Le Président Lebrun à Colmar (0034FS0021)


 Avertissement[1]

Événements filmés ou en lien


Foire aux vins de Colmar

Résumé


Résumé

Ce film amateur témoigne du déroulement de l’accueil du M. Le Président de la République Albert Lebrun à l’occasion de la 4e fête nationale qui coïncide à la foire des vins. Ainsi, à cette occasion toutes les régions françaises cultivant le vin étaient représentées. La culture était au rendez-vous avec les costumes pittoresques spécifiques à chaque région.

Description


Il était une fois les foires aux vins d’Alsace de Colmar. De 1871 à mi-novembre 1918, un demi-siècle sous domination allemande, l’économie alsacienne avait connu une baisse notamment dans la viticulture. En effet, si les vins d’Alsace étaient parmi les plus connus, ils étaient presque inexistants dans le Reich. La concurrence était très dense, les viticulteurs d’outre-Rhin travaillent davantage à dissuader les vins Alsaciens ce qui impacte considérablement l’économie du vin et cause aussi des problèmes dès le retour de l’Alsace à la France. Cependant, en 1918 lorsque l’Alsace est revenue à la France, les viticulteurs travaillent sans relâche pour redonner le flambeau aux vins alsaciens et les faire connaître du monde entier. De ce fait, un certains nombres de stratégies étaient mises en place pour répondre aux impératifs que nécessitaient le renouveau des vins d’Alsace. D’abord, penser à une rééducation de tous les vignerons sur la culture des raisins vérifier leurs qualités, renforcer les méthodes de la vinification pour une meilleure production de vin qui aboutira plus à styler le vin sur sa texture, son fruité et son goût. Sur ce, chaque vigneron était spécialiste de la question et sur les idées et méthodes réunies aboutissent à d’excellents résultats. Pour faire connaitre les résultats et redonner de l’ampleur et de la vivacité aux vins d’Alsace deux méthodes étaient utilisées : la propagande et l’éducation . Comme nous l’avons souligné supra l’Alsace n’avait avant 1918 qu’une foire, celle de Barr. Ainsi, pour réussir ses objectifs d’autres foires sont initiées et impliquées la participation de toutes les régions. Ammerschwihr, Ribeauvillé dans le Haut-Rhin, Barr, Molsheim dans le Bas-Rhin et Colmar. Colmar, ville ancestrale de par son passé, englobe une histoire et une culture très riche. Très tôt, elle est devenue indépendante et elle se démarque parmi les villes libres par sa liberté, et ses privilèges. Capitale judiciaire d’Alsace, elle était le poumon de l’économie par le commerce, les arts, la culture etc. Ainsi, 1936 le 18 mai était un jour particulier pour les colmariens et les régions avoisinantes. La fête de la foire des vins coïncidait avec l’Ascension mais aussi avec la visite de leur très cher Président de la République M. Albert Lebrun. Toute la population entière s’était mobilisée dans les rues de Colmar pour saluer et honorer le chef de l’État en cette occasion si spéciale. L’accueil était impressionnant, depuis son arrivé à la gare jusqu’à la place publique une foule immense l’attendait avec des exclamations de bienvenue. L’émotion était si grande et les souvenirs inoubliables. Les rues et maisons étaient dans un décor rayonnant. Toutes les régions avaient répondu présents et à travers leurs histoires, leurs cultures exaltent la population de joie inestimable. Le président de la République qui fut entouré par les plus hautes autorités de l’administration étatique et de l’armée par son regard témoigne de la l’hospitalité et de la satisfaction. La fête de la foire était aussi un moment de faire connaitre aux hôtes les différentes spécialités de vins que possède la région et les participants. Une exposition se met en place pour une dégustation des différents vins. Ceci est aussi une occasion pour diriger faire vérifier par des experts la qualité du vin, de dire si oui ou non tel vin est apte à la vente. Cette magnifique initiative tient surtout grâce au travail remarquable des viticulteurs alsaciens ainsi que autres communes qui se sont forgés autour des syndicats et ont pris conscience de la place remarquable qu’occupent les vins français dans le monde.

Cependant, la foire de Colmar avait lieu pour une première en 1927 et depuis dans un esprit d’entreprenariat la foire continue de rayonner de mille feu malgré les crises et les coups du destin. Jusqu’à aujourd’hui elle n’a laissé d’avancer et d’importants résultats sont obtenus. On note de plus une évolution parfaite avec la mise en place d’autres aspects qui viennent s’ajouter sur la promotion du vin. Mais toutefois, les principes et les buts recherchés restent les mêmes.

Une évolution remarquable de la foire des vins. D’année en année, la foire des vins de Colmar est devenue un véritable projet d’entreprenariat. La foire ne génère pas seulement des revenus sur le vin mais développe d’autres secteurs comme le tourisme. En effet, le nombre de visiteur ne cesse de croître. Une organisation remarquable est ainsi faite. Dans une masse de propagande et d’informations visant à faire connaître les vins d’Alsace qui fut l’objectif premier de la foire, les dirigeants ont parvenu sous l’égide de la chambre de commerce et de l’industrie de ville de Colmar à mettre en place d’autres expositions collectives où participent les entreprises, les négociants, les coopératives et les producteurs. Les vins sont désormais séparés par cépages dans des pavillons et chaque vin est désigné par son nom. Toutefois, tout ceci ne semble pas nouveau mais d’autres aspects rendent la foire plus vivante. L’exposition des vins est renforcée par celle des matériels agricoles, viticoles, gastronomiques et les arts ménagers (des meubles, des bricolages, tracteurs moissonneuses etc.) La foire de Colmar a joué un rôle très important dans la modernité des années 50-60. Pendant ces années le monde rural était en pleine mutation. Le domaine de l’agriculture, de l’élevage ainsi que l’art de la consommation ménagère connaissaient des avancés très importants, surtout dans les équipements et la population y venait dans pour se procurer de ces matériels. Ce qui permet au commerce de battre ses ailes. Elle n’a non plus perdu son caractère de festivité. Un parc d’attraction est ainsi mis en place pour le spectacle en plein-air aminé par des vedettes internationales, des musiciens et des danseurs. La foire est devenue la ruée des journalistes, des revues, des chroniqueurs pour ne manquer aucunement la foire de Colmar. La clientèle se développe très rapidement et des liens plus cordiaux se tissent. La foire de Colmar regroupe plusieurs milliers de visiteurs chaque année et génère un chiffre d’affaire exceptionnel. Toutefois comme il l’était autrefois, il le sera toujours, le vin est le maître de la foire.

Métadonnées

N° support :  0003FH0004
Date :  1936
Coloration :  Noir et blanc
Son :  Muet
Durée :  00:08:40
Cinéastes :  Jenny, Robert
Format original :  16 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Première Guerre mondiale, Fêtes locales
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


Contexte La culture de la vigne est une activité saisonnière par excellence, ainsi lorsque les cultures atteignent leur maturité les récoltes commencent et une importante main d’œuvre s’engage pour le bon déroulement de l’activité. Les récoltes sont suivies à cet effet d’une grande animation dans le but de créer une belle atmosphère de fête, de joie pour accompagner les travaux et marquer la fin du cycle. Cependant, les fêtes du vin qui marquent la fin des saisons sont des évènements très importants qui débutent en France dans la première moitié du XIXe siècle. Mais, ces festivités ne sont pas les premières dans le milieu rural. En effet, dans les régions viticoles comme en Alsace, il existait traditionnellement des fêtes après les vendanges qui regroupaient des villages très proches pour venir déguster des vins à l’occasion des foires dont le plus ancienne était celle de Barr et avait lieu avant même la première guerre mondiale. Plus les années passent, plus des foires s’organisent encore plus et les évènements prennent une autre tournure et deviennent officiels. D’autres perspectives y naissent comme les intérêts commerciaux, économiques, politiques etc. mais malgré tout elle garde son caractère de festin qui ne disparaît toujours pas. Dès le début du XXe siècle, les organes étatiques font leur apparition pour rendre plus productive les activités. Suivant un calendrier bien ordonné, les municipalités de certaines régions avec la collaboration des agriculteurs, et des membres du gouvernement (ministres, députés, préfets) se chargent de pousser les choses vers le régional et même le national. En Alsace, particulièrement à Colmar, il devient un lieu très renommé des foires aux vins, où s’organisent des spectacles, des défilés et des dégustations. Ainsi, à l’occasion de la 4e fête nation des vins du 18 octobre 1936 présidait par le chef de l’État M. Lebrun Colmar et toute L’Alsace se voit revigorer de force pour les activités futures. La cérémonie était suivie d’une belle fête.

Analyse

    Dès le début, au premier plan nous avons les escortes présentielles rassemblées dans la cour de l’hôtel de ville attendant la sortie du M. le président de la République qui fut accueilli dès son arrivée à la Mairie par le maire et le Conseil municipal de Colmar, le Conseil général du Haut-Rhin et des autorités civiles et militaires. Après cette réception chaleureuse où l’attendait une importante foule avec des applaudissements, il fut suivi par le cortège et se dirige vers le monument aux morts et y dépose une gerbe de fleurs à leur mémoire. Ainsi, on note que Robert Jenny a consacré la plus large bobine à l’accueil du président. En plan séquence, on observe un défilé militaire et civil accompagné de musiciens, de cavaliers et de soldats avec leurs fusils. Le président de la République se rend ensuite à l’inauguration officielle de la foire où le maire y tient un discours à son honneur et le tout se termine par un banquet aux salles des Catherinettes.

La fête se poursuit par un défilé dans une grande rue où flotte dans chaque coin le drapeau de la nation à l’honneur de la visite du M. le président de la République. On remarque d’abord le passage des généraux suivi des musiciens de l’armée qui chantent et battent le tambour. Aussi les enfants ne sont laissés en rade. Toutes les régions d’Alsace étaient représentées ainsi que les communes viticoles par des pancartes. Les représentants symbolisent leur appartenance par des vêtements traditionnels spécifiques à chaque région. L’époque de la belle vie était parfaitement représentée où l’amour et le vin triomphaient. Les musiciens marchent avec leurs beaux costumes, l’air joyeux et jouent de la musique avec presque tous les instruments et les jeunes filles dans de magnifiques robes de soie exaltent leur pétillante sourire pour la belle vie.

Avant la fin du passage des régions avoisinantes arrive une voiture portant l’affiche de l’Office National du Vin avec le dessin « Buvez du vin et vivez joyeux. » Il y a sur un char la reine des vins et ses demoiselles d’honneur, suivi de la présentation du dieu Bacchus et de son épouse, Ariane (dieu du vin) tiré par des bœufs. Bacchus tient une cruche à vin rempli et s’éclate joyeusement avec sa femme vêtue d’un long manteau blanc. Le syndicat viticole de Sigolsheim a aussi très fortement représenté l’antiquité romaine dont la région noue un lien historique avec la civilisation depuis le 3e siècle après J.C. Nous observons le passage des légionnaires romains qui portent des raisins symbole de prospérité et de bonheur pour chaque région qui s’adonne à sa culture. Les soldats sont suivis par les licteurs qui tiennent le faisceau de hache et de vierges pour faire régner l’ordre et le respect des lois sur le commerce du vin. Le défilé se termine avec le syndicat viticole de Turckheim, Katzenthal, Zimmberbach, Wintzernheim qui conduit sur un char tiré par des chevaux et au-dessus duquel se trouve un dragon qui symbolise la légende du « creux de dragon à Turckheim » dont l’histoire remonte vers 500.



  1. Cette fiche est en cours de rédaction. À ce titre elle peut être inachevée et contenir des erreurs.