Centenaire du Club Vosgien (0083FI0005) : Différence entre versions

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Dans cette séquence, Hippolyte Laemmel, ancien instituteur de Niederbronn originaire de Berstheim, choisit de suivre les manifestations du centenaire dans sa région. On a ici affaire à un cinéaste amateur qui connaît les codes du cinéma et les techniques de montage. Il commence en effet son film par un carton manuscrit et l’image d’un fanion vert afin de présenter le contexte dans lequel sont tournées les images. L’ordre de ces dernières est très important puisqu’il suit l’ordre d’apparition des événements dans la suite du film. Par ailleurs, l’opérateur prend toujours le soin d’indiquer les lieux en filmant les panonceaux et écriteaux présents sur les sites, tels « Hôtel-Restaurant Château du Haut-Barr […] » ou « Maison forestière Schaeferplatz ». Ce souci constant de documentation des images dénote d’un vrai travail journalistique. Hippolyte Laemmel filme en effet les événements à la manière d’un reporter, choisissant ses plans et angles de vue avec précision. Le plan large sur le village de Niederbronn-les-Bains avec le terrain de camping à l’arrière-plan puis le zoom sur les caravanes sont, par exemple, très caractéristiques des reportages télévisés. Le caméraman construit ainsi, à l’aide des images, un vrai discours journalistique. Ce n’est pas la première fois que ce proche du Club Vosgien procède de la sorte puisqu’il avait déjà « couvert » l’inauguration de la plaque commémorative en l’honneur de Robert Redslob, président du Club Vosgien de 1935 à 1962, au Grand Ballon en 1970.  
 
Dans cette séquence, Hippolyte Laemmel, ancien instituteur de Niederbronn originaire de Berstheim, choisit de suivre les manifestations du centenaire dans sa région. On a ici affaire à un cinéaste amateur qui connaît les codes du cinéma et les techniques de montage. Il commence en effet son film par un carton manuscrit et l’image d’un fanion vert afin de présenter le contexte dans lequel sont tournées les images. L’ordre de ces dernières est très important puisqu’il suit l’ordre d’apparition des événements dans la suite du film. Par ailleurs, l’opérateur prend toujours le soin d’indiquer les lieux en filmant les panonceaux et écriteaux présents sur les sites, tels « Hôtel-Restaurant Château du Haut-Barr […] » ou « Maison forestière Schaeferplatz ». Ce souci constant de documentation des images dénote d’un vrai travail journalistique. Hippolyte Laemmel filme en effet les événements à la manière d’un reporter, choisissant ses plans et angles de vue avec précision. Le plan large sur le village de Niederbronn-les-Bains avec le terrain de camping à l’arrière-plan puis le zoom sur les caravanes sont, par exemple, très caractéristiques des reportages télévisés. Le caméraman construit ainsi, à l’aide des images, un vrai discours journalistique. Ce n’est pas la première fois que ce proche du Club Vosgien procède de la sorte puisqu’il avait déjà « couvert » l’inauguration de la plaque commémorative en l’honneur de Robert Redslob, président du Club Vosgien de 1935 à 1962, au Grand Ballon en 1970.  
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''Le regard d’un adepte de la chasse''  
 
''Le regard d’un adepte de la chasse''  
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Par ailleurs, il est intéressant de remarquer que l’opérateur focalise sa caméra sur un groupe d’hommes en habit traditionnel de chasseurs à courre, un cor sous le bras, lors de l’inauguration du sapin du centenaire. On observe également à plusieurs reprises un chien de type épagneul, race souvent utilisée pour la chasse, qui court devant la caméra. En grand amateur de chasse, Hippolyte Laemmel filme en effet ce qui capte son attention. Ces hommes vêtus de redingotes rouges, de bombes noires et de bottes en cuir sont en fait des membres du Rallye Trompes des Vosges<ref>Voir site internet de la formation musicale actuelle : http://www.rallyetrompesdesvosges.com/.</ref>, formation musicale de trompes de chasse créée en 1957 dans le petit village de Fellering dans les Vosges . Le groupe avait déjà assuré l’ouverture musicale de la cérémonie en hommage à Robert Redslob au Grand Ballon deux ans plus tôt. Bien que ces musiciens ne revendiquent aucune affiliation au milieu de la chasse et qu’aucun chasseur ne soit visible dans le film, il est intéressant d’interroger les liens qu’entretient l’association de randonnée avec le monde de la chasse, particulièrement celui de la chasse à courre représentée ici symboliquement par le Rallye Trompe des Vosges. Aussi appelé vénerie, ce divertissement mondain est pratiqué depuis le XVe siècle par la noblesse française, puis reprise par la bourgeoisie. L’animal chassé est poursuivi par une meute de chiens jusqu’à épuisement. Contrairement à son pendant armé qui est assez populaire dans la seconde partie du XXe siècle, la chasse à courre ne concerne qu’une élite sociale de propriétaires terriens, souvent très conservatrice et traditionnelle. Si le Club Vosgien s’adresse bien sûr à un public beaucoup plus large dans les années 1970, il n’en reste pas moins qu’il rassemble plutôt la petite bourgeoisie et les classes moyennes que les milieux vraiment populaires. La présence de ce groupe de musiciens le prouve bien.
 
Par ailleurs, il est intéressant de remarquer que l’opérateur focalise sa caméra sur un groupe d’hommes en habit traditionnel de chasseurs à courre, un cor sous le bras, lors de l’inauguration du sapin du centenaire. On observe également à plusieurs reprises un chien de type épagneul, race souvent utilisée pour la chasse, qui court devant la caméra. En grand amateur de chasse, Hippolyte Laemmel filme en effet ce qui capte son attention. Ces hommes vêtus de redingotes rouges, de bombes noires et de bottes en cuir sont en fait des membres du Rallye Trompes des Vosges<ref>Voir site internet de la formation musicale actuelle : http://www.rallyetrompesdesvosges.com/.</ref>, formation musicale de trompes de chasse créée en 1957 dans le petit village de Fellering dans les Vosges . Le groupe avait déjà assuré l’ouverture musicale de la cérémonie en hommage à Robert Redslob au Grand Ballon deux ans plus tôt. Bien que ces musiciens ne revendiquent aucune affiliation au milieu de la chasse et qu’aucun chasseur ne soit visible dans le film, il est intéressant d’interroger les liens qu’entretient l’association de randonnée avec le monde de la chasse, particulièrement celui de la chasse à courre représentée ici symboliquement par le Rallye Trompe des Vosges. Aussi appelé vénerie, ce divertissement mondain est pratiqué depuis le XVe siècle par la noblesse française, puis reprise par la bourgeoisie. L’animal chassé est poursuivi par une meute de chiens jusqu’à épuisement. Contrairement à son pendant armé qui est assez populaire dans la seconde partie du XXe siècle, la chasse à courre ne concerne qu’une élite sociale de propriétaires terriens, souvent très conservatrice et traditionnelle. Si le Club Vosgien s’adresse bien sûr à un public beaucoup plus large dans les années 1970, il n’en reste pas moins qu’il rassemble plutôt la petite bourgeoisie et les classes moyennes que les milieux vraiment populaires. La présence de ce groupe de musiciens le prouve bien.
 
|Bibliographie=RICHEZ Jean-Claude, « Les Vosges comme espace de loisir au XIXe siècle », dans : RAUCH André (dir.), ''Sports et loisirs en Alsace au 20ème siècle'', Revue EPS ; Strasbourg : Centre de recherches européennes en éducation corporelle, 1994, p.91-102
 
|Bibliographie=RICHEZ Jean-Claude, « Les Vosges comme espace de loisir au XIXe siècle », dans : RAUCH André (dir.), ''Sports et loisirs en Alsace au 20ème siècle'', Revue EPS ; Strasbourg : Centre de recherches européennes en éducation corporelle, 1994, p.91-102
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HERGE Louis, « Notre histoire », Site internet du Chalet-hôtel du Grand Ballon. Disponible sur : https://chalethotel-grandballon.com/ [consulté le 28/02/2019]
 
  
 
HUCK Joseph Louis (dir.), ''Les Vosges et le Club Vosgien : autour d’un centenaire, 1872-1972'', Strasbourg, Club Vosgien, 1972
 
HUCK Joseph Louis (dir.), ''Les Vosges et le Club Vosgien : autour d’un centenaire, 1872-1972'', Strasbourg, Club Vosgien, 1972
 
STINTZI P., « Hommage du Club Vosgien au doyen Robert Redslob », ''Les Vosges'', revue de tourisme éditée trimestriellement par le Club Vosgien, n°4, 1970, p.3-8
 
 
''Cent ans du Club vosgien, du Grand au Petit Ballon : histoire, étymologie, géologie, économie, botanique'', Club Vosgien, Guebwiller, 1972
 
 
|descripteurs=Randonnée
 
|descripteurs=Randonnée
 
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Version du 7 mars 2019 à 17:35


 Avertissement[1]

Événements filmés ou en lien


Centenaire du Club Vosgien; Plantation du sapin du centenaire; Rallye Camping International

Résumé


Ce film tourné durant l’année 1972 documente les manifestations organisées par le Club Vosgien à l’occasion du centenaire de sa création : plantation du sapin du centenaire à Saverne le 23 avril et Rally Camping International à Niederbronn-les-Bains du 2 au 4 juin.
Développer

Métadonnées

N° support :  0083FI0005
Date :  1972
Coloration :  Couleur
Son :  Muet
Timecode :  00:02:47
Durée :  00:00:00
Cinéastes :  Laemmel, Hippolyte Louis
Format original :  Super 8 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Corps et santé, Environnement, Activités de plein-air, Identité, Traditions, Chasse et pêche
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


Un cinéaste amateur en reportage

Dans cette séquence, Hippolyte Laemmel, ancien instituteur de Niederbronn originaire de Berstheim, choisit de suivre les manifestations du centenaire dans sa région. On a ici affaire à un cinéaste amateur qui connaît les codes du cinéma et les techniques de montage. Il commence en effet son film par un carton manuscrit et l’image d’un fanion vert afin de présenter le contexte dans lequel sont tournées les images. L’ordre de ces dernières est très important puisqu’il suit l’ordre d’apparition des événements dans la suite du film. Par ailleurs, l’opérateur prend toujours le soin d’indiquer les lieux en filmant les panonceaux et écriteaux présents sur les sites, tels « Hôtel-Restaurant Château du Haut-Barr […] » ou « Maison forestière Schaeferplatz ». Ce souci constant de documentation des images dénote d’un vrai travail journalistique. Hippolyte Laemmel filme en effet les événements à la manière d’un reporter, choisissant ses plans et angles de vue avec précision. Le plan large sur le village de Niederbronn-les-Bains avec le terrain de camping à l’arrière-plan puis le zoom sur les caravanes sont, par exemple, très caractéristiques des reportages télévisés. Le caméraman construit ainsi, à l’aide des images, un vrai discours journalistique. Ce n’est pas la première fois que ce proche du Club Vosgien procède de la sorte puisqu’il avait déjà « couvert » l’inauguration de la plaque commémorative en l’honneur de Robert Redslob, président du Club Vosgien de 1935 à 1962, au Grand Ballon en 1970.

Le regard d’un adepte de la chasse

Par ailleurs, il est intéressant de remarquer que l’opérateur focalise sa caméra sur un groupe d’hommes en habit traditionnel de chasseurs à courre, un cor sous le bras, lors de l’inauguration du sapin du centenaire. On observe également à plusieurs reprises un chien de type épagneul, race souvent utilisée pour la chasse, qui court devant la caméra. En grand amateur de chasse, Hippolyte Laemmel filme en effet ce qui capte son attention. Ces hommes vêtus de redingotes rouges, de bombes noires et de bottes en cuir sont en fait des membres du Rallye Trompes des Vosges[2], formation musicale de trompes de chasse créée en 1957 dans le petit village de Fellering dans les Vosges . Le groupe avait déjà assuré l’ouverture musicale de la cérémonie en hommage à Robert Redslob au Grand Ballon deux ans plus tôt. Bien que ces musiciens ne revendiquent aucune affiliation au milieu de la chasse et qu’aucun chasseur ne soit visible dans le film, il est intéressant d’interroger les liens qu’entretient l’association de randonnée avec le monde de la chasse, particulièrement celui de la chasse à courre représentée ici symboliquement par le Rallye Trompe des Vosges. Aussi appelé vénerie, ce divertissement mondain est pratiqué depuis le XVe siècle par la noblesse française, puis reprise par la bourgeoisie. L’animal chassé est poursuivi par une meute de chiens jusqu’à épuisement. Contrairement à son pendant armé qui est assez populaire dans la seconde partie du XXe siècle, la chasse à courre ne concerne qu’une élite sociale de propriétaires terriens, souvent très conservatrice et traditionnelle. Si le Club Vosgien s’adresse bien sûr à un public beaucoup plus large dans les années 1970, il n’en reste pas moins qu’il rassemble plutôt la petite bourgeoisie et les classes moyennes que les milieux vraiment populaires. La présence de ce groupe de musiciens le prouve bien.

Lieux ou monuments


Château du Haut-Barr; Niederbronn-les-Bains; Maison forestière Schäferplatz

Bibliographie


RICHEZ Jean-Claude, « Les Vosges comme espace de loisir au XIXe siècle », dans : RAUCH André (dir.), Sports et loisirs en Alsace au 20ème siècle, Revue EPS ; Strasbourg : Centre de recherches européennes en éducation corporelle, 1994, p.91-102

RICHEZ Jean-Claude, STRAUSS Léon, « Promenades et excursions dominicales des ouvriers alsaciens avant la Seconde Guerre mondiale », dans : RAUCH André (dir.), Sports et loisirs en Alsace au 20ème siècle, Revue EPS ; Strasbourg : Centre de recherches européennes en éducation corporelle, 1994, p.79-89

RICHEZ Jean-Claude, STRAUSS Léon, « Tradition et renouvellement des pratiques de loisirs en milieu ouvrier dans l’Alsace des années 1930 », Revue d’Alsace, n°113, 1987, Strasbourg, p.217-237


HUCK Joseph Louis (dir.), Les Vosges et le Club Vosgien : autour d’un centenaire, 1872-1972, Strasbourg, Club Vosgien, 1972
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  1. Aller Cette fiche est considérée comme achevée par son auteur, mais elle n'a pas encore été validée par une autorité scientifique.
  2. Aller Voir site internet de la formation musicale actuelle : http://www.rallyetrompesdesvosges.com/.