Conseil de l'Europe (0005FI0015)


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Événements filmés ou en lien


Construction du Parlement européen; Déconstruction et reconstruction de l'Institut International des Droits de l'Homme

Résumé


Avec la cathédrale de Strasbourg le bâtiment dit Louise-Weiss, plus connus sous le nom de Parlement européen, est l’un des édifices les plus connu par les Strasbourgeois et les touristes. Construite de novembre 1993 à décembre 1999, cette construction est le symbole du pouvoir législatif européen, de l’extension de la communauté européenne à d’autres nations du continent, mais aussi le souhait de la municipalité de Strasbourg à maintenir les structures européennes dans la capitale alsacienne. Filmé par Frédéric-Charles Weiss, ce montage de plus de 7 minutes nous présente une évolution progressive des travaux sur le Parlement européen, mais aussi des regards sur d’autres événements alentour de ce dernier.

Description


  • Un film qui suit un précédent dans la chronologie des sujets filmés

Ce film coïncide avec une autre bande produite par monsieur Weiss. Dans celle-ci, il offre à ceux qui la visionnent une série d’événements allant de 1972 au début des années 1991/92. Dans cette vidéo ici, on se retrouve aux alentours de 1995/1996, soit au grand maximum : quatre années après les dernières scènes de l’autre film. On peut aussi confirmer que ces deux vidéos sont liées. L’une des dernières scènes de l’autre vidéo se termine sur une vue du Palais de l’Europe, tandis que notre vidéo commence aussi sur une prise du Conseil et ce sous le même angle.

Métadonnées

N° support :  0005FI0015
Date :  Entre 1994 et 1998
Coloration :  Couleur
Son :  Muet
Durée :  00:00:00
Cinéastes :  Weiss, Robert C.
Format original :  Super 8 mm
Langue :  Français
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Construction européenne, Institutions et personnalités, Strasbourg, capitale européenne
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


  • La construction du nouveau Parlement européen à Strasbourg, une réussite pour Strasbourg, mais loin des projets de départ

La raison de la présence des députés européens à Strasbourg est à chercher en 1957, lorsque six villes étaient en concurrence pour devenir le siège du futur Parlement européen. C’est en 1958 que Strasbourg est élu pour en devenir le siège de cette institution européenne. Pour arriver à cet objectif, la municipalité avait mis en place toute une campagne publicitaire et plusieurs projets architecturaux produits par Lucio Costa, architecte qui avait aussi produit le plan pour la capitale brésilienne : Brasilia. Sur le papier et dans le cadre de ce programme « Strasbourg invite l’Europe », le quartier de la Robertsau devait devenir un quartier administratif avec de grandes avenues dégagées et des structures placées symétriquement entre eux. Mais lorsque l’on observe la réalité, en 1965 (voir photo), les lieux étaient ou des terrains vagues ou des pavillons d’habitations. Avant la construction du Parlement dans les années 1990, les députés européens, qui sont élus au suffrage direct depuis juin 1979, se réunissaient dans les locaux du Conseil de l’Europe à Strasbourg, ce dernier a aussi été agrandi dans les années 1970 pour accueillir les différentes structures (voir vidéo Conseil de l’Europe - 2). Néanmoins, dans le cadre d’extension de la communauté européenne, mais aussi le souhait de disposer des structures propres à la communauté européenne. Il y avait aussi une motivation politique et économique dans la prise de décision de lancer de tels travaux d’envergure : le Parlement européen à Strasbourg risquait de partir entièrement pour Bruxelles. Les débats sur un siège unique et les remises en cause des allers et retours entre Strasbourg et Bruxelles existent déjà dans les années 1990, avec un camp pour et un autre contre le maintien d’un siège à Strasbourg. Le lancement de la construction de cet édifice est une réussite pour ceux qui étaient pour le maintien. De style contemporain, cet édifice est imposant par ses dimensions : 220.000 m², dont plus de 13.000m² de surface vitrée, une tour de 100 mètres de diamètre et 62 mètres de haut. La ville de Strasbourg disposait à ce moment déjà de plusieurs établissements européens : le Conseil de l’Europe, la Cour Européenne des Droits de l’Homme, …

  • Un Parlement filmé à différentes périodes et sous plusieurs angles

Équipé d’une caméra possédant un film super 8 mm, Robert-Charles Weiss nous offre une progression dans le temps des travaux. Ses travaux sont déjà entamés, on aperçoit dès les premières scènes que l’ossature du Parlement est déjà mise en place. Sur le site ‘Archiwiki’, nous retrouvons les dates des différentes phases du chantier. Nous pouvons ainsi en comparant les dates et les premières scènes que la pellicule commence après décembre 1994, phase où les fondations et les parois moulées ont débuté. On peut ainsi suivre cette édification avec plusieurs phases progressives. A partir de 2:50, on assiste à l’arrivée de ce qui semble être un immense conduit sous-marin pour raccorder les deux parties des structures du Parlement. Ce dernier est immergé sous la passerelle qui est bâtie par-dessus durant les mêmes scènes en question. Nous avons aussi une évolution visible de la pose de l’immense paroi en verre qui entoure le bâtiment principal, ce qui nous donne aussi l’information que le réalisateur est venu à plusieurs reprises pour filmer cet édifice. Si l’on suit le film dans son intégralité, on peut en déduire au moins quatre périodes différentes, sans compter les différents points de vue effectuer. Elles suivent en particulier des avancées majeures dans les travaux. On retrouve ainsi au début la phase de création de l’ossature de la structure ; à partir de 2:25 on a l’installation de la passerelle entre l’IPE 4 et l’IPE 1, ainsi que la pose des premières vitres et l’immersion de cet immense tuyau ; vers 4:20 une bonne part de la baie vitrée est installée et l’on distingue de plus en plus la tour qui se situe au centre, enfin vers 5:37 où la dernière grue a disparu de l’édifice, signalant donc que les gros œuvres sont achevés de l’extérieur. On peut donc supposer que la fin de ce film se situe courant 1996, car c’est l’année où la superstructure était achevée et que l’on s’activait dans la pose des vitres à l’extérieur et à celle de la charpente à l’intérieur. L’une des particularités de ce film est que son réalisateur prend le soin de prendre la structure sous différents angles. On peut ainsi retrouver des prises de vue depuis le quai Ernest Bevin, quai du Chanoine Winterer ou le quai du Bassin de l’Ill. Ces dernières sont prises ou à pied ou en voiture, on remarque la présence d’un pare-brise sur certaines de ces scènes. Celles prises à pied ont un excellent cadrage, de bons déplacements (lorsque la caméra fait un mouvement à l’horizontale) et une attention à ce qu’il n’y a pas de surexposition ou le soleil de face. L’expérience du cinéaste se fait voir à travers cela, malgré les limites technologiques de la caméra Super 8 mm. Mais alors, pourquoi ne pas filmer avec une caméra VHS ? Interroger sur la vie de son grand-père, Jean-Frédéric Weiss a justifié par l’habitude que ce dernier avait pour filmer avec cette caméra. De même, Charles-Robert Weiss trouvait les caméras VHS trop avancées [technologiquement parlant]. En 1998-1999, années possibles pour les dernières scènes, il était alors âgé de 90-91 ans.

  • Un édifice qui questionne et attire les curieux

L’existence de ce film sur la construction du Parlement européen de Strasbourg est un exemple direct de cette interrogation et cette curiosité qu’offre l’érection de cette dernière. On peut aussi voir sur certaines scènes que ce nouveau haut lieu de la vie politique de Strasbourg attire les curieux qui souhaitent voir ce denier de plus près ou assister à l’avancement du chantier. Si l’on observe à nouveau à partir de 2:50, lorsqu’une péniche transporte le large tuyau, on remarque que le pont de la Porte du Canal, qui se trouve en contrebas du Parlement sur le canal de la Marne au Rhin, est noir de monde. Les curieux y observent comment l’embarcation avance avec prudence sous le pont. Vers 5:44, on aperçoit très rapidement le passage d’un bateau-mouche. Ce dernier avec toit ouvert passe à côté du chantier du Parlement, qui est presque achevé de l’extérieur. Cela montre que cet édifice possédait déjà un attrait touristique avant sa mise en fonction. Cette curiosité est aussi présente chez notre cinéaste amateur. Filmant par plaisir, Charles-Robert Weiss était aussi membre de l’association des Amis du Vieux Strasbourg. Aimant les nouveautés, il n’hésitait pas à filmer l’inauguration ou la construction d’un nouvel édifice à Strasbourg. Ses films avaient pour but de servir de mémoire pour la postérité.

  • Un cinéaste qui offre un regard sur la vie autour du sujet principal, mais toujours lié à ce dernier

Si l’on met de côté les multiples scènes sur la construction du Parlement européen, on retrouve aussi des passages que le cinéaste souhaitait partager avec la postérité. Les passages les plus longs nous présentent le démontage et le remontage de l’institut des Droits de l’Homme de Strasbourg. D’abord relais de poste, puis auberge et lieu de noviciat pour une congrégation catholique, la demeure abrite durant un temps la pharmacopée européenne. Lorsque en 1994, la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) fut achevée, la maison est entièrement démontée, car elle obstruait l’accès principal. Elle est entièrement reconstruite une centaine de mètres plus loin à l’identique. Cet événement filmé par M. Weiss est découpé en trois parties : la première avec des scènes sur le démontage de la structure ; une deuxième partie avec le résultat devant la CEDH sans la maison et une troisième partie avec la reconstruction et le résultat final. Ces prises de la CEDH sont aussi une confirmation que ce film est rattaché à l’autre film, dans lequel Charles-Robert Weiss filme la construction de cet édifice à la fin de sa rétrospective des années 71 à 90. Il filme dans ce film surtout la structure achevée ; ce qui n’était pas possible plus d’une année précédente. Il se concentre surtout sur son entrée et ces deux cylindres symbolisant la balance de la justice. Ce n’est pas l’unique symbole, tous les édifices européens ont au moins une symbolique et la forme des structures construites illustrent cette volonté de créer une architecture spécifique et reconnaissable par rapport à d’autres pour ceux qui les observent, tel que notre cinéaste ici présent.

Une autre scène, plus rapide cette fois-ci nous illustrent les imposants arbres qui trônaient sur la place de la République. Cette scène a été probablement prise lors de l’aller ou le retour d’une de ces prises de vues du chantier du Parlement ou pour nous donner à ceux qui le regardent à présent une idée de quelle période de l’année on se trouve. Dans le cas ici présent, on est bel et bien en automne.

Lieux ou monuments


Parlement européen de Strasbourg; Institut international des Droits de l'Homme; Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH); Place de la République - Strasbourg


Article rédigé par

Nicolas Sittaro, 10 octobre 2019


  1. En tant que partie d'une production amateur, cette séquence n'a pas reçu de titre de son réalisateur. Le titre affiché sur cette fiche a été librement forgé par son auteur dans le but de refléter au mieux son contenu.