Élevage ovin dans les Hautes Chaumes (0044FI0002) : Différence entre versions
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Version du 5 novembre 2019 à 15:34
Avertissement[1]
Événements filmés ou en lien
Résumé
Contexte et analyse
L’Alsace, terre agricole traditionnelle, a su conserver malgré les crises économiques et géopolitiques une agriculture à très diversifiée, reflet de la diversité de ses terroirs. La densité de l’habitat rural et le maintien d’une partie des actifs dans le secteur primaire s’expliquent en particulier par l’existence d’un bassin de consommation régional suffisamment important pour absorber l’essentiel de la production par la vente directe sur les marchés ou dans le réseau commercial. Il en va notamment ainsi de l’élevage bovin, porcin et ovin, qui s’est peu à peu spécialisé, concentré et orienté vers la quête de qualité. Les troupeaux de moutons ont subsisté malgré la réduction des possibilités de transhumance face à la fermeture des frontières (1870-1918), puis la pression de l’urbanisation dans l’entre-deux-guerres.
C’est ce qui explique la concentration des élevages de moutons dans les zones moins fertiles que celles dédiées aux cultures spécialisées commerciales (betterave à sucre, tabac, houblon, vigne) et moins peuplées, comme l’est le territoire de l’Outre-Forêt dans le nord de la région, ou les chaumes. L’éleveur Marcel Geistel a installé un troupeau en transhumance, pendant l'été uniquement, de 1970 à 1974, sur les chaumes vosgiennes ; il compte environ mille moutons de race mérinos qui passent une partie de l’année en bergerie, et l’autre en pâture libre sur les chaumes du Champ du Feu.
Les pâturages en Alsace
Encore très abondantes à l’orée de la révolution agricole, les prairies des hauteurs ont constamment reculé au XIXe et au XXe siècle[2]. Les chaumes vosgiennes offrent aux bêtes herbe, broussailles et fleurs d’abord dans les forêts de hêtres du massif, puis forment au-delà de 1000 mètres les hautes chaumes. Les zooms arrière réalisés par le cinéaste détaillent ce type de végétation inscrit dans un paysage de sommets arrondis typiques des Vosges et de leurs « ballons ». Le toponyme de « haute chaume » se retrouve historiquement au nord du col de la Schlucht, embrassant les chaumes d’Orbey, des Valtins ou des Planfaing. Typiques d’une économie pastorale de montage traditionnelle, ces prairies d’altitude continues sont réservées en général à l’estive des bovins, qui produisent du lait en quantité telle qu’il est conservé sous forme de fromage transformé sur place. En dépit de l’attraction (rentable) constituée depuis l’apparition du Club Vosgien (1872) par les fermes-auberges vendant aux touristes leur munster géromé, l’élevage bovin a fortement régressé depuis le début du siècle. L’abandon de certains chaumes a semble-t-il permis à l’éleveur de Geispolsheim de venir y faire paître ses moutons : les propriétaires qui ne parviennent plus à entretenir suffisamment les prairies d’altitude pour les bovins les louent moins cher à des éleveurs d’ovins (Nonn/282) (Gagneux et Xavier de Planhol 1979). Ce signe de déprise rurale ouvre les portes de précieux terroirs à des acteurs agricoles aux revenus bien moindres que les producteurs de lait et de viande bovine. Marcel Geistel, éleveur à Geispolsheim, village situé à une quinzaine de kilomètres de Strasbourg, avait deux troupeaux de moutons. Le premier restait toute l'année sur le ban de Geispolsheim, et broutait, entre autres, les près de l'aéroport d'Entzheim, tout proche. Le deuxième était conduit sur les chaumes du Champ du Feu, à une quarantaine de kilomètres de là.
Le métier de berger
Le berger, toujours solitaire, partage la vie en extérieur du troupeau d'environ mille bêtes marquées du "G" de Geistel dont il accompagne et oriente le parcours dans le pâturage. La plupart du temps regroupés, les ovins broutent et sont même dirigés vers un bois. De longues séquences contemplatives décrivent un panoramique sur les sommets où se distinguent des habitations, mais où l’on croise peu d’hommes, alors que les lieux sont depuis longtemps aménagés pour le tourisme sanitaire et vert. Torse nu en plein été et vêtu d’une veste plus chaude vers l’automne, l’éleveur décide d’opérer la redescente après la chute de la première neige d’altitude qui ne recouvre pas encore totalement l’herbe. La transhumance est un voyage délicat. Les plus jeunes bêtes et les brebis allaitantes sont descendues dans la camionnette qui apparaît à l'écran. Pour les autres, le berger dispose de deux outils essentiels pour diriger ses moutons : le bâton et le chien. Le bâton du berger, dont il fait usage à plusieurs reprises, est équipé d’une houlette lui servant à jeter des pierres pour effrayer les bêtes, et d’un crochet autorisant une saisie à distance d’ovins souvent méfiants. Le berger de Marcel Geistel possède deux chiens, saisis en plan très large rassemblant le troupeau. Albert Grammes, l'opérateur, a privilégié les (nombreux) moments de solitude pour filmer un environnement où montagnes vosgiennes, moutons, chiens et bergers semblent se fondre dans le paysage, les éléments, les saisons.Lieux ou monuments
Bibliographie
Article rédigé par
ALEXANDRE SUMPF, 05 mars 2019