Procession Fête-Dieu à Geispolsheim (0026FN0028)


 Avertissement[1]

Événements filmés ou en lien


Fête-Dieu

Résumé


Ce film, tourné en 1951, nous montre la progression d’une procession de la Fête-Dieu dans le village de Geispolsheim (petit village très proche de Strasbourg, d’environ 3000 habitants en 1954). Ce document, d’une durée de deux minutes cinquante-quatre, composé d’un total de 29 plans permet d’avoir un aperçu du déroulé traditionnel de la Fête-Dieu dans un village alsacien au début des années 50.

Description


1er plan : Une foule marche à pas lent vers le centre de la ville. Plusieurs personnes sont en costume traditionnel et portent des drapeaux et des bannières religieuses.

2ème plan : Une brigade de pompiers défile, suivis de religieux portant des bannières.

3ème plan : Le dai est au centre de l’image et est entouré de pompiers.

4ème plan : Plan plus rapproché de la procession qui se dirige vers le centre.

5ème plan : Foule semble séparé en deux avec en son centre le dai.

6ème plan : Des gens viennent écouter un prêtre qui semble prononcer une messe.

7ème plan : Autre point de vue d’un prêtre prononçant une messe.

8ème plan : Plan large sur le faubourg du village.

9ème plan : Le cinéaste montre brièvement une calèche, stationnée à l’entrée de l’église.

10ème plan : Plan sur un enfant s’approchant d’un autel, les mains derrière le dos.

11ème plan : Des femmes en costume traditionnel alsacien portent une statue et sont suivies par de petites filles.

12ème plan : Plan cette fois plus long sur ces femmes portant la statue.

13ème plan : Plan montrant la procession progresser. La statue de la Vierge-Marie portée par les femmes en costume traditionnel est au centre de l’image.

14ème plan : Une autre statue est montrée, qui semble être celle de l’enfant Jésus.

15ème plan : Plan commence par la fin du cortège des femmes en costume traditionnel et l’arrivée sur l’image de la fanfare.

16ème plan : Marche lente de la fanfare.

17ème plan - 21ème plan : Le cinéaste continue de montrer la progression des gens dans la ville.

22ème plan : Un groupe d’enfant habillés en blanc semblent discuter avec une religieuse.

23ème plan : Les enfants posent ensuite devant la caméra du cinéaste.

24ème plan : Apparition du dai abritant le Saint-Sacrement devant lequel des prêtres répandent de l’encens.

Dernier plan : Entrée du dai dans l’Église, lentement suivis par la procession.

Métadonnées

N° support :  0026FN0028
Date :  Entre 1951 et 1952
Son :  Muet
Durée :  00:03:10
Cinéastes :  Spindler, Paul
Format original :  9,5 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Fêtes locales
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


Histoire de la Fête-Dieu

La fête Dieu, aussi appelée « la fête du Corpus Christi » ou « la fête du Saint-Sacrement », est une fête religieuse catholique, célébrée soixante jours après Pâques, ou dans certains pays bénéficiant d’une dérogation, le dimanche d’après Pâques, comme en France. Cette fête se traduit par une procession traversant la ville afin de commémorer l’Eucharistie, c’est-à-dire la présence réelle du Christ dans le pain et le vin servis lors de la messe.

Les origines de cette fête remontent au XIIIe siècle, du fait d’un miracle qui s’est déroulé à Bolsena, une petite ville italienne située entre Florence et Rome. Lors d’une messe, l’hostie aurait pris une couleur rosée, et du sang aurait taché le corporal (vêtement liturgique, généralement de forme carrée, représentant le linge sur lequel est posé le corps du Christ). Suite à cet événement, le pape Urbain IV décide de créer officiellement la fête du Corps du Christ (Corpus Christi ou Fête-Dieu) le 8 septembre 1264. Quelques siècles plus tard, alors que la Réforme (qui entre autres, conteste la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie) prend de la vitesse, le Concile de Trente (1547-1563) mets l’accent sur cette fête, et en particulier sur le faste qui doit y être montré dans un objectif de propagande, mais aussi de peur de la fin du monde.

Des indulgences (remise de peine au Purgatoire) sont mises en place : Deux-cents jours pour celle ou celui qui jeûne la veille, trois-cents pour ceux qui participent à la procession, deux-cents pour ceux qui assistent aux heures canoniales (quatre messes réparties dans la journée). D’autres indulgences sont encore prévues pour l’office de l’Octave (la messe du dimanche). Dans un contexte où les gens ont une peur panique de la vie après la mort, et en particulier de l’enfer, on peut s’imaginer l’impact que ces mesures ont pu avoir sur la participation des croyants à cette fête.


Déroulé théorique de la Fête-Dieu

La Fête-Dieu consiste en une longue procession, réunissant tous les fidèles d’une commune. Cette fête commence dès l’aube avec une messe, puis par l’ornement de quatre autels répartis sur le parcours de la procession. Pour les habitants, cette fête est l’occasion de se retrouver entre voisins et participe à former un sentiment d’appartenance et de cohésion au sein de la ville ou du village. La procession est menée par un prêtre portant l’Eucharistie, suivis par une foule de croyants, et du Saint-Sacrement abrité sous un dais, qui est porté par des notables de la commune, bien souvent des élus pour le cas de la France.

On porte également des statues, pouvant représenter des Saints protecteurs ou importants pour les habitants de la commune, ainsi que l’incontournable Vierge-Marie. Les quatre autels que l’on a mentionnés précédemment sont l’occasion d’un arrêt où le prêtre béni la foule et/ou prononce une courte messe. Les rues sont souvent richement décorées, des fleurs recouvrent les façades et des pétales de rose le sol. Ces décorations sont souvent accompagnées de draperies et de guirlandes, ainsi que de musique (ce rôle est souvent tenu par la fanfare des pompiers ou celle de la ville).
Porteuses de la Vierge en costume traditionnel à Geispolsheim en 1910. ©NUMISTRAL
Enfants en costume traditionnel à Geispolsheim en 1910. ©NUMISTRAL

Analyse du film

La Fête-Dieu est encore aujourd’hui un évènement important de la vie à Geispolsheim. Outre l’aspect religieux, cette fête à revêt un aspect touristique non négligeable pour la ville. La procession se fait encore en costume traditionnel et les rues sont richement décorées. Ce faste est également visible dans le film de Paul Spindler. On ne peut que remarquer les guirlandes présentes sur de nombreux murs, les nombreuses bannières portées par la foule, les statues en bronze, le sol recouverts par endroits de fleurs et de rameaux. Les costumes traditionnels sont mis en valeur par le cinéaste tout au long du film grâce à de larges plans ou des plans rapprochés sur les personnes concernées.

On remarque également une insistance sur la progression de la procession, commençant dans les faubourgs du village et terminant à l’entrée du Saint-Sacrement dans l’église. Contrairement à d’autres films amateurs portant sur la Fête-Dieu, on remarque que Spindler met l’accent sur les individus, et non sur la foule ou sur les symboles religieux. En effet, cet attachement à mettre l’individu au centre de ses film, afin d’essayer d’en capturer « le moment juste », se retrouve dans toute l’œuvre de Paul Spindler.

Cette persistance de la Fête-Dieu à Geispolsheim peut sans doute s’expliquer par la présence très importante du catholicisme dans le village, dont les racines datent du début du Moyen-Âge. En effet, aucun autre lieu de culte autre que l’Église catholique n’était alors présents dans le village, pas même un temple protestant.

Lieux ou monuments


Geispolsheim; Église catholique Sainte Marguerite

Bibliographie


BERTHOLET, Jean, Histoire de l’institution de la Fête-Dieu, Liège, 1746

DEBUS KEHR, Monique, « La Fête-Dieu à Colmar à la fin du Moyen Âge », Revue d’Alsace n°141, 2015

JORDAN, Benoît, « Fêtes et processions, une occupation rituelle de l'espace public », Revue d'Alsace n°141, 2015

VAN GENNEP, Arnold, Le folklore français - tome 2. Cycles de mai, de la Saint-Jean, de l’été et de l’automne, Robert Laffont, 1999 (rééd.)


Article rédigé par

Clément Brestel, 30 décembre 2019


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