Entraînement de soldats (0035FH0002) : Différence entre versions
Ligne 45 : | Ligne 45 : | ||
Même privé de contexte évident, et en dépit de sa mauvaise facture (et/ou conservation), le film présente un indéniable intérêt. Il suit en effet une colonne d’une trentaine d’hommes portant l’uniforme et le brassard nazi au cours de leur apprentissage pratique. Probablement filmés pendant l’été, ils écoutent d’abord leur instructeur assis dans l’herbe, avant de marcher d’un bon pas au milieu d’un paysage de campagne anonyme, tandis que les encadrants se déplacent à vélo. Ils sont rejoints par un camarade qui court en tenant une carte, ce qui suggère que l’exercice mêle orientation, entraînement physique et compétences militaires. La caméra est assez mobile et anticipe en permanence la scène à venir. C’est en particulier le cas dans une scène filmée de loin, qui voit la troupe avancer cette fois en trois colonnes espacées, prudemment, se coucher au signal, puis se relever à toute vitesse afin de prendre position ou abri près des houblonnières sur le monticule opposé. Ils repartent en rang tout en s’époussetant… pour mieux devoir se coucher à un nouveau signal, lancé par surprise. C’est alors qu’intervient la démonstration de la meilleure manière de tomber, de la façon de se déplacer en roulant, et de la plus rapide opération pour se relever. En plein champ, ils se livrent ensuite à des exercices d’étirement couchés dans l’herbe et à des flexions typiques de la gymnastique de l’époque. On entretient donc le corps après avoir testé la vigilance et l’agilité. Là encore, toujours attentif, l’instructeur rythme l’exercice de la voix et du geste, et passe dans les rangs pour rectifier les positions. La séquence s’achève avec des plans filmés de près d’un exercice de basculement par-dessus un camarade ; l’instructeur, omniprésent et concentré, accompagne le mouvement en livrant des explications. Ces images témoignent donc d’une préparation paramilitaire experte visant la mise à disposition des corps pour la lutte à venir, la discipline et la vigilance. | Même privé de contexte évident, et en dépit de sa mauvaise facture (et/ou conservation), le film présente un indéniable intérêt. Il suit en effet une colonne d’une trentaine d’hommes portant l’uniforme et le brassard nazi au cours de leur apprentissage pratique. Probablement filmés pendant l’été, ils écoutent d’abord leur instructeur assis dans l’herbe, avant de marcher d’un bon pas au milieu d’un paysage de campagne anonyme, tandis que les encadrants se déplacent à vélo. Ils sont rejoints par un camarade qui court en tenant une carte, ce qui suggère que l’exercice mêle orientation, entraînement physique et compétences militaires. La caméra est assez mobile et anticipe en permanence la scène à venir. C’est en particulier le cas dans une scène filmée de loin, qui voit la troupe avancer cette fois en trois colonnes espacées, prudemment, se coucher au signal, puis se relever à toute vitesse afin de prendre position ou abri près des houblonnières sur le monticule opposé. Ils repartent en rang tout en s’époussetant… pour mieux devoir se coucher à un nouveau signal, lancé par surprise. C’est alors qu’intervient la démonstration de la meilleure manière de tomber, de la façon de se déplacer en roulant, et de la plus rapide opération pour se relever. En plein champ, ils se livrent ensuite à des exercices d’étirement couchés dans l’herbe et à des flexions typiques de la gymnastique de l’époque. On entretient donc le corps après avoir testé la vigilance et l’agilité. Là encore, toujours attentif, l’instructeur rythme l’exercice de la voix et du geste, et passe dans les rangs pour rectifier les positions. La séquence s’achève avec des plans filmés de près d’un exercice de basculement par-dessus un camarade ; l’instructeur, omniprésent et concentré, accompagne le mouvement en livrant des explications. Ces images témoignent donc d’une préparation paramilitaire experte visant la mise à disposition des corps pour la lutte à venir, la discipline et la vigilance. | ||
+ | |Contexte_et_analyse_de=<big>'''Ausbildung deutscher Soldaten'''</big> | ||
+ | |||
+ | Dieser Film sticht aus der Sammlung von Charles Zentz heraus. Es ist auf 1938 datiert. Das würde bedeuten, dass der 31-jährige Mann seine allerersten Amateurbilder einer kleinen Gruppe von Nazis bei ihrer Ausbildung, noch vor dem Krieg gewidmet hat. Diese Datierung bedarf einer Bestätigung, denn es wäre logischer, dass er seine Kamera für seinen Aufenthalt in Paris 1939 gekauft hat, ein Ereignis, das wichtig genug für eine solche Ausgabe war. Außerdem hat Zentz mehrmals während der Annektierung in seiner Stadt Schiltigheim die Nazis in Uniform gefilmt, und es ist nicht bekannt, dass er eine Sympathie für die Nazis gehabt hätte. | ||
+ | |||
+ | '''Eine komplette paramilitärische Ausbildung''' | ||
+ | |||
+ | Auch ohne offensichtlichen Zusammenhang und trotz seiner schlechten Qualität (und/oder Konservierung) besitzt der Film ein unbestreitbares Interesse. Er folgt einer Kolonne von etwa dreißig Männern in Nazi-Uniform mit Hakenkreuz-Armbinde während ihrer praktischen Ausbildung. Wahrscheinlich im Sommer gefilmt, hören sie zuerst ihrem Ausbilder zu, der im Gras sitzt, bevor sie zügig durch eine anonyme Landschaft marschieren, während die Vorgesetzten mit dem Rad unterwegs sind. Ein Kamerad läuft mit einer Karte in der Hand auf sie zu. Das lässt annehmen, dass es sich um eine Übung handelt, die körperliches Training mit Orientierung und militärischen Kompetenzen verbindet. Die Kamera ist ziemlich mobil und nimmt ständig die kommende Szene vorweg. Dies gilt insbesondere für eine aus der Ferne gefilmte Szene, in der sich die Männer in drei Kolonnen in Abständen vorsichtig vorwärts bewegen, sich auf Kommando hinlegen und dann schnell wieder aufstehen, um neben den Hopfenfeldern am gegenüberliegenden Hügel Position einzunehmen oder sich in Schutz zu bringen. Sie marschieren in Reih und Glied wieder weiter, klopfen sich den Staub ab ... um sich auf ein erneutes, unvorhergesehenes Kommando wieder auf den Boden zu werfen. Dann wird ihnen gezeigt, wie man am besten in Deckung geht, vorwärts rollt und am schnellsten wieder aufsteht. Anschließend machen sie Dehnungsübungen im Gras und die für die damalige Gymnastik typischen Beugeübungen. Nach dem Testen von Wachsamkeit und Beweglichkeit wird der Körper trainiert. Auch hier gibt der stets aufmerksame Ausbilder mit seiner Stimme und seinen Gesten den Rhythmus der Übung vor und geht durch die Reihen, um die Positionen zu korrigieren. Die Sequenz endet mit Nahaufnahmen einer Übung, bei der sich die Männer gegenseitig über die Schulter werfen; der allgegenwärtige und konzentrierte Ausbilder begleitet die Bewegung mit Erklärungen. Diese Bilder zeugen also von einer fachkundigen paramilitärischen Vorbereitung, mit der die Körper für den kommenden Kampf gestählt, Disziplin und Wachsamkeit trainiert werden sollen. | ||
|Bibliographie=Gaël Eismann, Stefan Martens, ''Occupation et répression militaire allemandes : la politique de "maintien de l'ordre" en Europe occupée, 1939-1945'', Paris, Autrement, 2007. | |Bibliographie=Gaël Eismann, Stefan Martens, ''Occupation et répression militaire allemandes : la politique de "maintien de l'ordre" en Europe occupée, 1939-1945'', Paris, Autrement, 2007. | ||
}} | }} |
Version du 15 mars 2019 à 15:54
Résumé
Description
Entraînement physique de soldats
(film de mauvaise qualité, surexposé)
/ soldats assis dans l'herbe
/ des soldats debout, avec un brassard nazi
/ panoramique paysage
/ une route sur laquelle marchent au pas (ou courent?) des soldats suivis de deux autres à vélo
/ un autre soldat arrive derrière en tenant une carte
0'38 / des soldats marchent sur une route entourée de houblonnières puis soudainement se jettent de côté avant de se disperser / ils retournent sur la route et se mettent à terre / un instructeur leur montre comment se relever : les soldats l'imitent
/ mouvements de gymnastique des soldats allongés dans l'herbe
/ assouplissements
...
/ les soldats s'entraînent à faire des roulades en se servant d'un de leur camarade
Contexte et analyse
Au sein de la collection de Charles Zentz, ce film détonne. Il apparaît daté de 1938, ce qui signifierait que le jeune homme âgé de 31 ans aurait consacré ses toutes premières images amateur à une petite escouade de nazis à l’entraînement, et ce avant la guerre. Cette datation mérite d’être confirmée car il paraîtrait plus logique qu’il ait acheté sa caméra pour son séjour à Paris en 1939, événement suffisamment important pour susciter une telle dépense. En outre, Zentz a filmé plusieurs fois les nazis en uniforme dans sa ville de Schiltigheim pendant la période de l’annexion, et on ne lui connaît aucune sympathie nazie.
Une instruction paramilitaire complète
Même privé de contexte évident, et en dépit de sa mauvaise facture (et/ou conservation), le film présente un indéniable intérêt. Il suit en effet une colonne d’une trentaine d’hommes portant l’uniforme et le brassard nazi au cours de leur apprentissage pratique. Probablement filmés pendant l’été, ils écoutent d’abord leur instructeur assis dans l’herbe, avant de marcher d’un bon pas au milieu d’un paysage de campagne anonyme, tandis que les encadrants se déplacent à vélo. Ils sont rejoints par un camarade qui court en tenant une carte, ce qui suggère que l’exercice mêle orientation, entraînement physique et compétences militaires. La caméra est assez mobile et anticipe en permanence la scène à venir. C’est en particulier le cas dans une scène filmée de loin, qui voit la troupe avancer cette fois en trois colonnes espacées, prudemment, se coucher au signal, puis se relever à toute vitesse afin de prendre position ou abri près des houblonnières sur le monticule opposé. Ils repartent en rang tout en s’époussetant… pour mieux devoir se coucher à un nouveau signal, lancé par surprise. C’est alors qu’intervient la démonstration de la meilleure manière de tomber, de la façon de se déplacer en roulant, et de la plus rapide opération pour se relever. En plein champ, ils se livrent ensuite à des exercices d’étirement couchés dans l’herbe et à des flexions typiques de la gymnastique de l’époque. On entretient donc le corps après avoir testé la vigilance et l’agilité. Là encore, toujours attentif, l’instructeur rythme l’exercice de la voix et du geste, et passe dans les rangs pour rectifier les positions. La séquence s’achève avec des plans filmés de près d’un exercice de basculement par-dessus un camarade ; l’instructeur, omniprésent et concentré, accompagne le mouvement en livrant des explications. Ces images témoignent donc d’une préparation paramilitaire experte visant la mise à disposition des corps pour la lutte à venir, la discipline et la vigilance.Bibliographie
Article rédigé par
ALEXANDRE SUMPF, 14 janvier 2019