S.A. Fahnenhiss (0035FH0007) : Différence entre versions

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Cette "levée de drapeau (''Fahnen hiss'') filmée très tôt pendant l'occupation se situe peut-être lors de l'inauguration du siège de la SA. Ces dernières ont manifesté pour la première fois le 19 septembre<ref>''L'Alsace sous l'occupation nazie, 1940-1944'', CRDP Strasbourg, 1977, p. 28.</ref> et en 1941, les rassemblements dépasseront les 2000 personnes. Rien de tel ici: l'orchestre dirigé avec une énergie excessive accompagne moins d'une centaine de personnes chantant l'hymne (de l'Allemagne nazie? de la SA?). Les spectateurs, surtout des femmes sorties de leur cuisine, leurs enfants qui semblent s'amuser de la situation, et un groupe d'écoliers pas le moins du monde impressionné, fait le salut nazi - qui est encore une incongruité en Alsace à peine conquise.
 
Cette "levée de drapeau (''Fahnen hiss'') filmée très tôt pendant l'occupation se situe peut-être lors de l'inauguration du siège de la SA. Ces dernières ont manifesté pour la première fois le 19 septembre<ref>''L'Alsace sous l'occupation nazie, 1940-1944'', CRDP Strasbourg, 1977, p. 28.</ref> et en 1941, les rassemblements dépasseront les 2000 personnes. Rien de tel ici: l'orchestre dirigé avec une énergie excessive accompagne moins d'une centaine de personnes chantant l'hymne (de l'Allemagne nazie? de la SA?). Les spectateurs, surtout des femmes sorties de leur cuisine, leurs enfants qui semblent s'amuser de la situation, et un groupe d'écoliers pas le moins du monde impressionné, fait le salut nazi - qui est encore une incongruité en Alsace à peine conquise.
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|Contexte_et_analyse_de=<big>'''SA Fahnenhiss'''</big>
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'''Die Sturmabteilung'''
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Die Sturmabteilung, abgekürzt SA, war eine paramilitärische Organisation der Nazi-Partei, die Adolf Hitler half, in Deutschland an die Macht zu kommen. Die Aufgabe der 1922 gegründeten SA war der Schutz der Versammlungen der NSDAP, aber in Wirklichkeit wollte Hitler, dass diese Organisation ein Teil der NS-Armee wird. Die SA war extrem antisemitisch und antidemokratisch. Ihre Mitglieder waren vor allem Deutsche aus der unteren Mittelschicht, die aufgrund der Wirtschaftskrise des Landes ihren Arbeitsplatz verloren hatten. Sie führten Straßenkämpfe mit ihren politischen Feinden, führten militärische Übungen durch und terrorisierten die Deutschen.
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Im Juni 1940 wurden das Elsass und Lothringen nach einer Erklärung der französischen Regierung in die deutsche Zivilverwaltung integriert. Bereits am 19. Juni 1940 gründeten die Deutschen im Elsass lokale Gruppen aller nationalsozialistischen Formationen, die einschließlich der SA im „Opferring“, einer NSDAP-Organisation für das Elsass, zusammengeschlossen, um diese Region kontrollieren und die Nazifizierung durchziehen zu können.
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Robert Wagner, der Gauleiter  des Oberrheins, war der Ansicht, dass im Elsass von den ersten NS-Tagen an Kundgebungen aller Art, Aufmärsche und Umzüge stattfinden sollten, um die Trennung des Elsass von Frankreich zu unterstützen. [1]Für die großen politischen und militärischen Kundgebungen trugen die Teilnehmer der SA immer schwarze Hosen, weißes Hemd und schwarze Krawatte. Robert Wagner kündigte in seiner Rede vor Viktor Lutze, dem Stabschef der SA, an, „dass 250.000 Elsässer und Elsässerinnen in der Freiheitsbewegung des Großdeutschen Reiches marschieren“.[2] Robert Wagner prahlte damit, dass es ihm gelungen sei, im Elsass ein administratives und kulturelles System nach deutschem Vorbild aufgebaut zu haben, aber in Deutschland wurde ein so umfangreicher und so schneller Erfolg bezweifelt.
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Nach der „Nacht der langen Messer“ 1934 verlor die SA an Bedeutung gegenüber den anderen NS-Formationen. Die Mitglieder der SA nahmen hauptsächlich an Propagandaaktionen teil, ersetzten pensionierte Soldaten und führten Sonderaufgaben aus. Während des Krieges spielten die Mitglieder der SA aufgrund des Personalmangels eine sehr wichtige Rolle zur Ergänzung der Offiziere, insbesondere in den besetzten Regionen.
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'''Das Hakenkreuz'''
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Das wichtigste Nazi-Symbol ist das Hakenkreuz (oder Swastika), 卐). Die Nazi-Flagge enthielt ein schwarzes, um 45 Grad gedrehtes Hakenkreuz auf weißem rundem Grund, exakt in der Mitte einer roten Flagge. Es wird dann als Nazi-Hakenkreuz bezeichnet. In dem Buch „Mein Kampf“ gab Hitler eine Erklärung der Bedeutung der Flagge: „Im Rot sehen wir den sozialen Gedanken der Bewegung, im Weiß den nationalistischen, im Hakenkreuz die Mission des Kampfes für den Sieg des arischen Menschen und zugleich mit ihm auch den Sieg des Gedankens der schaffenden Arbeit, die selbst ewig antisemitisch war und antisemitisch sein wird“[3]
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Um die französische Vergangenheit auszulöschen und die Elsässer zu guten Nazis umzuerziehen,  hat die Besatzungsmacht mehrere Dekrete veröffentlicht. Insbesondere war es verboten, Französisch zu sprechen, und alle Namen wurden eingedeutscht; die Hakenkreuzflagge war der wichtigste, aber auch der einfachste Weg, um die Zustimmung der Öffentlichkeit zu überprüfen. Am 11. Mai 1941 wurde ein Appell an die Bevölkerung gerichtet: „In keinem Haus darf die Hakenkreuzflagge fehlen“ Die Fahnen tauchten dann in der ganzen Stadt auf, in Schulen, Fabriken, Krankenhäusern usw. Neben der Hakenkreuzflagge trugen die Menschen das Hakenkreuzarmbinde, um ihren Gehorsam zu zeigen. Für die Deutschen und die Kollaborateure war das Hakenkreuz das Zeichen der Anerkennung einer Elite, die für eine nationalsozialistische Ordnung im Elsass gesorgt hat.
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Dieser sehr früh während der Besatzung gefilmte „Fahnenhiss“ fand vielleicht bei der Einweihung des Hauptsitzes der SA statt. Die SA ist zum ersten Mal am 19. September aufmarschiert[4] und 1941 haben  mehr als 2.000 Personen an den Kundgebungen teilgenommen. Davon ist hier nichts zu sehen: Die mit übermäßiger Energie dirigierte Musikkapelle begleitet weniger als hundert Personen, die die Hymne (von Nazideutschland? der SA?) singen. Die Zuschauer, vor allem Frauen, die aus der Küche kommen, ihre Kinder, die Spaß an der Situation zu haben scheinen und eine Gruppe von Schulkindern, die überhaupt nicht beeindruckt sind, machten den Nazi-Gruß - der im Elsass frisch eroberten Elsass noch etwas Merkwürdiges ist.
 
|Bibliographie=Charles Béné, ''L’Alsace dans les griffes nazies. 3, L'Alsace dans la Résistance française'', Fetzer sa editeur, 1978.  
 
|Bibliographie=Charles Béné, ''L’Alsace dans les griffes nazies. 3, L'Alsace dans la Résistance française'', Fetzer sa editeur, 1978.  
 
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Version du 15 mars 2019 à 16:28

Description


La cérémonie du lever du drapeau par les S.A. dans la rue. Un groupe d'armées nazis en uniforme marchait dans la rue, suivi d'un groupe de personnes vêtues de costumes avec des brassards nazis. Les piétons dans la rue se sont arrêtés pour les regarder. L'équipe s'est arrêtée devant une porte où il y avait un drapeau nazi flottant. Les personnes en chemise blanche et cravate noire se sont alignées, et devant eux, un chef d'armée a commencé à parler et une fanfare restait à côté de l'équipe. Après le discours, la fanfare a commencé à jouer et le chef a salué un officier et ils se sont serré la main, après ils sont allés voir l'équipe. La fanfares a recommencé à jouer et les membres de l'équipe se sont tenus droits et ont écouté attentivement. Un officier est venu à la caméra et la foule a tourné ver la caméra. Les piétons se sont précipités dans la rue et l'équipe est restée immobile. La cérémonie de levée du drapeau a officiellement commencé, attirant les regards des piétons. Un officier a parlé devant le mât et a chanté une chanson. Avec le chant, les deux soldats ont levé un autre énorme drapeau nazi près du mât. Tous les soldats faisaient un salut nazi et ont commencé à chanter en regardant le drapeau. Les piétons et les enfants dans la rue ont également chanté avec les soldats. Les deux drapeaux de la croix gammée flottaient dans le vent. Plusieurs officiers se sont serré la main et se sont salués, puis ont quitté la rue. L'équipe s'est tournée vers la droite et marchaient derrière la fanfare.

Métadonnées

N° support :  0035FH0007
Date :  1942
Coloration :  Noir et blanc
Son :  Muet
Durée :  00:04:40
Cinéastes :  Zentz, Charles
Format original :  8 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Seconde Guerre mondiale : Occupation et annexion, Seconde Guerre mondiale : cérémonies - commémorations - lieux de mémoire
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


La Sturmabteilung
La Sturmabteilung, également connue sous le nom de "section d'assaut", abrégée en SA, était une organisation paramilitaire du parti nazi qui aida Adolf Hitler à accéder au pouvoir en Allemagne. Créée en 1922, la mission de la SA était de protéger les réunions du parti nazi, mais en réalité, Hitler voulait que cette organisation devienne une partie de l'armée nazie. La SA était extrêmement antisémite et antidémocratique. Ses membres étaient principalement des Allemands de la classe moyenne inférieure qui avaient perdu leur emploi en raison de crise économique du pays. Ils se sont livrés à des combats dans les rues avec leurs ennemis politiques, ont pratiqué des exercices militaires et terrorisé les Allemands.
En juin 1940, l’Alsace et la Lorraine ont été intégrées dans l'administration civile de l’Allemagne selon une déclaration du gouvernement français. Dès le 19 juin 1940, les Allemands instituent en Alsace des groupements locaux de toutes les formations nazies, regroupées dans l’équivalent alsacien du Parti, l’ « Opferring », y compris la SA, pour bien contrôler cette région et réaliser la nazification.

Revue de troupes à Strasbourg, place de la gare (1940) source photo : Deutsches Bundesarchiv (German Federal Archive). O. Ang. crédit photo : D.R

Robert Wagner, le Gauleiter du Rhin supérieur, pensait que l’Alsace devra connaître dès les premiers jours de la présence nazie des rassemblements de toutes sortes, des parades et des défilés afin d'appuyer la séparation de l’Alsace de la France. [1]Pour les grands rassemblements politiques et militaires, les participants des SA étaient toujours en pantalon noir, chemise blanche et cravate noir. Robert Wagner annonça « que 250,000 Alsaciens et Alsaciennes marchaient dans les rangs des organisations de liberté de la Grande Allemagne » quand il fit son discours au commandant en chef des SA, Victor Lutze.[2] Robert Wagner se vantait d'avoir réussi à établir un système administratif et culturel d'origine allemande à l’Alsace, mais en Allemagne, on doutait d'une réussite aussi ample en chiffres et aussi rapide.
Après la "nuit des longs couteaux" en 1934, la SA est devenue moins importante que les autres formations nazies. Les membres de SA participèrent principalement aux actions de propagande, se substituèrent aux soldats retraités, et accomplirent des tâches spéciales. Alors que la guerre se poursuivait, en raison du manque de personnel, les membres de la SA jouaient un très important rôle comme officiers de complément, surtout dans les régions occupées.



La Croix Gammée
Le principal symbole nazi est la croix gammée (ou le swastika, ). Le drapeau nazi comprenait une croix gammée inclinée à 45 degrés de couleur noire sur un disque blanc exactement au centre d'un drapeau rouge. Elle est alors appelée croix gammée nazie. Dans le livre « Mein Kampf », Hitler a donné une explication de la signification de drapeau : “Dans le rouge, nous voyions l’idée sociale du mouvement ; dans le blanc, l’idée nationaliste ; dans la croix gammée, la mission de la lutte pour le triomphe de l’aryen et aussi pour le triomphe de l’idée du travail productif, idée qui fut et restera éternellement antisémite.”[3]

"Dehors le fatras français", mai 1941 © BNUS

Pour nettoyer le passé français et transformer les Alsaciens en bons nazis, les autorités d'occupation ont publié plusieurs décrets. Il fut notamment interdit de parler le français et tous les noms furent germanisés; le drapeau à croix gammée fut la principale mais aussi la plus simple façon de vérifier l'adhésion du public. Le 11 mai 1941, un appel est lancé à la population : « Que pas une maison ne soit sans drapeau à croix gammée ». Les drapeaux apparurent alors partout dans la ville : les écoles, les usines, les hôpitaux, etc. En dehors du drapeau à croix gammée, les gens portaient le brassard à croix gammée pour présenter leur obéissance. Pour les Allemands et les collaborateurs, la croix gammée était la marque de reconnaissance d'une élite faisant régner l'ordre nazi en Alsace.

Cette "levée de drapeau (Fahnen hiss) filmée très tôt pendant l'occupation se situe peut-être lors de l'inauguration du siège de la SA. Ces dernières ont manifesté pour la première fois le 19 septembre[4] et en 1941, les rassemblements dépasseront les 2000 personnes. Rien de tel ici: l'orchestre dirigé avec une énergie excessive accompagne moins d'une centaine de personnes chantant l'hymne (de l'Allemagne nazie? de la SA?). Les spectateurs, surtout des femmes sorties de leur cuisine, leurs enfants qui semblent s'amuser de la situation, et un groupe d'écoliers pas le moins du monde impressionné, fait le salut nazi - qui est encore une incongruité en Alsace à peine conquise.

Lieux ou monuments


Rue de la Nuée Bleue

Bibliographie


Charles Béné, L’Alsace dans les griffes nazies. 3, L'Alsace dans la Résistance française, Fetzer sa editeur, 1978.
Joachim C. Fest, Les Maîtres du IIIe Reich, Paris : Grasset & Fasquelle, 2008.
Donna Harsch, German Social Democracy and the Rise of Nazism, Chapel Hill : The University of North Carolina Press, 2011.

Adolf Hitler, Mein Kampf (mon combat), Paris : Nouvelles éditions latines, 1979.

Lothar Kettenacker, La politique de nazification en Alsace, Istra, Strasbourg, 2 tomes, 1978.


Article rédigé par

Tingyan Li, 05 janvier 2019


  1. BÉNÉ Charles, L’Alsace dans les griffes nazies. 3, L'Alsace dans la Résistance française, Fetzer sa editeur, 1978, pp. 63.
  2. BÉNÉ Charles, L’Alsace dans les griffes nazies. 3, L'Alsace dans la Résistance française, Fetzer sa editeur, 1978, pp. 102.
  3. Adolf Hitler, Mein Kampf (mon combat), Paris : Nouvelles éditions latines, 1979, pp. 218.
  4. L'Alsace sous l'occupation nazie, 1940-1944, CRDP Strasbourg, 1977, p. 28.