Festival de gymnastique à Ostwald (0021FN0004) : Différence entre versions

Ligne 17 : Ligne 17 :
 
|Etat_publication=Non
 
|Etat_publication=Non
 
|realisateurs=Breesé, Emile
 
|realisateurs=Breesé, Emile
 +
|apercu=Eclaireurs_handball.jpg
 
|username=Geneviève Velicitat
 
|username=Geneviève Velicitat
 
|userrealname=Geneviève Velicitat
 
|userrealname=Geneviève Velicitat

Version du 13 janvier 2020 à 11:28


Avertissement[1]

Résumé


La séquence montre le festival de gymnastique qui a eu lieu à Ostwald en 1936.

Métadonnées

N° support :  0021FN0004
Date :  1936
Coloration :  NB et couleur
Son :  Muet
Durée :  00:00:41
Cinéastes :  Breesé, Emile
Format original :  9,5 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Gymnastique
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


Sous le Second Empire, la médecine, alertée par le péril sanitaire encouru par la population, recommande la pratique de la gymnastique. D’abord méfiants, les individus évolueront rapidement et adhéreront à la pratique. En plus de son intérêt hygiéniste, la défaite franco-prusse lui confère une teinte forte revancharde et nationaliste. Plus qu’une simple pratique sportive, la gymnastique déborde alors sur des domaines dont elle servira les objectifs ; formation de citoyens-soldats (idée renforcée par le traumatisme des « provinces perdues »), de républicains et d’individus socialisés. Pour toutes ces raisons, la gymnastique reste pendant longtemps une pratique essentiellement masculine. Les préoccupations hygiénistes, cependant premières à sa popularisation, permettent une présence féminine mais qui reste moindre. Le développement de la gymnastique en Alsace-Lorraine continue avec l’annexion allemande : la politique de germanisation s’appuie, en plus de l’enseignement de la langue allemande, par la pratique obligatoire du « Turnen » (gymnastique en allemand), perçu comme une pratique capable de développer la force morale et physique des adolescents.

Importance des démonstrations publiques

La vidéo s’ouvre sur la foule des spectateurs affluents au festival. Par cette séquence, Emile Breesé nous montre l’intérêt que suscitaient ces fêtes et la sympathie et l’enthousiasme de la société dont elles bénéficiaient. En effet, les sociétés de gymnastes comptaient à cette époque beaucoup d’élèves et la plupart des villes en avait une. Elles organisaient de grands festivals, à l’image de celui d’Ostwald en 1936, qui rassemblaient des centaines voire des milliers de gymnastes et de spectateurs. Le très court instant dédié à la foule permet de distinguer que ces événements s’adressaient à tous : enfants, femmes et hommes de tout âge. Mais le festival ne se borne pas à de simples démonstrations de gymnastique. Une autre séquence suivante nous laisse entrevoir un trio de cuivre (le hors champs cachant peut-être un orchestre). Dans toutes les scènes, les champs sont remplis de monde ; ces festivités, qui dépassaient le cadre sportif, s’adressaient à tous et étaient l’occasion de se retrouver le week-end autour de ces animations. Le film se clôture sur l’image d’un homme en train de parler devant la foule, notes en main, sans doute en plein discours. En effet, encore hérité de la défaite de 1871, il était de coutume de mêler aux exercices de gymnastiques des démonstrations d’appartenance à la République. Ainsi, les exercices de gymnastique se retrouvaient mêlés au sein de ces festivités à des discours et défilés exacerbant les valeurs de la République.

La pratique de la gymnastique

Emile Bressée, observateur habitué des fêtes et des activités sportives , nous montre la diversité de la gymnastique, tant au niveau de ses gymnastes que de sa pratique. Seule constance : la pratique semble exclusivement masculine, puisqu’aucune femme gymnaste n’est identifiable dans cette séquence. La première séquence de gymnastique filmée par Emile Bressé montre des garçons assez jeunes, avançant en rang, bâtons en mains et d’une démarche militaire. En effet, la défaite de 1871 avait inscrit profondément ses amertumes dans la pratique de la gymnastique : poursuivant l’idéal du citoyen-soldat, les échos militaires restent en 1936 implicitement palpables. Leur tenue vestimentaire est identique est composée d’un tee-shirt et d’un short blancs et de chaussures et chaussettes hautes noires. Ils s’adonnent ensuite à des exercices simples en synchronisation. Le réalisateur nous montre ensuite de jeunes hommes, plus âgés que les garçons précédents, en train de réaliser une pyramide sur des barres de gymnastiques. La pratique de la gymnastique privilégiait le collectif sur l’individualité, et chercher par ses activités à renforcer le sentiment de cohésion du groupe. Les promoteurs de la gymnastique souhaitaient qu’elle consolide chez ses pratiquants le sentiment d’appartenance à un groupe, et multipliaient alors les activités symbolisant physiquement l’unité : pyramides ou exercices collectifs en tout genre. Les démonstrations publiques représentaient toujours le collectif, rarement les prestations individuelles. La dernière séquence de gymnastique montre pourtant un jeune homme, seul, qui réalise des exercices plus compliqués et exigeant sans doute plus d’expérience et de souplesse que les deux démonstrations précédentes. Il y avait ainsi des exercices adaptés au niveau et à l’âge des pratiquants : exercices au sol relevant de la marche militaire, pyramides ou barres.

Ainsi, Emile Breesé filme les démonstrations des gymnastiques, mais nous montre aussi que ces festivités n’avaient pas qu’un caractère exclusivement sportif : entre la musique, les défilés et les discours, nous constatons l’importance du caractère public et festif qu’avait à l’époque ces événements.

Bibliographie


DREIDEMY (Éric), « La gymnastique à l'école pour germaniser l'Alsace-Lorraine (1870-1890) », Staps, vol. 80, no. 2, 2008, pp. 7-22.

TERRET (Thierry), « Chapitre II. Les résistances du modèle gymnique », Histoire du sport, Paris, Presses Universitaires de France, « Que sais-je ? », 2019.


Article rédigé par

Geneviève Velicitat, 04 janvier 2020


  1. Cette fiche est en cours de rédaction. À ce titre elle peut être inachevée et contenir des erreurs.