Paysans à Hoffen (0026FN0004) : Différence entre versions
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− | + | [[Fichier:Paysan de Hunspach en costume (...)Spindler Charles btv1b10226552r.jpg|vignette|droite|Charles Spindler. Paysans de Hunspach en costume de travail, 1902. Source : Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.]] | |
'''Le vêtement de travail du paysan alsacien''' | '''Le vêtement de travail du paysan alsacien''' | ||
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Lorsque l’on évoque le costume traditionnel alsacien, on pense évidemment à cette Alsacienne portant une grande coiffe à nœud noire et une jupe rouge. Or, ce costume, bien qu’existant et porté les jours de fête dans le Kochersberg et le Pays de Hanau dès 1850, est une représentation folklorique qui s’est développée à la faveur des évènements historiques depuis l'annexion de 1870 : les Alsaciennes étant partie en France rajoute souvent une cocarde à leur coiffe à noeud, symbole patriotique par excellence, comme l’a représenté le peintre Jean-Jacques Henner en 1871<ref>voir : http://www.musee-henner.fr/collections/l-alsace-elle-attend</ref>. En réalité, le costume alsacien, porté principalement par les ruraux, est multiple. Il évolue au fil du temps, change selon la région, la confession à partir de la fin du 19e siècle, et même selon le statut marital pour les femmes. Dans l'Outre-Forêt d'ailleurs, la coiffe distingue les veuves qui la porte noire et comme un bonnet. C’est également dans cette région que les différences entre le costume des femmes catholiques et protestantes sont les plus nombreuses<ref>WOLFF, Anne. ''Costumes d'Alsace : étoffes d'un monde'', catalogue d'exposition, Strasbourg, Musées de la ville de Strasbourg, 2018. p. 16</ref>. | Lorsque l’on évoque le costume traditionnel alsacien, on pense évidemment à cette Alsacienne portant une grande coiffe à nœud noire et une jupe rouge. Or, ce costume, bien qu’existant et porté les jours de fête dans le Kochersberg et le Pays de Hanau dès 1850, est une représentation folklorique qui s’est développée à la faveur des évènements historiques depuis l'annexion de 1870 : les Alsaciennes étant partie en France rajoute souvent une cocarde à leur coiffe à noeud, symbole patriotique par excellence, comme l’a représenté le peintre Jean-Jacques Henner en 1871<ref>voir : http://www.musee-henner.fr/collections/l-alsace-elle-attend</ref>. En réalité, le costume alsacien, porté principalement par les ruraux, est multiple. Il évolue au fil du temps, change selon la région, la confession à partir de la fin du 19e siècle, et même selon le statut marital pour les femmes. Dans l'Outre-Forêt d'ailleurs, la coiffe distingue les veuves qui la porte noire et comme un bonnet. C’est également dans cette région que les différences entre le costume des femmes catholiques et protestantes sont les plus nombreuses<ref>WOLFF, Anne. ''Costumes d'Alsace : étoffes d'un monde'', catalogue d'exposition, Strasbourg, Musées de la ville de Strasbourg, 2018. p. 16</ref>. | ||
A partir du 18e siècle, la condition des paysans alsaciens s’améliore : ils se permettent l'achat d'étoffes plus fines et se vêtissent avec plus de fastes pour les grandes occasions, les fêtes de village ou le dimanche. Dans les musées régionaux, les costumes ayant été conservés sont bien sûr ces tenues de fête, mieux entretenues et moins usées que l’habit de travail qui était jeté une fois usé ou transformé en chiffon<ref>''Op. cit'' WOLFF, Anne p.20</ref>. Pour ces raisons et parce que pendant longtemps ils ont suscité un intérêt moindre, ils sont peu représentés dans les musées de la région. Les images tournées par Paul Spindler sont donc essentielles pour comprendre comment était porté cet habit, et comment le paysan se mouvait avec. Les quelques costumes de travail conservés dénotent d’un état d’usure et de saleté qui nous rappelle qu’ils étaient beaucoup reprisés et peu lavés. | A partir du 18e siècle, la condition des paysans alsaciens s’améliore : ils se permettent l'achat d'étoffes plus fines et se vêtissent avec plus de fastes pour les grandes occasions, les fêtes de village ou le dimanche. Dans les musées régionaux, les costumes ayant été conservés sont bien sûr ces tenues de fête, mieux entretenues et moins usées que l’habit de travail qui était jeté une fois usé ou transformé en chiffon<ref>''Op. cit'' WOLFF, Anne p.20</ref>. Pour ces raisons et parce que pendant longtemps ils ont suscité un intérêt moindre, ils sont peu représentés dans les musées de la région. Les images tournées par Paul Spindler sont donc essentielles pour comprendre comment était porté cet habit, et comment le paysan se mouvait avec. Les quelques costumes de travail conservés dénotent d’un état d’usure et de saleté qui nous rappelle qu’ils étaient beaucoup reprisés et peu lavés. |
Version du 9 août 2018 à 10:26
Personnages identifiés
Lieux ou monuments