Bas:Festival de gymnastique à Ostwald (0021FN0003) : Différence entre versions

 
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|Resume_fr=Ce film amateur muet en noir et blanc de cinquante-sept secondes est issu de la pellicule d’Émile Breesé (1902-1987), technicien radio qui fit carrière dans un magasin de radio strasbourgeois. Tourné en 9,5 mm, ce film fut réalisé en 1936, lors d’un festival de gymnastique à Ostwald, petite ville d’Alsace en périphérie de Strasbourg. Le filmeur capture ici quelques démonstrations de gymnastique en plein air, accompagnés d’une parade de la fanfare locale.
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00:03-00:07 : plan large du cortège de la fanfare. Les enfants sont en tête du cortège et sont suivis par les musiciens. Passage du cortège sur la route. À gauche, des voitures sont garées en file. À droite, un drapeau français flotte au dessus de la parade.
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00:08-00:14 : plan large en face de la suite du cortège. Les tambours et tambourins s’avancent en rang, suivis des cuivres.
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00:15-00:18 : plan rapproché des tambours, au devant des cuivres. Un porte-étendard se trouve au milieu du cortège.
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00:19-00:28 : plan large de la suite de la fanfare, tournant à l’angle d’une rue. Le cinéaste semble en retrait. Passage des musiciens.
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00:29-00:31 : plan rapproché de la suite de la fanfare, sans doute la fin du cortège. On remarque la présence de quelques spectateurs.
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00:32-00:34 : plan rapproché de l’arrivée de deux messieurs, en costume et fumant le cigare, sans doute pour assister au festival de gymnastique. Une habitation est en arrière-plan. L’un puis l’autre adressent un regard à la caméra.
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00:35-00:57 : succession de plusieurs plans large, pas toujours cadrés de la même façon. Démonstration de gymnastique en plein air sur un agrès de barre fixe. Présence de plusieurs dizaines de spectateurs en arrière-plan.
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|Contexte_et_analyse_fr=Lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale (1914-1918), Émile Breesé est un jeune garçon qui se passionne déjà pour l’image et la photographie. Dans les années 1920, Breesé est tour à tour mécanicien puis technicien radio, ce qui lui permet de faire carrière dans un magasin de radio de Strasbourg. Professionnel du son, Émile Breesé tourne ses premiers films au début des années 1930, les introduisant dans l’intimité du cadre familial. Avec sa caméra il était un habitué des manifestations sportives locales, comme lors du festival de gymnastique d’Ostwald en 1936.
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À partir du XIXe siècle, la gymnastique est une pratique recommandée par les médecins pour ses vertus physiques. Sous le Second Empire apparaissent des démonstrations de gymnastique, qui ont lieu en plein air lors de représentations locales. Après 1870, l’aspect purement sportif de ces rencontres se teinte de patriotisme et de nationalisme, fruit de l’état d’esprit revanchard suite à l’amère défaite de la France face à la Prusse. C’est à la fois l’occasion de montrer les capacités physiques d’individus qui pourraient faire de futurs soldats, en même temps que de ressortir l’attirail patriotique, mis en exergue lors de manifestations populaires. Au contraire d’autres sports tels que l’escrime, la gymnastique est longtemps restée masculine (aucune femme n’est identifiable sur ce film). Dans l’entre-deux-guerres, de nombreuses villes possédaient une petite fédération de gymnastes et organisaient de grands festivals. Les gymnastes filmés par la caméra d’Émile Breesé en 1936 étaient sans doute ceux de la société gymnastique de Saint-Ostwald, rattachée à la ville de Strasbourg.
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'''Pirouettes et autres acrobaties'''
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La caméra d’Émile Breesé capture ici quelques séquences d’une démonstration de gymnastique, ici montrée comme un spectacle de rue. Le gymnaste à l’œuvre porte une tenue d’usage, un justaucorps blanc et des chaussures blanches. Sans doute qu’il s’agissait pour Breesé d’illustrer le corps en mouvement, ici celui de l’homme, dans le cadre de la pratique de la gymnastique. Ici, on peut identifier un exercice sur un agrès de barre fixe, constituée d’une structure et d’une barre métallique autour de laquelle le gymnaste enchaîne rotations, éléments d’élan et parties volantes. Malgré l’individualité de l’exercice, il est important de noter qu’il s’agit d’une pratique collective. En effet, la caméra nous laisse entrevoir la présence des autres gymnastes, eux-mêmes spectateurs de l’exercice. Par leurs encouragement et leur présence, les gymnastes favorisaient ainsi un sentiment de cohésion du groupe tout entier. La présence d’un public relativement nombreux est également favorable à l’idée d’un sport en collectif.
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'''Un caractère public et culturel important'''
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Ces démonstrations de gymnastique ne s’inscrivaient toutefois pas dans un cadre purement sportif. En effet, ces quelques exercices se déroulaient habituellement lors de grands événements, mêlant musique, défilés et parades. Les trente premières secondes du film nous montrent l’engouement populaire que suscitaient de telles manifestations. Souvent, le sport s’agrémentait de l’accompagnement d’une fanfare en parade, nous laissant entrevoir les tambours et les cuivres. L’orchestre défilait le long des rues, attirant l’attention des villageois et villageoises, qui se montraient aux fenêtres ou sortaient sur le pas de la porte. Pour la plupart, ces événements étaient l’occasion de se préparer et de sortir en famille pour passer une après-midi de week-end rythmée par les festivités et les animations. Sur chacun des plans, on aperçoit la présence de nombreux spectateurs, friands du caractère ludique de ce genre d’attractions, indiquant que ce type de spectacles s’adressait à toutes les couches et âges de la populations. Petits et grands y trouvaient leur compte: ce genre de festivités constituait d’agréables animations familiales. En parallèle des séquences de gymnastique, la caméra s’est surtout attardée sur le caractère divertissant et culturel d’un tel événement. Musique, cortège et fanfare ajoutaient au sport une dimension populaire et pittoresque, immortalisée par la caméra d’Émile Breesé.
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|Bibliographie='''Gymnastique''',
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BRIER Pascal, ''Une histoire de l'éducation physique dans les instituts médico-éducatifs : 1838-1909'', Nanterre, Presses Universitaires de Paris Nanterre, 2019.
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'''Histoire du sport''',
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TERRET Thierry, ''Histoire du sport'', Paris, Presses Universitaires de France, 2016.
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'''Cinéma''',
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BIMBENET Jérôme, ''Film et histoire'', Paris, Armand Colin, 2007.
 
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Version actuelle datée du 8 janvier 2021 à 14:07


Avertissement[1]

Résumé


Ce film amateur muet en noir et blanc de cinquante-sept secondes est issu de la pellicule d’Émile Breesé (1902-1987), technicien radio qui fit carrière dans un magasin de radio strasbourgeois. Tourné en 9,5 mm, ce film fut réalisé en 1936, lors d’un festival de gymnastique à Ostwald, petite ville d’Alsace en périphérie de Strasbourg. Le filmeur capture ici quelques démonstrations de gymnastique en plein air, accompagnés d’une parade de la fanfare locale.

Description


00:01-00:02 : fond noir

00:03-00:07 : plan large du cortège de la fanfare. Les enfants sont en tête du cortège et sont suivis par les musiciens. Passage du cortège sur la route. À gauche, des voitures sont garées en file. À droite, un drapeau français flotte au dessus de la parade.

00:08-00:14 : plan large en face de la suite du cortège. Les tambours et tambourins s’avancent en rang, suivis des cuivres. 00:15-00:18 : plan rapproché des tambours, au devant des cuivres. Un porte-étendard se trouve au milieu du cortège.

00:19-00:28 : plan large de la suite de la fanfare, tournant à l’angle d’une rue. Le cinéaste semble en retrait. Passage des musiciens.

00:29-00:31 : plan rapproché de la suite de la fanfare, sans doute la fin du cortège. On remarque la présence de quelques spectateurs.

00:32-00:34 : plan rapproché de l’arrivée de deux messieurs, en costume et fumant le cigare, sans doute pour assister au festival de gymnastique. Une habitation est en arrière-plan. L’un puis l’autre adressent un regard à la caméra.

00:35-00:57 : succession de plusieurs plans large, pas toujours cadrés de la même façon. Démonstration de gymnastique en plein air sur un agrès de barre fixe. Présence de plusieurs dizaines de spectateurs en arrière-plan.

Métadonnées

N° support :  0021FN0003
Date :  1936
Coloration :  Noir et blanc
Son :  Muet
Durée :  00:00:55
Cinéastes :  Breesé, Emile
Format original :  9,5 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Sport, Gymnastique

Contexte et analyse


Lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale (1914-1918), Émile Breesé est un jeune garçon qui se passionne déjà pour l’image et la photographie. Dans les années 1920, Breesé est tour à tour mécanicien puis technicien radio, ce qui lui permet de faire carrière dans un magasin de radio de Strasbourg. Professionnel du son, Émile Breesé tourne ses premiers films au début des années 1930, les introduisant dans l’intimité du cadre familial. Avec sa caméra il était un habitué des manifestations sportives locales, comme lors du festival de gymnastique d’Ostwald en 1936.

À partir du XIXe siècle, la gymnastique est une pratique recommandée par les médecins pour ses vertus physiques. Sous le Second Empire apparaissent des démonstrations de gymnastique, qui ont lieu en plein air lors de représentations locales. Après 1870, l’aspect purement sportif de ces rencontres se teinte de patriotisme et de nationalisme, fruit de l’état d’esprit revanchard suite à l’amère défaite de la France face à la Prusse. C’est à la fois l’occasion de montrer les capacités physiques d’individus qui pourraient faire de futurs soldats, en même temps que de ressortir l’attirail patriotique, mis en exergue lors de manifestations populaires. Au contraire d’autres sports tels que l’escrime, la gymnastique est longtemps restée masculine (aucune femme n’est identifiable sur ce film). Dans l’entre-deux-guerres, de nombreuses villes possédaient une petite fédération de gymnastes et organisaient de grands festivals. Les gymnastes filmés par la caméra d’Émile Breesé en 1936 étaient sans doute ceux de la société gymnastique de Saint-Ostwald, rattachée à la ville de Strasbourg.

Pirouettes et autres acrobaties

La caméra d’Émile Breesé capture ici quelques séquences d’une démonstration de gymnastique, ici montrée comme un spectacle de rue. Le gymnaste à l’œuvre porte une tenue d’usage, un justaucorps blanc et des chaussures blanches. Sans doute qu’il s’agissait pour Breesé d’illustrer le corps en mouvement, ici celui de l’homme, dans le cadre de la pratique de la gymnastique. Ici, on peut identifier un exercice sur un agrès de barre fixe, constituée d’une structure et d’une barre métallique autour de laquelle le gymnaste enchaîne rotations, éléments d’élan et parties volantes. Malgré l’individualité de l’exercice, il est important de noter qu’il s’agit d’une pratique collective. En effet, la caméra nous laisse entrevoir la présence des autres gymnastes, eux-mêmes spectateurs de l’exercice. Par leurs encouragement et leur présence, les gymnastes favorisaient ainsi un sentiment de cohésion du groupe tout entier. La présence d’un public relativement nombreux est également favorable à l’idée d’un sport en collectif.

Un caractère public et culturel important

Ces démonstrations de gymnastique ne s’inscrivaient toutefois pas dans un cadre purement sportif. En effet, ces quelques exercices se déroulaient habituellement lors de grands événements, mêlant musique, défilés et parades. Les trente premières secondes du film nous montrent l’engouement populaire que suscitaient de telles manifestations. Souvent, le sport s’agrémentait de l’accompagnement d’une fanfare en parade, nous laissant entrevoir les tambours et les cuivres. L’orchestre défilait le long des rues, attirant l’attention des villageois et villageoises, qui se montraient aux fenêtres ou sortaient sur le pas de la porte. Pour la plupart, ces événements étaient l’occasion de se préparer et de sortir en famille pour passer une après-midi de week-end rythmée par les festivités et les animations. Sur chacun des plans, on aperçoit la présence de nombreux spectateurs, friands du caractère ludique de ce genre d’attractions, indiquant que ce type de spectacles s’adressait à toutes les couches et âges de la populations. Petits et grands y trouvaient leur compte: ce genre de festivités constituait d’agréables animations familiales. En parallèle des séquences de gymnastique, la caméra s’est surtout attardée sur le caractère divertissant et culturel d’un tel événement. Musique, cortège et fanfare ajoutaient au sport une dimension populaire et pittoresque, immortalisée par la caméra d’Émile Breesé.

Bibliographie


Gymnastique,

BRIER Pascal, Une histoire de l'éducation physique dans les instituts médico-éducatifs : 1838-1909, Nanterre, Presses Universitaires de Paris Nanterre, 2019.

Histoire du sport,

TERRET Thierry, Histoire du sport, Paris, Presses Universitaires de France, 2016.

Cinéma,

BIMBENET Jérôme, Film et histoire, Paris, Armand Colin, 2007.


Article rédigé par

Nathan Maingneur, 28 décembre 2020


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