Cinq cent Club d'Stindler sur la route du vin (0033FN0001)


Avertissement[1]

Description


Carton « Cinq cent Club « d’Stindler » Excursion en autocar. Sur la route du Vin. ». Plan fixe et sombre sur des gens qui marche vers la caméra sur une grande place. Ils portent des sacs. Mouvement panoramique du bas vers le haut sur une tour et la nef d’une église. Plan fixe sur la cathédrale de Strasbourg depuis une rue. Des gens regroupés attendent sur le trottoir. Une enseigne à l’arrière : « Chaussures. Grandes Arcades ». Un couple arrive. Une autre enseigne au fond : « Zuem Stadtwappe ». On continue à arriver. À l’arrière-plan, un bâtiment est en travaux. Plan fixe sur un autocar « Astra Voyages ». Les gens se regroupent vers l’entrée du bus. Un homme avec un papier dans les mains fait monter les gens dans l’autocar. À gauche un homme avec un uniforme et un chapeau. Les gens continuent à monter. Plan fixe en légère contre-plongée sur une église/chapelle blanche qui domine un champ et des vignes. Des gens habillés élégamment descendent et quittent le site de l’édifice. On observe la vue aux jumelles. On s’embrasse devant la caméra. Mouvement panoramique sur l’édifice religieux. Un grand homme descend sur le chemin, seul, avec les mains dans les poches. Plan fixe sur une rue et une porte de ville médiévale. Plan composé de caméra embarquée : le paysage qui défile avec vignes et église sur une colline et le rétroviseur du véhicule. Plan de caméra embarquée : les vignes, la même église et un grand château perché sur le haut d’une montagne. Plan sombre et mouvement panoramique du bas vers le haut : une rue pavée, une grande tour avec des colombages, une horloge et un petit clocher. Même plan en plus clair. Mouvement panoramique sur les gens qui posent sur une grande fontaine sculptée d’armes médiévales, puis sur la tour aux colombages en plan rapproché. On descend l’escalier d’un bâtiment avec l’enseigne « Hôtel Restaurant ». On est ivre ou on feint de l’être. On salue la caméra. Descend également l’homme en uniforme et chapeau. Un homme tombe presque dans l’escalier en rigolant. Les gens sortent d’un bâtiment sur une route pavée. Au-dessus de la porte un emblème : une tête de cheval blanc. Quatre hommes sortent à la queue leu leu et s’avancent de face vers la caméra. Plan fixe en contre-plongée d’un château médiéval perché sur une butte au-dessus des habitations. On chante bras-dessus bras-dessous et on chahute. On fait une ronde autour de la fontaine sur la place pavée. Les gens discutent devant l’autocar.

Métadonnées

N° support :  0033FN0001
Date :  1952
Coloration :  Noir et blanc
Son :  Muet
Durée :  00:00:00
Cinéastes :  Veltz, Charles
Format original :  9,5 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Sites patrimoniaux et touristiques
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


==== Des Strasbourgeois visitent l’Alsace ====

En 1952, Charles Veltz profite d’une excursion du groupe strasbourgeois « Cinq cent Club ‘’d’Stindler » pour sortir sa caméra et capturer des images de hauts lieux touristiques locales. Le club se rassemble dans les rues de Strasbourg pour partir dans le vignoble alsacien. Le trajet emprunté sera officiellement nommé « Route du Vin d’Alsace » en mai 1953, soit un an après le tournage de ce film. Mais ce nom est sûrement déjà bien ancré dans l’inconscient collectif alsacien avant l’inauguration officielle de la route. Cette excursion est l’occasion de rencontres et de partages, mais contrairement à l’excursion du groupe filmée l’année précédente (1951), cette sortie est plutôt destinée aux adultes, seule une enfant est visible à l’écran.
Le groupe se rassemble d’abord sur la place Gutenberg de Strasbourg. On aperçoit ses « Grandes Arcades » caractéristiques ainsi que le restaurant « Zuem Stadtwappe » toujours en activité aujourd’hui. Les gens qui le composent semblent venir de quartiers différents de Strasbourg. Certains viennent de la Porte et de la Place de l’Hôpital comme on peut le constater au début de la séquence. Depuis la Rue d’Or qui la prolonge permet d’ailleurs au réalisateur de filmer un magnifique plan de la cathédrale de Strasbourg. D’autres personnes arrivent de la Rue des Serruriers qui mènent à la place Gutenberg. Un bâtiment est en travaux le long de cette rue. Il n’est pas impossible qu’il s’agisse d’une reconstruction d’après-guerre encouragée par le plan Marshall signé en 1947.
Les gens qui composent le groupe sont apprêtés et se réunissent autour d’un autocar de la compagnie « Astra Voyages » autrement appelé « Société des Transports Automobiles Strasbourgeois ». Créée par la CTS (Compagnie des Tramways Strasbourgeois) en 1932, elle avait pour vocation d’organiser des excursions à travers la région entière, mais également sur de grande distance en France et à l’étranger. L’autocar dans lequel rentre le groupe, et filmé, par Charles Veltz est un véhicule Renault de type R2163. Flambant neuf, il fut acquis par la société en 1951, soit un an avant l’excursion filmée dans la séquence.

==== Dambach-la-Ville ====

La première étape du groupe est à Dambach-la-Ville, l’une des plus grandes communes viticoles d’Alsace. Ils passent notamment par la chapelle Saint-Sébastien, située aux milieux des vignes au Nord-Ouest de la ville. Il s’agissait de l’église paroissiale du village d’Oberkirch, dont la population fut absorbée au XIIIe siècle par le bourg fortifié. L’édifice, remanié plusieurs fois, daterait du XIIe siècle et fut un lieu de pèlerinage fréquenté.
Parmi ses grands intérêts, la chapelle comporte un ossuaire, dans une cave voûtée à son pied d’où le groupe semble descendre. Plusieurs hypothèses coexistent sur l’origine des ossements. La population de Dambach avait pris part au Bundschuh en 1493 et à la Guerre des Paysans en 1525. Ces crises s’étaient terminées par une bataille qui tourna à l’hécatombe le 25 mai 1525 près de Scherwiller, localité peu éloignée. Autre hypothèse, les ossements pourraient être antérieurs à 1525 et simplement venir du cimetière de l’ancien village d’Oberkirch. À l’entrée de l’ossuaire, une inscription est notée à destination des visiteurs : « Ce que vous êtes, nous l’étions, Et ce que nous sommes, vous le deviendrez ».
Charles Veltz filme l’une des trois portes gothiques de la ville médiévale, derniers vestiges de l’enceinte épiscopale datant du XIVe siècle. La beauté de ses maisons à colombages attire les touristes, même locaux. Parfois, on la nomme la « Riquewihr » du Nord. En 1920, Dambach est renommée Dambach-la-Ville.

==== Orschwiller ====

Lors du trajet, filmé par le réalisateur, l’église Saint-Maurice d’Orschwiller apparaît à l’écran sur une colline de vignes. L’autocar semble en effet longer ce village viticole et touristique dont l’église néo-classique remonte à 1782. On le reconnaît en partie grâce au point de vue caractéristique vers le château du Haut-Koenigsbourg. L’histoire de la forteresse est liée à celle du village. Elle est d’ailleurs située sur son territoire communal. Outre montrer les localités touristiques alsaciennes de premier ordre, ces éléments montrent aux spectateurs que le groupe se dirige vers le Sud de l’Alsace, en direction de Ribeauvillé et Riquewihr, deux autres villes majeures de la culture alsacienne.


Lieux ou monuments


Place Gutenberg; Cathédrale de Strasbourg; Dambach-la-Ville; Orschwiller; Riquewihr; Ribeauvillé

Bibliographie


C. LEIPP, F. LAMBACH, T. RIEGER, C. FRITZ, « Ribeauvillé » dans Agnès ACKER (dir.), Encyclopédie de l’Alsace, Vol. 11, Strasbourg, Editions Publitotal, 1985, p. 6419-6422.

Nicolas MENGUS et Jean-Michel RUDRAUF, Châteaux forts et fortifications médiévales d’Alsace dictionnaire d’histoire et d’architecture, Strasbourg, La Nuée Bleue, 2013, p. 264-266.

J.M. MONTAVON, P. FLUCK, T. RIEGER, M. DOERFLINGER, « Dambach-la-Ville » dans Agnès ACKER (dir.), Encyclopédie de l’Alsace, Vol. 4, Strasbourg, Editions Publitotal, 1983, p. 2222-2229.

J.M. MONTAVON, P. FLUCK, T. RIEGER, R. REINBOLD, « Orschwiller » dans Agnès ACKER (dir.), Encyclopédie de l’Alsace, Vol. 9, Strasbourg, Editions Publitotal, 1984, p. 5728-5730.

H. NONN, F. LAMBACH, T. RIEGER, etc., « Riquewihr » dans Agnès ACKER (dir.), Encyclopédie de l’Alsace, Vol. 11, Strasbourg, Editions Publitotal, 1985, p. 6458-6461.

D. RAY, « Ribeaupierre (Grand) » dans Agnès ACKER (dir.), Encyclopédie de l’Alsace, Vol. 11, Strasbourg, Editions Publitotal, 1985, p. 6416-6417.

Lucien SITTLER, La route du vin d’Alsace, Colmar-Ingersheim, Éditions SAEP, 1969.

Jean-Pierre ZIMMERMANN, Autobus et autocars de Strasbourg : 82 ans de transports urbains et interurbains, Bernardswiller, I.D. l'Édition, 2014.



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