Bootshaus SKC Jahrmarkt (LFS 01421 8) : Différence entre versions

 
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|Resume_de=Sonntags beim Bootshaus des SKC, Jahrmarkt,
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|Resume_de=Ein Sonntag beim Bootshaus des Ski und Kanuclubs (SKC) Philippsburg im Sommer 1963;  Jahrmarkt. Baustelle in der Stadt. Neues Freibad.
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|Resume_en=A Sunday at the boats Club house ans spring fair.
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|Contexte_et_analyse_fr=Le père et ses trois fils sont d’abord seuls à se presser en direction de l’intersection menant à Engelsmühle, puis à regarder passer le tracteur rouge. Plus tard, la mère est également présente dans la Wallgärtenstraße. En costume du dimanche, ils vont d’un pas de promenade à la foire. Philippsburg, à l’été 1963. Trois événements attirent l’attention : outre la foire, la régate de canoë sur l’Altrhein et l’ouverture de la nouvelle baignade de plein air dans le lac artificiel. 
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Cette famille se rend tranquillement à la foire installée à la périphérie de la ville en ce jour de mai – et se laisse filmer ce faisant. De l’autre côté de la rue, on ne les distingue quasiment plus parmi les autres piétons. Ils réapparaissent enfin à la kermesse, un peu perdus dans le plan de demi-ensemble. Les parents portent des lunettes de soleil et, pour la mère, un foulard et des gants blancs. C’est pendant son temps libre que l’on se montre, aux autres et à la caméra : détendus quoiqu’un peu stricts, ils correspondent à l’image de la famille sous sa forme presque parfaite. Le goût bourgeois pour l’ordre se met en scène dans ce film amateur, dans une société de masse médiatique qui s’attache de plus en plus aux apparences. La foire de printemps de Philippsburg a elle aussi changé : autrefois installée au cœur de la ville, elle a été déplacée vers le parc des expositions après la refonte de la place du marché.
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Immédiatement après la scène d’ouverture avec le père et ses fils, le film passe sans transition à un plan du hangar à bateaux du club de ski et de canoë. Des gens dans des transats entre ombre et lumière, la vue sur le Rhin avec ses cargos, un voilier – le film semble adopter le regard vagabond de ceux qui ont le temps. Puis nous sommes de retour à la foire, avec la petite famille qui finit par se perdre dans le tumulte ambiant. Tout à coup, une plante exotique entre en scène, une fleur oiseau de paradis oscillant au vent devant un mur. Un espace où l’atmosphère est complètement différente et qui ne semble pas tout à fait réel. Le petit film se transforme en un vecteur qui rassemble et solidarise des éléments disparates, réunit des impressions de lieux et les juxtapose.
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Nous retournons ensuite au hangar à bateaux et à la régate de canoë du 26 mai 1963, l’une des premières compétitions de la saison dans le sud de l’Allemagne. Les rives du Rhin avec leurs appontements, les « coulisses » avec les Combi Volkswagen et la buvette, la terrasse pleine de convives : les prises de vue s’enchaînent par le jeu des associations d’idées, mais valent aussi pour elles-mêmes. Elles tournent autour d’un événement qui finit par être montré presque en passant : des employés discutent, un bateau à moteur oscille sur l’eau avec son équipage, puis retour à la terrasse remplie. La nouvelle possibilité qu’offre le zoom fait le reste et permet de se concentrer sur des détails. C’est ainsi que se met en place une image fragmentaire de cette manifestation sportive qui se présente comme un événement social. Il met aussi en avant un rapport détendu au temps libre, dans des images qui fonctionnent pour elles-mêmes
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Est-ce la liberté de forme qui rejoint le caractère amateur, lorsqu’un chantier de construction fait irruption dans le film ? Nous sommes désormais dans le temps bien réglé des travaux de construction – la démolition d’une maison sur la place du marché et les travaux d’assainissement ultérieurs. Une excavatrice qui charge les décombres, un camion qui les transporte, et entre les deux, des ouvriers du BTP qui discutent. Le monde du travail, à l’opposé de ce qui précède, nous fait toucher du doigt plus encore une dimension matérielle, factuelle : un autre fragment de la chronologie de cette saison immortalisée par le film, qui se démarque du rapport temporel détendu caractérisant les autres événements. 
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Du chantier, nous passons à la nouvelle baignade de plein air dans le lac artificiel : le contraste ne pourrait guère être plus grand. La première phase d’aménagement a été achevée fin août et le bassin sportif est inauguré lors de la fête de la baignade et du lac. Le plan large du lac montre des nageurs épars. Les amateurs de bains de soleil sur la plage donnent à voir un temps qui est celui de l’oisiveté. Les jeunes sont attirés par le long ponton qui peut servir de plongeoir. Il se dessine un endroit où le temps est laissé à son libre cours. Un lieu supplémentaire dans ce film de six minutes et demie où les images ne cessent de se référer à elles-mêmes, à la perception du temps qui leur est propre. La chronique des événements de l’été 1963 à Philippsburg révèle à maintes reprises, dans sa temporalité cinématographique, ce qui est souvent négligé le reste du temps. Son caractère amateur, imparfait, jamais tout à fait ajusté, est de plus en plus visible dans les plans individuels. C’est l’accessoire qui apparaît dans sa dimension éphémère au fil des images de ce film amateur.
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Reiner Bader
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|Contexte_et_analyse_de=Erst sind es nur der Vater und die drei Söhne, die an der Abzweigung zur Engelsmühle die Straße hinuntereilen und dann dem vorbeifahrenden roten Traktor nachschauen. Später in der Wallgärtenstraße ist auch die Mutter dabei. In Sonntagstracht schlendern sie in Richtung Frühjahrsmarkt. Philippsburg, im Sommer 1963. Drei Ereignisse ziehen die Aufmerksamkeit auf sich: neben dem Frühjahrsmarkt die Kanuregatta am Altrhein und die Eröffnung des neuen Freibads am Baggersee.
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Die fünfköpfige Familie geht gemächlich zum Jahrmarkt am Stadtrand an diesem Tag im Mai – und sie lässt sich dabei filmen. Auf der gegenüberliegenden Straßenseite sind sie kaum noch auszumachen zwischen den anderen Fußgängern. Schließlich tauchen sie auf dem Jahrmarkt wieder auf, ein wenig unscheinbar in der Halbtotalen, die Eltern mit Sonnenbrille, die Mutter mit Kopftuch und weißen Handschuhen dazu. Es ist die freie Zeit, in der man sich auch zeigt – für die anderen und für die Filmkamera: gelassen und ein wenig streng geben sie das Bild einer Familie in nahezu perfekter Form. Die bürgerliche Orientierung an Ordnung stellt sich dar in einem Amateurfilm – in einer Massen- und Mediengesellschaft, die sich mehr und mehr an das Visuelle hält. Auch der Philippsburger Frühjahrsmarkt hat sich verändert: Aus dem Herzen der Stadt ist er – nach der Umgestaltung des Marktplatzes – draußen auf den Festplatz verlegt worden.
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Gleich nach der Eingangsszene mit Vater und Söhnen springt der Film zunächst zum Bootshaus des Ski- und Kanuclubs. Leute in Liegestühlen zwischen Licht und Schatten, die Rheinlandschaft mit Frachtschiffen, ein Segelboot – der Film scheint selbst den schweifenden Blick desjenigen zu übernehmen, der Zeit hat, bevor die Szenerie wieder zum Jahrmarkt und der Familie wechselt, die dann einfach im Trubel verloren geht. Völlig unvermittelt kommt eine exotische Pflanze ins Bild, eine Paradiesvogelblume, vor einer Hauswand im Wind wackelnd – ein ganz anderer atmosphärischer Raum, der nicht ganz real wirkt. Der kleine Film transformiert sich in ein Medium, das Disparates montiert und zusammenhält, Eindrücke von Orten versammelt und neben einander stellt.
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Es folgt wieder das Bootshaus und die Kanuregatta vom 26. Mai 1963, eines der ersten Kräftemessen im süddeutschen Raum nach Beginn der Saison. Das Rheinufer mit den Stegen für die Boote, das ‚Dahinter‘ mit den VW-Bussen und einem Imbissstand, die Terrasse mit den Gästen – die Bilder reihen sich assoziativ aneinander und stehen auch für sich. Sie kreisen eine Veranstaltung ein, die wie beiläufig in den Blick kommt: Mitarbeiter beim Gespräch, ein schaukelndes Motorboot mit Besatzung und wieder die vollbesetzte Terrasse. Die neue Möglichkeit des Zoomens tut ein Übriges, um das Einzelne zu fokussieren. So setzt sich ein bruchstückhaftes Bild einer Veranstaltung zusammen, die sich als gesellschaftliches Ereignis zeigt – ein Ereignis, das auch den gelassenen Umgang mit der freien Zeit hervorkehrt in Bildern, die für sich wirken.
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Ist es die Freiheit der Form, die sich an das ‚Amateurhafte‘ bindet, wenn jetzt eine Baustelle in den Film hineinplatzt? Die geregelte Zeit von Bauarbeiten deutet sich an, der Abbruch eines Hauses am Marktplatz und die anschließenden Kanalisationsarbeiten. Ein Bagger, der den Schutt verlädt, ein Lastwagen, der ihn abtransportiert, dazwischen Bauarbeiter, die sich unterhalten – die Gegenwelt der Arbeit rückt mehr noch das Materielle und Faktische ins Bild: ein weiteres Fragment aus der Chronologie dieses Sommers, das der Film einsammelt, eines, das herausfällt aus dem entspannten Zeitverhältnis der anderen Veranstaltungen.
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Von der Baustelle zum neuen Freibad am Baggersee: Der Kontrast könnte kaum größer sein. Ende August wurde der erste Bauabschnitt fertiggestellt und das Sportbecken mit dem Schwimm- und Seefest eingeweiht. Die Totale vom See lässt verstreute Schwimmer ausmachen. Die Sonnenbadenden am Baggerseestrand machen die Mußestunden geradezu sichtbar. Die Jugendlichen zieht es über den langen Ponton-Steg zum Sprungbrett. Ein Ort scheint auf, an dem die Zeit ganz ihrem Fluss überlassen ist. Ein Ort mehr in den sechseinhalb Minuten eines Films, in dem die Bilder immer wieder auch auf sich selbst verweisen – auf die Erfahrung von Zeit, die zu ihnen gehört. Die Chronik der Ereignisse vom Philippsburger Sommer 1963 lässt in der filmischen Zeit immer wieder das hervortreten, was man gerne übersieht. Das Amateurhafte, Unvollkommene, das sich nicht zu einem Ganzen fügen will, rückt die einzelnen Bilder verstärkt in den Blick. Das Nebensächliche – es erscheint in seiner Flüchtigkeit in den bewegten Bildern des Amateurfilms.
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Reiner Bader
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|Contexte_et_analyse_en=First it's only the father and the three sons who hurry down the road at the turnoff to the Engelsmühle and then look at the passing red tractor. Later in the Wallgärtenstraße also the mother is there. In Sunday dress, they stroll in the direction of the spring market. Philippsburg, in the summer of 1963. Three events attract attention: next to the spring market the canoe regatta on the old parts of the Rhein and the opening of the new outdoor pool on the lake.
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The five-headed family goes leisurely to the fairground on the outskirts of the city on this day in May - and the Family was filmed. On the opposite side of the street they are barely visible between the other pedestrians. Finally, they reappear at the fair, a little inconspicuous in the medium shot, the parents in sunglasses, the mother with a headscarf and white gloves. It is the leisure time in which one also shows oneself - for the others and for the film camera: calm and a little strict they give the picture of a family in almost perfect form. The bourgeois orientation to order presents itself in an private film - in a mass and media society, which keeps more and more to the visual. The spring market in Philippsburg has also changed: after the redesign of the marketplace it has been relocated from the heart of the city to the fairground outside.
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Immediately after the entrance scene with father and sons, the film first jumps to the boathouse of the ski and canoe Club Philippsburg. People in sun loungers between light and shadow, the Rhine landscape with cargo ships, a sailboat - the film itself seems to take on the wandering gaze of the one who has time before the scenery changes again to the funfair and the family, which is then simply lost in the bustle. Immediately an exotic plant comes into the picture, a bird of paradise flower, wiggling in the wind in front of a house wall - a very different atmospheric space, which does not seem quite real. The small film transforms into a medium that assembles and holds together disparates, gathers impressions of places and places them next to each other.
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It follows again the boathouse and the canoe competition from May 26th 1963, one of the first showdowns in southern Germany after the beginning of the season. The banks of the Rhine with the jetties for the boats, the 'behind' with the VW buses and a food stall, the terrace with the guests - the pictures line up associatively and stand alone. They circled an event that comes as casually into focus: employees talking, a rocking motor boat with crew and again the fully occupied terrace. The new possibility of zooming does the rest to focus on the individual. This is how a fragmentary picture of an event comes together that shows itself to be a social event - an event that also evokes a relaxed approach to free time in images that work for themselves.
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Is it the freedom of form that binds to the 'amateur' when a construction site bursts into the movie? The regular time of construction works, the demolition of a house on the marketplace and the subsequent sewerage work. An excavator that loads the rubble, a truck that carries it away, and in between construction workers who talk - the work's counterworld is more in the picture of the material and the factual: another fragment from this summer's chronology, which the film collects. One that falls out of the relaxed time relationship of the other events. From the construction site to the new outdoor pool on the Baggersee: the contrast could hardly be greater. At the end of August, the first construction phase was completed and the sports pool was inaugurated with the swimming and lake party. The long shot of the lake makes scattered swimmers. The sunbathers on the shore of the dredger make the leisure hours almost visible. The teenagers pull it over the long pontoon jetty to the springboard. A place appears on which time is entirely left to its flow. A place more in the six-and-a-half minutes of a film in which the images refer to themselves again and again - to the experience of time that belongs to them. The chronicle of the events of the Philippsburg summer of 1963 shows in the cinematic time again and again what one likes to overlook. The amateurish, imperfect, which does not want to adhere to a whole, puts the individual pictures increasingly into view. The trivial thing - it appears in its fleetingness in the moving images of the amateur film.
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Reiner Bader
 
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Version actuelle datée du 22 mars 2021 à 13:08


Avertissement[1]

Résumé


A Sunday at the boats Club house ans spring fair.

Métadonnées

N° support :  LFS 01421 8
Date :  1962
Coloration :  Couleur
Son :  Muet
Durée :  00:06:27
Format original :  8 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Corps et santé, Sport, Natation - Baignade, Environnement, Activités de plein-air
Institution d'origine :  Haus des Dokumentarfilms

Contexte et analyse


Le père et ses trois fils sont d’abord seuls à se presser en direction de l’intersection menant à Engelsmühle, puis à regarder passer le tracteur rouge. Plus tard, la mère est également présente dans la Wallgärtenstraße. En costume du dimanche, ils vont d’un pas de promenade à la foire. Philippsburg, à l’été 1963. Trois événements attirent l’attention : outre la foire, la régate de canoë sur l’Altrhein et l’ouverture de la nouvelle baignade de plein air dans le lac artificiel.

Cette famille se rend tranquillement à la foire installée à la périphérie de la ville en ce jour de mai – et se laisse filmer ce faisant. De l’autre côté de la rue, on ne les distingue quasiment plus parmi les autres piétons. Ils réapparaissent enfin à la kermesse, un peu perdus dans le plan de demi-ensemble. Les parents portent des lunettes de soleil et, pour la mère, un foulard et des gants blancs. C’est pendant son temps libre que l’on se montre, aux autres et à la caméra : détendus quoiqu’un peu stricts, ils correspondent à l’image de la famille sous sa forme presque parfaite. Le goût bourgeois pour l’ordre se met en scène dans ce film amateur, dans une société de masse médiatique qui s’attache de plus en plus aux apparences. La foire de printemps de Philippsburg a elle aussi changé : autrefois installée au cœur de la ville, elle a été déplacée vers le parc des expositions après la refonte de la place du marché.

Immédiatement après la scène d’ouverture avec le père et ses fils, le film passe sans transition à un plan du hangar à bateaux du club de ski et de canoë. Des gens dans des transats entre ombre et lumière, la vue sur le Rhin avec ses cargos, un voilier – le film semble adopter le regard vagabond de ceux qui ont le temps. Puis nous sommes de retour à la foire, avec la petite famille qui finit par se perdre dans le tumulte ambiant. Tout à coup, une plante exotique entre en scène, une fleur oiseau de paradis oscillant au vent devant un mur. Un espace où l’atmosphère est complètement différente et qui ne semble pas tout à fait réel. Le petit film se transforme en un vecteur qui rassemble et solidarise des éléments disparates, réunit des impressions de lieux et les juxtapose.

Nous retournons ensuite au hangar à bateaux et à la régate de canoë du 26 mai 1963, l’une des premières compétitions de la saison dans le sud de l’Allemagne. Les rives du Rhin avec leurs appontements, les « coulisses » avec les Combi Volkswagen et la buvette, la terrasse pleine de convives : les prises de vue s’enchaînent par le jeu des associations d’idées, mais valent aussi pour elles-mêmes. Elles tournent autour d’un événement qui finit par être montré presque en passant : des employés discutent, un bateau à moteur oscille sur l’eau avec son équipage, puis retour à la terrasse remplie. La nouvelle possibilité qu’offre le zoom fait le reste et permet de se concentrer sur des détails. C’est ainsi que se met en place une image fragmentaire de cette manifestation sportive qui se présente comme un événement social. Il met aussi en avant un rapport détendu au temps libre, dans des images qui fonctionnent pour elles-mêmes

Est-ce la liberté de forme qui rejoint le caractère amateur, lorsqu’un chantier de construction fait irruption dans le film ? Nous sommes désormais dans le temps bien réglé des travaux de construction – la démolition d’une maison sur la place du marché et les travaux d’assainissement ultérieurs. Une excavatrice qui charge les décombres, un camion qui les transporte, et entre les deux, des ouvriers du BTP qui discutent. Le monde du travail, à l’opposé de ce qui précède, nous fait toucher du doigt plus encore une dimension matérielle, factuelle : un autre fragment de la chronologie de cette saison immortalisée par le film, qui se démarque du rapport temporel détendu caractérisant les autres événements.

Du chantier, nous passons à la nouvelle baignade de plein air dans le lac artificiel : le contraste ne pourrait guère être plus grand. La première phase d’aménagement a été achevée fin août et le bassin sportif est inauguré lors de la fête de la baignade et du lac. Le plan large du lac montre des nageurs épars. Les amateurs de bains de soleil sur la plage donnent à voir un temps qui est celui de l’oisiveté. Les jeunes sont attirés par le long ponton qui peut servir de plongeoir. Il se dessine un endroit où le temps est laissé à son libre cours. Un lieu supplémentaire dans ce film de six minutes et demie où les images ne cessent de se référer à elles-mêmes, à la perception du temps qui leur est propre. La chronique des événements de l’été 1963 à Philippsburg révèle à maintes reprises, dans sa temporalité cinématographique, ce qui est souvent négligé le reste du temps. Son caractère amateur, imparfait, jamais tout à fait ajusté, est de plus en plus visible dans les plans individuels. C’est l’accessoire qui apparaît dans sa dimension éphémère au fil des images de ce film amateur.

Reiner Bader

Lieux ou monuments


Philippsburg



  1. Cette fiche est en cours de rédaction. À ce titre elle peut être inachevée et contenir des erreurs.