Mariage à Berg après-guerre (0128FH0015) : Différence entre versions
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Le réalisateur se place sous un tunnel en pierre d’où il filme l’arrivée de la procession nombreuse quittant le village pour aller célébrer le mariage sur des terrains à l’écart des habitations. Des hommes saluent le réalisateur. Plans rapprochés sur des dindons semblant danser, pour montrer le côté festif de la célébration. | Le réalisateur se place sous un tunnel en pierre d’où il filme l’arrivée de la procession nombreuse quittant le village pour aller célébrer le mariage sur des terrains à l’écart des habitations. Des hommes saluent le réalisateur. Plans rapprochés sur des dindons semblant danser, pour montrer le côté festif de la célébration. | ||
Le couple et leurs amis s’amusent, célèbrent leur mariage en se tenant les uns et les autres, bras dessus bras dessous. Les sexes sont mélangés, et les enfants s’amusent aussi. Tout le monde se tient par la main, les hommes ont retiré leurs vestes et certaines femmes ont encore un tablier sur elles. La procession a dû ramener des gens du village à son passage dans la rue. Plan travelling de droite à gauche puis de gauche à droite montrant les enfants qui jouent. Plan avec des dindons en premier plan et les époux en arrière plan qui se tiennent très proche l’un de l’autre, beaucoup plus que dans les autres plans. La caméra les suit dans un plan plus long que les autres, de gauche à droite. Le film fini sur une image de nature, un champ avec un arbre et des animaux. | Le couple et leurs amis s’amusent, célèbrent leur mariage en se tenant les uns et les autres, bras dessus bras dessous. Les sexes sont mélangés, et les enfants s’amusent aussi. Tout le monde se tient par la main, les hommes ont retiré leurs vestes et certaines femmes ont encore un tablier sur elles. La procession a dû ramener des gens du village à son passage dans la rue. Plan travelling de droite à gauche puis de gauche à droite montrant les enfants qui jouent. Plan avec des dindons en premier plan et les époux en arrière plan qui se tiennent très proche l’un de l’autre, beaucoup plus que dans les autres plans. La caméra les suit dans un plan plus long que les autres, de gauche à droite. Le film fini sur une image de nature, un champ avec un arbre et des animaux. | ||
+ | |Contexte_et_analyse_fr='''Un mariage au milieu du siècle''' | ||
+ | Le mariage est, toujours dans les années 1940 et comme depuis de nombreux siècles en Occident, un rite de passage obligé dans la vie des individus. Il régit les liens entre les sexes, donne un rôle social bien défini à l’épouse comme à son mari : elle s’occupe de leur intérieur et des enfants qu’elle élève tandis qu’il travaille à l’extérieur pour subvenir aux besoins de son foyer. | ||
+ | Nous avons ici un mariage civil, célébré à la mairie en très petit comité (les mariés et le témoin ici), suivi d’une cérémonie religieuse à l’église qui réunit plus de monde. La journée est réglée par des traditions souvent locales, mais ici ni la mariée ni les invités ne portent ces coutumes dans leurs tenues. Des passages sont obligés : on traverse le village, on salue les connaissances que l’ont amène avec soi pour célébrer les époux, ici dans un petit coin de nature. | ||
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+ | '''Un mariage Alsacien après la guerre''' | ||
+ | Après un conflit de 6 ans (1939-1945), la plupart des Alsaciens aspirent au calme et à un retour aux traditions et aux normes qui régissaient leur vie d’avant guerre. C’est en 1945 que se marient le couple que nous avons à l’image et c’est un moment tout à fait traditionnel et « normal » qui est filmé par Richard Bierlein dans le petit village de Berg, dont le recensement de 1946 nous dit qu’il comptait 462 habitants. (Source : http://cassini.ehess.fr/cassini/fr/html/fiche.php?select_resultat=3730) Les mariés comme les invités et les enfants sourient constamment à la caméra, c’est un vrai moment de célébration d’après guerre et de retour à la normal que filme le réalisateur qui manifestement connait les époux. C’est aussi un moment de la vie privé, mais aussi public qui est filmé car, bien qu’intime et en petit comité, la cérémonie est une manifestation sociale. On se montre en tant que couple devant tout le village et les fêtes sont un moment de rencontre entre hommes et femmes, et l’on voit bien sur les images qu’un moindre contrôle social apparait dans la petite fête dans la nature. Les corps sont plus proches et c’est un moment de rapprochement entre les sexes. | ||
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+ | Quant au but du réalisateur qui a filmé ce moment familial, c’est surement pour garder un souvenir d’un jour heureux sans but de diffusion hors du cercle de connaissance. Le film est un peu plus long qu’une bobine normale de 3 minutes, et il est monté, Richard Bierlein avait donc des connaissances cinématographiques. Ses plans ne sont pas toujours fixes et lorsqu’il tient sa caméra pour filmer sans trépied, c’est avec une relative assurance. Vu les prix des caméras dans les années 1940, il est possible d’avancer que Richard Bierlein avait des revenus relativement aisé. | ||
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Version du 27 octobre 2020 à 16:53
Résumé
Plan fixe où le couple avance vers la caméra placée dans une rue du village, les époux souriants et le mari fumant sa cigarette. Plan montrant la façade de l’Ecole & Mairie de Berg où les époux se rendent d’abord pour la cérémonie. Plan où la caméra suit les époux allant à la mairie. Ils sont accompagné d’un ami comme témoin et regardent la caméra en souriant. Le marié fait signe au réalisateur de le suivre dans le bâtiment, mais nous ne le suivons pas. Les époux et le témoin ressortent. Au numéro 69 d’une maison, un homme plus âgé, peut-être le père du marié, pose avec eux pour la caméra en étant moins à l’aise que les époux et le témoin, plus jeunes.
On retourne dans la rue avec une procession nombreuse, avec une dizaine de personnes, dont trois femmes. L’épouse est au bras de son père, et son époux est derrière. La caméra se place bien en avant de la procession pour pouvoir la filmer en train d’arriver. Le spectateur a la vue des maisons et des charrettes du village avec la procession arrivant à lui.
Le réalisateur entrecoupe son film de prises de vue fixes de bâtiments du village pour montrer où les époux se rendent. Plan de l’église devant laquelle passe une petite fille. La procession s’y rend, en étant moins ordornée que tout à l’heure. L’épouse n’y est pas. Ils ressortent de l’église en étant très souriants. Le marié rit et montre un sac à main vide. Même plan que celui des maisons et des charrettes, sauf que la procession est dos au spectateur. Ils repartent et sont encore plus nombreux qu’avant. Beaucoup plus de femmes et de nombreux enfants.
Plan fixe d’une fenêtre où une vieille femme montre fièrement un petit garçon.
Le réalisateur se place sous un tunnel en pierre d’où il filme l’arrivée de la procession nombreuse quittant le village pour aller célébrer le mariage sur des terrains à l’écart des habitations. Des hommes saluent le réalisateur. Plans rapprochés sur des dindons semblant danser, pour montrer le côté festif de la célébration.
Description
Plan fixe où le couple avance vers la caméra placée dans une rue du village, les époux souriants et le mari fumant sa cigarette. Plan montrant la façade de l’Ecole & Mairie de Berg où les époux se rendent d’abord pour la cérémonie. Plan où la caméra suit les époux allant à la mairie. Ils sont accompagné d’un ami comme témoin et regardent la caméra en souriant. Le marié fait signe au réalisateur de le suivre dans le bâtiment, mais nous ne le suivons pas. Les époux et le témoin ressortent. Au numéro 69 d’une maison, un homme plus âgé, peut-être le père du marié, pose avec eux pour la caméra en étant moins à l’aise que les époux et le témoin, plus jeunes.
On retourne dans la rue avec une procession nombreuse, avec une dizaine de personnes, dont trois femmes. L’épouse est au bras de son père, et son époux est derrière. La caméra se place bien en avant de la procession pour pouvoir la filmer en train d’arriver. Le spectateur a la vue des maisons et des charrettes du village avec la procession arrivant à lui.
Le réalisateur entrecoupe son film de prises de vue fixes de bâtiments du village pour montrer où les époux se rendent. Plan de l’église devant laquelle passe une petite fille. La procession s’y rend, en étant moins ordornée que tout à l’heure. L’épouse n’y est pas. Ils ressortent de l’église en étant très souriants. Le marié rit et montre un sac à main vide. Même plan que celui des maisons et des charrettes, sauf que la procession est dos au spectateur. Ils repartent et sont encore plus nombreux qu’avant. Beaucoup plus de femmes et de nombreux enfants.
Plan fixe d’une fenêtre où une vieille femme montre fièrement un petit garçon.
Le réalisateur se place sous un tunnel en pierre d’où il filme l’arrivée de la procession nombreuse quittant le village pour aller célébrer le mariage sur des terrains à l’écart des habitations. Des hommes saluent le réalisateur. Plans rapprochés sur des dindons semblant danser, pour montrer le côté festif de la célébration.
Le couple et leurs amis s’amusent, célèbrent leur mariage en se tenant les uns et les autres, bras dessus bras dessous. Les sexes sont mélangés, et les enfants s’amusent aussi. Tout le monde se tient par la main, les hommes ont retiré leurs vestes et certaines femmes ont encore un tablier sur elles. La procession a dû ramener des gens du village à son passage dans la rue. Plan travelling de droite à gauche puis de gauche à droite montrant les enfants qui jouent. Plan avec des dindons en premier plan et les époux en arrière plan qui se tiennent très proche l’un de l’autre, beaucoup plus que dans les autres plans. La caméra les suit dans un plan plus long que les autres, de gauche à droite. Le film fini sur une image de nature, un champ avec un arbre et des animaux.
Contexte et analyse
Un mariage au milieu du siècle
Le mariage est, toujours dans les années 1940 et comme depuis de nombreux siècles en Occident, un rite de passage obligé dans la vie des individus. Il régit les liens entre les sexes, donne un rôle social bien défini à l’épouse comme à son mari : elle s’occupe de leur intérieur et des enfants qu’elle élève tandis qu’il travaille à l’extérieur pour subvenir aux besoins de son foyer.
Nous avons ici un mariage civil, célébré à la mairie en très petit comité (les mariés et le témoin ici), suivi d’une cérémonie religieuse à l’église qui réunit plus de monde. La journée est réglée par des traditions souvent locales, mais ici ni la mariée ni les invités ne portent ces coutumes dans leurs tenues. Des passages sont obligés : on traverse le village, on salue les connaissances que l’ont amène avec soi pour célébrer les époux, ici dans un petit coin de nature.
Un mariage Alsacien après la guerre Après un conflit de 6 ans (1939-1945), la plupart des Alsaciens aspirent au calme et à un retour aux traditions et aux normes qui régissaient leur vie d’avant guerre. C’est en 1945 que se marient le couple que nous avons à l’image et c’est un moment tout à fait traditionnel et « normal » qui est filmé par Richard Bierlein dans le petit village de Berg, dont le recensement de 1946 nous dit qu’il comptait 462 habitants. (Source : http://cassini.ehess.fr/cassini/fr/html/fiche.php?select_resultat=3730) Les mariés comme les invités et les enfants sourient constamment à la caméra, c’est un vrai moment de célébration d’après guerre et de retour à la normal que filme le réalisateur qui manifestement connait les époux. C’est aussi un moment de la vie privé, mais aussi public qui est filmé car, bien qu’intime et en petit comité, la cérémonie est une manifestation sociale. On se montre en tant que couple devant tout le village et les fêtes sont un moment de rencontre entre hommes et femmes, et l’on voit bien sur les images qu’un moindre contrôle social apparait dans la petite fête dans la nature. Les corps sont plus proches et c’est un moment de rapprochement entre les sexes.
Quant au but du réalisateur qui a filmé ce moment familial, c’est surement pour garder un souvenir d’un jour heureux sans but de diffusion hors du cercle de connaissance. Le film est un peu plus long qu’une bobine normale de 3 minutes, et il est monté, Richard Bierlein avait donc des connaissances cinématographiques. Ses plans ne sont pas toujours fixes et lorsqu’il tient sa caméra pour filmer sans trépied, c’est avec une relative assurance. Vu les prix des caméras dans les années 1940, il est possible d’avancer que Richard Bierlein avait des revenus relativement aisé.Lieux ou monuments
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