Dans le sillage d'une mariée (0003FH0004) : Différence entre versions
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− | |thematique= | + | |thematique=Traditions@ Religious feasts and events@ Wedding |
− | |Resume_fr= | + | |Resume_fr=Film de Jean Albert réalisée en collaboration avec Bernard Juni, documentant le mariage de Denise et Jean Albert le 18 juillet 1959 et les festivités afférentes ainsi que la lune de miel des époux. |
|Description_fr=« Dans le sillage d’une mariée » / « Denise et Jean 18 juillet 1959 » / « Cinéaste : Bernard Juin »<br> | |Description_fr=« Dans le sillage d’une mariée » / « Denise et Jean 18 juillet 1959 » / « Cinéaste : Bernard Juin »<br> | ||
− | Le film commence par la signature par les époux Denise et Jean du registre des mariages au moment de la cérémonie civile du mariage à la commune. L’épouse porte une robe courte blanche avec un voile court et un bouquet de fleurs de lys. Le cinéaste Bernard Juin se concentre à filmer les membres des familles des époux rassemblés devant la mairie. Par la suite, le couple est conduit à l’église en voiture ornée de fleurs, où sont enregistrés encore les derniers moments de préparation avant la cérémonie religieuse. Le cortège nuptial avec les fiancés en tête entre dans l’église. Curieusement, la cérémonie religieuse elle-même n’est pas filmée. | + | Le film commence par la signature par les époux Denise et Jean du registre des mariages au moment de la cérémonie civile du mariage à la commune. L’épouse porte une robe courte blanche avec un voile court et un bouquet de fleurs de lys. Le cinéaste Bernard Juin se concentre à filmer les membres des familles des époux rassemblés devant la mairie. Par la suite, le couple est conduit à l’église en voiture ornée de fleurs, où sont enregistrés encore les derniers moments de préparation avant la cérémonie religieuse. Le cortège nuptial avec les fiancés en tête entre dans l’église. Curieusement, la cérémonie religieuse elle-même n’est pas filmée. Le film ne reprend qu’avec la sortie de l’église de la société nuptiale en enregistrant la prise de photos avec les nouveaux mariés et la présentation des félicitations.<br> |
Le scénario change brusquement par la suite. On aperçoit une randonnée en voiture où les jeunes époux, accompagnés d’autres couples s’arrêtent en plein milieu de la campagne près d’un troupeau de moutons. Ils veulent profiter des derniers rayons de soleil, prendre de l’air, faire de photos et blaguer avant de reprendre la route vers un village où ils semblent passer la nuit.<br> | Le scénario change brusquement par la suite. On aperçoit une randonnée en voiture où les jeunes époux, accompagnés d’autres couples s’arrêtent en plein milieu de la campagne près d’un troupeau de moutons. Ils veulent profiter des derniers rayons de soleil, prendre de l’air, faire de photos et blaguer avant de reprendre la route vers un village où ils semblent passer la nuit.<br> | ||
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Par la suite, le scénario change à nouveau brusquement. Arrivé en Suisse à l’hôtel-pension Zaugg près du lac de Thoune à proximité de la ville de Berne, le couple, seul, semble-t-il, cette fois-ci, monte un bateau de plaisance. | Par la suite, le scénario change à nouveau brusquement. Arrivé en Suisse à l’hôtel-pension Zaugg près du lac de Thoune à proximité de la ville de Berne, le couple, seul, semble-t-il, cette fois-ci, monte un bateau de plaisance. | ||
− | Des impressions de nature, de petits villages au bord du lac, de montagnes environnantes, de passagers du bateau et du couple s’alternent. Cette dernière partie | + | Des impressions de nature, de petits villages au bord du lac, de montagnes environnantes, de passagers du bateau et du couple s’alternent. Cette dernière partie du film ressemble plutôt à un film de promotion touristique. Les festivités nuptiales semblent achevées, l’atmosphère est relâchée et les activités des participants ne se trouvent plus à l’avant-plan du scénario.<br><br>[[Fichier:Zaugg.jpg|vignette|Hôtel-pension Zaugg au bord du lac de Thoune en Suisse © 2012 Hotel Restaurant Niesenblick]]<br> |
− | |Contexte_et_analyse_fr=''' | + | |Contexte_et_analyse_fr='''Deux cinéastes pour un film?'''<br> |
− | + | Le film se subdivise en deux parties. La première partie est consacrée aux cérémonies civile et religieuse du mariage ainsi qu’à la fête nuptiale qui paraît durer plusieurs jours. Elle a été filmée par le cinéaste amateur Bernard Juin. Dans le temps, il était répandu que les célébrations de mariage s’étendent sur plusieurs jours, notamment pour les invités venus de loin. Il est cependant plus rare que la société nuptiale effectue ensemble un voyage aux fins de célébrer le mariage. Il se peut qu’on ait profité de l’occasion pour familiariser les parents et la famille de Jean, originaire de la Normandie, avec sa nouvelle région d'accueil. La réunion s'explique aussi par le fait que l'ancien sous-lieutenant parachutiste a fini son service militaire en Algérie pendant la guerre, et se prépare à y retourner en 1960 cette fois dans le civil, à Air Algérie. | |
Afin de documenter le mariage et l’excursion en compagnie de sa famille, Jean Albert, cinéaste-amateur passionné, a probablement demandé à un ami, cinéaste-amateur lui aussi, de filmer le mariage et le spectacle afférent, alors qu’il n’a pas pu filmer son propre mariage en tant que protagoniste. | Afin de documenter le mariage et l’excursion en compagnie de sa famille, Jean Albert, cinéaste-amateur passionné, a probablement demandé à un ami, cinéaste-amateur lui aussi, de filmer le mariage et le spectacle afférent, alors qu’il n’a pas pu filmer son propre mariage en tant que protagoniste. | ||
Albert reprend la relève de cinéaste plus tard, au moment où il enregistre le voyage de noces avec son épouse au lac de Thoune en Suisse. Ce n’est que depuis les années 1950 que le départ en lune de miel des nouveaux mariés devient progressivement une coutume. | Albert reprend la relève de cinéaste plus tard, au moment où il enregistre le voyage de noces avec son épouse au lac de Thoune en Suisse. Ce n’est que depuis les années 1950 que le départ en lune de miel des nouveaux mariés devient progressivement une coutume. | ||
− | Auparavant, les travaux de champs ne pouvaient pas être négligés chez les agriculteurs et les artisans n’avaient pas assez d’argent pour s’offrir un tel voyage. Il | + | Auparavant, les travaux de champs ne pouvaient pas être négligés chez les agriculteurs et les artisans n’avaient pas assez d’argent pour s’offrir un tel voyage. Il apparaît donc légitime qu’Albert souhaite enregistrer cet épisode particulier et mémorable. <br> |
− | La transition d’un cinéaste à l’autre à la minute | + | La transition d’un cinéaste à l’autre à la 11e minute du film n’est pas mentionnée, ni directement perceptible. Or, en analysant de près les images, on aperçoit que la manière de filmer et le genre du film ont changé. Les images sont plus calmes, les enchainements des scènes plus harmonisés et tranquilles. Alors qu’Albert se concentre principalement sur la mise en scène de son épouse, il s’intéresse néanmoins aux alentours et enregistre avec passion les impressions environnementales de la navigation sur le lac.<br> |
− | En effet, parmi les extraits de films que MIRA [http://(http://www.miralsace.eu/association-mira) (http://www.miralsace.eu/association-mira)] a attribués à Jean Albert comme auteur, il ne figure que l’excursion sur bateau de plaisance. On n’y mentionne pas la célébration de son mariage. L’historien est alors amené à conclure que la première partie | + | En effet, parmi les extraits de films que MIRA [http://(http://www.miralsace.eu/association-mira) (http://www.miralsace.eu/association-mira)] a attribués à Jean Albert comme auteur, il ne figure que l’excursion sur bateau de plaisance. On n’y mentionne pas la célébration de son mariage. L’historien est alors amené à conclure que la première partie du film analysé ne fait pas partie des travaux d’enregistrement d’Albert - d'autant qu’un deuxième cinéaste, Bernard Juin, est cité au début du film. Jean Albert a donc retravaillé les séquences ultérieurement, en regroupant les deux parties séparées pour en créer des séquences logiquement enchainées.<br> |
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+ | '''Le mariage civil'''<br> | ||
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+ | Jusqu’à la Révolution française, l’Église disposait de la prérogative exclusive pour la célébration des mariages. La loi du 20 septembre 1792 a laïcisé le mariage. À partir de cette époque, le mariage civil est le seul mariage reconnu juridiquement et doit précéder le mariage religieux. Cet acte civil certifiant et validant l’engagement mutuel des conjoints devant la loi présente un cérémoniel sobre, mais pourtant solennel, célébré à la mairie par le maire ou un agent civil représentant l’État. La cérémonie elle-même s’est déroulée dans l’intimité, seule la famille proche est censée être présente. Elle figure en même temps comme témoins légitimant l’union et la procédure légale. Dans le film, le maire fait la lecture de plusieurs articles du Code civil au sujet des droits et devoirs des futurs mariés, conformément à la législation en vigueur. Cette scène est suivie du consentement oral des époux. Ensuite, Jean, puis sa femme Denise signent le registre de mariage. Ils sont alors officiellement mariés devant la loi. La cérémonie se termine par la remise du livret de famille, symbole témoignant de la nouvelle période de vie des deux époux. Ce petit carnet contient diverses informations sur l'état civil des mariés, principalement sur leur état d’époux et sur le régime matrimonial qu'ils ont adopté. Par ailleurs, y sont également inscrits les naissances d’enfants ou les décès liés à la nouvelle famille. | ||
+ | |Contexte_et_analyse_de=<big>'''Hochzeit von Jean Albert 1959'''</big> | ||
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+ | '''Zwei Kameramänner für einen Film?''' | ||
− | + | Der Film ist in zwei Teile gegliedert. Der erste Teil widmet sich der standesamtlichen und der kirchlichen Trauung sowie dem Hochzeitsfest, das mehrere Tage zu dauern scheint. Er wurde von dem Hobbyfilmer Bernard Juin gedreht. Früher war es üblich, dass Hochzeitsfeiern mehrere Tage dauerten, besonders für Gäste, die von weit her gekommen waren. Es kam jedoch seltener vor, dass die Hochzeitsgesellschaft gemeinsam eine Reise zur Feier der Hochzeit unternahm. Möglicherweise wurde die Gelegenheit genutzt, um die Eltern und die Verwandtschaft von Jean, der aus der Normandie stammte, mit seiner neuen Heimat vertraut zu machen. Die Zusammenkunft lässt sich auch dadurch erklären, dass der ehemalige Leutnant der Fallschirmjäger seinen Wehrdienst in Algerien während des Krieges beendet hat und sich vorbereitet, 1960 als Zivilist bei Air Algérie dorthin zurückzukehren. Um die Hochzeit und den Ausflug mit seiner Familie zu dokumentieren, hat Jean Albert, ein leidenschaftlicher Amateurfilmer, wahrscheinlich einen Freund und ebenfalls Amateurfilmer gebeten, die Hochzeit und die dazugehörige Veranstaltung zu filmen, da er nicht seine eigene Hochzeit filmen konnte. Albert löste den Filmenden später ab und filmte selbst die Hochzeitsreise mit seiner Ehefrau an den Thunersee in der Schweiz. Erst seit den 1950er Jahren wurden die Flitterwochen des Brautpaares allmählich zum Brauch. Vorher durften die Landwirte ihre Feldarbeiten nicht vernachlässigen und die Handwerker hatten nicht genug Geld, um sich eine solche Reise zu leisten. Es erscheint daher legitim, dass Albert diese besondere und denkwürdige Reise festhalten will. | |
+ | Der Übergang von einem Filmenden zum anderen in der 11. Minute des Films ist nicht erwähnt und auch nicht direkt wahrnehmbar. Bei einer aufmerksameren Betrachtung der Bilder jedoch sieht man, dass sich die Art und Weise des Filmens und das Genre des Films verändert haben. Die Bilder sind ruhiger, die Abfolge der Szenen ist harmonischer und ruhiger. Während sich Albert hauptsächlich auf die Inszenierung seiner Frau konzentriert, interessiert er sich dennoch für die Umgebung und filmt begeistert die Eindrücke von der Umwelt beim Bootfahren auf dem See. | ||
+ | Unter den Filmausschnitten, die MIRA (http://www.miralsace.eu/association-mira) Jean Albert als Autor zugeschrieben hat, befindet sich nämlich nur der Ausflug auf einem Ausflugsboot. Von seiner Hochzeitsfeier ist keine Rede. Der Historiker kommt zu dem Schluss, dass der erste Teil des analysierten Films nicht Teil von Alberts Aufnahmen ist - zumal zu Beginn des Films ein zweiter Filmer, Bernard Juin, erwähnt wird. Jean Albert hat also die Sequenzen später überarbeitet und die beiden Einzelteile zu logisch miteinander verbundenen Sequenzen zusammengefasst. | ||
− | + | '''Die standesamtliche Trauung''' | |
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+ | Bis zur Französischen Revolution hatte die Kirche die alleinige Befugnis zur Eheschließung. Mit dem Gesetz vom 20. September 1792 die Ehe säkularisiert. Ab diesem Datum war die Zivilehe die einzige rechtlich anerkannte Form der Eheschließung und musste vor der religiösen Trauung vollzogen werden. Dieser zivilrechtliche Akt, der die gegenseitige Verpflichtung der Ehepartner vor dem Gesetz bescheinigt und bestätigt, erfolgt im Rahmen einer nüchternen, aber feierlichen Zeremonie, die im Rathaus vom Bürgermeister oder einem Standesbeamten, der den Staat vertritt, vollzogen wird. Die Trauung selbst fand in kleinstem Kreise statt, nur die unmittelbare Familie sollte anwesend sein. Diese fungiert gleichzeitig als Treuzeugen zur Legitimierung der Eheschließung und des rechtlichen Verfahrens. Im Film liest der Bürgermeister mehrere Artikel aus dem Code Civil, dem französischen bürgerlichen Gesetzbuch, über die Rechte und Pflichten der zukünftigen Eheleute, in Übereinstimmung mit der geltenden Gesetzgebung. Auf diese Szene folgt die mündliche Zustimmung der Eheleute. Dann unterschreiben Jean und seine Frau Denise das Eheregister. Sie sind dann offiziell vor dem Gesetz verheiratet. Die Zeremonie endet mit der Übergabe des Familienstammbuches als Symbol des neuen Lebensabschnittes der beiden Eheleute. Diese kleine Heft enthält verschiedene Informationen über den Familienstand der Eheleute, hauptsächlich über ihren Ehestand und über den von ihnen gewählten Güterstand. Außerdem werden in diesem Heft die Geburten von Kindern oder die Todesfälle von Mitgliedern der neuen Familie eingetragen. | ||
|Bibliographie=SARG Freddy, ''Fêtes et coutumes d’Alsace, Strasbourg'', Éditions du Donon, 2013. | |Bibliographie=SARG Freddy, ''Fêtes et coutumes d’Alsace, Strasbourg'', Éditions du Donon, 2013. | ||
+ | |descripteurs=Mariage; Cérémonie civile; Voyage de noces; Famille; Hôtel-pension Zaugg; Fleurs de lys; Cérémonie religieuse | ||
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Version actuelle datée du 22 mars 2019 à 10:46
Événements filmés ou en lien
Résumé
Description
« Dans le sillage d’une mariée » / « Denise et Jean 18 juillet 1959 » / « Cinéaste : Bernard Juin »
Le film commence par la signature par les époux Denise et Jean du registre des mariages au moment de la cérémonie civile du mariage à la commune. L’épouse porte une robe courte blanche avec un voile court et un bouquet de fleurs de lys. Le cinéaste Bernard Juin se concentre à filmer les membres des familles des époux rassemblés devant la mairie. Par la suite, le couple est conduit à l’église en voiture ornée de fleurs, où sont enregistrés encore les derniers moments de préparation avant la cérémonie religieuse. Le cortège nuptial avec les fiancés en tête entre dans l’église. Curieusement, la cérémonie religieuse elle-même n’est pas filmée. Le film ne reprend qu’avec la sortie de l’église de la société nuptiale en enregistrant la prise de photos avec les nouveaux mariés et la présentation des félicitations.
Le scénario change brusquement par la suite. On aperçoit une randonnée en voiture où les jeunes époux, accompagnés d’autres couples s’arrêtent en plein milieu de la campagne près d’un troupeau de moutons. Ils veulent profiter des derniers rayons de soleil, prendre de l’air, faire de photos et blaguer avant de reprendre la route vers un village où ils semblent passer la nuit.
Le film reprend le lendemain du mariage ; le même groupe est à nouveau en route pour rejoindre les autres invités dans une auberge. La suite du scénario est difficilement compréhensible, alors qu’il semble que tous les invités font un voyage dans une région montagneuse, probablement les Vosges. Le groupe s’arrête régulièrement pour faire des pauses, prendre un verre, manger, acheter des souvenirs ou se divertir au bord d’un lac et d’y passer la nuit.
Par la suite, le scénario change à nouveau brusquement. Arrivé en Suisse à l’hôtel-pension Zaugg près du lac de Thoune à proximité de la ville de Berne, le couple, seul, semble-t-il, cette fois-ci, monte un bateau de plaisance.
Des impressions de nature, de petits villages au bord du lac, de montagnes environnantes, de passagers du bateau et du couple s’alternent. Cette dernière partie du film ressemble plutôt à un film de promotion touristique. Les festivités nuptiales semblent achevées, l’atmosphère est relâchée et les activités des participants ne se trouvent plus à l’avant-plan du scénario.Contexte et analyse
Deux cinéastes pour un film?
Le film se subdivise en deux parties. La première partie est consacrée aux cérémonies civile et religieuse du mariage ainsi qu’à la fête nuptiale qui paraît durer plusieurs jours. Elle a été filmée par le cinéaste amateur Bernard Juin. Dans le temps, il était répandu que les célébrations de mariage s’étendent sur plusieurs jours, notamment pour les invités venus de loin. Il est cependant plus rare que la société nuptiale effectue ensemble un voyage aux fins de célébrer le mariage. Il se peut qu’on ait profité de l’occasion pour familiariser les parents et la famille de Jean, originaire de la Normandie, avec sa nouvelle région d'accueil. La réunion s'explique aussi par le fait que l'ancien sous-lieutenant parachutiste a fini son service militaire en Algérie pendant la guerre, et se prépare à y retourner en 1960 cette fois dans le civil, à Air Algérie.
Afin de documenter le mariage et l’excursion en compagnie de sa famille, Jean Albert, cinéaste-amateur passionné, a probablement demandé à un ami, cinéaste-amateur lui aussi, de filmer le mariage et le spectacle afférent, alors qu’il n’a pas pu filmer son propre mariage en tant que protagoniste.
Albert reprend la relève de cinéaste plus tard, au moment où il enregistre le voyage de noces avec son épouse au lac de Thoune en Suisse. Ce n’est que depuis les années 1950 que le départ en lune de miel des nouveaux mariés devient progressivement une coutume.
Auparavant, les travaux de champs ne pouvaient pas être négligés chez les agriculteurs et les artisans n’avaient pas assez d’argent pour s’offrir un tel voyage. Il apparaît donc légitime qu’Albert souhaite enregistrer cet épisode particulier et mémorable.
La transition d’un cinéaste à l’autre à la 11e minute du film n’est pas mentionnée, ni directement perceptible. Or, en analysant de près les images, on aperçoit que la manière de filmer et le genre du film ont changé. Les images sont plus calmes, les enchainements des scènes plus harmonisés et tranquilles. Alors qu’Albert se concentre principalement sur la mise en scène de son épouse, il s’intéresse néanmoins aux alentours et enregistre avec passion les impressions environnementales de la navigation sur le lac.
En effet, parmi les extraits de films que MIRA (http://www.miralsace.eu/association-mira) a attribués à Jean Albert comme auteur, il ne figure que l’excursion sur bateau de plaisance. On n’y mentionne pas la célébration de son mariage. L’historien est alors amené à conclure que la première partie du film analysé ne fait pas partie des travaux d’enregistrement d’Albert - d'autant qu’un deuxième cinéaste, Bernard Juin, est cité au début du film. Jean Albert a donc retravaillé les séquences ultérieurement, en regroupant les deux parties séparées pour en créer des séquences logiquement enchainées.
Le mariage civil
Personnages identifiés
Lieux ou monuments
Bibliographie
Article rédigé par
Lena Gratias, 02 janvier 2019
- ↑ En tant que partie d'une production amateur, cette séquence n'a pas reçu de titre de son réalisateur. Le titre affiché sur cette fiche a été librement forgé par son auteur dans le but de refléter au mieux son contenu.