Abriss Postamt (LFS 01433 3) : Différence entre versions

 
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|thematique=Industrial and cultural heritage@ Industry@ Places@ Natural and transformed landscape
 
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|Resume_de=Abriss des alten Postamts
 
|Resume_en=Demolition of the old Philippsburg post office in August 1971
 
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|Contexte_et_analyse_fr=Les vibrations des marteaux-piqueurs se font d’emblée entendre : des sons enregistrés sur le chantier accompagnent les images de la démolition de l’ancien bureau de poste de Philippsburg en août 1971. Depuis le milieu des années 1960, grâce à la technologie du super-8, le film sonore est également accessible aux amateurs. Ainsi, la démolition de l’immeuble de la poste dans la rue de la Porte Rouge peut aussi être écoutée : outre les marteaux-piqueurs, on entend les bruits de la pelle mécanique et un coup de klaxon de temps en temps.
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« La dernière heure de notre bureau de poste a sonné, un samedi après-midi. Voici un aperçu des travaux de démolition. » Ce point de vue est subjectif, le commentateur et cinéaste n’a nullement l’ambition de reproduire l’idéal d’objectivité d’un reportage télévisé. Il situe la scène, mais se met ensuite en retrait, se contentant d’un clin d’œil lorsqu’il fait remarquer que c’est une chance que « notre ministre des Postes » et son épouse aient quitté le bâtiment à temps. L’ancienne poste ne satisfaisait plus depuis longtemps aux contraintes de l’augmentation du trafic postal. La municipalité a donc opté pour un nouveau bâtiment.
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Le film s’ouvre sur un plan d’ensemble du chantier qui nous fait immédiatement entrer dans l’image avec les sons originaux : une représentation audio-visuelle, désormais capable de mieux répondre aux exigences du style documentaire. Si nous voyons le bureau de poste avec une pelleteuse et un camion, l’environnement reste également présent : les pignons des immeubles d’habitation en arrière-plan, à l’avant le tronçon de rue grise et la remorque bleue qui s’avance dans le cadre. C’est précisément le bâtiment en cours de démolition qui attire l’attention sur le concret, sur les traces matérielles. Dans le plan suivant, tourné depuis l’autre côté de la rue, la maison sombre derrière le bureau de poste apparaît et une cycliste passe lentement. Des traces visuelles et acoustiques s’inscrivent dans l’image, dans son centre comme à ses marges. 
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La caméra s’approche ensuite du mur de la maison : on voit deux renfoncements de fenêtre côte à côte, des trous noirs dans la façade en brique rouge, et en dessous, une bande de couche portante grise exposée – une extension a probablement été démolie à cet endroit. Un panoramique vers le bas fait apparaître deux portes dans le mur blanc, qui faisaient autrefois partie d’un intérieur. La pelleteuse est en train d’ôter les débris : le cadrage passe en plan large pour filmer le mouvement de son bras, jusqu’à ce que le chargement soit déversé sur le camion avec un nuage de poussière. Les vibrations des marteaux-piqueurs ont cédé la place au bruit du moteur de l’excavatrice, qui est à plusieurs reprises recouvert par de forts coups.
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Comment réagit-on, quand on se sent épié par une caméra amateur ? Un homme qui ne veut pas être filmé va se cacher derrière une voiture, après un changement de scène qui nous emmène à l’entrée du bureau de poste. Un plan panoramique suivi d’un zoom aboutit sur un gros plan de la grille grise dont la porte d’entrée est ouverte. Un endroit autrefois animé, où ce sont désormais les surfaces inanimées qui se détachent : le quadrillage de la grille et l’ouverture noire d’une porte à côté de laquelle le soleil projette un rectangle lumineux. Le zoom permet de déchiffrer le panneau d’entrée à l’abandon.
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La caméra amateur reproduit les traces du visible et de l’audible, leur donne une existence en les inscrivant dans le film. Un plan large du bureau de poste à moitié rasé laisse également émerger les murs de la maison à côté et la chaussée en tant que surfaces. Et la dimension matérielle occupe plus encore l’image lorsqu’une série de lents panoramiques balaye la ruine dans une succession de plans: gravats et morceaux de murs, derrière la pelleteuse immobile.
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Peu importe que le bureau de poste soit à nouveau à moitié debout dans le plan suivant ou que le son ne semble pas toujours synchronisé. Les bruits confèrent un poids matériel à ce qui se passe sur le chantier. L’image ne se limite pas à une simple représentation : elle prend une dimension concrète dans les traces matérielles qu’elle donne à voir, met ainsi en valeur les surfaces des objets qui entrent dans le champ de vision. L’image audio-visuelle montre le chantier de construction du bâtiment de la poste dans sa dimension sensuelle, par le visible et l’audible. Elle montre non seulement ce qui est connu et reconnaissable, mais aussi ce qui est palpable, qui reste à découvrir. Le panoramique du dernier plan révèle le trou béant de la fosse de construction – mais aussi une coccinelle VW jaune, garée au bord de celle-ci, au fond de l’image. 
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Reiner Bader
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|Contexte_et_analyse_de=Das Rattern der Presslufthämmer ist sogleich zu hören: Originalgeräusche von der Baustelle liegen unter den Bildern, die den Abbruch des alten Philippsburger Postgebäudes im August 1971 festhalten. Die ‚Super 8‘-Technik machte seit Mitte der 1960er Jahre den Tonfilm auch für Amateure möglich. So wird der Abriss des Postgebäudes in der Rote-Tor-Straße zugleich hörbar: neben den Presslufthämmern die Geräusche des Baggers und immer mal wieder ein Hupen.
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„An einem Samstag Nachmittag hat die letzte Stunde unseres Postgebäudes geschlagen. Hier ein Blick auf die Abbrucharbeiten.“ Dieser Blick ist subjektiv, der Sprecher und der Amateurfilmer hat keinen Ehrgeiz, dem Objektivitätsideal der Fernsehberichterstattung nachzueifern. Er gibt Orientierung und zieht sich gleich wieder zurück, bevor er augenzwinkernd bemerkt, es sei ein Glück, dass „unser Postminister“ und seine Frau rechtzeitig aus dem Gebäude ausgezogen seien. Die alte Post hatte schon lange nicht mehr den Anforderungen des erhöhten Postverkehrs genügt. Die Stadtverwaltung entschied sich für einen Neubau.
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Die erste Einstellung, eine Totale von der Baustelle, zieht mit den Originalgeräuschen gleich in das Bild hinein: ein audio-visuelles Abbild, das den Anspruch des Dokumentarischen nun noch besser erfüllen kann. Da ist das Postgebäude mit dem Bagger und dem Lastwagen, doch auch die Umgebung bleibt präsent: die Giebel der Wohnhäuser im Hintergrund, vorne das graue Stück Straße und der blaue Bauwagen, der noch in den Bildausschnitt hineinragt. Gerade das Gebäude im Abbruchzustand lenkt die Aufmerksamkeit auf das Konkrete, auf die materiellen Spuren. In der nächsten Einstellung – aufgenommen von der anderen Straßenseite – kommt das dunkle Haus hinter der Post in Sicht und eine Radfahrerin fährt langsam vorbei. Visuelle und akustische Spuren schreiben sich ein in das Bild – in seinem Zentrum wie an seinen Rändern.
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Dann geht die Kamera nah an die Hauswand heran: zwei nebeneinander liegende Fensterhöhlen sind zu sehen, schwarze Löcher, umgeben von der roten Klinkerfassade, darunter ist ein Streifen der grauen Tragschicht freigelegt – vermutlich wurde an dieser Stelle ein Anbau abgerissen. Ein Schwenk nach unten holt zwei Türen in der weißen Wand ins Bild, die ehemals zu einem Innenraum gehörten. Der Bagger ist dabei, den Schutt abzuarbeiten: Mit der Bewegung seines Arms springt die Einstellung in eine Totale, bis die Ladung mit einer Staubwolke auf dem Lastwagen nieder geht. Das Rattern der Presslufthämmer ist dem Motorgeräusch des Baggers gewichen, das immer wieder von lauten Schlägen überlagert wird.
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Wie reagiert man, wenn man sich von einer Amateurfilmkamera beobachtet fühlt? Ein Mann, der nicht gefilmt werden möchte, duckt sich hinter einem Auto weg, nachdem die Szene zum Eingang des Postgebäudes gewechselt hat. Ein Schwenk und ein Zoom bringen das graue Gitter mit der offenstehenden Eingangstür groß ins Bild. Wo ehemals Betrieb herrschte, heben sich jetzt die Oberflächen der Dinge ab: das Raster des Gitters, das schwarze Loch einer Tür, neben die die Sonne ein helles Rechteck wirft. Mit dem Zoom ist nach und nach das ausgediente Eingangsschild zu erkennen.
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Die Amateurfilmkamera spürt den Spuren des Sichtbaren und Hörbaren nach, bringt sie mit hervor, indem sie sich in den Film einschreiben. Eine Totale der halbabgerissenen Post lässt auch die Hauswände daneben und die dunkle Straße davor als die Oberflächen hervortreten, die sie sind. Und das Materielle besetzt verstärkt das Bild, wenn in einer Schnittfolge die Ruine des Hauses mit langsamen Schwenks geradezu abgetastet wird: Bauschutt, Bruchstücke von Wänden und der unbewegte Bagger davor.
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Es stört wenig, dass das Postgebäude in der nächsten Einstellung wieder höher ist und auch der Ton nicht immer synchron zu sein scheint. Die Geräusche geben dem Geschehen auf der Baustelle zusätzlich ein materielles Gewicht. Und das Bild bleibt dabei nicht nur bloßes Abbild: Es versinnlicht sich in den Spuren der Materialien, die es zu sehen gibt, kehrt mit den Spuren die Oberflächen dessen hervor, was in den Blick kommt. Das audio-visuelle Bild  zeigt die Baustelle des Postgebäudes im Sensuellen von Sichtbarem und Hörbarem. Es zeigt nicht nur das Bekannte und Wiedererkennbare, sondern auch das Konkrete, das erst zu entdecken ist. Mit dem Schwenk im letzten Bild erscheint das gähnende Loch der Baugrube – aber auch der gelbe VW-Käfer, der hinten an ihrem Rand steht.
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Reiner Bader
 
|Contexte_et_analyse_en=The chattering of the pneumatic hammers can be heard immediately: original noises from the deconstruction site are among the pictures that capture the demolition of the old Philippsburg post office building in August 1971. The 'Super 8' technique made the sound film possible also for amateurs since the mid-1960s. So the demolition of the post office building in the Rote Tor Straße is audible at the same time: next to the jackhammers the noise of the excavator and every now and then a horn.
 
|Contexte_et_analyse_en=The chattering of the pneumatic hammers can be heard immediately: original noises from the deconstruction site are among the pictures that capture the demolition of the old Philippsburg post office building in August 1971. The 'Super 8' technique made the sound film possible also for amateurs since the mid-1960s. So the demolition of the post office building in the Rote Tor Straße is audible at the same time: next to the jackhammers the noise of the excavator and every now and then a horn.
  

Version actuelle datée du 22 mars 2021 à 15:07


Avertissement[1]

Résumé


Demolition of the old Philippsburg post office in August 1971

Métadonnées

N° support :  LFS 01433 3
Date :  1971
Coloration :  Couleur
Son :  Sonore
Durée :  00:01:35
Format original :  Super 8 mm
Langue :  Allemand
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Patrimoine industriel et agricole, Industrie, Lieux, Paysages naturels et transformés
Institution d'origine :  Haus des Dokumentarfilms

Contexte et analyse


Les vibrations des marteaux-piqueurs se font d’emblée entendre : des sons enregistrés sur le chantier accompagnent les images de la démolition de l’ancien bureau de poste de Philippsburg en août 1971. Depuis le milieu des années 1960, grâce à la technologie du super-8, le film sonore est également accessible aux amateurs. Ainsi, la démolition de l’immeuble de la poste dans la rue de la Porte Rouge peut aussi être écoutée : outre les marteaux-piqueurs, on entend les bruits de la pelle mécanique et un coup de klaxon de temps en temps.

« La dernière heure de notre bureau de poste a sonné, un samedi après-midi. Voici un aperçu des travaux de démolition. » Ce point de vue est subjectif, le commentateur et cinéaste n’a nullement l’ambition de reproduire l’idéal d’objectivité d’un reportage télévisé. Il situe la scène, mais se met ensuite en retrait, se contentant d’un clin d’œil lorsqu’il fait remarquer que c’est une chance que « notre ministre des Postes » et son épouse aient quitté le bâtiment à temps. L’ancienne poste ne satisfaisait plus depuis longtemps aux contraintes de l’augmentation du trafic postal. La municipalité a donc opté pour un nouveau bâtiment.

Le film s’ouvre sur un plan d’ensemble du chantier qui nous fait immédiatement entrer dans l’image avec les sons originaux : une représentation audio-visuelle, désormais capable de mieux répondre aux exigences du style documentaire. Si nous voyons le bureau de poste avec une pelleteuse et un camion, l’environnement reste également présent : les pignons des immeubles d’habitation en arrière-plan, à l’avant le tronçon de rue grise et la remorque bleue qui s’avance dans le cadre. C’est précisément le bâtiment en cours de démolition qui attire l’attention sur le concret, sur les traces matérielles. Dans le plan suivant, tourné depuis l’autre côté de la rue, la maison sombre derrière le bureau de poste apparaît et une cycliste passe lentement. Des traces visuelles et acoustiques s’inscrivent dans l’image, dans son centre comme à ses marges.

La caméra s’approche ensuite du mur de la maison : on voit deux renfoncements de fenêtre côte à côte, des trous noirs dans la façade en brique rouge, et en dessous, une bande de couche portante grise exposée – une extension a probablement été démolie à cet endroit. Un panoramique vers le bas fait apparaître deux portes dans le mur blanc, qui faisaient autrefois partie d’un intérieur. La pelleteuse est en train d’ôter les débris : le cadrage passe en plan large pour filmer le mouvement de son bras, jusqu’à ce que le chargement soit déversé sur le camion avec un nuage de poussière. Les vibrations des marteaux-piqueurs ont cédé la place au bruit du moteur de l’excavatrice, qui est à plusieurs reprises recouvert par de forts coups.

Comment réagit-on, quand on se sent épié par une caméra amateur ? Un homme qui ne veut pas être filmé va se cacher derrière une voiture, après un changement de scène qui nous emmène à l’entrée du bureau de poste. Un plan panoramique suivi d’un zoom aboutit sur un gros plan de la grille grise dont la porte d’entrée est ouverte. Un endroit autrefois animé, où ce sont désormais les surfaces inanimées qui se détachent : le quadrillage de la grille et l’ouverture noire d’une porte à côté de laquelle le soleil projette un rectangle lumineux. Le zoom permet de déchiffrer le panneau d’entrée à l’abandon.

La caméra amateur reproduit les traces du visible et de l’audible, leur donne une existence en les inscrivant dans le film. Un plan large du bureau de poste à moitié rasé laisse également émerger les murs de la maison à côté et la chaussée en tant que surfaces. Et la dimension matérielle occupe plus encore l’image lorsqu’une série de lents panoramiques balaye la ruine dans une succession de plans: gravats et morceaux de murs, derrière la pelleteuse immobile.

Peu importe que le bureau de poste soit à nouveau à moitié debout dans le plan suivant ou que le son ne semble pas toujours synchronisé. Les bruits confèrent un poids matériel à ce qui se passe sur le chantier. L’image ne se limite pas à une simple représentation : elle prend une dimension concrète dans les traces matérielles qu’elle donne à voir, met ainsi en valeur les surfaces des objets qui entrent dans le champ de vision. L’image audio-visuelle montre le chantier de construction du bâtiment de la poste dans sa dimension sensuelle, par le visible et l’audible. Elle montre non seulement ce qui est connu et reconnaissable, mais aussi ce qui est palpable, qui reste à découvrir. Le panoramique du dernier plan révèle le trou béant de la fosse de construction – mais aussi une coccinelle VW jaune, garée au bord de celle-ci, au fond de l’image.

Reiner Bader

Lieux ou monuments


Philippsburg



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