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Résumé


Cette séquence de 1 minute et 8 secondes retrace la visite de la famille Bréesé au Château du Haut-Koenigsbourg au milieu des années 1930. Réalisée en 9,5mm par Emile Brésée (1902-1987), elle montre une promenade en famille dans l'un des lieux touristiques les plus attractifs d'Alsace et l'un des châteaux les plus cinégéniques de France.

Description


(0’00) Plusieurs personnes discutent devant la porte du château. La caméra remonte vers les tours du château.

(0’10) Plusieurs plan montre des visiteurs sortant du château ou se baladant autour. Il y a des couples et des familles.

(0’23) La caméra montre les façades du château depuis l’extérieur. Un enfant (Gilbert Bréesé) en hauteur entre des rochers salut l’opérateur.

(0’36) Gros plan sur deux femmes souriantes, dont Madame Breesé, dans le parc entourant le château. En arrière-plan, les visiteurs admirent le paysage et le monument. Parmi eux, deux hommes (militaires ?) en uniforme (0’40).

(0’44) Plan des façades du château, puis la caméra montre un père et son fils visiter les extérieurs du château. Il s’agit du même enfant que dans le reste de la séquence, l’homme s’accompagnant et son père.

(0’49) A nouveau, plans des façades et des tours du château.

(0’53) La famille repart en empruntant le chemin de randonné menant au château. Ils se retournent pour saluer la caméra.

(0'59) Une voiture arrive à St. Hippolyte. Le château est filmé en contre-plongée en arrière-plan, un hôtel se trouve au premier plan. La femme d'Emile Bréesé est seule devant la caméra et semble chercher quelque chose. Gros plan sur le panneau de bienvenue de St. Hippolyte. Des ballons ou des grappes de raisin (se qui serait plus probable du fait de l'emplacement du village dans le vignoble) sont dessinés dessus.

Métadonnées

N° support :  0021FN0002
Date :  Entre 1935 et 1938
Coloration :  Noir et blanc
Son :  Muet
Durée :  00:01:08
Cinéastes :  Breesé, Emile
Format original :  9,5 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Sites patrimoniaux et touristiques
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


Emile Breesé, mécanicien puis technicien de radio, a filmé de nombreux sites, touristiques ou non, en Alsace avec sa famille. Le château de Haut-Koenigsbourg, principal atout de la commune d'Orschwiller avec le vignoble situé sur la Route des vins d'Alsace, fait partie de ces lieux captés sur les bobines 9,5 mm.

Un haut lieu touristique de l'Alsace

L'histoire du château est particulière. En effet, il est construit vers 1147[1], puis abandonné en 1633 après un incendie. A l'arrivée des Français, le site perd toute son importance et son prestige. Ce n'est qu'en 1901, durant la période allemande, que Guillaume II (1859-1941) décide la reconstruction du château pour en faire un haut lieu de l'Alsace et un symbole de la puissance allemande. La reconstruction prendra fin en 1918 (après l’aménagement des intérieurs), malgré une inauguration le 13 mai 1908[2], inauguration caricaturée par l'artiste Hansi. Le château que l'on voit dans le film n'est donc pas le château médiéval d'origine, contrairement à ce que beaucoup de personnes croient, mais plutôt une reconstitution de ce qu'était le château au XVème siècle[3].

Entrée principale du château du Haut-Koenigsbourg, surplombée des armoiries de la famille Tierstein. La capture issue de la séquence.

La séquence n'offre qu'une vision des extérieurs mais on voit de nombreux éléments, à commencer par la porte principale, surplombée des armoiries de la famille de Tierstein (seconds détenteurs du Haut-Koenigsbourg), qui n'a pas été détruit après le traité de Versailles de 1919 et le retour de l'Alsace à la France. Les armoiries de la famille Hohenzollern sont également visible au-dessus de la porte de la herse[4], bien qu'elle ne soit pas montrée dans la séquence. Le film montre les remparts, les murs mais surtout le donjon, qui a la particularité d'être carré et surplombé par l'aigle impérial. Le donjon carré a fait polémique au moment de la reconstruction et après, bien qu'il est été prouvé qu'à l'origine, il se présentait bien sous cette forme[5]. Si la séquence ne montre pas tout, le cinéaste a cherché à filmer beaucoup d'éléments emblématiques du lieu, qui sont pour la plupart, des témoins de l'histoire du château.

Aujourd'hui, le château compte environ 500 000 visiteurs par an[6], ce qui en fait l'un des points touristiques principaux de l'Alsace centrale. Dans la séquence, on peut voir que le site est déjà très fréquenté au milieu des années 1930, que ce soit par des familles, des couples ou même des hommes en uniforme, comme on peut l'apercevoir à la 40ème seconde.

Au-delà du château, la famille Breesé au cœur du film

Bien que le cadre soit le Haut-Koenigsbourg, le film se concentre essentiellement sur la famille du réalisateur. Dans la séquence, on voit à deux reprises la famille se promener dans l'enceinte du château ou dans ses alentours. Les différents membres de la famille se prêtent au jeu devant la caméra, que ce soit en la fixant et en lui souriant comme le font la femme d'Emile Breesé et une autre femme (amie de la famille ?), ou en la saluant depuis un rocher en hauteur comme le fait Gilbert Breesé, fils d'Emile.

Durant la séquence, une autre femme sourit à la caméra et d'autres personnes interagissent avec les Breesé, probablement des amis de la famille venu partager une promenade avec eux dans ce lieu touristique. Emile Breesé filme aussi beaucoup de visiteurs, surtout des familles, des couples mais aussi, plus surprenant deux hommes en uniforme (militaires ?). Cela montre bien que le château n'est pas l’objet principal des préoccupations du cinéaste au moment du tournage, bien que les ruines soient classées Monument historique depuis 1882.

Un château cinégénique

Une vue sur la plaine d'Alsace depuis l'un des remparts du château du Haut-Koenigsbourg, souvent présente dans les films amateurs. ©Wiki Commons

Le Haut-Koenigsbourg est un lieu de tournage connu notamment pour le film La Grande illusion de Jean Renoir en 1937 et aussi pour d'autres moins connus par exemple Les Aventures d'Arsène Lupin (Jacques Becker, 1956). Pourtant, il ne faut pas oublier que le film amateur y demeure la principale production cinématographique. C'est pourquoi le château est un lieu de tournage qui va au-delà du cinéma professionnel, grâce aux amateurs de passage avec leur caméra.

De nombreux cinéastes amateurs qui ont filmé le Haut-Koenigsbourg. Parmi eux, on peut citer par exemple, Paul Spindler (1906-1980) qui visite le château vers 1930, de même que Jean Albert (1935-2015) en 1956 ou encore Victor Rombourg (1900-1964) en 1951. Beaucoup d'autres cinéastes amateurs sont, eux aussi, passés par le château avec leur caméra.

Bien que tous les cinéastes filment pour des raisons qui leurs sont propres, des similitudes avec le film d'Emile Breesé se dégagent tout de même. La famille est au cœur de la plupart des séquences et le château lui-même est filmé sous certains angles récurrents. Le blason au-dessus de la porte, donjon, murs d'enceinte, abords immédiats du château et panorama de la vallée font partie des éléments répétitifs dans les films amateurs, sans doute du fait de la particularité de ces éléments ou de leur importance. On retrouve de manière plus ou moins marquée tous ces éléments dans le film d'Emile Breesé, sauf le panorama, que remplace en un sens la contre-plongée sur le château depuis le village de Saint-Hippolyte et qui offre un plan très large sur le sommet.

Parallèlement aux éléments récurrents, on trouve très peu d'images de l'intérieur du château présentes dans les films amateurs. Manque de place pour filmer ? Manque de temps ? Mauvaise luminosité ? Choix assumé ? Pas de visite des intérieurs ? Autant de possibilité que de cinéastes pour justifier l’absence de ces images d'intérieur.

Personnages identifiés


Gilbert Breesé

Lieux ou monuments


Château du Haut-Koenigsbourg; Orschwiller; Saint-Hippolyte

Bibliographie


"Alsace : Strasbourg, Colmar, les Vosges, Mulhouse, la route des vins. - Nouvelle édition", dans Encyclopédie du voyage, Gallimard loisirs, Paris, 2018

Kubler Maurice, Sélestat et le Haut-Koenigsbourg au début du siècle : promenade illustrée dans le vieux Sélestat, aux ruines et au château reconstruit du Haut-Koenigsbourg, Edition du Rhin, Mulhouse, 1991

"Le siècle du Haut-Koenigsbourg", dans Les Saisons d'Alsace, n°36, Editions DNA, Strasbourg, Eté 2008

Toursel-Harster Dominique, Beck Jean-Pierre, Bronner Guy , Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, La Nuée Bleue, Strasbourg, 1995, p. 304-309

Waechter Maryvonne, Le château du Haut-Koenigsbourg, Éditions "Ouest-France", Rennes, 2016

Zimmermann Jean-Robert, Haut Koenigsbourg : la sentinelle de l'Alsace, Editions Place Stanislas, Nancy, 2008

Site du Château du Haut-Koenigsbourg

Documents annexes


  • Ruines du château du Haut-Koenigsbourg. ©BNUS
  • Le donjon du château d'après Hansi.
  • L'inauguration du château en 1908 d'après Hansi.


  • Article rédigé par

    Reynald Derain, 11 février 2019


    1. Georges Bischoff, "La première vie du Haut-Koenigsbourg", Les Saisons d'Alsace, n°36, Editions DNA, Strasbourg, Eté 2008, p.11
    2. Waechter Maryvonne, Le château du Haut-Koenigsbourg, Éditions "Ouest-France", Rennes, 2016, p.34
    3. Waechter Maryvonne, Le château du Haut-Koenigsbourg, Éditions "Ouest-France", Rennes, 2016, p.34
    4. Waechter Maryvonne, Le château du Haut-Koenigsbourg, Éditions "Ouest-France", Rennes, 2016, p.49
    5. Georges Bischoff, "La première vie du Haut-Koenigsbourg", dans Les Saisons d'Alsace, n°36, Editions DNA, Strasbourg, Eté 2008, p.14
    6. Laurent Stéphane, "Suivez le guide !", dans Les Saisons d'Alsace, n°36, Editions DNA, Strasbourg, Eté 2008, p.73