Strasbourg évacuée (0005FH0011) : Différence entre versions

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Le 3 Septembre 1939, à la suite de l’entrée des troupes allemandes en Pologne, la France déclare la guerre à l’Allemagne nazie. L’Alsace est déclarée « zone de guerre » et sa population doit être évacuée vers l’arrière-pays (en Dordogne notamment). Une première évacuation survient en 1939 puis une autre au cours de l’année 1940. Au total, ce sont 700 000 alsaciens qui sont déplacés, dont 60 000 Strasbourgeois. La ville devient une ville fantôme, presque déserte, ne comptant encore que les militaires et les civils qui ont une utilité à l’effort de guerre (par exemple dans la protection des monuments). En Mai 1940, les Allemands lancent leur offensive à l’Ouest et l’emportent sur la France en 1 mois. L’Alsace est rattachée au Reich, et les habitants sont priés de revenir sous peine de représailles sur les familles et les biens laissés sur place. Dans le même temps les Allemands, aidés par des civils s'emploient à remettre en état les infrastructures détruites par les combats. Le film présenté nous offre un regard sur cette situation à travers des images couleurs.
 
Le 3 Septembre 1939, à la suite de l’entrée des troupes allemandes en Pologne, la France déclare la guerre à l’Allemagne nazie. L’Alsace est déclarée « zone de guerre » et sa population doit être évacuée vers l’arrière-pays (en Dordogne notamment). Une première évacuation survient en 1939 puis une autre au cours de l’année 1940. Au total, ce sont 700 000 alsaciens qui sont déplacés, dont 60 000 Strasbourgeois. La ville devient une ville fantôme, presque déserte, ne comptant encore que les militaires et les civils qui ont une utilité à l’effort de guerre (par exemple dans la protection des monuments). En Mai 1940, les Allemands lancent leur offensive à l’Ouest et l’emportent sur la France en 1 mois. L’Alsace est rattachée au Reich, et les habitants sont priés de revenir sous peine de représailles sur les familles et les biens laissés sur place. Dans le même temps les Allemands, aidés par des civils s'emploient à remettre en état les infrastructures détruites par les combats. Le film présenté nous offre un regard sur cette situation à travers des images couleurs.
  
Évacuation et protection :
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===Évacuation et protection===
 
 
 
Comme il est possible de le constater dans le film, Strasbourg en cette année 1940 est une ville fantôme. Les rues sont vides ou, en tout cas, très peu fréquentées. La population Strasbourgeoise ayant été évacuée d’abord lors de l’évacuation de Septembre 1939 puis au cours de celle du moi de Mai 1940, les seuls habitants de la ville sont donc soit des militaires ou des civils utiles à l’effort de guerre français ; le cameraman se déplace dans un véhicule lors de plusieurs séquences ce qui prouve le maintient de certains services dont les transports publics. L’évacuation de la ville s’accompagne également de mesures de protection des bâtiments, comme nous pouvons le voir dans le film avec la cathédrale de Strasbourg. Mais nous pouvons également remarquer que les protections ne sont pas installées sur tous les bâtiments. Périodiquement le film pourrait avoir été réaliser en Juillet 1940 (donc après la capitulation de la France) ; à 55 secondes on peut distinguer deux soldats allemands qui marchent tranquillement, ce qui confirme que nous sommes après l’armistice. Le cameraman, Charles-Robert Weiss, était membre de la Défense passive lors de l’évacuation des alsaciens vers la Dordogne et quinze autres départements. Sa présence à Strasbourg à ce moment est liée à son inquiétude de voir l’affaire familiale Weiss (qui consiste en plusieurs échoppes de corderie que l’on distingue dans le film) réquisitionnée par les Allemands.  
 
Comme il est possible de le constater dans le film, Strasbourg en cette année 1940 est une ville fantôme. Les rues sont vides ou, en tout cas, très peu fréquentées. La population Strasbourgeoise ayant été évacuée d’abord lors de l’évacuation de Septembre 1939 puis au cours de celle du moi de Mai 1940, les seuls habitants de la ville sont donc soit des militaires ou des civils utiles à l’effort de guerre français ; le cameraman se déplace dans un véhicule lors de plusieurs séquences ce qui prouve le maintient de certains services dont les transports publics. L’évacuation de la ville s’accompagne également de mesures de protection des bâtiments, comme nous pouvons le voir dans le film avec la cathédrale de Strasbourg. Mais nous pouvons également remarquer que les protections ne sont pas installées sur tous les bâtiments. Périodiquement le film pourrait avoir été réaliser en Juillet 1940 (donc après la capitulation de la France) ; à 55 secondes on peut distinguer deux soldats allemands qui marchent tranquillement, ce qui confirme que nous sommes après l’armistice. Le cameraman, Charles-Robert Weiss, était membre de la Défense passive lors de l’évacuation des alsaciens vers la Dordogne et quinze autres départements. Sa présence à Strasbourg à ce moment est liée à son inquiétude de voir l’affaire familiale Weiss (qui consiste en plusieurs échoppes de corderie que l’on distingue dans le film) réquisitionnée par les Allemands.  
  
Nouvelle annexion :
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===Nouvelle annexion===
 
 
 
Bien que l’adhésion de l’Alsace-Moselle ne figure pas sur l’armistice imposée à la France le 22 Juin 1940 à Rethondes, cette dernière redevient allemande et est rattachée au Bade-Wurtemberg. La première décision du Reich est d’ordonner le rapatriement des réfugiés Alsaciens et de reconstruire les infrastructures endommagées par la guerre. C’est ce que nous pouvons distinguer dans le film où le génie militaire allemand aide les civils à la reconstruction. On peut remarquer à 1 minute 58 du film, un camion portant les initiales « O.T » pour « Organisation Todt », une composante de l’armée allemande, habilitée à la construction d’infrastructures civils et militaires (on leur attribue notamment la construction des imposants hangars à sous-marins allemands de Saint-Nazaire) ; le nom vient de son fondateur, Fritz Todt, figure importante du Troisième Reich dans l’industrie du bâtiment. Dans cette partie du film, les dégâts dû à la guerre sont clairement visibles : ponts détruits ou impraticable, bâtiments éventrés, chemins de fer inutilisables. Les traces de la guerre sont visibles et démontrent que la région de Strasbourg a subi des combats. Le cameraman choisi de mettre l’accent à travers ses séquences sur les reconstructions comme pour souligné l’empressement de l’Allemagne à rendre l’Alsace de nouveau opérationnelle pour le Reich. La dernière séquence du film illustre très bien les évènements à venir : l’installation du système pour enlever la statue du général Kléber démontre la volonté allemande d’imposer aussi vite que possible une politique de germanisation très dure pour les Alsaciens.
 
Bien que l’adhésion de l’Alsace-Moselle ne figure pas sur l’armistice imposée à la France le 22 Juin 1940 à Rethondes, cette dernière redevient allemande et est rattachée au Bade-Wurtemberg. La première décision du Reich est d’ordonner le rapatriement des réfugiés Alsaciens et de reconstruire les infrastructures endommagées par la guerre. C’est ce que nous pouvons distinguer dans le film où le génie militaire allemand aide les civils à la reconstruction. On peut remarquer à 1 minute 58 du film, un camion portant les initiales « O.T » pour « Organisation Todt », une composante de l’armée allemande, habilitée à la construction d’infrastructures civils et militaires (on leur attribue notamment la construction des imposants hangars à sous-marins allemands de Saint-Nazaire) ; le nom vient de son fondateur, Fritz Todt, figure importante du Troisième Reich dans l’industrie du bâtiment. Dans cette partie du film, les dégâts dû à la guerre sont clairement visibles : ponts détruits ou impraticable, bâtiments éventrés, chemins de fer inutilisables. Les traces de la guerre sont visibles et démontrent que la région de Strasbourg a subi des combats. Le cameraman choisi de mettre l’accent à travers ses séquences sur les reconstructions comme pour souligné l’empressement de l’Allemagne à rendre l’Alsace de nouveau opérationnelle pour le Reich. La dernière séquence du film illustre très bien les évènements à venir : l’installation du système pour enlever la statue du général Kléber démontre la volonté allemande d’imposer aussi vite que possible une politique de germanisation très dure pour les Alsaciens.
 
|Bibliographie="Alsace, 1939-1945 : la grande encyclopédie des années de guerre / sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl ; préface d'André Bord ; "Saisons d'Alsace" ; Strasbourg ; la Nuée bleue; 2009
 
|Bibliographie="Alsace, 1939-1945 : la grande encyclopédie des années de guerre / sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl ; préface d'André Bord ; "Saisons d'Alsace" ; Strasbourg ; la Nuée bleue; 2009

Version du 30 janvier 2019 à 11:59


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Événements filmés ou en lien


Evacuation de Starsbourg; Occupation de Starsbourg, Juillet 1940

Résumé


Le film nous présente la ville de Strasbourg évacuée en 1940. On peut distinguer deux parties. La première partie se concentre la ville en elle-même pour montrer son aspect de ville fantôme et les précautions prises pour faire face à la guerre avec la protection des monuments, comme la cathédrale. La seconde partie nous montre les dégâts dû à la guerre et les allemands qui s'affairent à reconstruire les infrastructures et qui dans le même temps modifie déjà le paysage alsacien par le retrait des symboles français.

Description


Le film commence par un plan de l’Avenue des Vosges, puis du Boulevard Clémenceau et après au niveau de la rue du 22 Novembre dont on peut constater qu’ils sont complètement vides. Ensuite un plan sur l’entrée de la cathédrale où l’on peut distinguer les protections mises en place pour protéger le monument des destructions à venir. Ensuite on a une succession de plans sur la place Homme de Fer et au niveau de l’avenue de la Paix où le cameraman se déplace, il en profite d’ailleurs pour filmer un des magasins Weiss ; on peut supposer qu’il utilise une voiture ou un tramway. Le plan suivant nous amène place Kléber, sur le monument. On une succession de plans sur la même place avec à chaque fois un plan de plus en plus large. On peut remarquer qu’il y a plus de monde, dont deux soldats qui passe en marchant au premier plan. Dans les plans suivants on constate le changement de saison, car on distingue de la verdure, ce qui nous fait penser que nous sommes peut-être après l’armistice du 22 Juin. Le plan suivant nous montre des travaux en cours sur un monument place de l’université. Ensuite un plan sur le fleuve où on peut distinguer un pont de fortune, surement construit par le génie militaire allemand. On a une succession de plans sur les ponts de Strasbourg endommagés dont le Pont du Rhin qui est détruit ; les dégâts rendent de ce fait la circulation fluviale impraticable. Plan sur une deuxième corderie Weiss. La dernière séquence nous montre le système que les allemands ont installé place Kléber pour enlever la statue de la renommée Karl-Roos Platz.

Métadonnées

N° support :  0005FH0011
Date :  Entre 1940 et 1945
Coloration :  NB et couleur
Son :  Muet
Durée :  00:10:21
Cinéastes :  Weiss, Robert-Charles
Format original :  8 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Seconde Guerre mondiale : Occupation et annexion
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


Le 3 Septembre 1939, à la suite de l’entrée des troupes allemandes en Pologne, la France déclare la guerre à l’Allemagne nazie. L’Alsace est déclarée « zone de guerre » Le 3 Septembre 1939, à la suite de l’entrée des troupes allemandes en Pologne, la France déclare la guerre à l’Allemagne nazie. L’Alsace est déclarée « zone de guerre » et sa population doit être évacuée vers l’arrière-pays (en Dordogne notamment). Une première évacuation survient en 1939 puis une autre au cours de l’année 1940. Au total, ce sont 700 000 alsaciens qui sont déplacés, dont 60 000 Strasbourgeois. La ville devient une ville fantôme, presque déserte, ne comptant encore que les militaires et les civils qui ont une utilité à l’effort de guerre (par exemple dans la protection des monuments). En Mai 1940, les Allemands lancent leur offensive à l’Ouest et l’emportent sur la France en 1 mois. L’Alsace est rattachée au Reich, et les habitants sont priés de revenir sous peine de représailles sur les familles et les biens laissés sur place. Dans le même temps les Allemands, aidés par des civils s'emploient à remettre en état les infrastructures détruites par les combats. Le film présenté nous offre un regard sur cette situation à travers des images couleurs.

Évacuation et protection

Comme il est possible de le constater dans le film, Strasbourg en cette année 1940 est une ville fantôme. Les rues sont vides ou, en tout cas, très peu fréquentées. La population Strasbourgeoise ayant été évacuée d’abord lors de l’évacuation de Septembre 1939 puis au cours de celle du moi de Mai 1940, les seuls habitants de la ville sont donc soit des militaires ou des civils utiles à l’effort de guerre français ; le cameraman se déplace dans un véhicule lors de plusieurs séquences ce qui prouve le maintient de certains services dont les transports publics. L’évacuation de la ville s’accompagne également de mesures de protection des bâtiments, comme nous pouvons le voir dans le film avec la cathédrale de Strasbourg. Mais nous pouvons également remarquer que les protections ne sont pas installées sur tous les bâtiments. Périodiquement le film pourrait avoir été réaliser en Juillet 1940 (donc après la capitulation de la France) ; à 55 secondes on peut distinguer deux soldats allemands qui marchent tranquillement, ce qui confirme que nous sommes après l’armistice. Le cameraman, Charles-Robert Weiss, était membre de la Défense passive lors de l’évacuation des alsaciens vers la Dordogne et quinze autres départements. Sa présence à Strasbourg à ce moment est liée à son inquiétude de voir l’affaire familiale Weiss (qui consiste en plusieurs échoppes de corderie que l’on distingue dans le film) réquisitionnée par les Allemands.

Nouvelle annexion

Bien que l’adhésion de l’Alsace-Moselle ne figure pas sur l’armistice imposée à la France le 22 Juin 1940 à Rethondes, cette dernière redevient allemande et est rattachée au Bade-Wurtemberg. La première décision du Reich est d’ordonner le rapatriement des réfugiés Alsaciens et de reconstruire les infrastructures endommagées par la guerre. C’est ce que nous pouvons distinguer dans le film où le génie militaire allemand aide les civils à la reconstruction. On peut remarquer à 1 minute 58 du film, un camion portant les initiales « O.T » pour « Organisation Todt », une composante de l’armée allemande, habilitée à la construction d’infrastructures civils et militaires (on leur attribue notamment la construction des imposants hangars à sous-marins allemands de Saint-Nazaire) ; le nom vient de son fondateur, Fritz Todt, figure importante du Troisième Reich dans l’industrie du bâtiment. Dans cette partie du film, les dégâts dû à la guerre sont clairement visibles : ponts détruits ou impraticable, bâtiments éventrés, chemins de fer inutilisables. Les traces de la guerre sont visibles et démontrent que la région de Strasbourg a subi des combats. Le cameraman choisi de mettre l’accent à travers ses séquences sur les reconstructions comme pour souligné l’empressement de l’Allemagne à rendre l’Alsace de nouveau opérationnelle pour le Reich. La dernière séquence du film illustre très bien les évènements à venir : l’installation du système pour enlever la statue du général Kléber démontre la volonté allemande d’imposer aussi vite que possible une politique de germanisation très dure pour les Alsaciens.

Lieux ou monuments


Place Kléber; Place Homme de Fer; Avenue des Vosges; Boulevard Clémenceau; Rue du 22 Novembre; Pont du Rhin; Place de l'Université

Bibliographie


"Alsace, 1939-1945 : la grande encyclopédie des années de guerre / sous la direction de Bernard Reumaux et Alfred Wahl ; préface d'André Bord ; "Saisons d'Alsace" ; Strasbourg ; la Nuée bleue; 2009

"L’Alsace dans la guerre 1939-1945"; LE MAREC Bernard et LE MAREC Gérard; Guebwiller; Alsatia; 2000


Article rédigé par

Florian Weber, 11 janvier 2019


  1. En tant que partie d'une production amateur, cette séquence n'a pas reçu de titre de son réalisateur. Le titre affiché sur cette fiche a été librement forgé par son auteur dans le but de refléter au mieux son contenu.