Baignade au Baggersee (0021FN0002) : Différence entre versions
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|Contexte_et_analyse_fr='''Le Baggersee, un plan d’eau attractif''' | |Contexte_et_analyse_fr='''Le Baggersee, un plan d’eau attractif''' | ||
− | Le plan d’eau du Baggersee, où est tournée cette séquence, est situé dans la ville d’Illkirch-Graffenstaden à 5 kilomètres de Strasbourg. Son nom est issu de ''Bagger'', les dragues, machines utilisées pour nettoyer le fond d’un cours d’eau, et de ''See'', le lac. En effet, il est à l’origine une ancienne gravière, utilisée entre 1900 et 1905 pour le remblai de la voie ferrée Strasbourg-Kehl. Subsiste de cette période encore la baraque du chantier de creusement, devenue le club-house de l’association de pêche. En 1908, l’entrepreneur de travaux publics Charles Urban acquiert ce lac, abandonné alors< | + | Le plan d’eau du Baggersee, où est tournée cette séquence, est situé dans la ville d’Illkirch-Graffenstaden à 5 kilomètres de Strasbourg. Son nom est issu de ''Bagger'', les dragues, machines utilisées pour nettoyer le fond d’un cours d’eau, et de ''See'', le lac. En effet, il est à l’origine une ancienne gravière, utilisée entre 1900 et 1905 pour le remblai de la voie ferrée Strasbourg-Kehl. Subsiste de cette période encore la baraque du chantier de creusement, devenue le club-house de l’association de pêche. En 1908, l’entrepreneur de travaux publics Charles Urban acquiert ce lac, abandonné alors<span class="error">Expansion depth limit exceeded</span>. Ce philanthrope en laisse l’accès aux baigneurs. Mais c’est en 1929 que monsieur Schartner, propriétaire de Strasbourg-plage, le fait aménager en véritable lac et base de loisirs, avec « 20 000 m2 de plage, une terrasse-buffet pouvant accueillir 1500 personnes, un vestiaire et un hall de déshabillage »<span class="error">Expansion depth limit exceeded</span>. |
Cinq ans après cette inauguration, Charles Urban exploite ce lieu de baignade devenu très populaire auprès des Strasbourgeois : à cette période, qui est celle de l’extrait montré ici, on y trouve des plongeoirs, des canoës, une plage de gymnastique, etc. Il est même possible d’y faire de la roue allemande, comme on peut le voir sur une autre séquence tournée en ce même lieu par Emile Breesé en 1938. Depuis 1962, c’est la ville de Strasbourg qui en est propriétaire. | Cinq ans après cette inauguration, Charles Urban exploite ce lieu de baignade devenu très populaire auprès des Strasbourgeois : à cette période, qui est celle de l’extrait montré ici, on y trouve des plongeoirs, des canoës, une plage de gymnastique, etc. Il est même possible d’y faire de la roue allemande, comme on peut le voir sur une autre séquence tournée en ce même lieu par Emile Breesé en 1938. Depuis 1962, c’est la ville de Strasbourg qui en est propriétaire. | ||
[[Fichier:Roue.jpg|vignette|''Strasbourg-Plage - Baggersee'', 1936. Source : Bibliothèque universitaire de Strasbourg|400px]] | [[Fichier:Roue.jpg|vignette|''Strasbourg-Plage - Baggersee'', 1936. Source : Bibliothèque universitaire de Strasbourg|400px]] | ||
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'''Le développement des loisirs : le plein air près de chez soi''' | '''Le développement des loisirs : le plein air près de chez soi''' | ||
− | L’année 1936 marque un tournant dans l’histoire du salariat. C’est le moment où la contestation monte de toute part et où des grèves générales éclatent dans toute la France (290 grèves au total en 1936< | + | L’année 1936 marque un tournant dans l’histoire du salariat. C’est le moment où la contestation monte de toute part et où des grèves générales éclatent dans toute la France (290 grèves au total en 1936<span class="error">Expansion depth limit exceeded</span>). Parmi les avancées obtenues dans le monde du travail dans les années 1930, les accords de Matignon donnent aux salariés quinze jours de congés payés<span class="error">Expansion depth limit exceeded</span>. Que faire de ces vacances toutes neuves ? Certains restent chez eux, d’autres partent dans leur famille<span class="error">Expansion depth limit exceeded</span>. Les autres occupent leur temps par les loisirs tels que le sport ou la baignade. |
− | Mais selon les dire de Gilbert Breesé, ses parents commerçants travaillaient beaucoup et n’ont profité qu’exceptionnellement de ce nouveau droit. Ainsi, lorsque la famille allait se baigner au Baggersee, c’était toujours le dimanche. Ce couple de classe moyenne, relativement aisé< | + | Mais selon les dire de Gilbert Breesé, ses parents commerçants travaillaient beaucoup et n’ont profité qu’exceptionnellement de ce nouveau droit. Ainsi, lorsque la famille allait se baigner au Baggersee, c’était toujours le dimanche. Ce couple de classe moyenne, relativement aisé<span class="error">Expansion depth limit exceeded</span>, avait des loisirs simples comme beaucoup d’autres Français lors de ces temps dominicaux : baignade, pique-nique, promenade en forêt ou dans la ville. La période des voyages de vacances est encore loin : si l’on se réfère aux images filmées par Emile Breesé entre 1930 et 1950, cette famille a peu voyagé (Alsace, Lorraine ou Allemagne). |
Ces images de baignade sont récurrentes dans les films amateurs des fonds MIRA, déjà dès 1932 : scènes de baignade à Biarritz (fonds Daussin, voir 0093FN0007) ou au Baggersee comme ici ou plus tard (fonds Trau, voir 0040FN0016, 1940), dans des piscines publiques déjà en 1938 (fonds Willer, 0020FH0019 à Bellefosse) mais surtout dans les années 50, puis dans des piscines de jardin vers 1970 (fonds Ehret, voir 0087NN0003). Et bien sûr, la baignade en milieu naturel, dans des ruisseaux, des étangs ou à la mer est commune à toutes ces décennies. Ces scènes reflètent à chaque fois une joie enfantine et toute estivale, un temps de détente et de partage autour de l’eau. Elles sont rarement celles de sportifs accomplis comme on en voit ici. | Ces images de baignade sont récurrentes dans les films amateurs des fonds MIRA, déjà dès 1932 : scènes de baignade à Biarritz (fonds Daussin, voir 0093FN0007) ou au Baggersee comme ici ou plus tard (fonds Trau, voir 0040FN0016, 1940), dans des piscines publiques déjà en 1938 (fonds Willer, 0020FH0019 à Bellefosse) mais surtout dans les années 50, puis dans des piscines de jardin vers 1970 (fonds Ehret, voir 0087NN0003). Et bien sûr, la baignade en milieu naturel, dans des ruisseaux, des étangs ou à la mer est commune à toutes ces décennies. Ces scènes reflètent à chaque fois une joie enfantine et toute estivale, un temps de détente et de partage autour de l’eau. Elles sont rarement celles de sportifs accomplis comme on en voit ici. | ||
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'''Vers la démocratisation de la natation''' | '''Vers la démocratisation de la natation''' | ||
− | En effet, dans cette séquence, on peut distinguer deux types de baigneurs. D’abord la famille Breesé, dont les membres ne semblent pas savoir nager. Les deux enfants, Gilbert et René, âgés alors d’une petite dizaine d’année< | + | En effet, dans cette séquence, on peut distinguer deux types de baigneurs. D’abord la famille Breesé, dont les membres ne semblent pas savoir nager. Les deux enfants, Gilbert et René, âgés alors d’une petite dizaine d’année<span class="error">Expansion depth limit exceeded</span>, barbotent à l’aide d’une bouée, mais n’ont pas l’air d’être dans un moment d’apprentissage, à part lors d’une très courte séquence où l’un des enfants est tiré par un homme. Au même instant, une femme passe en nageant, toujours à l’aide d’une bouée. On note cependant que quelques hommes nagent en arrière-plan. En 2017, l’Institut de Veille sanitaire indique que 62% des Françaises nées entre 1932 et 1943 ne savent pas nager, contre 35% des hommes nés dans la même période<span class="error">Expansion depth limit exceeded</span>. |
Leur couple d’amis, non identifiés, au corps visiblement musclé, paraît au contraire habitué à s’adonner à cette discipline : ils maîtrisent l’art du plongeon et progressent avec aisance dans l’eau. | Leur couple d’amis, non identifiés, au corps visiblement musclé, paraît au contraire habitué à s’adonner à cette discipline : ils maîtrisent l’art du plongeon et progressent avec aisance dans l’eau. | ||
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La séquence est ici intéressante à un autre titre: ce couple très sportif semble adepte de la pratique du bronzage et il détonne au milieu de ces baigneurs venus en famille. Les épouses et les mères, comme madame Breesé, sont plutôt pâles, bien que sur certains baigneurs en arrière-plan on reconnaît un début de bronzage. | La séquence est ici intéressante à un autre titre: ce couple très sportif semble adepte de la pratique du bronzage et il détonne au milieu de ces baigneurs venus en famille. Les épouses et les mères, comme madame Breesé, sont plutôt pâles, bien que sur certains baigneurs en arrière-plan on reconnaît un début de bronzage. | ||
[[Fichier:Petit journal 1927.jpg|vignette|gauche|"La punition des baigneuses trop coquettes", ''Le Petit Journal'', 1927. Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France|400px]] | [[Fichier:Petit journal 1927.jpg|vignette|gauche|"La punition des baigneuses trop coquettes", ''Le Petit Journal'', 1927. Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France|400px]] | ||
− | Le bronzage apparaît comme une pratique dans la fin des années 1920 (générant parfois des débats comme dans ''Vogue'' en 1928) et se répand dès les années 1930. Il gagne ses lettres de noblesse à partir de 1945 avec l’essor de l’héliothérapie dans le champ médical, et plus largement dans le cadre d’un nouveau rapport à la nature, à la pratique sportive, aux vacances. Le bronzage devient un choix et non plus la conséquence d’une exposition subie caractérisant les travailleurs de la terre, les forçats, les soldats. Pour Christophe Granger< | + | Le bronzage apparaît comme une pratique dans la fin des années 1920 (générant parfois des débats comme dans ''Vogue'' en 1928) et se répand dès les années 1930. Il gagne ses lettres de noblesse à partir de 1945 avec l’essor de l’héliothérapie dans le champ médical, et plus largement dans le cadre d’un nouveau rapport à la nature, à la pratique sportive, aux vacances. Le bronzage devient un choix et non plus la conséquence d’une exposition subie caractérisant les travailleurs de la terre, les forçats, les soldats. Pour Christophe Granger<span class="error">Expansion depth limit exceeded</span>, dont la vision est plus politisée, le développement du bronzage est lié à l’utilisation du corps par la classe moyenne libérale comme capital social leur permettant de se différencier à travers le naturel et le sculptural, en opposition au maintien et à la rigidité des anciennes classes dominantes, à la pâleur comme canon de beauté. |
Cette description correspond tout à fait au couple de notre séquence, dont les postures et l’apparence sont très naturelles. Par exemple, tandis que les cheveux de madame Breesé sont bien mis en pli et que la majorité des baigneuses portent des bonnets, cette femme bronzée arbore un simple bandeau et ne semble pas faire attention particulièrement à sa coiffure. Sa silhouette et son port semble également différents de celle des autres femmes, « plus moderne », comme celui des jeunes hommes que l’on peut voir en haut du plongeoir. | Cette description correspond tout à fait au couple de notre séquence, dont les postures et l’apparence sont très naturelles. Par exemple, tandis que les cheveux de madame Breesé sont bien mis en pli et que la majorité des baigneuses portent des bonnets, cette femme bronzée arbore un simple bandeau et ne semble pas faire attention particulièrement à sa coiffure. Sa silhouette et son port semble également différents de celle des autres femmes, « plus moderne », comme celui des jeunes hommes que l’on peut voir en haut du plongeoir. | ||
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Cette émancipation n’est parfois pas sans heurts dans cette France moralisatrice, notamment dans les villages. | Cette émancipation n’est parfois pas sans heurts dans cette France moralisatrice, notamment dans les villages. | ||
− | Pendant la manifestation de février 1934 à Paris, on peut lire sur la Protestation des pères de famille : « Nous ne tolérons donc pas que les plages soient déshonorées par des exhibitions et des jeux malpropres, qui constituent parfois de véritables attentats publics à la pudeur < | + | Pendant la manifestation de février 1934 à Paris, on peut lire sur la Protestation des pères de famille : « Nous ne tolérons donc pas que les plages soient déshonorées par des exhibitions et des jeux malpropres, qui constituent parfois de véritables attentats publics à la pudeur <span class="error">Expansion depth limit exceeded</span>». |
− | Au Baggersee on s’en serait plutôt amusé, comme en témoigne un texte de 1931 : « C’était l’époque où jeunes et vieux, hommes et femmes dans une même « communion » pour le beau sport, pêle-mêle, se déshabillaient à l’ombre des brindilles éparses ici et là, derrière les rares branches d’arbustes étiques, où à l’abri d’un mouchoir, minuscule paravent tendu par un main amie… et discrète< | + | Au Baggersee on s’en serait plutôt amusé, comme en témoigne un texte de 1931 : « C’était l’époque où jeunes et vieux, hommes et femmes dans une même « communion » pour le beau sport, pêle-mêle, se déshabillaient à l’ombre des brindilles éparses ici et là, derrière les rares branches d’arbustes étiques, où à l’abri d’un mouchoir, minuscule paravent tendu par un main amie… et discrète<span class="error">Expansion depth limit exceeded</span>. » |
Les magazines féminins, dont une des femmes filmées sur la barque tient un exemplaire, entament leurs injonctions à la perfection et vantent les produits autobronzants. Ainsi apparait l’huile de Chaldée de Jean Patou en 1927, « ''la première huile solaire qui protège l’épiderme et atténue les coups de soleil'' ». En 1935, l’Ambre solaire de Schueller est supposée permettre de bronzer sans brûler. Les Breesé n’échappent pas à la règle : dans une séquence de baignade familiale datant de 1938, on voit madame Breesé, toujours au Baggersee, enduire ses deux fils d’une huile solaire. | Les magazines féminins, dont une des femmes filmées sur la barque tient un exemplaire, entament leurs injonctions à la perfection et vantent les produits autobronzants. Ainsi apparait l’huile de Chaldée de Jean Patou en 1927, « ''la première huile solaire qui protège l’épiderme et atténue les coups de soleil'' ». En 1935, l’Ambre solaire de Schueller est supposée permettre de bronzer sans brûler. Les Breesé n’échappent pas à la règle : dans une séquence de baignade familiale datant de 1938, on voit madame Breesé, toujours au Baggersee, enduire ses deux fils d’une huile solaire. | ||
|Contexte_et_analyse_de='''Der Baggersee, ein attraktiver See''' | |Contexte_et_analyse_de='''Der Baggersee, ein attraktiver See''' | ||
− | Das Gewässer vom Baggersee, wo diese Sequenz gedreht wurde, befindet sich in Illkirch-Graffenstaden 5 Kilometer von Straßburg entfernt. Sein Name kommt vom ''Bagger'', Maschinen, die benutzt wurden, um den Grund eines Flusses auszubaggern, und ''See''. In der Tat handelt es sich ursprünglich um eine alte Kiesgrube, die zwischen 1900 und 1905 für den Bahndamm der Bahnstrecke Straßburg-Kehl genutzt wurde. Heute gibt es noch die Hütte der Kiesgrube, jetzt das Clubhaus des Fischereiverbandes. Im Jahr 1908 erwarb der Bauunternehmer Charles Urban diesen verlassenen See< | + | Das Gewässer vom Baggersee, wo diese Sequenz gedreht wurde, befindet sich in Illkirch-Graffenstaden 5 Kilometer von Straßburg entfernt. Sein Name kommt vom ''Bagger'', Maschinen, die benutzt wurden, um den Grund eines Flusses auszubaggern, und ''See''. In der Tat handelt es sich ursprünglich um eine alte Kiesgrube, die zwischen 1900 und 1905 für den Bahndamm der Bahnstrecke Straßburg-Kehl genutzt wurde. Heute gibt es noch die Hütte der Kiesgrube, jetzt das Clubhaus des Fischereiverbandes. Im Jahr 1908 erwarb der Bauunternehmer Charles Urban diesen verlassenen See<span class="error">Expansion depth limit exceeded</span>. Dieser Philanthrop erlaubte den Zugang für Badegäste. Es war 1929, als Herr Schartner, Eigentümer von Strasbourg-Plage, es zu einem echten See- und Freizeitzentrum mit "20.000 m2 Strand, einer Buffetterrasse für 1.500 Personen, einer Garderobe und einer Umkleide umfunktionieren ließ. ». Fünf Jahre nach der Eröffnung nutzte Charles Urban diesen Badeplatz, der bei den Einwohnern von Straßburg sehr beliebt war: Zu dieser Zeit, als der Film entstand, gab es Sprungbretter, Kanus, einen Gymnastikstrand usw. Es ist sogar möglich, das Höhenrad zu nutzen, wie man es in einer anderen Sequenz sehen kann, die 1938 von Emile Breesé an derselben Stelle gedreht wurde. Seit 1962 ist das Bad in Besitz der Stadt Straßburg. |
[[Fichier:Roue.jpg|vignette|''Strasbourg-Plage - Baggersee'', 1936. Dokumentquelle : Bibliothèque universitaire de Strasbourg|400px]] | [[Fichier:Roue.jpg|vignette|''Strasbourg-Plage - Baggersee'', 1936. Dokumentquelle : Bibliothèque universitaire de Strasbourg|400px]] | ||
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|Contexte_et_analyse_en='''The Baggersee, an attractive lake''' | |Contexte_et_analyse_en='''The Baggersee, an attractive lake''' | ||
− | The Baggersee pound, where this sequence is shot, is located in the city of Illkirch-Graffenstaden 5 kilometers from Strasbourg. Its name comes from ''Bagger'', dredges, machines used to clean the bottom of a river, and ''See'', the lake. Indeed, it is originally an old gravel pit, used between 1900 and 1905 for the embankment of the railway line Strasbourg-Kehl. Today still remains the hut of the digging site, now the clubhouse of the fishing association. In 1908, the public works contractor Charles Urban acquired this lake, abandoned the< | + | The Baggersee pound, where this sequence is shot, is located in the city of Illkirch-Graffenstaden 5 kilometers from Strasbourg. Its name comes from ''Bagger'', dredges, machines used to clean the bottom of a river, and ''See'', the lake. Indeed, it is originally an old gravel pit, used between 1900 and 1905 for the embankment of the railway line Strasbourg-Kehl. Today still remains the hut of the digging site, now the clubhouse of the fishing association. In 1908, the public works contractor Charles Urban acquired this lake, abandoned the<span class="error">Expansion depth limit exceeded</span>n. This philanthropist let free access to bathers. But it was in 1929 that Mr. Schartner, owner of Strasbourg-Plage, had it converted into a real lake and leisure center, with "20,000 m2 of beach, a buffet-terrace for 1,500 people, a cloakroom and an undressing hall». Five years after this inauguration, Charles Urban exploited this bathing place that became very popular among the people of Strasbourg: at this period, which is when the extract shown here takes place, there are diving boards, canoes, a gymnastic beach, etc. It is even possible to make the German wheel, as can be seen on another sequence shot in this same place by Emile Breesé in 1938. Since 1962, the Baggersee is owned by the city of Strasbourg. |
[[Fichier:Roue.jpg|vignette|''Strasbourg-Plage - Baggersee'', 1936. Document source : Bibliothèque universitaire de Strasbourg|400px]] | [[Fichier:Roue.jpg|vignette|''Strasbourg-Plage - Baggersee'', 1936. Document source : Bibliothèque universitaire de Strasbourg|400px]] | ||
Version du 26 septembre 2018 à 14:46
{{Expansion depth limit exceeded|titre=Baignade au Baggersee |fonds=Breesé |idSupport=0021FN0002 |date_debut=1936 |date_fin=1939 |video=Breese-Baggersee |institution_dorigine=MIRA |coloration=Noir_et_blanc |son=Muet |timecode=00:00:00 |duree=00:01:54 |genre=Film_amateur |format_original=9,5 mm |realisateurs=Breesé, Emile |apercu=vignette Baggersee.jpeg |lieu_de_tournage=48.54251, 7.74673 |descripteurs=Baignade; Lac; Strasbourg (67); Famille; Bouée; Natation (loisir); Maillot de bain; Plongeon; Loisirs |lieux_ou_monuments=Lac du Baggersee |thematique=Body and Health |Resume_fr=Cette courte séquence nous montre la famille Breesé et quelques amis profiter d’un moment de baignade au lac du Baggersee en 1936. |Resume_de=Diese kurze Sequenz zeigt die Familie Breesé und einige Freunde, die 1936 an einem Baggersee baden. |Resume_en=This short sequence shows us the Breesé family and some friends enjoying a swim at the Baggersee lake in 1936. |Description_fr=Deux garçons en tenue de bain avec des bouées. Plusieurs adultes en tenue de bain de dos. Vue générale du Baggersee avec les baigneurs. Le groupe de dos sur un chemin menant au plan d’eau. La maman dans l’eau se tient à une corde ; son petit à ses côté avec sa bouée. Tout le groupe sur la plage puis les pieds dans l’eau. Différentes scènes d’amusement dans l’eau et de baignade du groupe. Un couple bronzé sur la plage sourit à l’opérateur. Un homme fait un plongeon d’un plongeoir. À nouveau un plongeon. Le groupe sur une barque. Une femme et un homme nagent. Deux hommes dans l’eau avec un garçon dans sa bouée. |Description_de=Zwei Jungs in Badekleidung mit Schwimmreifen. Mehrere Erwachsene in Badekleidung. Gesamtansicht vom Baggersee mit Schwimmern. Gruppe von hinten auf dem Weg zum Wasser. Mutter im Wasser hält sich am Seil der Absperrung fest; kleiner Junge an ihrer Seite mit seinem Schwimmring. Die ganze Gruppe am Strand und dann die Füße im Wasser. Verschiedene Szenen vom Badevergnügen im Wasser und beim Schwimmen. Ein gebräuntes Paar am Strand lächelt in die Kamera. Ein Mann macht einen Sprung vom Sprungbrett. Ein Tauchgang. Die Gruppe auf einem Boot. Eine Frau und ein Mann schwimmen. Zwei Männer im Wasser mit einem Jungen und seinem Schwimmring. |Description_en=Two boys in swimsuits with buoys. Several adults in back bathing from behind. General view from Baggersee with swimmers. The group from behind in a path leading to the lake. The mother in the water is holding on to a rope ; her little boy by her side in a buoy. The band on the beach then the feet in water. Several scenes of amusement in the water and scenes of bathing. A tanned couple on the beach smiling at the film-maker. A man takes a dip from a diving. A dip again. The band on a bark. A woman and a man swimming. Two men in water with a boy in his buoy. |Contexte_et_analyse_fr=Le Baggersee, un plan d’eau attractif
Le plan d’eau du Baggersee, où est tournée cette séquence, est situé dans la ville d’Illkirch-Graffenstaden à 5 kilomètres de Strasbourg. Son nom est issu de Bagger, les dragues, machines utilisées pour nettoyer le fond d’un cours d’eau, et de See, le lac. En effet, il est à l’origine une ancienne gravière, utilisée entre 1900 et 1905 pour le remblai de la voie ferrée Strasbourg-Kehl. Subsiste de cette période encore la baraque du chantier de creusement, devenue le club-house de l’association de pêche. En 1908, l’entrepreneur de travaux publics Charles Urban acquiert ce lac, abandonné alorsExpansion depth limit exceeded. Ce philanthrope en laisse l’accès aux baigneurs. Mais c’est en 1929 que monsieur Schartner, propriétaire de Strasbourg-plage, le fait aménager en véritable lac et base de loisirs, avec « 20 000 m2 de plage, une terrasse-buffet pouvant accueillir 1500 personnes, un vestiaire et un hall de déshabillage »Expansion depth limit exceeded. Cinq ans après cette inauguration, Charles Urban exploite ce lieu de baignade devenu très populaire auprès des Strasbourgeois : à cette période, qui est celle de l’extrait montré ici, on y trouve des plongeoirs, des canoës, une plage de gymnastique, etc. Il est même possible d’y faire de la roue allemande, comme on peut le voir sur une autre séquence tournée en ce même lieu par Emile Breesé en 1938. Depuis 1962, c’est la ville de Strasbourg qui en est propriétaire.
Le développement des loisirs : le plein air près de chez soi
L’année 1936 marque un tournant dans l’histoire du salariat. C’est le moment où la contestation monte de toute part et où des grèves générales éclatent dans toute la France (290 grèves au total en 1936Expansion depth limit exceeded). Parmi les avancées obtenues dans le monde du travail dans les années 1930, les accords de Matignon donnent aux salariés quinze jours de congés payésExpansion depth limit exceeded. Que faire de ces vacances toutes neuves ? Certains restent chez eux, d’autres partent dans leur familleExpansion depth limit exceeded. Les autres occupent leur temps par les loisirs tels que le sport ou la baignade. Mais selon les dire de Gilbert Breesé, ses parents commerçants travaillaient beaucoup et n’ont profité qu’exceptionnellement de ce nouveau droit. Ainsi, lorsque la famille allait se baigner au Baggersee, c’était toujours le dimanche. Ce couple de classe moyenne, relativement aiséExpansion depth limit exceeded, avait des loisirs simples comme beaucoup d’autres Français lors de ces temps dominicaux : baignade, pique-nique, promenade en forêt ou dans la ville. La période des voyages de vacances est encore loin : si l’on se réfère aux images filmées par Emile Breesé entre 1930 et 1950, cette famille a peu voyagé (Alsace, Lorraine ou Allemagne).
Ces images de baignade sont récurrentes dans les films amateurs des fonds MIRA, déjà dès 1932 : scènes de baignade à Biarritz (fonds Daussin, voir 0093FN0007) ou au Baggersee comme ici ou plus tard (fonds Trau, voir 0040FN0016, 1940), dans des piscines publiques déjà en 1938 (fonds Willer, 0020FH0019 à Bellefosse) mais surtout dans les années 50, puis dans des piscines de jardin vers 1970 (fonds Ehret, voir 0087NN0003). Et bien sûr, la baignade en milieu naturel, dans des ruisseaux, des étangs ou à la mer est commune à toutes ces décennies. Ces scènes reflètent à chaque fois une joie enfantine et toute estivale, un temps de détente et de partage autour de l’eau. Elles sont rarement celles de sportifs accomplis comme on en voit ici.
Vers la démocratisation de la natation
En effet, dans cette séquence, on peut distinguer deux types de baigneurs. D’abord la famille Breesé, dont les membres ne semblent pas savoir nager. Les deux enfants, Gilbert et René, âgés alors d’une petite dizaine d’annéeExpansion depth limit exceeded, barbotent à l’aide d’une bouée, mais n’ont pas l’air d’être dans un moment d’apprentissage, à part lors d’une très courte séquence où l’un des enfants est tiré par un homme. Au même instant, une femme passe en nageant, toujours à l’aide d’une bouée. On note cependant que quelques hommes nagent en arrière-plan. En 2017, l’Institut de Veille sanitaire indique que 62% des Françaises nées entre 1932 et 1943 ne savent pas nager, contre 35% des hommes nés dans la même périodeExpansion depth limit exceeded. Leur couple d’amis, non identifiés, au corps visiblement musclé, paraît au contraire habitué à s’adonner à cette discipline : ils maîtrisent l’art du plongeon et progressent avec aisance dans l’eau.
En théorie, l’apprentissage de la nage est obligatoire à l’école depuis 1879 dans le but de garder les enfants en forme mais également d’en faire de futurs soldats complets. Durant le 19e siècle, l’apprentissage de la natation est multiforme : à la fois hygiéniste et pratique. L’apprentissage par le maître-nageur est tiré de l’enseignement militaire et passe notamment par la démonstration des mouvements hors l’eau. Cette pratique a longtemps perduré : dans les fonds MIRA, la première séquence d’apprentissage de la nage avec un maître-nageur date des années 1950 (fonds Nemett, voir 0059FS0001). On y voit des enfants faisant des mouvements de natation d’abord au sol sous la surveillance d’un maître-nageur, puis ce dernier les guide dans l’eau à l’aide d’une perche dans une piscine ouverte. D’ailleurs, à cette période, les méthodes d’apprentissage de la natation évoluent : la création du Haut-Commissariat à la jeunesse et aux sports que dirige Maurice Herzog en 1958 se donne pour objectif de former des athlètes, entre autres. L’apprentissage de la natation dite moderne à l’école est lancée : l’un des ouvrages de référence en est L’enseignement de la natation de Raymond Catteau et Gérard Garrof, paru en 1968. En parallèle, la construction de piscines de plein air, amorcée dans l’entre-deux guerres, continue en France jusque dans les années 1980, période à laquelle l’idée de l’apprentissage de la natation en tant que compétition commence à disparaître à l’école.
Un nouveau rapport au corps : le bronzage
La séquence est ici intéressante à un autre titre: ce couple très sportif semble adepte de la pratique du bronzage et il détonne au milieu de ces baigneurs venus en famille. Les épouses et les mères, comme madame Breesé, sont plutôt pâles, bien que sur certains baigneurs en arrière-plan on reconnaît un début de bronzage.
Le bronzage apparaît comme une pratique dans la fin des années 1920 (générant parfois des débats comme dans Vogue en 1928) et se répand dès les années 1930. Il gagne ses lettres de noblesse à partir de 1945 avec l’essor de l’héliothérapie dans le champ médical, et plus largement dans le cadre d’un nouveau rapport à la nature, à la pratique sportive, aux vacances. Le bronzage devient un choix et non plus la conséquence d’une exposition subie caractérisant les travailleurs de la terre, les forçats, les soldats. Pour Christophe GrangerExpansion depth limit exceeded, dont la vision est plus politisée, le développement du bronzage est lié à l’utilisation du corps par la classe moyenne libérale comme capital social leur permettant de se différencier à travers le naturel et le sculptural, en opposition au maintien et à la rigidité des anciennes classes dominantes, à la pâleur comme canon de beauté. Cette description correspond tout à fait au couple de notre séquence, dont les postures et l’apparence sont très naturelles. Par exemple, tandis que les cheveux de madame Breesé sont bien mis en pli et que la majorité des baigneuses portent des bonnets, cette femme bronzée arbore un simple bandeau et ne semble pas faire attention particulièrement à sa coiffure. Sa silhouette et son port semble également différents de celle des autres femmes, « plus moderne », comme celui des jeunes hommes que l’on peut voir en haut du plongeoir.
Pascal Ory décèle dans cette évolution une forme de droit au bonheur et de processus d’émancipation, féminine notamment. Ainsi, le corps de la femme se découvre au fil de ces changements de pratiques : le maillot de bain se fait plus dévoilant dans les années 1930, proche du costume de bain masculin comme le porte madame Breesé et de nombreuses autres baigneuses ici. En 1930, la marque Jantzen créée le maillot de bain « Shouldaire » qui permet de dévoiler les épaules pour profiter pleinement des vertus des bains de soleil. C’est encore une autre différence que l’on note entre ce couple d’allure bronzée et sportive et la plupart des autres baigneurs : la tenue. Si la plupart des femmes filmées ici possèdent la même tenue de bain, la femme porte un maillot de bain beaucoup plus découvrant et plus coloré. Cette émancipation n’est parfois pas sans heurts dans cette France moralisatrice, notamment dans les villages.
Pendant la manifestation de février 1934 à Paris, on peut lire sur la Protestation des pères de famille : « Nous ne tolérons donc pas que les plages soient déshonorées par des exhibitions et des jeux malpropres, qui constituent parfois de véritables attentats publics à la pudeur Expansion depth limit exceeded». Au Baggersee on s’en serait plutôt amusé, comme en témoigne un texte de 1931 : « C’était l’époque où jeunes et vieux, hommes et femmes dans une même « communion » pour le beau sport, pêle-mêle, se déshabillaient à l’ombre des brindilles éparses ici et là, derrière les rares branches d’arbustes étiques, où à l’abri d’un mouchoir, minuscule paravent tendu par un main amie… et discrèteExpansion depth limit exceeded. » Les magazines féminins, dont une des femmes filmées sur la barque tient un exemplaire, entament leurs injonctions à la perfection et vantent les produits autobronzants. Ainsi apparait l’huile de Chaldée de Jean Patou en 1927, « la première huile solaire qui protège l’épiderme et atténue les coups de soleil ». En 1935, l’Ambre solaire de Schueller est supposée permettre de bronzer sans brûler. Les Breesé n’échappent pas à la règle : dans une séquence de baignade familiale datant de 1938, on voit madame Breesé, toujours au Baggersee, enduire ses deux fils d’une huile solaire. |Contexte_et_analyse_de=Der Baggersee, ein attraktiver See
Das Gewässer vom Baggersee, wo diese Sequenz gedreht wurde, befindet sich in Illkirch-Graffenstaden 5 Kilometer von Straßburg entfernt. Sein Name kommt vom Bagger, Maschinen, die benutzt wurden, um den Grund eines Flusses auszubaggern, und See. In der Tat handelt es sich ursprünglich um eine alte Kiesgrube, die zwischen 1900 und 1905 für den Bahndamm der Bahnstrecke Straßburg-Kehl genutzt wurde. Heute gibt es noch die Hütte der Kiesgrube, jetzt das Clubhaus des Fischereiverbandes. Im Jahr 1908 erwarb der Bauunternehmer Charles Urban diesen verlassenen SeeExpansion depth limit exceeded. Dieser Philanthrop erlaubte den Zugang für Badegäste. Es war 1929, als Herr Schartner, Eigentümer von Strasbourg-Plage, es zu einem echten See- und Freizeitzentrum mit "20.000 m2 Strand, einer Buffetterrasse für 1.500 Personen, einer Garderobe und einer Umkleide umfunktionieren ließ. ». Fünf Jahre nach der Eröffnung nutzte Charles Urban diesen Badeplatz, der bei den Einwohnern von Straßburg sehr beliebt war: Zu dieser Zeit, als der Film entstand, gab es Sprungbretter, Kanus, einen Gymnastikstrand usw. Es ist sogar möglich, das Höhenrad zu nutzen, wie man es in einer anderen Sequenz sehen kann, die 1938 von Emile Breesé an derselben Stelle gedreht wurde. Seit 1962 ist das Bad in Besitz der Stadt Straßburg.
Entwicklung der Erholung: die Natur in der Nähe von zu Hause
1936 markiert einen Wendepunkt in der Geschichte der Lohnarbeit. Es ist der Moment, in dem es überall Proteste gibt und in Frankreich 290 Streiks ausbrechen.Einer der Fortschritte, die in den 1930er Jahren für die Arbeiternehmer in der Matignon-Vereinbarungen erzielt wurden, sind 15 Tage bezahlter Urlaub. Was macht man mit diesem neuen Urlaub? Einige bleiben zu Hause, andere gehen zu ihren Familien. Andere nutzen ihre Freizeit zur Erholung wie Sport oder Schwimmen. Laut Gilbert Breesé haben seine Eltern, die Geschäftsleute waren,. viel gearbeitet und nur selten dieses neue Recht genutzt. Seine Familie ging immer nur am Sonntag am Baggersee schwimmen. Das gut situierte Paar aus der Mittelschicht hatte an diesen Sonntagen einfache Hobbys wie viele andere Franzosen: Schwimmen, Picknick, Waldspaziergänge oder Stadtbesichtigungen. Die Urlaubszeit ist noch weit entfernt: Wenn man sich die Bilder von Emile Breesé zwischen 1930 und 1950 anschaut, ist diese Familie wenig gereist (Elsass, Lothringen und Deutschland).
Badebilder finden sich immer wieder in Amateurfilmen des MIRA Archivs. Schon ab 1932: Schwimmszenen in Biarritz (Daussin s. 0093FN0007), Baggerseen (Trau, s. 0040FN0016, 1940), öffentliche Schwimmbäder bereits 1938 (Willer, 0020FH0019 in Bellefosse), aber besonders in den 50er Jahren, dann in Gartenpools um 1970 (Ehret, 0087NN0003). Natürlich ist Schwimmen in der freien Natur, in Bächen, Teichen oder am Meer in all diesen Jahrzehnten üblich. Diese Szenen spiegeln jedes Mal eine kindische Freude. Der ganze Sommer ist eine Zeit der Entspannung und der Wasserspiele. Es sind selten Bilder von Form vollendeter Athleten, die wir hier sehen.
Auf dem Weg zur Demokratisierung des Schwimmens
Tatsächlich können wir in dieser Sequenz zwei Arten von Badegästen unterscheiden. Vor allem die Familie Breesé, deren Angehörige anscheinend nicht schwimmen kann. Die beiden Kinder Gilbert und René, damals ungefähr zehn Jahre alt, beschäftigen sich mit einer Boje, aber weniger um zu Lernen. In einer kurzen Sequenz werden die Kinder von einem Mann gezogen. Zur gleichen Zeit geht eine Frau schwimmen, immer mit einer Boje. Es wird jedoch bemerkt, dass einige Männer im Hintergrund schwimmen. Im Jahr 2017 gibt das Health Watch Institute an, dass 62% der französischen Frauen, die zwischen 1932 und 1943 geboren wurden, nicht schwimmen können, verglichen mit 35% der Männer, die im selben Zeitraum geboren wurden . Ihr Freundeskreis, bisher nicht identifiziert und sichtlich muskulöser hingegen scheint erfahren in dieser Disziplin: Sie beherrschen die Kunst des Tauchens und bewegen sich mit Leichtigkeit im Wasser.
Theoretisch ist Schwimmen seit 1879 in der Schule Pflicht, um Kinder in Form zu halten, aber auch, um sie zu künftigen Soldaten zu machen. Während des 19. Jahrhunderts war das Schwimmenlernen vielfältig: sowohl hygienisch als auch praktisch. Das Lernen von Rettungsschwimmern basiert auf militärischer Bildung und beinhaltet das Demonstrieren von Bewegungen außerhalb des Wassers. Diese Praxis hat sich lange fortgesetzt: Im MIRA-Archiv stammt die erste Trainingssequenz des Schwimmens mit einem Rettungsschwimmer aus den 1950er Jahren (Nemett, siehe 0059FS0001). Wir sehen Kinder, die unter Aufsicht eines Rettungsschwimmers zuerst auf dem Boden schwimmen, dann unterstützt er sie mit einer Stange im offenen Becken. Außerdem entwickeln sich zu dieser Zeit die Methoden des Schwimmenlernens: Mit der 1958 von Maurice Herzog ins Leben gerufenen Hochkommission für Jugend und Sport sollen unter anderem Sportler trainiert werden. Das Lernen des sogenannten modernen Schwimmens in der Schule wird eingeleitet: Eines der Nachschlagewerke ist 1968 Die Schwimmschule von Raymond Catteau und Gérard Garrof. Parallel dazu wurde der Bau von Freibädern, die in der Zwischenkriegszeit begonnen wurde, bis in die 1980er Jahre in Frankreich fortgesetzt. Dann begann die Idee des Schwimmens als Wettbewerb in den Schule zu verschwinden.
Eine neue Beziehung zum Körper: Bräunen
Die Sequenz ist aus einem weiteren Grund interessant: Das sehr sportliche Paar scheint in der Bräunungspraxis geschickt zu sein und fällt auf unter den anderen Badenden mit Familie. Frauen und Mütter, wie Madame Breesé, sind ziemlich blass, obwohl einige Badegäste im Hintergrund eine Bräune erkennen lassen.
Die Bräune wird in den späten 1920er Jahren modern (die bisweilen Debatten wie in der Vogue von 1928 hervorbrachte) und breitet sich bereits in den 1930er Jahren aus und wurde ab 1945 populär mit dem Aufstieg der Heliotherapie in der medizinische Bereich, und im Zusammenhang mit einer neuen Beziehung zur Natur, zu Sport und zu Ferien. Die Bräune wird akzeptiert und ist nicht länger typisches Zeichen einer schweren Arbeit im Freien von Arbeitern, Sträflingen und Soldaten. Für Christophe Granger, der stärker politisch denkt, ist die Entwicklung der Bräune mit der Nutzung des Körpers durch den liberalen Mittelstand als sozialem Kapital verbunden, der es ihnen erlaubt, sich durch das Natürliche und das Skulpturale zu differenzieren, im Gegensatz zur Starrheit der alten herrschenden Klassen, mit Blässe als Schönheitsideal.
Diese Beschreibung entspricht ziemlich dem Paar des Filmbeispiels, deren Haltung und Aussehen sehr natürlich wird. Während Madame Breesé's Haar ist gut frisiert ist und die meisten Badenden Hüte tragen, trägt beispielsweise die gebräunte Frau ein einfaches Stirnband und achtet nicht auf ihre Frisur. Ihre Silhouette scheint sich von denen anderer Frauen zu unterscheiden, "moderner", wie die der jungen Männer, die oben auf dem Sprungbrett zu sehen sind.
Pascal Ory enthüllt in dieser Evolution eine Form des Rechts auf Glückseligkeit und besonders des weiblichen Emanzipationsprozesses. So wird der Körper der Frau über diese Veränderungen im Alltag entdeckt: Ihr Badeanzug, wie er von Madame Breesé und vielen anderen Badegästen getragen wird, ist in den 1930er Jahren offener und ähnelt männlichen Badeanzügen. Im Jahr 1930 schuf die Marke Jantzen den Badeanzug "Shouldaire", der die Schultern zeigt, um die Vorzüge des Sonnenbadens voll und ganz zu genießen. Dies ist ein weiterer Unterschied, den wir zwischen diesem gebräunten und sportlichen Paar und den meisten anderen Schwimmer bemerken: das Outfit. Während die meisten der hier gefilmten Frauen den gleichen Badeanzug tragen, trägt diese Frau einen Badeanzug, der viel offener und bunter ist. Die Emanzipation verlief in diesem moralisierenden Frankreich, besonders in den Dörfern, manchmal nicht glatt.Bei einer Demonstration im Februar 1934 in Paris kann man über den Protest der Familienväter lesen: "Wir tolerieren daher nicht, dass die Strände durch Exhibitionisten und schmutzige Spiele, die manchmal echte öffentliche Angriffe auf den Anstand darstellen, in Ungnade fallen». Am Baggersee war es eher amüsant, wie ein Text aus dem Jahr 1931 belegt: "Es war die Zeit, in der Jung und Alt, Männer und Frauen in der gleichen Begeisterung für den schönen Sport, durcheinander nackt sind im Schatten der Zweige, die hier und da verstreut waren, hinter den wenigen Ästen der Büsche, wo zum Schutze ein Taschentuch von einer freundlichen Hand diskret ausgestreckt wurde. » Frauenzeitschriften, von der eine der gefilmten Frauen auf dem Boot ein Exemplar hält, beginnen Ratschläge für Perfektion zu geben und bieten Selbstbräunungsprodukte an. So erscheint 1927 das Chaldea-Öl von Jean Patou, "das erste Sonnenöl, das die Haut schützt und den Sonnenbrand reduziert." 1935 soll Schüllers Sonnenbernstein das Bräunen ohne Brennen ermöglichen. Die Breesé Familie ist keine Ausnahme: Madame Breesé, immer noch am Baggersee, reibt in einem Film aus dem Jahr 1938 ihre beiden Söhne mit einem Sonnenöl ein. |Contexte_et_analyse_en=The Baggersee, an attractive lake
The Baggersee pound, where this sequence is shot, is located in the city of Illkirch-Graffenstaden 5 kilometers from Strasbourg. Its name comes from Bagger, dredges, machines used to clean the bottom of a river, and See, the lake. Indeed, it is originally an old gravel pit, used between 1900 and 1905 for the embankment of the railway line Strasbourg-Kehl. Today still remains the hut of the digging site, now the clubhouse of the fishing association. In 1908, the public works contractor Charles Urban acquired this lake, abandoned theExpansion depth limit exceededn. This philanthropist let free access to bathers. But it was in 1929 that Mr. Schartner, owner of Strasbourg-Plage, had it converted into a real lake and leisure center, with "20,000 m2 of beach, a buffet-terrace for 1,500 people, a cloakroom and an undressing hall». Five years after this inauguration, Charles Urban exploited this bathing place that became very popular among the people of Strasbourg: at this period, which is when the extract shown here takes place, there are diving boards, canoes, a gymnastic beach, etc. It is even possible to make the German wheel, as can be seen on another sequence shot in this same place by Emile Breesé in 1938. Since 1962, the Baggersee is owned by the city of Strasbourg.
Recreation development: the outdoors near home
The year 1936 marks a turning point in the history of wage labor. It is the moment when the protest rises everywhere and where general strikes break out all over France (290 strikes in total in 1936). Among the advances made in the world of work in the 1930s, the Matignon agreements give employees fifteen days of paid leave. What to do with this brand new vacation? Some stay at home, others go to their families. Some spend their time in recreation such as sports or swimming. But according to Gilbert Breesé, his merchant parents worked a lot and benefited only exceptionally from this new right. So when the family was going to swim at Baggersee, it was always Sunday. This middle-class couple, relatively easy, had simple leisure like many other French during these times : swimming, picnic, walk in the forest or in the city. The period of holiday travels is still far away: if we refer to the images filmed by Emile Breesé between 1930 and 1950, this family has traveled little (Alsace, Lorraine or Germany). These bathing images are recurrent in amateur films of MIRA collection, already as early as 1932: swimming scenes in Biarritz (Daussin collection, see 0093FN0007) or Baggersee as here or later (Trau collection, see 0040FN0016, 1940), in public pools already in 1938 (Willer collection, 0020FH0019 in Bellefosse) and especially in the 50s, then in garden pools around 1970 (Ehret collection, see 0087NN0003). And of course, swimming in the wild, in streams, ponds or at the sea is common to all these decades. These scenes reflect each time a childish joy and summer, a time of relaxation and sharing around the water. They are rarely those of accomplished athletes as we see here.
Towards the democratization of swimming
Indeed, in this sequence, we can distinguish two types of bathers. First of all, the Breesé family, whose members do not seem to know how to swim. The two children, Gilbert and René, then about ten years old, paddle with a buoy, but do not seem to be in a moment of learning, except in a very short sequence where one of the children is pulled by a man. At the same time, a woman goes swimming, always using a buoy. We can see however that some men swim in the background. In 2017, the Health Watch Institute indicates that 62% of French women born between 1932 and 1943 can’t swim, compared to 35% of men born in the same period . Their unidentified, visibly muscular, pair friends, on the contrary, seems accustomed to this discipline: they master the art of diving and progress with ease in the water.
In theory, swimming has been compulsory at school since 1879 in order to keep children in shape but also to make them complete future soldiers. During the 19th century, learning to swim was multifaceted: both hygienist and practical. Lifeguard learning is based on military education and includes demonstrating movements out of the water. This practice has continued for a long time: in the MIRA collections, the first training sequence of swimming with a lifeguard dates from the 1950s (Nemett fonds, see 0059FS0001). We see children doing swimming first on the ground under the supervision of a lifeguard, then the latter guides them in the water with a pole in an open pool. Moreover, at this time, the methods of learning swimming evolve: the creation of the High Commission for Youth and Sports led by Maurice Herzog in 1958 aims to train athletes, among others. The learning of so-called modern swimming at school is launched: one of the reference books is The teaching of swimming by Raymond Catteau and Gérard Garrof, published in 1968. In parallel, the construction of swimming pools full air, which began in the inter-war period, continued in France until the 1980s, when the idea of learning to swim as a competition began to disappear at school.
A new relationship to the body: tanning
The sequence is interesting here for another reason: this very sporty couple seems adept at practicing tanning and it detonates among these bathers and their families. Wives and mothers, like Madame Breesé, are rather pale, although we can see on some bathers in the background an early state of tanning.
The tan appears as a practice in the late 1920s (sometimes generating debates as in Vogue in 1928) and spreads as early as the 1930s. It gained its acclaim from 1945 with the rise of heliotherapy in the medical field, and more broadly in the context of a new relationship to nature, to sport, to holidays. The tan becomes a choice and no longer the consequence of an exhibition undergone characterizing the workers of the earth, the convicts, the soldiers. For Christophe Granger, whose vision is more politicized, the development of tanning is linked to the use of the body by the liberal middle class as social capital allowing them to differentiate themselves through the natural and sculptural, in opposition to the maintenance and the rigidity of the old ruling classes, with pallor as a beauty canon. This description corresponds quite to the pair of our sequence, whose postures and appearance are very natural. For example, while Madame Breesé's hair is well set and most bathers wear bathing cap, this tanned woman wears a simple headband and does not seem to be particularly careful about her hairstyle. Her silhouette and her port also seems different from those of other women, "more modern", likewise are the young men that can be seen at the top of the diving board.
Pascal Ory detects in this evolution a form of right to happiness and emancipation process, especially feminine. Thus, the body of the woman is discovered over these changes in practice: the swimsuit is more revealing in the 1930s, close to the male bathing suit as worn by Madame Breesé and many other bathers here. In 1930, the brand Jantzen created the bathing suit "Shouldaire" which reveals the shoulders to fully enjoy the virtues of sunbathing. This is another difference that we note between this pair of bronzed and sporty and most other swimmers: the outfit. While most women filmed here have the same bathing suit, the woman wears a much more colorful and revealing swimsuit. This emancipation is sometimes not seamlessly in this moralizing France, especially in the villages. During the Crisis of February 6th 1934 in Paris, one can read on the protest of the fathers of families: “We do not therefore tolerate that the beaches are disgraced by exhibitions and dirty games, which sometimes constitute real public attacks to the decency”. At Baggersee it would have been rather amusing, as evidenced by a 1931 text: "It was the time when young and old, men and women in the same "communion" for the beautiful sport, pell-mell, undressed in the shade of twigs scattered here and there, behind the few branches of shrubs etiques, where in the shelter of a handkerchief, tiny screen stretched by a friendly hand ... and discreet. » Women's magazines, of which one of the women filmed on the boat holds a copy, begin their injunctions to perfection and boast self-tanning products. Thus appears the Chaldea oil of Jean Patou in 1927, "the first sun oil that protects the skin and reduces sunburns." In 1935, Schueller's Solar Amber is supposed to allow tanning without burning. The Breesé are no exception: in a family bathing sequence dating back to 1938, Madame Breesé, still in Baggersee, is seen coating her two sons with a solar oil. |Bibliographie=Sport, loisir, santé
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