Bootshaus SKC Jahrmarkt (LFS 01421 8)


Avertissement[1]

Résumé


A Sunday at the boats Club house ans spring fair.

Métadonnées

N° support :  LFS 01421 8
Date :  1962
Coloration :  Couleur
Son :  Muet
Durée :  00:06:27
Format original :  8 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Corps et santé, Sport, Natation - Baignade, Environnement, Activités de plein-air
Institution d'origine :  Haus des Dokumentarfilms

Contexte et analyse


Le père et ses trois fils sont d’abord seuls à se presser en direction de l’intersection menant à Engelsmühle, puis à regarder passer le tracteur rouge. Plus tard, la mère est également présente dans la Wallgärtenstraße. En costume du dimanche, ils vont d’un pas de promenade à la foire. Philippsburg, à l’été 1963. Trois événements attirent l’attention : outre la foire, la régate de canoë sur l’Altrhein et l’ouverture de la nouvelle baignade de plein air dans le lac artificiel.

Cette famille se rend tranquillement à la foire installée à la périphérie de la ville en ce jour de mai – et se laisse filmer ce faisant. De l’autre côté de la rue, on ne les distingue quasiment plus parmi les autres piétons. Ils réapparaissent enfin à la kermesse, un peu perdus dans le plan de demi-ensemble. Les parents portent des lunettes de soleil et, pour la mère, un foulard et des gants blancs. C’est pendant son temps libre que l’on se montre, aux autres et à la caméra : détendus quoiqu’un peu stricts, ils correspondent à l’image de la famille sous sa forme presque parfaite. Le goût bourgeois pour l’ordre se met en scène dans ce film amateur, dans une société de masse médiatique qui s’attache de plus en plus aux apparences. La foire de printemps de Philippsburg a elle aussi changé : autrefois installée au cœur de la ville, elle a été déplacée vers le parc des expositions après la refonte de la place du marché.

Immédiatement après la scène d’ouverture avec le père et ses fils, le film passe sans transition à un plan du hangar à bateaux du club de ski et de canoë. Des gens dans des transats entre ombre et lumière, la vue sur le Rhin avec ses cargos, un voilier – le film semble adopter le regard vagabond de ceux qui ont le temps. Puis nous sommes de retour à la foire, avec la petite famille qui finit par se perdre dans le tumulte ambiant. Tout à coup, une plante exotique entre en scène, une fleur oiseau de paradis oscillant au vent devant un mur. Un espace où l’atmosphère est complètement différente et qui ne semble pas tout à fait réel. Le petit film se transforme en un vecteur qui rassemble et solidarise des éléments disparates, réunit des impressions de lieux et les juxtapose.

Nous retournons ensuite au hangar à bateaux et à la régate de canoë du 26 mai 1963, l’une des premières compétitions de la saison dans le sud de l’Allemagne. Les rives du Rhin avec leurs appontements, les « coulisses » avec les Combi Volkswagen et la buvette, la terrasse pleine de convives : les prises de vue s’enchaînent par le jeu des associations d’idées, mais valent aussi pour elles-mêmes. Elles tournent autour d’un événement qui finit par être montré presque en passant : des employés discutent, un bateau à moteur oscille sur l’eau avec son équipage, puis retour à la terrasse remplie. La nouvelle possibilité qu’offre le zoom fait le reste et permet de se concentrer sur des détails. C’est ainsi que se met en place une image fragmentaire de cette manifestation sportive qui se présente comme un événement social. Il met aussi en avant un rapport détendu au temps libre, dans des images qui fonctionnent pour elles-mêmes

Est-ce la liberté de forme qui rejoint le caractère amateur, lorsqu’un chantier de construction fait irruption dans le film ? Nous sommes désormais dans le temps bien réglé des travaux de construction – la démolition d’une maison sur la place du marché et les travaux d’assainissement ultérieurs. Une excavatrice qui charge les décombres, un camion qui les transporte, et entre les deux, des ouvriers du BTP qui discutent. Le monde du travail, à l’opposé de ce qui précède, nous fait toucher du doigt plus encore une dimension matérielle, factuelle : un autre fragment de la chronologie de cette saison immortalisée par le film, qui se démarque du rapport temporel détendu caractérisant les autres événements.

Du chantier, nous passons à la nouvelle baignade de plein air dans le lac artificiel : le contraste ne pourrait guère être plus grand. La première phase d’aménagement a été achevée fin août et le bassin sportif est inauguré lors de la fête de la baignade et du lac. Le plan large du lac montre des nageurs épars. Les amateurs de bains de soleil sur la plage donnent à voir un temps qui est celui de l’oisiveté. Les jeunes sont attirés par le long ponton qui peut servir de plongeoir. Il se dessine un endroit où le temps est laissé à son libre cours. Un lieu supplémentaire dans ce film de six minutes et demie où les images ne cessent de se référer à elles-mêmes, à la perception du temps qui leur est propre. La chronique des événements de l’été 1963 à Philippsburg révèle à maintes reprises, dans sa temporalité cinématographique, ce qui est souvent négligé le reste du temps. Son caractère amateur, imparfait, jamais tout à fait ajusté, est de plus en plus visible dans les plans individuels. C’est l’accessoire qui apparaît dans sa dimension éphémère au fil des images de ce film amateur.

Reiner Bader

Lieux ou monuments


Philippsburg



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