Cortège du carnaval à Strasbourg (0021FN0004) : Différence entre versions

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|Resume_fr=Il s'agit d'un court film amateur sur le Carnaval de Strasbourg du dimanche 3 mars 1957. La caméra se situe à hauteur d'homme, à l'angle de l'Avenue de la Paix et de l'Avenue des Vosges, et suit le cortège qui défile parmi la foule.
 
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[01:12] Des personnes défilent, arborant d'énormes têtes de papier mâché.
 
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[01:19] Un char en forme de cheval entouré de personnes déguisées avec d'énormes têtes en papier mâché.
 
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'''Le « ''Carnaval des Marchands'' » - Eve Cerf'''
 
'''Le « ''Carnaval des Marchands'' » - Eve Cerf'''
  
[[Fichier:Carnaval - 1957 - char sponsorisé.png|vignette|droite| Un char parrainé par la "Bijouterie Roger" et le "Restaurant Stadtwappe".]] L'année suivante cependant, les commerçants strasbourgeois décident de retenter l'expérience et de remettre aux goûts du jour la tradition du carnaval afin d'animer le centre-ville et d'attirer les touristes. Le « ''Carnaval des Marchands'' »<ref>Eve Cerf, « Carnavals en Alsace : tradition, évolution, manipulation », ''Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est'', n°7, 1978, p.30</ref> fait figure d'opération de prestige visant à offrir à Strasbourg le rayonnement d'une ville rhénane prospère. Le dimanche 3 mars 1957 se tient ainsi un carnaval est entièrement financé par les commerçants eux-mêmes, en attestent les nombreux chars « sponsorisés », arborant le nom d'enseignes et d'entreprises strasbourgeoises.[[Fichier:Carnaval - 1957 - Martine Carol.png|vignette|gauche|Un char financé par les "Galeries Martine Carol", à la décoration bien éloignée des thèmes traditionnels du carnaval.]] De même, les ponts qui mènent à l'hyper-centre sont coupés et chacun doit s'acquitter d'un droit d'entrée pour assister à la procession <ref>Eve Cerf, "Wackes Fasenacht : le Carnaval des Voyous à Strasbourg", ''Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est'', n°21, 1994, p.42</ref>.
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[[Fichier:Carnaval - 1957 - char sponsorisé.png|vignette|droite| Un char parrainé par la "Bijouterie Roger" et le "Restaurant Stadtwappe".]] L'année suivante cependant, les commerçants strasbourgeois décident de retenter l'expérience et de remettre aux goûts du jour la tradition du carnaval afin d'animer le centre-ville et d'attirer les touristes. Le « ''Carnaval des Marchands'' »<ref>Eve Cerf, « Carnavals en Alsace : tradition, évolution, manipulation », ''Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est'', n°7, 1978, p.30</ref> fait figure d'opération de prestige visant à offrir à Strasbourg le rayonnement d'une ville rhénane prospère. Le dimanche 3 mars 1957 se tient ainsi un carnaval est entièrement financé par les commerçants eux-mêmes, en attestent les nombreux chars « sponsorisés », arborant le nom d'enseignes et d'entreprises strasbourgeoises. [[Fichier:Carnaval - 1957 - Martine Carol.png|vignette|gauche|Un char financé par les "Galeries Martine Carol", à la décoration bien éloignée des thèmes traditionnels du carnaval.]] La confection des chars est quant à elle confiée à des carnavaliers de métier. Au-delà de l'aspect publicitaire, on retrouve aussi des motifs issus de la culture de masse, à l'image du Roi du carnaval qui boit un biberon d' ''Orangina''. Le style est ainsi assez hétéroclite, avec la présence de clowns, de déguisements inspirés du carnaval de Venise ou encore de majorettes, et ressemble finalement davantage à une grande parade festive et commerciale qu'au carnaval rhénan traditionnel. D'ailleurs, il s'agit d'un spectacle payant puisque les ponts qui mènent à l'hyper-centre sont coupés et chacun doit s'acquitter d'un droit d'entrée pour assister à la procession<ref>Eve Cerf, "Wackes Fasenacht : le Carnaval des Voyous à Strasbourg", ''Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est'', n°21, 1994, p.42</ref>.
  
  
 
'''Bim-Bam, le roi du carnaval'''  
 
'''Bim-Bam, le roi du carnaval'''  
  
On honore Bim-Bam avant de le brûler de la même façon que son prédécesseur Crocus Morus. Ce 3 mars 1957, c'est ainsi le tout jeune Bim-Bam Ier, une couronne sur la tête, un biberon dans la main et une tétine autour du cou, qui défile, tiré par un petit cheval à roulette <ref>B.V., "Le triomphe de Bim Bam 1er", ''Dernières Nouvelles d'Alsace'', 7 mars 2007</ref>. [[Fichier:Carnaval - 1957 - Bim Bam.png|vignette|droite|Le char de Bim Bam Ier.]] Le carnaval de Strasbourg n'est ainsi pas totalement dépourvu de son sens de l'absurde et du grotesque, même s'il est amplement policé. Toutefois, il ne laisse pas vraiment la place au monstrueux et au subversif comme le faisait la tradition. Bon enfant, préférant l'ordre et l'harmonie des fanfares aux danses extravagantes et obscènes, le carnaval devient dès lors une fête familiale, à destination des petits et des grands. Coûteux et trop éloigné de son rôle social originel, les Strasbourgeois finissent par le délaisser : le « ''Carnaval des Marchands'' » se tient pour la dernière fois en 1962.
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On honore Bim-Bam avant de le brûler de la même façon que son prédécesseur Crocus Morus. Ce 3 mars 1957, c'est ainsi le tout jeune Bim-Bam Ier, une couronne sur la tête, un biberon dans la main et une tétine autour du cou, qui défile, tiré par un petit cheval à roulette <ref>B.V., "Le triomphe de Bim Bam 1er", ''Dernières Nouvelles d'Alsace'', 7 mars 2007, http://sitemap.dna.fr/articles/200703/07/le-triomphe-de-bim-bam-1er,strasbourg,000003198.php </ref>. [[Fichier:Carnaval - 1957 - Bim Bam.png|vignette|droite|Le char de Bim Bam Ier.]] Le carnaval de Strasbourg n'est ainsi pas totalement dépourvu de son sens de l'absurde et du grotesque. Toutefois, il ne laisse pas vraiment la place au monstrueux et au subversif comme le faisait la tradition. Bon enfant, préférant l'ordre et l'harmonie des fanfares aux danses extravagantes et obscènes, le carnaval devient dès lors une fête familiale, à destination des petits et des grands. Et même si son esprit provocateur réapparaît de façon discrète dans les éditions suivantes, le « ''Carnaval des Marchands'' » est jugé coûteux et trop éloigné de son rôle social originel, si bien que les Strasbourgeois finissent par le délaisser. Il se tient pour la dernière fois en 1962.
 
|Bibliographie=Eve Cerf, « Carnavals en Alsace : tradition, évolution, manipulation », ''Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est'', n°7, 1978, pp.24-37
 
|Bibliographie=Eve Cerf, « Carnavals en Alsace : tradition, évolution, manipulation », ''Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est'', n°7, 1978, pp.24-37
  
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Freddy Raphaël et Geneviève Herberich-Marx, « Éléments pour une sociologie du rire et du blasphème », ''Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est'', n°21, 1994, pp. 4-10
 
Freddy Raphaël et Geneviève Herberich-Marx, « Éléments pour une sociologie du rire et du blasphème », ''Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est'', n°21, 1994, pp. 4-10
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Version actuelle datée du 22 mars 2019 à 10:45

Événements filmés ou en lien


Carnaval de Strasbourg

Résumé


Il s'agit d'un court film amateur sur le Carnaval de Strasbourg du dimanche 3 mars 1957. La caméra se situe à hauteur d'homme, à l'angle de l'Avenue de la Paix et de l'Avenue des Vosges, et suit le cortège qui défile parmi la foule.

Description


Le film veut rendre compte de l'ambiance générale du Carnaval de Strasbourg de 1957 : les plans sont courts - entre 2 et 5 secondes - et il ne s'agit que de plans d'ensemble (sauf cas mentionné).

[00:01] Parade de la fanfare d'un corps militaire.

[00:06] Trois personnes déguisées dont une qui arbore une énorme tête ronde et orange en papier mâché. Elles sont suivies par un petit char sur lequel est peinte une tête de clown.

[00:10] Un char sur lequel on distingue le nom de plusieurs enseignes strasbourgeoises : "Bijouterie Roger", "Restaurant Stadtwappe" - situé place Gutenberg - ou encore la "bière Gruber". Au moins sept personnes prennent place dessus.

[00:13] Un second char duquel pendent des bandelettes de papiers et sur lequel est posé un lampadaire [la qualité de l'image ne permet pas de distinguer ce qui est écrit dessus]

[00:16] Une voiture ancienne, de type Citroën C4 des années 1930, chargée de valises et paniers accrochés sur le toit. Des hommes portant le chapeau melon et d'autres le haut-de-forme sont assis dessus ou marchent à côté.

[00:20] Un char de la boutique de jouets "Les joujoux Werl" avec des jouets en papier mâché très colorés.

[00:23] Deux hommes en armure. En arrière-plan, on distingue un agent de circulation qui arrête de passage de quelques voitures venant de l'Avenue des Vosges. La foule s'entasse sur le trottoir et regarde le défilé.

[00:27] Un char sur lequel est inscrit "Martine Carol Galeries". Une poupée géante et articulée est assise sur une maison de carton pâte.

[00:30] Un char en forme de paquebot, nommé Gambrinus - du nom du roi mythique de Flandres et de Brabant, symbole des amateurs de bières ; c'est aussi le nom d'une brasserie de Mulhouse - sur lequel plusieurs hommes déguisés en marin prennent place.

[00:32] Le char de la "Délégation chinoise", représentant un temple à l'architecture semblable à celle des pagodes bouddhistes. Sur le char, on lit "Brasserie République".

[00:36] Un petit char composé de deux personnes déguisées en une bête de somme tirant un chariot plein de bouteilles de lait. Un homme vêtu de noir les suit.

[00:39] Un char nommé "L'été à Strasbourg" décoré de dés sur lequel on trouve des personnes portant des masques grotesques.

[00:42] Un char très coloré transportant une fanfare et pourvu de l'inscription "Couic". Sur le char également, un homme porte un haut-de-forme au couleur des Etats-Unis.

[00:46] Un char en forme de ponts qu'on ne voit que partiellement. A bord, des femmes et des hommes déguisés saluent la foule.

[00:49] Un char - une remorque tirée par un tracteur - orné de deux personnages de papier mâché.

[00:52] Trois hommes défilent : ils portent d'énormes sacs de randonneurs, avec gourdes et raquettes, et des masques de clown.

[00:56] Sur un camion, des personnes déguisées saluent la foule.

[A partir de ce moment, le film est en noir et blanc ; l'image est de moins bonne qualité]

[00:58] Des chars en forme de petits bateaux posés sur des roues ; au dessus, des fanions en guise de voiles.

[01:03] Plan rapproché sur l'un des bateaux, nommé Maboul.

[01:05] Fanfare et majorettes défilent.

[01:12] Des personnes défilent, arborant d'énormes têtes de papier mâché.

[01:15] Un char, arborant le nom de "Bim Bam" et représentant un tout jeune enfant - il porte une tétine autour du cou -, couronné, en train de boire un biberon d' "Orangina".

[01:19] Un char en forme de cheval entouré de personnes déguisées avec d'énormes têtes en papier mâché.

[01:23] Un char dont la base est décorée avec des masques de carnaval de type vénitien ; sur le char, des hommes et des femmes déguisées à la façon des courtisans au XVIIIe siècle.

[01:30] Un char orné d'un lion et d'un personnage portant un ghutrah, tenu par l'agal, à savoir une coiffe traditionnelle portée par les hommes en Arabie Saoudite, en Irak ou encore en Syrie. Sur le char, des hommes et des femmes portent eux aussi des vêtements d'inspiration moyen-orientale.

Métadonnées

N° support :  0021FN0004
Date :  03 mars 1957
Coloration :  Couleur
Son :  Muet
Durée :  00:01:38
Cinéastes :  Breesé, Gilbert
Format original :  9,5 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Carnaval, Habit traditionnel
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


Le carnaval, une tradition séculaire

Se déroulant au cours d'une période comprise entre le milieu de l'hiver et le début de l'été, le carnaval est une fête rurale et urbaine caractérisée par le travestissement et la transgression ritualisée d'interdits et autres tabous. Dès le Moyen-Âge, cette pratique est encadrée par l’Église. Associée à des fêtes chrétiennes et s'insérant dans le cycle précédant le Carême, elle reprend les thèmes religieux de la mort et de la renaissance, du chaos et de l'ordre, au centre desquels l'exaltation de l'homme sauvage fait office de médiation. La procession burlesque se clôt généralement par le sacrifice de l'homme sauvage, symbole du retour au calme, du triomphe de la société sur le chaos. Malgré l'anarchique ambiante, le carnaval tient en réalité un rôle social important permettant à chacun, sous les traits d'êtres monstrueux ou grotesques, l'excès et la subversion ; le carnaval s'apparente ainsi à une sorte de catharsis populaire.

Le carnaval de Strasbourg

A Strasbourg, cette tradition se perd néanmoins à l'époque du Reichsland et finit par disparaître complètement après que l'administration allemande a vainement tenté de la relancer. En effet, d'abord encouragé par l'occupant, le « Carnaval des Allemands »[1] est finalement supprimé en 1902 lorsque les Alsaciens décident d'intégrer cette tradition à la valorisation d'une culture régionale relativement germanophobe.

En février 1956, Germain Muller et Raymond Vogel, les fondateurs du cabaret strasbourgeois « De Barabli » font le pari de relancer cette tradition longtemps oubliée et organisent une grande procession satirique, essentiellement composée d'acteurs du cabaret, en l'honneur de Crocus Morus, brûlé le soir-même sur la Place Broglie. Mais, s'ils sont déjà nombreux à venir y assister, ce carnaval ne marque pas vraiment l'histoire de la ville et est considéré comme un échec.

Le « Carnaval des Marchands » - Eve Cerf

Un char parrainé par la "Bijouterie Roger" et le "Restaurant Stadtwappe".
L'année suivante cependant, les commerçants strasbourgeois décident de retenter l'expérience et de remettre aux goûts du jour la tradition du carnaval afin d'animer le centre-ville et d'attirer les touristes. Le « Carnaval des Marchands »[2] fait figure d'opération de prestige visant à offrir à Strasbourg le rayonnement d'une ville rhénane prospère. Le dimanche 3 mars 1957 se tient ainsi un carnaval est entièrement financé par les commerçants eux-mêmes, en attestent les nombreux chars « sponsorisés », arborant le nom d'enseignes et d'entreprises strasbourgeoises.
Un char financé par les "Galeries Martine Carol", à la décoration bien éloignée des thèmes traditionnels du carnaval.
La confection des chars est quant à elle confiée à des carnavaliers de métier. Au-delà de l'aspect publicitaire, on retrouve aussi des motifs issus de la culture de masse, à l'image du Roi du carnaval qui boit un biberon d' Orangina. Le style est ainsi assez hétéroclite, avec la présence de clowns, de déguisements inspirés du carnaval de Venise ou encore de majorettes, et ressemble finalement davantage à une grande parade festive et commerciale qu'au carnaval rhénan traditionnel. D'ailleurs, il s'agit d'un spectacle payant puisque les ponts qui mènent à l'hyper-centre sont coupés et chacun doit s'acquitter d'un droit d'entrée pour assister à la procession[3].


Bim-Bam, le roi du carnaval

On honore Bim-Bam avant de le brûler de la même façon que son prédécesseur Crocus Morus. Ce 3 mars 1957, c'est ainsi le tout jeune Bim-Bam Ier, une couronne sur la tête, un biberon dans la main et une tétine autour du cou, qui défile, tiré par un petit cheval à roulette [4].
Le char de Bim Bam Ier.
Le carnaval de Strasbourg n'est ainsi pas totalement dépourvu de son sens de l'absurde et du grotesque. Toutefois, il ne laisse pas vraiment la place au monstrueux et au subversif comme le faisait la tradition. Bon enfant, préférant l'ordre et l'harmonie des fanfares aux danses extravagantes et obscènes, le carnaval devient dès lors une fête familiale, à destination des petits et des grands. Et même si son esprit provocateur réapparaît de façon discrète dans les éditions suivantes, le « Carnaval des Marchands » est jugé coûteux et trop éloigné de son rôle social originel, si bien que les Strasbourgeois finissent par le délaisser. Il se tient pour la dernière fois en 1962.

Lieux ou monuments


Avenue de la Paix, Strasbourg; Avenue des Vosges, Strasbourg

Bibliographie


Eve Cerf, « Carnavals en Alsace : tradition, évolution, manipulation », Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est, n°7, 1978, pp.24-37

Eve Cerf, « Wackes Fasenacht : le Carnaval des Voyous à Strasbourg », Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est, n°21, 1994, pp.40-47

Jacques Heers, Fêtes des fous et Carnavals, Paris : Fayard, 1983

Freddy Raphaël et Geneviève Herberich-Marx, « Éléments pour une sociologie du rire et du blasphème », Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est, n°21, 1994, pp. 4-10


Article rédigé par

Valentine Vis, 02 janvier 2019


  1. Eve Cerf, « Carnavals en Alsace : tradition, évolution, manipulation », Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est, n°7, 1978, p. 27
  2. Eve Cerf, « Carnavals en Alsace : tradition, évolution, manipulation », Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est, n°7, 1978, p.30
  3. Eve Cerf, "Wackes Fasenacht : le Carnaval des Voyous à Strasbourg", Revue des Sciences Sociales de la France et de l'Est, n°21, 1994, p.42
  4. B.V., "Le triomphe de Bim Bam 1er", Dernières Nouvelles d'Alsace, 7 mars 2007, http://sitemap.dna.fr/articles/200703/07/le-triomphe-de-bim-bam-1er,strasbourg,000003198.php