Bas:Féérie de cristal et de verre (0132FI0007)


Avertissement[1]

Résumé


Ce film de 4 minutes filmé par M. Albert Schott à la fin des années 1960, nous présente le travail des ouvriers verriers de la Cristallerie de Hartzviller (57870). M. Schott, au travers de ses commentaires détaillés et poétiques, nous permet de nous en apprend plus sur ce métier en voie de disparition.

Métadonnées

N° support :  0132FI0007
Date :  1976
Coloration :  Couleur
Son :  Sonore
Durée :  00:04:00
Cinéastes :  Schott, Albert
Format original :  Super 8 mm
Langue :  Français
Genre :  Documentaire
Thématiques :  Patrimoine industriel et agricole, Industrie
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


M. Albert Schott, cinéaste amateur, conservateur de mémoire

L’extrait de quatre minutes est issu d’un documentaire bien plus long – une cinquantaine de minute – dédié à la présentation des métiers liés au travail du verre et filmé par M. Albert Schott. Instituteur depuis 1940, celui-ci est également cinéaste à ses heures libres où il filme par exemple de grands événements de la vie locale. C’est à la retraite que M. Schott se consacre pleinement à cette passion appris en autodidacte afin de conserver la mémoire d’un monde qu’il voit disparaître : la ruralité et l’artisanat. Ainsi, cet ambitieux amateur dévoile dans une série de documentaire filmés les rouages de différents métiers atypiques et en voie de disparition, comme celui qui nous intéresse ici : les métiers verrerie. Du tournage au montage – qui consistait à coller bout à bout des dizaines de petites bobines – en passant par les bruitages, M. Schott travaillait souvent seul. Concernant les commentaires, M. Schott, en bon ancien instituteur, les écrivait dans des cahiers d’écolier avant de les enregistrer lui-même. Il arrivait également que son fils M. Jean-Jacques Schott prête sa voix pour certains commentaires. Le cinéaste consacrait plusieurs mois, voire plusieurs années, au tournage de certain de ses films dû à ses modestes moyens. Toutes ces activités l’occupaient des journées et des soirées entières. Après réalisation, M. Schott présentait ses films lors de séances publiques. Il décida également de présenter certaines de ses réalisations lors de concours de cinéma amateur, comme celui de Pont-à-Mousson (54). Selon son fils, il est fort possible Féérie de cristal et de verre en fasse partie. M. Schott ne rencontra malheureusement jamais de succès à ces concours, la longueur de ses films lui étant reproché. Ces documentaires présentes toutefois un grand intérêt, permettant la conservation de la mémoire de ces métiers parfois disparus ou en train de disparaitre.


Histoire de la Cristallerie de Hartzviller et de ses maîtres verriers

M. Schott tourne son documentaire Féérie de cristal et de verre à la fin des années 60. Il choisit pour lieu de tournage plusieurs verreries comme celles de Vallérystal et la prestigieuse cristallerie de Baccarat. C’est dans celle de Hartzwiller, fondée en 1932, que les séquences de l’extrait ci-dessus ont été tourné. La fondation de la cristallerie est atypique. En effet, le projet de la construction d’une cristallerie à Hartzviller, petit village de Lorraine – région berceau de la cristallerie française –, est une initiative d’anciens ouvriers de la verrerie de Vallérystal, à quelques kilomètres de là. Après une grève de quatorze semaines en 1929, quarante ouvriers de la verrerie, au savoir-faire unique, ne sont pas réembauchés malgré la promesse faite par la direction de l’entreprise. Ceux-ci décident alors de monter une coopérative à tendance chrétienne qu’ils fondent en 1930 ayant pour objectif de construire une nouvelle cristallerie qu’ils géreraient eux-mêmes. L’événement fait grand bruit et de nombreux journaux de l’époque en suivent l'avancée (voir annexes). L’année 1931 marque le début de la construction de la cristallerie dont les frais sont en partie couverts par les ouvriers eux-mêmes. Contrairement à d’autres verreries comme celle de Givors (69), la cristallerie de Hartzviller n’adopte pas la mécanisation et garde son savoir-faire artisanal tout au long de ses soixante-douze années d’activités. Les pièces sont soufflées à la bouche par les maîtres verriers et taillées et décorées à la main. La qualité du verre sortant de l’usine en fait sa renommée, ils sont par exemple présents sur les tables de grands hôtels français comme le Ritz. Malheureusement dans la tourmente économique la cristallerie ferme ses portes et éteint définitivement ses fours en 2004. Les bâtiments, trop abimés pour être rénovés, sont détruits en 2019. Malgré la fermeture de l’entreprise, le site internet de la cristallerie est encore visible. On peut y trouver une brève histoire du lieu et de nombreuses photographies dans l’onglet « Les Gestes Authentiques » présentant les différentes techniques utilisées pour la fabrication des pièces (voir annexe).

Les métiers du verre, entre féérie et dangerosité

Lieux ou monuments


Cristallerie de Hartzviller

Bibliographie


  • Marichalar Pascal, « 3. La viande à feu », dans Qui a tué les verriers de Givors ?, Paris, La Découverte, 2017, p. 63-92.
  • Moriceau Caroline, « L’hygiène à la Cristallerie de Baccarat dans la seconde moitié du XIXe siècle. La santé ouvrière au cœur de la gouvernance industrielle », dans Le Mouvement Social, no 213, no. 4, 2005, p. 53-70.

Documents annexes


  • De nombreuses photographies de la cristallerie de Hartzviller et de ses maitres verriers sont disponibles sur le site de l'entreprise dans l'onglet "Les Gestes Authentiques" http://cristal.hartzviller.free.fr/



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