Bas:La Caavam(0119FH0013) : Différence entre versions

 
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|Resume_fr=Ce film amateur, réalisé par René Klein, met en scène le personnel de la Caisse artisanale d’assurance d’Alsace Moselle un « matin comme les autres ». On voit ainsi les employés arriver au travail, s’atteler à leurs tâches, au sein du secrétariat, de la direction et de la comptabilité. Un petit générique de fin présente les différents membres du personnel.
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|Description_fr=Ce film a pour objectif de montrer une matinée de travail au sein de la CAAVAM. On y voit les différents membres du personnel, à qui le cinéaste qui tourne, René Klein a sans doute demandé de participer, et de jouer certaines petites scènes. L’auteur filme l’arrivée au travail devant l’entreprise : certains arrivent en avance, discutent devant l’entrée, d’autres arrivent plus tard (ce que l’on comprend grâce aux plans sur l’horloge). On voit ensuite les différents services travailler. Au secrétariat on ouvre le courrier, puis on le tamponne (sans doute la date du jour). Le film montre ensuite la direction : on voit ce qui semble être le bureau du directeur, rempli de feuilles, puis deux employés qui discutent. Dans le service de la comptabilité, on voit plusieurs personnes entrer des chiffres dans des machines à calculer, une femme écrire à la machine, une autre trier des papiers. Enfin, on voit un homme à son bureau, qui discute ensuite avec un client (il s’agit du réalisateur du film, René Klein). L’auteur a réalisé un petit générique à la fin du film, où il présente les membres du personnel, avec des écriteaux qui indiquent leur nom.
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|Contexte_et_analyse_fr==== Filmer son lieu de travail ===
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Certains éléments nous montrent que les plans n’ont pas été pris sur le vif, comme la mallette que porte un des employés sur laquelle on a scotché « Courrier ». Les scènes semblent parfois peu naturelles et jouées. Certains employés effectuent leur tâche devant la caméra en souriant, et parlent sans doute à René Klein qui tient la caméra. De nombreux éléments permettent la compréhension du film qui est muet : les plans sur l’horloge pour montrer la temporalité, les plans sur les écriteaux « secrétariat », « direction », « comptabilité ». S’ils montrent un certain amateurisme, ils permettent l’entière compréhension du sujet. Concernant le générique, parfaitement réalisé, il nous montre à travers la présentation des différents participants, qu'il s'agit sans doute d'un film réalisé pour ces participants, et qu'on aurait projeté lors d'une soirée entre collègues. Ce film peut également constituer une publicité pour la CAAVAM qui présente ainsi à travers ces images une entreprise locale et moderne, où les employés se plaisent à travailler. En effet, les images montrent que la CAAVAM possède des équipements récents, notamment des classeurs à dossiers et des calculatrices au sein du service de comptabilité. D'autre part le film montre une ambiance joviale entre les employés, notamment au début de la journée quand tous se retrouvent devant les portes à discuter. Les personnes filmées sont souriantes, et semblent travailler dans une bonne ambiance. Malgré tout, tous sont très concentrés et consciencieux de leur travail et pas un n'est filmé à ne rien faire : ils sont soumis à une certaine discipline, comme le montre les plans sur l'horloge indiquant les horaires d'arrivée des employés.
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René Klein, le réalisateur du film, est le Directeur financier de la CAAVAM, et aimait se désigner comme un « self-made man ». La réalisation de films est un hobby que rien dans son entourage ne prédisposait, dans lequel il a tout appris par lui-même. Il a possédé deux caméras afin de suivre les avancées technologiques. Il apparaît plusieurs fois dans le film, au sein du service de la comptabilité, où on le voit entrer des chiffres dans une machine, accueillir un client, et discuter avec une des employées. Il apparaît également à la fin du générique avec une caméra à la main.
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=== La CAAVAM ===
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Avec la loi du 17 janvier 1948 sont créées quatre Caisses autonomes (artisanat, industries et commerces, professions libérales, métiers agricoles), suite à la volonté de ces professions de ne pas être intégrées au système unique. Ces caisses regroupent un certain nombre de protections pour ces professionnels, notamment les AVA (assurances vieillesses des artisans), dans le cas des artisans. Le décret du 19 juillet 1948 créé une structure nationale : la Caisse autonome nationale de compensation de l’assurance vieillesse artisanale (CANCAVA) et regroupe les trente-trois Caisses de France. Elle détermine la politique générale de l’institution, assure la cohésion et l’équilibre financier et la représente auprès des pouvoirs publics. Les trente-trois caisses gèrent le paiement des pensions, l’encaissement des cotisations, les fonds de l’Action sociale, assurent le contact avec les assurés, etc.  La Caisse artisanale d’assurances d’Alsace Moselle, que l’on voit représentée dans ce film, ou du moins son siège à Strasbourg (on trouve deux délégations à Metz et à Mulhouse) est l’une de ces trente-trois caisses. Au moment de la réalisation du film, en septembre 1960, le siège se trouve en centre ville, mais il est déplacé plus tard à Strasbourg-Hautepierre (6, rue Thomas Mann) et possède des permanences en Alsace et en Moselle. On compte dans ce film 21 salariés dont le directeur, Mr. Fischer.
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==== Une illustration du travail féminin ====
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Au début des années 1960, un tiers de population active française est composée de femmes. On atteint la moitié dans le secteur des services. Il n’est donc pas surprenant de voir dans ce film qu’environ la moitié des employés de la CAAVAM sont des femmes. On peut également observer dans le film que les femmes employées sont en majorité assez jeunes si l’on compare avec leurs homologues masculins. A cette période il est fréquent que les femmes prennent un travail très tôt mais le quittent au moment de leur mariage ou de la naissance de leur premier enfant. Ce film illustre également leur rôle au sein de l’entreprise : on les voit souvent assister des hommes, ou effectuer des tâches de secrétariat ou de comptabilité. Elles trient les papiers, ouvrent le courrier, assument des tâches simples et répétitives. Seuls les hommes sont filmés en discussion avec des clients ou entre eux.
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|Bibliographie=Almanach CAAVAM, Strasbourg Hautepierre : Caisse artisanale d’assurance vieillesse d’Alsace et Moselle, 1987-1993
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« Assurances Vieillesse des Artisans (CAAVAM) Alsace Moselle (1949 – 1989). Fières de leur passé et résolument tournées vers l’avenir », Objectif Alsace, Strasbourg, 1989, n°40
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Circulaire N°1/50, Caisse artisanale d'assurance-vieillesse d'Alsace et de la Moselle, 1950.
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Guelaud-Leridon Françoise, « Le travail des femmes en France. — Présentation d'un cahier de l'I.N.E.D. », Population, 1963/4 (Vol. 18), p. 735-736
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Maruani Margaret, Travail et emploi des femmes (5e édition), Paris, La Découverte, 2017
 
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Version actuelle datée du 26 avril 2021 à 11:46


[1] Avertissement[2]

Résumé


Ce film amateur, réalisé par René Klein, met en scène le personnel de la Caisse artisanale d’assurance d’Alsace Moselle un « matin comme les autres ». On voit ainsi les employés arriver au travail, s’atteler à leurs tâches, au sein du secrétariat, de la direction et de la comptabilité. Un petit générique de fin présente les différents membres du personnel.

Description


Ce film a pour objectif de montrer une matinée de travail au sein de la CAAVAM. On y voit les différents membres du personnel, à qui le cinéaste qui tourne, René Klein a sans doute demandé de participer, et de jouer certaines petites scènes. L’auteur filme l’arrivée au travail devant l’entreprise : certains arrivent en avance, discutent devant l’entrée, d’autres arrivent plus tard (ce que l’on comprend grâce aux plans sur l’horloge). On voit ensuite les différents services travailler. Au secrétariat on ouvre le courrier, puis on le tamponne (sans doute la date du jour). Le film montre ensuite la direction : on voit ce qui semble être le bureau du directeur, rempli de feuilles, puis deux employés qui discutent. Dans le service de la comptabilité, on voit plusieurs personnes entrer des chiffres dans des machines à calculer, une femme écrire à la machine, une autre trier des papiers. Enfin, on voit un homme à son bureau, qui discute ensuite avec un client (il s’agit du réalisateur du film, René Klein). L’auteur a réalisé un petit générique à la fin du film, où il présente les membres du personnel, avec des écriteaux qui indiquent leur nom.

Métadonnées

N° support :  0119FH0013
Date :  septembre 1960
Coloration :  Noir et blanc
Son :  Muet
Durée :  000721
Cinéastes :  Klein, René
Format original :  8 mm
Genre :  Documentaire

Contexte et analyse


Filmer son lieu de travail

Certains éléments nous montrent que les plans n’ont pas été pris sur le vif, comme la mallette que porte un des employés sur laquelle on a scotché « Courrier ». Les scènes semblent parfois peu naturelles et jouées. Certains employés effectuent leur tâche devant la caméra en souriant, et parlent sans doute à René Klein qui tient la caméra. De nombreux éléments permettent la compréhension du film qui est muet : les plans sur l’horloge pour montrer la temporalité, les plans sur les écriteaux « secrétariat », « direction », « comptabilité ». S’ils montrent un certain amateurisme, ils permettent l’entière compréhension du sujet. Concernant le générique, parfaitement réalisé, il nous montre à travers la présentation des différents participants, qu'il s'agit sans doute d'un film réalisé pour ces participants, et qu'on aurait projeté lors d'une soirée entre collègues. Ce film peut également constituer une publicité pour la CAAVAM qui présente ainsi à travers ces images une entreprise locale et moderne, où les employés se plaisent à travailler. En effet, les images montrent que la CAAVAM possède des équipements récents, notamment des classeurs à dossiers et des calculatrices au sein du service de comptabilité. D'autre part le film montre une ambiance joviale entre les employés, notamment au début de la journée quand tous se retrouvent devant les portes à discuter. Les personnes filmées sont souriantes, et semblent travailler dans une bonne ambiance. Malgré tout, tous sont très concentrés et consciencieux de leur travail et pas un n'est filmé à ne rien faire : ils sont soumis à une certaine discipline, comme le montre les plans sur l'horloge indiquant les horaires d'arrivée des employés.

René Klein, le réalisateur du film, est le Directeur financier de la CAAVAM, et aimait se désigner comme un « self-made man ». La réalisation de films est un hobby que rien dans son entourage ne prédisposait, dans lequel il a tout appris par lui-même. Il a possédé deux caméras afin de suivre les avancées technologiques. Il apparaît plusieurs fois dans le film, au sein du service de la comptabilité, où on le voit entrer des chiffres dans une machine, accueillir un client, et discuter avec une des employées. Il apparaît également à la fin du générique avec une caméra à la main.

La CAAVAM

Avec la loi du 17 janvier 1948 sont créées quatre Caisses autonomes (artisanat, industries et commerces, professions libérales, métiers agricoles), suite à la volonté de ces professions de ne pas être intégrées au système unique. Ces caisses regroupent un certain nombre de protections pour ces professionnels, notamment les AVA (assurances vieillesses des artisans), dans le cas des artisans. Le décret du 19 juillet 1948 créé une structure nationale : la Caisse autonome nationale de compensation de l’assurance vieillesse artisanale (CANCAVA) et regroupe les trente-trois Caisses de France. Elle détermine la politique générale de l’institution, assure la cohésion et l’équilibre financier et la représente auprès des pouvoirs publics. Les trente-trois caisses gèrent le paiement des pensions, l’encaissement des cotisations, les fonds de l’Action sociale, assurent le contact avec les assurés, etc. La Caisse artisanale d’assurances d’Alsace Moselle, que l’on voit représentée dans ce film, ou du moins son siège à Strasbourg (on trouve deux délégations à Metz et à Mulhouse) est l’une de ces trente-trois caisses. Au moment de la réalisation du film, en septembre 1960, le siège se trouve en centre ville, mais il est déplacé plus tard à Strasbourg-Hautepierre (6, rue Thomas Mann) et possède des permanences en Alsace et en Moselle. On compte dans ce film 21 salariés dont le directeur, Mr. Fischer.

Une illustration du travail féminin

Au début des années 1960, un tiers de population active française est composée de femmes. On atteint la moitié dans le secteur des services. Il n’est donc pas surprenant de voir dans ce film qu’environ la moitié des employés de la CAAVAM sont des femmes. On peut également observer dans le film que les femmes employées sont en majorité assez jeunes si l’on compare avec leurs homologues masculins. A cette période il est fréquent que les femmes prennent un travail très tôt mais le quittent au moment de leur mariage ou de la naissance de leur premier enfant. Ce film illustre également leur rôle au sein de l’entreprise : on les voit souvent assister des hommes, ou effectuer des tâches de secrétariat ou de comptabilité. Elles trient les papiers, ouvrent le courrier, assument des tâches simples et répétitives. Seuls les hommes sont filmés en discussion avec des clients ou entre eux.

Bibliographie


Almanach CAAVAM, Strasbourg Hautepierre : Caisse artisanale d’assurance vieillesse d’Alsace et Moselle, 1987-1993

« Assurances Vieillesse des Artisans (CAAVAM) Alsace Moselle (1949 – 1989). Fières de leur passé et résolument tournées vers l’avenir », Objectif Alsace, Strasbourg, 1989, n°40

Circulaire N°1/50, Caisse artisanale d'assurance-vieillesse d'Alsace et de la Moselle, 1950.

Guelaud-Leridon Françoise, « Le travail des femmes en France. — Présentation d'un cahier de l'I.N.E.D. », Population, 1963/4 (Vol. 18), p. 735-736

Maruani Margaret, Travail et emploi des femmes (5e édition), Paris, La Découverte, 2017


Article rédigé par

Maya Bahroun, 17 avril 2021


  1. En tant que partie d'une production amateur, cette séquence n'a pas reçu de titre de son réalisateur. Le titre affiché sur cette fiche a été librement forgé par son auteur dans le but de refléter au mieux son contenu.
  2. Cette fiche est en cours de rédaction. À ce titre elle peut être inachevée et contenir des erreurs.