Corso Sélestat 1980 (0005FI0013)

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Description


Corso fleuri Sélestat 1980

Carriole fleurie à l'arrêt avec attelage de cheval: un homme assis tient les rênes, une dame âgée en costume alsacien assise à ses côtés. La cariole roule. Défilé des chars tirés par des tracteurs filmés depuis le trottoir dans le public -Olympie et les anneaux olympiques suivi de groupe de gens défilant en costume alsacien Chars défilent : -reconstitution d'une maison alsacienne et église (Sélestat?) -Un coq géant -Piano à queue -Représentation d'atomes -Image d'Epinal de la Hollande (moulin + tulipes) -Caravelle -la suisse avec montagne et bouquetin

Défilé de majorettes, cowboys sur chevaux

Un homme en costume (le maire?) embrasse une femme sur un char Mini majorette Défilé de fanfares, gros plan sur trompettistes et chef d'orchestre, la foule en arrière plan Danse folklorique de couple en costume alsacien Fanfare type troubadour Costume ancien alsacien? Fanfare d'enfants à l'arrêt (trompettistes), public en arrière plan derrière les barrières Tribune avec le public

Métadonnées

N° support :  0005FI0013
Date :  1980
Coloration :  Couleur
Son :  Muet
Durée :  00:09:35
Cinéastes :  Weiss, Robert C.
Format original :  Super 8 mm
Genre :  Film amateur
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


Au cœur de la plaine d’Alsace, la ville de Sélestat est un carrefour ancien attesté depuis au moins le VIIIe siècle en tant que cité. Ce chef-lieu d’arrondissement est aussi un point de commercialisation du vin depuis le Moyen Âge, et un centre industriel avec la fabrication de meubles et la production d’aluminium et de celluloïd. Les années 1970 entament cependant son recul au profit de Colmar et surtout de Strasbourg. Cependant, le patrimoine architectural médiéval et moderne font de ce bastion de l’humanisme une destination touristique de premier plan. Le Corso, terme d’origine italienne signifiant rue, est attesté à Sélestat depuis 1927. Par rapport à d’autres carnavals, il est donc de tradition récente et s’inscrit dans l’histoire ouvrière de la région En effet, le premier défilé voit le jour lors du congrès des Jardins Ouvriers d’Alsace où l’on aurait mis en avant l’avantage offert par l’exposition des produits des vergers et du maraîchage. Deux ans plus tard, en 1929, le maire Auguste Bronner donne un nouvel élan à la fête en l’investissant comme événement municipal majeur de l’année. Un ordre presque immuable se met en place : des chars à thème (corporations, entreprises locales, histoire ancienne et récente) séparés par des démonstrations des nombreuses sociétés de musique du territoire. en 1980, la police nationale défile là où on attendrait plutôt les pompiers et, concession à la culture américaine, plusieurs groupes de majorettes font la démonstration de leur talent.

Affiche du Corso par Tomi Ungerer © Musée Tomi Ungerer

Un défilé à thème

Le point commun principal entre chaque Corso depuis les années 1930 réside dans l’emploi de dizaines de milliers de dahlias accrochés à la structure en métal ou en bois des chars, mais aussi, comme on le voit ici, lancés depuis les chars. À partir de 1954, un thème préside à leur conception : pour 1980, il s’agit de l’Europe en fleurs. On voit donc se succéder des ensembles représentant la France et son coq, la Belgique et l’Atomium de Bruxelles, la Hollande des tulipes et moulins, l’Italie de Christophe Colomb, la Grande-Bretagne et le pont de Londres, l’Espagne et don Quichotte, la Suisse et ses montagnes, le Luxembourg et l’ECU, la toute nouvelle monnaie d’échange européenne, sans oublier l’Alsace. Les valeurs communes de l’Europe se voient aussi représentées à travers les chars de la musique et de la littérature. Enfin, le char d’honneur véhicule la reine de la fête et ses dauphines. Tirés par les tracteurs des exploitants de la commune, toujours nombreux dans ce terroir agricole fertile, les chars font la démonstration du savoir-faire des services municipaux et de la myriade de volontaires des associations locales. Les nombreux spectateurs, parfois torse nu dans la chaleur torride du mois d'août, se massent sur les trottoirs, et quelques privilégiés peuvent assister au spectacle assis dans des tribunes.

Le folklore à l’honneur

Robert-Charles Weiss, âgé de 71 ans, a pris place dans la tribune principale et officielle devant laquelle défile l’ensemble du cortège en marquant un court arrêt. De ce poste d’observation privilégié, il filme en plan large l’arrivée des chars, le salut des acteurs muets du spectacle et les chars en train de repartir. L’expérimenté cinéaste amateur change totalement de focale lors des numéros de danse folklorique et des brefs concerts des harmonies municipales. L’objectif se concentre sur les gestes tant de fois répétés, cœur de l’exhibition, et aussi, de façon plus originale, sur les chefs de danse et chefs d’orchestre qui les rythment. Il s’attarde plus encore sur les musiciens qui, il est vrai, s’arrêtent plus longtemps devant la tribune. Il semble attiré moins par les tambours et leur spectaculaire marche d’ensemble que par les harmonies, leurs plus jeunes membres et en particulier les instruments à vent. Dans ces images où se lisent l’effort et la concentration, les instrumentistes font corps avec la musique et donnent le la de la fête.


Article rédigé par

ALEXANDRE SUMPF, 16 janvier 2019