Carnaval de Strasbourg (0050FH0002) : Différence entre versions
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[[Fichier:Carnaval - Kronenbourg.png|vignette|gauche|Une camionnette aux couleurs de la Brasserie Kronenbourg prend part au cortège.]]L'année suivante cependant, les commerçants strasbourgeois décident retenter l'expérience et de remettre aux goûts du jour la tradition du carnaval afin d'animer le centre-ville et d'attirer les touristes. La manifestation fait figure d'opération de prestige visant à offrir à Strasbourg le rayonnement d'une ville rhénane prospère. [[Fichier:Carnaval - Tintin.png|vignette|droite|Un char à l'effigie des personnages de la bande dessinée d'Hergé, ''Tintin'' : le capitaine Haddock, Tintin, Milou et [non visible sur la photo] le professeur Tournesol. ]]Le carnaval est ainsi financé par les commerçants eux-mêmes, en attestent certains chars faisant de la publicité pour quelques enseignes strasbourgeoises. Mais tous ne sont pas commerciaux : les autres chars et déguisements s'éloignent des thèmes carnavalesques traditionnels, préférant le spectaculaire au monstrueux. Ils reprennent donc des thèmes issus du quotidien, du folklore alsacien voire de la culture populaire, des "''motifs que le public associe aux loisirs et aux divertissements''"<ref>Eve Cerf, "Carnaval en Alsace : tradition, évolution, manipulation", ''Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est'', n°7, 1978, p.30</ref>. Enfin, l'esprit frondeur du carnaval, même s'il reste discret, est tout de même perceptible sur certains chars un peu plus politisés. [[Fichier:Carnaval - 4 vieux.png|vignette|gauche|On distingue parfaitement Konrad Adenauer et son homologue belge, Achille Van Acker. De Gaulle se tient derrière eux.]] On pense par exemple à ceux quatre vieillards qui semblent mal en point. Parmi eux, on reconnaît Konrad Adenauer, Chancelier fédéral d'Allemagne de 1949 à 1963, qui porte une écharpe aux couleurs de la République Fédérale d'Allemagne. A ses côtés, derrière les lunettes rondes, se cache Achille Van Acker, Premier Ministre belge pour la troisième fois de 1954 à 1958 - peut-être sa présence nous permet-elle d'ailleurs de dater avec plus de précision ce film : il s'agirait alors de l'année 1958. Est aussi présent le Général De Gaulle, dont on ne distingue que les oreilles décollées et le nez proéminent tandis qu'il dépasse tous les autres d'une tête, | [[Fichier:Carnaval - Kronenbourg.png|vignette|gauche|Une camionnette aux couleurs de la Brasserie Kronenbourg prend part au cortège.]]L'année suivante cependant, les commerçants strasbourgeois décident retenter l'expérience et de remettre aux goûts du jour la tradition du carnaval afin d'animer le centre-ville et d'attirer les touristes. La manifestation fait figure d'opération de prestige visant à offrir à Strasbourg le rayonnement d'une ville rhénane prospère. [[Fichier:Carnaval - Tintin.png|vignette|droite|Un char à l'effigie des personnages de la bande dessinée d'Hergé, ''Tintin'' : le capitaine Haddock, Tintin, Milou et [non visible sur la photo] le professeur Tournesol. ]]Le carnaval est ainsi financé par les commerçants eux-mêmes, en attestent certains chars faisant de la publicité pour quelques enseignes strasbourgeoises. Mais tous ne sont pas commerciaux : les autres chars et déguisements s'éloignent des thèmes carnavalesques traditionnels, préférant le spectaculaire au monstrueux. Ils reprennent donc des thèmes issus du quotidien, du folklore alsacien voire de la culture populaire, des "''motifs que le public associe aux loisirs et aux divertissements''"<ref>Eve Cerf, "Carnaval en Alsace : tradition, évolution, manipulation", ''Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est'', n°7, 1978, p.30</ref>. Enfin, l'esprit frondeur du carnaval, même s'il reste discret, est tout de même perceptible sur certains chars un peu plus politisés. [[Fichier:Carnaval - 4 vieux.png|vignette|gauche|On distingue parfaitement Konrad Adenauer et son homologue belge, Achille Van Acker. De Gaulle se tient derrière eux.]] On pense par exemple à ceux quatre vieillards qui semblent mal en point. Parmi eux, on reconnaît Konrad Adenauer, Chancelier fédéral d'Allemagne de 1949 à 1963, qui porte une écharpe aux couleurs de la République Fédérale d'Allemagne. A ses côtés, derrière les lunettes rondes, se cache Achille Van Acker, Premier Ministre belge pour la troisième fois de 1954 à 1958 - peut-être sa présence nous permet-elle d'ailleurs de dater avec plus de précision ce film : il s'agirait alors de l'année 1958. Est aussi présent le Général De Gaulle, dont on ne distingue que les oreilles décollées et le nez proéminent tandis qu'il dépasse tous les autres d'une tête, | ||
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'''Un repas festif et "gras"''' | '''Un repas festif et "gras"''' |
Version du 10 janvier 2019 à 13:12
Événements filmés ou en lien
Résumé
Contexte et analyse
Le carnaval, une tradition séculaire
Se déroulant au cours d'une période allant du milieu de l'hiver au début de l'été, le carnaval est une fête rurale et urbaine caractérisée par le travestissement et la transgression ritualisée d'interdits et autres tabous. Dès le Moyen-Âge, cette pratique est encadrée par l’Église. Associée à des fêtes chrétiennes et s'insérant dans le cycle précédant le Carême, elle reprend les thèmes religieux de la mort et de la renaissance, du chaos et de l'ordre, au centre desquels l'exaltation de l'homme sauvage fait office de médiation. La procession burlesque se clôt généralement par le sacrifice de l'homme sauvage, symbole du retour au calme, du triomphe de la société sur le chaos. Derrière l'anarchie ambiante, le carnaval tient en réalité un rôle social important permettant à chacun, sous les traits d'êtres monstrueux ou grotesques, l'excès et la subversion ; le carnaval s'apparente ainsi à une sorte de catharsis populaire.
Le carnaval de Strasbourg
A Strasbourg, cette tradition se perd néanmoins à l'époque du Reichsland et finit par disparaître complètement après que l'administration allemande a vainement tenté de la relancer. En effet, d'abord encouragé par l'occupant, le « Carnaval des Allemands »[2] est finalement supprimé en 1902 lorsque les Alsaciens décident d'intégrer cette tradition à la valorisation d'une culture régionale relativement germanophobe.
En février 1956, Germain Muller et Raymond Vogel, les fondateurs du cabaret strasbourgeois « De Barabli » font le pari de relancer cette tradition longtemps oubliée et organisent une grande procession satirique, essentiellement composée d'acteurs du cabaret, en l'honneur de Crocus Morus, brûlé le soir-même sur la Place Broglie. Mais, s'ils sont déjà nombreux à venir y assister, ce carnaval ne marque pas vraiment l'histoire de la ville et est considéré comme un échec.
Le « Carnaval des Marchands » - Eve Cerf
L'année suivante cependant, les commerçants strasbourgeois décident retenter l'expérience et de remettre aux goûts du jour la tradition du carnaval afin d'animer le centre-ville et d'attirer les touristes. La manifestation fait figure d'opération de prestige visant à offrir à Strasbourg le rayonnement d'une ville rhénane prospère.
Un repas festif et "gras"
Lieux ou monuments
Bibliographie
Eve Cerf, « Carnavals en Alsace : tradition, évolution, manipulation », Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est, n°7, 1978, pp.24-37
Eve Cerf, « Wackes Fasenacht : le Carnaval des Voyous à Strasbourg », Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est, n°21, 1994, pp.40-47
Jacques Heers, Fêtes des fous et Carnavals, Paris : Fayard, 1983
Freddy Raphaël et Geneviève Herberich-Marx, « Éléments pour une sociologie du rire et du blasphème », Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est, n°21, 1994, pp. 4-10
- Aller ↑ En tant que partie d'une production amateur, cette séquence n'a pas reçu de titre de son réalisateur. Le titre affiché sur cette fiche a été librement forgé par son auteur dans le but de refléter au mieux son contenu.
- Aller ↑ Eve Cerf, « Carnavals en Alsace : tradition, évolution, manipulation », Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est, n°7, 1978, p. 27
- Aller ↑ Eve Cerf, "Carnaval en Alsace : tradition, évolution, manipulation", Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est, n°7, 1978, p.30