Enfants aux ruines du Bernstein (0130FS0006) : Différence entre versions

(Modifié automatiquement depuis la page Bas:Enfants aux ruines du Bernstein (0130FS0006).)
Ligne 19 : Ligne 19 :
 
|apercu=Ruines_Bernstein.jpg
 
|apercu=Ruines_Bernstein.jpg
 
|lieux_ou_monuments=château du Bernstein; Dieffenthal
 
|lieux_ou_monuments=château du Bernstein; Dieffenthal
 +
|username=Nathan Ernst
 +
|userrealname=Nathan Ernst
 +
|datesignature=2020-05-14
 
|lieuTournage=48.58189, 7.75103
 
|lieuTournage=48.58189, 7.75103
 
|thematique=Heritage and tourism sites
 
|thematique=Heritage and tourism sites

Version du 14 mai 2020 à 16:14


[1] Avertissement[2]

Résumé


IL s'agit d'un film présentant des images d'une sortie au château de Bernstein.

Description


Le premier plan du film (de 0:00 à 0:07) nous montre une église (probablement celle de Dieffenthal) et des vignes mitoyennes. La caméra ratisse lentement la scène de gauche à droite jusqu'aux vignes entourant le village. De 0:07 à 0:09, la caméra s'arrête sur deux garçons, probablement des adolescents, dont l'un est debout dur des rochers, peut être sur le bord d'un chemin, sachant qu'ils sont entourés de vignes. A 0:11, la caméra se déplace vers la droite et on peut alors apercevoir des ruines au loin, surement le château de Bernstein. De 0:14 à 0:16, la caméra est à nouveau centrée sur les garçons avant une coupure. Le plan suivant nous montre un homme assis sur un rocher, fixant l'objectif. Ce dernier, comme les garçons, est habillé chaudement et tient un chapeau dans sa main posée sur son genou. La scène se passe surement sur le chemin du château. Ensuite, un des garçons vient s’asseoir à côté de lui. Un autre plan, à 0:26, nous montre au loin en forêt les ruines mais cette fois-ci, le château est plus proche de la caméra qu'à 0:12. La caméra se dirige alors vers le bas jusqu'à redescendre sur les deux garçons, cette fois-ci vêtus d'une chemise bleue. A 0:46, on retrouve les garçons au pied d'une tour du château de Bernstein. Le plan de 0:58 à 1:08 met en scène l'entrée dans les ruines d'un d'entre eux rattrapé à 1:02 par le second. A 1:10, après une coupure, le plan reprend la même scène mais sans les enfants. La caméra part de la porte des ruines pour balayer le château jusqu'à revenir à la tour vue à 0:46. Le plan à 1:17 montre une porte du château d'ou sort l'un des garçons, puis, à 1:22, la caméra se concentre sur l'un des garçons en train de monter des escaliers à l'intérieur des ruines. A 1:24, l'un d'entre eux se tient sous une voûte en arc formant une ouverture dans un mur des ruines. Le plan à 1:27 fait aller la caméra de bas en haut suivant un escalier en pierre entre deux murs. A 1:29, un des garçons monte sur ses escaliers. Après une coupure, on voit ce même escalier où désormais les deux enfants se dressent. Dès 1:41, on peut les observer de près, surement au sommet des ruines puisqu'une petite clôture de métal les entoure. D'ici, on a une vue sur les terrains agricoles en contrebas, puis, la caméra se décale vers la droite, nous montrons ainsi un village. Un plan de 1:54 à 2:07 nous montre ce village et un bout d'une tour des ruines peut être observé au premier plan. De 2:058 à 2:16, les garçons sont monté sur un mur pour s'asseoir sur des rochers issus d'une partie affaissée des bâtiments en ruine. Il finirent par redescendre à partir de 2:18. Le dernier plan du film nous remontre les deux garçons dans une vue en contre-plongée.

Métadonnées

N° support :  0130FS0006
Date :  mars 1950
Coloration :  Couleur
Son :  Muet
Durée :  00:02:44
Cinéastes :  Jung, Adolphe
Format original :  16 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Sites patrimoniaux et touristiques
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


Une sortie en famille ?

Aux vues du format utilisé et des séquences tournées, on peut en déduire qu'il s'agit d'une sortie, peut-être familiale, filmée dans le but de conserver un souvenir. Tout d'abord, le format 16 mm qui a servi pour ce film fut lancé en 1923 par Kodak avec pour objectif de proposer un format et un matériel moins onéreux et plus pratique pour le consommateur souhaitant réaliser du cinéma amateur[3]. Par la suite, ce format s'infiltra dans le cinéma professionnel dans les décénnies suivant la Deuxième Guerre mondiale[4]. Dans les années 1950, Kodak règne alors sans partage dans le milieu du cinéma amateur avec le 8 mm et le 16 mm, et ce, depuis les années 1920[5]. Par ailleurs, comme le rappelle Dominique Bluher dans son livre Le court-métrage français de 1945 à 1968 : De l'âge d'or aux contrebandiers, le CNC considérait le format 16 mm comme amateur jusqu'en 1968.

En outre, on peut supposer que l'homme que l'on voit autour de 0:17 soit le père des deux garçons que l'on retrouve sur presque tous les plans du film tandis que l'homme disparaît du film dès que son plan est terminé. On pourrait supposer qu'il s'agit là, pour les adolescents de leur première visite du château de Bernstein. Par ailleurs, d'après le premier plan (de 0:00 à 0:07), leur balade a pu avoir commencer à Diffenthal puisque l'architecture de l’église semble correspondre à cette dernière. Les trois protagonistes ont sûrement réaliser une randonnée depuis ce village pour atteindre les ruines. Cette hypothèse est confirmée par le plan à 0:11 montrant ledit château de loin et le plan à 0:26, similaire à celui de 0:11, dévoile à nouveau les ruines mais ces dernières semblent bien plus proches désormais, indiquant que les acteurs de ce film se sont rapprochés. Cette randonnée peut encore être faite de nos jours en partant de Dieffenthal : le chemin à emprunter forme une boucle passant par le château et Dambach-la-Ville avant de revenir à son point de départ. Cette excursion fait tout de même plus de 13 km de long pour une durée moyenne estimée à 4h50[6].

Une trésor alsacien

    Des ruines chargées d'histoire

Etant parmi l'un des plus anciens châteaux d'Alsace, le Bernstein est cité pour la première fois vers l'année 1009[7] sachant que les ruines actuelles sont un peu plus récentes. Cependant, l'année 1009 pourrait être fausse et 1180 semble être une année plus probable[8]. Construit dans un style roman (la voûte que l'on voit vers 1:24 est une caractéristique de ce type d'architecture), cette construction était composée de deux parties : le château supérieur comprenant le donjon et le palais seigneurial et le château inférieur rassemblant le jardin, le puits ainsi que les maisons de domestiques et la cour [9]. Il est important de rappeler que durant le Moyen Age, la Basse-Alsace est morcelée. Les puissants évêques de Strasbourg côtoyèrent les Hohenstauffen (1150-1250) tandis que de nombreux seigneurs (d'Andlau, de Werde, Fleckenstein, etc.) se partagent le territoire[10].

Originellement, le fief de Dambach fut en possession des Eguisheim-Dabo dont l'un d'entre eux devint pape sous le nom de Léon IX (1049-1057). Le château du Bernstein demeura aux mains de cette famille et fut un alleu[11] de cette dernière de 1144 à 1225, année de la mort de Gertrude de Dabo. Cependant, elle n'eut pas d'enfant. Après avoir été occupé par Sigismond von Leinigen, le troisième mari de Gertrude, le bâtiment fut pris par l'évêque de Strasbourg en 1227 qui en fit le siège d'un baillage épiscopal[12]. Le château, au cours de la guerre de Dachstein opposant la ville libre de Strasbourg débarrassée de son évêque depuis la bataille de Hausbergen (8 mars 1262), à Guillaume II de Diest de divers nobles alsaciens, fut assiégé par les Strasbourgeois. Cependant, avec la paix de Spire, le château retourna entre les mains de l'évêque. En 1580, cette prévôté fut coupé en deux : le baillage de Benfeld d'une part et celui de Marckolsheim d'autre part. Le château du Bernstein tomba alors dans l'oubli avant de devenir la propriété de particuliers lors de la Révolution. [13].

    Une construction de défense parfaite

Du haut d'un éperon rocheux en granit, le château du Bernstein contrôle les chemins vers la Lorraine au Sud mais aussi les plaines et les collines sous-vosgiennes à l'Est[14]. Cette forteresse inaugura un nouveau type de bâtiment militaire. En effet, ce système aligne, derrière un donjon pentagonal servant de tour de défense à l'Ouest, le palais du seigneur et la basse-cour. Les bouts de crête étant trop abrupts, les autres côtés du château sont protégés naturellement. Plus tard, au XVème siècle, un bastion sera construit dans le but de défendre la porte d'entrée[15]. Le château supérieur est la partie la plus ancienne mais également la mieux conservée aujourd'hui. Ce coin des ruines est composée, tout d'abord, d'un donjon en forme de pentagone et d'une hauteur de 18 mètres. A cela s'ajoute le palas(terme employé par Jean-Marie Gall dans son étude pour désigner le palais seigneurial) disposant de deux étages : le premier est percé d'une dizaine de meurtrières tandis que le second rassemble des pièces d'habitation. Une tour romane se situe, par ailleurs, dans l'angle Nord-Est du château. Entre le donjon et cette tour se trouve une barbacane ("ouvrage extérieurde fortification en maçonnerie ou en bois, percé de meurtrières, protégeant un point important" selon le CNRLT[16]) haute, aujourd'hui encombrée. Concernant le château inférieur (ou bas château), peu de vestiges médiévaux de ce dernier on survécu jusqu'à nos jours. Sur le coin Nord-Ouest se trouve la tour Sainte-Marguerite dont la fonction semble être la défense d ela porte d'entrée du château. D'autres bâtiments se trouvaient dans la cour pour former des corps de logis.

    Un monument historique

Situé à 562 mètres d'altitude, le château du Bernstein est inscrit en tant que monument historique depuis le 12 décembre 1932[17]. Celui-ci fait partie des 152 châteaux d'Alsace en montagne[18] et dispose d'une vue sur la plaine et le vignoble de Dambach-la-Ville. Le "rocher aux ours" est, depuis 2014, sous la protection de l'association "les amis du Bernstein" cherchant à entretenir et préserver ce monument. Le château peut aujourd'hui être visiter librement[19] et son emplacement permet diverses randonnées le long de sentiers balisés.

La région de Dambach-la-Ville, une terre viticole

En regardant le film, il y a une chose à laquelle on ne peut pas échapper : les vignes à perte de vue. On en voit dès le début (de 0:00 à 0:07) tandis que le plan à 1:49 dévoile un grand nombre de terrains agricoles. Dambach-la-Ville, le village au pied du château du Bernstein, dispose de vignobles et son grand cru, le Frankstein, s'étend sur 56,20 ha compris entre 220 et 330 mètres d'altitude. Le riesling y pousse également au milieu de sentiers, de même que le gewurztraminer[20]. On compte d'ailleurs un peu moins d'une trentaine de vignerons installés à Dambach-la-Ville[21]. La viticulture y dispose donc d'une place importante, sachant que parmi tous les villages viticoles alsaciens, Dmabach-la-Ville est le plus grand. Toute l'Alsace est d'ailleurs une grande région viticole et cela depuis l'époque gallo-romainen voire une période plus ancienne[22].

Lieux ou monuments


château du Bernstein; Dieffenthal

Bibliographie


Monographies

BETTON Gérard, Le cinéma d'amateur, Paris, FeniXX, 1980.

BLUHER Dominique, Le court-métrage français de 1945 à 1968 : De l'âge d'or aux contrebandiers, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2013.

LAGRANGE Jean-Louis, SIEGEL-FRINTZ Michèle, Dambach-la-Ville, Strasbourg, Coprur, 1983.

STINTZI Paul, Châteaux et manoirs d'Alsace, Paris, FeniXX, 1951.

Articles

GALL Jean-Marie, "Le Bernstein, étude d'un site" in Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Dambach-la-Ville - Barr - Obernai, n°4, 1970.

KOCH Jacky, FISCHBACH Thomas, "Enceintes de hauteur en pierre et formes "primitives" de châteaux ? L'exemple du Bernstein" in Archimède : archéologie et histoire ancienne, UMR7044, 2016, p 74-86.

Webographie

https://amis-bernstein.fr

https://cinememoire.net

https://www.cnrtl.fr/

http://www.crdp-strasbourg.fr/

https://pop.culture.gouv.fr

https://super8france.com

https://tourisme-guebwiller.fr

https://vignerons-dambachlaville.fr

https://visiorando.com


Article rédigé par

Nathan Ernst, 14 mai 2020


  1. En tant que partie d'une production amateur, cette séquence n'a pas reçu de titre de son réalisateur. Le titre affiché sur cette fiche a été librement forgé par son auteur dans le but de refléter au mieux son contenu.
  2. Cette fiche est considérée comme achevée par son auteur, mais elle n'a pas encore été validée par une autorité scientifique.
  3. https://cinememoire.net/index.php/numerisation-de-films/les-formats-de-films/le-16-mm
  4. https://www.super8france.com/contents/fr/d10484_la-petite-histoire-des-films-16mm.html
  5. https://cinememoire.net/index.php/numerisation-de-films/petite-histoire-des-formats-de-films
  6. https://www.visorando.com/randonnee-dieffenthal-chateau-de-l-ortenbourg-damb/
  7. GALL Jean-Marie,"Le Bernstein, étude d'un site" in Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Dambach-la-Ville - Barr - Obernai, n°4, 1970.
  8. KOCH Jacky, FISCHBACH Thomas, "Enceintes de hauteur en pierre et formes "primitives" de châteaux ? L'exemple du Bernstein" in Archimède : archéologie et histoire ancienne, UMR7044, 2016, p 74-86
  9. STINTZI Paul, Châteaux et manoirs d'Alsace, Paris, FeniXX, 1951, chapitre 13.
  10. http://www.crdp-strasbourg.fr/data/lcr/chateaux/cartes_chateaux.php?parent=33
  11. Un alleu est une terre dont le propriétaire n'a pas de compte à rendre à un seigneur par l'hommage.
  12. LAGRANGE Jean-Louis et SIEGEL-FRINTZ Michèle, Dambach-la-Ville, Strasbourg, Coprur, 1983.
  13. STINTZI Paul, Châteaux et manoirs d'Alsace, paris, FeniXX, 1951, chapitre 13.
  14. KOCH Jacky et FISCHBACH Thomas, Enceintes de hauteur en pierre et formes "primitives" de châteaux ? L'exemple du Bernstein Archimède : archéologie et histoire ancienne, UMR7044, 2016, p 74-86.
  15. http://www.crdp-strasbourg.fr/data/albums/chateaux_typo/index.php?img=8&parent=33
  16. https://www.cnrtl.fr/definition/barbacane
  17. https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00084678
  18. http://www.crdp-strasbourg.fr/data/lcr/chateaux/cartes_chateaux.php?parent=33
  19. https://www.amis-bernstein.fr/
  20. DELPAL Jacques-Louis, Les vins d'Alsace,Charmalières, Editions Artémis, 2004, p 50.
  21. https://www.vignerons-dambachlaville.fr/annuaire-vignerons-dambach-la-ville/
  22. BLANQUIS Isabelle, Alsace, de l'Homme au vin, Thionville, Editions Gérard Klopp, 1988, p 37.