Description
[00:00:00] Carton : « A l’usine, installation d’une machine pour le cardage »
[00:00:05] Une dizaine d’hommes poussent une pièce très lourde. Ils la font rentrer dans l’usine. Les ouvriers déchargent la pièce d’un camion et la font rentrer dans l’usine.
[00:00:21] Les ouvriers se tiennent autour de la pièce/d’une machine. Un homme martèle quelque chose.
[00:00:27] On aperçoit des machines et des pièces mécaniques posées au sol à l’intérieur de l’usine.
[00:00:36] Prise de vue panoramique de l’intérieur de l’usine, montrant beaucoup de machines pour le cardage.
[00:00:46] Bobines de fil en rotation. Gros plan sur la courroie d’une des machines. Gros plan sur les bobines qui sont enveloppées par le fil sortant d’une machine appelée banc-broche ou banc à broches.
[00:00:59] Plusieurs ouvriers poussent quelque chose de lourd.
Contexte et analyse
Rothau et l’usine textile Steinheil
La petite commune bas-rhinoise de Rothau, située au confluent de la Rothaine et de la Bruche, fut autrefois le chef-lieu de la famille des Rathsamhausen et du comté du Ban-de-la-Roche, avant de passer aux comtes de Veldentz en 1584. Ceux-ci entamèrent le développement de l’industrie métallurgique avec la construction de trois hauts fourneaux en 1594, avant d’y ajouter par la suite une forge est d’autres bâtiments servant à l’exploitation et au traitement du minerai. C’est donc en premier temps le fer de Rothau, renommée pour son excellente qualité, qui fit la prospérité du village. En 1799, les mines et les forges de Rothau furent acquises par le propriétaire des Forges de Framont Louis Champy, qui délaissa néanmoins l’industrie de Rothau pour se concentrer sur ses établissements de Framont, marquant ainsi le déclin de l’industrie métallurgique de Rothau. Entre-temps, un certain Jonathan Wiedemann décida en 1802 d’investir dans des métiers à bras, lesquels il fit installer au « Château des Puces » de Rothau, avant d’acquérir quelques métiers à filer qui furent installés dans l’ancien moulin de la même localité. Cela marqua le point de départ de l’industrie textile de Rothau, qui se développa par la construction d’une filature mécanique financée par Jonathan Wiedemann et Mathieu Pramberger. Ce dernier fit construire en 1835 un tissage mécanique, tandis que la famille Champy se lança aussi dans le textile en érigeant une filature de coton. De même, Mathieu Pramberger s’intéressa aux méthodes du blanchiment et de la teinture, en développant les infrastructures nécessaires à l’exercice de ces activités. Après son décès, sa femme repris toutes ses affaires, avant de décéder elle-même en 1847, les laissant ainsi au fils de son neveu, un certain Gustav Steinheil. Ayant hérité d’une filature, d’un tissage et d’un établissement de blanchiment, d’apprêts et de teinture, Gustave Steinheil s’associa à son beau-frère Christophe Dieterlen pour créer la société G. Steinheil-Dieterlen & Cie. Tout en développant et en agrandissant l’entreprise, Gustave Steinheil s’engage dans la politique et devient même député, avant de démissionner en 1872 après l’incorporation de l’Alsace au Kaiser Reich allemand. Avec son neveu Alfred Dieterlen, Gustave Steinheil s’installe définitivement à Rothau, avant de décéder en 1906. Jusqu’en 1938, l’entreprise est dirigée par diverses personnalités, avant d’être reprise par Ernest Marchal, qui installe son neveu Pierre Marchal à la tête de l’usine Steinheil. Partant en exile lors de la Seconde Guerre mondiale, Pierre Marchal reprend les rênes de l’usine Steinheil, en faisant construire une nouvelle teinture de 1949 à 1951 et en créant des ateliers d’impression en 1951, avant de décéder la même année. Les affaires sont ensuite reprises par Jean-Jacques Mattern, qui est rapidement remplacé par le neveu de Pierre Marchal, à savoir Jean Kleinknecht. L’extrait présenté date probablement de cette période et montre une partie de l’usine Steinheil, ainsi que plusieurs ouvriers travaillants au sein de celle-ci. L’usine textile Steinheil a donc fortement marqué l’histoire industrielle et l’espace de la localité de Rothau, en offrant notamment des possibilités d’emploi aux habitants et en attirant des capitaux favorables au développement de la commune dès le milieu du XIXe siècle, et même encore après la Deuxième Guerre mondiale, comme nous le prouve cette séquence
[3].