Camp de vacances féminin (0160FS0002) : Différence entre versions
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L'absence de cartons et le montage simpliste du réalisateur ne nous permettent pas de situer temporellement et géographiquement les images avec exactitude. Cependant, la Gazette des Mines - qui rapporte les activités de l'entreprise de manière bimestrielle - nous procure un certain nombre de d'éléments, dont une photographie (voir image 1), permettant d'identifier un grand nombre de filles et de replacer au moins une partie des images au camp de L'Isle-sur-le-Doubs de 1947. | L'absence de cartons et le montage simpliste du réalisateur ne nous permettent pas de situer temporellement et géographiquement les images avec exactitude. Cependant, la Gazette des Mines - qui rapporte les activités de l'entreprise de manière bimestrielle - nous procure un certain nombre de d'éléments, dont une photographie (voir image 1), permettant d'identifier un grand nombre de filles et de replacer au moins une partie des images au camp de L'Isle-sur-le-Doubs de 1947. | ||
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+ | '''L'essor des colonies de vacances grace aux comités d'entreprise dans le contexte de l'après-guerre''' | ||
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+ | Les colonies de vacances connaissent un succès retentissant dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. Encouragées par l'Etat, elles sont fortement appréciées, autant des enfants que des parents, et permettent en outre de faire voyager les jeunes alors que les départs en vacances sont encore un luxe pour une grande partie de la population. Rapidement, les colonies de vacances s'imposent comme un excellent moyen pour les comités d'entreprise de s'investir socialement pour leurs employés et leurs familles. Les Mines Domaniales de Potasse d'Alsace ne dérogent pas à cette philosophie associative. Elles s'impliquent déjà largement pour la qualité de vie de ses mineurs : logements de travail, écoles, pavillons de santé, centres sportifs mais aussi aides alimentaires et vestimentaire, en bref, les oeuvres sociales définissent l'esprit d'entreprise des MDPA dès ses débuts. | ||
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+ | C'est dans cette logique que le comité central d'entreprise des MDPA souhaite organiser des séjours pour les jeunes, âgés entre 10 et 18 ans, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dès l'été 1946, et ce malgré le rationnement encore en vigueur, "les Mines fournissent tout"<ref>GIOVANETTI (René), Mines de Potasse d'Alsace. Histoire patrimoniale et sociale, Strasbourg, Editions Coprur, 2011, p. 99.</ref>, de l'équipement de la colonie à l'équipement des colons. Pour cette première année, les Mines font l'acquisition d'un domaine à Messigny, cependant le manque de temps nécessaire à l'installation de structures d'accueil, conjugué à une épidémie de poliomyélite interdisent la venue des colons pour l’été<ref>GIOVANETTI (René), ibid., p.99.</ref>. Le camp de Stosswihr, découvert par hasard par les responsables de la colonies quelques mois auparavant, ouvre en urgence. Au fil des années, ce domaine devient emblématique de "La Cigogne", accueillant aussi bien les filles que les [[Colonie_de_vacances_La_Cigogne_à_Stosswihr_(0160FS0002)|garçons]]. | ||
+ | L'année suivante, le 9 juin 1947, l'Association des colonies de vacances des MDPA, "La Cigogne" est officiellement créée et compte six centres de colonies, parmi lesquels Stosswihr, Saint-Amand-de-Montrond et L'Isle-sur-le-Doubs accueillent des filles (voir image 2). | ||
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Version du 5 janvier 2021 à 15:10
Résumé
Contexte et analyse
Dans cet extrait, le réalisateur Charles Bueb nous livre en 16mm des scènes de vie en noir et blanc d'un camp de vacances exclusivement féminin, organisé par le comité d'entreprise des Mines Domaniales de Potasse d'Alsace (MDPA) et son association "La Cigogne", fractionnées entre l'été 1946 et 1948.
L'absence de cartons et le montage simpliste du réalisateur ne nous permettent pas de situer temporellement et géographiquement les images avec exactitude. Cependant, la Gazette des Mines - qui rapporte les activités de l'entreprise de manière bimestrielle - nous procure un certain nombre de d'éléments, dont une photographie (voir image 1), permettant d'identifier un grand nombre de filles et de replacer au moins une partie des images au camp de L'Isle-sur-le-Doubs de 1947.
L'essor des colonies de vacances grace aux comités d'entreprise dans le contexte de l'après-guerre
Les colonies de vacances connaissent un succès retentissant dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. Encouragées par l'Etat, elles sont fortement appréciées, autant des enfants que des parents, et permettent en outre de faire voyager les jeunes alors que les départs en vacances sont encore un luxe pour une grande partie de la population. Rapidement, les colonies de vacances s'imposent comme un excellent moyen pour les comités d'entreprise de s'investir socialement pour leurs employés et leurs familles. Les Mines Domaniales de Potasse d'Alsace ne dérogent pas à cette philosophie associative. Elles s'impliquent déjà largement pour la qualité de vie de ses mineurs : logements de travail, écoles, pavillons de santé, centres sportifs mais aussi aides alimentaires et vestimentaire, en bref, les oeuvres sociales définissent l'esprit d'entreprise des MDPA dès ses débuts.
C'est dans cette logique que le comité central d'entreprise des MDPA souhaite organiser des séjours pour les jeunes, âgés entre 10 et 18 ans, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dès l'été 1946, et ce malgré le rationnement encore en vigueur, "les Mines fournissent tout"[3], de l'équipement de la colonie à l'équipement des colons. Pour cette première année, les Mines font l'acquisition d'un domaine à Messigny, cependant le manque de temps nécessaire à l'installation de structures d'accueil, conjugué à une épidémie de poliomyélite interdisent la venue des colons pour l’été[4]. Le camp de Stosswihr, découvert par hasard par les responsables de la colonies quelques mois auparavant, ouvre en urgence. Au fil des années, ce domaine devient emblématique de "La Cigogne", accueillant aussi bien les filles que les garçons.
L'année suivante, le 9 juin 1947, l'Association des colonies de vacances des MDPA, "La Cigogne" est officiellement créée et compte six centres de colonies, parmi lesquels Stosswihr, Saint-Amand-de-Montrond et L'Isle-sur-le-Doubs accueillent des filles (voir image 2).
Article rédigé par
Clara Picarles, 28 décembre 2020
- ↑ En tant que partie d'une production amateur, cette séquence n'a pas reçu de titre de son réalisateur. Le titre affiché sur cette fiche a été librement forgé par son auteur dans le but de refléter au mieux son contenu.
- ↑ Cette fiche est en cours de rédaction. À ce titre elle peut être inachevée et contenir des erreurs.
- ↑ GIOVANETTI (René), Mines de Potasse d'Alsace. Histoire patrimoniale et sociale, Strasbourg, Editions Coprur, 2011, p. 99.
- ↑ GIOVANETTI (René), ibid., p.99.