Serment des NSKK au Korpsführer Hühnlein à Strasbourg (0024FS0002) : Différence entre versions

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Les soldats entrent dans le restaurant
 
Les soldats entrent dans le restaurant
|Contexte_et_analyse_fr=En octobre 1940, un décret du IIIe Reich annonce l’annexion de l’Alsace de facto par le Reich, après des mois de Drôle de Guerre et la signature de l’armistice de Rhetondes. L’Alsace est ainsi intégrée au Gau Oberrhein avec le Pays de Bade et est administrée par le chef de l’administration civile, le Gauleiter Robert Wagner.
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|Contexte_et_analyse_fr=En octobre 1940, un décret du IIIe Reich annonce l’annexion de l’Alsace de facto par le Reich, après des mois de Drôle de Guerre et la signature de l’armistice de Rhetonde. L’Alsace est ainsi intégrée au Gau Oberrhein avec le Pays de Bade et administrée par le chef de l’administration civile, le Gauleiter Robert Wagner.
Ce dernier, qui a quasiment les pleins pouvoirs en Alsace, ne tarde pas à mettre en place une administration allemande, à placer les lieux d’enseignement sous contrôle allemand, à interdire la langue française et le dialecte (décret du 16 août 1940) et à faire détruire tout signe d’appartenance à la France. Ainsi, les noms des villes, villages, rues, places, enseignes sont germanisées. Les symboles trop français sont retirés ainsi que les monuments à la gloire des victoires nationales passées, comme avec le retrait de la statue du général Kléber à Strasbourg par les autorités allemandes en 1940. De même, comme on le constate dans la séquence, la Place Kléber est renommée place Karl-Roos, le général français victorieux laissant la place à l’autonomiste alsacien, largement utilisé dans la propagande nazie. Le gauleiter Wagner mène ainsi à bien sa mission de de faire des habitants de ce territoire des Allemands appartenant pleinement au Reich.
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Ce dernier, qui a quasiment les pleins pouvoirs en Alsace, ne tarde pas à mettre en place une administration allemande, à effacer et à faire détruire tout lien politique et culturel avec la France :  les lieux d’enseignement sont placés sous contrôle allemand, la langue française et le dialecte sont interdits, les symboles français retirés, les noms germanisés. Ainsi, comme on le constate dans la séquence, la Place Kléber est renommée place Karl-Roos, le général français victorieux laissant la place à l’autonomiste alsacien, largement utilisé dans la propagande nazie. Le gauleiter Wagner mène ainsi à bien sa mission de de faire des habitants de ce territoire des Allemands appartenant pleinement au Reich.
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Cette annexion administrative est accompagnée d’une nazification des habitants de l’Alsace et de la Moselle par un embrigadement de masse de la population via des organisations nazies. Ainsi, dès 1940, le parti nazi, le NSDAP, déploie ses ramifications dans toute l’Alsace,
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poussant les habitants à adhérer à ses nombreux groupements paramilitaires, à l’instar du Nationalsozialistische Kraftfahrkorps (NSKK), dont le principal objectif est la formation mécanique des futurs soldats, le transport des hommes et celui des munitions. C’est cette organisation que filme ici le cinéaste.
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Cette annexion administrative est accompagnée d’une nazification des habitants de l’Alsace et de la Moselle, par un embrigadement de masse de la population via des organisations nazies. Par ailleurs, dès 1940, les jeunes alsaciens avaient la possibilité d’intégrer volontairement des organisations paramilitaires allemande ou directement la Wehrmacht : une première campagne de recrutement eut lieu en octobre 1941. Mais devant le peu de volontaires, environ 2000<ref>Rigoulot, Pierre. « Les « Malgré-Nous » », L'Alsace-Lorraine pendant la guerre 1939-1945. Presses Universitaires de France, 1997, pp. 53-74</ref>, le 26 août 1942, le Gauleiter Wagner décrète l’incorporation de force des Alsaciens dans la Wehrmacht ou dans la Waffen-SS.
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'''Recrutement et adhésion à la NSKK en Alsace'''<br>
  
Dans un premier temps, cette séquence laisse à penser que les « soldats » présents, puisqu’ils ont l’air peu sûrs d’eux et qu’ils prêtent serment à Strasbourg, font partie de ces incorporés de force alsaciens. Malgré tout plusieurs indices tendent à démontrer que tel n’est pas le cas ici.
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En effet, le doute n’est pas permis. Les hommes défilant sur le film puis rassemblés à la caserne font bien parti des NSKK : ils en portent l’uniforme. On reconnaît le calot noir à ses deux boutons et à l’insigne triangulaire sur le côté composé d’un aigle posé sur une croix gammée et arborant les lettres N.S.K.K., insigne normalement fondue d’orange pour les unités en provenance du Gau Alsace. Les vestes étaient de couleur kaki, et les chemises et cravates portées par les soldats sur le film, couleur terre. Les pantalons et bottes étaient, quant à eux, noirs. Un peu plus loin sur le film, lors du rassemblement place Kléber, on reconnait les officiers de la NSKK à leurs vestes décorées mais aussi à leurs culottes bouffantes.  
  
'''Recrutement et enrôlement dans la NSKK'''
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Le premier carton confirme cette hypothèse : l’évènement filmé est la prestation de serment à Strasbourg devant le Chef de corps Hühnlein<ref>Le terme "Führerdiensttuer", semble être une construction (il n'est pas courant dans la langue allemande, voire inexistant) pour désigner les personnes effectuant ("tun", de faire, donne "tuer") le Service du Führer (le Führerdienst), soit à peu près tous les habitants du Reich, qui devaient être dédié à la cause du chef suprême. Ainsi pour les femmes, une façon de faire le Führerdiesnt étaient de donner des enfants sains au Reich.</ref>  que l’on voit arriver place Kléber (à 02 :48), le Gauleiter Wagner à sa suite, pour saluer les troupes. Adolf Hühnlein est un haut dignitaire du IIIe Reich et proche d’Adolf Hitler depuis 1923, puisqu’il participa au putsch de Munich. Le Führer lui prouvera sa reconnaissance en faisant de lui, après sa mort, l’un des onze récipiendaires de l’Ordre allemand, qui est la plus haute distinction délivrée sous l’Allemagne nazie. En 1933 Adolf Hühnlein est nommé à la tête du Nationalsozialistische Kraftfahrkorps, qu’il dirige jusqu’à sa mort en juin 1942. Ce haut personnage, qui pourtant fait l’objet du titre de notre film, n’y apparaît finalement que succinctement. Il semble faire un passage rapide pour saluer les officiers et les troupes, ce à tel point qu’il n’est pas mentionné dans un court article au ton édifiant paru le 5 mai 1941 du quotidien de propagande Strassburger Neueste Nachrichten évoquant cette manifestation. (note : quotidien mis en place dès juillet 1940 en remplacement des Dernières Nouvelles d’Alsace), article nous permettant d’ailleurs de dater précisemment la séquence.
 
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A l’inverse, cette prestation de serment fait l’objet d’un article de deux pages dans le Deutsche Kraftfahrt – Motorwelt, (note : Cette revue mensuelle allemande créée en 1925 et l’une des plus diffusée d’Europe encore aujourd’hui et est principalement centrée sur l’automobile et le voyage. Sous le IIIe Reich, plusieurs articles ont été publiés à propos du Chef de corps des NSKK) dans son édition de juin 1941, titré « « Treuegelöbnis der Elsasser. Der Korpsführer vereidgt in Strasbourg 3000 NSKK-Männer », soit  Serment d’allégeance des Alsaciens. Le chef de corps reçoit le serment de 3000 hommes du NSKK à Strasbourg.
 
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Bien que ces deux articles aient été écrit à des fins de prosélytisme, il est en effet tout à fait probable que les hommes apparaissant à l’écran soient des Alsaciens.
'''La Manteuffel Kaserne, symbole de la puissance militaire allemande'''
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Il était fortement recommandé pour les Alsaciens et Mosellans de s’inscrire à l’un de ces groupes paramilitaires, obligatoires pour les fonctionnaires. On peut penser que de nombreux Alsaciens se dirigèrent vers des organisations paramilitaires comme le NSKK, pour éviter d’être envoyés directement sur le front dans la future incorporation forcée qu’ils sentent peut-être venir, d’autant plus que les forces motorisées du IIIe Reich sont peu politisées par rapport aux autres organisations nazies. A terme le NSKK en Alsace est composé de 11000 hommes.
 
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Ce qui frappe en premier lieu sur le film est l’écart d’âge entre les soldats : certain semblent très jeunes tandis que d’autres ont l’air de frôler la cinquantaine. En effet, l’organisation est ouverte à tous les âges : elle recrute des hommes entre 18 et 50 ans. Le groupe de soldats filmé à l’arrêt sur la place de la gare semble par ailleurs plutôt hésitant et rigolard, la marche n’est pas franche, la position non fixe, signe que certainement ils n’ont pas encore complété leur formation militaire. Il se dégage de cette séquence place de la gare une impression de flottement, comme si ces hommes n’avaient pas conscience de l’enjeu ou de la suite possible des évènements, ou qu’ils ne prenaient pas cet engagement au sérieux. Cette constatation tranche avec les articles de propagande du quotidien de l’époque susmentionné, qui évoque la « précision admirable » de la manifestation (article SNN 5 mai 1941, réfé ? CRDP p. 52).
 
 
'''Le passage de la Wehrmacht à Goxwiller'''
 
 
 
 
 
'''La propagande sous le Troisième Reich : des défilés aux films d’actualités'''
 
 
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Version du 5 février 2019 à 20:23


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Résumé


Cette séquence d’un réalisateur inconnu montre des hommes de différents âges, portant l’uniforme allemand de la Wehrmacht et défilant dans les rues de Strasbourg en 1941 et passés en revue par Adolf Hühnlein, général major du NSKK. Certains soldats se rendent ensuite à Goxwiller par autocar.

Description


Carton : « Vereidigung der Führersdiensttuer in Strassburg durch Korpsführer Hühnlein” (Le Chef de corps Hühnlein fait prêter serment aux Führerdiensttuer)

Carton : « Bahnhofplatz Strassburg Antreten » ( = Alignement place de la gare de Strasbourg)

Soldats en uniformes nazis et calots sur la place de la gare, alignés devant un supérieur

Groupe de soldats, la quarantaine et plus, marchant au pas de façon irrégulière

Porteurs de drapeaux

Groupe de soldats à l'arrêt et au pas

00:01:35

Les soldats toujours au pas rue du 22 novembre, passant devant l'hôtel Excelsior (actuel hôtel Hannong)

00:01:49

Carton : « Marsch zum Karl-Roosplatz»

Défilé des soldats dont certains portant des drapeaux à croix gammée, rue du 22 novembre ; en arrière-plan St Pierre-le-Vieux au fond ; peu de passants

Les soldats au garde à vous devant le cinéma « Zentral » place Kléber

La fanfare militaire joue

Soldats en rang place Kléber ; en arrière-plan l'hôtel de la Maison rouge (actuelle Fnac), pavoisée de drapeaux nazis

Pano sur soldats en rang

00:02:51

Arrivée d'Adolf Hühnlein et d'autres officiers ; salut nazi

Adolf Hühnlein salut des officiers sur une estrade devant le Zentral

Passage en revue des troupes

00:03:39

Carton : "Propagandamarch durch Strassburg" (=Marche de la propagande à travers Strasbourg)

Soldats allemands défilant en rang par 6 rue des Grandes Arcades pavoisée ; quelques spectateurs

00:04:14

Enseigne « Manteuffel Kaserne »

Soldats de tous âges entrant au pas dans la caserne (actuelle caserne Stirn, boulevard Clémenceau)

00:04:50

Carton « Verpflegung in der Manteuffel-Kaserne » (= Rations à la caserne Manteuffel)

Cantines roulantes desquelles sortent de la vapeur

Les soldats, à la file indienne, se font servir leur repas dans des bols en carton ; pano sur les soldats très nombreux

On distribue des bols aux soldats puis une sorte de gruau

Des soldats s'amusent et rient (regards caméra)

Gros plan sur le gruau distribué depuis un bidon à l'aide d'une louche

Un soldat à lunette plus âgé sourit ;(regard caméra)

00:06:20

Carton "Rückfahrt über Goxweiler nach den Standorten" ( = retour vers les positions en passant par Goxwiller)

Pano sur soldats au garde-à-vous sur la place de la gare à Strasbourg ; un officier arrive et salut un autre officier et les soldats

Les soldats se précipitent vers des cars et y montent

00:06:58

Groupe de soldats, deux officiers et un civil posent devant une bâtisse, certainement le restaurant Belle Vue qui faisait face à la gare

Les soldats entrent dans le restaurant

Métadonnées

N° support :  0024FS0002
Date :  1941
Coloration :  Noir et blanc
Son :  Muet
Durée :  00:07:11
Format original :  16 mm
Genre :  Documentaire
Thématiques :  Frontières, Guerre, Seconde Guerre mondiale : Occupation et annexion
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


En octobre 1940, un décret du IIIe Reich annonce l’annexion de l’Alsace de facto par le Reich, après des mois de Drôle de Guerre et la signature de l’armistice de Rhetonde. L’Alsace est ainsi intégrée au Gau Oberrhein avec le Pays de Bade et administrée par le chef de l’administration civile, le Gauleiter Robert Wagner. Ce dernier, qui a quasiment les pleins pouvoirs en Alsace, ne tarde pas à mettre en place une administration allemande, à effacer et à faire détruire tout lien politique et culturel avec la France : les lieux d’enseignement sont placés sous contrôle allemand, la langue française et le dialecte sont interdits, les symboles français retirés, les noms germanisés. Ainsi, comme on le constate dans la séquence, la Place Kléber est renommée place Karl-Roos, le général français victorieux laissant la place à l’autonomiste alsacien, largement utilisé dans la propagande nazie. Le gauleiter Wagner mène ainsi à bien sa mission de de faire des habitants de ce territoire des Allemands appartenant pleinement au Reich. Cette annexion administrative est accompagnée d’une nazification des habitants de l’Alsace et de la Moselle par un embrigadement de masse de la population via des organisations nazies. Ainsi, dès 1940, le parti nazi, le NSDAP, déploie ses ramifications dans toute l’Alsace, poussant les habitants à adhérer à ses nombreux groupements paramilitaires, à l’instar du Nationalsozialistische Kraftfahrkorps (NSKK), dont le principal objectif est la formation mécanique des futurs soldats, le transport des hommes et celui des munitions. C’est cette organisation que filme ici le cinéaste.

Recrutement et adhésion à la NSKK en Alsace

En effet, le doute n’est pas permis. Les hommes défilant sur le film puis rassemblés à la caserne font bien parti des NSKK : ils en portent l’uniforme. On reconnaît le calot noir à ses deux boutons et à l’insigne triangulaire sur le côté composé d’un aigle posé sur une croix gammée et arborant les lettres N.S.K.K., insigne normalement fondue d’orange pour les unités en provenance du Gau Alsace. Les vestes étaient de couleur kaki, et les chemises et cravates portées par les soldats sur le film, couleur terre. Les pantalons et bottes étaient, quant à eux, noirs. Un peu plus loin sur le film, lors du rassemblement place Kléber, on reconnait les officiers de la NSKK à leurs vestes décorées mais aussi à leurs culottes bouffantes.

Le premier carton confirme cette hypothèse : l’évènement filmé est la prestation de serment à Strasbourg devant le Chef de corps Hühnlein[2] que l’on voit arriver place Kléber (à 02 :48), le Gauleiter Wagner à sa suite, pour saluer les troupes. Adolf Hühnlein est un haut dignitaire du IIIe Reich et proche d’Adolf Hitler depuis 1923, puisqu’il participa au putsch de Munich. Le Führer lui prouvera sa reconnaissance en faisant de lui, après sa mort, l’un des onze récipiendaires de l’Ordre allemand, qui est la plus haute distinction délivrée sous l’Allemagne nazie. En 1933 Adolf Hühnlein est nommé à la tête du Nationalsozialistische Kraftfahrkorps, qu’il dirige jusqu’à sa mort en juin 1942. Ce haut personnage, qui pourtant fait l’objet du titre de notre film, n’y apparaît finalement que succinctement. Il semble faire un passage rapide pour saluer les officiers et les troupes, ce à tel point qu’il n’est pas mentionné dans un court article au ton édifiant paru le 5 mai 1941 du quotidien de propagande Strassburger Neueste Nachrichten évoquant cette manifestation. (note : quotidien mis en place dès juillet 1940 en remplacement des Dernières Nouvelles d’Alsace), article nous permettant d’ailleurs de dater précisemment la séquence. A l’inverse, cette prestation de serment fait l’objet d’un article de deux pages dans le Deutsche Kraftfahrt – Motorwelt, (note : Cette revue mensuelle allemande créée en 1925 et l’une des plus diffusée d’Europe encore aujourd’hui et est principalement centrée sur l’automobile et le voyage. Sous le IIIe Reich, plusieurs articles ont été publiés à propos du Chef de corps des NSKK) dans son édition de juin 1941, titré « « Treuegelöbnis der Elsasser. Der Korpsführer vereidgt in Strasbourg 3000 NSKK-Männer », soit Serment d’allégeance des Alsaciens. Le chef de corps reçoit le serment de 3000 hommes du NSKK à Strasbourg. Bien que ces deux articles aient été écrit à des fins de prosélytisme, il est en effet tout à fait probable que les hommes apparaissant à l’écran soient des Alsaciens. Il était fortement recommandé pour les Alsaciens et Mosellans de s’inscrire à l’un de ces groupes paramilitaires, obligatoires pour les fonctionnaires. On peut penser que de nombreux Alsaciens se dirigèrent vers des organisations paramilitaires comme le NSKK, pour éviter d’être envoyés directement sur le front dans la future incorporation forcée qu’ils sentent peut-être venir, d’autant plus que les forces motorisées du IIIe Reich sont peu politisées par rapport aux autres organisations nazies. A terme le NSKK en Alsace est composé de 11000 hommes.

Ce qui frappe en premier lieu sur le film est l’écart d’âge entre les soldats : certain semblent très jeunes tandis que d’autres ont l’air de frôler la cinquantaine. En effet, l’organisation est ouverte à tous les âges : elle recrute des hommes entre 18 et 50 ans. Le groupe de soldats filmé à l’arrêt sur la place de la gare semble par ailleurs plutôt hésitant et rigolard, la marche n’est pas franche, la position non fixe, signe que certainement ils n’ont pas encore complété leur formation militaire. Il se dégage de cette séquence place de la gare une impression de flottement, comme si ces hommes n’avaient pas conscience de l’enjeu ou de la suite possible des évènements, ou qu’ils ne prenaient pas cet engagement au sérieux. Cette constatation tranche avec les articles de propagande du quotidien de l’époque susmentionné, qui évoque la « précision admirable » de la manifestation (article SNN 5 mai 1941, réfé ? CRDP p. 52).



  1. En tant que partie d'une production amateur, cette séquence n'a pas reçu de titre de son réalisateur. Le titre affiché sur cette fiche a été librement forgé par son auteur dans le but de refléter au mieux son contenu.
  2. Le terme "Führerdiensttuer", semble être une construction (il n'est pas courant dans la langue allemande, voire inexistant) pour désigner les personnes effectuant ("tun", de faire, donne "tuer") le Service du Führer (le Führerdienst), soit à peu près tous les habitants du Reich, qui devaient être dédié à la cause du chef suprême. Ainsi pour les femmes, une façon de faire le Führerdiesnt étaient de donner des enfants sains au Reich.