Du Vieil-Armand au Grand Ballon (0020FH0003) : Différence entre versions
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In den Vogesen haben sich nacheinander mehrere Formen des Tourismus entwickelt: Das reine Betrachten der malerischen Hänge der „Kleinen Schweiz“ wurde bald von einer Wiederentdeckung der wohltuenden Wirkungen von reiner Luft und Mineralwasser begleitet. Die Zahl der Besucher des Gebirges wuchs dank der Revolution im Verkehrswesen rasant an, denn auf beiden Seiten der Grenze verkehrten Straßenbahnen und eine Eisenbahnstrecke führte zu den französischen Bäderorten. Am Col de la Schlucht, einem Pass zwischen dem deutschen Münster und dem französischen Gerardmer, trafen die beiden Kulturen aufeinander: der Grenzer mit Pickelhaube, die Deutschen in ihrer typischen Kleidung und mit ihrem Baedeker unter dem Arm und die Elsässer, die gekommen waren – so heißt es in Frankreich – um „die Luft der Freiheit zu atmen“. Die Vogesenvereine beider Länder, die 1921 nach der französischen Rückeroberung vereint worden waren, haben das Gebiet mit markierten Wanderwegen, Hütten und Wanderführern erschlossen. Auf seiner Spazierfahrt mit dem Auto durch die Vogesen begegnete der Filmer Touristen auf Motorrädern – es sei denn, es handelte sich um Teilnehmer eines Rennens. Die „blaue Linie der Vogesen“, auf die der französische Staatspräsident Poincaré so großen Wert legte, und die als Frontlinie von 1915 bis 1918 manchmal Schauplatz heftiger Kämpfe unter höllischen Bedingungen war, wurde ebenfalls als Ort des Patriotismus erschlossen. Der Grand Ballon d’Alsace (Großer Belchen) erschien jedoch nicht auf der Route des 1920 veröffentlichten Michelinführers ''L'Alsace et les combats des Vosges'' (Das Elsass und die Kämpfe in den Vogesen), denn er war kein direkter Kriegsschauplatz. Er ist mit 1464 m jedoch der höchste Gipfel der Vogesen und hat einen unbestreitbaren Symbolwert. Am 25. September 1927 erhielt er das Denkmal für die Blauen Teufel (frz. Diables bleus). Es bestand aus einer Granitpyramide zu Ehren der französischen Gebirgsjäger, die durch eine Bronzestatue von André Vermare dargestellt waren. Diese Statue ist auf den Bildern hier nicht zu sehen, und zwar aus gutem Grund, denn die Nazis ließen sie im September 1940 zerstören; erst 1960 wurde eine Kopie dieser Statue aufgestellt. | In den Vogesen haben sich nacheinander mehrere Formen des Tourismus entwickelt: Das reine Betrachten der malerischen Hänge der „Kleinen Schweiz“ wurde bald von einer Wiederentdeckung der wohltuenden Wirkungen von reiner Luft und Mineralwasser begleitet. Die Zahl der Besucher des Gebirges wuchs dank der Revolution im Verkehrswesen rasant an, denn auf beiden Seiten der Grenze verkehrten Straßenbahnen und eine Eisenbahnstrecke führte zu den französischen Bäderorten. Am Col de la Schlucht, einem Pass zwischen dem deutschen Münster und dem französischen Gerardmer, trafen die beiden Kulturen aufeinander: der Grenzer mit Pickelhaube, die Deutschen in ihrer typischen Kleidung und mit ihrem Baedeker unter dem Arm und die Elsässer, die gekommen waren – so heißt es in Frankreich – um „die Luft der Freiheit zu atmen“. Die Vogesenvereine beider Länder, die 1921 nach der französischen Rückeroberung vereint worden waren, haben das Gebiet mit markierten Wanderwegen, Hütten und Wanderführern erschlossen. Auf seiner Spazierfahrt mit dem Auto durch die Vogesen begegnete der Filmer Touristen auf Motorrädern – es sei denn, es handelte sich um Teilnehmer eines Rennens. Die „blaue Linie der Vogesen“, auf die der französische Staatspräsident Poincaré so großen Wert legte, und die als Frontlinie von 1915 bis 1918 manchmal Schauplatz heftiger Kämpfe unter höllischen Bedingungen war, wurde ebenfalls als Ort des Patriotismus erschlossen. Der Grand Ballon d’Alsace (Großer Belchen) erschien jedoch nicht auf der Route des 1920 veröffentlichten Michelinführers ''L'Alsace et les combats des Vosges'' (Das Elsass und die Kämpfe in den Vogesen), denn er war kein direkter Kriegsschauplatz. Er ist mit 1464 m jedoch der höchste Gipfel der Vogesen und hat einen unbestreitbaren Symbolwert. Am 25. September 1927 erhielt er das Denkmal für die Blauen Teufel (frz. Diables bleus). Es bestand aus einer Granitpyramide zu Ehren der französischen Gebirgsjäger, die durch eine Bronzestatue von André Vermare dargestellt waren. Diese Statue ist auf den Bildern hier nicht zu sehen, und zwar aus gutem Grund, denn die Nazis ließen sie im September 1940 zerstören; erst 1960 wurde eine Kopie dieser Statue aufgestellt. | ||
+ | |Bibliographie=Annette Becker, Stéphane Tison (dir.), ''Un siècle de sites funéraires de la Grande guerre'', Presses universitaires de Nanterre, 2018. | ||
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+ | Karl Deuringer, ''The First Battle of the First World War : Alsace-Lorraine'', Stroud, History Press, 2014. | ||
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+ | Daniel J. Sherman, ''The Construction of Memory in Interwar France'', University of Chicago Press, 1999. | ||
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Version du 4 mars 2019 à 18:31
Résumé
Description
Sur une route de montage, une moto arrive. La caméra suit la moto et fait apparaître sur le talus deux femmes assises. Une carte ou un tissu est déployé par terre. Un homme debout regarde dans ses jumelles. (Coupe) Une autre moto arrive et dépasse le groupe. (Coupe) Au Grand Ballon d’Alsace, l’une des femmes approche du monument aux Diables Bleus et rejoint un homme ; ils sont rejoints par l’homme aux jumelles. Ils scrutent l’horizon derrière la caméra. (Coupe) Des visiteurs dans l’allée centrale de la crypte du Mémorial du Hartmannswillerkopf, léger panoramique à gauche. (Coupe). Plan sur le drapeau français flottant au vent, puis mouvement de caméra vers le bas : le cimetière avec des visiteurs.
Contexte et analyse
Plusieurs années après la victoire sur le nazisme, l’Alsace vit encore dans le souvenir des épreuves de l’annexion allemande du 27 novembre 1940. Sous la férule nazie, la répression politique constante avec l’internement au camp du Struthof, l’expulsion brutale des Juifs spoliés, l’incorporation de force des jeunes hommes dans la Wehrmacht et la collaboration laissent des traces profondes. Les âpres combats de libération de Strasbourg, le 23 novembre 1944, s’apaisent à peine quand l’offensive allemande dans les Ardennes menace à nouveau l’Alsace. La région sort meurtrie des bombardements alliés, la population se sent stigmatisée du fait de la mise en cause des « Malgré-nous » dans la destruction d’Oradour-sur-Glane ; les faits de collaboration, notamment l’engagement dans le SS et les mouvements de jeunesse nazis, sont tus comme partout en Europe mais ne s’oublient pas. Au cœur de trois conflits entre en 75 ans, l’Alsace est un immense champ de bataille à ciel ouvert où se développe une mémoire singulière des périodes allemandes et des efforts français pour « reprendre » ce territoire. Petit à petit conquise depuis l’époque de Louis XIV, L'Alsace est devenu une région frontière, bastion défensif et avant-poste culturel de la France.
La bataille de l’Hartmannswillerkopf et sa mémorialisation
Le Vieil Armand, ou Hartmannswillerkopf, est un massif montagneux contrefort du Grand Ballon d’Alsace, qui culmine à 956 mètres. Il a été tout au long de la Première Guerre mondiale un objet de combats, surtout entre janvier 1915 et 1916 – période où il gagne son surnom de Mont de la Mort, Moloch ou Mangeur d’Hommes. Environ 300 000 soldats des deux armées y ont combattu, et au moins 25 000 y ont péri. Son site exceptionnel, la violence des combats et le nombre d’unités engagées favorisent sa classification comme monument protégé dès 1921 ; le Hartmannswillerkopf figure parmi les quatre monuments nationaux de la Grande Guerre, aux côtés de Douaumont (Meuse), Notre-Dame de Lorette (Artois) et Dormans (Marne). Signe de l’empressement officiel, alors que le monument se trouve encore en construction, il est inauguré le 1er octobre 1922 avec la nécropole du Silerloch ; de 1924 à 1929, on achève la crypte filmée par Paul Spindler en 1930 (0026FN0009). Elle est inaugurée en grande pompe avec l’Autel de la patrie par le général d’Armau de Pouydraguin devant plusieurs centaines de Français et d’Allemands. Le complexe mémoriel prend sa forme définitive avec la croix sommitale élaborée par Danis baptisée le 21 septembre 1930 par le Général Tabouis, l’initiateur du classement du Hartmannswillerkopf en monument national, et bénie par l’évêque de Strasbourg Ruch. Enfin, le 9 octobre 1932, après dix ans de travaux, le président de la République Albert Lebrun et plusieurs ministres se déplacent pour l’inauguration officielle du mémorial central de la reconquête de l’Alsace.
Un tourisme pluriel de frontière
Les Vosges ont vu se développer plusieurs types successifs de tourisme : la pure contemplation des escarpements pittoresques de la « Petite Suisse » s’accompagne bientôt d’une redécouverte des bienfaits de l’air pur et des eaux minérales. La fréquentation du massif bondit grâce à la révolution des transports – tramways des deux côtés de la frontière, ligne de chemin de fer circulaire desservant les stations thermales françaises. Le col de la Schlucht, entre Munster l’Allemande et Gérardmer la française, sert de point de contact amusé entre les deux cultures : le frontalier avec son casque à pointe, les Autres dans leur costume typique armés de leur guide Baedeker se mêlent à des Alsaciens venus, assure-t-on en France, « respirer l’air de la liberté ». Les clubs vosgiens des deux pays, unifiés en 1921 après la reconquête française, structurent le territoire avec des sentiers balisés, des refuges, des guides. La promenade vosgienne du cinéaste X, réalisée en voiture, croise la route de touristes à moto – à moins qu’il ne s’agisse d’une compétition sportive car l'un compagnons du cinéaste les observe à la jumelle. Ligne de front entre 1915 et 1918, parfois théâtre de combats acharnés dans des conditions dantesques, la « ligne bleue des Vosges » chère à Poincaré fait également l’objet d’une mise en valeur patriotique. Le Grand Ballon d’Alsace ne figure pas dans le parcours proposé par le Guide Michelin L’Alsace et les combats des Vosges édité en 1920 : il n’a pas été touché directement par la guerre. Or il s’agit du plus haut sommet du massif, culminant à 1464 m, à l’indéniable importance symbolique. Le 25 septembre 1927, il est coiffé du monument aux Diables bleus. Il se compose d’une pyramide en granit en l’honneur des chasseurs alpins français, représentés par une statue en bronze réalisée par André Vermare. Cette dernière n’apparaît pas ici sur les images, et pour cause : ne négligeant aucun détail, les autorités nazies l’ont fait détruire en septembre 1940 ; une copie ne sera remise en place qu’en 1960.Lieux ou monuments
Bibliographie
Annette Becker, Stéphane Tison (dir.), Un siècle de sites funéraires de la Grande guerre, Presses universitaires de Nanterre, 2018.
Karl Deuringer, The First Battle of the First World War : Alsace-Lorraine, Stroud, History Press, 2014.
Daniel J. Sherman, The Construction of Memory in Interwar France, University of Chicago Press, 1999.
Article rédigé par
ALEXANDRE SUMPF, 29 janvier 2019
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