Croisière dans le Port du Rhin avec Batorama (0113FH0034)
Résumé
Description
La séquence s’ouvre sur un groupe de personnes qui vont et viennent sur le ponton extérieur du bateau. En arrière-plan, la Capitainerie du Port du Rhin, bâtiment d’architecture néo-gothique, situe l’embarcation dans le bassin du commerce. Parmi les personnes à bord pour la visite, on distingue une dizaine d’hommes en uniformes de marins, les autres passagers – hommes, femmes et enfants – sont vêtus de leurs habits de tous les jours. Un homme et deux dames posent en plan moyen devant la caméra, à l’arrière plan les quais défilent le long du bassin, deux péniches sont accostées.
Dans le plan suivant, la caméra effectue un léger panoramique de la droite vers la gauche en plan large sur le ponton du bateau, nombreux passagers autour de la cheminée principale et les installations portuaires du bassin du commerce en arrière plan. Contre-champ avec les têtes des passagers au premier plan, l’eau du bassin, péniches amarrées au quai, des grues de transbordement de marchandises et le bâtiment des entrepôts publics.
Travelling latéral sur le quai où l’on aperçoit voies de chemin de fer, bâtiments et cheminées fumantes, un tas de rondin de bois, des grues de transbordement de marchandises. Plan court sur les vagues causées par le bateau sur les bords du quai. Gros plan sur Mme Lehmann - la mère du déposant – qui sourit à la caméra. Léger panoramique sur la gauche, un homme de dos en uniforme et béret de marin, fume une cigarette. Mme Lehmann, au sourire mutin, regarde à nouveau vers la caméra puis tourne la tête vers les berges.
La foule amassée sur le ponton du bateau, l’ancienne tour de manutention des silos et greniers à céréales exploités par la société SANARA ainsi que l’entrepôt de stockage attenant, Les Grands Moulins de Strasbourg à l’architecture monumentale en arrière-plan. Un groupe de passagers filmé de dos, deux femmes agitent leur mouchoir vers la rive et le passage d’écluse nord à la sortie du Port. Mme Lehmann au côté d’un homme plus âgé en béret et nœud papillon, tous les deux adressent de grands sourires enjoués à la caméra.
Travelling depuis le bateau sur un autre, le « Franz Haniel IX », accosté au quai, puis sortie du bassin du commerce avec vue sur le poste de gardien au bout du quai. M.Lehmann, père, vêtu d’un manteau, d’une cravate et d’un couvre-chef, filmé en plan moyen sur le bateau. L’arrière du bateau et les remous de l’eau, le drapeau français qui flotte au vent. Le bateau à présent sorti des bassins du Port et naviguant sur le Rhin.
Contexte et analyse
Le Port du Rhin : poumon commercial et industriel de Strasbourg
Depuis l’Antiquité, les activités portuaires ont toujours été étroitement liés au développement économique de la ville.
Les premiers aménagements portuaires sont situés en retrait du Rhin ; le fort débit et les nombreuses crues empêchent dans un premier temps leur installation à proximité du fleuve. A l’époque médiévale, le port de Strasbourg s’établit sur le site du Kaufhaus, au cœur de la ville - qui devient l’« Ancienne Douane » au 18ème siècle - et s’étend aux quais des pêcheurs et des bateliers.
A partir de 1871, Strasbourg devient capitale du Reichsland et cherche à s’équiper d’un port moderne pour faciliter la circulation des péniches et répondre au besoin d’un trafic commercial rhénan en plein essor. Le bassin d’Austerlitz, relié au Rhin par une écluse, est inauguré le 15 juin 1892, suivi du bassin Dusuzeau.
Le Port s’installe définitivement sur le fleuve une fois celui-ci canalisé, dans le courant de la deuxième moitié du 19ème siècle. La construction des bassins du Commerce et de l’Industrie est achevée en 1901. La mise à disposition des terrains à proximité du Rhin favorise le développement des activités portuaires ; le trafic annuel du Port connaît une hausse majeure pour atteindre près de deux millions de tonnes à l’orée du premier conflit mondial.
Le 1er janvier 1926, le Port devient Port autonome de Strasbourg, en plein cœur de l’espace du Rhin supérieur. Son nouveau statut lui confère un régime d’exploitation libéral similaire à celui d’un port maritime. Aucune taxe, péage ni redevance n’est appliqué au trafic de sorte que l’activité fluviale et industrielle en est largement stimulée.
« Celui-ci est désormais pour l’Est de la France le port d’importation des charbons métallurgiques et industriels en provenance essentiellement d’Allemagne, des hydrocarbures, des céréales, des bois et produits alimentaires d’Outre-mer, et le port d’exportation des charbons flambants en provenance de Sarre et de lorraine, des potasses d’Alsace, des soudes et des produits métallurgiques des mines de Lorraine, ainsi que de nombreux produits fabriqués dans les industries de la région. » extrait du Second dépliant général datant de 1951, édité par le Port autonome de Strasbourg.
Nombre d’entreprises et d’usines s’installent dans le quartier du port du Rhin dont certaines font parti de la mémoire industrielle et ouvrière de la région. Parmi elles, on peut citer Les Forges de Strasbourg, la Scar (Société des chantiers et ateliers du Rhin) qui a pour mission la construction et la réparation du matériel fluvial et portuaire, la briqueterie Starlette, la Cellulose de Strasbourg à partir de 1930.
Deux imposants bâtiments appartenant à ces entreprises historiques apparaissent dans la séquence filmée : Les Grands Moulins de Strasbourg, premiers usagers du Port du Rhin, en 1903. Un bâtiment de stockage et la tour de manutention des silos et greniers à céréales de la société SANARA, Société Alsacienne de Navigation Rhénane.
Enfin au début de la séquence, dominant à l’extrémité du bassin du Commerce, la Capitainerie, édifice d’architecture néo-gothique, ancien poste de commandement du Port, construit en même temps que le bassin du commerce sous administration allemande.
Le quartier du Port du Rhin et ses industries portuaires connaîssent une intense activité à l’écart du centre et de la vie des strasbourgeois, qui évitent cette partie de la ville. Pour beaucoup en effet, passer le Pont Vauban qui délimite le quartier du même nom avec celui du Port du Rhin de l’autre côté, c’est pénétrer un autre univers, sale (dû aux rejets des usines charbonnières), bruyant et malodorant. Pourtant c’est bien ce monde qui est garant de l‘essor puis de la prospérité économique de la ville jusqu’à aujourd’hui.
- ↑ Cette fiche est en cours de rédaction. À ce titre elle peut être inachevée et contenir des erreurs.