Alsaciens évacués (0005FH0011) : Différence entre versions

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|format_original=8 mm
 
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|droits=MIRA
 
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|realisateurs=Weiss, Robert-Charles
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|Etat_redaction=Non
|evenements_filmes_ou_en_lien=Evacuation des alsaciens en Dordogne
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|Etat_publication=Non
|thematique=War
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|realisateurs=Weiss, Robert C.
|Resume_fr=Souvenirs de guerre et rapatriement des alsaciens réfugiés en Dordogne en Juin 1940.
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|apercu=Alsaciens évacués.jpg
|Description_fr=Début sur une femme en train de taper à la machine, puis une séquence de gros plans sur des articles issues de journaux et de revues. Plan fixe sur la séquence suivante où on aperçoit beaucoup de civils et quelques militaires qui évitent la caméra en avançant. Plan sur un train à l'arrêt avec sur le côté des familles qui attendent avec leurs bagages pour embarquer. Plan sur trois femmes, dont une plus jeune que les autres.
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|evenements_filmes_ou_en_lien=Rapatriement des Alsaciens évacués
|Contexte_et_analyse_fr=L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le 1er Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. L'objectif de l'état major est d'éloigner les populations résidant dans l'avant du front entre l’ordre de mobilisation général le 1er Septembre à 11 heures et celui de la déclaration de guerre le 3 Septembre à 17 heures. Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée; 33 000 alsaciens supplémentaires sont déplacés. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940 à Rethondes. Dans les termes de cette reddition figure la clause stipulant que l’Alsace devient un territoire allemand ; de ce fait les alsaciens évacués et déplacés dans différents endroits de France, doivent rentrer dans leur région, désormais annexée et ce dès la fin du mois de Juin 1940.  
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|username=F.Weber
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|userrealname=Florian Weber
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|datesignature=2019-01-06
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|thematique=War@ Second World War : prewar
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|Resume_fr=Le film nous montre dans une première partie des articles et des photos lié à l'évacuation alsacienne, puis les préparatifs du rapatriement de la population après la défaite française de 1940.
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|Description_fr=Le film commence sur une femme en train de taper à la machine, puis une séquence où on distingue un gros plan sur des articles qui semblent issues de journaux et de revues. On distingue vaguement un enfant en bas âge sur une image, et un couple d’un homme et une femme sur une autre. La disposition des photographies laisse penser qu’il s’agit de photos familiales. Sur la dernière image montrée, on distingue le couple évoqué précédemment ainsi qu’une pièce, avec une table, des chaises, et un fauteuil. Une salle de séjour sans doute. Il s’agit sûrement d’affaires personnelles, un témoignage d’une vie de famille (peut être celle du réalisateur). On a ensuite un plan fixe avec une séquence où on aperçoit plusieurs civils et quelques militaires qui évitent la caméra en avançant. On distingue clairement des soldats français dans leurs uniformes de 1940 (un vert kaki et le casque Adrian) ce qui nous confirme que nous sommes au début de la guerre. A mesure que le soldat s’avance, on peut voir en arrière-plan des hommes et des femmes transportant de lourds paquetages. Une fois le soldat sortit complètement du champ de la caméra on peut voir clairement un vieil homme tirant péniblement un chariot rempli à ras bord de biens, et il semble aidé par un jeune homme à sa droite. Premiers signes d’une évacuation civile encadrée par l’armée. Ensuite un plan sur un train à l'arrêt avec sur le côté des familles qui attendent avec leurs bagages pour embarquer. Le dernier plan nous montre trois femmes, dont une plus jeune que les autres.
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|Contexte_et_analyse_fr=L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le premier Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. Après un voyage long et fastidieux, les réfugiés doivent s’adapter tant bien que mal à leur nouvel environnement, dont les conditions d’accueil sont souvent en dessous des normes. De plus la population locale n’est pas toujours favorable à cette migration forcée.
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Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée afin de retirer des zones, désormais sensibles, les derniers civils. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque, laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940, actant la défaite de la France face à l'Allemagne nazie. L’Alsace étant rattachée au Reich à l’issue de la campagne de France, les Allemands exigent le rapatriement de tous les réfugiés Alsaciens.
  
1- Une évacuation programmée :
 
  
L’idée d’une évacuation des population alsaciennes et mosellanes pour faire face à une attaque germanique est dans les craintes françaises depuis la reconquête de la région en 1919. La montée du parti nazi à partir de 1930 et l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933 renforce le sentiment d’insécurité à la frontière ; le 18 Juin 1935 le premier document relatant d’un plan d’évacuation des civils est écrit. Dans cette optique, le projet de la ligne Maginot revêt non seulement un objectif défensif mais également un moyen de sécuriser convenablement, pour l’état-major, les populations qui vivent sur de potentielles futures zones d’affrontements. L’ordre d’évacuation générale est donné le 1er Septembre 1939, soit deux jours avant la déclaration de guerre. Les civils sont priés de quitter leurs foyer, entreprises, commerces ou fermes et se diriger vers les centres de recueil préalablement établi par les communes. Commence alors pour ces gens un long voyage loin de chez eux, de leurs coutumes, de leurs habitudes, de leurs repères sociaux. Un mal du pays s’installe, et s’accentue avec les rumeurs de pillages et de dégradations dans les villages abandonnés d’Alsace ; ce qui poussera une partie des réfugiés à tenter de revenir malgré l’interdiction des autorités françaises. Au total, on peut estimer qu’environ 600 000 alsaciens ont été évacués vers l’intérieur du pays, dont 80 000 en Dordogne (60 000 strasbourgeois) issues de 17 communes du Bas-Rhin. Le nombre de ces réfugiés et les conditions de l’évacuation, peuvent expliquer les 18 premières secondes du film où on peut distinguer ce qui semble être un article, ou une revue intitulée « sauvons les des horreurs de la guerre » et en dessous « aidez-nous ». Une écriture en écho à l’intention du réalisateur qui film cette séquence par un mouvement dirigé vers le bas, avec une vitesse réduite, de façon que le spectateur puisse lire et distinguer les autres images. On distingue vaguement un enfant en bas âge sur une image, et un couple d’un homme et une femme sur une autre. La disposition des photographies laisse penser qu’il s’agit de photos familiales. Sur la dernière image montrée, on distingue le couple évoqué précédemment ainsi qu’une pièce, avec une table, des chaises, et un fauteuil. Une salle de séjour sans doute. Il s’agit sûrement d’affaires personnelles, un témoignage d’une vie de famille (peut être celle du réalisateur). Il est indéniable que l’évacuation aura marqué le réalisateur, tout comme le rapatriement des réfugiés, ordonné par les allemands après la reddition française du 22 Juin 1940.
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==Une évacuation programmée==
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L’ordre d’évacuation générale est donné le premier Septembre 1939, soit deux jours avant la déclaration de guerre. Les civils sont priés de quitter leurs foyer, entreprises, commerces ou fermes et se diriger vers les centres de recueil préalablement établi par les communes. Au total, on peut estimer qu’environ 600 000 alsaciens ont été évacués vers l’intérieur du pays, dont 80 000 en Dordogne (60 000 strasbourgeois) issues de 17 communes du Bas-Rhin. Le nombre de ces réfugiés et les conditions de l’évacuation, peuvent expliquer les 18 premières secondes du film où on peut distinguer ce qui semble être un article, ou une revue intitulée « sauvons les des horreurs de la guerre » et en dessous « aidez-nous ». Le réalisateur de ce film, Charles-Robert Weiss, faisait partie de la Défense Passive (un organisme constitué de volontaires civils, chargé d’aider les autorités dans l’évacuation de la population vers la Dordogne), ce qui explique comment il a pu capturer les instants qui nous sont montrés dans le film. Sur place il a créé plusieurs centres d’accueil, aidant énormément l’installation de nombreuses familles Alsaciennes. Des familles dont nous pouvons voir un aperçu dans la seconde partie du film avec notamment la présence d’enfants. Il est indéniable que l’évacuation aura marqué le réalisateur, tout comme le rapatriement des réfugiés, ordonné par les Allemands après la reddition française du 22 Juin 1940.
  
2- Un retour nécessaire mais plein d’incertitudes :
 
  
Dans la nuit du 25 Juin 1940, le maréchal Pétain, désormais aux commandes de l’Etat, déclare à la radio « Les conditions des vainqueurs sont dures, tous vous allez à nouveau rentrés chez vous ». L’Alsace étant désormais intégrés aux frontières du Reich, les allemands s’empresse de faire rapatrier tous les réfugiés chez eux ; non sans s’occuper d’identifier tous les indésirables (juifs, tziganes, Alsaciens francophiles). En Dordogne, le préfet déclare que chacun des réfugiés est libre de partir ou non. Dans cette situation beaucoup choisissent de rentrer, le plus souvent par crainte pour les biens laisser là-bas ; l’inquiétude liés aux pillages des deux armées est toujours présente. On peut noter quand même, un nombre significatif de strasbourgeois qui restent en Dordogne, par peur de l’occupant et du spectre de l’enrôlement obligatoire dans l’armée allemande. Plusieurs d’entre eux s’engageront dans le maquis et formeront de 1944 à 1945, sous André Malraux (1901-1975), la brigade indépendante Alsace-lorraine. En dépit de cela, le rapatriement des alsaciens par les autorités est synonyme d’angoisse chez les évacués, désormais appelés « réfugiés » par les allemands. Concernant l’occupant, s’il accueille les réfugiés avec chants, rafraîchissements, aide massive de la croix rouge allemande, il ne se prive pas de menacer les réticents au voyage de retour de représailles sur les biens ou sur les membres de la famille restés en Alsace.
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==Un retour nécessaire mais plein d’incertitudes==
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Dans la nuit du 25 Juin 1940, le maréchal Pétain, désormais aux commandes de l’Etat, déclare à la radio « Les conditions des vainqueurs sont dures, tous vous allez à nouveau rentrer chez vous ». L’Alsace étant désormais intégrés au Bade Wurtemberg, les Allemands s’empressent de faire rapatrier tous les réfugiés chez eux ; non sans s’occuper d’identifier tous les indésirables (juifs, tziganes, Alsaciens francophiles). En Dordogne, le préfet déclare que chacun des réfugiés est libre de partir ou non. Dans cette situation beaucoup choisissent de rentrer, le plus souvent par crainte pour les biens laisser là-bas ; l’inquiétude liés aux pillages des deux armées est toujours présente, et peut se lire clairement sur de nombreux visages dans le film. On peut noter quand même, un nombre significatif de strasbourgeois qui restent en Dordogne, par peur de l’occupant et du spectre de l’enrôlement obligatoire dans l’armée allemande. Plusieurs d’entre eux s’engageront dans le maquis et formeront de 1944 à 1945, sous André Malraux (1901-1975), la brigade indépendante Alsace-lorraine. En dépit de cela, le rapatriement des alsaciens par les autorités est synonyme d’angoisse chez les évacués, désormais appelés « réfugiés » par les allemands. Une angoisse partagée par le réalisateur, puisqu'il retourne à Strasbourg après l’armistice pour sauver l’affaire familiale de corderie. Concernant l’occupant, s’il accueille les réfugiés avec chants, rafraîchissements, le tout accompagner de l’aide massive de la croix rouge allemande, il ne se prive pas de menacer les réticents au voyage de retour de représailles sur les biens, ou sur les membres de la famille restés en Alsace.
 
|Bibliographie="Alsace la grande encyclopédie des années de guerre"; sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl; 2009; Saisons d'Alsace; La Nuée Bleue.
 
|Bibliographie="Alsace la grande encyclopédie des années de guerre"; sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl; 2009; Saisons d'Alsace; La Nuée Bleue.
  
 
"D'Alsace en Périgord, histoire de l'évacuation en 1939 et 1940"; Catherine et François Schunck ; 2006; Saint-Cyr-sur -Loire; A. Sutton.
 
"D'Alsace en Périgord, histoire de l'évacuation en 1939 et 1940"; Catherine et François Schunck ; 2006; Saint-Cyr-sur -Loire; A. Sutton.
 
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Version actuelle datée du 29 juin 2020 à 08:27


[1] Avertissement[2]

Événements filmés ou en lien


Rapatriement des Alsaciens évacués

Résumé


Le film nous montre dans une première partie des articles et des photos lié à l'évacuation alsacienne, puis les préparatifs du rapatriement de la population après la défaite française de 1940.

Description


Le film commence sur une femme en train de taper à la machine, puis une séquence où on distingue un gros plan sur des articles qui semblent issues de journaux et de revues. On distingue vaguement un enfant en bas âge sur une image, et un couple d’un homme et une femme sur une autre. La disposition des photographies laisse penser qu’il s’agit de photos familiales. Sur la dernière image montrée, on distingue le couple évoqué précédemment ainsi qu’une pièce, avec une table, des chaises, et un fauteuil. Une salle de séjour sans doute. Il s’agit sûrement d’affaires personnelles, un témoignage d’une vie de famille (peut être celle du réalisateur). On a ensuite un plan fixe avec une séquence où on aperçoit plusieurs civils et quelques militaires qui évitent la caméra en avançant. On distingue clairement des soldats français dans leurs uniformes de 1940 (un vert kaki et le casque Adrian) ce qui nous confirme que nous sommes au début de la guerre. A mesure que le soldat s’avance, on peut voir en arrière-plan des hommes et des femmes transportant de lourds paquetages. Une fois le soldat sortit complètement du champ de la caméra on peut voir clairement un vieil homme tirant péniblement un chariot rempli à ras bord de biens, et il semble aidé par un jeune homme à sa droite. Premiers signes d’une évacuation civile encadrée par l’armée. Ensuite un plan sur un train à l'arrêt avec sur le côté des familles qui attendent avec leurs bagages pour embarquer. Le dernier plan nous montre trois femmes, dont une plus jeune que les autres.

Métadonnées

N° support :  0005FH0011
Date :  juin 1940
Coloration :  Couleur
Son :  Muet
Durée :  00:00:32
Cinéastes :  Weiss, Robert C.
Format original :  8 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Guerre, Seconde Guerre mondiale : avant-guerre
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le premier Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. Après un voyage long et fastidieux, les réfugiés doivent s’adapter tant bien que mal à leur nouvel environnement, dont les conditions d’accueil sont souvent en dessous des normes. De plus la population locale n’est pas toujours favorable à cette migration forcée. Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée afin de retirer des zones, désormais sensibles, les derniers civils. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque, laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940, actant la défaite de la France face à l'Allemagne nazie. L’Alsace étant rattachée au Reich à l’issue de la campagne de France, les Allemands exigent le rapatriement de tous les réfugiés Alsaciens.


Une évacuation programmée

L’ordre d’évacuation générale est donné le premier Septembre 1939, soit deux jours avant la déclaration de guerre. Les civils sont priés de quitter leurs foyer, entreprises, commerces ou fermes et se diriger vers les centres de recueil préalablement établi par les communes. Au total, on peut estimer qu’environ 600 000 alsaciens ont été évacués vers l’intérieur du pays, dont 80 000 en Dordogne (60 000 strasbourgeois) issues de 17 communes du Bas-Rhin. Le nombre de ces réfugiés et les conditions de l’évacuation, peuvent expliquer les 18 premières secondes du film où on peut distinguer ce qui semble être un article, ou une revue intitulée « sauvons les des horreurs de la guerre » et en dessous « aidez-nous ». Le réalisateur de ce film, Charles-Robert Weiss, faisait partie de la Défense Passive (un organisme constitué de volontaires civils, chargé d’aider les autorités dans l’évacuation de la population vers la Dordogne), ce qui explique comment il a pu capturer les instants qui nous sont montrés dans le film. Sur place il a créé plusieurs centres d’accueil, aidant énormément l’installation de nombreuses familles Alsaciennes. Des familles dont nous pouvons voir un aperçu dans la seconde partie du film avec notamment la présence d’enfants. Il est indéniable que l’évacuation aura marqué le réalisateur, tout comme le rapatriement des réfugiés, ordonné par les Allemands après la reddition française du 22 Juin 1940.


Un retour nécessaire mais plein d’incertitudes

Dans la nuit du 25 Juin 1940, le maréchal Pétain, désormais aux commandes de l’Etat, déclare à la radio « Les conditions des vainqueurs sont dures, tous vous allez à nouveau rentrer chez vous ». L’Alsace étant désormais intégrés au Bade Wurtemberg, les Allemands s’empressent de faire rapatrier tous les réfugiés chez eux ; non sans s’occuper d’identifier tous les indésirables (juifs, tziganes, Alsaciens francophiles). En Dordogne, le préfet déclare que chacun des réfugiés est libre de partir ou non. Dans cette situation beaucoup choisissent de rentrer, le plus souvent par crainte pour les biens laisser là-bas ; l’inquiétude liés aux pillages des deux armées est toujours présente, et peut se lire clairement sur de nombreux visages dans le film. On peut noter quand même, un nombre significatif de strasbourgeois qui restent en Dordogne, par peur de l’occupant et du spectre de l’enrôlement obligatoire dans l’armée allemande. Plusieurs d’entre eux s’engageront dans le maquis et formeront de 1944 à 1945, sous André Malraux (1901-1975), la brigade indépendante Alsace-lorraine. En dépit de cela, le rapatriement des alsaciens par les autorités est synonyme d’angoisse chez les évacués, désormais appelés « réfugiés » par les allemands. Une angoisse partagée par le réalisateur, puisqu'il retourne à Strasbourg après l’armistice pour sauver l’affaire familiale de corderie. Concernant l’occupant, s’il accueille les réfugiés avec chants, rafraîchissements, le tout accompagner de l’aide massive de la croix rouge allemande, il ne se prive pas de menacer les réticents au voyage de retour de représailles sur les biens, ou sur les membres de la famille restés en Alsace.

Bibliographie


"Alsace la grande encyclopédie des années de guerre"; sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl; 2009; Saisons d'Alsace; La Nuée Bleue.

"D'Alsace en Périgord, histoire de l'évacuation en 1939 et 1940"; Catherine et François Schunck ; 2006; Saint-Cyr-sur -Loire; A. Sutton.


Article rédigé par

Florian Weber, 06 janvier 2019


  1. En tant que partie d'une production amateur, cette séquence n'a pas reçu de titre de son réalisateur. Le titre affiché sur cette fiche a été librement forgé par son auteur dans le but de refléter au mieux son contenu.
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