S.A. Fahnenhiss (0035FH0007)
Description
La cérémonie du lever du drapeau par les S.A. dans la rue.
Un groupe d'armées nazis en uniforme marchait dans la rue, suivi d'un groupe de personnes vêtues de costumes avec des brassards nazis. Les piétons dans la rue se sont arrêtés pour les regarder. L'équipe s'est arrêtée devant une porte où il y avait un drapeau nazi flottant. Les personnes en chemise blanche et cravate noire se sont alignées, et devant eux, un chef d'armée a commencé à parler et une fanfare restait à côté de l'équipe. Après le discours, la fanfare a commencé à jouer et le chef a salué un officier et ils se sont serré la main, après ils sont allés voir l'équipe. La fanfares a recommencé à jouer et les membres de l'équipe se sont tenus droits et ont écouté attentivement. Un officier est venu à la caméra et la foule a tourné ver la caméra. Les piétons se sont précipités dans la rue et l'équipe est restée immobile. La cérémonie de levée du drapeau a officiellement commencé, attirant les regards des piétons. Un officier a parlé devant le mât et a chanté une chanson. Avec le chant, les deux soldats ont levé un autre énorme drapeau nazi près du mât. Tous les soldats faisaient un salut nazi et ont commencé à chanter en regardant le drapeau. Les piétons et les enfants dans la rue ont également chanté avec les soldats. Les deux drapeaux de la croix gammée flottaient dans le vent. Plusieurs officiers se sont serré la main et se sont salués, puis ont quitté la rue. L'équipe s'est tournée vers la droite et marchaient derrière la fanfare.
Contexte et analyse
La Sturmabteilung
La Sturmabteilung, également connue sous le nom de "section d'assaut", abrégée en SA, était une organisation paramilitaire du parti nazi qui aida Adolf Hitler à accéder au pouvoir en Allemagne. Créée en 1922, la mission de la SA était de protéger les réunions du parti nazi, mais en réalité, Hitler voulait que cette organisation devienne une partie de l'armée nazie. La SA était extrêmement antisémite et antidémocratique. Ses membres étaient principalement des Allemands de la classe moyenne inférieure qui avaient perdu leur emploi en raison de crise économique du pays. Ils se sont livrés à des combats dans les rues avec leurs ennemis politiques, ont pratiqué des exercices militaires et terrorisé les Allemands.
En juin 1940, l’Alsace et la Lorraine ont été intégrées dans l'administration civile de l’Allemagne selon une déclaration du gouvernement français. Dès le 19 juin 1940, les Allemands instituent en Alsace des groupements locaux de toutes les formations nazies, regroupées dans l’équivalent alsacien du Parti, l’ « Opferring », y compris la SA, pour bien contrôler cette région et réaliser la nazification.
Robert Wagner, le Gauleiter du Rhin supérieur, pensait que l’Alsace devra connaître dès les premiers jours de la présence nazie des rassemblements de toutes sortes, des parades et des défilés afin d'appuyer la séparation de l’Alsace de la France. [2]Pour les grands rassemblements politiques et militaires, les participants des SA étaient toujours en pantalon noir, chemise blanche et cravate noir. Robert Wagner annonça « que 250,000 Alsaciens et Alsaciennes marchaient dans les rangs des organisations de liberté de la Grande Allemagne » quand il fit son discours au commandant en chef des SA, Victor Lutze.[3] Robert Wagner se vantait d'avoir réussi à établir un système administratif et culturel d'origine allemande à l’Alsace, mais en Allemagne, on doutait d'une réussite aussi ample en chiffres et aussi rapide.
Après la "nuit des longs couteaux" en 1934, la SA est devenue moins importante que les autres formations nazies. Les membres de SA participèrent principalement aux actions de propagande, se substituèrent aux soldats retraités, et accomplirent des tâches spéciales. Alors que la guerre se poursuivait, en raison du manque de personnel, les membres de la SA jouaient un très important rôle comme officiers de complément, surtout dans les régions occupées.
La Croix Gammée
Le principal symbole nazi est la croix gammée (ou le swastika, 卐). Le drapeau nazi comprenait une croix gammée inclinée à 45 degrés de couleur noire sur un disque blanc exactement au centre d'un drapeau rouge. Elle est alors appelée croix gammée nazie. Dans le livre « Mein Kampf », Hitler a donné une explication de la signification de drapeau : “Dans le rouge, nous voyions l’idée sociale du mouvement ; dans le blanc, l’idée nationaliste ; dans la croix gammée, la mission de la lutte pour le triomphe de l’aryen et aussi pour le triomphe de l’idée du travail productif, idée qui fut et restera éternellement antisémite.”[4]
Pour nettoyer le passé français et transformer les Alsaciens en bons nazis, les autorités d'occupation ont publié plusieurs décrets. Il fut notamment interdit de parler le français et tous les noms furent germanisés; le drapeau à croix gammée fut la principale mais aussi la plus simple façon de vérifier l'adhésion du public. Le 11 mai 1941, un appel est lancé à la population : « Que pas une maison ne soit sans drapeau à croix gammée ». Les drapeaux apparurent alors partout dans la ville : les écoles, les usines, les hôpitaux, etc. En dehors du drapeau à croix gammée, les gens portaient le brassard à croix gammée pour présenter leur obéissance. Pour les Allemands et les collaborateurs, la croix gammée était la marque de reconnaissance d'une élite faisant régner l'ordre nazi en Alsace.
Cette "levée de drapeau (Fahnen hiss) filmée très tôt pendant l'occupation se situe peut-être lors de l'inauguration du siège de la SA. Ces dernières ont manifesté pour la première fois le 19 septembre[5] et en 1941, les rassemblements dépasseront les 2000 personnes. Rien de tel ici: l'orchestre dirigé avec une énergie excessive accompagne moins d'une centaine de personnes chantant l'hymne (de l'Allemagne nazie? de la SA?). Les spectateurs, surtout des femmes sorties de leur cuisine, leurs enfants qui semblent s'amuser de la situation, et un groupe d'écoliers pas le moins du monde impressionné, fait le salut nazi - qui est encore une incongruité en Alsace à peine conquise.Lieux ou monuments
Bibliographie
Charles Béné, L’Alsace dans les griffes nazies. 3, L'Alsace dans la Résistance française, Fetzer sa editeur, 1978.
Joachim C. Fest, Les Maîtres du IIIe Reich, Paris : Grasset & Fasquelle, 2008.
Donna Harsch, German Social Democracy and the Rise of Nazism, Chapel Hill : The University of North Carolina Press, 2011.
Adolf Hitler, Mein Kampf (mon combat), Paris : Nouvelles éditions latines, 1979.
Lothar Kettenacker, La politique de nazification en Alsace, Istra, Strasbourg, 2 tomes, 1978.
Article rédigé par
Tingyan Li, 05 janvier 2019
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- ↑ BÉNÉ Charles, L’Alsace dans les griffes nazies. 3, L'Alsace dans la Résistance française, Fetzer sa editeur, 1978, pp. 63.
- ↑ BÉNÉ Charles, L’Alsace dans les griffes nazies. 3, L'Alsace dans la Résistance française, Fetzer sa editeur, 1978, pp. 102.
- ↑ Adolf Hitler, Mein Kampf (mon combat), Paris : Nouvelles éditions latines, 1979, pp. 218.
- ↑ L'Alsace sous l'occupation nazie, 1940-1944, CRDP Strasbourg, 1977, p. 28.