Voyage à Berlin par le train militaire français du 9 au 13 mai 1975 (0083FI0006) : Différence entre versions

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Hippolyte Laemmel arrive à la gare française de Berlin. Cette gare sert au transport militaire français. Elle sert à desservir les trains qui sont réservés aux membres des forces armées françaises et aux membres de leur famille et ils sont utilisés gratuitement. Hippolyte a aussi visité l’aéroport français de Tegel. L’aéroport a été construit en 1948 sous les ordres des Français après avoir eu l’accord des Américains. Dans un premier temps l’aéroport est uniquement militaire, mais à partir de 1960 l’aéroport s’ouvre également au trafic aérien civil jusqu’à l’ouverture de l'aéroport civil de Tegel en 1974. Ces lieux sont des symboles de la domination et de l’occupation française sur Berlin.  
 
Hippolyte Laemmel arrive à la gare française de Berlin. Cette gare sert au transport militaire français. Elle sert à desservir les trains qui sont réservés aux membres des forces armées françaises et aux membres de leur famille et ils sont utilisés gratuitement. Hippolyte a aussi visité l’aéroport français de Tegel. L’aéroport a été construit en 1948 sous les ordres des Français après avoir eu l’accord des Américains. Dans un premier temps l’aéroport est uniquement militaire, mais à partir de 1960 l’aéroport s’ouvre également au trafic aérien civil jusqu’à l’ouverture de l'aéroport civil de Tegel en 1974. Ces lieux sont des symboles de la domination et de l’occupation française sur Berlin.  
  
Hippolyte Laemmel est également témoin du défilé militaire des forces alliées à Berlin le 10 mai. Il décide de le filmer. Ce défilé est en hommage à la capitulation allemande 30 ans auparavent et à l’occupation des alliés. Le défilé se passe sur la ''Strasse des 17. Juni.'' Un endroit qui n’est pas choisi au hasard, car cette rue porte son nom en hommage au 17 juin 1953 et aux insurrections qui ont eu lieu dans Berlin-Est. C’est également une des plus grandes avenues de Berlin. Elle est située dans le quartier de ''Tiergarten'' et de ''Charlottenburg'' qui est sous occupation britannique. Le défilé montre les forces victorieuses de la Seconde Guerre mondiale qui défilent dans la capitale du pays vaincu et est toujours occupé. Le défilé se veut avant tout un moment festif. Il y a énormément de spectateurs. Les fanfares militaires sont mises en avant, suivies d’une parade militaire, où tous les pays vainqueurs du camp occidental sont mis en avant. Ainsi, trois voitures coupent l’avenue avec les fanions représentant leurs pays. La voiture française est une DS 23, voiture officielle de l’état français. L’URSS a également célébré de son côté les 30 ans de l’armistice le 9 mai 1975 à travers : le Jour de la Victoire.  
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Hippolyte Laemmel est également témoin du défilé militaire des forces alliées à Berlin le 10 mai. Il décide de le filmer. Ce défilé est en hommage à la capitulation allemande 30 ans auparavent et à l’occupation des alliés. Le défilé se passe sur la ''Strasse des 17. Juni.'' Un endroit qui n’est pas choisi au hasard, car cette rue porte son nom en hommage au 17 juin 1953 et aux insurrections qui ont eu lieu dans Berlin-Est. C’est également une des plus grandes avenues de Berlin. Elle est située dans le quartier de ''Tiergarten'' et de ''Charlottenburg'' qui est sous occupation britannique. Le défilé montre les forces victorieuses de la Seconde Guerre mondiale qui défilent dans la capitale du pays vaincu, toujours occupée. Le défilé se veut avant tout un moment festif. Il y a énormément de spectateurs. Les fanfares militaires sont mises en avant, suivies d’une parade militaire, où tous les pays vainqueurs du camp occidental sont présents. Ainsi, trois voitures coupent l’avenue avec les fanions représentant leurs pays. La voiture française est une DS 23, voiture officielle de l’état français. L’URSS a également célébré de son côté les 30 ans de l’armistice le 9 mai 1975 à travers : le Jour de la Victoire.  
  
La présence française est également visible à travers le quartier général des forces armées françaises aussi appelé Quartier Napoléon que Hyppolite Laemmel visite aussi. Il filme une plaque où l’on peut lire : Quartier Napoléon ainsi qu’un logo de Napoléon. Ce quartier est situé sur le ''Kurt Schumacher Damm'' au nord de Berlin. Il comporte un cinéma, un stade, une piscine, un mess (hôtel et restaurant militaires), la Poste Française aux armées, une gendarmerie, un lycée, une école et une chapelle. La piscine et le mess ont été filmés par Hippolyte Laemmel. Les images filmées nous montrent seulement la présence d’hommes. La seule présence féminine qui nous est donnée d’apercevoir est à travers une serveuse. Les seules personnes visibles lors du voyage d’Hippolyte Laemmel sont donc des hommes. Ce quartier montre une occupation militaire des Français sur le sol de Berlin.  
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La présence française est également visible à travers le quartier général des forces armées françaises aussi appelé Quartier Napoléon que Hyppolite Laemmel visite. Il filme une plaque où l’on peut lire : Quartier Napoléon ainsi qu’une enseigne de Napoléon. Ce quartier est situé sur le ''Kurt Schumacher Damm'' au nord de Berlin. Il comporte un cinéma, un stade, une piscine, un mess (hôtel et restaurant militaires), la Poste Française aux armées, une gendarmerie, un lycée, une école et une chapelle. La piscine et le mess ont été filmés par Hippolyte Laemmel. Les images filmées nous montrent seulement la présence d’hommes. L'unique présence féminine qui nous est donnée d’apercevoir est une serveuse. Les seules personnes visibles lors du voyage d’Hippolyte Laemmel sont donc des hommes. Ce quartier montre une occupation militaire des Français sur le sol de Berlin.  
  
 
=== II) Un voyage touristique ===
 
=== II) Un voyage touristique ===
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Ce film est l’un des derniers réalisés par Hippolyte Laemmel. On sent une certaine aisance et une certaine habitude à utiliser sa caméra. Il a filmé de nombreuses fois déjà, comme nous le montrent ses autres vidéos disponibles. Il était passionné par le cinéma. Il essaye de faire de beaux plans, il zoome et dézoome avec aisance.. Il cherche toujours à avoir la meilleure vision et pour cela n’hésite pas à prendre de la hauteur pour filmer. Il n’hésite pas  non plus à créer ses propres cartons pour mieux expliquer son voyage ou d’utiliser les informations écrites. Hippolyte Laemmel fait un voyage touristique avant tout. Il a l’air particulièrement excité de son départ, et commence à filmer à bord du train. Il filme le couloir du train et les paysages visibles de sa fenêtre.
 
Ce film est l’un des derniers réalisés par Hippolyte Laemmel. On sent une certaine aisance et une certaine habitude à utiliser sa caméra. Il a filmé de nombreuses fois déjà, comme nous le montrent ses autres vidéos disponibles. Il était passionné par le cinéma. Il essaye de faire de beaux plans, il zoome et dézoome avec aisance.. Il cherche toujours à avoir la meilleure vision et pour cela n’hésite pas à prendre de la hauteur pour filmer. Il n’hésite pas  non plus à créer ses propres cartons pour mieux expliquer son voyage ou d’utiliser les informations écrites. Hippolyte Laemmel fait un voyage touristique avant tout. Il a l’air particulièrement excité de son départ, et commence à filmer à bord du train. Il filme le couloir du train et les paysages visibles de sa fenêtre.
  
Sa caméra est un véritable remplaçant de l’appareil photo. En effet, Hippolyte Laemmel décide de filmer tous les bâtiments touristiques, les places touristiques. On peut justement supposer qu’il fait ça pour en garder une trace. Ainsi il réalise une capture filmique du palais du ''Reichstag'', un bâtiment construit en 1894 pour abriter l’assemblée du Reich. Puis la ''Fernsehturm'', c’était une tour émettrice de signaux de télévision construite en 1969, la tour mesure 220 mètres. L’auteur nous montre ensuite la porte de Brandebourg, qui a été construite en 1791. En 1793, il est rajouté le quadrige. La porte de Brandebourg se situe en plein milieu d’un ''no man's land'' du au mur.  
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Sa caméra est un véritable substitue à l’appareil photo. En effet, Hippolyte Laemmel décide de filmer tous les bâtiments touristiques, les places touristiques. On peut justement supposer qu’il fait ça pour en garder une trace. Ainsi il réalise une capture filmique du palais du ''Reichstag'', un bâtiment construit en 1894 pour abriter l’assemblée du Reich. Puis la ''Fernsehturm'', qui était une tour émettrice de signaux de télévision construite en 1969, la tour mesure 220 mètres. L’auteur nous montre ensuite la porte de Brandebourg, qui a été construite en 1791. En 1793, il est rajouté le quadrige. La porte de Brandebourg se situe en plein milieu d’un ''no man's land'' du au mur.  
Il filme ensuite le mémorial soviétique de ''Tiergarten'', monument construit en 1945 en hommage aux morts de l’Armée rouge tombés pendant la bataille de Berlin, puis le stade olympique de 1936, qui vient d’être rénové en 1974 pour la Coupe du monde de Football, enfin l’église du Souvenir, construit en 1895, dont le clocher a été conservé malgré le bombardement de Berlin. Celle-ci est reconstruite  entre 1959 à 1961 par Egon Eiermann, en hommage aux destructions. Il termine par un plan sur une bouche du métro berlinois, celui-ci étant rentré en service en 1902.  
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Il filme ensuite le mémorial soviétique de ''Tiergarten'', monument construit en 1945 en hommage aux morts de l’Armée rouge tombés pendant la bataille de Berlin, puis le stade olympique de 1936, qui vient d’être rénové en 1974 pour la Coupe du monde de Football, enfin l’église du Souvenir, construit en 1895, dont le clocher a été conservé malgré le bombardement de Berlin. Celle-ci est reconstruite  entre 1959 à 1961 par Egon Eiermann, en hommage aux destructions. Il termine par un plan sur une bouche du métro berlinois, celui-ci étant mis en service en 1902.  
Hippolyte Laemmel filme également les principaux monuments dans Berlin-Est comme : l’université de Humboldt, fondé en 1809, les Trabants, plus précisément des Trabants 601, fabriqués à partir de 1964 et qui est un symbole de la RDA, l’opéra de Berlin, construit en 1742, le Mémorial Soviétique de ''Treptower Park'', un cimetière militaire situé dans le parc de Treptow en hommage à tous les combattants de l'Armée rouge tombés lors de la Seconde Guerre mondiale, la ''Alte Kommandantur'', bâtiment édifié au XVIII siècle, devenu à l’époque le ministère des Affaires étrangères de la RDA, et enfin il nous montre la Cathédrale Sainte-Hedwidge de Berlin, construit en 1773, partie détruite lors du siège de Berlin de 1945. Mais elle fut reconstruite en 1963.
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Hippolyte Laemmel filme également les principaux monuments dans Berlin-Est comme : l’université de Humboldt, fondé en 1809, les Trabants, plus précisément des Trabants 601, fabriqués à partir de 1964 et qui est un symbole de la RDA, l’opéra de Berlin, construit en 1742, le Mémorial Soviétique de ''Treptower Park'', un cimetière militaire situé dans le parc de Treptow en hommage à tous les combattants de l'Armée rouge tombés lors de la Seconde Guerre mondiale, la ''Alte Kommandantur'', bâtiment édifié au XVIII siècle, devenu à l’époque le ministère des Affaires étrangères de la RDA, et enfin il nous montre la Cathédrale Sainte-Hedwidge de Berlin, construit en 1773, partie détruite lors du siège de Berlin de 1945, qui fut reconstruite en 1963.
  
 
Pour finir, Hippolyte Laemmel filme avec grand intérêt le mur de Berlin qui est devenu une véritable attraction touristique. Toute une partie de son film est dédiée uniquement au mur de Berlin et il écrit même un carton pour le présenter. Ce mur a évolué depuis 1961, date de sa création. Il représente la ville de Berlin. En effet du côté ouest, il est tagué. Le mur est très mal perçu par les Berlinois comme nous le montrent certains tags que l’auteur a filmés, en effet nous pouvons lire en allemand : « Le mur doit tomber ». Cependant il fait partie de la vie quotidienne des Berlinois. Il utilise une tour d’observation pour voir ce qu’il se passe de l’autre côté, cette tour est peut être utilisée par des familles pour se revoir. Des familles ont pu être séparées en l’espace d’une nuit en 1961. Le mur de Berlin est donc un objet d’attraction comme de séparation pour Berlin.
 
Pour finir, Hippolyte Laemmel filme avec grand intérêt le mur de Berlin qui est devenu une véritable attraction touristique. Toute une partie de son film est dédiée uniquement au mur de Berlin et il écrit même un carton pour le présenter. Ce mur a évolué depuis 1961, date de sa création. Il représente la ville de Berlin. En effet du côté ouest, il est tagué. Le mur est très mal perçu par les Berlinois comme nous le montrent certains tags que l’auteur a filmés, en effet nous pouvons lire en allemand : « Le mur doit tomber ». Cependant il fait partie de la vie quotidienne des Berlinois. Il utilise une tour d’observation pour voir ce qu’il se passe de l’autre côté, cette tour est peut être utilisée par des familles pour se revoir. Des familles ont pu être séparées en l’espace d’une nuit en 1961. Le mur de Berlin est donc un objet d’attraction comme de séparation pour Berlin.
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Dès son arrivée dans le train, Hippolyte Laemmel s’intéresse au mur et le filme. Il nous montre que pour arriver à la gare de Tegel, ils sont obligés de le passer. Ainsi Berlin-Ouest est une véritable enclave en RDA. La carte présentée à 3 minutes 46, illustre particulièrement bien cette séparation, visible par un trait rouge qui coupe Berlin en son sein. Le mur est particulièrement bien protégé. Nous pouvons voir un no man’s land où sont entreposées des barrières anti char, par peur d’une attaque. Berlin est au centre de la psychose issue de la guerre froide, on craint une attaque à n’importe quel moment. Un chemin de ronde est visible, où les gardes-frontières de la RDA circulent. Il y a également des miradors qui servent à surveiller ce qui se passe à l’ouest. En effet ils sont placés de telle sorte que l’on puisse regarder ce qu’il se passe à l’ouest. Leur rôle n’est donc pas d’empêcher d’éventuels fuyards, mais bien de surveiller ce qui se passe de l’autre-côté du mur. Hippolyte Laemmel nous le montre bien avec sa caméra, les gardes-frontières postés dans les miradors le surveillent avec des jumelles, ainsi que d’autres sont visibles dans de petites fenêtres sous le mirador et surveillent également l’ouest. Ce sont les gardes-frontières mobiles, qui se déplacent au cœur du mur, qui ont pour but d’empêcher les fuyards. Le mur est un lieu de bouillonnement humain, ou de nombreuses personnes sont présentes et travaillent dessus.
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Dès son arrivée dans le train, Hippolyte Laemmel s’intéresse au mur et le filme. Il nous montre que pour arriver à la gare de Tegel, ils sont obligés de passer le mur. Ainsi Berlin-Ouest est une véritable enclave en RDA. La carte présentée à 3 minutes 46, illustre particulièrement bien cette séparation, visible par un trait rouge qui coupe Berlin en son sein. Le mur est particulièrement bien protégé. Nous pouvons voir un ''no man’s land'' où sont entreposées des barrières anti char, par peur d’une attaque. Berlin est au centre de la psychose issue de la guerre froide, on craint une attaque à n’importe quel moment. Un chemin de ronde est visible, où les gardes-frontières de la RDA circulent. Il y a également des miradors qui servent à surveiller ce qui se passe à l’ouest. En effet ils sont placés de telle sorte que l’on puisse regarder ce qu’il se passe à l’ouest. Leur rôle n’est donc pas d’empêcher d’éventuels fuyards, mais bien de surveiller ce qui se passe de l’autre-côté du mur. Hippolyte Laemmel nous le montre bien avec sa caméra, les gardes-frontières postés dans les miradors le surveillent avec des jumelles, ainsi que d’autres sont visibles dans de petites fenêtres sous le mirador et surveillent également l’ouest. Ce sont les gardes-frontières mobiles, qui se déplacent au cœur du mur, qui ont pour but d’empêcher les fuyards. Le mur est un lieu de bouillonnement humain, ou de nombreuses personnes sont présentes et travaillent dessus.
  
Pour pouvoir traverser le mur, il n’existe que quelques rares points de passage. Tous les points de passages sont situés à la surface. Ainsi le métro de Berlin-Ouest passait par des stations fantômes où des soldats de la RDA patrouillaient pour s’assurer que personne ne descende de la rame, ni ne monte dedans. Les points de passages sont au nombre de huit à Berlin. Le plus connu est le checkpoint Charlie. Mais Hippolyte Laemmel n’utilise pas celui-ci pour traverser le mur. Il utilise l’un des deux seuls points de passage de la zone française, plus précisément celui de la  : Chausseestrasse. Il permettait uniquement le passage pour les personnes venant de l’ouest et allant à l’est. Nous pouvons voir au retour que lui et les membres de son bus sont arrêtés et doivent remettre leurs papiers d’identité à un garde-frontière de la RDA avant de les laisser passer. Les points de passages sont extrêmement surveillés. Ils sont les seuls accès pour traverser Berlin coupé en deux par un mur infranchissable.
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Pour pouvoir traverser le mur, il n’existe que quelques rares points de passage. Tous les points de passages sont situés à la surface. Ainsi le métro de Berlin-Ouest passait par des stations fantômes où des soldats de la RDA patrouillaient pour s’assurer que personne ne descende de la rame, ni ne monte dedans. Les points de passages sont au nombre de huit à Berlin. Le plus connu est le ''checkpoint Charlie''. Mais Hippolyte Laemmel n’utilise pas celui-ci pour traverser le mur. Il utilise l’un des deux seuls points de passage de la zone française, plus précisément celui de la  : Chausseestrasse. Il permettait uniquement le passage pour les personnes venant de l’ouest et allant à l’est. Nous pouvons voir au retour que lui et les membres de son bus sont arrêtés et doivent remettre leurs papiers d’identité à un garde-frontière de la RDA avant de passer. Les points de passages sont extrêmement surveillés. Ils sont les seuls accès pour traverser Berlin coupé en deux par un mur infranchissable.
 
|Bibliographie=BRUMTER Christian, ''Les Français à Berlin'', 1945-1994, Paris, Riveneuve éditions, 2015.
 
|Bibliographie=BRUMTER Christian, ''Les Français à Berlin'', 1945-1994, Paris, Riveneuve éditions, 2015.
  

Version du 6 janvier 2020 à 18:42


 Avertissement[1]

Événements filmés ou en lien


Journée des forces alliées Berlin 10 mai 1975

Résumé


En mai 1975, Hippolyte Laemmel part en voyage avec une délégation française à Berlin. Il décide de filmer son voyage.

Description


Le film débute par un carton où l’on peut lire : « Voyage à Berlin du 9 au 14 mai 1975 ». Le plan suivant nous présente une plaque où l’on peut lire : « train militaire français de Berlin, Berlin-Tegel Strasbourg et retour ». Le caméraman filme le voyage dans le train, il nous présente le couloir du train. Il filme également à travers la fenêtre, le rideau de fer. Il nous montre les défenses antichars. Le Plan suivant dévoile le visage des personnes qui l’accompagnent dans le train, avant qu’il filme à nouveau le paysage par la fenêtre. L’arrivée à la gare est filmée et l’on peut voir de nombreuses voitures stationnées. Le plan suivant se passe sur le quai de la gare. Il est 9h45. La gare française Berlin-Tegel nous est montrée avant que le caméraman décide de réduire le zoom et nous laisse voir les voitures garées devant la gare. Il nous montre ensuite une plaque pour nous montrer les évènements qu’il va filmer sur laquelle il est écrit : « Journée des forces alliées Berlin 10 mai ».Nous pouvons voir qu’il y a du monde qui vient observer le défilé. Le défilé s’ouvre par une fanfare, puis par des soldats habillés avec une ceinture rouge. Il vient ensuite une seconde fanfare avec des tambours bleu blanc et rouge. Il s’en suit une présentation des drapeaux des trois occupants de l’ouest de l’Allemagne : La France, L’Angleterre et les États-Unis. Il y a ensuite un changement de plan où nous apercevons une voiture civile avec sur le capot un fanion tricolore, une DS 23, voiture officielle de l’état français, suivi d’une voiture avec le drapeau anglais et pour finir une voiture avec le drapeau américain entouré de jeeps militaires.

Changement de plan. Trois hommes, qu’on suppose être les trois généraux responsables de chaque zone s’avancent. Ils passent en revue les troupes. Après eux, ce sont les porte-drapeaux français, anglais et américains qui passent devant les soldats et les spectateurs.

Changement de plan, le défilé militaire continue où on peut voir une fanfare où tous les soldats sont habillés en noir. Il vient ensuite un défilé de militaires américains avec leurs armes. Il y a ensuite un nouveau plan, où l’on voit une fanfare défiler devant les spectateurs. Les membres de la fanfare sont habillés en noir avec des épaulettes jaunes et un béret rouge. Ils sont suivis de militaires armés portant un uniforme brun et un béret rouge. Au centre de ce régiment se trouve le porte-drapeau britannique, avec le drapeau anglais. Un nouveau changement de plan qui laisse place à une nouvelle fanfare, devancée par une majorette maniant un bâton métallique. Le costume de cette fanfare est : un habit vert, des épaulettes rouges, et un béret noir. Ils sont suivis de militaires armés habillés d’une veste et d’un pantalon vert, d’une chemise jaune, d’une ceinture, de bottes blanches et d’un béret noir. Au centre de ce régiment se trouve le porte-drapeau français. Enfin, c’est au tour de la fanfare américaine, et à leur suite, les soldats américains, habillés tout en gris, avec des boutons dorés, un casque, des gants blancs et des chaussures noires.

Il y a ensuite une nouvelle image, qui nous montre un plan de Berlin. On peut apercevoir au centre une ligne rouge : le mur de Berlin. À la suite du plan, un carton apparait montrant qu’il s’agit de « Berlin-Ouest », suivi de « Le Mur ». Hippolyte Laemmel montre une rue on peut distinguer au loin le mur avec le drapeau de la République démocratique allemande (RDA). Le plan se rapproche sur le mirador du mur avec deux hommes en train de surveiller. L’homme de gauche a des jumelles. Il regarde le caméraman. Le plan suivant nous montre que Hippolyte Laemmel s’est rapproché du mur et qu’il est devant un portail ouvert. La caméra zoome ensuite vers le mirador. Sous le mirador, il y a un homme qui regarde avec des jumelles à travers une petite fenêtre.

Une rue nous est montrée avec des bâtiments délabrés et détruits, mais de beaux arbres sont plantés juste devant. Un nouveau plan nous offre une nouvelle vision de cette rue, ils filment un pan du mur, ou l’ont peu lire : « Die Mauer muss fallen ! » ( le mur doit tomber). Le plan suivant est pris en hauteur par Hippolyte Laemmel qui a du grimper sur le mur, afin d’avoir une vue à l’intérieur du mur, il zoome à l’intérieur, et nous pouvons voir des défenses anti char à l’intérieur du mur sur toute sa longueur.

Sur un nouveau plan, nous pouvons distinguer des défenses anti char plus précisément. Il prend également en vidéo une église rouge derrière le mur. Une seconde du plan montre l’arrière d’un bus rempli d’hommes. Le plan suivant en contre-plongée depuis la fenêtre d’un immeuble montre l’intérieur du mur où l’on peut voir à nouveau les défenses anti char. À l’arrière-plan nous pouvons voir une grande route. Sur la façade d’un immeuble, on peut apercevoir un drapeau de la RDA.

Le Plan suivant montre l’intérieur du mur du côté de Berlin-Est. On y distingue une route et des voitures qu’on devine être des trabants. Le plan suivant s’arrête sur panneau délimitant la fin du secteur français. Il filme ensuite une tour d’observation qui permet de voir par-dessus le mur. Cette tour est remplie de personnes qui cherchent à voir de l’autre coté du mur. Différentes personnes circulent sur la tour. On peut lire sur le mur devant la tour : « …Weg ! KZ » (chemin ! camp de concentration). Hippolyte Laemmel fait un gros plan sur un homme qui se rapproche. Il filme ensuite les escaliers de la tour d’observation. Dans l’escalier se trouve un homme habillé en costume militaire. Il filme ensuite un bâtiment devant lequel on peut apercevoir une fontaine avec des jeux d’eau. Nous avons ensuite un nouveau point de vue de ce bâtiment depuis un parc. Hippolyte Laemmel nous montre ensuite le palais du Reichstag. Il filme ensuite la Fernsehturm. Il revient ensuite au palais du Reichstag sur lequel il zoome et sur lequel on peut lire : « dem deutschen Volke ». Il dévoile ensuite la porte du Brandebourg, ainsi qu’un monument aux morts : le mémorial soviétique de Tiergarten. Il expose ensuite de nouveau la porte de Brandebourg ou l’on peut voir un panneau sur lequel il est écrit : « Achtung ! Sie verlassen jetzt West-Berlin. » Nouveau plan, nous sommes de nouveau au mémorial soviétique de Tiergarten. Il zoome afin de montrer deux soldats postés sur le monument. L’auteur filme ensuite le stade olympique de 1936. Il présente l’intérieur, les gradins, la pelouse du stade. Nouveau plan, ils sont à la piscine. Un homme en train de sauter au plongeoir est filmé. Hippolyte Laemmel filme ensuite la route de Berlin, où l’on peut voir de nombreuses voitures. Il filme ensuite l’église du souvenir. Nouveau plan, nous pouvons voir un immeuble. Il fait voir une entrée du métro de Berlin. L’auteur filme ensuite une grande route, ou l’on peut voir de nombreuses voitures, ainsi qu’un centre commercial en arrière-plan. Hippolyte Laemmel filme depuis l’aéroport la route qui mène à l’aéroport. Il filme ensuite le tarmac, l’aéroport, ainsi que la tour aérienne vue de l’extérieur. Sur le tarmac de nombreuses personnes sont présentes. Il filme ensuite l’arrière d’un bus. L’auteur filme depuis la tour aérienne, l’aéroport de Berlin-Tegel. Il filme le tarmac de l’aéroport depuis son poste, il filme également les pistes de décollage. Il filme également l’intérieur de la tour de contrôle. On peut voir énormément de machines-personne. Il filme également Berlin depuis son poste privilégié.

Un nouveau carton apparaît sur lequel on peut lire : « Berlin-Est», Hippolyte Laemmel filme ensuite l’université de Humboldt. On peut voir sur le parking devant l’université que toutes les places sont prises par les trabants. Il la filme sous plusieurs angles. Il nous montre ensuite l’opéra de Berlin-Est où l’on peut lire : « Deutsche Staatsoper » aujourd’hui renommé : Staatsoper Unter den Linden. Il présente ensuite le Mémorial Soviétique de Treptower Park. Il filme ensuite des personnes sur un pont. Il montre ensuite la Alte Kommandantur, et nous pouvons distinguer sur le même plan la Cathédrale Sainte-Hedwidge de Berlin. Hippolyte Laemmel nous expose la porte de Brandebourg vue du côté est. Sur le plan suivant il filme et zoome de nouveau sur la Fernsehturm. Il nous emmène ensuite avec lui, dans son bus, lors de son retour en passant un poste-frontière pour revenir à Berlin-Ouest. Il passe par le point de passage de Chausseestraße. Un garde-frontière vérifie leurs papiers.


Le plan suivant nous montre un panneau-stop, et une enseigne avec Napoléon sur son cheval. L’image suivante nous montre une plaque sur laquelle on peut lire : « Quartier Napoléon, l’empereur Napoléon 1er est entré à Berlin le 27 octobre 1806 après la victoire à Iena ». Le plan suivant est composé d’une route, de bâtiments et du drapeau français. Ensuite nous pouvons lire : « logement de passage MOSKOVA ». Les secondes suivantes nous montrent la bâtisse. Il y a une piscine. Hippolyte Laemmel nous montre ensuite une route, puis 5 hommes qui discutent ensemble.


Un nouveau carton apparaît sur lequel on peut lire : « Le pot du départ ». Il filme les participants au pot, certains portent des habits militaires, d’autres sont en costume. Il montre ensuite la table du buffet ainsi qu’une serveuse qui semble préparer les serviettes pour le repas. Nous pouvons ensuite retrouver cette assemblée composée essentiellement d’hommes. Il nous emmène ensuite de nouveau avec lui dans un bus et filme une plaque sur laquelle on peut lire : «  PAVILLON DU LAC, le pavillon du lac est un cercle français qui n’est pas ouvert au public. Il est réservé exclusivement aux membres des forces françaises et alliés, des missions et consulats accrédités et à leurs invités. » Hippolyte Laemmel filme ensuite le lac sous différents plans ainsi que son port. Il filme ensuite des hommes attablés. Le plan se termine par une vue sur un canard.


Hippolyte Laemmel filme également le départ, nous pouvons voir le quai de la gare et le train qui va partir. Il filme également quand le train commence son départ. Il filme par la fenêtre le train, ainsi que ses voisins de fenêtres. Il re filme le mur de Berlin, ainsi que Berlin qui s’éloigne. Il filme ensuite un monument avec un dôme qui se situe devant un fleuve. Il filme ensuite son départ où plusieurs plans se succèdent montrant les voies ferrées, et le paysage allemand. Il filme également lorsqu’il passe la frontière sur le Rhin. Pour finir, Hippolyte Laemmel filme son arrivée à Strasbourg, on peut voir au loin la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg. Il filme son arrivée à la gare de Strasbourg. Un carton "Fin" clôture le film.

Métadonnées

N° support :  0083FI0006
Date :  mai 1975
Coloration :  Couleur
Son :  Muet
Durée :  00:00:00
Cinéastes :  Laemmel, Hippolyte Louis
Format original :  Super 8 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Tourisme transfrontalier
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


Ce document qui s’offre à nous s’apparente à un récit de voyage. C’est un genre ancien qui remonte jusqu’aux récits de pèlerinage. Le récit de voyage est particulièrement affectionné par les historiens. L’intérêt d’un tel document se porte sur le nouvel apport moderne de ce genre. L’auteur de ce film amateur de voyage est réalisé par Hyppolyte Laemmel (1910-1987), instituteur à Niederbronn et conseiller municipal dans les années 1960. Il participe à un voyage à Berlin en mai 1975. A cette période, l’Allemagne et Berlin sont divisés en quatre zones d’occupation au terme de la Seconde Guerre mondiale entre les différents vainqueurs : une Française, une Anglaise, une Américaine et une Russe. En 1949, deux États sont créés : La République démocratique allemande (RDA) à l’Est dont la capitale est Berlin-Est et la République fédérale d'Allemagne (RFA) à l’Ouest dont la capitale était Bonn. Berlin est partagé entre la RDA et la RFA. De plus, un véritable « rideau de fer » s’abat en Europe entre les deux camps occidental et communiste rendant les communications et les déplacements de plus en plus compliqués. Ainsi les deux parties de Berlin vont évoluer indépendamment l’une de l’autre, chacune suivant les dispositions de son État. En juin 1953 ont lieu à Berlin-Est des insurrections qui démarrent pour protester contre la hausse des cadences de travail. Mais celle-ci est matée par l’intervention de l’Armée rouge. Suite à ces insurrections et aux fuites des manifestants qui ont suivies, il est décidé en 1961 de construire un mur à l’intérieur même de Berlin. Ce mur a pour but d’empêcher la fuite en moyenne de 200 000 allemands de l’est par an à l’ouest. Un mur long de 165 km coupe physiquement Berlin en deux. La visite de Hippolyte Laemmel a lieu durant la phase de détente qui a débuté en 1963. Il arrive le 9 mai 1975 à Berlin à l’aide d’un train militaire dans la gare française de Tegel.


I) Berlin, une ville sous occupation

Hippolyte Laemmel arrive à la gare française de Berlin. Cette gare sert au transport militaire français. Elle sert à desservir les trains qui sont réservés aux membres des forces armées françaises et aux membres de leur famille et ils sont utilisés gratuitement. Hippolyte a aussi visité l’aéroport français de Tegel. L’aéroport a été construit en 1948 sous les ordres des Français après avoir eu l’accord des Américains. Dans un premier temps l’aéroport est uniquement militaire, mais à partir de 1960 l’aéroport s’ouvre également au trafic aérien civil jusqu’à l’ouverture de l'aéroport civil de Tegel en 1974. Ces lieux sont des symboles de la domination et de l’occupation française sur Berlin.

Hippolyte Laemmel est également témoin du défilé militaire des forces alliées à Berlin le 10 mai. Il décide de le filmer. Ce défilé est en hommage à la capitulation allemande 30 ans auparavent et à l’occupation des alliés. Le défilé se passe sur la Strasse des 17. Juni. Un endroit qui n’est pas choisi au hasard, car cette rue porte son nom en hommage au 17 juin 1953 et aux insurrections qui ont eu lieu dans Berlin-Est. C’est également une des plus grandes avenues de Berlin. Elle est située dans le quartier de Tiergarten et de Charlottenburg qui est sous occupation britannique. Le défilé montre les forces victorieuses de la Seconde Guerre mondiale qui défilent dans la capitale du pays vaincu, toujours occupée. Le défilé se veut avant tout un moment festif. Il y a énormément de spectateurs. Les fanfares militaires sont mises en avant, suivies d’une parade militaire, où tous les pays vainqueurs du camp occidental sont présents. Ainsi, trois voitures coupent l’avenue avec les fanions représentant leurs pays. La voiture française est une DS 23, voiture officielle de l’état français. L’URSS a également célébré de son côté les 30 ans de l’armistice le 9 mai 1975 à travers : le Jour de la Victoire.

La présence française est également visible à travers le quartier général des forces armées françaises aussi appelé Quartier Napoléon que Hyppolite Laemmel visite. Il filme une plaque où l’on peut lire : Quartier Napoléon ainsi qu’une enseigne de Napoléon. Ce quartier est situé sur le Kurt Schumacher Damm au nord de Berlin. Il comporte un cinéma, un stade, une piscine, un mess (hôtel et restaurant militaires), la Poste Française aux armées, une gendarmerie, un lycée, une école et une chapelle. La piscine et le mess ont été filmés par Hippolyte Laemmel. Les images filmées nous montrent seulement la présence d’hommes. L'unique présence féminine qui nous est donnée d’apercevoir est une serveuse. Les seules personnes visibles lors du voyage d’Hippolyte Laemmel sont donc des hommes. Ce quartier montre une occupation militaire des Français sur le sol de Berlin.

II) Un voyage touristique

Ce film est l’un des derniers réalisés par Hippolyte Laemmel. On sent une certaine aisance et une certaine habitude à utiliser sa caméra. Il a filmé de nombreuses fois déjà, comme nous le montrent ses autres vidéos disponibles. Il était passionné par le cinéma. Il essaye de faire de beaux plans, il zoome et dézoome avec aisance.. Il cherche toujours à avoir la meilleure vision et pour cela n’hésite pas à prendre de la hauteur pour filmer. Il n’hésite pas non plus à créer ses propres cartons pour mieux expliquer son voyage ou d’utiliser les informations écrites. Hippolyte Laemmel fait un voyage touristique avant tout. Il a l’air particulièrement excité de son départ, et commence à filmer à bord du train. Il filme le couloir du train et les paysages visibles de sa fenêtre.

Sa caméra est un véritable substitue à l’appareil photo. En effet, Hippolyte Laemmel décide de filmer tous les bâtiments touristiques, les places touristiques. On peut justement supposer qu’il fait ça pour en garder une trace. Ainsi il réalise une capture filmique du palais du Reichstag, un bâtiment construit en 1894 pour abriter l’assemblée du Reich. Puis la Fernsehturm, qui était une tour émettrice de signaux de télévision construite en 1969, la tour mesure 220 mètres. L’auteur nous montre ensuite la porte de Brandebourg, qui a été construite en 1791. En 1793, il est rajouté le quadrige. La porte de Brandebourg se situe en plein milieu d’un no man's land du au mur. Il filme ensuite le mémorial soviétique de Tiergarten, monument construit en 1945 en hommage aux morts de l’Armée rouge tombés pendant la bataille de Berlin, puis le stade olympique de 1936, qui vient d’être rénové en 1974 pour la Coupe du monde de Football, enfin l’église du Souvenir, construit en 1895, dont le clocher a été conservé malgré le bombardement de Berlin. Celle-ci est reconstruite entre 1959 à 1961 par Egon Eiermann, en hommage aux destructions. Il termine par un plan sur une bouche du métro berlinois, celui-ci étant mis en service en 1902. Hippolyte Laemmel filme également les principaux monuments dans Berlin-Est comme : l’université de Humboldt, fondé en 1809, les Trabants, plus précisément des Trabants 601, fabriqués à partir de 1964 et qui est un symbole de la RDA, l’opéra de Berlin, construit en 1742, le Mémorial Soviétique de Treptower Park, un cimetière militaire situé dans le parc de Treptow en hommage à tous les combattants de l'Armée rouge tombés lors de la Seconde Guerre mondiale, la Alte Kommandantur, bâtiment édifié au XVIII siècle, devenu à l’époque le ministère des Affaires étrangères de la RDA, et enfin il nous montre la Cathédrale Sainte-Hedwidge de Berlin, construit en 1773, partie détruite lors du siège de Berlin de 1945, qui fut reconstruite en 1963.

Pour finir, Hippolyte Laemmel filme avec grand intérêt le mur de Berlin qui est devenu une véritable attraction touristique. Toute une partie de son film est dédiée uniquement au mur de Berlin et il écrit même un carton pour le présenter. Ce mur a évolué depuis 1961, date de sa création. Il représente la ville de Berlin. En effet du côté ouest, il est tagué. Le mur est très mal perçu par les Berlinois comme nous le montrent certains tags que l’auteur a filmés, en effet nous pouvons lire en allemand : « Le mur doit tomber ». Cependant il fait partie de la vie quotidienne des Berlinois. Il utilise une tour d’observation pour voir ce qu’il se passe de l’autre côté, cette tour est peut être utilisée par des familles pour se revoir. Des familles ont pu être séparées en l’espace d’une nuit en 1961. Le mur de Berlin est donc un objet d’attraction comme de séparation pour Berlin.


III) Berlin une ville coupée en deux par un mur.

Dès son arrivée dans le train, Hippolyte Laemmel s’intéresse au mur et le filme. Il nous montre que pour arriver à la gare de Tegel, ils sont obligés de passer le mur. Ainsi Berlin-Ouest est une véritable enclave en RDA. La carte présentée à 3 minutes 46, illustre particulièrement bien cette séparation, visible par un trait rouge qui coupe Berlin en son sein. Le mur est particulièrement bien protégé. Nous pouvons voir un no man’s land où sont entreposées des barrières anti char, par peur d’une attaque. Berlin est au centre de la psychose issue de la guerre froide, on craint une attaque à n’importe quel moment. Un chemin de ronde est visible, où les gardes-frontières de la RDA circulent. Il y a également des miradors qui servent à surveiller ce qui se passe à l’ouest. En effet ils sont placés de telle sorte que l’on puisse regarder ce qu’il se passe à l’ouest. Leur rôle n’est donc pas d’empêcher d’éventuels fuyards, mais bien de surveiller ce qui se passe de l’autre-côté du mur. Hippolyte Laemmel nous le montre bien avec sa caméra, les gardes-frontières postés dans les miradors le surveillent avec des jumelles, ainsi que d’autres sont visibles dans de petites fenêtres sous le mirador et surveillent également l’ouest. Ce sont les gardes-frontières mobiles, qui se déplacent au cœur du mur, qui ont pour but d’empêcher les fuyards. Le mur est un lieu de bouillonnement humain, ou de nombreuses personnes sont présentes et travaillent dessus.

Pour pouvoir traverser le mur, il n’existe que quelques rares points de passage. Tous les points de passages sont situés à la surface. Ainsi le métro de Berlin-Ouest passait par des stations fantômes où des soldats de la RDA patrouillaient pour s’assurer que personne ne descende de la rame, ni ne monte dedans. Les points de passages sont au nombre de huit à Berlin. Le plus connu est le checkpoint Charlie. Mais Hippolyte Laemmel n’utilise pas celui-ci pour traverser le mur. Il utilise l’un des deux seuls points de passage de la zone française, plus précisément celui de la : Chausseestrasse. Il permettait uniquement le passage pour les personnes venant de l’ouest et allant à l’est. Nous pouvons voir au retour que lui et les membres de son bus sont arrêtés et doivent remettre leurs papiers d’identité à un garde-frontière de la RDA avant de passer. Les points de passages sont extrêmement surveillés. Ils sont les seuls accès pour traverser Berlin coupé en deux par un mur infranchissable.

Lieux ou monuments


Strasse des 17 Juni; Fernsehturm; Reichstag; Porte de Brandebourg,; l’église du Souvenir; aéroport de Tegel; Gare de Tegel; Quartier Napoléon; Berlin

Bibliographie


BRUMTER Christian, Les Français à Berlin, 1945-1994, Paris, Riveneuve éditions, 2015.

COLIN Nicole, Le Mur de Berlin: Histoire, mémoires, représentations, Bruxelles, Peter Lang, 2016.

FRIYSCH-BOURNAZEL Renata, L'Allemagne depuis 1945, Paris, Hachette, 1997.

HENARD Jacqueline, Berlin-Ouest : histoire d'une île allemande, 1945-1989, Paris, Perrin, 2009.

MEYER Phillipe, Une histoire de Berlin, Paris, Berlin, 2014.

SANSON David, BERLIN Histoire, Promenade, Anthologie et Dictionnaire, Paris, Robert Laffont, 2014.

TAYLOR Frederick, Le Mur de Berlin : 13 août 1961-9 novembre 1989, Paris, J.-C. Lattès, 2009.

Documents annexes


Carte de Berlin et des points de passage
Le point de passage de la Chausseestraße
la gare de Berlin-Tegel


Article rédigé par

Jean-Baptiste Roos, 06 janvier 2020


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