Le Rhin(0019FH0046)


[1] Avertissement[2]

Résumé


Ce film est tourné par Rodolphe Klein en 1956. Il est en couleur et muet. Le réalisateur est sur une petite péniche et effectue une ballade touristique sur le Rhin. Il y a plusieurs hommes sur le bateau et durant le voyage, le réalisateur filme plusieurs péniches de types différents qui croisent le chemin du bateau de croisière. Les hommes sont en costume sur le bateau. Ils descendent puis le réalisateur termine sa séquence par un plan statique de la péniche.

Description


Amorce : repas familial [00:00:01] Plan statique, vue du Rhin depuis bateau, forêt visible en arrière plan, [00:00:08] Réalisateur qui est sur le côté gauche de la péniche, bout de bord/couloir visible, trois bateaux à vapeur sont visibles à gauche, Le premier crache le plus de fumée, sans doute un remorqueur à aubes, s’approche, [00:00:15] Plan droite-gauche du premier bateau/péniche qui passe à côté, forêt bien visible en arrière plan, [00:00:19] Plan droite-gauche deuxième péniche passant, contient un chargement volumineux, probablement du sable ou de la potasse, [00:00:24] Plan droite-gauche très rapide. Une troisième , une quatrième avec un chargement de sable contenu dans des soutes, [00:00:28] Plan d’une péniche qui dépasse celle où le réalisateur effectue le film, [00:00:32] Plan statique qui montre la division du fleuve en deux parties, deux péniches vont vers la droite ; [00:00:35] Plan statique de trois hommes qui discutent, en habits du dimanche, un porte un chapeau, le deuxième est de dos et le troisième à les mains sur les hanches (+ moustache), des arbres et le fleuve en arrière plan ; L’homme de dos se retourne pour chercher quelques choses, l’homme au chapeau salue le cameraman, [00:00:40] Plan statique sur le Rhin et la forêt ; [00:00:45] Une péniche chargée de sable/graviers dépasse la péniche de croisière, [00:00:52] Plan statique sur l’avant du bateau, mat et plusieurs fanions/drapeaux, six hommes sont visibles et sont de dos, [00:00:57] Plan statique d’une péniche remplie, cales fermées, son passage provoque des vagues, [00:01:08] Plan d’un passage gauche-droite d’une petite péniche chargée de marchandises, [00:01:12] Suite du plan statique sur les hommes à l’avant du bateau, sont toujours de dos, [00:01:15] Plan statique, les hommes descendent du ponton, un des hommes s’accoude à la rambarde, les hommes ont leur visage visible, sourient, [00:01:19] Trois hommes descendent de la péniche, une cabine est visible, une femme est en arrière plan et sourit, [00:01:24] Plan fixe puis petit panoramique droite-gauche du bateau pris sur la terre ferme ; [00:01:25]Pano droite-gauche d’une foule étant sur la terre ferme, maisons, arbres et voitures d’époque en arrière plan, [00:01:27]Dernier panoramique gauche-droite sur la péniche de croisière.

Métadonnées

N° support :  0019FH0046
Date :  1956
Coloration :  Couleur
Son :  Muet
Durée :  00:01:34
Cinéastes :  Klein, Rodolphe
Format original :  8 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Tourisme transfrontalier
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


Le Rhin, un fleuve en pleine effervescence

Aménagement du Rhin.jpg
Les travaux d’aménagement commencés dans les années 1930 permettent au port de Bâle de retrouver une certaine vitalité.

Le commerce fluvial est plusieurs fois perturbé durant la Seconde Guerre Mondiale. Ici, le film montre le rétablissement des flux commerciaux sur le Rhin. Entre 1950-1960, les échanges de marchandise augmentent sur le Rhin supérieur[3]. En effet, plusieurs plans montrent différents bateaux ayant chacun un usage précis. Le premier bateau est un chaland motorisé possédant des aubes. Il transporte des marchandises dans ses cales. Cela peut-être des céréales provenant de toute l’Allemagne ou bien spécifiquement de la Ruhr s’il agit de charbon[4]. Les céréales sont transformées dans les moulins alsaciens situés à proximité du fleuve proximité du fleuve. Soulignons que les différents plans/séquences permettent de constater les innovations technologiques depuis l’apparition des bateaux à vapeur sur le Rhin. Ils permettaient de tirer des chalands chargés de minerais et de charbon[5].

La puissance du moteur, un atout essentiel

Dans le film, les radeaux n’existent plus mais il y a des automoteurs. Malgré des moteurs de nouvelle génération, la force du courant est telle que remonter le Rhin n’est pas chose aisée. Pour les petits chalands, il faut des bateaux remonteurs puissants[6]. Le premier plan montre un remorqueur à moteur diesel en pleine puissance. Il tracte le deuxième bateau, visible dans la deuxième séquence. La séquence suivante montre le même cas de figure. Un chalands pousseur transporte beaucoup de marchandises et se fait tirer par un autre bateau remorqueur. Dans un autre plan (00:00:19), un long chaland transporte de la potasse en très grosse quantité. C’est parmi les premiers navires qui peuvent remonter le fleuve sans assistance. Les travaux entamés par l’ingénieur Tulla (1770-1828) et la réalisation du Grand Canal d’Alsace (1923-1970) en sont la résultante des moyens visibles dans le film.

Les innovations technologiques, moteur du développement rhénan

Service de la navigation de Strasbourg
En 1825 il fallait 60 hommes pour diriger un bateau de 100 tonnes, en 1937 il faut 20 hommes pour manipuler un convoi remorqué de 8000 tonnes. En 1950, il faut 12 hommes répartis en 2 équipes pour le même gabarit. Notons que les radars équipent de plus en plus les navires après la guerre. Ils permettent aux équipages d’être soulagés des risques de chavirement. Grâce aux radars, les pousseurs peuvent enfin naviguer la nuit. Les convois de même tonnage sont poussé comme c’est le cas dans plusieurs séquences du film.

Ici, le film ne montre pas la concurrence entre les flux de transport de marchandises effectués par la route et le flux de transport fluviaux. Pourtant, les différents ponts qui enjambent les rives du Rhin sont de plus en plus empruntés par les camions, plus rapides et ayant une capacité de rendement de plus en plus importante. A cette époque, le tourisme fluvial est balbutiant, ici, le film montre que Rodolphe Klein est parmi les premiers à faire du tourisme sur le Rhin. Il n’est pas tout seul car il filme plusieurs fois ses amis. De plus, à la fin de son film, il filme un regroupement d’une trentaine de personnes. Les différents chalands filmés ont une appartenance différente, cela prouve que le Rhin s’ouvre internationalement d’après les drapeaux filmés. Le film montre clairement que les barrières douanières sont de moins en moins présentes car nous ne voyons pas de bateaux de douaniers empêchant la circulation des différents chalands. Dans la même optique, les hommes politiques français et allemands ont la volonté d’harmoniser fiscalement les taxes prélevées.


Petite histoire de la canalisation du Rhin

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En 1812, l’ingénieur badois Tulla préconise d’endiguer le Rhin afin de limiter ses crues[7].

Un problème apparaît, le flux du cours d’eau est accéléré et rends plus difficile sa remontée. Cela provoque l’abandon du Rhin car le chemin de fer est plus rapide, les orpailleurs et les pêcheurs ne peuvent plus exercer leur métier. Quelques travaux sont réalisés entre Strasbourg et Bâle de désenrochement sont réalisés entre 1840 et 1870. Ce n’est qu’après la Première Guerre Mondiale, avec la reconquête de l’Alsace par la France que la canalisation du Rhin est véritablement amorcée. Avec Traité de Versailles, la France a le droit d’aménager sa partie du Rhin alors que l’Allemagne a interdiction d’ériger tout dispositif économique et militaire. En 1925, le projet pour construire huit usines hydroélectriques est approuvé. C’est la société privée « Énergie électrique du Rhin » qui construit la centrale de Kembs. Avec les problèmes économiques engendrés par la crise mondiale de 1929 et la Seconde Guerre Mondiale, il y a un arrêt temporaire des travaux puis remise en marche du programme.


La canalisation du Rhin permet de créer des zones de loisirs par exemple à Vogelgrün, Marckolsheim, Plobsheim, Gambsheim ou Rhinau.

Notons que grâce aux innovations technologiques, les bateaux pousseurs permettent aux bateliers d’avoir une vie de famille meilleure.

Durant les années 1960-1970, les compagnies frontalières dynamisent les échanges économiques sur le Rhin. Des entreprises françaises et allemandes se coordonnent au sein de régions transfrontalières pour contrer les effets du libéralisme. En 1963, le territoire trinational nommé « Regio Basiliensis » est crée et lie les espaces économiques des villes de Fribourg, Mulhouse et Bâle. En 1964 est crée la communauté d’intérêts liant la moyenne Alsace au Brisgau (Colmar-Fribourg). Au nord de l’Alsace, les chambres de commerce de Strasbourg, Lahr et de Karlsruhe coopèrent dans le même but.

Personnages identifiés


Rodolphe Klein

Bibliographie


Deutsch-Französischer Historikerkomitees (2016 ; Düsseldorf) : Tagung,Der Rhein : eine politische Landschaft zwischen Deutschland und Frankreich 1815 bis heute : Tagung des Deutsch-Französischen Historikerkomitees Düsseldorf, 29. September bis 1. Oktober 2016 = Le Rhin : un espace partagé entre la France et l'Allemagne de 1815 à nos jours, Hélène Miard-Delacroix, Stuttgart, 2018. 260p.

CRÉMIEUX-BRILHAC (Jean-Louis), L’aménagement du Rhin, La documentation photographique, Paris, 1971.

DOLLFUS (Jean), L'homme et le Rhin, Gallimard, Paris, 1960.

DONNARD (Alain), FRIANT (Hervé), Guide du Rhin et instructions nautiques rhénanes à l'usage des pilotes militaires du Rhin, des bateliers, des pratiques du fleuve et des plaisanciers, Service du Commissariat de la marine, Strasbourg, 1956.


Article rédigé par

Camille Schorn, 07 novembre 2019


  1. En tant que partie d'une production amateur, cette séquence n'a pas reçu de titre de son réalisateur. Le titre affiché sur cette fiche a été librement forgé par son auteur dans le but de refléter au mieux son contenu.
  2. Cette fiche est en cours de rédaction. À ce titre elle peut être inachevée et contenir des erreurs.
  3. DONNARD (Alain), FRIANT (Hervé), Guide du Rhin et instructions nautiques rhénanes à l'usage des pilotes militaires du Rhin, des bateliers, des pratiques du fleuve et des plaisanciers, Service du Commissariat de la marine, Strasbourg, 1956. p.38-40.
  4. Ibid, p.80
  5. Idem,
  6. Ibid p.42 et 46.
  7. DESCOMBES (René), ROBINEAU (Guy), L’aménagement du Rhin à val de Strasbourg et la chute de Gambsheim, Service de la navigation de Strasbourg, Strasbourg, 1976. p.13