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titreJournées du lait de qualité
sous_titre
video0009FS0003_2
dateDebut1953
dateFin1953
annee1,953
duree107
genreFilm amateur
format_original16 mm
colorationCouleur
sonMuet
languefr
realisateursGerber, Armand
droits
lieuTournage
fondsFrantz
pieces_jointes
evenements_filmes_ou_en_lien
personnages_identifies
lieux_ou_monuments
etatNon-Non
institution_dorigineMIRA
thematique
idSupport0009FS0003
timecode0
apercu
lait.jpg
resumefrConvention dans un village du Bas-Rhin d'agriculteurs et de firmes spécialisées dans le matériel agricole ou la commercialisation du lait afin de promouvoir une filière qualité en Alsace.
resumede
resumeen
descriptionfr
descriptionde
descriptionen
contextefrEn 1953, la France sort de la période de reconstruction et dit adieu aux cartes d’alimentation. Roland Barthes consacre une de ses Mythologies au Président du Conseil, Pierre Mendès-France, qui choque le milieu viticole en faisant l’apologie du lait. L’Europe du plan Monnet de 1950 va bientôt bouleverser les économies nationales avec la Politique agricole commune (1962). En 1957, le sociologue Henri Mendras sème le désarroi et déclenche le débat avec ''La Fin des paysans ?'', qui expose que ce groupe autrefois majoritaire doit se moderniser ou renoncer, et disparaîtra en tant que civilisation à court terme. L’Alsace reste une terre profondément rurale en dépit de la forte industrialisation de la région. L’économie agricole y pâtit, selon les mots du géographe Etienne Juillard en 1953, de « cinquante années d’inertie ». Le constat d’un retard dans la productivité au regard de régions déjà modernisées, riches (Bassin parisien) ou moins (Sud-Ouest), mobilise la Direction des Services agricoles du Bas-Rhin dont Armand Gerber est l’ingénieur principal. Comme Juillard dans son ultime chapitre « Pour une politique agricole », le technicien livre dans ce film et son jumeau de 1952 ([[Progrès agricole]]) un plaidoyer pour la fin des maux d’une agriculture qui n’a pas su évoluer depuis son apogée au milieu du XIXe siècle : révolution verte (engrais, mécanisation, choix des semences et sélection des races d’élevage), remembrement et spécialisation des exploitations pour l’essor de la qualité et du rendement. '''La filière lait en Alsace''' La sélection des races commence à s’imposer dans une région où l’élevage est resté longtemps subordonné à la culture, fournissant donc force de traction et fumure. La race suisse s’impose comme standard en 1928 avec le Herdbook de la Simmenthal de la race tachetée de l’est. Elle accroît le rendement de lait de 50% et sa densité en matière grasse de 30%. L’élevage en série est rendu possible par l’insémination artificielle qui procure des bêtes mesurant le double de la race vosgienne – les centres d’insémination ont été inaugurés entre 1950 et 1952 à Baldenheim, Matzerheim, Berstett, Ittenheim, Altorf et Gries'"`UNIQ--ref-0000002A-QINU`"'. En parallèle se produit une révolution fourragère qui régularise la nourriture des bêtes grâce au stockage qui préside à la fondation en 1905 de l’Union agricole de l’Est ; ou à l’import, typique de Sanders. Le Bas-Rhin concentre une bonne partie de l’élevage laitier qu’il livre aux laiteries régionales, servant un ample bassin de consommation. Une partie seulement du lait collecté sert à la fabrication du munster géromé. À X, bourg électrifié bien desservi par la route, se rencontrent les autorités politiques (le sous-préfet), les acteurs économiques venus dans des véhicules aux couleurs de leur marque et les agriculteurs amenés par cars rouges spécialement affrétés. Quatre jeunes gens en costume traditionnel donnent une légère coloration locale à un rassemblement se répétant à l’identique partout en France. Tous se retrouvent devant le stand du lait Cassano, une marque belge établie en 1926 par la laiterie Lacsoons, à Wijgmaal (près de Louvain), fameuse pour ses yaourts et son lait longue conservation. On le déguste ici à la paille, comme le font les enfants et les jeunes consommateurs de produits lactés dans les drugstores à l’américaine : une petite incongruité qui détend l’atmosphère d’une rencontre placée sous le signe de la modernité commerciale. '''La modernisation de l’élevage, priorité absolue''' Ces journées ne s’adressent pas en priorité au consommateur, mais aux éleveurs. Elles participent de la vaste entreprise de propagande pour la modernisation des exploitations. Les exposants sont donc des entreprises commercialisant des machines, comme la Semeuse (Schiltigheim) ou André Weil (Strasbourg). Si les agriculteurs sont poussés à la spécialisation, on leur suggère malgré tout de combler l’important retard régional en la matière en s’équipant des outils qui libéreront les bêtes du travail de trait, et permettront d’étendre les terres servant à produire leur nourriture. D’autres stands présentent des sociétés qui offrent des kits complets aux éleveurs, de la nourriture, spécialité de Sanders, à tous les éléments de la révolution verte : engrais, produits phytosanitaires, semences sélectionnées – offre faite ici par le comptoir agricole de P. Le principal représentant local de cette dynamique est l’Union agricole de l’Est fondée en 1905 par Hubert d’Andlau, le maire de Stotzheim, alarmé par la crise des prix agricoles. Le succès immédiat a encouragé les agriculteurs à rejoindre les premiers adhérents de cette coopérative qui comptait en 1948 plus d’une centaine de coopératives locales et se dote en 1950 d’une section machinisme agricole. Le progrès, encore et toujours, au profit des exploitants et donc des consommateurs.
contextede<big>'''Tage der Qualitätsmilch'''</big> 1953 hat Frankreich den Wiederaufbau beendet und verabschiedete sich von den Lebensmittelkarten. Roland Barthes widmete eine seiner ''Mythologien'' dem Ratspräsidenten Pierre Mendès-France, der die Weinindustrie durch die Förderung von Milch schockierte. Das Europa des Monnet-Plans von 1950 sollte mit der Gemeinsamen Agrarpolitik (1962) bald die Volkswirtschaften umwälzen. 1957 sorgte der Soziologe Henri Mendras mit ''La Fin des paysans?'' (Das Ende der Bauern?) für Kontroverse. Darin hieß es, dass sich diese Gruppe, die früher in der Mehrzahl war, modernisieren oder andernfalls aufgeben muss und kurzfristig als Zivilisation verschwinden wird. Das Elsass war trotz seiner starken Industrialisierung zutiefst ländlich geblieben. Nachdem ein Rückstand bei der Produktivität im Vergleich zu den bereits modernisierten Regionen festgestellt worden war, wurde die Landwirtschaftsbehörde (DSA) von Bas-Rhin mit ihrem Hauptingenieur Armand Gerber aktiv. Wie der Geograph Étienne Juillard liefert der Techniker in diesem Film und im Film von 1953 (0009FS0003) ein Plädoyer für die Beendigung der Missstände einer Landwirtschaft, die sich seit ihrer Blütezeit in der Mitte des 19. Jahrhunderts nicht mehr weiter entwickelt hat: grüne Revolution (Düngemittel, Mechanisierung, Saatgutauswahl und Auswahl der Nutztierrassen), Flurbereinigung und Spezialisierung der Betriebe zur Steigerung von Qualität und Ertrag. '''Die Milchindustrie im Elsass''' Die Selektion der Tierrassen hält ihren Einzug in einer Region, in der die Zucht lange dem Ackerbau untergeordnet war und Zugtiere und Düngemittel lieferte. 1928 setzte sich die Schweizer Rinderrasse mit dem Herdbuch des Simmentaler Fleckviehs als Standard durch. Sie steigerte den Milchertrag um 50 % und die Fettdichte um 30 %. Die rationale Tierzucht wird durch die künstliche Besamung ermöglicht, die doppelt so große Tiere hervorbringt wie die Vogesen-Rasse – die Besamungsstationen wurden genau in dieser Zeit, zwischen 1950 und 1952 in Baldenheim, Matzerheim, Berstett, Ittenheim, Altorf und Gries eröffnet. Gleichzeitig fand eine Futterrevolution statt, die das Viehfutter durch das Lagersystem, das 1905 zur Gründung der Union agricole de l’Est führte, oder durch Importe, wie für Sanders typisch, regulierte. Der Bas-Rhin konzentriert einen großen Teil der Milchwirtschaft. Die Milch wird an regionale Molkereien geliefert, die ein großes Konsumgebiet bedienen. Nur ein Teil der gesammelten Milch wird zur Herstellung von Münsterkäse verwendet. In X, einem elektrifizierten Dorf mit guter Straßenanbindung, treffen sich politische Würdenträger (der Unterpräfekt), Wirtschaftsakteure, die mit Fahrzeugen in den Farben ihrer Marke gekommen sind und Landwirte, die mit speziell gecharterten roten Bussen gebracht wurden. Vier junge Leute in Tracht verleihen einer Versammlung, die in ganz Frankreich auf ähnliche Weise stattfindet, ein leichtes Lokalkolorit. Alle stehen vor dem Stand der Cassano-Milch, einer belgischen Marke, die 1926 vom Milchwerk Lacsoons in Wijgmaal (bei Leuven) gegründet worden war und für ihre Joghurts und ihre haltbare Milch bekannt ist. Man probiert sie hier mit dem Strohhalm, so wie es Kinder und jugendliche Verbraucher von Milchprodukten in den Drugstores nach amerikanischem Vorbild tun: ein wenig Extravaganz, die die Atmosphäre eines Treffens im Zeichen der kommerziellen Modernität entspannt. '''Die Modernisierung der Tierhaltung, eine absolute Priorität''' Diese Tage richten sich nicht in erster Linie an die Verbraucher, sondern an die Viehzüchter. Sie sind Teil des riesigen Propagandaapparats zur Modernisierung der Landwirtschaftsbetriebe. Die Aussteller sind daher Unternehmen, die Maschinen vertreiben, wie La Semeuse (Schiltigheim) oder André Weil (Straßburg). Auch wenn die Landwirte in die Spezialisierung gedrängt werden, regt man sie dennoch dazu an, den hohen Rückstand der Region aufzuholen und in Maschinen zu investieren, die die Tiere von der Zugarbeit befreien sollen und es den Landwirten ermöglichen, die für die Produktion ihres Futters genutzten Flächen zu erweitern. Andere Stände präsentieren Unternehmen, die Komplettpakete für Viehzüchter, vom Futter, der Spezialität von Sanders, bis hin zu allen Elementen der Grünen Revolution anbieten: Düngemittel, Pflanzenschutzmittel, ausgewähltes Saatgut - ein Angebot, das hier vom Landwirtschafskontor von P gemacht wird. Der wichtigste lokale Vertreter dieser Dynamik ist die Union agricole de l’Est. Sie war 1905 von Hubert d'Andlau, Bürgermeister von Stotzheim, aus Sorge wegen der Krise der Agrarpreise gegründet worden. Der sofortige Erfolg ermutigte die Landwirte, sich den ersten Mitgliedern dieser Genossenschaft anzuschließen, die 1948 mehr als hundert lokale Genossenschaften umfasste und 1950 eine Abteilung für Landmaschinen gründete. Immer geht es um Fortschritt, zugunsten der Betreiber und damit der Verbraucher.
contexteen
titreJournées du lait de qualité
sous_titre
video0009FS0003_2
dateDebut1953
dateFin1953
annee1,953
duree107
genreFilm amateur
format_original16 mm
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sonMuet
languefr
realisateursGerber, Armand
droits
lieuTournage
fondsFrantz
pieces_jointes
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personnages_identifies
lieux_ou_monuments
etatNon-Non
institution_dorigineMIRA
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lait.jpg
resumefrConvention dans un village du Bas-Rhin d'agriculteurs et de firmes spécialisées dans le matériel agricole ou la commercialisation du lait afin de promouvoir une filière qualité en Alsace.
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contextefrEn 1953, la France sort de la période de reconstruction et dit adieu aux cartes d’alimentation. Roland Barthes consacre une de ses Mythologies au Président du Conseil, Pierre Mendès-France, qui choque le milieu viticole en faisant l’apologie du lait. L’Europe du plan Monnet de 1950 va bientôt bouleverser les économies nationales avec la Politique agricole commune (1962). En 1957, le sociologue Henri Mendras sème le désarroi et déclenche le débat avec ''La Fin des paysans ?'', qui expose que ce groupe autrefois majoritaire doit se moderniser ou renoncer, et disparaîtra en tant que civilisation à court terme. L’Alsace reste une terre profondément rurale en dépit de la forte industrialisation de la région. L’économie agricole y pâtit, selon les mots du géographe Etienne Juillard en 1953, de « cinquante années d’inertie ». Le constat d’un retard dans la productivité au regard de régions déjà modernisées, riches (Bassin parisien) ou moins (Sud-Ouest), mobilise la Direction des Services agricoles du Bas-Rhin dont Armand Gerber est l’ingénieur principal. Comme Juillard dans son ultime chapitre « Pour une politique agricole », le technicien livre dans ce film et son jumeau de 1952 ([[Progrès agricole]]) un plaidoyer pour la fin des maux d’une agriculture qui n’a pas su évoluer depuis son apogée au milieu du XIXe siècle : révolution verte (engrais, mécanisation, choix des semences et sélection des races d’élevage), remembrement et spécialisation des exploitations pour l’essor de la qualité et du rendement. '''La filière lait en Alsace''' La sélection des races commence à s’imposer dans une région où l’élevage est resté longtemps subordonné à la culture, fournissant donc force de traction et fumure. La race suisse s’impose comme standard en 1928 avec le Herdbook de la Simmenthal de la race tachetée de l’est. Elle accroît le rendement de lait de 50% et sa densité en matière grasse de 30%. L’élevage en série est rendu possible par l’insémination artificielle qui procure des bêtes mesurant le double de la race vosgienne – les centres d’insémination ont été inaugurés entre 1950 et 1952 à Baldenheim, Matzerheim, Berstett, Ittenheim, Altorf et Gries'"`UNIQ--ref-0000002E-QINU`"'. En parallèle se produit une révolution fourragère qui régularise la nourriture des bêtes grâce au stockage qui préside à la fondation en 1905 de l’Union agricole de l’Est ; ou à l’import, typique de Sanders. Le Bas-Rhin concentre une bonne partie de l’élevage laitier qu’il livre aux laiteries régionales, servant un ample bassin de consommation. Une partie seulement du lait collecté sert à la fabrication du munster géromé. À X, bourg électrifié bien desservi par la route, se rencontrent les autorités politiques (le sous-préfet), les acteurs économiques venus dans des véhicules aux couleurs de leur marque et les agriculteurs amenés par cars rouges spécialement affrétés. Quatre jeunes gens en costume traditionnel donnent une légère coloration locale à un rassemblement se répétant à l’identique partout en France. Tous se retrouvent devant le stand du lait Cassano, une marque belge établie en 1926 par la laiterie Lacsoons, à Wijgmaal (près de Louvain), fameuse pour ses yaourts et son lait longue conservation. On le déguste ici à la paille, comme le font les enfants et les jeunes consommateurs de produits lactés dans les drugstores à l’américaine : une petite incongruité qui détend l’atmosphère d’une rencontre placée sous le signe de la modernité commerciale. '''La modernisation de l’élevage, priorité absolue''' Ces journées ne s’adressent pas en priorité au consommateur, mais aux éleveurs. Elles participent de la vaste entreprise de propagande pour la modernisation des exploitations. Les exposants sont donc des entreprises commercialisant des machines, comme la Semeuse (Schiltigheim) ou André Weil (Strasbourg). Si les agriculteurs sont poussés à la spécialisation, on leur suggère malgré tout de combler l’important retard régional en la matière en s’équipant des outils qui libéreront les bêtes du travail de trait, et permettront d’étendre les terres servant à produire leur nourriture. D’autres stands présentent des sociétés qui offrent des kits complets aux éleveurs, de la nourriture, spécialité de Sanders, à tous les éléments de la révolution verte : engrais, produits phytosanitaires, semences sélectionnées – offre faite ici par le comptoir agricole de P. Le principal représentant local de cette dynamique est l’Union agricole de l’Est fondée en 1905 par Hubert d’Andlau, le maire de Stotzheim, alarmé par la crise des prix agricoles. Le succès immédiat a encouragé les agriculteurs à rejoindre les premiers adhérents de cette coopérative qui comptait en 1948 plus d’une centaine de coopératives locales et se dote en 1950 d’une section machinisme agricole. Le progrès, encore et toujours, au profit des exploitants et donc des consommateurs.
contextede<big>'''Tage der Qualitätsmilch'''</big> 1953 hat Frankreich den Wiederaufbau beendet und verabschiedete sich von den Lebensmittelkarten. Roland Barthes widmete eine seiner ''Mythologien'' dem Ratspräsidenten Pierre Mendès-France, der die Weinindustrie durch die Förderung von Milch schockierte. Das Europa des Monnet-Plans von 1950 sollte mit der Gemeinsamen Agrarpolitik (1962) bald die Volkswirtschaften umwälzen. 1957 sorgte der Soziologe Henri Mendras mit ''La Fin des paysans?'' (Das Ende der Bauern?) für Kontroverse. Darin hieß es, dass sich diese Gruppe, die früher in der Mehrzahl war, modernisieren oder andernfalls aufgeben muss und kurzfristig als Zivilisation verschwinden wird. Das Elsass war trotz seiner starken Industrialisierung zutiefst ländlich geblieben. Nachdem ein Rückstand bei der Produktivität im Vergleich zu den bereits modernisierten Regionen festgestellt worden war, wurde die Landwirtschaftsbehörde (DSA) von Bas-Rhin mit ihrem Hauptingenieur Armand Gerber aktiv. Wie der Geograph Étienne Juillard liefert der Techniker in diesem Film und im Film von 1953 (0009FS0003) ein Plädoyer für die Beendigung der Missstände einer Landwirtschaft, die sich seit ihrer Blütezeit in der Mitte des 19. Jahrhunderts nicht mehr weiter entwickelt hat: grüne Revolution (Düngemittel, Mechanisierung, Saatgutauswahl und Auswahl der Nutztierrassen), Flurbereinigung und Spezialisierung der Betriebe zur Steigerung von Qualität und Ertrag. '''Die Milchindustrie im Elsass''' Die Selektion der Tierrassen hält ihren Einzug in einer Region, in der die Zucht lange dem Ackerbau untergeordnet war und Zugtiere und Düngemittel lieferte. 1928 setzte sich die Schweizer Rinderrasse mit dem Herdbuch des Simmentaler Fleckviehs als Standard durch. Sie steigerte den Milchertrag um 50 % und die Fettdichte um 30 %. Die rationale Tierzucht wird durch die künstliche Besamung ermöglicht, die doppelt so große Tiere hervorbringt wie die Vogesen-Rasse – die Besamungsstationen wurden genau in dieser Zeit, zwischen 1950 und 1952 in Baldenheim, Matzerheim, Berstett, Ittenheim, Altorf und Gries eröffnet. Gleichzeitig fand eine Futterrevolution statt, die das Viehfutter durch das Lagersystem, das 1905 zur Gründung der Union agricole de l’Est führte, oder durch Importe, wie für Sanders typisch, regulierte. Der Bas-Rhin konzentriert einen großen Teil der Milchwirtschaft. Die Milch wird an regionale Molkereien geliefert, die ein großes Konsumgebiet bedienen. Nur ein Teil der gesammelten Milch wird zur Herstellung von Münsterkäse verwendet. In X, einem elektrifizierten Dorf mit guter Straßenanbindung, treffen sich politische Würdenträger (der Unterpräfekt), Wirtschaftsakteure, die mit Fahrzeugen in den Farben ihrer Marke gekommen sind und Landwirte, die mit speziell gecharterten roten Bussen gebracht wurden. Vier junge Leute in Tracht verleihen einer Versammlung, die in ganz Frankreich auf ähnliche Weise stattfindet, ein leichtes Lokalkolorit. Alle stehen vor dem Stand der Cassano-Milch, einer belgischen Marke, die 1926 vom Milchwerk Lacsoons in Wijgmaal (bei Leuven) gegründet worden war und für ihre Joghurts und ihre haltbare Milch bekannt ist. Man probiert sie hier mit dem Strohhalm, so wie es Kinder und jugendliche Verbraucher von Milchprodukten in den Drugstores nach amerikanischem Vorbild tun: ein wenig Extravaganz, die die Atmosphäre eines Treffens im Zeichen der kommerziellen Modernität entspannt. '''Die Modernisierung der Tierhaltung, eine absolute Priorität''' Diese Tage richten sich nicht in erster Linie an die Verbraucher, sondern an die Viehzüchter. Sie sind Teil des riesigen Propagandaapparats zur Modernisierung der Landwirtschaftsbetriebe. Die Aussteller sind daher Unternehmen, die Maschinen vertreiben, wie La Semeuse (Schiltigheim) oder André Weil (Straßburg). Auch wenn die Landwirte in die Spezialisierung gedrängt werden, regt man sie dennoch dazu an, den hohen Rückstand der Region aufzuholen und in Maschinen zu investieren, die die Tiere von der Zugarbeit befreien sollen und es den Landwirten ermöglichen, die für die Produktion ihres Futters genutzten Flächen zu erweitern. Andere Stände präsentieren Unternehmen, die Komplettpakete für Viehzüchter, vom Futter, der Spezialität von Sanders, bis hin zu allen Elementen der Grünen Revolution anbieten: Düngemittel, Pflanzenschutzmittel, ausgewähltes Saatgut - ein Angebot, das hier vom Landwirtschafskontor von P gemacht wird. Der wichtigste lokale Vertreter dieser Dynamik ist die Union agricole de l’Est. Sie war 1905 von Hubert d'Andlau, Bürgermeister von Stotzheim, aus Sorge wegen der Krise der Agrarpreise gegründet worden. Der sofortige Erfolg ermutigte die Landwirte, sich den ersten Mitgliedern dieser Genossenschaft anzuschließen, die 1948 mehr als hundert lokale Genossenschaften umfasste und 1950 eine Abteilung für Landmaschinen gründete. Immer geht es um Fortschritt, zugunsten der Betreiber und damit der Verbraucher.
contexteen
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contextefrEn 1953, la France sort de la période de reconstruction et dit adieu aux cartes d’alimentation. Roland Barthes consacre une de ses Mythologies au Président du Conseil, Pierre Mendès-France, qui choque le milieu viticole en faisant l’apologie du lait. L’Europe du plan Monnet de 1950 va bientôt bouleverser les économies nationales avec la Politique agricole commune (1962). En 1957, le sociologue Henri Mendras sème le désarroi et déclenche le débat avec ''La Fin des paysans ?'', qui expose que ce groupe autrefois majoritaire doit se moderniser ou renoncer, et disparaîtra en tant que civilisation à court terme. L’Alsace reste une terre profondément rurale en dépit de la forte industrialisation de la région. L’économie agricole y pâtit, selon les mots du géographe Etienne Juillard en 1953, de « cinquante années d’inertie ». Le constat d’un retard dans la productivité au regard de régions déjà modernisées, riches (Bassin parisien) ou moins (Sud-Ouest), mobilise la Direction des Services agricoles du Bas-Rhin dont Armand Gerber est l’ingénieur principal. Comme Juillard dans son ultime chapitre « Pour une politique agricole », le technicien livre dans ce film et son jumeau de 1952 ([[Progrès agricole]]) un plaidoyer pour la fin des maux d’une agriculture qui n’a pas su évoluer depuis son apogée au milieu du XIXe siècle : révolution verte (engrais, mécanisation, choix des semences et sélection des races d’élevage), remembrement et spécialisation des exploitations pour l’essor de la qualité et du rendement. '''La filière lait en Alsace''' La sélection des races commence à s’imposer dans une région où l’élevage est resté longtemps subordonné à la culture, fournissant donc force de traction et fumure. La race suisse s’impose comme standard en 1928 avec le Herdbook de la Simmenthal de la race tachetée de l’est. Elle accroît le rendement de lait de 50% et sa densité en matière grasse de 30%. L’élevage en série est rendu possible par l’insémination artificielle qui procure des bêtes mesurant le double de la race vosgienne – les centres d’insémination ont été inaugurés entre 1950 et 1952 à Baldenheim, Matzerheim, Berstett, Ittenheim, Altorf et Gries'"`UNIQ--ref-00000032-QINU`"'. En parallèle se produit une révolution fourragère qui régularise la nourriture des bêtes grâce au stockage qui préside à la fondation en 1905 de l’Union agricole de l’Est ; ou à l’import, typique de Sanders. Le Bas-Rhin concentre une bonne partie de l’élevage laitier qu’il livre aux laiteries régionales, servant un ample bassin de consommation. Une partie seulement du lait collecté sert à la fabrication du munster géromé. À X, bourg électrifié bien desservi par la route, se rencontrent les autorités politiques (le sous-préfet), les acteurs économiques venus dans des véhicules aux couleurs de leur marque et les agriculteurs amenés par cars rouges spécialement affrétés. Quatre jeunes gens en costume traditionnel donnent une légère coloration locale à un rassemblement se répétant à l’identique partout en France. Tous se retrouvent devant le stand du lait Cassano, une marque belge établie en 1926 par la laiterie Lacsoons, à Wijgmaal (près de Louvain), fameuse pour ses yaourts et son lait longue conservation. On le déguste ici à la paille, comme le font les enfants et les jeunes consommateurs de produits lactés dans les drugstores à l’américaine : une petite incongruité qui détend l’atmosphère d’une rencontre placée sous le signe de la modernité commerciale. '''La modernisation de l’élevage, priorité absolue''' Ces journées ne s’adressent pas en priorité au consommateur, mais aux éleveurs. Elles participent de la vaste entreprise de propagande pour la modernisation des exploitations. Les exposants sont donc des entreprises commercialisant des machines, comme la Semeuse (Schiltigheim) ou André Weil (Strasbourg). Si les agriculteurs sont poussés à la spécialisation, on leur suggère malgré tout de combler l’important retard régional en la matière en s’équipant des outils qui libéreront les bêtes du travail de trait, et permettront d’étendre les terres servant à produire leur nourriture. D’autres stands présentent des sociétés qui offrent des kits complets aux éleveurs, de la nourriture, spécialité de Sanders, à tous les éléments de la révolution verte : engrais, produits phytosanitaires, semences sélectionnées – offre faite ici par le comptoir agricole de P. Le principal représentant local de cette dynamique est l’Union agricole de l’Est fondée en 1905 par Hubert d’Andlau, le maire de Stotzheim, alarmé par la crise des prix agricoles. Le succès immédiat a encouragé les agriculteurs à rejoindre les premiers adhérents de cette coopérative qui comptait en 1948 plus d’une centaine de coopératives locales et se dote en 1950 d’une section machinisme agricole. Le progrès, encore et toujours, au profit des exploitants et donc des consommateurs.
contextede<big>'''Tage der Qualitätsmilch'''</big> 1953 hat Frankreich den Wiederaufbau beendet und verabschiedete sich von den Lebensmittelkarten. Roland Barthes widmete eine seiner ''Mythologien'' dem Ratspräsidenten Pierre Mendès-France, der die Weinindustrie durch die Förderung von Milch schockierte. Das Europa des Monnet-Plans von 1950 sollte mit der Gemeinsamen Agrarpolitik (1962) bald die Volkswirtschaften umwälzen. 1957 sorgte der Soziologe Henri Mendras mit ''La Fin des paysans?'' (Das Ende der Bauern?) für Kontroverse. Darin hieß es, dass sich diese Gruppe, die früher in der Mehrzahl war, modernisieren oder andernfalls aufgeben muss und kurzfristig als Zivilisation verschwinden wird. Das Elsass war trotz seiner starken Industrialisierung zutiefst ländlich geblieben. Nachdem ein Rückstand bei der Produktivität im Vergleich zu den bereits modernisierten Regionen festgestellt worden war, wurde die Landwirtschaftsbehörde (DSA) von Bas-Rhin mit ihrem Hauptingenieur Armand Gerber aktiv. Wie der Geograph Étienne Juillard liefert der Techniker in diesem Film und im Film von 1953 (0009FS0003) ein Plädoyer für die Beendigung der Missstände einer Landwirtschaft, die sich seit ihrer Blütezeit in der Mitte des 19. Jahrhunderts nicht mehr weiter entwickelt hat: grüne Revolution (Düngemittel, Mechanisierung, Saatgutauswahl und Auswahl der Nutztierrassen), Flurbereinigung und Spezialisierung der Betriebe zur Steigerung von Qualität und Ertrag. '''Die Milchindustrie im Elsass''' Die Selektion der Tierrassen hält ihren Einzug in einer Region, in der die Zucht lange dem Ackerbau untergeordnet war und Zugtiere und Düngemittel lieferte. 1928 setzte sich die Schweizer Rinderrasse mit dem Herdbuch des Simmentaler Fleckviehs als Standard durch. Sie steigerte den Milchertrag um 50 % und die Fettdichte um 30 %. Die rationale Tierzucht wird durch die künstliche Besamung ermöglicht, die doppelt so große Tiere hervorbringt wie die Vogesen-Rasse – die Besamungsstationen wurden genau in dieser Zeit, zwischen 1950 und 1952 in Baldenheim, Matzerheim, Berstett, Ittenheim, Altorf und Gries eröffnet. Gleichzeitig fand eine Futterrevolution statt, die das Viehfutter durch das Lagersystem, das 1905 zur Gründung der Union agricole de l’Est führte, oder durch Importe, wie für Sanders typisch, regulierte. Der Bas-Rhin konzentriert einen großen Teil der Milchwirtschaft. Die Milch wird an regionale Molkereien geliefert, die ein großes Konsumgebiet bedienen. Nur ein Teil der gesammelten Milch wird zur Herstellung von Münsterkäse verwendet. In X, einem elektrifizierten Dorf mit guter Straßenanbindung, treffen sich politische Würdenträger (der Unterpräfekt), Wirtschaftsakteure, die mit Fahrzeugen in den Farben ihrer Marke gekommen sind und Landwirte, die mit speziell gecharterten roten Bussen gebracht wurden. Vier junge Leute in Tracht verleihen einer Versammlung, die in ganz Frankreich auf ähnliche Weise stattfindet, ein leichtes Lokalkolorit. Alle stehen vor dem Stand der Cassano-Milch, einer belgischen Marke, die 1926 vom Milchwerk Lacsoons in Wijgmaal (bei Leuven) gegründet worden war und für ihre Joghurts und ihre haltbare Milch bekannt ist. Man probiert sie hier mit dem Strohhalm, so wie es Kinder und jugendliche Verbraucher von Milchprodukten in den Drugstores nach amerikanischem Vorbild tun: ein wenig Extravaganz, die die Atmosphäre eines Treffens im Zeichen der kommerziellen Modernität entspannt. '''Die Modernisierung der Tierhaltung, eine absolute Priorität''' Diese Tage richten sich nicht in erster Linie an die Verbraucher, sondern an die Viehzüchter. Sie sind Teil des riesigen Propagandaapparats zur Modernisierung der Landwirtschaftsbetriebe. Die Aussteller sind daher Unternehmen, die Maschinen vertreiben, wie La Semeuse (Schiltigheim) oder André Weil (Straßburg). Auch wenn die Landwirte in die Spezialisierung gedrängt werden, regt man sie dennoch dazu an, den hohen Rückstand der Region aufzuholen und in Maschinen zu investieren, die die Tiere von der Zugarbeit befreien sollen und es den Landwirten ermöglichen, die für die Produktion ihres Futters genutzten Flächen zu erweitern. Andere Stände präsentieren Unternehmen, die Komplettpakete für Viehzüchter, vom Futter, der Spezialität von Sanders, bis hin zu allen Elementen der Grünen Revolution anbieten: Düngemittel, Pflanzenschutzmittel, ausgewähltes Saatgut - ein Angebot, das hier vom Landwirtschafskontor von P gemacht wird. Der wichtigste lokale Vertreter dieser Dynamik ist die Union agricole de l’Est. Sie war 1905 von Hubert d'Andlau, Bürgermeister von Stotzheim, aus Sorge wegen der Krise der Agrarpreise gegründet worden. Der sofortige Erfolg ermutigte die Landwirte, sich den ersten Mitgliedern dieser Genossenschaft anzuschließen, die 1948 mehr als hundert lokale Genossenschaften umfasste und 1950 eine Abteilung für Landmaschinen gründete. Immer geht es um Fortschritt, zugunsten der Betreiber und damit der Verbraucher.
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