Conscrits à Ribeauvillé(0075FH0032) : Différence entre versions

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== '''Les costumes''' ==
 
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Tout au long de la séquence, les conscrits portent plusieurs tenues, mais seule celle dans la dernière partie du défilé est représentative de la tradition. Traditionnellement en Alsace, les garçons des attributs visibles partout en France (rubans, cocardes, insignes), auxquels s'ajoutent des particularités. Le chapeau orné de plumes, de fruit et de fleurs (chapeau du tambour-major) fait partie de ces attributs et le costume du conscrit alsacien se compose d'un gilet rouge à deux rangés de boutons ainsi qu'une veste courte. Le bas est constitué d'un pantalon sombre et d'un tablier blanc<ref>Op.cit, p. 369-370</ref>. Le costume traditionnel du conscrit alsacien est souvent considéré comme l'un des plus spectaculaire de France.
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Tout au long de la séquence, les conscrits portent plusieurs tenues, mais seule celle dans la dernière partie du défilé est représentative de la tradition. Traditionnellement en Alsace, les garçons des attributs visibles partout en France (rubans, cocardes, insignes), auxquels s'ajoutent des particularités. Le chapeau orné de plumes, de fruit et de fleurs (chapeau du tambour-major) fait partie de ces attributs et le costume du conscrit alsacien se compose d'un gilet rouge à deux rangés de boutons ainsi qu'une veste courte. Le bas est constitué d'un pantalon sombre et d'un tablier blanc<ref>Op.cit, p. 369-370</ref>. Le costume traditionnel du conscrit alsacien est souvent considéré comme l'un des plus spectaculaires de France.
 
|Bibliographie=CREPIN Annie, ''Histoire de la conscription'', sous la direction de ALLAIRE Martine, Paris, Gallimard, 2009
 
|Bibliographie=CREPIN Annie, ''Histoire de la conscription'', sous la direction de ALLAIRE Martine, Paris, Gallimard, 2009
  

Version du 8 juin 2019 à 12:26


 Avertissement[1]

Événements filmés ou en lien


Fête des conscrits

Résumé


Défilé de la classe de conscrits 1931 de Ribeauvillé en 1951, filmé en 8mm par Jean-Georges Kugler.

Description


Défilé de conscrits dans les rues de Ribeauvillé ; Pose des conscrits avec accordéon et drapeau ; Attelage tirant une remorque ; Pose des conscrits devant ; Accordéoniste jouant ; Reprise du défilé : majorette ; fanfare ; jeunes du village

Métadonnées

N° support :  0075FH0032
Date :  1951
Coloration :  Noir et blanc
Son :  Muet
Durée :  00:01:55
Cinéastes :  Kugler, Jean-Georges
Format original :  8 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Identité, Traditions, Conscrits, Fêtes locales
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


La conscription

L’histoire de la conscription en France commence dès la Révolution française, à partir du vote de la loi Jourdan sur le service militaire obligatoire le 5 septembre 1798. La loi évolue régulièrement, notamment pour s’adaptée au contexte politique français et international. En 1951, la loi française en vigueur impose le service militaire aux jeunes hommes pendant 18 mois.

Conscrit alsacien, Eugène Maeckler, peinture à l'huile, 1907. ©BNF

La fête des conscrits est une fête, assez rurale, organisée par les appelés au service militaire avant le départ. C’est une tradition qui disparaît par endroits après la guerre d’Algérie mais qui reste paradoxalement très présente dans certaines communes, notamment rurales, même après la suspension du service militaire obligatoire en 1997. La fête est très répandue dans le Bas-Rhin et en Alsace en général. Les participants ont entre 17 et 21 ans. De nombreux villages organisent cette fête. C’est le cas par exemple des communes de Dorlisheim, Seltz ou encore Oberhaslach et Niderhaslach. La fête des conscrits est souvent associée à un passage à l’âge adulte ou à la maturité[2], mais elles varient dans leur organisation d’une région à l’autre et même d’une commune l’autre. Cette fête est surtout l'occasion pour les jeunes hommes d'exposer d'une manière exacerbée leur virilité, avec le port d'insignes du genre "Bon pour les filles" ou même parfois des virées dans des maisons closes. Ils n'oublient pas qu'être "bon pour le service" signifie également "prêt à se marier"[3], mais également qu'être déclaré inapte au service est situation humiliante pour un conscrit, portant un coup à la virilité du jeune homme (notamment par rapport à ses camarades déclarés aptes).

En 1951, Jean-Georges Kugler (1920-1993) filme avec sa caméra 8mm la fête à Ribeauvillé, petit village viticole du Haut-Rhin abritant environ 4800 personnes. Il filme la classe 1931, c’est-à-dire les jeunes hommes né en 1931 et donc appelés au service militaire en 1951. En Alsace, le service militaire de la classe 1931 intervient pour une génération qui a été éduquée en grande partie par le système éducatif nazi et qui a vu ses aînés subir l’incorporation de force entre 1942 et 1945. Ce devoir civique prend donc un sens particulier dans une région récemment revenue dans le giron français. C'est également pour cela que l'agitation du drapeau français lors du défilé revêt une grande importance : rappeler que l'Alsace est française et que ses jeunes sont fiers de servir la France. Cette fête des conscrits de 1951 est donc également un peu une fête patriotique.

D’autres cinéastes ont également filmé des conscrits, lors d’autres événements. Robert-Charles Weiss par exemple en a filmé lors de la fête au bouquet de Seebach en 1989.

Les festivités à Ribeauvillé

Plusieurs activités festives sont filmées par Jean-Georges Kugler à commencer par un défilé. Les jeunes garçons descendent la rue, en chantant, dansant et s’amusant ensemble. Certains d'autres eux entament la dance du Hupfschritt, qui consiste à zigzaguer de droite à gauche dans la rue en se tenant par les bras[4]. Plusieurs d’autres eux défile avec la canne du tambour-major (l'un des attributs indissociables des conscrits) et un autre agite un drapeau français avec inscrit dessus « La classe 1931 – 1951 Ribeauvillé », un autre des attributs indissociables des conscrits.

Conscrits, Ginsbrett, 1907. ©BNUS

Plus tard dans la séquence, la caméra se concentre sur un jeune homme animant la fête à l’accordéon. Les autres adolescents dansent et s’amusent autour de lui. La musique, le chant et la danse ont une très grande importance dans cette fête. Le rassemblement a lieu probablement devant la maire, où la tradition veut qu'un vin d'honneur soit offert au conscrits[5].

A la 44ème seconde, deux chevaux arrivent en tirant un char décoré, de manière assez similaire à ce que l’on peut trouver dans des images filmées de fêtes de vendanges. Des garçons grimpent dessus et dansent. La plupart d’autres eux est élégamment habillé, signe de l’importance de cette fête, bien que beaucoup soient paré de costume uniforme (pantalon blanc avec un haut blanc sans manche et une sorte de béret sur la tête) qui n'est pas le costume traditionnel du conscrit alsacien.

Après l’amusement, les conscrits repartent sillonner le village. Les conscrits sont accompagnés d’une fanfare, probablement celle du village, pour défilé dans les rues à la fin de la séquence.

L’implication de tout un village

En regardant le film attentivement on peut voir que presque tout le monde est concerné par cette fête. Les conscrits le sont en premier lieu puisqu’il s’agit d’une fête en leur honneur. Mais tout au long de la séquence, on voit graviter autour d’eux des enfants plus jeunes, qui les suivent dans leur défilé. De la même manière, la fanfare est constituée essentiellement d’hommes plus âgés que les conscrits, parmi lesquels doivent probablement figurer les pères de certains d’entre eux.

Enfin, lors du défilé avec l’orchestre, les jeunes hommes sont accompagnés de plusieurs jeunes filles. Elles sont probablement les copines de certains des conscrits ou simplement des filles nées en 1931 et donc de la même classe que les garçons. Bien qu’elles ne soient pas concernées par l’appel au service militaire, elles essaient de profiter de la fête autant que les garçons, bien qu’elles ne soient pas présentes dans l’ensemble des festivités organisées.

Costume de conscrit alsacien. ©Musée alsacien

De plus, l'ensemble des festivités n'est pas filmé par Jean-Georges Kugler. Le bal est absent des images, de même que la visite de l'ensemble des commerces par les conscrits (qui cherchent essentiellement à récupérer de l'alcool, de la nourriture et des filles). Les boissons, la nourriture, chants et danses, tout doit être dans l'excès et la démesure pour faire mieux que la classe précédente et que les villages voisins[6]. Cette fête est également l'occasion pour les garçons d'essayer de ce rapprocher au maximum des filles, non sans arrières-pensées, avant de partir à l'armée.

Les costumes

Tout au long de la séquence, les conscrits portent plusieurs tenues, mais seule celle dans la dernière partie du défilé est représentative de la tradition. Traditionnellement en Alsace, les garçons des attributs visibles partout en France (rubans, cocardes, insignes), auxquels s'ajoutent des particularités. Le chapeau orné de plumes, de fruit et de fleurs (chapeau du tambour-major) fait partie de ces attributs et le costume du conscrit alsacien se compose d'un gilet rouge à deux rangés de boutons ainsi qu'une veste courte. Le bas est constitué d'un pantalon sombre et d'un tablier blanc[7]. Le costume traditionnel du conscrit alsacien est souvent considéré comme l'un des plus spectaculaires de France.

Lieux ou monuments


Ribeauvillé

Bibliographie


CREPIN Annie, Histoire de la conscription, sous la direction de ALLAIRE Martine, Paris, Gallimard, 2009

PENNAC Daniel, Le Service militaire au service de qui ?, Paris, Seuil, 1973

TOURSCHER Alexandre, "Bons pour la fête : les rituels de la conscription en Alsace", dans Revue d’Alsace, n°141, Strasbourg, 2015, p. 363-377


Article rédigé par

Reynald Derain, 07 juin 2019


  1. Cette fiche est considérée comme achevée par son auteur, mais elle n'a pas encore été validée par une autorité scientifique.
  2. PENNAC Daniel, Le Service militaire au service de qui ?, Paris, Seuil, 1973, p.9
  3. TOURSCHER Alexandre, "Bons pour la fête : les rituels de la conscription en Alsace", dans Revue d’Alsace, n°141, Strasbourg, 2015, p.373
  4. Op.cit, p. 372
  5. Op.cit, p.372
  6. Op.cit, p.370
  7. Op.cit, p. 369-370