Paysans à Hoffen (0026FN0004) : Différence entre versions

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Ces différences se ressentent bien dans la séquence : on note que les habitants de Châtenois, et plus particulièrement les lavandières, ne sont pas en costume rural, tandis que les Hoffenois sont tous en habit de travail traditionnel.  
 
Ces différences se ressentent bien dans la séquence : on note que les habitants de Châtenois, et plus particulièrement les lavandières, ne sont pas en costume rural, tandis que les Hoffenois sont tous en habit de travail traditionnel.  
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'''Le vêtement quotidien du paysan alsacien'''
 
'''Le vêtement quotidien du paysan alsacien'''
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Lorsque l’on évoque le costume traditionnel alsacien, on pense évidemment à cette Alsacienne portant une grande coiffe à nœud noire et une jupe rouge. Or, ce costume, bien qu’existant et porté les jours de fête dans le Kochersberg et le Pays de Hanau dès 1850, est une représentation folklorique qui s’est développée à la faveur des évènements historiques depuis l'annexion de 1870 : les Alsaciennes étant partie en France rajoute souvent une cocarde à leur coiffe à noeud, symbole patriotique par excellence, comme l’a représenté le peintre Jean-Jacques Henner en 1871<ref>voir : http://www.musee-henner.fr/collections/l-alsace-elle-attend</ref>. En réalité, le costume alsacien, porté principalement par les ruraux, est multiple. Il évolue au fil du temps, change selon la région, selon la confession des personnes qui le portent à partir de la fin du 19e siècle, selon le statut marital pour les femmes. Dans l'Outre-Forêt d'ailleurs, la coiffe distingue les veuves qui la porte noire et comme un bonnet. C’est également dans cette région que les différences entre le costume des femmes catholiques et protestantes sont les plus nombreuses<ref></ref>.(Anne Wolff p.16).
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A partir du 18e siècle, la condition des paysans alsaciens s’améliore et ils commencent à se vêtir différemment pour les grandes occasions. Dans les musées régionaux, les costumes ayant été conservés sont bien sûr ces tenues de fête, mieux conservées et entretenues et moins usées que l’habit de travail, qui était jeté une fois usé ou transformé en chiffon. Pour ces raisons et parce que pendant longtemps ils ont suscité un intérêt moindre, ils sont peu représentés dans les musées de la région. Les images tournées par Paul Spindler sont donc essentielles pour comprendre comment était porté cet habit, et comment le paysan se mouvait avec. Les quelques costumes de travail conservés dans les musées alsaciens dénotent d’un état d’usure et de saleté qui nous rappelle qu’ils étaient beaucoup reprisés et peu lavés.
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Dans cet extrait, les costumes portés sont des vêtements du quotidien, à l’inverse par exemple de plusieurs autres séquences qui nous montrent les villageois dans leur costume de fête (voir Paysans, 1928, 0026FN0003).
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La tenue de travail est de silhouette identique à la tenue de fête, mais plus allégée et dans des tissus moins fins, plus solides, et moins décorés. La coiffe alsacienne des femmes, très décorative certes, mais peu pratique, est remplacée par un foulard blanc ou un chapeau de paille, ou une sorte de grande coiffe blanche, aussi appelée une quichenotte ou une halette, portée aussi ailleurs en France, comme en Vendée. On l’appelle en Alsace la Schindelkapp : elle permet de se protéger du soleil et est composé avec du tissu et des lattes de bois qui maintiennent le tout vers l’avant. D’ailleurs, on peut noter la présence d’une lavandière portant ce type de bonnet sur la séquence tournée à Châtenois, ainsi qu’à Hoffen sur la paysanne marchant derrière Edouard Elzingre. Bien entendu, pour les divers travaux, les femmes, comme dans d’autres régions de France, portaient aussi des foulards blancs.
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Le costume masculin consiste principalement en une blouse bleue brodé et un bonnet. La coiffure féminin est aussi typique de la région dans laquelle on se trouve, ainsi en Outre-Forêt, les femmes relevaient leurs cheveux en natte sur la tête, comme on le voit ici dans la séquence tournée à Hoffen.
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Le costume masculin est moins varié que le costume féminin mais il évolue dans le temps en suivant la mode française et l’uniforme militaire, comme les rangées de boutons sur les vestes et les gilets. L’homme se coiffe également avec un bonnet, différents selon les régions. On peut voir ici à Hoffen, deux costumes typiquement alsaciens portés par deux hommes. Ils sont parés d’une calotte, appelée le Marschelskapp ou Morischelkapp, ou coiffe à morille, en laine tricotée, portée par les hommes et les garçons dans la région de Wissembourg. A Seebach, on retrouve aussi une autre coiffe masculine notable, la fameuse toque en fourrure de putois.
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Les sabots sont utilisés pour les travaux dans les champs, autrement les paysans se chaussent de chaussures à lacets.  On note que dans la séquence à Hoffen, nombreux sont les habitants à porter les sabots, renforçant l’impression de ruralité qui émane de cette séquence. A l’inverse, à Châtenois, ville beaucoup plus industrialisée, le sabot n’est pas porté, sauf par le groupe de personnes âgées.
 
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Version du 7 août 2018 à 16:20

Métadonnées

Coloration :  Noir et blanc
Son :  Muet
Durée :  00:01:11
Cinéastes :  Spindler Paul
Format original :  9,5 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Identité
Institution d'origine :  MIRA

Personnages identifiés


Spindler Charles (1865-1938); Elzingre Edouard (1880-1966)

Lieux ou monuments


Hoffen; Oberseebach; Châtenois