Strasbourg : place de l'Université (0086NN0019)


Avertissement[1]

Résumé


Robert Forrer filme un homme, une femme et un enfant sur la place de l’université.

Description


Images floues : une femme jette de la neige à son enfant qui pleure et se dirige vers l’opérateur. La femme prend l’enfant et lui nettoie le visage (coupe). Panorama sur les chaussures de l’enfant (coupe). De dos, un homme tire l’enfant sur une luge (coupe). La luge est ensuite tirée par la femme qui fait le tour du monument Luis Pasteur sur la place de l’université (coupe). Panorama sur l’édifice allégorique représentant Pasteur, devant lui l’enfant et son chien. La femme tire la luge et l’enfant en croisant la caméra vers la gauche, avec en arrière-plan, un bâtiment, des hommes et des voitures qui circulent. La femme sac à la main et l’enfant sur la luge traversent devant la caméra, ensuite la femme pose l’enfant sur un petit mur qui entoure le monument et l’aide à marcher sur le mur en lui tenant son bras (coupe). La femme pousse la luge, bref panoramique sur un groupe d’enfant qui observent la scène (coupe). La femme tire l’enfant avec la luge en courant dans les bois avec en arrière-plan le statut de Goethe (coupe). L’enfant, aidé par sa mère, tire la luge, (coupe) l’enfant tire tout seul la luge (coupe) un homme pousse l’enfant avec la luge.

Métadonnées

N° support :  0086NN0019
Date :  1927
Coloration :  Noir et blanc
Son :  Muet
Durée :  00:00:00
Cinéastes :  Forrer, Robert
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Sites patrimoniaux et touristiques
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


Depuis 1870 l’Alsace est au cœur du conflit entre la France et l’Allemagne. Annexé par les allemands en 1871, il devient français avec l’armistice de novembre 1918. Cette longue période d’occupation et le rattachement au Reichsland finit par forger une mythologie française de « l’alsace, province perdue ». Après la première guerre mondiale, l’Alsace reconquit oscille entre un patriotisme « de bon en aloi » et un militantisme politique plus radicale avec un l’autonomisme qui se développe. Symbole de prestige intellectuel et culturel de l’Allemagne durant l’annexion, l’université de Strasbourg est au cœur du projet de francisation de l’alsace du gouvernement français de francisation de l’Alsace avec l’envoi à Strasbourg d’éminents professeurs comme Marc Bloch en 1919 ou Pierre Francastel historien de l’art en 1936.

L’université enjeu des conflits franco-allemands

Après la défaite de Sedan, l’Alsace est annexé à l’Allemagne en 1870. Construit en 1879-1884 par Otto Warth sous l’occupation allemande, Le Kaiser Guillaume 1er et son ministre Otto Von Bismarck entendent assimiler ce nouveau territoire au Reich, tout en renvoyant une image prestigieuse du nouvel empire allemand. Strasbourg et sont université en deviennent la vitrine et le symbole d’un prestige intellectuel et culturel. En 1872, un décret impérial institue le Kaiser-Wilhelms-Universität Strasburg. Construite en 1879-1884, par Otto Warth l’université est inaugurée en octobre 1884 en présence de l’empereur en remplacement de l’académie française. L’université allemande de Strasbourg compte cinq facultés dont une faculté de philosophie, une faculté des sciences et mathématiques, une faculté de droit et de sciences politiques, une faculté de médecine et une faculté de théologie protestante. A partir de la rentrée d’hiver 1903-1904, une faculté de théologie catholique est mise en place. Après la réintégration de l’Alsace à la France en 1919, l’université conserve son prestige. Une partie des références germaniques est gommée dans le cadre de la francisation de l’Alsace mais aussi par l’arrivée à Strasbourg d’éminents professeur comme Marc Bloch en 1919. D’important réaménagement pédagogique sont effectués au niveau de l’enseignement de l’université qui ne conserve qu’une chaire d’histoire des religions comme héritage des allemands. En 1929, Marc Bloch et Lucien Febvre mettent en place l’école des annales qui rompe avec l’histoire politique pour un histoire économique et sociale et œuvre pour une histoire intégrée du Rhin. En 1940, Hitler occupe Strasbourg à la suite du « drôle de guerre » et instaure la Reichsuniversität de Strasbourg. Diffèrent du Kaiser-Wilhelms-Universität, la Reichuniversität constitue un outil du régime nazi. Elle est inaugurée en 1941 en présence de 8000 invités, tandis que l’université française de Strasbourg s’est repliée sur Clermont-Ferrand où des étudiants ou des personnels sont torturés ou exécutés par la gestapo, c’est le cas des historiens comme Paul Collomp et de Marc Bloch en 1944. La libération de Strasbourg le 23 novembre 1944 permet à l’université de faire sa rentrée au palais universitaire sous le patronage du General de Gaulle le 5 octobre 1945. Il accueille en 1949 la première assemblée du conseil de l’Europe, en présence du général de Gaulle et de Winston Churchill.



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