Goldwäschrei (LFS01408) : Différence entre versions
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− | + | L’or du Rhin est un mythe qui remonte à la légende des Nibelungen, selon laquelle Hagen von Tronje aurait jadis englouti le trésor des Nibelungen dans le fleuve. L’opéra L’Or du Rhin de Richard Wagner, créé en 1869 et faisant partie d’une œuvre totale en quatre parties, L’Anneau du Nibelung, reprend cette légende. Selon celle-ci, l’or du Rhin confère un pouvoir absolu à celui qui forgera un anneau dans le précieux métal. Le train de luxe « Rheingold » [L’or du Rhin], qui reliait les Pays-Bas à la Suisse via la vallée du Rhin entre 1928 et 1939 est également légendaire. En 1951, la Deutsche Bahn ressuscite cette tradition et dès 1962, met en service des voitures panoramiques spéciales à toit vitré. À partir de 1965, le train est rebaptisé TransEuropExpress. Les TEE n’utilisent que des voitures de 1re classe et sont soumis à réservation, ainsi qu’au paiement d’un supplément. Cette liaison ferroviaire cesse d’être exploitée en 1987 pour être remplacée par un EuroCity avec des voitures de 1re et 2e classe. | |
− | + | En réalité, on trouve depuis toujours de l’or dans le Rhin ou sur ses rives, provenant sans doute des Alpes et de la Forêt-Noire. Il se présente sous la forme de paillettes dans les dépôts de gravier et de sable, sur les rives du Rhin ou dans ses bras. L’orpaillage est attesté avec certitude dès les VIIe et VIIIe siècles et les premiers documents écrits mentionnant cette pratique autour de Rastatt et Karlsruhe remontent au XIVe siècle. Il s’agit alors d’une activité secondaire pour les agriculteurs, les pêcheurs et les artisans locaux. À partir de 1666, elle est aussi attestée à Neuburg am Rhein. Entre 1748 et 1874, environ 360 kilos d’or du Rhin sont livrés à des organismes publics dans le Bade, soit en moyenne près de trois kilos par an. Les orpailleurs sont tenus de remettre l’or ainsi récolté. Dans la mesure où l’or est généralement racheté à un prix inférieur à sa valeur, il existe cependant un marché noir plus lucratif. L’or du Rhin est généralement transformé en pièces d’or par les princes. L’article 5 du traité frontalier sur le Rhin conclu en 1840 entre le Pays de Bade et la France dispose : « Les droits de chasse, de pêche et d’orpaillage sur les îles et dans les eaux du fleuve sont exercés par le trésor public du domaine, par les municipalités, les institutions publiques ou les particuliers de chaque État jusqu’aux frontières définies du territoire municipal, sans tenir compte du tracé des frontières nationales. » En 1838, selon le recensement du Pays de Bade, on compte 400 orpailleurs sur la rive droite du Rhin. Cependant, l’or est de moins en moins intéressant, notamment en raison de la correction du Rhin supérieur entreprise par Johann Gottfried Tulla entre 1816 et 1866. Ces travaux font en effet disparaître les emplacements du fleuve où se déposaient les sables et les graviers aurifères. Faute de rentabilité suffisante, l’orpaillage cesse officiellement en 1874 sur la rive badoise. | |
− | + | Sous le national-socialisme, on souhaite relancer l’orpaillage sur le Rhin. C’est sans doute dans ce contexte que ce film voit le jour. Entre 1936 et 1943, le ministère de l’Économie du Reich lance des projets tests dans ce sens sur le Rhin, entre Goldscheuer au sud de Kehl et Leimersheim au nord de Karlsruhe. En 1937, la Gesellschaft für praktische Lagerstättenforschung [Société pour la prospection des gisements] voit le jour ; elle réalisera plus d’un millier de forages d’exploration et de tentatives d’extraction. L’entreprise mandate la Schiffs — und Maschinenbau AG [société anonyme de construction navale et mécanique] de Mannheim pour construire une drague flottante, baptisée sans surprise « L’or du Rhin ». Dès 1939, celle-ci extrait 120 m3 de gravier par heure et permet l’aménagement du Goldkanal [canal d’or] près d’Illingen. Avec une récolte totale de 300 grammes d’or, toutefois, le projet déçoit les immenses attentes économiques. En 1943, l’extraction de l’or est officiellement arrêtée. Le maréchal du Reich Hermann Göring, s’inspirant sans doute de la légende des Nibelungen, se fait forger une bague avec 30 grammes du métal ainsi collecté. Fait intéressant, le film ne montre pas la version industrielle de l’extraction de l’or, mais une variante plus archaïque dans laquelle des orpailleurs nettoient le sable et le gravier au moyen d’outils très simples pour y trouver des paillettes. Ils emploient du mercure pour amalgamer l’or, un métal extrêmement toxique, nocif pour l’environnement. Un intertitre révèle qu’un orpailleur gagne trois Reichsmarks par jour. Pour finir, une femme apporte à manger sur le site de prospection. | |
− | + | Il existe encore aujourd’hui des cours et des initiations à l’orpaillage le long du Rhin, mais cette pratique a perdu de son importance économique par rapport aux siècles précédents. | |
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− | + | Kay Hoffmann | |
|Contexte_et_analyse_de=[[Fichier:Gold Gustav Vetter.jpg|vignette|gauche|Goldwäscher Gustav Vetter prüft, ob genug Goldflitter im Rheinarm zu finden ist (Foto: Heimatverein Philippsburg e.V.) ]] | |Contexte_et_analyse_de=[[Fichier:Gold Gustav Vetter.jpg|vignette|gauche|Goldwäscher Gustav Vetter prüft, ob genug Goldflitter im Rheinarm zu finden ist (Foto: Heimatverein Philippsburg e.V.) ]] | ||
Das Rheingold ist ein Mythos, der auf die Nibelungensage zurückgeht, wonach Hagen von Tronje den Nibelungenschatz einst im Rhein versenkte. Die Oper „Rheingold“ von Richard Wagner, die 1869 ihre Uraufführung hatte, ist Teil seines vierteiligen Gesamtwerks „Der Ring des Nibelungen“ und greift diese Sage auf. Danach verhilft das Rheingold demjenigen zu endloser Macht, der sich aus dem Gold einen Ring schmiedet. Legendär ist ebenfalls der Luxuszug „Rheingold“, der von 1928 bis 1939 entlang des Rheintals von Holland in die Schweiz fuhr. Die Deutsche Bahn griff diese Tradition 1951 wieder auf, und ab 1962 wurden spezielle Panoramawagen mit Glasdach eingesetzt; ab 1965 hieß er TEE (TransEuropExpress). TEE-Züge fuhren ausschließlich mit Wagen der 1. Klasse, waren reservierungspflichtig, und ein Zuschlag war notwendig. Diese TEE-Zugverbindung wurde 1987 eingestellt und durch den EuroCity mit Wagen der 1. und 2. Klasse ersetzt. | Das Rheingold ist ein Mythos, der auf die Nibelungensage zurückgeht, wonach Hagen von Tronje den Nibelungenschatz einst im Rhein versenkte. Die Oper „Rheingold“ von Richard Wagner, die 1869 ihre Uraufführung hatte, ist Teil seines vierteiligen Gesamtwerks „Der Ring des Nibelungen“ und greift diese Sage auf. Danach verhilft das Rheingold demjenigen zu endloser Macht, der sich aus dem Gold einen Ring schmiedet. Legendär ist ebenfalls der Luxuszug „Rheingold“, der von 1928 bis 1939 entlang des Rheintals von Holland in die Schweiz fuhr. Die Deutsche Bahn griff diese Tradition 1951 wieder auf, und ab 1962 wurden spezielle Panoramawagen mit Glasdach eingesetzt; ab 1965 hieß er TEE (TransEuropExpress). TEE-Züge fuhren ausschließlich mit Wagen der 1. Klasse, waren reservierungspflichtig, und ein Zuschlag war notwendig. Diese TEE-Zugverbindung wurde 1987 eingestellt und durch den EuroCity mit Wagen der 1. und 2. Klasse ersetzt. |
Version actuelle datée du 18 mars 2021 à 13:27
Résumé
Description
TC: 10:00:00
ZT: Auch Rheingold wissen sie zu waschen. /
ZT: Maurermeister Gustav Vetter hat die Goldwäscherei früher selbst betrieben. /
Schwenk über den Rhein, am Rheinufer entlang, Goldgräber bei der Arbeit: Eine Schaufel voll mit Erde wird im Rhein gewaschen.
ZT: Vorprobe mit der Holzschaufel.
Schaufel im Wasser, nah, Erde wird ausgespült.
ZT: Bei 10 bis 20 Goldkernen rentiert sich das Waschen.
Erde wird aus der Schaufel gewaschen, Inhalt der Schaufel nah, Goldkerne werden gezählt.
Stöcke werden in den Boden gesteckt und ein Brett schräg daraufgelegt, nasse Tücher werden auf das Brett gelegt.
TC: 10:05:04
ZT: Der Goldsand fließt über die "Pritsche".
Erde wird auf das Brett geschüttet und mit Wasser ausgewaschen.
ZT: Die spezifisch schweren Goldflimmer bleiben in den Tuchfasern zurück.
Erde wird ausgewaschen.
ZT: 1,5 cbm Material ergibt eine Wäsche.
Tücher werden mit Wasser vorsichtig abgespült.
ZT: Der gewaschene Sand wird öfters geschlämmt.
Tücher werden abgezogen und in einem Eimer ausgewaschen, v.E., Wasser wird aus dem Eimer geschüttet und die zurück gebliebene Erde mehrmals ausgewaschen.
TC: 10:10:45
ZT: Quecksilber zieht das Gold aus dem Sand zusammen.
Inhalt des Eimers wird auf einen Teller geschüttet und durchsucht und in einem Eimer nochmals ausgewaschen.
Quecksilber wird dazugegeben. Inhalt des Tellers, nah. Der Inhalt des Tellers wird durch ein Tuch geschüttet und das restliche Wasser ausgepresst.
ZT: In der Scheideanstalt wird es wieder vom Quecksilber getrennt.
ZT: Der Tagesverdienst eines Goldwäschers beträgt etwa 3 RM.
Frau bringt Essen in einem Korb.//
Contexte et analyse
Orpaillage
L’or du Rhin est un mythe qui remonte à la légende des Nibelungen, selon laquelle Hagen von Tronje aurait jadis englouti le trésor des Nibelungen dans le fleuve. L’opéra L’Or du Rhin de Richard Wagner, créé en 1869 et faisant partie d’une œuvre totale en quatre parties, L’Anneau du Nibelung, reprend cette légende. Selon celle-ci, l’or du Rhin confère un pouvoir absolu à celui qui forgera un anneau dans le précieux métal. Le train de luxe « Rheingold » [L’or du Rhin], qui reliait les Pays-Bas à la Suisse via la vallée du Rhin entre 1928 et 1939 est également légendaire. En 1951, la Deutsche Bahn ressuscite cette tradition et dès 1962, met en service des voitures panoramiques spéciales à toit vitré. À partir de 1965, le train est rebaptisé TransEuropExpress. Les TEE n’utilisent que des voitures de 1re classe et sont soumis à réservation, ainsi qu’au paiement d’un supplément. Cette liaison ferroviaire cesse d’être exploitée en 1987 pour être remplacée par un EuroCity avec des voitures de 1re et 2e classe.
En réalité, on trouve depuis toujours de l’or dans le Rhin ou sur ses rives, provenant sans doute des Alpes et de la Forêt-Noire. Il se présente sous la forme de paillettes dans les dépôts de gravier et de sable, sur les rives du Rhin ou dans ses bras. L’orpaillage est attesté avec certitude dès les VIIe et VIIIe siècles et les premiers documents écrits mentionnant cette pratique autour de Rastatt et Karlsruhe remontent au XIVe siècle. Il s’agit alors d’une activité secondaire pour les agriculteurs, les pêcheurs et les artisans locaux. À partir de 1666, elle est aussi attestée à Neuburg am Rhein. Entre 1748 et 1874, environ 360 kilos d’or du Rhin sont livrés à des organismes publics dans le Bade, soit en moyenne près de trois kilos par an. Les orpailleurs sont tenus de remettre l’or ainsi récolté. Dans la mesure où l’or est généralement racheté à un prix inférieur à sa valeur, il existe cependant un marché noir plus lucratif. L’or du Rhin est généralement transformé en pièces d’or par les princes. L’article 5 du traité frontalier sur le Rhin conclu en 1840 entre le Pays de Bade et la France dispose : « Les droits de chasse, de pêche et d’orpaillage sur les îles et dans les eaux du fleuve sont exercés par le trésor public du domaine, par les municipalités, les institutions publiques ou les particuliers de chaque État jusqu’aux frontières définies du territoire municipal, sans tenir compte du tracé des frontières nationales. » En 1838, selon le recensement du Pays de Bade, on compte 400 orpailleurs sur la rive droite du Rhin. Cependant, l’or est de moins en moins intéressant, notamment en raison de la correction du Rhin supérieur entreprise par Johann Gottfried Tulla entre 1816 et 1866. Ces travaux font en effet disparaître les emplacements du fleuve où se déposaient les sables et les graviers aurifères. Faute de rentabilité suffisante, l’orpaillage cesse officiellement en 1874 sur la rive badoise.
Sous le national-socialisme, on souhaite relancer l’orpaillage sur le Rhin. C’est sans doute dans ce contexte que ce film voit le jour. Entre 1936 et 1943, le ministère de l’Économie du Reich lance des projets tests dans ce sens sur le Rhin, entre Goldscheuer au sud de Kehl et Leimersheim au nord de Karlsruhe. En 1937, la Gesellschaft für praktische Lagerstättenforschung [Société pour la prospection des gisements] voit le jour ; elle réalisera plus d’un millier de forages d’exploration et de tentatives d’extraction. L’entreprise mandate la Schiffs — und Maschinenbau AG [société anonyme de construction navale et mécanique] de Mannheim pour construire une drague flottante, baptisée sans surprise « L’or du Rhin ». Dès 1939, celle-ci extrait 120 m3 de gravier par heure et permet l’aménagement du Goldkanal [canal d’or] près d’Illingen. Avec une récolte totale de 300 grammes d’or, toutefois, le projet déçoit les immenses attentes économiques. En 1943, l’extraction de l’or est officiellement arrêtée. Le maréchal du Reich Hermann Göring, s’inspirant sans doute de la légende des Nibelungen, se fait forger une bague avec 30 grammes du métal ainsi collecté. Fait intéressant, le film ne montre pas la version industrielle de l’extraction de l’or, mais une variante plus archaïque dans laquelle des orpailleurs nettoient le sable et le gravier au moyen d’outils très simples pour y trouver des paillettes. Ils emploient du mercure pour amalgamer l’or, un métal extrêmement toxique, nocif pour l’environnement. Un intertitre révèle qu’un orpailleur gagne trois Reichsmarks par jour. Pour finir, une femme apporte à manger sur le site de prospection.
Il existe encore aujourd’hui des cours et des initiations à l’orpaillage le long du Rhin, mais cette pratique a perdu de son importance économique par rapport aux siècles précédents.
Bibliographie
ELSNER Harald, Goldgewinnung in Deutschland. Historie und Potential, Hannover, Bundesanstalt für Geowissenschaften und Rohstoffe, 2009
KIRCHHEIMER Franz, Das Rheingold. In: Der Aufschluss, Heft 7/8 1969.
LEPPER Carl, Die Goldwäscherei am Rhein, Laurissa Verlag, Lorsch, 1980.