Conseil de l'Europe -2 (0005FI0066)
Avertissement[1]
Événements filmés ou en lien
Résumé
Description
* Le Palais de l’Europe / La maison de l’Europe : deux générations différentes
Contexte et analyse
* Le Palais de l’Europe / La maison de l’Europe : deux générations différentes
A la suite de la création du Conseil de l’Europe en 1949 à Strasbourg, les membres de cette nouvelle organisation requéraient de locaux pour les hébergés. Une première « Maison de l’Europe fut construite en 1949, mais cette structure (qui était prévu temporaire dès le départ), fut trop exigüe. Dessiné par Bertrand Monnet et avec la collaboration de Lucien Crombach, Fernand Guri et Victor Schierrer, un nouveau plan pour un édifice est livré en trois mois au Conseil. Il s’agit alors de la Maison de l’Europe que l’on aperçoit dans la première moitié du film de Robert-Charles Weiss. Cette structure de béton et d’acier faisait face au Parc de l’Orangerie et était parallèle à l’allée de la Robertsau. Elle était formée d’une structure centrale où se trouvait l’hémicycle et la salle des représentants et de multiples bureaux de chaque côté et dans une tour derrière elle, qui existe encore aujourd’hui. Construit en un temps-record, en à peine six mois (du 3 mars 1950 au 7 août 1950), elle servit de siège au Conseil jusqu’en 1975.
Dans notre film, on peut en observer la longue façade et le cercle de drapeaux des membres du Conseil de l’Europe. On aussi des prises de son hémicycle rectangulaire. En observant la deuxième cérémonie, on peut y voir son organisation : la tribune, les gradins pour les membres du Conseil, la cabine des interprètes (derrière la vitre) et les gradins plus en aplomb, destiné aux journalistes et invités (tel que notre cinéaste ici présent. Ce dernier filmera avec cette même pellicule la démolition de cette seconde maison, qui est remplacée l’année même par le Palais de l’Europe.
Débuté le 15 mai 1972 (symboliquement avec la ‘pose’ d’une première pierre), achevé en 1977 et inauguré le 28 janvier 1977, le Palais de l’Europe est l’édifice qui sert encore aujourd’hui de siège pour le Conseil. Dessiner par Bernard Henry, cette nouvelle structure de 64.000 m², de 106 mètres de long sur 38 mètres de haut est une structure de forme carrée et entièrement construit en béton rose, verre et aluminium. Hébergeant en son sein un hémicycle, 17 salles de réunion et 800 bureaux, cette dernière est riche en symboles. Au pied de l’entrée, on retrouve une rangée de drapeaux représentant tous les membres de ce Conseil. Du fait de sa forme à l’extérieur et à l’intérieur, ainsi que par les matériaux utilisés, l’architecte souhaitait aussi illustrer les efforts d’unités des nations participantes.
« Il vise [le palais] à affirmer simultanément, par la musculature de sa plastique extérieure, que l'union fait la force, tout en manifestant par son ambiance intérieure souriante et sereine, où dominent les courbes, l'ambiance de cordialité confiante nécessaire à la libre confrontation des idées. » (Voir lien ci-dessous)
Ce dernier reçu notamment deux surnoms majeurs : « le bastion », par sa forme carrée et ses envergures qui font penser à une forteresse ou le « Cuirassé Potemkine », en raison de son style futuriste et sa couleur principale particulière qui vient du béton rose. Dans notre film, le Palais de l’Europe est capturé soit depuis le même emplacement que les prises sur la Maison de l’Europe, l’avenue de la Robertsau. On retrouve aussi des prises de l’hémicycle de celle-ci. Ce dernier se détache totalement de celle de son prédécesseur, étant donné sa forme en demi-cercle, mais aussi de la présence d’une ossature en bois visible sur toute la longueur du plafond.
https://www.archi-wiki.org/Adresse:Palais_du_Conseil_de_l%27Europe_(Strasbourg)
* Les cérémonies filmées en tant que spectateur invité et centrer sur les moments clés
Faisant partie des scènes les plus importantes de ce film en matière de durée, les trois cérémonies qui se déroulent dans l’une ou l’autre structure, sont filmées par Robert-Charles Weiss depuis les places destinées aux invités. Contrairement à d’autres films que ce dernier a pu produire, par exemple les visites du général Leclerc à Strasbourg en 1946, il ne pouvait filmer de tout près ces trois événements. Les premières places étant réservés aux élus du Conseil de l’Europe et les représentants des différents Etats membres. Du fait de l’importance internationale de ces événements : comment expliquer sa présence sur des événements à l’importance internationale ? Si sa réputation au niveau de la ville de Strasbourg lui permet des accès facilités, il est le directeur de la Corderie Weiss (une entreprise qui existe à Strasbourg depuis 1650) et président de l’association des Amis du Vieux Strasbourg, sa présence ici est justifiée par un titre qu’il possède. Questionner sur le sujet, le petit-fils de Robert-Charles Weiss, Jean-Frédéric Weiss justifiait son invitation de la part du Secrétariat du Conseil du fait de son titre de Consul Honoraire de Suède. Il possédait ce dernier de 1960 à 1982 et celui-ci lui permet d’être invité à des événements, tel que la pose de la première pierre du futur Palais de l’Europe ou pour les deux autres cérémonies filmées ici. Son petit-fils expliquait aussi que ces films étaient destinés pour les générations futures. Robert-Charles a ajouté à son film deux de ses invitations qu’il a pu recevoir du Secrétariat, ce dans le but de contextualiser les prochaines scènes et tel un film muet, donner un titre aux scènes qui suivent. Pour la première cérémonie, il filme aussi le programme de celle-ci, ce qui permet avec le premier document à savoir ce qui se passe à la caméra.
En parlant de scènes, on constate dès les premières minutes que le cinéaste coupe judicieusement ces scènes et il va juste à l’essentiel. Sachant pertinemment que c’est un film muet et passionné de retravailler ses films une fois chez lui, on observe que monsieur Weiss prête attention à ce qu’il souhaite filmer, mais aussi garder pour son film à la fin. Prenons les trois cérémonies une par une.
- Cérémonie pose de la première pierre – 15 mai 1972 Pour comprendre ce qui se déroule, nous pouvons consulter le communiqué de presse que le Conseil de l’Europe a pu fournir. Après un balayage de la tribune officielle, on retrouve vers 1:08 Hans Furler, vice-président du Parlement européen ; vers 1:14 Olivier Reverdin, président de l’assemblée consultative du Parlement européen ; vers 1:26 on a Jean de Lipkowski, secrétaire d’état aux Affaires Etrangères et vers 1:31 Jean Graber, Chef du département politique fédéral de Suisse et Président en exercice du Comité des Ministres du Conseil. Comme on peut le constater avec les durées d’apparition de chacune de ces personnes que le cinéaste prend le soin d’aller vers l’essentiel. Comme nous sommes sur un film muet, il n’y avait aucun intérêt de suivre un ou plusieurs discours dans son entièreté. Après un rapide passage sur un drapeau européen, pour marquer une pause entre deux scènes, on retrouve l’allocution programme des quatre agents féminins du Secrétariat qui lisent le texte suivant dans les deux langues officielles du Conseil et les deux de travail de m’Assemblée consultative (français, anglais, allemand et italien).
« Au cours d’une cérémonie qui a eu lieu le 15 mai 1972, ce document a été scellé dans la première pierre du Palais de l'Europe destiné à doter le Conseil de l'Europe de nouvelles installations et à offrir au Parlement Européen un nouveau cadre pour ses sessions. En instituant le Conseil de l'Europe par le Traité de Londres en date du 5 mai 1949, les Etats signataires ont entendu créer une Organisation ouverte à tous les Etats européens qu'anime un idéal de paix fondée, sur la justice, le respect des Droits de l'homme et la volonté de réalise r entre eux-une union toujours plus étroite. Par la décision, qu'ils ont prise en décembre 1970 d'édifier ce Palais, les Etats membres du Conseil de l'Europe ont affirmé leur détermination de voir se développer cette grande œuvre de la coopération européenne et internationale et leur espoir dans l’avenir d'une Europe unie, pacifique et prospère, tournée délibérément vers la défense des valeurs humaines. » (voir lien ci-dessous)
On retrouve ce même texte dès 2:10, lorsque les membres du Conseil de l’Europe exposent un parchemin où est écrit le texte ci-dessus, dans les treize langues d’usage des pays membres (en 1972). On comprend alors rapidement avec l’arrivée du cylindre en cuivre et de la pierre qui se trouve être creuse, qu’il s’agit ici de la création d’une sorte de capsule temporelle. Notre cinéaste nous offre un zoom sur ce qui est mis dans cette capsule et cette première pierre. On aperçoit donc le parchemin, ainsi que des symboles européens, tel qu’un drapeau ou des pièces mis sous film-plastique (pour qu’elles ne désagrègent pas avec le temps et l’humidité. Si l’on reprend le communiqué de presse que le secrétariat du Conseil a fait parvenir aux journalistes, on peut y lire que ce sont des pièces de monnaie nationale qui y sont ajouter. La pierre est ensuite scellée avec du mortier. On aperçoit aussi que la personne se chargeant de scellée celle-ci fait signer ses outils par Pierre Graber. S’ensuit la dernière phase de la cérémonie : l’hymne européen, que notre cinéaste filme aussi quelques secondes. On peut aussi, pour terminer, déduire grâce au communiqué l’emplacement où se trouve Charles-Robert Weiss durant la cérémonie. Il se trouve devant les caméras et les camionnettes des chaînes de télévision. Ce qui accentue cette impression d’assister à cette cérémonie en tant que spectateur.
https://rm.coe.int/090000168067e21b
- Cérémonie des 25 ans du Conseil de l’Europe, le lundi 6 mai 1974 Directement après les prises sur l’hymne européenne, on passe directement à cette séance solennelle, qui se déroule deux années plus tard. Pour marquer la distinction entre les deux cérémonies, monsieur Weiss film à la fois une affiche présentant les 25 années du Conseil, ainsi qu’à nouveau une carte présentant le sujet des scènes qui vont suivre. Cela montre le grand soi que dernier donne pour l’intelligibilité de ce qu’il filme pour ceux qui visionnent ses films. On peut voir dans ces deux scènes qu’il y a aussi de nouveau un invité de marque pour cette cérémonie : Alain Poher, qui vient durant celle-ci en tant que président du Sénat français, mais surtout en tant que Président de la République par intérim. Cela est dû au fait que Georges Pompidou, alors président de la République française décède le 2 avril 1974, emporté par la maladie de Waldenström. Alain Poher, n’étant donc que chef de l’exécutif par intérim, n’est pas pour autant inconnu aux membres du Conseil de l’Europe, car ce dernier fut président du Parlement européen du 7 mars 1966 au 11 mars 1969.
https://rm.coe.int/090000168067b16e
Durant cette séance anniversaire, Alain Poher avait pour rôle de prononcer le discours d’ouverture en gage de son rang de Chef d’Etat du pays où siège le Conseil. Dans les scènes prises par monsieur Weiss, qui se situe de nouveau dans des places réservées aux invités, on peut voir que Poher dispose d’une place de choix au centre de l’hémicycle : sur une chaise finement travaillée et une belle tapisserie à ses pieds. Avec les balayages de la salle opérés par notre cinéaste on peut constater la présence d’un personnel de salle qui accompagne invités et orateurs à leur place et pupitre. Après avoir filmé l’allocution de ce dernier et son départ de l’hémicycle, Robert-Charles Weiss effectue comme pour les deux premières fois une coupure dans le tournage pour nous présenter une troisième cérémonie qui a été filmé tout de suite sur la bande.
- Cérémonie inaugurale 28 janvier 1977 – Partie 1 Se trouvant entre la séance solennelle de 1974 et la seconde partie de la cérémonie inaugurale, ces deux parties ne suivent pas une logique temporelle comme les deux autres prises de cérémonies. Troisième et dernière cérémonie filmée par le cinéaste sur cette bande, celle du 28 janvier 1977 est la plus imposante sur le plan politique. On peut le constater avec l’invitation que ce dernier a reçue (la lettre était avant la séance ?). Celle-ci étant écrite dans une police d’écriture plus travaillée et écrite sur un papier semblant être de bonne qualité. A nouveau invité par le Secrétariat du Conseil, certainement à nouveau en raison de son titre de Consul Honoraire de Suède, le tournage de cette cérémonie diffère légèrement des deux précédentes. Comme pour les autres événements, le cinéaste filme ici quelques moments marquants (ou highlights si l’on anglicise) : l’arrivée des dirigeants du Conseil, les prises de paroles de différentes personnes (dont un est membre de l’Eglise catholique, il est reconnaissable par sa tunique noire, avec couvre-chef et ceinture mauve), les applaudissements de la salle bondée et la fin de la séance avec le départ des dirigeants de l’hémicycle. On peut y distinguer la prise de parole du Chef d’Etat français : Valéry Giscard d’Estaing, que l’on peut retrouver en partie sur le site de l’INA.
https://www.ina.fr/video/CAB7700114001
- Cérémonie inaugurale du 28 janvier 1977 – Partie 2 Comme pour la partie précédente, cet ‘épisode’ commence à l’extérieur du Palais. On peut y voir que la foule s’est amassée à l’entrée l’édifice derrière une rangée de barrière, certainement dans l’attente de voir et saluer le président. D’autres en revanche (vers 18:47), sont présents avec des bannières et des pancartes. Ces derniers doivent manifester contre quelqu’un ou quelque chose. Il y avait plusieurs polémiques durant le septennat d’Estaing, comme par exemple la question de l’immigration et le rassemblement des familles d’immigrés. Après l’arrivée de Giscard d’Estaing, le film passe tout de suite à l’intérieur de l’hémicycle. La dominance de la couleur rouge dans les scènes qui suivent est due à la vétusté et une mauvaise conversation des pellicules Super-8. Comme pour la cérémonie précédente, on se retrouve dans l’édifice avant tout le monde, l’hémicycle étant quasiment vide. Le cinéaste se retrouve aussi dans les gradins qui sont réservés aux journalistes et invités. On peut trouver des infos sur le sujet dans les documents dédiés à la presse que le Conseil avait émise. Ce dernier ayant eu la nécessité de limiter le nombre de journalistes sur place. On avait pour cet événement donc sur le papier une capacité de 115 journaux, ce qui montre l’étendue et l’importance de cette cérémonie. En raison de la qualité du film et d’une distance plus importante de la prise, le cinéaste se retrouve plus vers le sommet de l’arc de cercle, soit quasiment à l’arrière de la salle. Néanmoins on retrouve le même schéma que dans les précédents ‘épisodes’ : arrivée des acteurs européens, prises de paroles de plusieurs personnes, balayages ou zooms dans la salle, etc. et même une personne qui est filmé par monsieur Weiss en train de s’ennuyer (vers 20:46) et ce dernier remarque qu’il est filmé ! Un moment qui a dû sans doute amuser notre cinéaste. Cette dernière cérémonie change cependant des trois autres, car on y découvre aussi des scènes sur comment travaillent les journalistes durant cet événement. C’est à partir de 21:05 que l’on découvre un lieu qu’autrement on n’aurait jamais pu découvrir via les médias ou par soi-même : la salle de presse. Pièce située au deuxième étage de l’édifice, elle dispose de tout l’équipement nécessaire pour les journalistes : machines à écrire, télévision, téléphones, etc. Après cette cérémonie on se retrouve dans une cour intérieure du Palais et ce qui semble être un interlude ou la fin de la cérémonie d’inauguration. Les personnes discutent entre elles, on prend des photos, boit une tisane. Notre cinéaste y filme aussi par balayage de la cour différentes personnes. L’épisode sur cette cérémonie inaugurale se termine au même endroit qu’où il a commencé : au bout de la pelouse du Palais, à côté de l’avenue de la Robertsau. Mais la foule s’est dissipée et l’on retrouve uniquement quelques journalistes sur le perron de ce dernier.
https://rm.coe.int/09000016806839e0 https://rm.coe.int/0900001680683886
Une visite de Valéry Giscard d’Estaing à Strasbourg : un événement ouvert à l’extérieur, mais fermé en soirée Juste un petit aparté sur ce qui se déroule vers 11 :42. Notre cinéaste nous fait assister ici à la destruction de la Maison de l’Europe et il n’est pas le seul. Situées à côté du Parc de l’Orangerie, certaines personnes profitent de l’occasion pour voir ce remplacement d’édifice qui arrive sous leurs yeux. Avant d’avoir été présent à la séance inaugurale du nouvel édifice du Conseil de l’Europe, Valéry Giscard d’Estaing avait mené une visite dans les rues de la Grande île de Strasbourg, ainsi qu’organiser un dîner dans le Palais Rohan. Durant cette partie, on retrouve en particulier deux données principales ; la vie quotidienne dans le centre-ville de Strasbourg et le déroulement de la visite du Président de la République dans ces rues. Mais le fait est que ces scènes ne sont pas du mois de janvier 1977. On peut le constater par visualisation de la vidéo. Tout d’abord, plusieurs personnes revêtent des vêtements légers, tels que robes ou chemises. Ce qui ne concorderait pas avec la météo que l’on avait en 1977. On avait pour la fin du mois de janvier, 8.3°C sur Strasbourg, une température peu adéquatée pour sortir en tee-shirt. Autre détail est l’état des arbres qui sont pleins de feuilles (exemple vers 12:55) ou la présence d’une terrasse devant le restaurant Kammerzell, au pied de la cathédrale (vers 12:48). On peut y reconnaitre certaines rues : la rue du Dôme (vers 12:20), la rue des Hallebardes (vers 12:36), la rue des Orfèvres (vers 12:39) et la place de la cathédrale vers 12:50 et la place du château. Comme pour les prises de l’hémicycle européen, il souhaite filmer les lieux avant l’arrivée d’une foule et de l’évènement. Cela permet de mieux reconnaître les lieux. A partir de 13:40, on retrouve le Président d’Estaing, avec ce qui semble être la première ministre anglaise : Margaret Thatcher. On retrouve aussi vers 13:55 sur la gauche de ces deux personnes le maire de Strasbourg : Pierre Pflimlin. Avec la présence de ces trois personnes on peut en déduire une plage temporelle où cet événement a pu avoir lieu. On doit se trouver vers la fin du septennat d’Estaing (qui finissait vers le 21 mai 1981), car Margaret Thatcher était première ministre à partir du 4 mai 1979. Notre cinéaste nous partage d’abord la visite de la Grande Île que ces trois mènent dans les rues que monsieur Weiss a filmé et ajouté avant ces passages qui suivent. Malgré la présence d’une foule importante, on réussit à reconnaître le parcours de ces deniers. Partant depuis le musée de la ville de Strasbourg et le pont du Corbeau, ils remontent depuis la place de la Grande Boucherie jusqu’à la place de la cathédrale, où même le restaurant Kammerzell est noir de monde à ses fenêtres. On remarque que monsieur Weiss n’est pas la seule personne qui souhaite capturer ce moment précis. Ce qui fait que l’on est plus éloigné des scènes qu’il souhaite filmer. Il prend à chaque fois un peu d’avance sur le groupe politique et ainsi filmé leur passage dans des rues et des fenêtres bondées de monde. Après une coupure avec des prises de la cathédrale depuis le palais Rohan et la place du château, on retrouve la seconde série de scènes de cet épisode entre les deux parties de la cérémonie inaugurale. On assiste à la mise en place de la garde Républicaine dans la cour et à l’entrée du Palais Rohan. S’agissant certainement d’un dîner d’état entre plusieurs dirigeants européens, notre cinéaste n’a pas eu d’occasion de filmer cet événement de l’intérieur. On a uniquement les mêmes choses que ce que les curieux ont pu voir depuis l’extérieur. Pourquoi dîner d’état ? En raison de l’arrivée de plusieurs véhicules qui ont un drapeau différent qui flotte à l’avant. On a dans l’ordre d’apparition : la France, les Pays-Bas, l’Italie, la Belgique et le Royaume-Uni. Il capture aussi vers 17:10ce qui semble être l’arrivée du président d’Estaing et de son épouse Anne-Aymonne. Afin que le spectateur de ce film sache à quoi pouvait ressembler la cérémonie depuis l’intérieur. Ces prochains passages viennent d’une autre pellicule et vu la qualité du film, elle pourrait venir de la même pellicule que la deuxième partie de la cérémonie du 28 janvier 1977. On peut voir notamment les différentes pièces principales du palais, allant de la salle de fête, à la chambre à coucher ou la bibliothèque.
Des travaux qui ne s’arrêtent pas uniquement à ceux du Palais de l’Europe et qui se prolongent dans le temps Passionné par tous ce qui se construit et qui change au niveau de la ville de Strasbourg, il filme différents travaux qui se déroulent en 1977, mais aussi plus tard. Charles-Robert Weiss était à cette époque aussi président de l’association des Amis du Vieux Strasbourg. Suivant directement la fin de la cérémonie de 1977, on retrouve notre cinéaste dans une ambiance automnale. Dans les scènes précédentes, les arbres étaient verts, ici (dès 22:17), les arbres sont dénudés. On aperçoit pour commencer un panneau qui atteste que la ville de Strasbourg construit un nouvel immeuble pour les membres du Parlement européen et aussi que l’on consolide le sol. Comme on peut le constater quelques secondes après, on se trouve derrière le Palais de l’Europe. Les travaux en question sont ceux du premier Immeuble pour Parlementaires Européen ou IPE. Plus connu sous le nom de bâtiment Winston Churchill (IPE 1). Ce dernier est actuellement toujours un immeuble avec des bureaux pour les parlementaires européens et c’est celui des trois IPE positionnés de ce côté de l’Ill qui est raccordé au Parlement européen en face. Notre cinéaste prend les chantiers sous différents angles : par exemple depuis l’arrière du Palais de l’Europe, le long du quai Ernest Bevin (vers 22:42 et de nouveau vers 23:06), on aperçoit aussi la seconde fois au quai qu’un bateau-mouche est de passage devant le Palais et le chantier, signe que l’Europe à Strasbourg attire curieux et les touristes. Ces images prises par monsieur Weiss depuis l’autre quai permettent aussi d’illustrer au spectateur de ce film la taille importante du chantier, au nombre de grues de chantier présentes à l’écran. Après quelques secondes devant les drapeaux qui se trouvent devant le Palais, on retrouve notre cinéaste devant l’immeuble achevé, dont il prend aussi le soin de filmé sous des angles différents. Ce que le cinéaste souhaite présenter avec ces scènes et celles qui suivent, c’est de montrer l’expansion des institutions européennes à Strasbourg et que la construction de l’Europe ne s’arrête pas uniquement au Palais, mais continue encore des années durant. Après une scène montrant un immense drapeau européen devant le Palais (vers 23:45) , certainement en 1984 (pour marquer les 35 ans de la création du Conseil), on retombe de suite (dès 23:52) sur un autre chantier. Il s’agit cette fois-ci de celui de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH). Ces images sont prises après décembre 1991 (début du chantier), vers le milieu du chantier, la livraison de celui-ci étant en décembre 1994. Tout comme le Palais de l’Europe, la CEDH est un édifice fort en symbole. Suivant la courbe de la rivière qu’elle jouxte, l’entrée se présente avec deux cylindres de part et d’autre de celle-ci. Ils représentent la balance de la justice (encore en construction dans le film). Dessiné par Richard Rogers, ce dernier souhaitait par cette forme « s’éloigner des conceptions architecturales traditionnelles des palais de justice » Un petit détail que l’on peut remarquer durant le passage devant les échafaudages, le nom de l’entreprise qui fournit ces derniers : Fregonese. Il s’agit d’une entreprise d’échafaudages et d’étaiement locale qui existe depuis 1986 à Mundolsheim. Cette dernière fait encore savoir sur son site internet sa reconnaissance d’avoir pu fournir ses matériaux pour la construction d’une structure européenne.
https://www.archi-wiki.org/Adresse:B%C3%A2timents_du_Parlement_Europ%C3%A9en_(Strasbourg) https://www.fregonese.fr/ https://www.archi-wiki.org/Adresse:Cour_Europ%C3%A9enne_des_Droits_de_l%27Homme_(Strasbourg)
Un film qui se termine ? On est vers 24:41, à nouveau devant le Palais de l’Europe pour une dernière scène. On y aperçoit les drapeaux, dont le nombre a augmenté, la présence de statues et d’une sculpture nommée le Trèfle à quatre feuilles, d'Attilio Pierelli et offert par l'Italie en 1977. Un dernier passage sur la place de la cathédrale dès 25:03, noir de monde et un train touristique qui part au loin, comme pour signifier que c’est la fin du film. Réellement la fin ? Cette question peut se poser avec une seconde vidéo, aussi de Robert-Charles et qui présente la construction du Parlement européen qui commence dès décembre 1993. Ce film en question a pour première scène : le Palais de l’Europe. Il s‘agit très certainement d’un rappel de ce film qui suit les constructions de deux autres structures européennes. De plus il n’y a que très peu de temps qui s’écoule entre ce film et le suivant dans la plage temporelle.
https://www.archi-wiki.org/Adresse:Parlement_Europ%C3%A9en_Louise_Weiss_(IPE4)_(Strasbourg)Personnages identifiés
Lieux ou monuments
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