Libération de Marlenheim (0019FH0008) : Différence entre versions

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|Resume_fr=Ce film montre un défilé militaire portant les insignes américains passer dans la rue principale de Marlenheim, sous les yeux de la population qui les acclament. Cela se déroule le 14 juillet 1945, fête nationale française, et on assiste aux réactions des différents habitants qui suivent le défilé, avec des parenthèses sur certaines personnes présentes. On assiste enfin  à la préparation d'un équipage de char qui entretient et range son matériel, et le film se finit sur leur départ.
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|Resume_fr=Ce film montre un défilé militaire passer dans la rue principale de Marlenheim, sous les yeux de la population qui l'acclame. Cela se déroule le 14 juillet 1945, fête nationale française, et on assiste aux réactions des différents habitants qui suivent le défilé, avec des parenthèses sur certaines personnes présentes. On assiste enfin  à la préparation d'un équipage de char qui entretient et range son matériel, et le film se finit sur leur départ.
|Description_fr=Le premier plan montre des hommes qui discutent. On voit ensuite des personnes rassemblées autour d'une Jeep Willis, et qui regardent quelque chose hors-caméra.
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|Description_fr=Hommes qui discutent. Personnes rassemblées autour d'une Jeep Willis, et qui regardent quelque chose hors-caméra.
Un camion d'artillerie passe dans la rue, en remorquant un canon. Le plan suivant montre la rue d’où ils viennent. On voit la foule rassemblée des deux côtés de la route. Des hommes en costume de travail attendent, ainsi que d'autres en tenue plus soignée. Un homme à bicyclette passe, et salue la caméra. Un tracteur d'artillerie chenillé M5 traverse la rue, acclamé par la population, alors qu'il remorque un obusier de 105mm. Un autre passe, lui aussi acclamé.  Des camions arrivent, eux aussi remorquant des pièces d'artillerie. L'homme à la bicyclette les saluent en souriant. Une jeep passe, et le reste du convoi.  La foule les saluent. Un plan fixe est fait sur une maison arborant des drapeaux français, puis on assiste à un plan où un homme âgé s'appuie à l'entrée d'un bâtiment.  Des gens passent devant la maison aux drapeaux, puis à 00:01:18, on aperçoit Rodolphe Klein sur la droite (lunettes et cigarette) soulever son chapeau, accompagné sur sa gauche de l'homme à bicyclette. Souriants, ils saluent le convoi: ils l'acclament, s'exclament "bravo". Un convoi de chars M5, d'automitrailleuses M8 et d'obusiers autopropulsés M8 arrive dans la rue.
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Camion d'artillerie passe dans la rue en remorquant un canon. Le plan suivant montre la rue d’où ils viennent. Foule rassemblée des deux côtés de la route. Hommes en costume de travail attendent, ainsi que d'autres en tenue plus soignée. Un Homme à bicyclette passe, et salue la caméra. Un tracteur d'artillerie chenillé M5 traverse la rue alors qu'il remorque un obusier de 105mm. Un autre passe, lui aussi acclamé.  Des camions arrivent, eux aussi remorquant des pièces d'artillerie. L'homme à la bicyclette les saluent en souriant. Une jeep passe, et le reste du convoi.  La foule les saluent. Un plan fixe est fait sur une maison arborant des drapeaux français. Homme âgé s'appuie à l'entrée d'un bâtiment.  Des gens passent devant la maison aux drapeaux, puis à 00:01:18, on aperçoit Rodolphe Klein sur la droite (lunettes et cigarette) soulever son chapeau, accompagné sur sa gauche de l'homme à bicyclette. Ils saluent le convoi: ils l'acclament, s'exclament "bravo". Un convoi de chars M5, d'automitrailleuses M8 et d'obusiers autopropulsés M8 arrive dans la rue.
Un homme attend devant sa maison, celle-ci ayant le drapeau français.  Un Half-track M3 passe. Un homme s'amuse devant la caméra, son groupe d'amis discutant. Un plan montre la rue. Une voiture passe, les gens la saluent. Un plan montre des enfants, en costume de grandes occasions, sourire à la caméra. Le plan suivant suit des jeunes filles à vélo dans la rue principale. Un groupe d'hommes et femmes est filmé, avant que le plan soit coupé pour montrer l'arrivée du médecin en blouse blanche. Un autre groupe d'hommes et de femmes est filmé, puis un groupe d'hommes entourant le maire Rodolphe Klein. Des plans s'enchaînent très vite, montrant des gens saluer un véhicule qui passe, et un homme discuter avec un soldat à bicyclette. Des femmes se font filmer, posant devant un char M4 Sherman. Un groupe d'hommes est filmé, discutant autour du médecin. Rodolphe Klein, et d'autres personnes, est filmé devant une maison où flotte le drapeau français. Un Sherman passe dans la rue. Son départ est filmé également, avec une coupure entre les deux plans. Des jeunes garçons se réunissent autour d'un objet. Un couple discute avec le médecin. L'équipage du char est filmé, le montrant ranger des imperméables. Le plan suivant les montre rentrer dans le blindé en rangeant leurs armes, puis poser à la caméra. Enfin, les derniers préparatifs sont filmés et le dernier plan montre le char s'en aller, l'équipage et les habitants s'échangeant des signes de la main.
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Un homme attend devant sa maison, avec le drapeau français.  Un Half-track M3 passe. Un homme s'amuse devant la caméra, son groupe d'amis discutent. Un plan montre la rue. Une voiture passe, les gens la saluent. Un plan montre des enfants en costume de grandes occasions sourire à la caméra. Des jeunes filles à vélo roulent dans la rue principale. Un groupe d'hommes et femmes est filmé, avant que le plan soit coupé pour montrer l'arrivée du médecin en blouse blanche. Un autre groupe d'hommes et de femmes est filmé, puis un groupe d'hommes entourant le maire Rodolphe Klein. Plans s'enchaînent très vite, montrant des gens saluer un véhicule qui passe, et un homme discuter avec un soldat à bicyclette. Femmes se font filmer, posant devant un char.Groupe d'hommes, discutent autour du médecin. Rodolphe Klein, et d'autres personnes, est filmé devant une maison où flotte le drapeau français. Un Sherman passe dans la rue. Son départ est filmé, avec une coupure entre les deux plans. Des jeunes garçons se réunissent autour d'un objet. Un couple discute avec le médecin. L'équipage du char est filmé, le montrant ranger des imperméables. Le plan suivant les montre rentrer dans le blindé en rangeant leurs armes, puis poser à la caméra. Les derniers préparatifs sont filmés et le dernier plan montre le char s'en aller, l'équipage et les habitants s'échangeant des signes de la main.
|Contexte_et_analyse_fr='''Le Retour à la France:'''  
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|Contexte_et_analyse_fr='''Le Retour à la France'''  
  
Comme le reste de l'Alsace, le village de Marlenheim fut entièrement annexé par le Reich en 1940. Il fut assez épargné par les destructions de la guerre, mais fut cependant endommagé par des bombardements ainsi que les batailles lors de la libération de l'Alsace. Seulement quelques mois plus tard, on retrouve donc ce village tel que montré ici, à la sortie de la guerre, le 14 juillet 1945.Ce jour, date du jour national de la France, n'avait plus été célébré en Alsace depuis 6 ans. C'est donc ici l'occasion pour les habitants du village de montrer leur patriotisme et leur amour pour la France, notamment par l'intermédiaire des drapeaux que l'on voit accrochés aux maisons. Bien loin d'un patriotisme forcé par les vainqueurs et libérateurs, le rassemblement semble spontané pour ces habitants de Marlenheim: On les voit ainsi à de multiples reprises sourire, voire saluer les soldats alliés comme l'homme à la bicyclette à 00:01:19. Les habitants semblent réellement heureux 'avoir été libérés, et cette cérémonie a l'air de toucher tous les membres du village: certains, qui font office de personnalités locales comme le médecin ou le maire Rodolphe Klein, partagent cette enthousiasme, mais on voit également nombre de familles modestes en costume de travail ou de familles aisées en costume de grande occasion. Une certaine admiration face à aux militaires qui défilent semble également exister, à l'instar de ces gens qui posent à côté des chars d'assaut ou la caméra qui en suit le moindre mouvement, s'attardant même sur la préparation de l'équipage.
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Comme le reste de l'Alsace, le village de Marlenheim fut entièrement annexé par le Reich en 1940. Il fut assez épargné par les destructions de la guerre, mais fut cependant endommagé par des bombardements ainsi que par les batailles lors de la libération de l'Alsace. Seulement quelques mois plus tard, on retrouve ce village tel que montré ici, à la sortie de la guerre, le 14 juillet 1945. Ce jour, date du jour national de la France, n'avait plus été célébré en Alsace depuis 6 ans. C'est donc ici l'occasion pour les habitants du village de montrer leur patriotisme et leur amour pour la France, notamment par l'intermédiaire des drapeaux que l'on voit accrochés aux maisons. Bien loin d'un patriotisme forcé par les vainqueurs et libérateurs, le rassemblement semble spontané pour ces habitants de Marlenheim: on les voit ainsi à de multiples reprises sourire, voire saluer les soldats alliés comme l'homme à la bicyclette à 00:01:19. Les habitants semblent réellement heureux d'avoir été libérés, et cette cérémonie a l'air de toucher tous les membres du village: certains, qui font office de personnalités locales comme le médecin ou le maire Rodolphe Klein, partagent cette enthousiasme, mais on voit également nombre de familles modestes en costume de travail ou de familles aisées en costume de grande occasion. On assiste donc à une cérémonie qui regroupe toutes les classes sociales. Une certaine admiration face à aux militaires qui défilent semble également exister, à l'instar de ces gens qui posent à côté des chars d'assaut ou la caméra qui en suit le moindre mouvement, s'attardant même sur la préparation de l'équipage. Parmi ces militaires, on aperçoit notamment des français des Forces Françaises Libres, qui interagissent normalement avec les habitants. On peut en conclure que la Libération et le retour à la France se fait de manière assez naturelle, à la fois pour les Alsaciens et les Français. C'est un évènement positif pour tout le village, qui commémore cette libération de manière groupée.
  
'''Un défilé militaire:'''
 
  
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'''Un défilé militaire'''
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[[Fichier:M5 Stuart, au musée de Bovington..jpg|vignette|Char M5 Stuart, au Musée de Bovington. Source: Wikipedia Commons]]
 
Car ce qui occupe principalement l'image ici, en dehors des habitants que le caméra suit sans forcément filmer les réactions, c'est le défilé militaire. Celui-ci est formé de nombreux transports de troupes et de matériel, à l'instar des tracteurs d'artillerie M5 ou de camions GMC, de chars comme les M4 Sherman ou M5 Stuart, mais également de troupes en vélo, comme on le voit avec le soldat qui discute avec un habitant à 00:02:25, ou des voitures civiles également.  
 
Car ce qui occupe principalement l'image ici, en dehors des habitants que le caméra suit sans forcément filmer les réactions, c'est le défilé militaire. Celui-ci est formé de nombreux transports de troupes et de matériel, à l'instar des tracteurs d'artillerie M5 ou de camions GMC, de chars comme les M4 Sherman ou M5 Stuart, mais également de troupes en vélo, comme on le voit avec le soldat qui discute avec un habitant à 00:02:25, ou des voitures civiles également.  
 
Les plans de caméra les suivent, à l'instar de ceux pour le Sherman de 00:02:42 à 00:02:48, ce qui montre l'intérêt que porte le caméraman pour eux. De plus, la fin est une succession de plans fixes sur l'équipage de char qui se prépare au départ. D'ailleurs, c'est uniquement l'arrivée des militaires au village qui semble provoquer la création de ce film, qui commence par leur arrivée et finit avec leur départ. Il s'agit donc bien d'un évènement que de les voir ici.
 
Les plans de caméra les suivent, à l'instar de ceux pour le Sherman de 00:02:42 à 00:02:48, ce qui montre l'intérêt que porte le caméraman pour eux. De plus, la fin est une succession de plans fixes sur l'équipage de char qui se prépare au départ. D'ailleurs, c'est uniquement l'arrivée des militaires au village qui semble provoquer la création de ce film, qui commence par leur arrivée et finit avec leur départ. Il s'agit donc bien d'un évènement que de les voir ici.
[[Fichier:M5 Stuart, au musée de Bovington..jpg|vignette|Char M5 Stuart, au Musée de Bovington. Source: Wikipedia Commons]]
 
De plus, ils portent tous des insignes américains à l'instar de l'étoile blanche sur leurs blindés, mais aucun insigne français n'étant visible ni sur les blindés, ni sur les soldats. On peut donc suggérer qu'il s'agit de soldats américains, qui seraient venus depuis une de leurs bases pour défiler ici le 14 juillet. Si on déduit leur origine depuis leur point d'arrivée, qui est à l'ouest du village en passant par la rue du général de Gaulle, on peut supposer qu'ils viennent de la base aérienne de Phalsbourg, seule base américaine de la région, qui est à l'ouest et à une assez courte distance.  Ces soldats sont donc probablement américains, et viennent faire une revue militaire à Marlenheim le 14 juillet, pour rappeler à ceux ci qui les a libérés.
 
 
[[Fichier:M8greyhound.jpg|vignette|M8 Greyhound avec l'étoile blanche des Alliés devant l'Arc de Triomphe. Source: Wikipedia Commons]]
 
[[Fichier:M8greyhound.jpg|vignette|M8 Greyhound avec l'étoile blanche des Alliés devant l'Arc de Triomphe. Source: Wikipedia Commons]]
'''Une cérémonie de village:'''
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De plus, ils portent tous des insignes américains à l'instar de l'étoile blanche sur leurs blindés, mais aucun insigne français n'est visible ni sur les blindés, ni sur les soldats. On peut donc suggérer qu'il s'agit de soldats américains, qui seraient venus depuis une de leurs bases pour défiler ici le 14 juillet. Si on déduit leur origine depuis leur point d'arrivée, qui est à l'ouest du village en passant par la rue du général de Gaulle, on peut supposer qu'ils viennent de la base aérienne de Phalsbourg, seule base américaine de la région, qui est à l'ouest et à une assez courte distance.  Ces soldats sont donc probablement américains, et viennent faire une revue militaire à Marlenheim le 14 juillet, pour rappeler à ceux ci qui les a libérés. Les Français présents, et leurs interactions avec les habitants, rappelle également le rôle des forces françaises lors de la libération d'Alsace, celles-ci ayant subies de lourdes pertes lors de la bataille de Colmar et la contre-attaque allemande de janvier 1945.
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'''Une cérémonie de village'''
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Comme écrit plus haut, c'est, à notre avis, avant tout un film qui illustre la vie du village, en y filmant les acteurs comme le maire, le médecin, etc. S'il dépeint toutes ces scènes, suivant le défilé puis les réactions du public en continu, c'est avant tout parce que le caméraman essaye de filmer un moment important pour l'histoire du village. Rodolphe Klein n'est ici pas le caméraman mais un acteur de tout ceci, puisqu'il pose au milieu des habitants ou vient discuter avec eux.
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Le caméraman essaye par ailleurs de montrer les émotions de chaque membre du village lors de cet évènement, allant parfois jusque à filmer des sujets seuls, comme le vieil homme à 00:01:13, ou les jeunes garçons à 00:02:49. Il essaye par ces multiples plans et sujets de tout capter de cet évènement, d'en capter à la fois le sujet et le contexte. C'est à la fois le retour à la France d'un village alsacien et le défilé militaire de ceux qui les ont libérés qui est le sujet de ce film: il doit servir à se remémorer cet évènement, à le commémorer pour s'en souvenir et le marquer dans l'histoire.
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|Contexte_et_analyse_de='''<big>Befreiung von Marlenheim: Militärparade am 14. Juli 1945</big>'''
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'''Die Rückkehr nach Frankreich'''
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Wie der Rest des Elsass wurde auch das Dorf Marlenheim 1940 vollständig vom Reich annektiert. Von der Zerstörung des Krieges blieb es weitgehend verschont, wurde aber dennoch durch Bombardierungen sowie durch die Kämpfe bei der Befreiung des Elsass beschädigt. Nur wenige Monate später, am 14. Juli 1945, sah das Dorf so aus, wie es hier gezeigt wird. Dieser Tag, der französische Nationalfeiertag, war im Elsass seit sechs Jahren nicht mehr gefeiert worden. Daher war dies für die Bewohner des Dorfes die Gelegenheit, ihren Patriotismus und ihre Liebe zu Frankreich zu zeigen, insbesondere mit den Fahnen, die an den Häusern aufgehängt wurden. Die Veranstaltung hat nichts mit einem von den Siegern und Befreiern erzwungenen Patriotismus zu tun, sondern scheint für diese Einwohner von Marlenheim spontan zu sein: Man sieht sie häufig lächeln, und sogar die alliierten Soldaten begrüßen, wie der Mann mit dem Fahrrad bei 00:01:19. Die Bewohner scheinen sich wirklich zu freuen, befreit worden zu sein, und diese Feier scheint alle Mitglieder des Dorfes zu berühren: Einige lokale Persönlichkeiten, wie der Arzt oder der Bürgermeister Rodolphe Klein, teilen diese Begeisterung, aber wir sehen auch viele bescheidene Familien in Arbeitskleidung oder wohlhabende Familien in Festtagskleidung. Wir haben es also mit einer Feier zu tun, an der alle gesellschaftlichen Schichten teilnehmen. Es scheint auch eine gewisse Bewunderung für die marschierenden Soldaten zu geben, wie die Leute, die neben den Panzern posieren oder die Kamera, die der geringsten Bewegung folgt und sogar auf der Vorbereitung der Besatzung verweilt. Unter diesen Soldaten sehen wir Franzosen der Freien Französischen Streitkräfte, die normal mit den Bewohnern sprechen. Daraus lässt sich schließen, dass die Befreiung und die Rückkehr nach Frankreich sowohl für die Elsässer als auch für die Franzosen relativ natürlich verlaufen sind. Es ist ein positives Ereignis für das ganze Dorf, das diese Befreiung gemeinsam feiert.
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'''Eine Militärparade'''  
  
Comme écrit plus haut, c'est, à notre avis, avant tout un film qui illustre la vie du village, en y filmant les acteurs comme le maire, le médecin, etc. Si il dépeint toutes ces scènes, suivant le défilé puis les réactions du public en continu, c'est avant tout parce que le caméraman essaye de filmer un moment important pour l'histoire du village. Rodolphe Klein n'est ici pas le caméraman mais un acteur de tout ceci, puisque il pose au milieu des habitants ou vient discuter avec eux.
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Im Mittelpunkt steht hier die Militärparade, neben den Einwohnern, denen die Kamera folgt, ohne jedoch ihre Reaktionen zu filmen. An der Militärparade nehmen zahlreiche Transportfahrzeuge für Truppen und Ausrüstungen teil, wie die M5 Artillerie-Zugmaschinen oder GMC-Lastwagen, Panzer wie die M4 Sherman oder M5 Stuart, aber auch Truppen auf Fahrrädern, wie der Soldat, der bei 00:02:25 mit einem Bewohner spricht. Es nehmen auch Zivilfahrzeuge teil. Die Kameraaufnahmen folgen ihnen, wie den Sherman von 00:02:42 bis 00:02:48, was von dem Interesse des Kameramanns an ihnen zeugt. Das Ende eine Abfolge statischer Einstellungen der Panzerbesatzung, die sich auf die Abfahrt vorbereitet. Außerdem scheint erst die Ankunft der Soldaten der Auslöser für diesen Film gewesen zu sein, denn er beginnt mit ihrer Ankunft und endet mit ihrer Abfahrt. Ihre Anwesenheit hier ist somit ein besonderes Ereignis.
Le caméraman essaye par ailleurs de montrer les émotions de chaque membre du village lors de cet évènement, allant parfois jusque à filmer des sujets seuls, comme le vieil homme à 00:01:13, ou les jeunes garçons à 00:02:49. Il essaye par ces multiples plans et sujets de tout capter de cet évènement, d'en capter à la fois le sujet et le contexte. C'est à la fois le retour à la France d'un village alsacien et le défilé militaire de ceux qui les ont libérés qui est le sujet de ce film: Il doit servir à se remémorer cet évènement, à le commémorer pour s'en souvenir et le marquer dans l'histoire.
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Sie tragen ferner alle amerikanische Abzeichen wie den weiße Stern auf ihren Panzern, aber kein französisches Abzeichen ist auf Panzern oder Soldaten sichtbar. Daraus kann man schließen, dass es sich um  amerikanische Soldaten handelt, die von einem ihrer Stützpunkte für die Parade am 14. Juli  gekommen sind Leitet man ihre Herkunft daraus ab, dass sie im Westen des Dorfes über die Rue du General de Gaulle angekommen sind, kann man annehmen, dass sie vom Luftwaffenstützpunkt in Phalsbourg, der einzigen amerikanischen Basis in der Region, die sich nicht unweit im Westen befindet, gekommen sind. Diese Soldaten waren somit wahrscheinlich Amerikaner und sind am 14. Juli nach Marlenheim zu einer Militärparade gekommen, um daran zu erinnern, wer sie befreit hat. Die anwesenden Franzosen und ihr  Umgang mit den Einheimischen erinnert ebenfalls an die Rolle der französischen Streitkräfte bei der Befreiung des Elsass, die während der Schlacht von Colmar und des deutschen Gegenangriffs im Januar 1945 schwere Verluste erlitten haben.
|Bibliographie=Jackson, Robert, ''Chars et véhicules blindés: encyclopédie visuelle'', L’imprévu-adulte, PARIS? 2016
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'''Ein Dorffest'''
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Wie bereits erwähnt, ist es unserer Meinung nach vor allem ein Film, der das Leben im Dorf veranschaulicht und Personen wie den Bürgermeister, den Arzt usw. filmt. Die Schilderung aller dieser Szenen, der Militärparade und der Reaktionen der Zuschauer ist vor allem ein Versuch des Kameramanns, einen wichtigen Moment in der Geschichte des Dorfes zu filmen. Rodolphe Klein ist hier nicht der Kameramann, sondern ein Akteur des Geschehens, da er inmitten der Einwohner posiert oder mit ihnen spricht. Der Kameramann versuchte auch, die Emotionen jedes Dorfbewohners bei dieser Veranstaltung zu zeigen und filmte dazu bestimmte Personen alleine, wie den alten Mann bei 00:01:13 oder die kleinen Jungen bei 00:02:49. Durch diese verschiedenen Einstellungen und Motive versucht er, alle Aspekte dieses Ereignisses festzuhalten, sowohl das eigentliche Ereignis als auch den Kontext. Bei diesem Film geht es sowohl um die Rückkehr eines elsässischen Dorfes nach Frankreich als auch um die Militärparade der Befreier: Er soll dazu dienen, sich an dieses Ereignis zu erinnern, es zu würdigen und es zu einem prägenden Ereignis der Geschichte zu machen.
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|Bibliographie=Jackson, Robert, ''Chars et véhicules blindés: encyclopédie visuelle'', L’imprévu-adulte, Paris, 2016
  
 
Le Marec, Bernard, ''L'Alsace dans la Guerre (1939-1945)'', Horvath, Le Coteau, 1988
 
Le Marec, Bernard, ''L'Alsace dans la Guerre (1939-1945)'', Horvath, Le Coteau, 1988
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Wright, Patrick, ''Tank : the progress of a monstrous war machine'', Viking Penguin, New York, 2002
 
Wright, Patrick, ''Tank : the progress of a monstrous war machine'', Viking Penguin, New York, 2002
 
|Documents_annexes=Wikipedia Commons: consulté le 17/12/2018
 
|Documents_annexes=Wikipedia Commons: consulté le 17/12/2018
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|descripteurs=14 juillet; fête nationale; Marlenheim; Libération; blindés; Défilé militaire; village
 
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Version du 26 août 2019 à 09:20

Événements filmés ou en lien


Cérémonie du 14 juillet; Défilé militaire

Résumé


Ce film montre un défilé militaire passer dans la rue principale de Marlenheim, sous les yeux de la population qui l'acclame. Cela se déroule le 14 juillet 1945, fête nationale française, et on assiste aux réactions des différents habitants qui suivent le défilé, avec des parenthèses sur certaines personnes présentes. On assiste enfin à la préparation d'un équipage de char qui entretient et range son matériel, et le film se finit sur leur départ.

Description


Hommes qui discutent. Personnes rassemblées autour d'une Jeep Willis, et qui regardent quelque chose hors-caméra. Camion d'artillerie passe dans la rue en remorquant un canon. Le plan suivant montre la rue d’où ils viennent. Foule rassemblée des deux côtés de la route. Hommes en costume de travail attendent, ainsi que d'autres en tenue plus soignée. Un Homme à bicyclette passe, et salue la caméra. Un tracteur d'artillerie chenillé M5 traverse la rue alors qu'il remorque un obusier de 105mm. Un autre passe, lui aussi acclamé. Des camions arrivent, eux aussi remorquant des pièces d'artillerie. L'homme à la bicyclette les saluent en souriant. Une jeep passe, et le reste du convoi. La foule les saluent. Un plan fixe est fait sur une maison arborant des drapeaux français. Homme âgé s'appuie à l'entrée d'un bâtiment. Des gens passent devant la maison aux drapeaux, puis à 00:01:18, on aperçoit Rodolphe Klein sur la droite (lunettes et cigarette) soulever son chapeau, accompagné sur sa gauche de l'homme à bicyclette. Ils saluent le convoi: ils l'acclament, s'exclament "bravo". Un convoi de chars M5, d'automitrailleuses M8 et d'obusiers autopropulsés M8 arrive dans la rue. Un homme attend devant sa maison, avec le drapeau français. Un Half-track M3 passe. Un homme s'amuse devant la caméra, son groupe d'amis discutent. Un plan montre la rue. Une voiture passe, les gens la saluent. Un plan montre des enfants en costume de grandes occasions sourire à la caméra. Des jeunes filles à vélo roulent dans la rue principale. Un groupe d'hommes et femmes est filmé, avant que le plan soit coupé pour montrer l'arrivée du médecin en blouse blanche. Un autre groupe d'hommes et de femmes est filmé, puis un groupe d'hommes entourant le maire Rodolphe Klein. Plans s'enchaînent très vite, montrant des gens saluer un véhicule qui passe, et un homme discuter avec un soldat à bicyclette. Femmes se font filmer, posant devant un char.Groupe d'hommes, discutent autour du médecin. Rodolphe Klein, et d'autres personnes, est filmé devant une maison où flotte le drapeau français. Un Sherman passe dans la rue. Son départ est filmé, avec une coupure entre les deux plans. Des jeunes garçons se réunissent autour d'un objet. Un couple discute avec le médecin. L'équipage du char est filmé, le montrant ranger des imperméables. Le plan suivant les montre rentrer dans le blindé en rangeant leurs armes, puis poser à la caméra. Les derniers préparatifs sont filmés et le dernier plan montre le char s'en aller, l'équipage et les habitants s'échangeant des signes de la main.

Métadonnées

N° support :  0019FH0008
Date :  1945
Coloration :  Noir et blanc
Son :  Muet
Durée :  00:03:11
Cinéastes :  Klein, Rodolphe
Format original :  8 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Guerre, Seconde Guerre mondiale : après-guerre, Seconde Guerre mondiale : cérémonies - commémorations - lieux de mémoire
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


Le Retour à la France

Comme le reste de l'Alsace, le village de Marlenheim fut entièrement annexé par le Reich en 1940. Il fut assez épargné par les destructions de la guerre, mais fut cependant endommagé par des bombardements ainsi que par les batailles lors de la libération de l'Alsace. Seulement quelques mois plus tard, on retrouve ce village tel que montré ici, à la sortie de la guerre, le 14 juillet 1945. Ce jour, date du jour national de la France, n'avait plus été célébré en Alsace depuis 6 ans. C'est donc ici l'occasion pour les habitants du village de montrer leur patriotisme et leur amour pour la France, notamment par l'intermédiaire des drapeaux que l'on voit accrochés aux maisons. Bien loin d'un patriotisme forcé par les vainqueurs et libérateurs, le rassemblement semble spontané pour ces habitants de Marlenheim: on les voit ainsi à de multiples reprises sourire, voire saluer les soldats alliés comme l'homme à la bicyclette à 00:01:19. Les habitants semblent réellement heureux d'avoir été libérés, et cette cérémonie a l'air de toucher tous les membres du village: certains, qui font office de personnalités locales comme le médecin ou le maire Rodolphe Klein, partagent cette enthousiasme, mais on voit également nombre de familles modestes en costume de travail ou de familles aisées en costume de grande occasion. On assiste donc à une cérémonie qui regroupe toutes les classes sociales. Une certaine admiration face à aux militaires qui défilent semble également exister, à l'instar de ces gens qui posent à côté des chars d'assaut ou la caméra qui en suit le moindre mouvement, s'attardant même sur la préparation de l'équipage. Parmi ces militaires, on aperçoit notamment des français des Forces Françaises Libres, qui interagissent normalement avec les habitants. On peut en conclure que la Libération et le retour à la France se fait de manière assez naturelle, à la fois pour les Alsaciens et les Français. C'est un évènement positif pour tout le village, qui commémore cette libération de manière groupée.


Un défilé militaire

Char M5 Stuart, au Musée de Bovington. Source: Wikipedia Commons

Car ce qui occupe principalement l'image ici, en dehors des habitants que le caméra suit sans forcément filmer les réactions, c'est le défilé militaire. Celui-ci est formé de nombreux transports de troupes et de matériel, à l'instar des tracteurs d'artillerie M5 ou de camions GMC, de chars comme les M4 Sherman ou M5 Stuart, mais également de troupes en vélo, comme on le voit avec le soldat qui discute avec un habitant à 00:02:25, ou des voitures civiles également. Les plans de caméra les suivent, à l'instar de ceux pour le Sherman de 00:02:42 à 00:02:48, ce qui montre l'intérêt que porte le caméraman pour eux. De plus, la fin est une succession de plans fixes sur l'équipage de char qui se prépare au départ. D'ailleurs, c'est uniquement l'arrivée des militaires au village qui semble provoquer la création de ce film, qui commence par leur arrivée et finit avec leur départ. Il s'agit donc bien d'un évènement que de les voir ici.

M8 Greyhound avec l'étoile blanche des Alliés devant l'Arc de Triomphe. Source: Wikipedia Commons

De plus, ils portent tous des insignes américains à l'instar de l'étoile blanche sur leurs blindés, mais aucun insigne français n'est visible ni sur les blindés, ni sur les soldats. On peut donc suggérer qu'il s'agit de soldats américains, qui seraient venus depuis une de leurs bases pour défiler ici le 14 juillet. Si on déduit leur origine depuis leur point d'arrivée, qui est à l'ouest du village en passant par la rue du général de Gaulle, on peut supposer qu'ils viennent de la base aérienne de Phalsbourg, seule base américaine de la région, qui est à l'ouest et à une assez courte distance. Ces soldats sont donc probablement américains, et viennent faire une revue militaire à Marlenheim le 14 juillet, pour rappeler à ceux ci qui les a libérés. Les Français présents, et leurs interactions avec les habitants, rappelle également le rôle des forces françaises lors de la libération d'Alsace, celles-ci ayant subies de lourdes pertes lors de la bataille de Colmar et la contre-attaque allemande de janvier 1945.


Une cérémonie de village

Comme écrit plus haut, c'est, à notre avis, avant tout un film qui illustre la vie du village, en y filmant les acteurs comme le maire, le médecin, etc. S'il dépeint toutes ces scènes, suivant le défilé puis les réactions du public en continu, c'est avant tout parce que le caméraman essaye de filmer un moment important pour l'histoire du village. Rodolphe Klein n'est ici pas le caméraman mais un acteur de tout ceci, puisqu'il pose au milieu des habitants ou vient discuter avec eux.

Le caméraman essaye par ailleurs de montrer les émotions de chaque membre du village lors de cet évènement, allant parfois jusque à filmer des sujets seuls, comme le vieil homme à 00:01:13, ou les jeunes garçons à 00:02:49. Il essaye par ces multiples plans et sujets de tout capter de cet évènement, d'en capter à la fois le sujet et le contexte. C'est à la fois le retour à la France d'un village alsacien et le défilé militaire de ceux qui les ont libérés qui est le sujet de ce film: il doit servir à se remémorer cet évènement, à le commémorer pour s'en souvenir et le marquer dans l'histoire.

Personnages identifiés


Rodolphe Klein

Lieux ou monuments


Marlenheim

Bibliographie


Jackson, Robert, Chars et véhicules blindés: encyclopédie visuelle, L’imprévu-adulte, Paris, 2016

Le Marec, Bernard, L'Alsace dans la Guerre (1939-1945), Horvath, Le Coteau, 1988

Thalmann, Hugues-Emmanuel, La campagne oubliée d'Alsace : la poche de Colmar : hiver 1944-1945, Editions Sutton, Tours, 2017 Ibid, L' enfer des combats de la poche de Colmar : hiver 1944-1945 , Editions Sutton, Saint-Cyr-sur-Loire, 2010

Wright, Patrick, Tank : the progress of a monstrous war machine, Viking Penguin, New York, 2002

Documents annexes


Wikipedia Commons: consulté le 17/12/2018


Article rédigé par

Vincent Durut, 21 décembre 2018