre-forêt. De plus, la présence d'un public assez imposant affirme l'intérêt et la curiosité pour ces pratiques ancestrales.


Les conscrits

Conscrits vêtus de leur accoutrement et de leurs symboles traditionnels. Planche de Michel Charvet.
Une autre catégorie de personnes représente très bien les coutumes alsaciennes qui colorent aujourd'hui encore partiellement le paysage alsacien: les conscrits. Même si les origines de leur existence ne sont pas à proprement dit régionales, les rituels les concernant sont restés bien ancrés dans notre société alsacienne. Leur histoire prends ses origines en l'an 1818, où le recrutement des jeunes gens pour l'armée française s'est nouvellement fait par tirage au sort. Les élans de patriotisme dû à un sentiment croissant d'appartenance nationale à la France au courant du XIXe siècle, donnait envie aux jeunes alsaciens d'être tirés au sort pour s'engager dans l'armée et défendre avec fierté ce pays auquel ils appartenaient. C'était aussi un rite de passage à l'âge adulte pour toute une partie de la jeune population. Le tirage au sort était un moment crucial, si l'on tirait le bon numéro on pouvait partir en campagne, s'il se produisait l'inverse il fallait d'abord passer devant une commission d'inspection qui déterminait si l'on était apte ou non pour le service militaire. Etre admis à l'armée, c'était comme disposer des ressources nécessaires pour rentrer dans le monde des hommes et permettait ainsi parallèlement d'affirmer sa virilité. Ne pas être appelé, était synonyme de déficience physique, qui handicaperait le jeune homme pour sa vie amoureuse et professionnelle, car il ne serait pas apte à endosser son rôle dans la société rurale et familiale.

Les conscrits se retrouvent entre jeunes gens de la même classe ayant le même âge (généralement 20 ans). Pendant l'année de conscription, les hommes de la même classe se regroupent très souvent afin de préparer et d'organiser des événements qui se déroulent au village pendant l'année et de récolter de l'argent à l'aide de tombola pour financer leurs moments de commensalités orgiaques. Leur missions débute généralement le jour de la Saint-Sylvestre, qu'on appelle aussi le Conscritstag, le jour des conscrits. Ils commencent tout d'abord par nommer un comité responsable, un président, un vice-président et un trésorier. C'est ce jour-ci qu'ils exposent pour la première fois à la vue de tous leurs emblèmes et leur accoutrement bien spécifique. Ils sont généralement vêtus de blanc et portent un chapeau décoré de fleurs, de fruits, de rubans ou encore de plumes aux couleur du drapeau tricolore. Ils portent un tablier blanc brodé avec leurs initiales et les dates de leur classe. Le plus âgé s'occupe de porter le drapeau lors de leurs déambulations. Un autre doit toujours porter la canne du tambour-major, primordiale pour donner le rythme lors de leurs déambulations. Ils sont ainsi reconnaissables au sein du village, et animent très souvent les rues en dansant, chantant, quêtant et en s'adonnant à toutes sortes de coquineries. Les conscrits ont le sens de la fête: ils sont de bons vivants, abusent de toutes les bonnes choses et aiment l'animation. C'est un moyen pour eux de couper les ponts avec le monde de l'enfance et de s'inscrire dans le monde des adultes, en montrant qu'ils peuvent assurer l'organisation d’événements, comme leurs parents auparavant. Malgré l'annexion en 1870 et toute l'histoire tumultueuse que la région a pu connaître au cours du XXe siècle, la tradition n'a pas périclité. Elle n'a plus la même signification militaire, puisque le service militaire était obligatoire pour tous les hommes majeurs jusque dans les années 1990, pour être abandonné après cela. Elle devient néanmoins un symbole de cohésion au sein des villages alsaciens. Il s'adapte à la modernité et devient même au cours du dernier tiers du XXe siècle un événement mixte, puisque des filles peuvent également participer à l'aventure.

Le rituel nuptial de Seebach

La mariée d'Oberseebach. Louis Philippe Kamm, huile sur toile, 1937. Musée alsacien de Strasbourg.
La partie la plus emblématique de cette fête reste bel et bien celle du mariage au bouquet. Pourquoi l'appelle-t-on ainsi? Certainement à cause des magnifiques couronnes de fleurs qui surplombent la tête de la mariée et des demoiselles d'honneur lors de cette célébration.

Les fêtes du villages étaient l'occasion pour les jeunes gens de se rencontrer, de passer du temps ensemble et d'apprendre à se connaître. Les codes vestimentaires cités plus hauts permettaient de visualiser plus rapidement à quel personne on avait affaire, ce qui facilitait grandement les rencontres amoureuses.

Lorsqu'une idylle naissait, on attendait patiemment qu'une union civile se décide. La demande en mariage est assez procédurière et relève d'une discussion d'affaire entre les familles des deux époux. Une fois le contrat de mariage finalisé, il fallait proclamer les bans et préparer la cérémonie. La jeune fille se prépare dès l'adolescence à sa future vie d'épouse. Elle constitue ainsi un trousseau de mariage composé de linge de maison brodé de ses initiales, qui constitue une part importante de la dot. Les cadeaux de mariage des invités, souvent du mobilier et des éléments décoratifs pour la maison, constituaient une part importante du patrimoine mobilier du couple. Ainsi, c'est le père de la mariée qui commande le mobilier du futur ménage chez le menuisier du village: lit, armoires, tables et chaises et même un lit d'enfant. Ces biens sont ensuite exposés lors du transport du trousseau de la femme. Ils permettent de montrer la richesse du nouveau couple formé. Cette scène est notamment reprise lors du cortège de la Streisselhochzeit: le mobilier est chargé sur des charrettes et est déménagé de manière assez cérémonielle vers le nouveau domicile conjugal. Après le passage au préalable chez le curé ou le pasteur, les festivités commencent. Le mariage à Seebach est synonyme de joie, d'abondance alimentaire et de fête. Le matin du mariage, les femmes aident la mariée à revêtir son plus bel habit traditionnel. Tout est soigneusement fixé, plié, arrangé. Une majestueuse couronne de fleurs colorée vient orner le dessus de sa tête. Les demoiselles d'honneur, elles aussi, portent une couronne de fleur. Le marié quant à lui, porte une chemise blanche, un pantalon noir, une redingote ou une courte veste noire et un chapeau noir à bords larges. La cérémonie officielle peut commencer. Une fois les vœux de fidélité validés par le prêtre, les mariés sont accueillis dans un cortège de villageois en fête. Les enfants avaient également leur place dans ce cortège, ils accompagnaient les mariés Dans ces extraits, les mariés sont notamment transportés à l'aide d'une calèche décorée de fleurs qui est au centre de l'attention. Ils sont attendus et observés de tous. Ils sont représentés en toute pudeur, pas d'effusions de sentiments ou de gestes tendres. Les époux alsaciens sont discrets. Souvent des coups de pistolet sont tirés pour signifier de l'acceptation du mariage au sein de la communauté villageoise. Ils se dirigent ensuite vers le lieu des festivités pour déguster, en autre, un pot au feu et du kougelkopf.

Bibliographie


DELROEUX Marie-Clotilde, Seebach et son costume, dans: Revue des Sciences Sociales de la France de l'Est, n° 12, 1983.

DOERFLINGER Marguerite, MATZEN Raymond, SCHNEIDER Richard, STINTZI Paul, Folklore et tradition en Alsace, tome 2, Colmar-Ingersheim, Editions SAEP, 1973.

LEGIN Philippe, Toute l'Alsace, coutumes et costumes alsaciens, Ingersheim-Colmar, Editions S.A.E.P, 1993.

Le mariage traditionnel en Alsace, Editions Elzévir, 1996.

TOURSCHER Alexandre , « Bons pour la fête : les rituels de la conscription en Alsace », Revue d’Alsace, n°141, 2015, 363-377.

Site officiel de la commune de Seebach: https://www.seebach.alsace


Article rédigé par

Madeline Hammer, 06 janvier 2019


  1. plutôt Seebach. La commune s'est appelée Oberseebach jusqu'en novembre 1974, où elle a été fusionnée avec le village de Niederseebach.
  2. George KNITTEL (chanoine): "Oberseebach", Odilien-Kalender für das Jahr 1937. Cité dans: Seebach, Strasbourg, Editions COPRUR, 1985.
  3. Caisse Mutuelle de Dépôts et de Prêts de Seebach, Seebach, Strasbourg, Editions CORPRUR, 1985, p. 188.