Oberseebach (0052FN0035) : Différence entre versions
m (Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire) |
m (Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire) |
||
Ligne 44 : | Ligne 44 : | ||
=== Les fêtes: entre événement de sociabilité et démonstration du folklore local === | === Les fêtes: entre événement de sociabilité et démonstration du folklore local === | ||
+ | Même si les techniques agricoles se sont très largement mécanisées après la Grande Guerre, en remplaçant progressivement les chevaux et bœufs par des tracteurs, ce qui a permis de rendre la tâche quotidienne un peu plus facile, les habitants d’Oberseebach restaient néanmoins très occupés aux champs et à la ferme pendant la semaine. C’est alors le dimanche et les jours fériés que les villageois profitent de leur temps libre. Le caractère dynamique des oberseebachois n’est pas uniquement valable au travail, mais aussi lors de ces moments de décompression. En effet, les jours chômés étaient synonymes de sorties joyeuses, que ce soit pour aller à l’église ou pour se rendre à la kermesse du village (aussi appelé ''Karwe'' par les habitants), on prenait le temps de quitter ses vêtements de travail et de s’endimancher pour se retrouver mais aussi se rencontrer. Il est relativement délicat de définir exactement de quelle festivité il s’agit dans cette vidéo. De nos jour, le village est connu pour ses festivités de la ''Streisselhochzeit'' (mariage au bouquet de fleur), mais cette dernière n’existe que depuis les années 1980. En 1937 et d’après le chanoine Knittel, le village serait connu pour ses festivités liées à la Fête-Dieu (''Fronleichnam'') mais cette procession ne ressemble pas à celles ayant lieu lors de cette fête. De plus, la scène semble être tournée à la mi-saison, en automne ou au début de l’hiver. Certaines personnes portent des manteaux, des écharpes et des couvre-chefs, alors que d’autres ne portent rien. Il ne doit donc certainement pas faire très froid, ni très chaud. La Fête-Dieu se déroule traditionnellement au mois de juin, ce qui ne correspond pas à la météo figurant dans la vidéo. L’hypothèse la plus probable se porte sur celle de la fête du village, la ''Karwe''. Si l’on se fie aux dates actuelles, elle devait avoir lieu au courant du mois de novembre. Ceci correspondrait à la météo et aussi à l’aspect « laïque » de la fête que la vidéo retranscrit. Il faut cependant rester vigilant avec cette information. | ||
=== Les années 1930: démocratisation du cinéma pour les particuliers === | === Les années 1930: démocratisation du cinéma pour les particuliers === | ||
}} | }} |
Version du 4 janvier 2019 à 00:41
Résumé
Description
[Oberseebach, scènes de jour, probablement tournées à la mi-saison, certaines personnes portent des vestes plus épaisses ainsi que des couvre-chefs alors que d'autres non.]
Plan moyen d’un jeune homme vêtu d'une tenue traditionnelle qui sautille en pleine rue en tenant un petit sapin au dessus de sa tête. Un regroupement de personnes observe la scène
Plan d’ensemble représentant une procession de jeunes gens qui marchent dans la rue (principale?). Certains garçons se chamaillent au premier plan. A nouveau, plan d’ensemble court mettant en scène d'une part des adolescents en tenue traditionnelle qui se courent après, et d'autre part deux jeunes hommes et une jeune femme habillés très élégamment. L'ambiance semble bonne-enfant et tous sont souriants.
Le plan moyen suivant filme deux entités différentes. Au premier plan, la caméra suit un adolescent en mouvement vêtu d’un costume traditionnel. Au second plan, le cameraman semble retenir son attention sur deux hommes et deux femmes très bien habillés (certainement les mêmes que sur le plan précédant) qui marchent dans la rue. Un des deux hommes porte un appareil photo autour du cou. A l’arrière plan, on aperçoit une voiture garée devant une maison.
Plan rapproché d’un homme relativement âgé, souriant, vêtu d’un chapeau et d’un manteau d’hiver. Il semble discuter avec le cameraman.
Plan moyen d’un autre homme grisonnant, il est vêtu d’un manteau d’hiver et porte un couvre-chef de type béret. Il tient un appareil photo entre ses mains. Ses traits sont tirés et il semble être pris au dépourvu par le cameraman. Pendant qu’il marche, il croise une fois le regard de la caméra, avant de détourner le regard et de fixer une nouvelle fois l’objectif.
Plan d’ensemble représentant les déambulations d’un cortège de gens vêtus de costumes traditionnels. Le cameraman reste à sa place tandis que le cortège avance et dévoile au fur et à mesure des nouveaux participants. Des jeunes garçons ouvrent le cortège, suivis par un homme qui danse et sautille en tenant un sapin orné de rubans au dessus de sa tête. Il est suivi de près par un groupe de danseurs folkloriques qui se tiennent bras dessus, bras dessous et dansent, le tout en tenues traditionnelles. Ils sont suivis par des enfants qui font de même. A la suite du train, on aperçoit une petite fanfare composée de joueurs de tubas et de trompette. Des villageois, vêtus d'habits du dimanche les suivent, majoritairement à pied, mais aussi à bicyclette.
Plan poitrine qui fixe une jeune fille vêtue d’un habit traditionnel et entourée d’autres enfants habillés de la même façon.
Plan d’ensemble mettant un scène deux couples qui dansent en tournoyant dans la rue. Des spectateurs observent la scène en arrière-plan.
Contexte et analyse
Oberseebach, un village paysan au coeur de l'Outre-forêt
Le village d’Oberseebach [1] se situe à l’extrême Nord de l’Alsace, à environs 9km au sud de la ville de Wissembourg et de la frontière allemande. Son histoire début au cours de l’époque romaine. La présence de nombreux tumuli dans les forêts avoisinantes ainsi que les traces d’anciennes routes celtes au départ de Brumath jusqu’à Wissembourg, et donc passants par Oberseebach permettent de confirmer la présence celte dans le village. Avec l’arrivée des Alamans et plus particulièrement des Francs au Vie siècle ap. JC, le christianisme fait son apparition à Oberseebach. La première évocation officielle du village se trouve dans la charte de l’empereur Otton I qui l’évoque comme étant « à la frontière sud de la forêt wissembourgeoise du Mundat (forêt aux alentours de Wissembourg qui s’étend jusque dans la Pfalz) ». Le village aurait, à partir de cette date et jusqu’à la Révolution française, appartenu à l’abbaye de Wissembourg[2]. Selon la description du village faite par le chanoine George Knittel dans le Odilien-Kalender de l’an 1937, les villageois d’Oberseebach seraient des « agriculteurs zélés et très actifs[3] ». En parallèle des activités d’élevage, ils exploitaient également leurs terres fertiles qui étaient propices à toutes sortes de cultures (céréales, pomme de terre). Lorsqu’ils ne sont pas aux champs, les habitants consacrent leur temps libre à la religion et aux fêtes locales. La grande particularité de ce village, réside dans la cohabitation fraternelle entre la population catholique et protestante, départagée géographiquement au niveau de la mairie. Les catholiques vivaient au sud, tandis que les protestants réformés habitaient au nord de la mairie.
Les fêtes: entre événement de sociabilité et démonstration du folklore local
Même si les techniques agricoles se sont très largement mécanisées après la Grande Guerre, en remplaçant progressivement les chevaux et bœufs par des tracteurs, ce qui a permis de rendre la tâche quotidienne un peu plus facile, les habitants d’Oberseebach restaient néanmoins très occupés aux champs et à la ferme pendant la semaine. C’est alors le dimanche et les jours fériés que les villageois profitent de leur temps libre. Le caractère dynamique des oberseebachois n’est pas uniquement valable au travail, mais aussi lors de ces moments de décompression. En effet, les jours chômés étaient synonymes de sorties joyeuses, que ce soit pour aller à l’église ou pour se rendre à la kermesse du village (aussi appelé Karwe par les habitants), on prenait le temps de quitter ses vêtements de travail et de s’endimancher pour se retrouver mais aussi se rencontrer. Il est relativement délicat de définir exactement de quelle festivité il s’agit dans cette vidéo. De nos jour, le village est connu pour ses festivités de la Streisselhochzeit (mariage au bouquet de fleur), mais cette dernière n’existe que depuis les années 1980. En 1937 et d’après le chanoine Knittel, le village serait connu pour ses festivités liées à la Fête-Dieu (Fronleichnam) mais cette procession ne ressemble pas à celles ayant lieu lors de cette fête. De plus, la scène semble être tournée à la mi-saison, en automne ou au début de l’hiver. Certaines personnes portent des manteaux, des écharpes et des couvre-chefs, alors que d’autres ne portent rien. Il ne doit donc certainement pas faire très froid, ni très chaud. La Fête-Dieu se déroule traditionnellement au mois de juin, ce qui ne correspond pas à la météo figurant dans la vidéo. L’hypothèse la plus probable se porte sur celle de la fête du village, la Karwe. Si l’on se fie aux dates actuelles, elle devait avoir lieu au courant du mois de novembre. Ceci correspondrait à la météo et aussi à l’aspect « laïque » de la fête que la vidéo retranscrit. Il faut cependant rester vigilant avec cette information.
=== Les années 1930: démocratisation du cinéma pour les particuliers ===