Carnaval de Strasbourg (0119FH0012) : Différence entre versions
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− | |Contexte_et_analyse_fr=Le carnaval est un | + | |Contexte_et_analyse_fr=René Klein a réalisé de nombreux films en amateur, notamment celui consacré au dernier tramway de Strasbourg en mai 1960<ref>https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php/Bas:Dernier_tram_de_Strasbourg_(0119FH0012)</ref>. Pour filmer le Carnaval à Strasbourg en 1960, il a décidé de placer sa caméra dans le centre-ville, plus précisément sur la place Saint-Pierre-le-Vieux, l'objectif tourné en direction du Pont Kuss. Il semble s'être placé sur les marches de l’église pour prendre un peu de hauteur. |
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− | + | '''Un carnaval, symbolique d’un événement populaire''' | |
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+ | Le carnaval est véritablement un moment de fête où les participants décident de se déguiser et de jouer un rôle qui peut être éloigné de la personne que l’on est réellement dans la société de tous les jours, on remarque qu’en-dehors du défilé, certaines personnes étaient également déguisées. Le cinéaste les saisit sur leurs balcons ou dans la rue. Il filme notamment un homme déguisé, affublé d’un faux nez et d’un petit chapeau, un enfant et, vers la fin du montage, un couple avec leur enfant où l’homme porte lui aussi un faux nez. Le fait de se déguiser suggère aussi une volonté de s’amuser avec les codes de la société, être quelqu’un que l’on n’est pas habituellement mais aussi s’amuser au sens large du terme. Dans la rue, on peut remarquer des décorations à travers de sortes de guirlandes. Il s’agit ainsi d’un événement populaire, comme le montre la foule présente. En outre, dans les cheveux de certains spectateurs, on peut distinguer des confettis. Aux passages de certains chars, des confettis ont en effet été lancés dans la foule urbaine. Les confettis rappellent l’imaginaire de la fête et dans ce contexte plus précisément l’imaginaire autour des carnavals. | ||
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+ | Dans les dernières images, la bonne humeur se manifeste lorsqu’un adulte décide de lancer des confettis à un enfant ou encore qu’une dame, vêtue d’un manteau à carreaux les lance sur le caméraman. Cette femme n’est autre que l'épouse du cinéaste, Mathilde Klein. Elle est alors entourée de sa sœur Emmy Maridet, son beau-frère Louis Maridet et leur neveu, le jeune Francis Maridet<ref>Entretien numérique avec la belle-fille de René Klein datant du 13 mars 2020. Cette dernière a souhaité rester anonyme.</ref>. L’extrait s’achève par conséquent sur ces images familiales, entre adultes et enfant, mais aussi entre adultes qui sont des proches du cinéaste. Ce document filmé est donc une archive personnelle, comme on l’a évoqué précédemment, qui fixe sur pellicule le souvenir d'un bon moment passé ensemble. | ||
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+ | De plus, cette histoire personnelle, le carnaval s’inscrit aussi dans une histoire particulière. C'est un événement populaire lié au folklore et aux traditions anciennes malgré la modernité des chars et des images véhiculées par le défilé de 1960. Tradition du carnaval et donc participant au folklore, une reine de carnaval a été élue et défile sur un char au début de la cinquième minute du document. Celle-ci salue la foule, accompagnée de deux dauphines assises un peu plus bas. | ||
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+ | Néanmoins, comme l’a indiqué dans une autre fiche Valentine Vis, le carnaval de Strasbourg a eu une histoire mouvementée<ref>https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php/Carnaval_de_Strasbourg_(0020FH0012)</ref>. Le carnaval avait en effet disparu pendant un long moment durant l’occupation allemande mais également auparavant, lorsque l’Alsace faisait alors parti du Reich allemand depuis l’annexion à la fin de la guerre franco-prussienne en 1870. Ce n’est qu’à la fin de 1956 que deux figures ont relancé le carnaval à Strasbourg : Raymond Vogel et Germain Muller. | ||
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+ | '''Un carnaval local et régional''' | ||
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+ | Le carnaval strasbourgeois et, plus largement, ce reportage amateur s’inscrivent alors dans un cadre géographique spécifique avec des références locales et régionales. | ||
− | Le carnaval | + | Le carnaval est en effet un événement engageant de nombreux acteurs, du particulier aux institutions comme par exemple la municipalité de Strasbourg mais aussi ses différents acteurs économiques. Les chars étaient en effet porteurs de slogans publicitaires portant notamment sur l’économie locale: char Kronenbourg ou encore un char Ancre Pils, par exemple. Les deux noms évoquent des noms de bières alsaciennes dont la brasserie, nommée aussi la brasserie de l’Espérance, se trouvant même près de Strasbourg, à Schiltigheim. La bière alsacienne est aussi présente quand deux personnes déguisées en verres à bières défilent avec la mention « Pêcheur », nom associé à la brasserie Fischer, autre brasserie schilikoise. |
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− | + | Autre imagerie évoquée par un des chars, on peut mentionner un char où des figures de fausses danseuses de cabarets ont été représentées avec un homme au centre, portant une marinière et un béret (à 2.44 de l’extrait). Cela peut évoquer les stéréotypes du français portant ce genre de vêtements mais aussi l’association des cabarets à la France. En effet, les cabarets ou encore aussi appelés les cafés concerts devinrent populaires au XIXe siècle et notamment à Paris avec des institutions comme les Folies Bergère ou encore le Moulin Rouge. A Strasbourg, on peut par exemple penser au Barabli, cabaret bilingue crée par Germain Muller et Raymond Vogel. Ces derniers sont même, comme on l’a indiqué plus haut, derrière le renouveau du carnaval de Strasbourg. | |
− | + | Les références à la région alsacienne furent aussi présentes lors d’un défilé de quatre grands personnages représentant des chefs cuisiniers apportant plats et desserts et dont un apporta un kougelhopf, une brioche aux raisins considérée comme une spécialité alsacienne. | |
+ | En outre, on devine également que les images ont été filmées dans l’Est de la France lorsque par-dessus le défilé se distingue le sigle SADAL sur un bâtiment, indiquant probablement une antenne de la Société d’Alimentation d’Alsace et de Lorraine. | ||
− | + | '''Le carnaval de Strasbourg de 1960 : une dimension internationale ?''' | |
− | + | Par conséquent, le carnaval de Strasbourg de 1960 est également une sorte de miroir à des références contemporaines de l’événement. La thématique choisie pour le carnaval de l’année 1960 est en effet portée sur l’international et cela se concrétise par de nombreux chars politiques. | |
− | + | On peut le voir ainsi avec un char présentant le général Charles de Gaulle, alors président de la France depuis au moins un an au moment du carnaval, dont la tête repose sur une reproduction à échelle réduite de la Tour Eiffel. Ce char est même suivi dans le film par un autre où se trouve des astronautes tournant autour d’un globe, pouvant soit évoquer la planète Terre soit aussi Spoutnik 1, le premier satellite artificiel envoyé dans l’espace en 1957 soit trois ans avant le carnaval. Un des astronautes semble être américain, l’autre soviétique. On peut également noter qu’auparavant, au cours des années 1950, l’URSS (l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques) envoya également dans l’espace Laïka, une chienne, considérée comme le premier être vivant en orbite autour de la Terre. Un an après le carnaval, le 12 avril 1961, c’est un homme, également envoyé par l’URSS, Youri Gagarine, qui devient le premier être humain à effectuer un vol dans l’espace. Le char peut alors rappeler la course à l’espace qui opposa donc les États-Unis et l’URSS. Toutefois, en outre de ces allusions réelles à l’actualité, l’imaginaire est présent quand on note la présence sur des chars de monstres violets et verts. Il s’agit peut-être d’une tentative de représentation d’extraterrestres. On note aussi encore de ce qui peut être perçu comme Dieu dans la religion chrétienne avec une reproduction d’un vieil homme, une barbe et tunique blanche, assis sur une sorte de globe déjà évoquée plus haut. | |
− | + | De plus, des figures de danseuses sont accompagnées de figures d’hommes d’un certain âge, portant des hauts de formes dont l’un d’eux en porte un à l’effigie de l’Union Jack. On peut supposer que celui-ci doit être Britannique. La présence de cet homme britannique peut faire penser aussi que le premier ministre de la Grande-Bretagne d’alors, Harold Macmillan, avait prononcé un discours nommé plus tard ‘''Wind of change''’ (‘vent du changement’ en français) quelques temps avant la tenue du carnaval, au début du mois février 1960. Ce discours eut une importance car il marquait une forme d’accord pour la décolonisation de la Grande-Bretagne envers ses colonies africaines. Pourtant, les références coloniales pouvaient peut-être être aperçues au cours de ce carnaval avec la présence et le passage d’hommes noirs (à 1.44 de l’extrait) car la France possédait encore en 1960 des colonies notamment l’Algérie française (alors en conflit avec celle-ci). Ce fut également en 1960 et donc la même année que le carnaval que quatorze colonies du continent africain devinrent indépendantes. Par exemple, la république de la Côte d’Ivoire et la république du Dahomey (aujourd’hui le Bénin) proclamèrent leurs indépendances en août 1960. Bien que jour de fête, le carnaval et son défilé le 28 février évoquèrent de ce fait implicitement les actualités de l’époque. | |
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− | + | '''Conclusion''' | |
En conclusion, cet événement peut être vu alors comme un moment hors du temps, propice à l’amusement, un moment que permet donc le carnaval par ces déguisements ou encore ces chars évoquant ainsi l’imaginaire. Néanmoins, la réalité reste implicitement présente par des distorsions, par le biais de figures historiques caricaturées comme c’est le cas avec le général De Gaulle par exemple ou des allusions au contexte contemporain entourant l’année 1960. | En conclusion, cet événement peut être vu alors comme un moment hors du temps, propice à l’amusement, un moment que permet donc le carnaval par ces déguisements ou encore ces chars évoquant ainsi l’imaginaire. Néanmoins, la réalité reste implicitement présente par des distorsions, par le biais de figures historiques caricaturées comme c’est le cas avec le général De Gaulle par exemple ou des allusions au contexte contemporain entourant l’année 1960. |
Version actuelle datée du 27 novembre 2020 à 15:11
Résumé
Contexte et analyse
René Klein a réalisé de nombreux films en amateur, notamment celui consacré au dernier tramway de Strasbourg en mai 1960[2]. Pour filmer le Carnaval à Strasbourg en 1960, il a décidé de placer sa caméra dans le centre-ville, plus précisément sur la place Saint-Pierre-le-Vieux, l'objectif tourné en direction du Pont Kuss. Il semble s'être placé sur les marches de l’église pour prendre un peu de hauteur.
Un carnaval, symbolique d’un événement populaire
Le carnaval est véritablement un moment de fête où les participants décident de se déguiser et de jouer un rôle qui peut être éloigné de la personne que l’on est réellement dans la société de tous les jours, on remarque qu’en-dehors du défilé, certaines personnes étaient également déguisées. Le cinéaste les saisit sur leurs balcons ou dans la rue. Il filme notamment un homme déguisé, affublé d’un faux nez et d’un petit chapeau, un enfant et, vers la fin du montage, un couple avec leur enfant où l’homme porte lui aussi un faux nez. Le fait de se déguiser suggère aussi une volonté de s’amuser avec les codes de la société, être quelqu’un que l’on n’est pas habituellement mais aussi s’amuser au sens large du terme. Dans la rue, on peut remarquer des décorations à travers de sortes de guirlandes. Il s’agit ainsi d’un événement populaire, comme le montre la foule présente. En outre, dans les cheveux de certains spectateurs, on peut distinguer des confettis. Aux passages de certains chars, des confettis ont en effet été lancés dans la foule urbaine. Les confettis rappellent l’imaginaire de la fête et dans ce contexte plus précisément l’imaginaire autour des carnavals.
Dans les dernières images, la bonne humeur se manifeste lorsqu’un adulte décide de lancer des confettis à un enfant ou encore qu’une dame, vêtue d’un manteau à carreaux les lance sur le caméraman. Cette femme n’est autre que l'épouse du cinéaste, Mathilde Klein. Elle est alors entourée de sa sœur Emmy Maridet, son beau-frère Louis Maridet et leur neveu, le jeune Francis Maridet[3]. L’extrait s’achève par conséquent sur ces images familiales, entre adultes et enfant, mais aussi entre adultes qui sont des proches du cinéaste. Ce document filmé est donc une archive personnelle, comme on l’a évoqué précédemment, qui fixe sur pellicule le souvenir d'un bon moment passé ensemble.
De plus, cette histoire personnelle, le carnaval s’inscrit aussi dans une histoire particulière. C'est un événement populaire lié au folklore et aux traditions anciennes malgré la modernité des chars et des images véhiculées par le défilé de 1960. Tradition du carnaval et donc participant au folklore, une reine de carnaval a été élue et défile sur un char au début de la cinquième minute du document. Celle-ci salue la foule, accompagnée de deux dauphines assises un peu plus bas.
Néanmoins, comme l’a indiqué dans une autre fiche Valentine Vis, le carnaval de Strasbourg a eu une histoire mouvementée[4]. Le carnaval avait en effet disparu pendant un long moment durant l’occupation allemande mais également auparavant, lorsque l’Alsace faisait alors parti du Reich allemand depuis l’annexion à la fin de la guerre franco-prussienne en 1870. Ce n’est qu’à la fin de 1956 que deux figures ont relancé le carnaval à Strasbourg : Raymond Vogel et Germain Muller.
Un carnaval local et régional
Le carnaval strasbourgeois et, plus largement, ce reportage amateur s’inscrivent alors dans un cadre géographique spécifique avec des références locales et régionales.
Le carnaval est en effet un événement engageant de nombreux acteurs, du particulier aux institutions comme par exemple la municipalité de Strasbourg mais aussi ses différents acteurs économiques. Les chars étaient en effet porteurs de slogans publicitaires portant notamment sur l’économie locale: char Kronenbourg ou encore un char Ancre Pils, par exemple. Les deux noms évoquent des noms de bières alsaciennes dont la brasserie, nommée aussi la brasserie de l’Espérance, se trouvant même près de Strasbourg, à Schiltigheim. La bière alsacienne est aussi présente quand deux personnes déguisées en verres à bières défilent avec la mention « Pêcheur », nom associé à la brasserie Fischer, autre brasserie schilikoise.
Autre imagerie évoquée par un des chars, on peut mentionner un char où des figures de fausses danseuses de cabarets ont été représentées avec un homme au centre, portant une marinière et un béret (à 2.44 de l’extrait). Cela peut évoquer les stéréotypes du français portant ce genre de vêtements mais aussi l’association des cabarets à la France. En effet, les cabarets ou encore aussi appelés les cafés concerts devinrent populaires au XIXe siècle et notamment à Paris avec des institutions comme les Folies Bergère ou encore le Moulin Rouge. A Strasbourg, on peut par exemple penser au Barabli, cabaret bilingue crée par Germain Muller et Raymond Vogel. Ces derniers sont même, comme on l’a indiqué plus haut, derrière le renouveau du carnaval de Strasbourg.
Les références à la région alsacienne furent aussi présentes lors d’un défilé de quatre grands personnages représentant des chefs cuisiniers apportant plats et desserts et dont un apporta un kougelhopf, une brioche aux raisins considérée comme une spécialité alsacienne. En outre, on devine également que les images ont été filmées dans l’Est de la France lorsque par-dessus le défilé se distingue le sigle SADAL sur un bâtiment, indiquant probablement une antenne de la Société d’Alimentation d’Alsace et de Lorraine.
Le carnaval de Strasbourg de 1960 : une dimension internationale ?
Par conséquent, le carnaval de Strasbourg de 1960 est également une sorte de miroir à des références contemporaines de l’événement. La thématique choisie pour le carnaval de l’année 1960 est en effet portée sur l’international et cela se concrétise par de nombreux chars politiques.
On peut le voir ainsi avec un char présentant le général Charles de Gaulle, alors président de la France depuis au moins un an au moment du carnaval, dont la tête repose sur une reproduction à échelle réduite de la Tour Eiffel. Ce char est même suivi dans le film par un autre où se trouve des astronautes tournant autour d’un globe, pouvant soit évoquer la planète Terre soit aussi Spoutnik 1, le premier satellite artificiel envoyé dans l’espace en 1957 soit trois ans avant le carnaval. Un des astronautes semble être américain, l’autre soviétique. On peut également noter qu’auparavant, au cours des années 1950, l’URSS (l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques) envoya également dans l’espace Laïka, une chienne, considérée comme le premier être vivant en orbite autour de la Terre. Un an après le carnaval, le 12 avril 1961, c’est un homme, également envoyé par l’URSS, Youri Gagarine, qui devient le premier être humain à effectuer un vol dans l’espace. Le char peut alors rappeler la course à l’espace qui opposa donc les États-Unis et l’URSS. Toutefois, en outre de ces allusions réelles à l’actualité, l’imaginaire est présent quand on note la présence sur des chars de monstres violets et verts. Il s’agit peut-être d’une tentative de représentation d’extraterrestres. On note aussi encore de ce qui peut être perçu comme Dieu dans la religion chrétienne avec une reproduction d’un vieil homme, une barbe et tunique blanche, assis sur une sorte de globe déjà évoquée plus haut.
De plus, des figures de danseuses sont accompagnées de figures d’hommes d’un certain âge, portant des hauts de formes dont l’un d’eux en porte un à l’effigie de l’Union Jack. On peut supposer que celui-ci doit être Britannique. La présence de cet homme britannique peut faire penser aussi que le premier ministre de la Grande-Bretagne d’alors, Harold Macmillan, avait prononcé un discours nommé plus tard ‘Wind of change’ (‘vent du changement’ en français) quelques temps avant la tenue du carnaval, au début du mois février 1960. Ce discours eut une importance car il marquait une forme d’accord pour la décolonisation de la Grande-Bretagne envers ses colonies africaines. Pourtant, les références coloniales pouvaient peut-être être aperçues au cours de ce carnaval avec la présence et le passage d’hommes noirs (à 1.44 de l’extrait) car la France possédait encore en 1960 des colonies notamment l’Algérie française (alors en conflit avec celle-ci). Ce fut également en 1960 et donc la même année que le carnaval que quatorze colonies du continent africain devinrent indépendantes. Par exemple, la république de la Côte d’Ivoire et la république du Dahomey (aujourd’hui le Bénin) proclamèrent leurs indépendances en août 1960. Bien que jour de fête, le carnaval et son défilé le 28 février évoquèrent de ce fait implicitement les actualités de l’époque.
Conclusion
En conclusion, cet événement peut être vu alors comme un moment hors du temps, propice à l’amusement, un moment que permet donc le carnaval par ces déguisements ou encore ces chars évoquant ainsi l’imaginaire. Néanmoins, la réalité reste implicitement présente par des distorsions, par le biais de figures historiques caricaturées comme c’est le cas avec le général De Gaulle par exemple ou des allusions au contexte contemporain entourant l’année 1960.Lieux ou monuments
Bibliographie
Ressources
CERF, Eve, « Carnavals en Alsace : tradition, évolution, manipulation », Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est, 7, 1978, p.24-37.
VIS, Valentine, fiche « Le carnaval de Strasbourg de 1960 » : https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php/Carnaval_de_Strasbourg_(0020FH0012)
Entretien réalisée sous formes de courriels avec la belle-fille de René KLEIN au cours du mois de mars 2020. Cette dernière a souhaité rester anonyme.
Article rédigé par
Mathilde Vettard, 19 mars 2020
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- ↑ Entretien numérique avec la belle-fille de René Klein datant du 13 mars 2020. Cette dernière a souhaité rester anonyme.
- ↑ https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php/Carnaval_de_Strasbourg_(0020FH0012)